Le Maroc a fustigé vendredi un "acte inamical sans précédent" des Pays-Bas, en référence à la possible annulation d'une convention de sécurité sociale qui prévoit le versement d'allocations aux Marocains ayant travaillé dans ce pays européen.
Les négociations visant à "adapter" le traité "ont échoué", a annoncé vendredi à la presse le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.
Le terme de cette convention signée dans les années 1970 est fixé à fin 2015, faute d'un nouvel accord. La Haye comptait profiter de la renégociation pour revoir à la baisse le montant des allocations, en les indexant sur le coût de la vie au Maroc.
Cette "dénonciation" du traité par les Pays-Bas constitue un "acte inamical (...) rare dans les relations internationales et sans précédent" entre les deux pays, a déploré le ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, dans un communiqué cité par l'agence officielle MAP.
Lors d'un entretien téléphonique avec son homologue néerlandais, M. Mezouar a exprimé "la déception profonde du gouvernement du Maroc et son rejet total" de la mesure, est-il précisé.
D'après Rabat, la décision des autorités néerlandaises, prise "de façon unilatérale", "ne serait restée sans conséquences" si les Pays-Bas ne reconsidèrent pas leur position.
L'accord a été "signé dans les années 1970 avec une vision de la sécurité sociale de cette époque", a pour sa part avancé Mark Rutte, notant que Rabat disposait "encore de temps avant la fin de la convention pour conclure de nouveaux accords".
Selon l'agence de presse néerlandaise ANP, la non reconduction de la convention permettrait des économies de sept à neuf millions d'euros pour les Pays-Bas. Cité par l'ANP, le vice-Premier ministre, Lodewijk Asscher, a toutefois évoqué "une question de principe plus que d'argent".
Les Pays-Bas comptent de longue date une importante diaspora marocaine, la quatrième d'Europe, évaluée actuellement à 500.000 personnes.
Durant la campagne des municipales, en mars, le député anti-islam Geert Wilders, avait créé une vive polémique en déclarant vouloir "moins de Marocains" aux Pays-Bas. Jeudi, le parquet de La Haye a annoncé de possibles poursuites contre lui pour "incitation à la haine".
10 oct. 2014
Source : AFP