Anis Birrou, ministre chargé des MRE et des affaires de la migration, considère qu’il serait illusoire de vouloir bloquer la migration internationale. «Il ne faut pas voir dans ces flux migratoires une menace, mais un véritable atout», dit-il
Le PNUD est déterminé à briser les préjugés sur les étrangers. C’est à travers le lancement, vendredi dernier à Rabat, de la 2e phase de l’Initiative conjointe pour la migration et le développement (ICMD) qu’il compte y parvenir. Il s’agit d’un programme destiné à accroître l’apport des migrants au développement local, aussi bien du pays d’origine que d’accueil. Le Maroc, dont la diaspora s’élève à près de 5 millions de personnes, fait partie des 8 pays bénéficiaires de ce programme financé par l’Union Européenne (l’UE) à hauteur de 9,5 millions de dollars. Une partie de cette enveloppe permettra la réalisation de deux projets, l’un d’eux dans le Sud et l’autre dans l’Oriental. Ces projets, sélectionnés pour leur impact sur le développement local, impliquent principalement les communes et la société civile. Le 1er porte sur l’aménagement de 14 parcelles agricoles ainsi que la création de 14 postes pour les jeunes agriculteurs de la région. Quant au 2e projet, il prévoit la formation et la commercialisation des produits du terroir destinés aux jeunes marocains, notamment des MRE. Pour Anis Birrou, ministre chargé des MRE et des affaires de la migration, les acteurs locaux jouent un rôle déterminant dans le renforcement de l’implication des migrants. Selon lui, la question de la migration ne se limite plus à une relation tripartite gagnant-gagnant entre l’immigré, le pays d’accueil et celui d’origine. «Les acteurs locaux, notamment les élus se sont joints au débat», a-t-il affirmé. Ce qui est déterminant dans la mesure où les collectivités locales représentent des entités stratégiques du fait de leur proximité avec leurs administrés. Concrètement, le PNUD veut à travers cette initiative montrer que les migrants ne constituent pas une source de problèmes mais plutôt un atout pour le développement du pays d’accueil, mais également d’origine. Anis Birrou considère qu’il serait illusoire de vouloir bloquer la migration internationale. «Il ne faut pas voir dans ces flux migratoires une menace, mais un véritable atout», dit-il, tout en insistant sur l’apport des 5 millions de MRE au développement des différents pays d’accueil. Rupert Joy, chef de la délégation de l’UE au Maroc abonde dans cette direction : «même si la communauté internationale cherche des solutions à cette problématique, elle reconnaît toutefois que la migration est devenue un moteur de développement économique et humain», a-t-il ajouté. D’où «le défi est d’intégrer ce dossier dans les agendas internationaux», comme l’a souligné Bertrand Louis, ambassadeur suisse à Rabat.
2014/10/1, H. B.
Source: leconomiste.com