vendredi 15 novembre 2024 14:21

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Les Marocains résidant à l'étranger doivent contribuer au développement du Maroc à travers davantage d'investissements (Birou)

Les Marocains résidant à l'étranger (MRE) doivent contribuer au développement de leur pays d'origine, à travers le renforcement de l'investissement, a souligné, lundi à Marrakech, le ministre chargé des Marocains résidents à l'étranger et des affaires de la migration, Anis Birou.

"Les MRE, qui éprouvent là où ils sont leur amour et leur attachement à la mère patrie, doivent investir davantage au Maroc", un pays qui a réussi à drainer des investissements étrangers et de séduire nombre d'opérateurs économiques de plusieurs pays, a indiqué M. Birou qui s'exprimait lors d'une conférence sur "le rôle des envois dans le financement du développement de l'Afrique : leçons apprises de l'Afrique du Nord (CEA-ESCWA)".

Il a précisé, à cet égard, que le Royaume offre un cadre institutionnel et juridique propice pour attirer les investissements des Marocains du monde qui atteignent les 5 millions et se concentrent essentiellement dans l'Union européenne avec plus de 85 pc.

Le gouvernement a pris une série de mesures visant la facilitation des investissements de cette tranche sociale, notamment la création de MDM, un fonds qui permet aux MRE, souhaitant créer un projet d'investissement ou étendre un projet existant, de bénéficier d'une subvention qui s'élève à 10 pc du coût du projet, a-t-il ajouté.

"Le transfert des financements n'est pas un objectif en lui-même, parce qu'il minimise le rôle que nous voulons et attendons de nos émigrés", a dit le ministre lors de cette conférence organisée en marge de la 9ème édition du Forum pour le développement de l'Afrique (ADF IX) qui se tient sous le thème "Des modes de financement innovants pour la transformation de l'Afrique".

"Nous voulons que ces transferts soient volontaires et que nos émigrés soient convaincus de la nécessité d'investir dans leur pays d'origine", a-t-il insisté, se réjouissant de l'apport des trois générations des émigrés dans le développement du pays aux niveaux économique, financier et culturel.
Pour sa part, Mona Essam Fayed, professeur à la Faculté d'Economie et des sciences politiques, à l'Université du Caire, a indiqué que les transferts des Egyptiens résidant à l'étranger font partie des rares transferts qui n'ont pas subi la conjoncture politique morose qu'a connue l'Egypte ces trois dernières années, précisant qu'ils se sont chiffrés à 20 milliards de dollars en 2013.

Mme Fayed, qui a déploré que l'économie égyptienne ne bénéficie pas de ces transferts qui passent en grande partie par des canaux informels, a souligné l'importance de faciliter l'accès des émigrés aux services bancaires en Egypte, de créer de nouveaux services qui leur sont dédiés, de réduire leur coût et d'utiliser les nouvelles technologies à bon escient.

En dépit de leur volume important, les transferts des émigrés africains à leurs pays d'origine ne sont pas suffisamment employés dans les projets de développement, a relevé, de son côté, le secrétaire exécutif adjoint de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA), Abdalla Hamdok.

Cet emploi positif des transferts se heurte à certains défis, notamment la faiblesse de l'infrastructure bancaire et l'inefficacité des législations nationales en la matière, a-t-il dit appelant les pays africains à faciliter et réduire le coût de ces opérations.

M. Khaled Hussein, consultant économique à la Commission économique et sociale de l'Asie occidentale (ESCWA), a, quant à lui, indiqué que les transferts des MRE représentent 7 pc du PIB, classant le Maroc en 3ème position dans la région MENA après l'Egypte et le Liban.

Il a souligné l'importance de ces transferts qui sont employés dans des secteurs vitaux comme la santé et l'enseignement, déplorant l'absence en Afrique de stratégies et politiques nationales claires d'accompagnement des transferts des émigrés.

M. Hussein a aussi regretté que les infrastructures institutionnelles et financières conçues pour encourager les transferts des émigrés africains soient relativement faibles.

La 9ème édition du Forum pour le développement de l'Afrique, organisée sous le thème thème "Des modes de financement innovants pour la transformation de l'Afrique", sera ouverte lundi soir à Marrakech avec la participation d'éminentes personnalités politiques, économiques et du monde des affaires dans le continent.

Initiée pour la première fois en dehors d'Addis Abeba par la CEA, cette rencontre témoigne derechef "de la confiance placée par les organisations internationales dans le Royaume et dans sa capacité à jouer un rôle stratégique pour le développement du continent africain en raison de sa stabilité politique et sa dynamique économique", selon le ministère de l'Economie et des finances.

Organisé sous le Haut patronage de SM le Roi, ce forum offrira une plateforme aux parties prenantes africaines pour partager des connaissances et participer à plus de débats ciblés et approfondis sur "la mobilisation des ressources nationales", "les flux financiers illicites", les "capitaux privés" et les "nouveaux types de partenariat".

13 octobre 2014

Source : MAP

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