vendredi 15 novembre 2024 14:23

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Royaume-Uni : José Manuel Barroso réprimande David Cameron sur l'immigration

La « ligne rouge » contre l'immigration que le premier ministre britannique entend marquer pour tenter de contrer le parti xénophobe UKIP aux élections de mai 2015 serait contraire aux règles de l'Union européenne. La réponse apportée, dimanche 19 octobre à la BBC par le président sortant de la Commission européenne, José Manuel Barroso, au plan de David Cameron faitrebondir la polémique qui enfle au Royaume-Uni depuis que ce dernier a annoncé son intention de limiter l'entrée des migrants européens.

Plafonner arbitrairement les entrées « me semble en contradiction avec les règles européennes », a estimé M. Barroso. Rappelant que 1,4 million de Britanniques vivaient librement dans d'autres Etats de l'Union, le président de la Commission qui doit quitter ses fonctions le mois prochain, a déclaré que le fait pour les autres citoyens européens de bénéficier des mêmes droits que les Britanniques relevait d' « une question d'équité ». M. Barroso a rappelé que M. Cameron avait invoqué le principe de la liberté de mouvement lorsqu'il s'était plaint des restrictions mises par l'Espagne à la libre circulation depuis Gibraltar.

POLÉMIQUE SUR LES MIGRANTS D'EUROPE ORIENTALE

Un article publié ce dimanche par le Sunday Times rapporte que Downing Street projette de plafonner le nombre d'entrées de travailleurs non qualifiés en limitant la distribution des numéros d'inscription à l' « assurance nationale » nécessaire pour toucher des allocations. Ces numéros pourraient en outre être attribués pour une période limitée afin d'éviter que des Européens n'entrent au Royaume-Uni et y réclament indéfiniment des allocations. Alors que David Cameron avait promis de faire baisser les flux totaux annuels d'immigration à moins de 100 000 personnes, les dernières statistiques font état de 243 000 entrées. Mais la polémique actuelle vise essentiellement les migrants d'Europe orientale.

M. Barroso a précisé que l'UE était disposée à discuter de la lutte contre la fraude aux allocations et contre les mariages de complaisance, mais pas du principe de la libre circulation.

BARROSO MET EN GARDE CONTRE UNE SORTIE BRITANNIQUE DE L'UE

Alors que le premier ministre britannique suggère qu'il pourrait appeler à voter en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l'UE au référendum qu'il a promis pour 2017 s'il est reconduit l'an prochain, José Manuel Barroso a également estimé que Londres aurait « zéro » influence si elle décidait de quitter l'Union. Rappelant que M. Cameron tentait en ce moment de convaincre ses homologues européens de contribuer davantage à la lutte contre l'épidémie de fièvre Ebola, M. Barroso a déclaré : « Quelle influence un premier ministre britannique aurait s'il n'appartenait pas à l'UE ? Ce serait zéro ».

David Cameron, lui, cherche à rassurer l'aile la plus eurosceptique du parti conservateur tentée par les sirènes de l'UKIP à l'approche d'une nouvelle élection partielle qui, le 20 novembre, mettra en scène un ancien député conservateur passé à l'UKIP.

19.10.2014 Philippe Bernard

Source : Le Monde.fr 

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