Le démarrage de la ligne entre Tanger et Sète opérée par l'italien GNV risque d'être compromis. Les efforts du port de Sète pour libérer les quais aux ferrys de l'opérateur italien n'ont pas réussi…Suite
Les Marocains résidant à l’étranger seront représentés au prochain Parement. C'est le chef du gouvernement qui vient de l'affirmer lors de sa dernière visite en Espagne. Abdelilah Benkirane qui intervenait, le 20 mai à Barcelone, devant un parterre d'associations de MRE installés en Espagne, n'a toutefois pas précisé les modalités de leur représentation dans le Parlement qui sera élu en 2016…Suite
La nouvelle ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso, a dit jeudi "espérer" abroger circulaire Guéant limitant l'emploi des étudiants étrangers en France dès "la semaine prochaine".
"De tous les points de vue, cette circulaire avait un impact extrêmement préjudiciable, elle portait atteinte à notre image dans le monde, il était très urgent de l'abroger. Elle avait été prise avec une vision purement électoraliste." La circulaire Guéant limitant l'emploi des étudiants étrangers en France sera abrogée "je l'espère, la semaine prochaine", via une nouvelle circulaire, a annoncé jeudi la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso. La ministre a apporté cette précision à la presse à l'issue d'une visite de l'université Paris-13 à Villetaneuse (Seine-Saint-Denis) qui forme depuis 40 ans des étudiants de milieux défavorisés.
Après avoir été reçu par Nicolas Sarkozy, le ministre de l'Intérieur a annoncé vendredi la publication début 2012 d'une nouvelle circulaire sur le travail des étudiants étrangers "hautement qualifiés", remplaçant celle controversée du 31 mai. Le collectif du 31 mai attend "un changement sur le terrain".
Les ministères de l'Intérieur, du Travail et de l'Enseignement supérieur sont en train conjointement de "finaliser" une nouvelle "circulaire" qui viendra supprimer celle du 31 mai 2011 qui a empêché des centaines de diplômés étrangers de pouvoir être embauchés en France. Cette décision d'abrogation, "vous l'appréciez dans cette université, mais ce sera apprécié bien au-delà de nos frontières", a lancé Geneviève Fioraso.
24 mai 2012
Source : TF1
Deux mosquées à Tarascon (sud) et à Strasbourg (est) ont été profanées, respectivement mardi et mercredi par des inscriptions nazies et des insultes racistes, a indiqué le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) qui a exprimé sa "profonde indignation" et sa crainte d'une banalisation des actes xénophobes.
Ces deux actes interviennent après la profanation de la mosquée de Draguignan le 17 mai, la profanation de tombes musulmanes à Carros (sud-est) le 29 avril et l'agression de deux personnes âgées, alors qu'elles se rendaient à une mosquée d'Amiens le 5 mai dernier.
Dans un communiqué jeudi, le CFCM condamne de nouveau ces "profanations odieuses avec la plus grande vigueur" et exprime sa "profonde inquiétude" face à la multiplication de ces actes "lâches et haineux", ainsi que sa "crainte de voir de tels actes xénophobes se banaliser".
Il "appelle toutes les forces vives de la nation à s'élever contre ces agissements qui portent atteinte non seulement à la dignité des musulmans de France et aux symboles de leur religion mais aussi aux principes et aux valeurs de la République", ajoute le texte.
Le Conseil appelle les pouvoirs publics à "mobiliser tous les services concernés afin que les auteurs de ces agressions soient identifiés au plus vite et que leurs actes soient traités avec toute la sévérité qui s'impose".
Il exprime son "total soutien" aux responsables et aux fidèles des mosquées victimes de ces actes et appelle les musulmans de France à "rester vigilants, dignes et sereins face à de telles provocations abjectes".
Dans son rapport annuel, l'ONG dénonce notamment la discrimination subie par les Roms et les musulmans. Interview du directeur du pôle France.
Optimiste, mais sur ses gardes. Dans son rapport annuel 2012 publié jeudi 24 mai, Amnesty International épingle à nouveau la France et sa politique concernant les migrants, demandeurs d'asile et Roms. Mais pas seulement. Avant l'élection présidentielle, chaque candidat a reçu ses dix recommandations. François Hollande "s'était montré assez intéressé et allait dans le sens de ce que nous proposions" rappelle le directeur du pôle France pour l'ONG Patrick Delouvin. Pour qu'il "n'oublie pas ses engagements", juste après son élection, le président a reçu un courrier pour les lui rappeler.
"Le Nouvel Observateur" a interrogé le directeur des actions d'Amnesty International pour la France Patrick Delouvin sur les questions d'immigration et de discrimination.
Quel bilan faites-vous de la situation des Roms en France ?
- A l'été 2010, quand les opérations anti-Roms ont débuté, nous avons aussitôt alerté le ministère de l'Intérieur. Mais les expulsions n'ont pas cessé et se poursuivent, encore récemment d'ailleurs. Régulièrement, des Roms sont victimes d'expulsions forcées, manu militari, ne respectant ni les textes internationaux des Nations-Unies ni ceux de l'Union Européenne, alors qu'ils sont souvent ressortissants de l'UE. Rappelons à titre d'exemple l'expulsion, en septembre 2011, de près de 200 Roms de Saint-Denis qui ont vu leur maigre campement détruit et démoli avant d'être contraints à monter dans un tramway dans des conditions surprenantes.
• Qu'attendez-vous du gouvernement sur ce point ?
- La question des Roms et des gens du voyage fait partie de nos recommandations, mais ce n'est celle pour laquelle François Hollande a marqué le plus d'intérêt. Nous attendons donc des engagements concrets.
Vous dénoncez aussi la discrimination à l'égard des musulmans. Qu'avez-vous constaté ?
- De la discrimination dans le milieu du travail, concernant le port du voile par exemple. On peut comprendre qu'au nom du principe de la laïcité certaines restrictions existent dans la législation pour les services publics, mais nous constatons des abus dans un grand nombre d'entreprises privées où il est demandé aux musulmanes de retirer leur voile. Nous nous positionnons également contre la mise en application de la loi de 2010 (appliquée en 2011) sur la dissimulation du visage dans l'espace public visant le port du niqab.
Les textes internationaux stipulent que toutes les personnes bénéficient de la même liberté d'expression et ont, en conséquence, le droit de s'habiller comme elles l'entendent."
Nous nous battons contre le fait que des femmes soient contraintes à porter le voile ou la burqa en Afghanistan par exemple, et dénonçons aussi le fait qu'en Europe des femmes ne puissent pas s'habiller comme elles veulent. De plus, l'application de cette loi, qui vise une catégorie de personnes précise, est très large et s'applique à tous les espaces publics, alors que le ministère de l'Intérieur lui-même reconnaît que très peu de femmes sont concernées par le port du voile intégral en France.
• Qu'attendez-vous du gouvernement sur ce point ?
-Nous attendons un examen précis des retombées de cette loi de 2010 pour évaluer ses conséquences. En fonction des résultats, nous sommes prêts à en demander la révision et le retrait.
Où en sont vos constatations concernant la question des demandeurs d'asile ?
- La loi Besson/Hortefeux/Guéant de juin 2011 concernant les étrangers et les demandeurs d'asile nous inquiète toujours autant. Elle rend par exemple l'accès plus difficile à un juge aux personnes placées en centre de rétention, et allonge la période de rétention de 32 à 45 jours. Nous dénonçons aussi depuis plusieurs années la procédure dite "prioritaire" qui réduit les droits des demandeurs d'asile. Dans le cas d'un rejet de l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides), le demandeur d'asile peut être éloigné immédiatement, sans même attendre le verdict de la CNDA (Cour nationale du droit d'asile).
2011 a été une année particulièrement dure pour les demandeurs d'asile."
La liste des pays dits "sûrs" a été allongée pour des raisons économiques, car ceux qui viennent de ces pays n'ont pas le droit d'accéder à un hébergement dans un CADA (Centre d'accueil des demandeurs d'asile). Ils se retrouvent donc à la rue.
• Qu'attendez-vous du nouveau gouvernement sur ce point ?
- Nous souhaitons que la question du droit d'asile ne soit plus rattachée au ministère de l'Intérieur. La pression exercée sur les policiers contrôlant l'accès au territoire peut avoir trop d'influence sur les reconduites à la frontière, trop rapides et systématiques, au détriment du respect du droit d'asile. Nous attendons la réalisation de l'engagement du président consistant à donner à tous les demandeurs d'asile la possibilité du recours suspensif. Nous voulons que l'accès au juge en rétention soit facilité et la durée de la rétention réduite. Et, de manière plus générale, la révision du Ceseda (Code de l'entrée et du séjour des étrangers et des demandeurs d'asile). Nous souhaitons être consultés lors de la préparation du projet de loi.
Qu'espérez-vous par ailleurs du nouveau gouvernement ?
- Beaucoup ! Tout d'abord qu'il tienne compte de nos recommandations sur lesquelles François Hollande s'est engagé de manière plus ou moins forte : sa position est nette concernant les demandeurs d'asile, la ratification de textes internationaux et les violences faites aux femmes, mais elle l'est moins, je le répète, concernant les Roms et les gens du voyage.
Nous attendons aussi d'être reçus par les cabinets des différents ministères concernés et espérons que, comme promis, la mise en place de la concertation avec les associations et les partenaires sociaux sera respectée. Nous restons néanmoins vigilants et jugerons sur les résultats. Les droits humains doivent être à l'ordre du jour. Si tel n'était pas le cas, nous n'hésiterons pas, comme nous l'avons déjà fait, à saisir le Conseil d'Etat ou la Cour européenne des droits de l'homme.
24-05-2012 , Celine Rastello
Source :: Le Nouvel Observateur
Des ONG catalanes, regroupées au sein du Réseau "citoyenneté et immigration" ont exprimé, mercredi, leur rejet catégorique de la décision de Madrid visant à priver les étrangers en situation illégale des soins de santé.
Le Congrès des députés espagnol a approuvé, la semaine dernière, un décret-loi privant les sans-papiers de la couverture médicale dont ils bénéficiaient gratuitement, à l'instar des immigrés en situation légale.
Le décret du gouvernement central "porte atteinte aux droits fondamentaux des immigrés en situation administrative irrégulière et de ceux devenus clandestins à cause de la crise économique", estiment les ONG catalanes dans un manifeste portant également la signature de plusieurs municipalités et organisations syndicales et patronales de cette communauté autonome du nord-est de l'Espagne.
"Nous considérons que les programmes de prévention en matière de santé ne peuvent aboutir si une partie importante de la société n'a pas droit d'accès aux services publics", ont indiqué les signataires du manifeste publié à Barcelone, saluant au passage la décision du gouvernement autonome de Catalogne de mettre en place un "mécanisme administratif" en vue de permettre aux sans-papiers de continuer à bénéficier gratuitement des soins médicaux.
En vertu de l'article 23 du statut d'autonomie de la Catalogne, "toutes les personnes ont le droit d'accéder, dans des conditions d'égalité et de gratuité, aux services sanitaires de responsabilité publique", a rappelé le manifeste, appelant l'exécutif régional à introduire un recours contre cette loi auprès du Tribunal constitutionnel de Madrid.
Les signataires du Manifeste ont également réaffirmé leur adhésion à la Loi catalane sur l'accueil des étrangers qui, selon eux, préconise le "principe d'égalité de traitement entre toutes les personnes inscrites auprès des municipalités en Catalogne pour accéder aux services publics".
La Catalogne "a la ferme volonté de faire en sorte que les immigrés qui n'auront plus droit à la Carte sanitaire, puissent bénéficier des soins médicaux qui leur ont été prodigués jusqu'à présent", a déclaré récemment le conseiller catalan de la Santé, Boi Ruiz.
"Nous devons trouver un mécanisme administratif, alternatif à la Carte sanitaire", a souligné le responsable catalan.
Selon les médias espagnols, plus d'un demi-million de sans-papiers se verraient privés de la Carte sanitaire à laquelle tous les immigrés, justifiant d'un certificat de résidence municipale, pouvaient prétendre. En vertu de cet amendement, l'accès aux soins de cette catégorie d'étrangers, hors pays de l'Union européenne, sera limitée aux seuls cas d'urgence médicale (accident), d'accouchement et de suivi des enfants en bas âge.
Les familles des immigrés, légalement établis en Espagne, n'ayant pas encore obtenu leurs permis de résidence, devront se contenter elles aussi de ce service minimum.
23 mai 2012
Source : MAP
Au pied de l'église Panteleïmon à Athènes, dans l'aire de jeux des enfants, les mauvaises herbes ont repris leurs droits. "Avec les étrangers, les musulmans, qui venaient là, ils ont fermé le square", dit un passant. "Ils", ce sont des militants de Chryssi Avghi, le parti néonazi grec.
Un grillage barre l'entrée de l'espace de jeux décrépis. Sur le parvis maculé d'inscriptions nationalistes, des gamins jouent au foot, des anciens au tavli (sorte de jacquet). Les étrangers, eux, ont déserté.
Dans ce quartier aux murs parfois tagués de symboles nazis, comme dans d'autres zones défavorisées d'Athènes où s'entassent des sans-papiers en transit vers l'Europe, les "milices" noyautées par Chryssi Avghi (Aube dorée) imposent leur loi.
Une de leur égérie, candidate aux élections législatives, Themis Skordeli, est en attente de jugement accusée d'avoir participé à une agression au couteau contre trois migrants afghans en septembre 2011. Mais son procès vient d'être renvoyé, pour la sixième fois, à la demande de la défense.
Au soir du scrutin du 6 mai, marqué par une entrée fracassante au parlement de l'Aube dorée avec 6,9% des voix et 21 députés, le chef de la mouvance avait lancé d'un ton glacial: "Le temps de la peur a sonné".
Depuis, et à l'approche de nouvelles législatives le 17 juin, ses membres se sont faits plutôt discrets dans ce quartier d'Athènes où ils sévissaient auparavant.
"Les gens qui nous insultent et nous crient de rentrer chez nous, on les voit moins ces temps-ci, ça s'est calmé un peu", raconte Moustapha, Nigérien de 28 ans, poussant son caddy rempli de ferraille qu'il vendra pour quelques centimes.
"Depuis deux mois, il y a beaucoup moins d'agressions, ils nous attaquent démocratiquement maintenant. Depuis les élections, Chryssi Avghi veut montrer un meilleur visage", corrobore Yonous Muhammadi, représentant du Forum grec pour les réfugiés.
Toutefois à Patras, principal port grec vers l'Italie où nombre d'immigrés coincés en Grèce tentent de partir, environ 300 membres du parti, cagoulés, casqués, armés de barres de fer et d'engins explosifs artisanaux ont en décousu mardi avec la police lors d'une manifestation anti-migrants.
"Il n'y a pas 7% de fascistes en Grèce. Le 6 mai a été un vote de protestation contre l'austérité. Mais avec la couverture médiatique, les Grecs commencent à comprendre quelle est vraiment l'idéologie de Chryssi Avghi qui ne connaîtra pas le même succès en juin", veut croire M. Muhammadi.
N'empêche. Dans un pays asphyxié par deux ans d'austérité, l'immigration a concurrencé le thème de l'économie lors de la campagne électorale d'avril.
Considérée comme l'une des deux principales porte d'entrée dans l'UE, la Grèce a enregistré plus de 55.000 arrestations de migrants en 2011 dans la région frontalière avec la Turquie, selon la police Frontex, et 12.000 depuis début 2012.
Pour le nombre de migrants légaux, les estimations officielles grecques varient de 784.000 à 970.000. Les migrants irréguliers étaient eux 470.000 en 2010, selon les dernières données policières.
L'arrivée de Chryssi Avghi dans l'arène démocratique est un "choc pour le pays", assure Ketty Kehayioylou, chargée d'information pour l'agence onusienne pour les réfugiés (UNHCR).
"Mais le phénomène n'est pas arrivé du jour au lendemain: la crise économique, la présence illégale de migrants, l'absence de prise en charge et de structures d'accueil ont créé de grandes frustrations et constitué un terreau" pour la xénophobie, rappelle-t-elle.
"La menace reste là et la situation empire: les membres de Chryssi Avghi se sentent plus puissants désormais et acceptés par la population", commente pour sa part Nikitas Kanakis, président de Médecins du Monde (MDM) Grèce.
"Ils promettent aux Grecs des avancées sur le plan social. Ils veulent imposer un agenda de la peur, et quasiment tous les partis jouent leur jeu", déplore-t-il dans un dispensaire du centre d'Athènes aux couloirs engorgés de migrants et de Grecs, en quête de médicaments.
Il rapporte un nombre constant de passages à tabac, la "peur" de ces étrangers livrés à eux-mêmes et celle des employés, "menacés" ou "intimidés" dans les locaux même de l'ONG.
"Un pakistanais est arrivé hier la tête enflée, l'oeil ecchymosé après avoir été frappé la semaine précédente dans la rue. Il n'est pas venu se faire soigner avant parce qu'il avait peur", témoigne le Dr Aspasia Michalakis.
Comme nombre d'étrangers interrogés, Kamal quadragénaire algérien, ne veut plus sortir le soir, "c'est trop dangereux". Ce diabétique aux traits émaciés dit avoir été battu à deux reprises par des "hommes en noir" et par la police.
"Si les fascistes gagnent encore, on est mort", craint un Iranien hébergé dans ce centre de MDM.
24 mai 2012 , Anne-Sophie LABADIE et Catherine BOITARD
Source : AFP