vendredi 5 juillet 2024 22:33

Le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Maazouz, a rencontré, vendredi soir à Séville (Sud de l'Espagne), les acteurs associatifs et des compétences marocaines en Andalousie pour leur présenter les grands axes de l'action du gouvernement destinée aux Marocains résidant à l'étranger (MRE). Les stratégies et actions du gouvernement marocain destinées à cette communauté marocaine sont inspirées des hautes orientations et directives de SM le Roi Mohammed VI qui ne cesse d'entourer de Sa bienveillance les Marocains résidant à l'étranger, a d'emblée tenu à souligner M. Maazouz. Le ministre a relevé, dans le même sens, que l'importance accordée par le Royaume aux MRE est reflétée aussi dans la nouvelle Constitution dont plusieurs dispositions sont consacrées à la participation des Marocains résidant à l'étranger au développement de leur pays d'origine.

M. Maazouz a également expliqué que la stratégie gouvernementale ciblant les MRE a pour objectifs notamment la consolidation de leur intégration dans leurs pays d'accueil, le renforcement de leurs liens avec la mère patrie et sa culture et l'amélioration des services administratifs qui leurs sont destinés. Elle vise aussi, a-t-il poursuivi, l'amélioration des aspects liés à la gouvernance et à l'organisation concernant les questions touchant les MRE, soulignant, à ce propos, le rôle important que sont appelés à jouer les acteurs associatifs marocains expatriés. Le ministre a cité également comme objectif la mobilisation des MRE pour les inciter à contribuer aux chantiers de développement du Maroc dans les différents domaines, ainsi que la promotion de la communication avec les acteurs locaux à travers l'ensemble des mécanismes et outils pouvant être mis à profit dans ce sens. Evoquant la situation des Marocains résidant en Espagne, notamment en Andalousie, M. Maazouz a appelé cette communauté à ne pas se laisser décourager par la crise économique qui frappe le pays, mettant l'accent sur l'importance des contacts maintenus avec les responsables de cette région pour la recherche des moyens à même d'aider à dépasser cette conjoncture et apaiser ses effets. Cette rencontre a constitué une occasion pour les membres de la communauté marocaine en Andalousie d'évoquer quelques problèmes rencontrés et d'exprimer leurs attentes se rapportant, entre autres, à l'enseignement de la langue arabe au profit des enfants des MRE, à l'encadrement religieux ou au renouvèlement des titres de séjour. La problématique de l'augmentation des frais d'inscription des étudiants extra-communautaires, dont les Marocains, dans les universités espagnoles a été également soulevée. Le ministre a affirmé, dans son interaction avec l'assistance, la volonté du gouvernement de fournir tout l'effort nécessaire pour trouver des solutions aux différents problèmes rencontrés par les Marocains résidant en Andalousie. La rencontre de M. Maazouz avec les acteurs associatifs et les compétences marocaines en Andalousie s'est déroulée en présence de l'ambassadeur du Maroc en Espagne, Ahmedou Souilem, et du consul général du Maroc à Séville, Mohamed Yebari. M. Maazouz a effectué, du 23 au 26 mai, une visite en Espagne dans le cadre du renforcement de la coopération avec les pays d'accueil des MRE et du raffermissement des échanges entre les différentes composantes de cette communauté. Cette visite a été marquée par la signature par le ministère chargé des Marocains résidant à l'étranger et la Fondation des Trois cultures de la Méditerranée d'une convention-cadre de partenariat pour la promotion des échanges socioculturels entre le Maroc et l'Andalousie.

Lors de son séjour en Espagne, le ministre a également eu des entretiens avec des responsables andalous, notamment les présidents du gouvernement et du Parlement de la région autonome de l'Andalousie, José Antonio Grinan et Manuel Garcia Navarro, ainsi que le maire de la ville de Séville, Juan Ignacio Zoido.

26 mai 2012

Source : MAP

Quelque 2.000 personnes ont manifesté, samedi à Vic (70 km au nord de Barcelone), pour dénoncer les discours du parti catalan d'extrême droite "Plataforma per Catalunya" (Plateforme pour la Catalogne) incitant à la haine et à la xénophobie à l'encontre de la communauté marocaine.

Organisée sous le slogan "Non au racisme. Tous pour la cohésion sociale", la manifestation intervient à l'appel de plus de 130 ONG et entités sociales locales dont neuf associations marocaines, membres du Conseil des Marocains de la région d'Osuna.

La manifestation, qui s'est déroulée dans une ambiance conviviale, intervient à la suite des incidents survenus récemment à Vic au cours desquels un jeune ressortissant marocain a subi des injures à caractère raciste, suivis d'une agression physique, de la part du chef de "Plataforma per Catalunya", Josep Anglada et de ses partisans.

Munis de drapeaux catalans et marocains, les manifestants ont scandé des slogans dénonçant l'idéologie raciste et xénophobe de "Plataforma per Catalunya" et appelant à l'unité des habitants de la ville pour faire face à la montée en puissance de cette formation.
Intervenant à cette occasion, le porte-parole du Conseil des Marocains d'Osuna, Youssef Allaoui, a mis en exergue les efforts déployés par cette instance en vue de promouvoir la cohabitation et l'entente entre les différentes communautés à Vic, fustigeant les discours racistes et haineux de "Plataforma per Catalunya" qui, selon lui, cherche à entraver l'intégration des immigrés et la cohabitation entre les différentes communautés.

Suite à l'agression du jeune marocain, plusieurs associations marocaines ont présenté une plainte contre le leader de cette formation politique qui est également membre du conseil municipal de Vic.

"Plataforma per Catalunya" défraye souvent la chronique en Catalogne en raison de ses positions hostiles aux immigrés en général et particulièrement à la Communauté marocaine.

Un élu municipal de cette formation a déjà été condamné en novembre dernier par un tribunal de Barcelone à 18 mois de prison et à une amende de 4.860 euros pour incitation à la haine à l'égard de la communauté marocaine. Le chef du parti, poursuivi pour les mêmes chefs d'accusation, a été acquitté.

Créée en 2002, "Plataforma per Catalunya" a réalisé une percée significative lors des élections municipales de mai 2011 en remportant près de 70.000 voix et 67 sièges.

27 mai 2012

Source : MAP

Nous sommes sur le plateau de France 2, le 22 avril, au soir du premier tour de la présidentielle. Les résultats tombent. Les Français ont crédité Marine Le Pen de 17,9 %. Exalté, le porte-parole du Front national, Gilbert Collard, annonce la couleur : "On est la nouvelle droite ! C'est vrai que Nicolas Sarkozy, ça paraît bien fini." Justifié dans ses prises de position par la surenchère du président sortant sur l'immigration et l'islam, réunissant 6,4 millions de voix, le FN se pose en parti d'alternance. Il se prépare à affronter l'UMP en multipliant les triangulaires aux législatives. Il en a les forces. Marine Le Pen est arrivée première ou deuxième dans 116 circonscriptions sur 577, dépassant les 25 % dans 59 d'entre elles.

Ce succès de l'extrême droite, sa conversion en une "droite nationale" rejetant, au moins en paroles, "les formes de xénophobie, de racisme et d'antisémitisme", tout en faisant de la lutte contre l'immigration musulmane son cheval de bataille, fait écho à la percée dans toute l'Europe de formations politiques similaires. Citons le Parti du peuple danois, le Parti pour la liberté néerlandais, le FPÖ et le BZÖ autrichiens, les Vrais Finlandais, le Parti du progrès norvégien, le flamand Vlaams Belang, Droit et Justice en Pologne, Ataka en Bulgarie, la Ligue du Nord en Italie, les Démocrates en Suède, l'Union démocratique du centre (UDC) en Suisse. Tous ces partis dépassent aujourd'hui les 5 % des suffrages, quand ils n'atteignent pas 25 %.

Selon le spécialiste de l'extrême droite Jean-Yves Camus, ces formations incarnent l'émergence d'une "nouvelle droite radicalisée". Leurs programmes oscillent entre deux philosophies très différentes qui s'opposent sur l'économie et les moeurs. Certains, comme le FN, prônent un "nationalisme social ", explique Dominique Reynié, de la Fondation pour l'innovation politique. Ils sont eurosceptiques, contre la monnaie unique, ils critiquent la mondialisation, s'en prennent au capital, disent défendre les sans-grade. D'autres, comme le Parti pour la liberté de Geert Wilders, aux Pays-Bas, défendent un "libéral populisme", constate Jean-Yves Camus. Ils défendent l'Europe, le libéralisme, la laïcité et la liberté des moeurs.

Tous ces partis, cependant, comme le constate le politologue autrichien Anton Pelinka, se retrouvent sur un point : une critique virulente de l'islam et du multiculturalisme. Ils "jouent démagogiquement la carte qui consiste à dénoncer l'immigration musulmane pour rallier les perdants de la mondialisation".

Le plus radical est Geert Wilders (16 % des voix aux législatives de 2010, aux Pays-Bas) qui considère l'islam non comme une religion mais comme "une idéologie fasciste", homophobe, profondément sexiste. Dans son film Fitna ("Discorde" en arabe), il compare le Coran à Mein Kampf - ce qui lui a valu d'être interdit de séjour au Royaume-Uni - et appelle les musulmans d'Europe à abjurer leur foi. Il préconise l'arrêt de toute immigration ainsi que l'expulsion des Pays-Bas de tout musulman coupable de délit.

"LES BONS ET LES MAUVAIS FRANÇAIS"

Un des textes de Geert Wilders circule sur "Paroles de France - Le Forum des patriotes avec Marine Le Pen" (où il est par ailleurs traité de "sioniste de merde"). On y lit sa description des banlieues : "C'est le monde des têtes couvertes d'un foulard, où souvent les femmes circulent couvertes d'un semblant de tente, avec une poussette de bébé et une traînée d'enfants. Leurs maris, ou propriétaires d'esclaves, si vous préférez, marchent trois pas devant elles. C'est un monde avec des mosquées à tous les coins de rue. Les boutiques ont des enseignes que vous ne pouvez pas lire et vous aurez du mal à y trouver des traces d'activité économique. Ce sont des ghettos musulmans contrôlés par des fanatiques religieux."

En Norvège, Carl Hagen, dirigeant du Parti du progrès (FrP), déclarait en 2005 : "Les musulmans ont, de la même manière qu'Hitler, depuis longtemps dit les choses clairement. Sur le long terme, leur but est d'islamiser le monde. (...) Ils sont maintenant en Europe." En Suisse, qui compte 4 % de musulmans, Oscar Freysinger, de l'UDC, a dénoncé "l'islamisation rapide du pays" et lancé avec succès le mouvement antiminaret.

Aux journées d'été du FN, en 2011, Marine Le Pen a déclaré que "l'arrivée massive, en un temps très bref, vingt ou trente ans, de femmes et d'hommes ayant pour une très grande majorité une culture très différente de la nôtre rend toute assimilation inopérante, voire impossible". Elle prône l'arrêt de toute immigration du Sud, mais aussi "l'inversion des flux migratoires". Ce qui fait dire à Jean-Yves Camus : "Parler d'inversion, c'est appeler à expulser des Français d'origine immigrée. Il faut qu'ils soient clairs ! C'est une logique d'affrontement entre bons et mauvais Français."

Plusieurs intellectuels, dans des ouvrages, des conférences ou sur Internet, portent ce mouvement anti-islam radical. Celui qui ouvre la voie, en 1996, est le politologue américain Samuel Huntington, avec son livre Le Choc des civilisations, paru en français en 1997 (Odile Jacob), dans lequel il présente la culture islamique comme un ensemble unifié, n'évoluant pas, répugnant à s'ouvrir aux influences extérieures. A la suite d'Huntington, plusieurs essais décrivent une opposition frontale entre l'Occident et le monde arabo-musulman. La plupart parlent d'une bataille de valeurs et de l'intelligence, où l'islam incarne l'intolérance et un passé rétrograde face à un Occident démocratique.

Certains mettent l'accent sur le fait que l'islam menace l'Europe. En 2006, l'essayiste britannique Bat Ye'or prévient dans Eurabia. L'axe euro-arabe (Jean-Cyrille Godefroy) que l'Union européenne sera bientôt absorbée par un monde arabe expansionniste du fait d'une immigration arabe massive voulue par l'élite multiculturelle. On retrouve cette description d'un islam conquérant, autoritaire, envahissant l'Europe, chez de nombreux essayistes : Daniel Pipes, Ayaan Hirsi Ali, Melanie Phillips, Mark Steyn, Bernard Lewis, Bruce Bawer ou Robert Spencer, directeur du site Jihad Watch.

La féministe italienne Oriana Fallaci, auteur de La Rage et l'Orgueil (Plon, 2002), déclare en 2006 au journal Corriere della Sera : "Cela fait quatre ans que je parle du nazisme islamique, de la guerre à l'Occident, du culte de la mort, du suicide de l'Europe. Une Europe qui n'est plus l'Europe mais l'Eurabia, qui, avec sa mollesse, son inertie, sa cécité et son asservissement à l'ennemi, est en train de creuser sa propre tombe." Toute cette pensée a été digérée par Anders Breivik, qui a affirmé vouloir prévenir le monde de cette arrivée imminente de l'"Eurabie" en commettant ses attentats, en 2011, qui ont fait 77 morts et 151 blessés.

L'ouvrage le plus synthétique sur la dangerosité de l'islam reste l'enquête du journaliste américain Christopher Caldwell, Une révolution sous nos yeux. Comment l'islam va transformer la France et l'Europe (Toucan, 2011). C'est devenu la bible de la nouvelle droite. Que dit-il ? Les musulmans envahissent l'Europe grâce à leur natalité galopante alors que les naissances des Européens s'effondrent à "1,3 enfant par femme". Il prédit que l'Italie va perdre, d'ici à 2050, la moitié de sa population autochtone. Que 17 % à 20 % des Pays-Bas seront musulmans. Que "les étrangers" représenteront entre 20 % et 32 % de la population européenne.

6 % DE PERSONNES SUPPOSÉES MUSULMANES EN EUROPE EN 2010

Nombre d'études, réalisées dans des pays différents, contestent ces chiffres. Celle du Pew Research Center, un think tank américain, établit à 6 % le nombre de personnes supposées musulmanes (de par leurs parents) dans l'Europe de 2010, soit 44,1 millions. Les projections montent à 8 % en 2030. Le rapport précise que toutes les prédictions d'une Europe à majorité musulmane ("Eurabie") sont sans fondement.

Dans Le Rendez-Vous des civilisations (Seuil, 2007), les démographes Youssef Courbage et Emmanuel Todd montrent que la fécondité des pays musulmans chute partout. En Algérie, en 2005, les femmes se marient à 28 ans, et ont en moyenne 2,4 enfants. Au Maroc, 2,2 enfants. En Tunisie, 2,1 enfants, comme en France. La natalité des musulmanes européennes recule aussi - 2,9 enfants par Marocaine aux Pays-Bas, 1,9 pour les Turques - et finit par rejoindre celle des Européennes. Une enquête du journal britannique Financial Times conclut : "L'islamisation, et a fortiori la charia, n'est pas une perspective envisageable grâce à une poussée démographique." Les spécialistes de l'Institut national d'études démographiques (INED) arrivent à la même conclusion pour la France : en 2010, 2,1 millions de personnes se sont déclarées musulmanes pratiquantes en France - pour 63 millions d'habitants.

Une autre raison expliquerait la montée d'un sentiment anti-islam en Europe : la contamination des musulmans par l'extrémisme islamiste et le salafisme djihadiste. C'est la conviction de Christopher Caldwell, qui cite notamment la France. Et qui ne manquera pas de faire référence à Mohamed Merah, l'assassin de Toulouse et de Montauban, qui se disait "salafiste".

Mohamed Merah, il est vrai, a été en partie formé dans des camps, en Afghanistan. Mais il apparaît isolé. Bernard Squarcini, patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), a émis des doutes sur l'existence d'un réseau salafiste français violent. Son passage à l'acte, dit-il, relèverait "davantage d'un problème médical et de fanatisme que d'un parcours djihadiste". Il serait plutôt "un loup solitaire".

Le sociologue Samir Amghar, de l'Ecole des hautes études en sciences sociales, cite les renseignements généraux dans son livre Le Salafisme d'aujourd'hui (Michalon, 2011) : les salafistes seraient entre 12 000 et 15 000 en France, dont 95 % de "piétistes", c'est-à-dire apolitiques, légalistes, partisans d'une foi rigoureuse, de l'abattage halal strict et du port du hidjab (le voile traditionnel, qui n'est pas la burqa). Quant aux salafistes révolutionnaires, ils seraient ultraminoritaires et très surveillés. "C'est aujourd'hui une sorte d'anachronisme historique de voir un individu se réclamer du djihad", explique Samir Amghar.

Reste qu'un seul assassinat, même condamné par les musulmans français, qui vient s'ajouter à toutes ces informations qui nous parviennent sur la place prise par l'intégrisme dans les pays du "printemps arabe", permet à l'extrême droite d'entretenir un sentiment de peur et d'attirer une partie de l'opinion - Marine Le Pen était à 13 % dans plusieurs sondages avant l'affaire Merah. Elle a déclaré aussitôt après, le 25 mars, à Nantes : "Ce qui s'est passé n'est pas l'affaire de la folie d'un homme ; ce qui s'est passé est le début de l'avancée du fascisme vert dans notre pays."

Pour le politologue Olivier Roy, spécialiste de l'islam, les deux discours extrémistes - l'anti-islamiste (Anders Breivik) et le djihadiste (Mohamed Merah) -, tous deux partisans d'un clash des civilisations, se répondent et s'amalgament en une "prophétie autoréalisatrice". Une logique de guerre, à laquelle l'opinion n'est pas insensible.

Beaucoup d'intellectuels issus de l'immigration sont choqués par cette logique, réductrice mais efficace, développée par Christopher Caldwell et reprise par les nouvelles droites européennes, qui vise à opposer un bloc identitaire musulman et un bloc chrétien. Une logique, aussi, qui considère tous les immigrés, leurs enfants, les nouvelles générations, quels que soient leur milieu social et leur manière de vivre, comme de potentiels "islamistes" actifs.

L'anthropologue des religions Malek Chebel, né en Algérie, auteur d'un Manifeste pour un islam des Lumières (Hachette, 2004), s'en inquiète : "Caldwell et Marine Le Pen passent sous silence les milliers de musulmans éduqués, les cadres, les médecins, les ingénieurs, les militants politiques et syndicaux, les étudiants, la "beurgeoisie"." Il voit dans cet acharnement une résurgence de la colonisation, le retour de conceptions racistes déguisées sous un habillage culturel. Car dans le concert européen, la France tient une position particulière : en raison de la guerre d'Algérie, l'Arabe n'est pas dans l'Hexagone un étranger comme les autres, mais porteur de phobies plus ou moins conscientes.

ANACHRONISME

Malek Chebel considère également cette islamophobie comme d'un autre temps, incapable de penser la pluralité des musulmans des années 2010. "La plupart des pays musulmans de la zone asiatique, les plus peuplés, vivent un islam apaisé, affirme-t-il. S'il y a en Orient ou au Pakistan des groupements de talibans anachroniques, je ne vois pas une planète musulmane à feu et à sang. Je vois aussi partout des exemples concordants d'une modernisation. Partout, la jeunesse proteste, clame son impatience de voir les structures fossiles bouger ; plus aucun despote ne peut conduire son peuple sans être contesté, plus aucun démagogue religieux ne peut se prévaloir de son lien unique à Dieu quand tout le monde "tweette" et "skype"."

Consultons par exemple Salamnews ("La Paix"), le nouveau site des jeunes musulmans français modernistes. Leur ligne éditoriale : "Rester fidèle aux principes laïques et républicains de la France tout en étant ouvert aux réalités multiculturelles." Leurs pages "beauté", présentant les stars françaises d'origine africaine, vaut le détour. Selon eux, la confrontation des traditions musulmanes et de la modernité européenne secoue les nouvelles générations.

Ces voix, qui veulent mettre en avant un islam ouvert, sont face à une difficulté : comment imposer dans l'opinion ce que vivent une immense majorité de musulmans, plutôt qu'une extrême minorité ? On a un bon exemple de ce casse-tête avec deux films récents montrant le basculement de musulmans vers l'action violente, en France et au Maroc : La Désintégration (2011), de Philippe Faucon, sorti en salles en février, et Les Chevaux de Dieu, de Nabil Ayouch, qui vient d'être présenté au Festival de Cannes. Ces deux films racontent, à leur façon, comment de jeunes musulmans, en butte au chômage, au racisme et à la pauvreté, plongent dans l'action violente salafiste. Des cas rarissimes, que l'extrême droite pourrait récupérer. Aussi, la rédactrice en chef du site Salamnews, lors d'un débat à Sciences Po, a critiqué La Désintégration, avec cet argument : "Il y a des milliers de jeunes musulmans français qui se voient refuser des stages, mais ils ne commettent pas des attentats !"

La dénonciation virulente de l'islam et le succès des partis d'extrême droite doivent enfin beaucoup à une réalité dérangeante : la difficile cohabitation entre immigrés et Français dans les quartiers pauvres et les cités. Pour l'expliquer, les responsables politiques de gauche et de droite évoquent avec raison l'urbanisme dégradé et la désocialisation. L'extrême droite, elle, met surtout en avant une promiscuité non désirée, les gestes d'incivilité, les modes de vie différents, le port du hidjab, les agressions verbales, le rejet culturel. Et elle fait mouche.

L'équipe du sociologue Pierre Bourdieu a constaté les difficultés de la cohabitation dans sa grande enquête sur La Misère du monde (Seuil, 1993), où nombre des témoignages de Français expriment la sensation d'être exilé chez soi. Ecoutons Mme Meunier parler de ses voisins arabes : "Ça va et ça vient et ça n'arrête pas. C'est toujours une marmaille de gosses. Ça braille, ça pleure. (...) Même les voitures, quand elles passent, c'est dangereux. C'est dangereux pour tout le monde. (...) Mais quand on leur dit, ça leur plaît pas. Ils ne sont pas contents. Ils crient que c'est du racisme. (...) Ce ne sont pas les parents les pires. Ce sont les jeunes, leurs enfants. Eux peuvent tout se permettre ; ils sont grossiers, ils sont haineux, leur regard est méchant. (...) Ils me foutent la trouille." Pendant ce temps, sur un autre palier, une jeune femme arabe se plaint de l'arrogance de sa voisine : "Elle trouve tout à fait normal de lâcher son chien dans le jardin. Le jardin est à elle, me dit-elle. C'est sa manière de me dire : "La France, elle est à moi" ; c'est sa France. Nous, les Arabes, nous ne sommes pas de cette France. Elle ne nous appartient pas."

Dans Les Immigrés de la République (Seuil, 2010), Philippe d'Iribarne, spécialiste des relations interculturelles, citant la phrase fameuse de Jacques Chirac sur "les bruits et les odeurs", rappelle combien les émanations des cuisines inconnues, les radios, les manières de parler participent de "l'univers familier" ; et combien celui-ci peut devenir invivable quand personne ne fait d'efforts.

De nombreuses études racontent la difficulté à vivre ensemble de gens venant d'univers éloignés, ne partageant pas les mêmes habitus, la même religion, parfois la même langue. La façon dont les femmes et les homosexuels sont traités par certains musulmans - l'homophobie gagne en banlieue - est également exploitée par l'extrême droite. Bien sûr, là encore, il existe des contre-exemples, nombre d'expériences de cohabitation qui se passent bien grâce à l'action d'associations, de comités de quartier, de mairies actives. Mais on le sait moins.

Le sociologue américain Edward T. Hall (1914-2009) était le grand spécialiste de la "proxémique" : l'étude des variations des distances sociales et du sentiment d'univers privé dans les différentes cultures. Dans La Dimension cachée (Seuil, 1984), il faisait la comparaison entre la distance physique qu'instaurent deux Anglais à l'arrêt de bus avec l'inéluctable bousculade du Caire. Il était persuadé que l'entassement humain dans les cités, sans considération culturelle et ethnique, sans sentiment de sécurité pour chacun, était pathologique. Il bataillait pour que les architectes travaillent avec des psychologues et des ethnologues, s'intéressent aux conflits interculturels, pour éviter le chaos relationnel dans les cités. Pour lui, la politique de la ville et l'urbanisme social sont décisifs.

En 2007, Fadela Amara annonçait un "plan des banlieues". Elle posait de bonnes questions : où loger les nouveaux immigrés, quels "lieux de vie" pour les jeunes, comment faciliter l'insertion d'entreprises en banlieue... Ce plan a fait long feu. En avril, à Vaulx-en-Velin (Rhône), François Hollande a appelé à "moins d'incantation" et à "faire davantage en matière d'éducation, de services publics, de logement et d'emploi dans les quartiers populaires". C'est un peu court au regard de l'affrontement annoncé par une nouvelle droite décidée à en découdre avec l'islam.

Allez voir "Les 4 vérités", le blog de Rémi Carillon, candidat FN dans les Hauts-de-Seine. On y trouve cet appel : "Contre l'islam, la méthode forte." C'est-à-dire ? "L'objectif sera de démontrer que le "vivre ensemble", sous-entendu "avec la charia", est une utopie vouée à l'échec. La seconde étape sera de demander aux Français de choisir, par référendum, entre deux solutions, toutes deux radicales et opposées : 1) La France cède à l'islam (adaptation systématique de notre loi à la charia), en échange d'une paix durable. 2) L'islam cède à la France (expulsion pure et simple des musulmans de France vers leurs pays d'origine), quitte à provoquer une guerre civile."

27/5/2012, Frédéric Joignot

Source : Le Monde

Avec l'écrasant triomphe de Loreen, fille d'immigrés berbères marocains, la Suède célébrait dimanche dans l'euphorie sa victoire à l'Eurovision, la cinquième d'une série lancée il y a 38 ans avec le groupe mythique Abba et son "Waterloo" .

Enveloppée dans le drapeau suédois jaune et bleu, la photo de la jeune femme, qui chante pieds nus et rechigne à se maquiller, s'étale dimanche dans toute la presse scandinave qui exulte.

De son vrai nom Lorine Zineb Noka Talhaoui, cette petite brune énergique de 28 ans, née à Stockholm, a débuté comme chanteuse il y a 8 ans grâce à une émission de la télévision suédoise, Idol, mais sans jamais véritablement émerger.

"Euphoria", la chanson techno-pop de la victoire, l'a lancée dès le mois de mars dernier quand elle a remporté le Melodifestivalen suédois, la sélectionnant pour l'Eurovision 2012.

A Bakou, "elle a écrasé ses concurrents, enchaînant les 12 points (note maximum par pays, ndlr) les uns après les autres", écrit un commentateur du quotidien Svenska Dagbladet, Harry Amster, pour qui elle amorce désormais une carrière internationale.

Loreen, dit-il, "a littéralement fait exploser l'écran de télévision avec son énergie". Il décrit "Euphoria" comme "de l'eau qui coule en dansant et en chantant dans une parfaite harmonie".

Toute la nuit des Suédois euphoriques ont fêté la victoire de Loreen. La place Sergel du centre de Stockholm s'est vite remplie dès que la victoire suédoise était devenue évidente.

"Loreen est une héroïne suédoise", a lancé Staffan Janemyr qui venait de célébrer ce cinquième titre Eurovision de la Suède par une trempette dans l'eau glacée du bassin de Sergel.

"On savait qu'elle avait de bonnes chances de gagner, dit-il, mais on ne sait jamais ce qui peut se passer. C'est la meilleure chanson de toutes celles qui ont gagné l'Eurovision".

C'est la cinquième fois que la Suède triomphe à l'Eurovision depuis la victoire du groupe Abba il y a 38 ans (Waterloo). La dernière remonte à 13 ans avec Charlotte Perrelli (Take me to your heaven).

Loreen a expliqué samedi soir à la télévision suédoise que son succès réside dans son authenticité.

"Les gens en ont marre des gadgets. Je monte sur scène les pieds nus et avec le moins de maquillage possible: c'est pour symboliser que nous n'avons pas besoin de tous ces trucs autour de nous", dit-elle. "Je suis en accord avec moi-même...je danse au ralenti, pour inviter à être calmes et détendus".

Ses parents venus du Maroc sont arrivés en Suède un an avant sa naissance. C'est avec sa mère, Choumicha Talhaoui-Hansson, qu'elle a surtout vécu, à Västeras, à une cinquantaine de km à l'est de Stockholm. Son père, qui avait divorcé de sa mère, est mort quand elle avait 13 ans.

"Sans elle (sa mère, ndlr) je ne serais pas ce que je suis", a-t-elle immédiatement reconnu après son triomphe à Bakou.

Loreen continue d'avoir des attaches familiales au Maroc où la partie la plus européenne de sa famille pense que "ce succès est fantastique", dit-elle dans une interview au Svenska Dagbladet. Mais, ajoute-t-elle, pour ses autres parents berbères qui vivent dans les montagnes dans de petites explotations agricoles "c'est de la folie".

Immigrée de la seconde génération, Loreen dit apprécier de n'appartenir à aucune des deux cultures suédoise et marocaine.

"Quand je suis au Maroc je me sens incroyablement suédoise mais quand je suis en Suède je sens que je suis d'un tempérament différent, que je ne connais pas toujours tous les codes de la société", dit-elle.

"Pour moi ce n'est pas négatif, parce que je n'aime pas les frontières, je n'aime pas la discrimination et l'appartenance à un groupe qui se compare à un autre groupe. Il est bon de mélanger les cultures", ajoute Loreen qui n'a pas hésité à rencontrer des militants des droits de l'homme en Azerbaïdjan, avant de monter sur scène samedi.

27/5/2012

Source : Le Nouvel Observateur

L'association France Terre d'asile déplore le choix du Premier ministre Jean-Marc Ayrault d'attribuer l'ensemble des compétences en matière d'immigration, dont l'asile et l'intégration, au ministère de l'Intérieur.

Ce choix n'est pas le fruit "d'une simple querelle de territoire ou d'ego" mais "fixe une ligne politique qui s'affirme et qui touche à l'organisation de la vie en cité", estime son directeur général, Pierre Henry.

"L'asile, les naturalisations et l'intégration, par nature, ne relèvent pas d'une logique sécuritaire et de contrôle des flux", écrit-il. "Une erreur vient d'être commise. Il appartient au Premier ministre de ne pas la transformer en faute !"

Selon le décret paru jeudi au journal officiel, le ministre de l'Intérieur met en oeuvre, en plus de ses fonctions de sécurité, la politique d'immigration et est compétent en matière d'intégration et d'exercice du droit d'asile.

Le nouveau ministre, Manuel Valls, a également la charge des naturalisations et de l'enregistrement des déclarations de nationalité.

Plusieurs associations avaient demandé en vain qu'une partie de la politique d'immigration - en particulier l'asile - ne soit pas rattaché au ministère de l'Intérieur.

Selon elles, le statu quo ne pouvait être compris que comme la volonté de poursuivre la politique du précédent gouvernement en dépit des engagements pris pendant la campagne électorale.

Amnesty international avait rappelé jeudi à François Hollande dix engagements pris pendant la campagne présidentielle, notamment en matière de droit d'asile, à l'occasion de la publication de son rapport annuel sur les droits de l'homme dans le monde.

Avant 2007, la politique de l'immigration relevait de plusieurs ministères : Affaires étrangères, Emploi et Affaires sociales et Intérieur.

Au début de son quinquennat, Nicolas Sarkozy avait instauré un "ministère de l'Immigration, de l'Intégration et de l'Identité nationale", très critiqué en raison du lien entre l'immigration et l'identité nationale.

Puis, en novembre 2009, la politique de l'immigration était passée sous le contrôle du ministère de l'Intérieur à l'occasion d'un remaniement du gouvernement de François Fillon.

François Hollande a écarté toute idée de régularisations massives, précisant qu'elles continueraient à se faire au cas par cas mais sur des critères "précis" et non à la discrétion des préfets.

Concernant l'arrêt des expulsions de Roms, réclamé par Amnesty international, le futur chef de l'Etat s'était engagé pendant la campagne à proposer notamment des solutions alternatives lorsqu'un campement insalubre est démantelé.

25/5/2012, Gérard Bon, édité par Yves Clarisse

Source : : Le Nouvel Observateur

Après avoir dénoncé en avril la montée de l’islamophobie en France, Amnesty International a de nouveau sévèrement critiqué, jeudi 24 mai, la France sur sa politique vis-à-vis des migrants, des demandeurs d’asile et des Roms, dans son rapport annuel sur les droits de l’homme dans le monde.

La présidente d’Amnesty International France, Geneviève Garrigos, a épinglé l’Hexagone pour sa politique d’immigration qu’elle juge discriminatoire. « De nouvelles dispositions législatives ont encore restreint les droits des demandeurs d’asile et des migrants », stipule le rapport, regrettant la loi, votée par le parlement en juin 2011, « qui a porté de 32 à 45 jours la durée maximale de la rétention des migrants en situation irrégulière en attendant leur reconduite à la frontière ».

Concernant la situation des Roms, ils étaient toujours « en butte de discrimination » sur le sol français, estime l’organisation. « Des campements et des abris de fortune habités par des Roms ont été démantelés cette année encore lors d’opérations qui semblaient être des expulsions forcées », a-t-elle rappelé.

Autres constats malheureux d’Amnesty : « les allégations de mauvais traitements infligés par des agents de la force publique ne faisaient pas toujours l’objet d’enquêtes effectives, indépendantes et impartiales, menées dans les meilleurs délais ».

« Aujourd’hui nous attendons que François Hollande tienne ses engagements sur ces sujets », a déclaré Mme Garrigos. L'organisation de défense des droits de l'Homme, basée à Londres, avait envoyé aux candidats à l'élection présidentielle française dix recommandations, incluant la fin des expulsions forcées de campements roms, la possibilité d'un recours suspensif devant la cour nationale du droit d'asile pour tous les demandeurs d'asile ou encore davantage de transparence sur le contrôle des exportations d'armes. Avant d'être élu, M. Hollande avait répondu par courrier et argumenté ses positions sur ces propositions. Il n'a plus qu'à tenir ses promesses de campagne.

25/5/2012

Source : SaphirNews

Le ministre de l'Intérieur préconise de "mettre derrière les barreaux" tous les clandestins africains afin de "protéger le caractère juif de l'Etat d'Israël".

Une manifestation qui a dégénéré en violences racistes à Tel Aviv a déclenché jeudi 24 mai une polémique sur la présence en Israël de quelque 60.000 immigrants clandestins, la plupart Soudanais et Erythréens, entrés via le Sinaï égyptien.

Mercredi soir, un millier d'Israéliens avaient défilé dans le quartier défavorisé de Hatikva [l'espoir en hébreux, qui est également le nom l'hymne israélien, NDLR], situé dans le sud de Tel Aviv, aux cris de "Les Soudanais au Soudan" et autres slogans xénophobes.

Certains des manifestants ont attaqué et pillé des magasins tenus par des Africains et endommagé plusieurs voitures transportant des immigrés, selon la police, qui a arrêté 20 manifestants.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a condamné ces violences, affirmant qu'elles n'avaient "aucune place" en Israël, tout en s'engageant à "résoudre de façon responsable" le problème de l'immigration clandestine.

Nous achèverons la construction du mur d'ici quelques mois et nous commencerons bientôt à renvoyer les immigrés dans leurs pays d'origine", a promis Benjamin Netanyahou, en référence à la clôture de 250 km qu'Israël est en train de construire le long de sa frontière avec l'Egypte, très poreuse car passant en plein désert du Sinaï.

Selon le ministère de l'Intérieur, 62.000 immigrés clandestins se sont "infiltrés" depuis 2006 en Israël en provenance surtout du Soudan, du Soudan du Sud et d'Erythrée. Conscience morale du pays, le président Shimon Pérès a jugé que la haine des étrangers était "contraire aux enseignements du judaïsme" et que la violence n'était "pas la solution" face aux difficultés des habitants des zones sud de Tel Aviv.

Jeudi, les Africains étaient peu nombreux au marché du quartier Hatikva. "Il y a 70% de Noirs en moins ce matin", s'est réjoui un propriétaire d'une petite boutique de vêtements.

Selon cet Israélien de 24 ans, qui a préféré rester anonyme, l'affluence d'Africains provoque un sentiment d'insécurité chez les habitants les plus âgés. "Ma grand-mère a quitté le quartier après qu'un Africain soit rentré chez elle. Même moi j'ai peur", a-t-il témoigné.

La seule solution est de les renvoyer chez eux", insistait une Israélienne du quartier. "Nous avons peur de sortir de chez nous. Leur situation pousse ces clandestins à faire des choses terribles."

A la suite d'une récente vague de criminalité impliquant des immigrés, un vif débat s'est engagé sur le nombre des immigrés d'Afrique noire en Israël. Le ministre de l'Intérieur, Elie Yishaï, chef du parti religieux Shass, a même préconisé de "mettre derrière les barreaux" tous les clandestins africains afin de "protéger la caractère juif de l'Etat d'Israël". Si le gouvernement n'agit pas, "ils seront bientôt un demi-million, voire un million", a prévenu le ministre.

Une députée du Likoud, le parti de droite de Benjamin Netanyahu, Miri Regev, qui a participé à la manifestation de mercredi, a assimilé les clandestins à "un cancer qui prolifère".

Incitation à la haine raciale

En revanche, le maire de gauche de Tel Aviv-Jaffa, Ron Huldaï, a estimé que si le gouvernement permettait aux immigrés clandestins de s'installer à Tel Aviv, il fallait "leur donner les moyens de vivre en leur permettant de travailler".

Yariv Oppenheimer, le dirigeant de l'association antidiscrimination La Paix Maintenant, a demandé au procureur général d'engager des poursuites pour "incitation à la haine raciale" à l'encontre des députés du Likoud présents à la manifestation.

Deux rassemblements antiracistes ont réuni quelques centaines de personnes à Tel Aviv et à Jérusalem, près de la résidence du Premier ministre. "Le racisme est un cancer" et "Nous sommes tous des réfugiés", proclamaient des pancartes.

25/5/2012

Source : Le Nouvel Observateur avec AFP

Quelques centaines de personnes ont marché, samedi après-midi à Montréal, pour dénoncer ce qu'elles considèrent comme des attaques hostiles et constantes de la part du gouvernement conservateur contre les réfugiés et les immigrants.

Les organisateurs de la marche, une vingtaine de groupes de défense des migrants, réclament la fin des déportations et de la double peine, et la création d'un programme permanent de régularisation pour chaque personne vivant au pays.

Selon les organisations, le gouvernement de Stephen Harper dépouille les réfugiés et les immigrants de leur droit. Les organisations dénoncent le controversé projet de loi C-31 sur les réfugiés, vivement critiqué par l'opposition. Le projet donne notamment au ministre de l'Immigration le pouvoir discrétionnaire de désigner les pays « sûrs » pour leurs ressortissants, ce qui restreint l'accès des demandeurs d'asile au statut de réfugié.

Elles visent aussi le projet de loi omnibus C-38 du gouvernement Harper, qui s'apprête notamment à resserrer les règles qui permettent à un chômeur de recevoir des prestations d'assurance-emploi pendant qu'il cherche un emploi « convenable ».

Port de masque encouragé

Les organisateurs ont en outre encouragé les participants, comme chaque année depuis 2002, à porter un masque. Une pratique qui fait désormais figure de tradition, comme le rappelle une des organisatrices de la marche, Rosalind Wong, membre de l'organisation Solidarité sans frontières.

« Pour nous, un masque c'est un moyen de montrer notre solidarité envers les personnes sans statut, qui ne se joignent pas à notre marche, par peur, et qui, pour leur survie, doivent dépendre de leur capacité de demeurer invisible et sur les marges de la société », affirme-t-elle.

En dépit du règlement antimasque adopté par la Ville de Montréal le 18 mai dernier, la marche s'est déroulée sans incident.

Selon les organisateurs de la marche, 40 000 personnes vivent sans statut sur l'île de Montréal.

26/5/2012

Source : Radio Canada

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