vendredi 5 juillet 2024 16:22

Le Maroc est l'hôte d'honneur de la 26e édition du Salon international du livre et de la presse de Genève qui se tient du 25 au 29 avril 2012 à Palexpo à Genève, avec plus de 200 participant( e)s sur un stand de 2 000 m2. La programmation est conçue sur six espaces allant du livre aux arts plastiques, du cinéma à la gastronomie, un musée ouvert, un espace jeunesse et un espace de rencontres et de débats….Suite

3 amis se lancent dans la folle équipée de l'émigration dans les années 60. Le théâtre Mohamed V de Rabat acueillera le 10 mai, à 20h, pour la première fois au Maroc et en partenariat avec Yabiladi.com, la comédie « La vie, c’est comme un arbre » de Mohamed Allouchi et Rachid Hirchi. Hilarant.

« La vie c’est comme un arbre, il y a les branches, il y a le tronc, il y a les racines. Et les racines, tu vois, ça s’arrose. Qu’est ce que tu bois !? » Fable sociale burlesque « La vie, c’est comme un arbre » est une pièce de Mohamed Allouchi et Rachid Hirchi. La première représentation marocaine aura lieu au théâtre Mohamed V de Rabat, le jeudi 10 mai, à 20h, en partenariat avec Yabiladi.com La pièce du jeune collectif « Les voyageurs sans bagages » raconte l’histoire de trois amis qui décident d’émigrer en Belgique, depuis Tanger, dans les années 60: Azouz, l’intellectuel romantique, Abdelhak, l’idiot aux allures de Buster Keaton, et Hamid, le beau gosse. Au cours de leurs péripéties, ils rencontreront une vingtaine de personnages colorés, figures belges et marocaines.

« C’est l’histoire de nos pères, nous en avons fait une sorte d’hommage à ceux qui sont partis au nom d’un avenir meilleur », explique Rachid Hirchi, co-auteur et belgo-marocain. Le cadre historique, l’accord entre le roi Baudoin et Hassan II délivrant aux Marocains des permis de travail, n’est que brièvement rappelé de façon explicite en début et au milieu de la pièce. La pièce porte toutefois cette réalité tout au long du récit, par des références que le public pourra saisir ou non en fonction de ses connaissances.

Comédie musicale

Dans un esprit très « comédie musicale », un passage de la pièce voit les acteurs danser et chanter en cœur « à 4 F de l’heure ! » pour évoquer leurs conditions de travail. « Un soir, une femme âgée est venue me voir après le spectacle, elle m’a dit « Merci ! moi, j’ai connu ça, les « 4 francs de l’heure » ! Merci ! » Elle m’a jeté ça, et elle est partie immédiatement, sans attendre la réponse », se souvient, encore ému, Rachid Hirchi.

Les auteurs de la pièce n’ont pas voulu, pour autant, culpabiliser le pays d’accueil, ni verser dans le pathos si souvent exploité sur cette thématique. « Ce n’est pas un spectacle de repentance », insiste Rachid Hirchi. L’objectif est d’abord de faire rire et de faire que le public s’attache à ces trois personnages. En Belgique sur les différentes scènes où ont eu lieu les 30 représentations, « le public est varié, il y a des Maghrébins, des Belgo-belges, des personnes de toutes les classes sociales, beaucoup de gens, aussi qui nous disent qu’ils ne viennent jamais au théâtre habituellement. Tous ces gens sont réunis par le rire », estime Rachid Hirchi ; mais de quoi rient-ils exactement puisque les personnages sont caricaturés ?

Burlesque

« Bien sûr nous avons utilisé quelques clichés, mais nous avons toujours essayé de les prendre à contre pied », commence l’auteur. Par exemple, l’un des personnages est celui de la mère méditerranéenne qui martyrise son fils, « mais nous n’en sommes pas restés là, à un moment on suspend le cours du récit, mon personnage apparait seul, et il analyse, à la façon freudienne, les différentes étapes de la colère de la mère, avec humour, mais aussi pour ne pas se cantonner au stéréotype et offrir un peu de densité à la pièce », raconte Rachid.

La densité s’obtient également par le jeu très « théâtral » des acteurs qui s'exerce dans une mise en scène très dépouillée. De grands gestes, des cris, des baffes, des danses voire des chansons, il y a de la vie sur scène. « Mon personnage, [Abdellahak, l’idiot aux éclairs de lucidité] donne beaucoup d’oxygène dans la pièce, car il est très visuel. Il lui suffit de quelques gestes pour exprimer quelque chose », explique Mohamed Ouachen, belgo-marocain.

Un mélange qui aurait pu tomber à plat, mais « nous sommes « solde out » tous les soirs » », précise, très fier, Rachid Hirchi. Le 10 mai, au théâtre Mohamed V, le public marocain fera-t-il mentir la jeune équipe des « voyageurs sans bagages » ?

25/4/2012, Julie Chaudier

Source : Yabiladi

Le Ministère délégué chargé des Marocains Résidents à l’Etranger (MRE) promeut la création de PME.

Un projet technique à la création de petites et moyennes entreprises en faveur de la diaspora marocaine résidant à l’étranger sera créé au courant de l’année avec l’Agence Française de Développement (AFD).

24-04-2012

Source : Challenge

Sociologue et chercheur au Centre d’études des mouvements sociaux (CNRS-EHESS), Smaïn Laâcher est l’auteur de nombreux ouvrages sur l’immigration, les déplacements de populations et les violences faites aux femmes dans l’immigration et lors du voyage «clandestin». Proche de Bourdieu, de Sayad, il est devenu incontournable. Il vient de publier sous sa direction le Dictionnaire de l’immigration en France, éditions Larousse.

-Pourquoi un dictionnaire sur l’immigration ?

Pour introduire de la rigueur, à la fois scientifique, historique, juridique et sociologique, dans ce champ un peu mou et hyper idéologique qu’est celui de l’immigration. C’est le premier ouvrage du genre en France. C’est un objet fortement présent dans les pays d’immigration qui ont les moyens de compter et qui savent compter. Et on ne compte que les présents, que le «trop-plein», que ceux qui posent problème par leur présence embarrassante. Et cette présence est un enjeu politique de premier ordre qui a entraîné la création, depuis une quarantaine d’années en France, d’une abondante recherche dont il faut dire que la qualité varie de manière significative d’une discipline à une autre : le sérieux des juristes (et on comprend pourquoi) est, quoi qu’on en dise, plus remarquable qu’un grand nombre de topos vaguement inspirés de sociologues compatissants. Quant aux pays du Sud, les «absents» ne comptent plus, et dès lors pourquoi s’intéresser à eux ? Pourquoi développer à leur propos une science non pas de l’immigration mais de l’émigration ? Ils ne sont plus là et ne sont, du coup, plus un «problème». Sauf lorsqu’il s’agit de les transformer en source financière.

-Est-ce que le discours politique sur l’immigration a évolué au fil des élections ?

Oui, sans aucun doute, et il ne pourrait en être autrement. Tout d’abord parce que les phénomènes migratoires se sont modifiés au fil des ans, en particulier dans leur composition sociologique (regroupement familial, émigration féminine importante, etc.)

Ensuite, parce que la société française s’est beaucoup transformée en une quarantaine d’années.

Le chômage de masse, l’accroissement des inégalités en matière de revenus, un système de santé qui se dégrade et qui de plus en plus notoirement se divise en système de soins pour riches et en système de soins pour pauvres et immigrés, une école qui renforce les inégalités, une crise financière qui appauvrit une fraction importante de la population qui se croyait à l’abri, une politique du logement terriblement déficitaire, etc. autant de logiques d’exclusion sociale qui font de l’immigration un enjeu très secondaire pour les Français (à ne pas confondre avec les politiques et les institutions d’Etat).

La campagne présidentielle le montre parfaitement. Le travail, le logement, l’école, l’accès aux soins, la sécurité (au sens large) : voilà les soucis des Français. Certainement pas l’immigration et les immigrés et tous les problèmes qui leur sont attachés. Ce qui est resté inchangé dans le discours des politiques, en particulier lorsqu’ils sont en campagne électorale, c’est l’immigration comme problème sécuritaire.

-Quelle est donc cette notion de «club» développée par Abdelmalek Sayad ?

La notion de «club» chez cet auteur est une métaphore qui renvoie aux conditions ou aux critères exigés par les maîtres des lieux pour pouvoir accéder à un lieu ou à un espace privé. Le «club» est par définition plus ou moins fermé à tous ceux qui prétendent y entrer.Pour Sayad, la nation, sa forme, son histoire, son degré d’ouverture ou de fermeture, etc. peuvent être métaphoriquement comparés à la logique du «club» (club sportif, Rotary club, etc.) et n’y entre pas qui veut. Plus le club est ancien dans le temps, plus il est réputé, renommé, illustre, prestigieux, etc. et plus les conditions d’entrée sont terriblement restrictives.

N’entreront que les personnes dignes de confiance et socialement utiles pour la grandeur du «club» ou de la nation. L’opposition entre ancien et nouveau club, Sayad l’utilise pour décrire historiquement les conditions d’entrée différentes, mais aussi d’acquisition de la nationalité du pays d’accueil dans la nation française et la nation américaine. La première, on le devine aisément, fut longtemps moins ouverte que la seconde. Cela reste vrai encore aujourd’hui, par exemple, en matière d’asile ou d’accueil des minorités opprimées (Somaliens, chrétiens irakiens, etc.).

-Vous dites que le Français contemporain des cités est une véritable interlangue...

Cette notion est explicitée dans une entrée qui s’appelle les mots de l’immigration et qui a été rédigée par Jean-Pierre Goudaillier, linguiste. Cet auteur montre en quoi la relégation sociale est symbolique d’une fraction importante des classes populaires, dont les enfants d’immigrés font partie, français ou non, est aussi une relégation de la langue ordinaire. Et, par «réaction réactive», ces derniers à leur tour ont «inventé» depuis environ trois décennies des moyens de communication linguistique au sein de leurs réseaux de pairs. Ces «marchés francs», pour reprendre l’expression de Bourdieu, sont des espaces dominés où les dominants sont exclus (même si c’est bien plus compliqué que cela) où le langage de l’entre-soi constitue autant de procédures d’évitement, de contournement des interdits et des tabous sociaux. Jean-Pierre Goudaillier nous dit que ce registre de «langue interstitiel» devient au fil des années une véritable «interlangue», qui apparaît entre le français véhiculaire dominant, à savoir la langue légitime et la diversité des «vernaculaires» qui composent la mosaïque linguistique des cités : arabe maghrébin, berbère, langues africaines et asiatiques, langues de type tzigane, créoles des Dom-Tom, turc, pour ne citer que ces langues ou parlers.

-Question manichéenne et provocatrice : immigration, chance ou poids pour la France ?

Ce n’est ni une «chance» ni un «poids», c’est un fait ou une donnée historique. Aucune société ou communauté politique n’est définitivement close. Elles doivent toutes compter avec une «part des sans part», pour reprendre l’expression de Jacques Rancière.
Compter, se compter, qui compte pour compter qui ? Voilà un enjeu de lutte qui touche à des questions difficiles, comme celles de la démocratie, de l’égalité, de l’exclusion des biens matériels et symboliques. Ces questions ne concernent pas seulement les immigrés, ni même en premier lieu les immigrés, elles concernent tous ceux qui tiennent leur identité du fait d’être membre d’une communauté politique.

L’immigration n’est nullement un enjeu spécifique à un pays. Je pense que ce qui est intéressant à ce propos, c’est que la même question, sans cesse posée aux pays du Nord, soit enfin posée aux pays du Sud, par exemple aux autorités et aux populations des pays arabes et en particulier des trois pays du Maghreb. Pour ce que j’en sais, pour avoir enquêté sur ce thème, l’immigration qui existe aujourd’hui dans ces pays est plus qu’un «problème», elle est un fardeau dont il faut se débarrasser. Le racisme et la xénophobie sont monnaie courante dans ces pays.

Pensez aux comportements des Libyens (autorités et populations) à l’égard des Subsahariens, sous El Gueddafi, mais aussi aux comportements de ce que l’on a appelé sans rire les «révolutionnaires» après la chute du dictateur. Et j’emploie volontairement des mots convenables.

24/4/2012, Rémi Yacine

Source : El Watane

C'est une vieille proposition du PS, que François Hollande avait promis de tenir: accorder le droit de vote aux élections locales aux étrangers résidant en France légalement depuis cinq ans. Mais quand l'extrême droite recueille près de 18% au premier tour, elle pourrait être plus hasardeuse à formuler. Cela pourrait effrayer une partie de cet électorat… C'est pourquoi depuis dimanche, les responsables de l'UMP sont montés au créneau pour interpeller les socialistes. «Ils n'assument pas leurs positions idéologiques, comme le droit de vote des étrangers», a assuré par exemple le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé. Depuis le premier tour, le candidat socialiste n'en avait effectivement pas reparlé.

Mardi, sur l'instance de la presse, François Hollande a finalement répondu: «Tout ce que j'ai dit dans mon projet et dans mes 60 engagements, ça sera fait dans le quinquennat.» Il a persisté mercredi matin en évoquant la possibilité de faire passer cette réforme en 2013, soit avant les élections locales de 2014. Mais «il n'y a pas d'échéance particulière», a-t-il précisé.

«Pas la proposition numéro 1 de Hollande»

La proposition laisse pourtant sceptiques certains socialistes. «Ça n'a jamais été notre priorité», avait assuré Ségolène Royal, lundi soir en débat face à la porte-parole de Nicolas Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui l'interrogeait sur le sujet. La présidente de Poitou-Charentes a toujours douté de l'opportunité de cette promesse. D'autres sont plus nuancés dans leur approche. «Le droit de vote n'est pas un sujet embarrassant, explique un membre de la direction du PS. Mais il n'est pas question de dire que c'est la proposition numéro un d'Hollande.» L'essentiel reste toujours de parler de la crise et de l'emploi.

L'UMP a poursuivi son offensive mardi dans la journée. «Les masques doivent tomber», a réclamé l'un des secrétaires nationaux du parti présidentiel, Bruno Beschizza. François Hollande a donc précisé son calendrier, en marge de son déplacement à Laon. Ségolène Royal «a dit que ce n'était pas une priorité au sens immédiat, ce n'est pas la première mesure que nous allons prendre. Mais je ne distingue aucune mesure, j'ai donné un calendrier de ce que je ferai au tout début: l'exemplarité de l'État, le pouvoir d'achat accordé aux familles, des réformes que nous devons engager tout de suite pour redresser nos comptes publics, nos industries. Et puis aussi réviser nos institutions, ça viendra en son temps», a-t-il expliqué. La révision des institutions figure bien, mais en dernière place, dans le programme des réformes de la première année présenté au début du mois avril. La mention «droit de vote» est écrite sans plus de précision.

«Sortir du communautarisme»

Dans son entourage, on jure donc que le candidat ne reviendra pas sur cet engagement. Accorder le droit de vote, «c'est sortir un certain nombre de gens du communautarisme» et les faire entrer «dans la citoyenneté», explique Stéphane Le Foll, l'un des lieutenants de François Hollande. «Il ne faut se dérober sur rien», assure le secrétaire national Razzy Hammadi. «Ceux qui votent FN le font parce qu'ils vivent mal. Mais une grande majorité d'entre eux ne pensent pas que ce soit à cause des immigrés», estime-t-il. Pour résumer: en rabattre sur les droits des immigrés ne ferait pas baisser le FN. Et cette proposition étant l'une des plus populaires dans le cœur de l'électorat de gauche, il est difficile de l'abandonner pour le candidat socialiste.

Mais au PS, certains estiment qu'accorder le droit de vote aux étrangers n'est désormais plus la revendication première des intéressés. Cette proposition symbolique date de trente ans! Aujourd'hui, dans les quartiers populaires, les attentes des populations immigrées sont d'une autre nature. Elles ne veulent pas «d'une distinction de plus», estime-t-on.

Quoi qu'il en soit, on refuse au PS de laisser Nicolas Sarkozy emporter la présidentielle sur ce terrain-là. «Il pense que c'est un terrain plus favorable», déplore un membre de la direction. Lundi à Lorient, François Hollande s'en est offusqué. «Je ne séduis pas ces électeurs (du FN) par je ne sais quelle surenchère. Je laisse cela à d'autres. Moi je ne ferai pas de l'immigré, de l'étranger, la question qui nous séparera dans l'élection présidentielle.» Jusqu'au bout, il veut incarner le rassemblement.

24/4/2012, Nicolas Barotte

Source : Le Figaro

Après la réforme de Barack Obama sur la santé, la Cour suprême des Etats-Unis examine mercredi un autre motif de division entre le gouvernement fédéral et les Etats: la lutte contre l'immigration clandestine, avec une loi de l'Arizona de contrôle au faciès.

Comme pour la loi sur l'assurance-maladie, la plus haute juridiction rendra sa décision en juin, à quatre mois de la présidentielle américaine et, tout comme dans le cas de la réforme chère au président Obama, les experts s'attendent à ce que l'issue du débat pèse sur les résultats du scrutin où Barack Obama remet son mandat en jeu.

Cette fois, la cour, à majorité conservatrice, devra déterminer si les Etats américains peuvent mettre en place leur propre politique d'immigration ou si le gouvernement fédéral a autorité exclusive dans ce domaine en vertu de la Constitution.

En question, une loi entrée en vigueur en juillet 2010 en Arizona (sud-ouest), qui compte 400.000 sans-papiers, selon le Pew Hispanic Center.

Le gouvernement Obama l'a immédiatement contestée en justice et obtenu que le texte soit purgé de ses quatre dispositions controversées: le contrôle, même sans motif, du statut migratoire de toute personne soupçonnée d'être illégalement aux Etats-Unis; l'obligation pour tout immigré de pouvoir présenter des papiers à tout moment; l'interdiction de travailler ou de rechercher un emploi en l'absence de papiers; et l'arrestation sans mandat de tout individu suspecté d'être clandestin.

"La loi est très draconienne, elle changerait notablement notre mode de vie et n'aurait pas seulement un impact sur les sans-papiers mais aussi sur les citoyens américains qui seraient arrêtés uniquement en raison de leur couleur de peau", a dit à l'AFP Anthony Romero, directeur de l'Union américaine pour la défense des droits civils (Aclu).

Au total, 23 argumentaires en soutien au gouvernement demandent à la haute Cour de retoquer le texte.

Le Mexique et 17 autres pays préviennent que le texte mettrait en danger leurs relations diplomatiques avec les Etats-Unis.

Dans un pays qui compte 11 millions de sans-papiers, les organisations de défense des droits de l'homme et des immigrés craignent que l'Arizona fasse des émules: cinq Etats ont déjà voté une loi similaire et 13 autres l'envisagent.

Le gouvernement fédéral argue que la loi empiète sur ses prérogatives constitutionnelles qui lui attribuent la politique de l'immigration. L'Arizona estime que sa loi est "parfaitement compatible avec la loi fédérale".

25/4/2012

Source :AFP

Dans une interview à l’hebdomadaire allemande Der Spiegel, Jean Asselborn, ministre des affaires étrangères du Luxembourg, critique la proposition des ministres de l’intérieur français et allemand de renforcement des contrôles aux frontières internes de l’espace de Schengen.

Ci-joint le texte intégral:

- Le ministre de l’intérieur allemand et son homologue français veulent réintroduire les contrôles frontaliers dans certains cas. Le proposition a-t-elle une chance d’être acceptée en Europe ?

- Jean Asselborn: J’espère que non. Le monde entier nous envie pour notre arrangement sur les frontières ouvertes qui a été lancé par l’accord signé dans le village luxembourgeois de Schengen. Pour les citoyens de l’Europe, c’est la réalisation la plus importante dans l’histoire de l’Union européenne. Ce serait dramatique, pour l’économie également, si des grands pays comme l’Allemagne et la France pouvait fermer unilatéralement leurs frontières et donc dévaluer l’accord de Schengen.

- La Grèce n’est pas capable de contrôler ses frontières. L’inquiétude exprimée par Berlin et Paris n’est-elle pas justifiée ?

- C’est vrai que 90 % des réfugiés arrivent par la Grèce. mais l’Union européenne est un club de solidarité. C’est pourquoi, nous devons aider les Grecs à maîtriser leur problème de frontière au lieu de se reposer sur des solutions nationales.

- Dans leur lettre à la présidence danoise de l’UE, les deux ministres de l’intérieur font seulement référence à des contrôles de frontières temporaires en dernier recours. Les réactions d’indignation ne sont-elles pas exagérées ?

- Les contrôles de frontières n’aident pas à maitriser le problème des réfugiés. Quand la France a fait la même proposition l’année dernière, l’Allemagne s’y était opposé. Maintenant, elle soutient ce populisme. Le moment choisi pour ce débat sent très mauvais.

- Que voulez-vous dire ?

- Ce n’est pas un hasard si cette lettre a été rendue publique en pleine campane électorale pour l’élection présidentielle française. La lettre flatte l’idéologie d’extrême droite. Cela sert l’objectif du Président français Nicolas Sarkozy de courtiser les électeurs du Front national.

- L’euro est en crise et l’accord sur les frontières ouvertes est remis en question. L’Union européenne risque-t-elle d’éclater ?

- L’Union européenne est très résistante. Mais j’observe avec inquiétude la façon dont les forces centrifuges populistes se renforcent en Europe. C’était également un gouvernement conservateur qui a réintroduit temporairement les contrôles aux frontières l’année dernière au Danemark. Ils n’ont pas été abolis jusqu’à la victoire des sociaux-démocrates danois aux élections. Si François Hollande gagne l’élection, il mettra rapidement fin au débat sur Schengen.

N. B. La présidence danoise de l’UE n’a pas encore inscrit le texte franco-allemand à l’ordre du jour de la réunion des ministre de l’intérieur de l’UE, prévue jeudi au Luxembourg. Plusieurs pays y sont réticents. À Berlin même, le calendrier de ce texte d’inspiration française et la signature de Hans-Peter Friedrich, ministre de l’intérieur allemand et pilier de la CSU bavaroise, ont suscité des remous à l’intérieur de la coalition.

24 avril 2012, François d'Alançon

Source : La Croix

Chaque jour aller plus loin, à chaque discours taper plus fort. Dans sa quête éperdue des électeurs du Front national, Nicolas Sarkozy, qui ne part pas favori face à François Hollande, ne fait plus dans la dentelle. Et en est conduit à faire des affirmations qui seraient apparues incongrues avant le premier tour. "D'accord avec le Front national, il n'y en aura pas. De ministres du Front national, il n'y en aura pas", a-t-il affirmé, interrogé sur France Info mercredi 25 avril.


Convaincu qu'il n'a plus rien à perdre, il chasse à gros calibre sur les terres de Marine Le Pen, en consacrant la majeure partie de ses propos largement improvisés aux thématiques favorites des frontistes: islam, immigration, attaque des médias. Une stratégie qu'il assume parfaitement. "Ils ont émis une souffrance et il faudrait qu'on leur reproche de souffrir ? Ils ont émis un vote et il faudrait qu'on leur reproche ce vote ? C'est à nous de les entendre, c'est à nous de les respecter, c'est à nous de les considérer", a-t-il lancé mardi, lors d'un meeting à Longjumeau (Essonne), la ville de sa porte-parole Nathalie Kosciusko-Morizet.

Auparavant, devant la presse, il avait expliqué : "On ne peut pas faire la campagne du 2e tour comme au 1er tour. Il faut comprendre le vote FN." Selon lui, ce dernier n'est "pas répréhensible" et "si Marine Le Pen a le droit de se présenter c'est qu'elle est compatible avec la République". Jamais auparavant, il n'avait été aussi loin dans la reconnaissance du vote lepéniste et dans le martèlement des fondamentaux de la candidate d'extrême droite. Florilège.

L'ISLAM

Sur ce thème, Nicolas Sarkozy a apporté une nouveauté à son discours en parlant de "toutes ces horreurs, l'excision, nous n'en voulons pas sur le territoire de la République". "Ce ne sont pas des pratiques culturelles, ce sont des pratiques qui martyrisent les femmes, c'est inacceptable." Sans jamais citer l'islam, le candidat de la droite s'attaque systématiquement à certains de ses aspects, au grand bonheur des militants UMP. "Je n'accepte pas qu'on enferme des femmes dans des prisons de tissus", a-t-il déclaré, en évoquant la loi interdisant le port de la burqa dans les espaces publics. "M. Hollande n'a pas participé au vote", a-t-il noté en provoquant les huées de la salle.

Autres classiques des meetings sarkozystes, les horaires de piscine différenciés entre les hommes et les femmes à Lille, ville de Martine Aubry, les femmes musulmanes qui refusent de se faire soigner par des médecins hommes dans les hôpitaux, et la viande halal. "Dans les cantines, nous voulons les mêmes menus pour tous les enfants", martèle-t-il jour après jour.

L'IMMIGRATION

Ce thème, déjà très présent avant le premier tour, a pris depuis dimanche une place majeure dans les discours de M.Sarkozy. Et il fait un tabac dans les salles UMP. Pour lui, il n'y a pas de sujets "tabous". Interrogé sur la préférence nationale prônée par Mme Le Pen, il a expliqué mardi : "Je suis pour la préférence communautaire, mais je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas être pour la préférence nationale." "Cela ne peut plus durer, s'est-il ensuite exaspéré à Longjumeau. A force d'accueillir trop de monde sur notre territoire, notre système d'intégration ne fonctionne plus."

Et le candidat d'égrener toutes les mesures qu'il propose pour arriver à son but de diviser l'immigration légale par deux, notamment en obligeant l'apprentissage du français à tous les candidats au regroupement familial. Comme à chacun de ses meetings, il prend l'exemple d'"une femme claquemurée chez elle qui ne parlerait pas un mot de français. Quelle image l'enfant aura-t-il de sa mère, de l'autorité parentale ?"

Autre succès garanti chez les militants UMP, la question du droit de vote des immigrés aux élections locales promis par François Hollande. "Les socialistes n'ont plus le vote populaire, ils veulent le vote communautaire!" s'est-il enflammé. M.Sarkozy n'a pas manqué d'assimiler les étrangers à des fraudeurs ou des profiteurs en puissance, promettant l'instauration d'une "carte vitale biométrique" et de conditionner l'obtention du RSA et du minimum vieillesse à dix ans de présence minimum sur le territoire.

LES MÉDIAS

Haro sur les sondeurs et la presse, c'est le nouveau credo de Nicolas Sarkozy depuis mardi 17avril, où, s'estimant maltraité par France Inter, il s'est déchaîné contre les médias. Profondément agacé par les règles sur l'égalité des temps de parole, qu'il n'avait guère anticipées, il s'en est également pris à cette règle qui le plaçait "seul contre neuf": "Ça c'est l'égalité, c'est ce qu'ils appellent l'équité."

Sa nouvelle cible à Longjumeau, "ces braves sondeurs". "Et dire qu'il y a encore des journaux qui achètent leurs études", s'est-il agacé, oubliant un peu vite que l'Elysée comme l'UMP sont des gros consommateurs de sondages. Et d'assurer, à tort, que certains "commentateurs" avaient pronostiqué son absence au second tour de la présidentielle.

Quand il s'en prend à la presse qui serait forcément contre lui, M.Sarkozy reprend la logorrhée lepéniste, parlant "de tous les observateurs, de tous les spécialistes, on se demande bien de quoi (...) des girouettes qui changent encore plus vite que le vent". Parfois, il désigne simplement les médias par "ils", "eux".

"Ils n'en avaient que pour Mélenchon, matin, midi et soir. Mon Dieu, quel talent, mon Dieu, quelle vision, mon Dieu, quel intérêt!" s'est-il notamment gaussé en provoquant les rires de la salle.

25/4/2012, Vanessa Schneider

Source : Le Monde

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