En cinq ans, en matière d'immigration, les verrous ont sauté les uns après les autres. Le quinquennat s’est ouvert avec la création du très contesté ministère de l’Identité nationale et s’achève avec la circulaire Guéant, qui ferme la porte de la France aux étudiants étrangers. Entre-temps, le gouvernement a réussi un tour de force : expulser 33 000 étrangers en 2010. Un record.
Suspicion sur des «mariages gris», traque des Roms et des «fraudeurs»: de discours stigmatisants en tour de vis législatifs, de coup de butoirs en coups médiatiques, le gouvernement a fait la chasse aux étrangers en situation irrégulière... et régulière.
Ministère de l'Identité nationale : les étrangers dans le viseur
A l’origine, une promesse de campagne
C'est une proposition avec laquelle le candidat à la présidentielle a fait un tabac de meeting en meeting. Tout juste élu, Nicolas Sarkozy crée un ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Codéveloppement. Un intitulé explosif et contesté.
La mise en œuvre, du bruit pour pas grand-chose
Pour ce poste très emblématique et politique, il choisit un fidèle lieutenant, Brice Hortefeux. D’entrée, une première loi sur l'immigration est adoptée le 20 novembre 2007, permettant, entre autres, le recours aux tests génétiques dans la procédure de regroupement familial. La proposition suscite une levée de boucliers. Artistes, médecins...de nombreuses personnalités demandent le retrait de la mesure.
Automne 2009. C’est finalement Eric Besson, transfuge du PS et successeur d’Hortefeux, qui annonce la tenue d’un «grand débat sur les valeurs de l'identité nationale». Dans le plan com, trois mois de débats locaux et un site internet avec «grille de réflexion» et appel à contributions...
Conséquences, pas mal de dégâts
Dans les faits, le débat se transforme en polémique incessante, entre les membres de la majorité qui prennent soigneusement leurs distances comme Jean-François Copé ou Jean-Pierre Raffarin, et les débats locaux propices aux dérapages (mention spéciale à Nadine Morano et l'affaire de la casquette). Tout ça pour quelques mesurettes symboliques annoncées à un mois des régionales.
Sur le fond, pas grand-chose donc. Mais le message politique est passé, les étrangers se sentent visés. Fin 2010, Nicolas Sarkozy supprime finalement le ministère de l’Immigration. Ses missions sont transférées au ministère de l'Intérieur.
Jungle de Calais : des centaines de migrants dans la nature
A l’origine, la fermeture de Sangatte
Il faut remonter à 2002 pour comprendre. Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, ordonne la fermeture du centre d’hébergement de Sangatte, près de Calais, où transitent les migrants de passage en France et candidats à l’exil vers l’Angleterre. Ces clandestins, Afghans, pour la plupart, se retrouvent dans la nature. Ils se regroupent dans ce qui devient «la jungle de Calais», le bois où se sont dispersés des milliers de migrants après la fermeture de Sangatte.
La mise en œuvre, un coup d’éclat médiatique
Sept ans plus tard, le 22 septembre 2009 exactement, nouveau coup d’éclat. Le ministre Eric Besson ordonne le démantèlement de «la jungle». L’opération est minutieusement orchestrée, ultramédiatisée : 500 policiers évacuent en deux heures les 1200 migrants qui vivaient là dans des conditions très précaires.
Conséquences, l'éparpillement des migrants
L’évacuation est aussi symbolique qu’inefficace, puisque le problème des migrants reste entier. Ils seraient encore 400 dans la région, dont 150 à Calais, dispersés en petits groupes pour échapper à la pression policière.
A lire aussi : le livre de notre correspondante à Lille, Haydée Saberan, retraçant le parcours de migrants. [Extraits].
Déchéance de la nationalité : l'amalgame immigration-criminalité
A l’origine, le discours de Grenoble
En déplacement à Grenoble, au milieu de l’été 2010, Nicolas Sarkozy annonce une batterie de mesures sécuritaires ciblant les immigrés. Il demande que la nationalité française puisse «être retirée à toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte» à la vie d'un policier ou d'un gendarme. Filant le cliché de l'immigré fraudeur, il souhaite qu'on évalue les «droits et prestations auxquels ont aujourd'hui accès les étrangers en situation irrégulière.»
La mise en œuvre, contrariée par les députés
L’extension de la déchéance de nationalité figurait dans le projet de loi Besson sur l’immigration. Etaient visées les personnes naturalisées depuis moins de dix ans et condamnées pour meurtre ou violences contre un représentant de l’autorité publique. Cette mesure a finalement été abandonnée au dernier moment par les députés… qui ont voté en échange le durcissement du dispositif d’expulsion pour les sans-papiers. [Les détails ici]. Les autres mesures.
Conséquences, un virage assumé
Ce discours de Grenoble marque un tournant. Pour la première fois de son mandat, Nicolas Sarkozy a fait le lien de manière explicite entre délinquance et immigration. Suivra l’attaque en règle contre l’aide médicale d’Etat, qui permet aux sans-papiers de se faire soigner.
Autre reliquat du discours de Grenoble, l’amalgame fait entre l’immigré et le fraudeur. En novembre dernier, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, annonçait «qu'à partir de janvier 2012» les fichiers des étrangers résidant en France et de la sécurité sociale seraient croisés pour lutter contre les fraudes sociales imputables aux étrangers.
Reconduites à la frontière : un record d'expulsions
A l’origine, la volonté d'être ferme
A peine élu, Nicolas Sarkozy, qui fut locataire de la Place Beauvau, décide de doubler de manière volontariste le nombre des reconduites à la frontière. De quelque 12 000 par an, rythme moyen adopté sous le gouvernement Jospin, il veut arriver à environ 25 000 reconduites.
La mise en œuvre : l'affichage des «objectifs chiffrés»
Hortefeux fixe ces «objectifs chiffrés», dans un projet de loi-programme pluriannuelle 2009-2012. Un nombre de reconduites à la frontière est défini chaque année depuis cinq ans, toujours plus élevé. 23 000 expulsions en 2007. 33 000 en 2011, un record… La chasse aux sans-papiers est ouverte.
Pour tenir les objectifs, le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, n'hésite pas à remettre en cause des droits fondamentaux. Ainsi, après modification de la loi, les sans-papiers placés en rétention en attendant leur expulsion ne peuvent voir un juge des libertés qu’après un délai de cinq jours au lieu de deux, histoire de limiter les remises en liberté.
Les conséquences, une politique coûteuse et peu efficace
Le nombre d'expulsions est un élément important de la communication du gouvernement. Mais en observant le détail des reconduites à la frontière, on s'aperçoit que ces chiffres sont structurellement gonflés par le très grand nombre de Roms reconduits. Ces citoyens européens, souvent Roumains et Bulgares, peuvent être expulsés facilement... mais ont le droit de revenir en France en vertu de la libre circulation dans l’espace Schengen. [Notre enquête à lire ici]
Cette politique du chiffre est coûteuse. Le budget annuel du ministère de l’Intérieur pour la rétention et la reconduite à la frontière des sans-papiers est estimé à 500 millions d’euros par la Cour des comptes. Selon le grand audit mené l’année dernière sur la politique migratoire, l’expulsion d’un sans-papiers coûte à l'Etat français 26 000 euros (policiers mobilisés, maintien en rétention, charter…)
Immigration légale : de «choisie» à honnie
A l'origine, des quotas
Dans sa lettre de mission de juillet 2007, Brice Hortefeux reçoit la mission de doper l’immigration professionnelle pour la porter à 50% du total de l’immigration légale. Nicolas Sarkozy veut, à cette époque, une immigration «choisie» et non plus «subie».
Plus généralement, le Président veut instaurer des quotas annuels d’immigrés admis à séjourner en France. Début 2008, il mandate Pierre Mazeaud, ex-président du Conseil constitutionnel, pour réfléchir au cadre constitutionnel d'une politique migratoire basé sur des quotas, par profession et en fonction du pays d'origine... à la fois «irréalisable et opportuniste», jugera la commission quelques mois plus tard. Un camouflet.
La mise en œuvre, tous dans le même panier
Le gouvernement veut assouplir (un peu) les conditions d’entrée des travailleurs et publie des listes de métiers susceptibles d'être ouverts. On est à l'automne 2007, quelques mois après son élection.
En bon soldat, Hortefeux fait de son mieux pour remplir les objectifs de sa feuille de route : en mettant dans le sac de l’immigration professionnelle le maximum de catégories : actifs non salariés, saisonniers, travailleurs temporaires et étudiants devenus salariés. Avec cette méthode, Brice Hortefeux se félicite en février 2009 d’avoir accordé 33 000 titres de séjour au titre de l’immigration de travail.
Les conséquences, le reflux
Trois ans plus tard, Claude Guéant, le nouveau ministre de l'Intérieur qui a récupéré le portefeuille de l'immigration, donne, lui, le chiffre de 9 154 titres de séjour au titre de l’immigration de travail. Que s'est-il passé ? La méthode de calcul a changé. Claude Guéant n’a retenu qu’une des catégories de l’immigration professionnelle, les premiers titres de séjour salariés et a exclu les autres. C'est qu'entre-temps, les objectifs ont changé. Il ne s'agit plus de densifier l'immigration professionnelle mais de la faire baisser.
Diplômés étrangers : la nouvelle cible de l'Intérieur
A l’origine, la circulaire Guéant
La circulaire du 31 mai 2011 invite les préfets à une interprétation restrictive des règles de délivrance des cartes de séjour «salarié» et de changement de statut pour les étudiants souhaitant devenir salarié.
La mise en œuvre, face à la fronde
Dès l’été 2011, les jeunes étrangers, fraîchement diplômés souvent de prestigieuses universités ou de grandes écoles (HEC, Sciences-Po, les Ponts et Chaussées…) sont coupés dans leur élan. Ils ont décroché un emploi, un CDI souvent, dans des grandes entreprises françaises mais sont privés de travail, faute de titre de séjour. Appliquant la circulaire à la lettre, la plupart des préfectures font de l’excès de zèle et traînent dans l’examen des dossiers. En face, la fronde s’organise, un collectif est créé pour défendre ces diplômés non grata. Voir aussi les vidéos de parrainage publiées sur le site de Libé.
Conséquences, retropédalage et arbitraire
Devant le tollé que suscite cette chasse à l’immigré diplômé, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant fait mine de rétropédaler : un nouveau texte est publié en janvier 2012, censé clarifier les critères. Sur le terrain, rien ne s’est véritablement amélioré, d’une préfecture à l’autre, les réponses varient. L’arbitraire reste la règle.
20/4/2012, CHARLOTTE ROTMAN, CORDÉLIA BONAL, MARIE PIQUEMAL
Source : Libération
Mohamed Dahiri, docteur en philosophie et lettres de l'Université espagnole de Séville, se distingue en tant que professeur universitaire et chercheur par une riche production dans des publications spécialisées. Depuis 2006, il fait partie de l'équipe d'enseignants de la Chaire UNESCO de Résolution de conflits de l'Université de Cordoue…Entretien
Un haut responsable catalan a vivement salué, mercredi, le rôle que jouent les immigrés pour le développement de la Catalogne, soulignant que cette région du nord-est de l'Espagne "a survécu grâce aux immigrés".
"La Catalogne a survécu grâce aux immigrés et non pas à leur détriment", a indiqué le directeur général de l'Immigration au sein du gouvernement catalan, Xavier Bosch lors de la cérémonie de lancement, à Barcelone, des candidatures aux prix de la Fondation Lluis Carulla récompensant les ONG Âœuvrant en matière d'immigration.
La diversité "n'est pas incompatible avec la catalanité", a encore estimé le responsable catalan, ajoutant que l'initiative de la Fondation Lluis Carulla qui bénéficie de l'appui financier du gouvernement régional, témoigne du "dynamisme" de la société civile dans cette communauté autonome et son souci constant pour promouvoir la "cohésion et l'entente" entre l'ensemble des communautés.
Il a également exprimé son soutien à toutes les initiatives "volontaristes" visant à promouvoir les droits des immigrés à la dignité et à l'emploi et à lutter contre le racisme, ajoutant que les prix de la Fondation Lluis Carulla se veulent une "reconnaissance au rôle des entités, des institutions et des médias en matière d'intégration des immigrés et de promotion de la cohabitation sociale".
Doté d'une valeur symbolique de 15.000 euros chacun, les cinq prix de la Fondation Lluis Carulla ont été remis l'année dernière, entre autres, à la section catalane de SOS Racisme et à la municipalité de Tarrega.
19 avril 2012
Source ; MAP
En dépit de la crise et de ses répercussions économiques et sociales, la population immigrée en Espagne ne quitte pas pour autant le pays et seules 50.000 personnes étrangères sont parties l'année dernière, selon l'annuaire 2011 de l'immigration présenté jeudi à Madrid.
La crise économique et financière qui sévit en Espagne n'a pas provoqué une sortie massive des immigrés comme cela était attendu et le solde négatif de l'immigration a été très modeste avec le départ du pays de 50.000 immigrés, soit seulement 1 pc de l'ensemble de la population immigrée, ont précisé les auteurs de cet annuaire qui analyse les principales caractéristiques et tendances de l'immigration et les politiques de l'immigration en Espagne durant l'année écoulée.
L'annuaire, présenté à l'initiative notamment du centre d'études et de documentation internationale de Barcelone (CIDOB) souligne, face à cette nouvelle donne, l'importance de promouvoir des politiques d'intégration en matière d'immigration.
Les immigrés ne quittent pas l'Espagne malgré la crise et le pays continuera à avoir besoin des immigrés en raison, entre autres, de la baisse de la natalité de la population autochtone, d'où la nécessité plus que jamais de politiques d'intégration, affirment les auteurs de cet annuaire.
L'étude a également analysé les retombées de la crise sur la population immigrée qui a vu son taux de chômage grimper à 31 pc en 2011 face à 23 pc chez la population native. Selon l'annuaire, près de la moitié des 1.358.000 immigrés sans emploi durant le troisième trimestre de 2011 étaient des chômeurs de longue durée et près de 300.000 familles immigrées composées de 700.000 personnes, ont l'ensemble de leurs membres actifs au chômage.
L'annuaire relève, enfin, la solidité de la paix sociale en Espagne en dépit de la gravité et de la longue durée des retombées économiques et sociales de la crise, affirmant que les prédictions annonçant de profondes fractures sociales et une forte augmentation de la xénophobie en Espagne ne se sont pas vérifiées pour le moment.
19 avril 2012
Source ; MAP
Le Maroc sera l'invité d'honneur de la 26ème édition du Salon International du Livre et de la Presse de Genève (25/29 avril), un évènement phare de cette cité internationale.
Le Royaume qui a choisi de placer sa participation à ce prestigieux événement dans le cadre du cinquantenaire des relations d'amitié maroco-suisse, compte marquer sa présence avec un important pavillon qui présentera "une vitrine exceptionnelle" pour découvrir la richesse et la diversité du patrimoine culturel du Maroc, pays connu et apprécié des Suisses.
Etendu sur une superficie de 2000m2, cet imposant pavillon se déclinera en plusieurs espaces, pour célébrer le Maroc dans sa dimension historique et culturelle, dans sa singularité et son universalité, dans la diversité de son identité, de sa richesse créatrice et de son raffinement.
Outre les séances de dédicace et de débats avec les auteurs, plusieurs thèmes de l'actualité politique et culturelle seront abordés par des conférenciers de haut niveau. Des hommages posthumes seront rendus aux écrivains disparus et une place de choix sera réservée à la littérature féminine, aux jeunes talents, aux écrivains de la diaspora, sans oublier les espaces pour enfants où sont prévues plusieurs activités dont une initiation à la calligraphie arabe.
Ainsi, l'Espace "Kitab", dédié à l'exposition et à la vente de livres et catalogues présentés par des éditeurs, verra la participation d'une pléiade d'écrivains et d'auteurs marocains de grand renom et de jeunes talents.
A L'Espace "Qalam" seront exposés, à la joie des amateurs, des objets patrimoniaux tels que des manuscrits et des livres anciens, ou encore des plumiers, des encriers, reliures et des tablettes.
L'Espace "Diwan" sera, lui, consacré aux beaux livres qui seront accompagnés d'objets d'artisanat et d'installations scéniques en relation avec les thèmes illustrés. Un diaporama défilera sur écran géant des images, mettant en exergue les aspects du Maroc ancestral mais aussi ceux du Maroc moderne, tourné vers l'avenir, notamment les villes impériales, les sites antiques et les grands chantiers du Maroc au 21ème siècle.
L'Espace "Founoun" mettra en valeur un siècle de créativité plastique marocaine, à travers l'exposition d'une collection d'’œuvres des plus grands peintres gracieusement offertes par des fondations nationales.
L'Espace "Hiwar" sera réservé à l'organisation de tables rondes et de débats articulés autour de thèmes d'actualité qui intéressent le Maroc et la Suisse notamment le printemps arabe, l'immigration, la condition des femmes, la nouvelle constitution, avec la participation de célèbres écrivains, diplomates, académiciens et intellectuels marocains.
Quant à l'Espace "Douiria", il célèbrera le raffinement de la cuisine marocaine à travers des ateliers d'art culinaire animés par des chefs sous la houlette du traiteur connu Rahal Diafa.
Par ailleurs, le cinéma marocain ne sera pas en reste dans cette manifestation, puisque la projection d'une série de films marocains est programmée dans le cadre du Festival International du Film Oriental de Genève (FIFOG), où le grand public suisse aura l'opportunité de découvrir l'actualité récente et le développement de l'industrie cinématographique du Maroc.
19 avril 2012
Source ; MAP
Le procureur de Civitavecchia, près de Rome, a ouvert une enquête sur le cas de deux immigrés clandestins algériens rapatriés mardi dernier sur un vol Rome-Tunis, ruban adhésif sur la bouche et poignets ligotés de fil en plastique, et qui a soulevé une vague d'indignation en Italie, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.
Les deux clandestins qui étaient accompagnés de policiers italiens en civil, avaient été pris en photo par un réalisateur italien qui se trouvait par hasard, à bord de l'avion et qui a publié la photographie sur sa page Facebook, suscitant des réactions de désapprobation des internautes, des ONG pro-immigrés et de la classe politique.
"Regardez ce qui est arrivé aujourd'hui (mardi) sur le vol Tunis-Rome de 9h20. Deux citoyens tunisiens expulsés d'Italie et traités comme des animaux", écrit sur sa page de Facebook, le photographe Francesco Sperandeo, ajoutant que les deux immigrés clandestins avaient du ruban adhésif sur la bouche et les poignets liés par des attaches en plastique".
Finalement, après vérification, les deux clandestins concernés étaient des ressortisants algériens et non Tunisiens, comme rapporté par le réalisateur et les médias italiens.
Dans son commentaire, le réalisateur avait estimé que le comportement des policiers était celui de "la civilisation et la démocratie européennes", soulignant que "le plus grave est que tout cela s'est passé dans l'indifférence totale des passagers à bord".
Le témoin qui avait dénoncé "ce traitement humain", s'était vu intimé l'ordre de "regagner sa place, parce que c'était-là une opération de police normale", selon sa version.
En réaction, le vice-président de la Commission des Affaires européennes et membre de la Commission sénatoriale des relations étrangères du Parti de l'Italie des valeurs (IDV), Stefano Pedica, a qualifié d'indécent", ce fait, annonçant qu'il allait interpeller le gouvernement au Parlement, à ce sujet.
"Je suis profondément indigné. Nous avions assisté à des abus de ce genre, à Guantanamo", a-t-il dit, relevant que c'est là "une violation des droits humains fondamentaux, mais aussi du bon sens humain ordinaire et de la décence".
D'autres politiques italiens ont fait part de leur indignation face à ce comportement policier qui portait atteinte à la dignité et aux droits des personnes.
Le président de la chambre italienne des députés, Giofranco Fini, a invité le gouvernement à fournir les explications nécessaires sur cette affaire, lors d'une séance parlementaire.
Par ailleurs, le chef de la police italienne, Antonio Manganelli a demandé un rapport initial à la police des frontières de l'aéroport de Fiumicino, où ont eu lieu les faits ayant soulevé "une bourrasque de polémique", selon l'agence Ansa.
Une source diplomatique alégrienne à Rome, a précisé à l'APS, que l'Algérie allait demander des explications à Rome sur ces cas, ajoutant que la représentation diplomatique attendait une notification officielle des autorités italiennes sur cette affaire.
Les deux ressortissants algériens rapatriés, qui n'étaient pas installés en Italie, mais avaient obtenu des visas de transit par ce pays, auraient tenté en vain, d'échapper à la vigilance de la police des frontières dans la zone internationale de l'aéroport de Rome pour s'évanouir dans la nature.
Ils avaient pris un vol de Tunis pour la Turquie, le 15 avril, qui a fait une escale technique à Rome d'où ils ont refusé à deux reprises de réembarquer dans l'avion et poursuivre le voyage vers leur destination initiale, selon la version de la police italienne des frontières, qui a procédé à leur réadmission vers la Tunisie.
"C'est-là une +technique courante+ (le visa de transit) à laquelle ont recours les candidats à l'immigration clandestine pour tenter de s'installer clandestinement en Italie. L'an dernier, plus de 140 cas similaires ont été interceptés par la police italienne et rapatriés", a indiqué cette source.
19 avril 2012
Source : APS
Le nombre de travailleurs marocains affiliés à la sécurité sociale en Catalogne (nord-est de l'Espagne) a atteint, jusqu'à fin mars, 45.849 personnes, selon des chiffres officiels.
Les travailleurs marocains venaient en tête des contingents étrangers inscrits lors du premier trimestre 2012 à la sécurité sociale espagnole dans cette région autonome avec 12,4 pc de l'ensemble des affiliés étrangers, originaires de l'Union européenne (UE) et de pays extra-communautaires, indique le ministère espagnol de l'Emploi et de la Sécurité sociale dans un communiqué.
Les travailleurs roumains occupaient la seconde place avec 32.854 affiliés (8,9 pc), suivis du continent chinois avec 22.746 affiliés (6,1 pc), a ajouté le communiqué, précisant que le nombre total des étrangers inscrits à la sécurité sociale en Catalogne s'est établi à 370.229, en baisse de 5,26 pc par rapport à la même période de l'année précédente.
Selon la même source, la communauté autonome de Catalogne occupait la première position en termes d'affiliation des travailleurs étrangers à la sécurité sociale en Espagne avec 21,9 pc, suivie de celle de Madrid (21,5 pc) et de l'Andalousie (+13 pc).
Sur le total des affiliés étrangers, 106.324 sont originaires de l'UE (28,7 pc), alors que 263.905 proviennent de pays extra-communautaires (71,3 pc).
D'après des chiffres publiés par l'institut catalan de statistiques, les Marocains constituent la plus forte communauté étrangère en Catalogne avec environ 230.000 personnes.
19 avril 2012
Source : MAP