samedi 3 août 2024 23:23

Une caravane pour réhabiliter la mémoire des mineurs marocains de France sera organisée, du 2 novembre au 8 décembre dans cinq villes marocaines, par l'Association des mineurs marocains du Nord-Pas-de-Calais (AMMN), en partenariat avec le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) et le ministère chargé de la Communauté marocaine à l'étranger.

Composée d'anciens mineurs, d'artistes, de chercheurs, d'étudiants et d'experts dans le domaine du développement, la caravane initiée sous le thème "la mémoire au service des droits de l'Homme", sillonnera les villes de Ouarzazate (3-8 novembre), Tiznit (12-17 novembre), Taroudant (19-23 novembre), Guelmim (26-30 novembre) et Agadir (3-8 décembre), avec comme objectif de "valoriser et de réhabiliter la mémoire et l'histoire des mineurs marocains installés dans le Pas-De Calais et rappeler leurs droits", précise un communiqué conjoint des organisateurs parvenu vendredi à la MAP.

Au programme de cette caravane, qui devra aboutir à la production d'un livre blanc à destination des acteurs politiques et acteurs de développement en France et au Maroc, figurent une exposition intitulée "Les mineurs marocains du Nord-Pas-de-Calais", des films et des pièces de théâtre racontant l'histoire et le vécu de ces milliers d'immigrés partis en France par vagues successives durant les années 1960.

Des café-mémoires et des rencontres consacrés à des témoignages vivants de miniers marocains installés aujourd'hui au Maroc et rappelant leurs droits, ainsi que plusieurs tables-rondes et séminaires, qui devraient aboutir à la mise en place d'actions de développement, de solidarité et d'accès aux droits au Maroc, sont également prévus.

Cette manifestation, ouverte aux immigrés et à leurs familles, aux jeunes et au grand public, bénéficie du soutien des Conseils régionaux de Massa-Draa, de Guelmim et du Nord-Pas-de-Calais, de l'Association des chercheurs en migration et développement, de l'Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), de l'Association Immigration développement et démocratie (IDD) et des municipalités des cinq villes abritant l'événement.

19 oct 2012

Source : MAP

Ayant en commun la passion pour le cheval barbe et arabe barbe ainsi que l'engouement pour sa domestication, les cavaliers de la Sorba représentant les marocains résidents à l'étranger (MRE) font bonne figure au cours de la 5ème édition du Salon du cheval d'El Jadida, illustrant ainsi l'attachement incessamment renoué par la diaspora marocaine à sa terre d'origine et à son héritage patrimonial.

Dans un entretien accordé à la MAP, le secrétaire général de l'Association "Al Assala" de l'équitation traditionnelle, El Haouzi Rachid, a indiqué qu'en "préparation à cette 5ème édition, 162 requêtes de participation émanant des cavaliers nous ont été soumises". "Après une minutieuse présélection encadrée notamment par le Moqadem de la Sorba, nous avons retenu quelque 17 cavaliers pour représenter les MRE au titre du Salon du cheval 2012" a-t-il relevé.

La Sorba MRE est composée de cavaliers provenant de France, d'Espagne, de Belgique et d'Italie, a fait savoir M. El Haouzi, ajoutant que sa première participation date de la 3ème édition.

M. El Haouzi a, d'autre part, noté que ce groupe a livré, à maintes reprises, des exhibitions dans divers "Moussems" et festivals initiés en Europe, soulignant que les cavaliers sont "impatiemment" attendus pour se produire dans des manifestations culturelles en France et en Belgique.

Il a, par ailleurs, fait remarquer que la participation de la Sorba des MRE s'inscrit dans le cadre d'un échange culturel qui s'est tracé pour but de valoriser et de faire connaitre la tradition culturelle équine, "l'un des enjeux majeurs qui contribue à drainer des touristes de tout bord pour assister aux manifestations équestres organisées au Maroc".

"Notre action couvre nombre d'aspects relatifs à l'activité équestre et est de nature à sensibiliser le public à l'importance et à la valeur du cheval en général et des races barbe et arabe barbe en particulier", a fait observer M. El Haouzi, ajoutant que l'Association s'emploie également à apporter un soutien aux éleveurs pour ce qui est des volets vétérinaire et de formation aux métiers et aux techniques équestres.

Evoquant les spécificités d'équipement des montures, Il a tenu à préciser que la Sorba fait usage de deux types de selle, dont une qui leur a été fabriquée en exclusivité par un artisan sellier marocain, ajoutant que les cavaliers MRE portent une cape tissée du drapeau marocain.

L'espace Tbourida du Salon du cheval abrite quotidiennement des spectacles de fantasia présentés par 17 Sorbas dont 16 appartenant aux différentes régions du Royaume et une représentant les MRE.

20 oct 2012

Source : MAP

"L'émigration et le développement au Rif" est le thème d'une journée d'étude organisée, samedi à Al Hoceima, en présence d'un aréopage de chercheurs, de spécialistes et de responsables locaux.

Intervenant à l'ouverture de cette rencontre, le Wali de la région Taza Al Hoceima Taounate, Mohamed El Hafi a noté que cette question "revêt une grande importance", citant les défis majeurs auxquels fait face le Maroc qui nécessitent la contribution de tous, notamment des Marocains résidant à l'étranger.

"Aujourd'hui, l'intérêt porté par les autorités à la communauté marocaine établie à l'étranger ne se traduit pas uniquement par l'amélioration de la qualité d'accueil et d'estivage, mais aussi par l'ouverture de larges horizons devant eux qui leur permettent de prendre part de manière efficace aux chantiers entrepris par le Maroc dans tous les domaines", a-t-il souligné.

Pour sa part, la directrice de la commission régionale des droits de l'Homme d'Al Hoceima û Nador, Mme Souad El Idrissi, a rappelé que les habitants de la région du Rif ont émigré pour des raisons économiques, notant qu'ils sont restés attachés à leur mère patrie.

Le délégué de la Culture , Kamal Ben Laymoun a, de son côté, signalé que si l'émigration a contribué à travers l'histoire à l'enrichissement des différentes cultures et civilisations de la planète, il n'en reste pas moins qu'elle soulève actuellement de véritables problématiques identitaires.

Au programme de cette rencontre, organisée par la Commission régionale des droits de l'Homme d'Al Hoceima û Nador, un ensemble de thèmes ont été abordés, notamment "l'émigration des jeunes du Rif oriental durant le 20-ème siècle" et "l'agence de l'Oriental, et l'encouragement des MRE à la contribution au développement local". Il s'agit aussi de "l'émigration dans la poésie rifaine" , "l'émigration à la lumière des législations nationales et internationales" et "les répercussions de l'émigration internationale sur la province d'Al Hoceima".

21 oct 2012

Source : MAP

Les assauts de migrants subsahariens contre l’enclave espagnole de Melilla se sont multipliés ces dernières semaines. La conséquence d’une meilleure coopération entre les polices marocaines et espagnoles, mais pas seulement.

Mardi 16 octobre, peu avant 15 heures, près de la barrière de Melilla. Environ 300 migrants subsahariens se jettent à l’assaut du grillage de six mètres de haut qui sépare le Maroc du territoire espagnol. Quelques-uns arrivent à passer. Les autres sont arrêtés par les policiers ou parviennent à s’enfuir. La veille, une petite centaine de clandestins avaient eux aussi tenté leur chance de la sorte.

Ces passages en force contre la barrière de Melilla ne sont pas une nouveauté. Il y a sept ans, le 6 octobre 2005, quelque 700 migrants subsahariens avaient essayé de franchir la frontière. Six y ont trouvé la mort, piétinés par leurs camarades d’infortune ou abattus par la police. Ces dernières années, d’autres assauts similaires ont régulièrement eu lieu, poussant même les autorités espagnoles a rehaussé la clôture de sécurité.

Depuis le début de l’été 2012, les vagues de migrants comme celles du début de semaine se sont pourtant multipliées à Melilla. Plusieurs facteurs expliquent cette augmentation. Le premier est la hausse de la surveillance policière maroco-espagnole. Au pouvoir depuis la fin de l’année 2011, les gouvernements Benkirane et Rajoy coopèrent de façon beaucoup plus poussée que leurs prédécesseurs sur le dossier de l’immigration clandestine. « Le Maroc et l’Espagne ont décidé de construire un partenariat renforcé en dehors du cadre Frontex (Agence européenne de sécurisation des frontières extérieures de l’Union européenne, NDLR), explique Mehdi Alioua, sociologue à l’université internationale de Rabat. Leur nouveau principe d’action est simple : frontière commune = surveillance commune ».

Camps démantelés

Ce renforcement de la coopération bilatérale est bien visible sur le terrain. Depuis quelques mois, des équipes conjointes, composées de policiers marocains et de membres de la Guardia civil, patrouillent tous les jours le long de la frontière. L’échange d’informations entre les deux pays a aussi été amélioré. « Ces derniers temps, l’étau policier s’est beaucoup resserré autour des migrants, confirme Khadija Aïnani, de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH). Ils essaient donc de passer par tous les moyens et tentent ces assauts massifs sur les enclaves espagnoles». Avec le développement du port Tanger-Med, beaucoup de camps ont été démantelés dans les environs de Ceuta. Les réseaux se sont alors redéployés autour de Melilla, située plus à l’Est.

« Les migrants sont bien organisés, affirme Mehdi Alioua. Ils se regroupent par nationalité et chaque communauté est généralement dirigée par un leader. Ils s’adaptent à la situation, discutent, élaborent ensemble des stratégies de passage ». Installés dans les bois avoisinant la barrière de Melilla, ils attendent le bon créneau pour partir à l’assaut de la barrière. Des « cibleurs » sont désignés pour repérer la ronde des gardes et noter leurs horaires de passage.

Avant l’hiver

Le moment venu, les migrants sortent du bois en courant et sautent sur la clôture, à l’aide d’échelles fabriquées avec les moyens du bord. « Ils y vont à plusieurs dizaines voir centaines, raconte Loïc Rechi, journaliste et réalisateur de documentaires. Ils savent pertinemment que neuf sur dix ne passeront pas alors ils y vont en nombre, espérant être parmi ceux qui se faufilent de l’autre côté. »

La hausse de la pression policière n’est pas la seule explication à cette récente intensification des passages en force. Les vagues d’assaut sur Melilla sont périodiques et dépendent d’autres facteurs. Il faut par exemple que les migrants soient suffisamment nombreux et que des « chefs » émergent pour prendre les choses en main. La période de l’année est un autre paramètre important. Généralement, les clandestins tentent leur chance pendant l’été. La mer est plus calme et le trafic maritime entre les deux rives de la Méditerranée plus dense. « L’hiver est proche. Beaucoup ne veulent pas rater le coche, explique le sociologue Mehdi Alioua. S’ils ne passent pas, ils sont repartis pour un an de galère ».

22/10/2012, Benjamin Roger

Source : Jeune Afrique

En France, le manque de carrés musulmans est un frein au respect des rites funéraires religieux. Une situation dont pâtissent les pratiquants français et des immigrés de plus en plus nombreux à vouloir être enterrés dans l’Hexagone.

Le bruit de la pelleteuse résonne dans le cimetière intercommunal de Poisat. Au bout du sentier, sur la gauche, quelques ouvriers s’activent. Dans deux à trois semaines, 255 concessions remplaceront les amas de terre et de pierre. Une extension directe du carré musulman voisin, qui arrivera bientôt à saturation. “Cette partie du cimetière s’est remplie plus rapidement que prévu. Il ne nous reste que 11 emplacements disponibles sur les 546 que comptait le secteur musulman“, explique Alexandre Biancardini, responsable du service population à la Métro (communauté d’agglomération de Grenoble). Depuis l’ouverture du cimetière en 1995, le nombre d’inhumations au sein du carré musulman a augmenté chaque année. De 16 en 1996, on est passé à 44 en 2011. “Il y a une demande croissante de la part de la communauté musulmane de l’agglomération depuis quelques années“, assure le responsable de la Métro. Même constat à l’Association des algériens de l’Isère (Asali), organisme qui prend en charge les inhumations des immigrés, grâce à un système d’assurance. “Lors de la création de l’Asali en 1992, 99,99% des personnes, assurées chez nous, souhaitaient être rapatriées dans leur pays d’origine. La tendance s’inverse doucement. Maintenant 40% veulent être inhumés en France“, précise Maleck Taarabit, son président.

Lui-même a suivi cette tendance. Arrivé en France à l’âge de 24 ans, pour poursuivre ses études, il s’est installé durablement. Et alors qu’il y a encore quelques années, il souhaitait faire rapatrier son corps “au bled” après sa mort, il a changé d’avis. Il reposera éternellement sur le sol français.

“Il y a trente ans, la question d’être enterré ici ou là-bas ne se serait même pas posée, assure Omar Samaoli, gérontologue et spécialiste de l’immigration. Les corps des immigrés décédés en France étaient rapatriés dans les pays d’origine, point barre”.

Autrefois, l’immigré était vu comme un homme de passage, venu seul dans le pays d’accueil pour répondre à une demande de main d’œuvre limitée dans le temps. Sa famille, sa vie restaient “au pays”, aucune raison de se faire inhumer sur le sol français. Une conception très éloignée de la réalité actuelle.

Doucement, la tendance s’inverse, et ce choix de reposer en France, Maleck et les autres le font avant tout pour leurs enfants. Reposer auprès d’eux est important. Pour enraciner durablement sa famille en France mais aussi pour ne pas être oublié.” Selon nos croyances, les morts entendent nos prières. C’est donc important d’être enterré dans un lieu où l’on sait que des personnes viendront nous voir“, explique Driss Yachou, quarantenaire d’origine marocaine, père de trois enfants. Maleck confirme :

“Quand je décéderai je voudrais que mes enfants puissent me rendre visite”.

Pour Patricia, très attachée à son père, l’inhumer en Algérie, loin d’elle, n’aurait pas été concevable :

“J’ai compris, en l’enterrant en 1989 à Grenoble, l’importance qu’a ce choix pour les enfants et pour pouvoir faire son deuil. Ça aurait été beaucoup plus difficile s’il avait voulu être inhumé en Algérie, mais j’aurais respecté son choix”.

“On est né en France, on vit en France, on meurt en France, on est enterré en France”

Cette décision est aussi le symbole d’un enracinement. ”Mon père disait toujours : “J’ai travaillé 49 ans pour la France, elle me doit bien un petit bout de terre”", raconte Patricia. “Ce pays est le leur puisqu’ils y ont passé la majorité de leur vie, analyse Omar Samaoli, Certains n’ont plus d’attaches dans leur pays d’origine donc ils n’ont aucune raison d’y être enterré“. Douadi est de cet avis. Vieil immigré algérien de 75 ans, il le dit sans hésiter :

“Mon pays, c’est la France”.

Même si une partie de sa famille est en Algérie, il se fera enterrer dans l’Hexagone. “Le destin nous a déraciné et nous a amené ici”, explique-t-il. Pour les enfants d’immigré nés ici, l’équation est encore plus logique : “On est né en France, on vit en France, on meurt en France, on est enterré en France“, explique Abdelaziz Boukersi, dont les parents sont arrivés d’Algérie.

“Je suis née sur le sol français, je suis française. L’Algérie est un pays que je connais peu et qui représente seulement mes origines”, ajoute Nadia Chaïb.

Mais la chose n’est pas si simple : un certain nombre d’obligations religieuses s’imposent. “La mort est le seul moment où on est face à sa propre destinée. Même ceux qui ne sont pas pratiquants ont le souci d’être enterrés selon l’éthique religieuse, pour pouvoir partir en paix“, rappelle le gérontologue Omar Samaoli. Les rites mortuaires sont précis, et si Maleck, Abdelaziz, Patricia et Douadi envisagent sans difficulté leur inhumation en France, c’est aussi qu’ils habitent Grenoble ou ses environs. Le cimetière intercommunal et interconfessionnel de Poisat leur permet d’être “en règle” avec les rites, rappelés par un imam de l’agglomération grenobloise :

“Un musulman doit être inhumé, jamais brûlé et, idéalement, dans un cimetière ou un carré confessionnel”.

Des carrés qui permettent aux musulmans d’être enterrés le corps orienté vers La Mecque, dans un secteur séparé des autres confessions. “La création de cimetières confessionnels est interdite en France [ndlr : depuis 1881, sauf dans les départements concordataires (Bas-Rhin, Haut-Rhin et Moselle)]. Il n’y a donc qu’avec les carrés musulmans que nous pouvons respecter ces obligations“, indique Maleck. La législation ne les autorise pas strictement. Trois circulaires ministérielles (1975, 1991 et 2008) les “encouragent”. La dernière rappelle le principe de laïcité auxquels sont soumis les cimetières et affirme qu’ “il apparaît souhaitable, par souci d’intégration des familles issues de l’immigration, de favoriser l’inhumation de leurs proches sur le territoire français“. Ce texte a entraîné la création de nombreux carrés musulmans en France. “En 2008 il y en avait 70, en 2012, plus de 200“, affirme Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM). Insuffisant à la vue de l’étude de 2008 du Conseil régional du culte musulman Rhône-Alpes qui estimait à 600 leur nombre. “Le CFCM n’a de cesse de relancer des demandes pour qu’il y en ait plus“, insiste Mohammed Moussaoui. Et comme ce sont les maires qui décident de leur création, les situations sont très différentes selon les régions de France.

“Dès que nous quittons l’agglomération grenobloise, nous avons des soucis. Des algériens souhaiteraient être inhumés en France mais il n’y a pas de secteur confessionnel dans le cimetière de leur commune. Ils lorgnent sur Poisat mais n’ont le droit d’y être enterré que s’ils décèdent dans une commune appartenant à la communauté de communes”, donne comme exemple Maleck.

Et le cimetière intercommunal de Poisat ne sera pas extensible à l’infini. “Elle devrait nous donner six ans supplémentaires“, affirme le responsable de la Métro. Après, il faudra trouver d’autres solutions. Ouvrir un nouveau cimetière intercommunal et interconfessionnel ? “Cela peut être une solution” affirme Alexandre Biancardini.

Mais il faut aussi que les mairies de l’agglomération grenobloise se saisissent du problème. Sur les 28 communes, trois seulement possèdent actuellement des secteurs confessionnels musulmans. “On les encourage à créer des secteurs réservés, pour diminuer la pression sur le cimetière de Poisat“, appuie le responsable de la Métro. Les choses ont déjà commencé à bouger dans certaines villes, comme Echirolles qui a mis en place depuis 2011 un carré musulman au cimetière des 120 Toises. “On a pour l’instant onze places, on en fera vingt-six au total” explique Fanny Pepelnjak du service État civil. Michel Baffert, maire de Seyssins, a autorisé l’inhumation dans le sens de la Mecque mais refuse la séparation des secteurs, insistant sur le caractère laïc des cimetières. Les autres élus invoquent tout simplement le manque de demandes, le manque de place et finissent toujours par renvoyer à Poisat. “C’est aussi une question très politique“, glisse Maleck, avec une pointe d’ironie.

Même pour ceux qui se feront enterrer ici, une question, une angoisse demeure : “Et après ? Quand il n’y aura plus personne pour renouveler ma concession ? “”Je vais relouer celle de mon père, pas sûr que mes enfants ou petits-enfants en feront autant” s’inquiète Patricia Abd-el-kader. Dans l’Islam, un corps inhumé ne doit jamais être déterré. En France, le système de concession à renouveler (d’une durée de 10, 30 ou 50 ans) ne pourra jamais permettre cela.

“C’est une angoisse pour les musulmans d’imaginer qu’un jour on les déterre mais c’est la loi”, explique Omar Samaoli.

Une inquiétude d’autant plus forte que dans l’imaginaire collectif, les restes sont déterrés et “jetés” dans une fosse commune. Un mythe à combattre, car en réalité, si la concession n’est pas prolongée, les restes sont placés dans un ossuaire. “On les récupère et ils sont mis dans une boîte à ossements”, explique Alexandre Biancardini. L’ossuaire serait un dispositif accepté, mais uniquement s’il était musulman. Certaines mairies, ayant mis en place des carrés musulmans, se posent donc dès à présent la question de la construction d’ossuaires confessionnels pour éviter toute angoisse.

“L’étranger dérange. Même au cimetière”

Face aux questions que soulève la demande croissante d’inhumation en France, plusieurs chercheurs, comme le sociologue Atmane Aggoun, auteur du livre Les musulmans face à la mort en France (2006, Vuibert), ou le gérontologue Omar Samaoli, souhaiteraient un changement de législation et une réelle prise de position en faveur de ces “immigrés” “qui n’iront nulle part, parce qu’ils sont ici chez eux“. Pour eux, ce serait une double preuve : celle de leur prise en considération et de leur intégration en France.

“L’Islam comme religion en France ne sera véritablement implanté et enraciné sur son sol qu’à partir du moment où les immigrés de confession musulmane éliront deux pieds sous terre leur dernière demeure…”, concluait Yassine Chaïb, sociologue et auteur de L’émigré et la mort (2000, Edisud).

Pour tous ces musulmans, la route est encore longue, face à une société qui semble loin de se préoccuper de ce problème. Patricia Adb-el-Kader n’est pas très optimiste : “L’étranger dérange. Même au cimetière“.

20/10/2012, Delphine Jung, Léa Marquis

Source : Les Inrocks

En Allemagne, une école catholique rassemble depuis la rentrée chrétiens, musulmans et juifs en mettant en exergue les différences religieuses pour enseigner le respect de l'autre.

Comme dans tous les établissements scolaires, les 22 élèves de six ans de la classe "Trois religions" d'Osnabrí¼ck, dans le nord-ouest, apprennent à lire, écrire et compter. Des activités musicales et sportives figurent aussi au programme de cette classe gérée par le diocèse local.

Mais chaque lundi, durant une heure et demie, les enfants sont séparés. Les huit petits musulmans se rendent au cours de religion islamique, les deux élèves juifs au cours de judaïsme. Pour les autres, un enseignement de religion chrétienne est dispensé par une enseignante catholique.

En Allemagne, le cours de religion est obligatoire à l'école. Tous les élèves doivent y participer, sauf si les parents demandent à ce que leur enfant en soit dispensé.

"C'est une expérience révolutionnaire et un projet unique en Allemagne", s'enthousiame Sebastian Hobrack, responsable de l'enseignement de la religion juive. Il s'agit pour chaque enfant de renforcer sa propre identité religieuse et d'apprendre que le petit camarade assis à cô té fête Hanoucca et pas Noël et est circoncis et non baptisé, poursuit-il.

"L'objectif n'est pas de niveler les différences religieuses", insiste également Winfried Verburg, responsable du service éducation du diocèse catholique d'Osnabrí¼ck et père du projet. "Nous voulons que les enfants apprennent à vivre ensemble et à cohabiter en paix malgré leurs différences religieuses", poursuit-il.

Responsable notamment de l'enseignement de l'islam, Annett Abdel-Rahman, autorisée à porter le voile en cours, estime fondamental d'"éveiller les enfants au respect des autres religions".

Mais des opposants à cette classe font valoir que la cohabitation de différentes religions dans la cour de récréation est déjà une réalité dans de nombreux quartiers à forte population immigrée. Pour eux, cette classe renforce la ségrégation, plus qu'elle ne favorise l'intégration.

L'idée a vu le jour il y a trois ans alors que la survie de l'école catholique était menacée en raison du trop faible nombre d'enfants catholiques inscrits. Le diocèse a alors décidé de monter un nouveau projet.

"L'intégration, c'est quand un enfant accepte ce principe: j'ai le droit de faire ou de penser ça et l'autre qui n'a pas la même religion que moi a exactement le même droit", se défend Claudia Sturm, inspectrice de l'enseignement auprès du diocèse.

Lors des fêtes comme Yom Kippour ou Pessa'h, les enfants juifs sont dispensés de cours. Pour l'Aïd, ce sont les musulmans qui restent à la maison. "Aux autres enfants nous expliquons pourquoi leurs camarades ne sont pas là, nous expliquons ce qu'ils fêtent", souligne Claudia Sturm. Pas question non plus d'organiser une fête de classe un samedi ou lors du ramadan.

Depuis la rentrée, les plus grosses difficultés ne se situent pas dans la salle de cours mais... à la cantine.

"Quand on a servi aux enfants musulmans de la soupe aux pommes de terre et à la saucisse, ils ont dit qu'ils ne pouvaient pas en manger", rigole Annett Abdel-Rahman, "J'ai dû leur expliquer que ce n'était pas du porc".

Les plats cuisinés pour les enfants ne sont pas kascher, mais pour la vaisselle, les responsables scolaires ont choisi le verre et non la porcelaine qui ne peut pas être cachérisée.

"Pour les anniversaires, nous avons établi une liste afin que les parents sachent quels gâteaux pourront être mangés par tous", ajoute-t-elle. "Ce sont les petites choses du quotidien mais c'est exactement de cela dont il s'agit dans notre école".

22 Octobre 2012, Par Yannick PASQUET

Source : Atlas info

Jusqu’à présent, seul le traité de Maastricht a créé, en 1992, une citoyenneté européenne, instaurant le droit de vote et d’éligibilité des ressortissants de l’UE aux élections européennes et municipales. Mais qu’en est-il des non-ressortissants des Vingt-Sept ? Même si aucun des pays membres n’accorde l’égalité totale de droits entre nationaux et étrangers, de nombreuses disparités nationales subsistent.

Elan. L’Irlande fait figure de pionnière en matière du droit de vote et d’éligibilité des étrangers, qu’elle leur a octroyé dès 1963 pour les scrutins municipaux. Contrairement aux autres Etats européens, elle n’impose aucune condition d’accès, ce qui en fait l’un des pays les plus «tolérants» de l’Union. Même chose du côté des pays nordiques, notamment la Norvège et la Finlande, qui ont accordé ce droit aux résidents non européens respectivement en 1982 et 1996, mais moyennant un séjour minimum de trois ans sur leur territoire.

Après Malte, le Luxembourg et les Pays-Bas, la Grèce est le dernier pays de l’Union européenne à avoir suivi cet élan démocratique, en accordant le droit de vote aux étrangers en 2010. Mais l’expérience a tourné court : un an plus tard, le Conseil constitutionnel invalidait la loi.

Les réticences restent fortes, notamment dans les grands pays de l’Union. En Allemagne, la CDU au pouvoir y est opposée. En revanche, le parti social-démocrate, Die Linke et les Verts y sont favorables. Leur programme de gouvernement de 1998 prévoyait de l’octroyer lors des élections locales. Faute de la majorité qualifiée au Sénat nécessaire pour modifier la Constitution fédérale, le projet avait avorté.

A Rome, Romano Prodi, alors président (centre gauche) du Conseil et favorable à cette mesure, s’était heurté un an plus tôt à la commission des affaires constitutionnelles du Parlement italien. Finalement, quelques représentants de communautés ont été désignés au sein des municipalités. Ils n’ont aucun pouvoir décisionnel et officient uniquement en tant qu’observateurs.

Référendums. Seule une minorité de pays peut s’enorgueillir de contribuer activement au processus d’intégration des étrangers, en ne se limitant pas aux scrutins municipaux. Parmi eux, la Suède, où le Parlement peut étendre ponctuellement ce droit en faisant participer les ressortissants non européens aux référendums nationaux, ce qui a été le cas dans les années 80, notamment pour celui concernant les centrales nucléaires. Faute d’informations, beaucoup d’étrangers ne s’impliquent pas ou peu dans la vie démocratique du pays. En 1976, lors du premier scrutin ouvert aux non-ressortissants de l’UE, 60% d’entre eux étaient allés voter, contre 90% des électeurs suédois. En 2010, ils n’étaient que 35% à se déplacer. Autre exception, le Royaume-Uni, qui ouvre ses scrutins locaux et nationaux aux ressortissants du Commonwealth, et ce sans réciprocité, contrairement à l’Espagne, qui permet aux étrangers de voter aux municipales à condition d’avoir signé un traité de ce type avec l’Etat du ressortissant concerné.

19 octobre 2012, Aurore Coulaud

Source : Libération

Des habitants de Saint-Denis, Français, étrangers, ou bi-nationaux racontent leur vision du droit de vote.

A Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), un quart des 106 000 habitants est de nationalité étrangère. Ici, le droit de vote des étrangers aux élections locales, promesse que l'Elysée semble de moins en moins pressé de mettre en oeuvre, n’est pas une mesure anodine. Paroles de Dyonisiens, Français, étrangers ou bi-nationaux.

«Pour être comme mes enfants et pour pouvoir voter»

Larbi a 76 ans. Il a débarqué d’Algérie en France en 1952, à l’âge de 16 ans. Ses parents sont morts en France. Ses huit enfants y sont nés. Eux sont tous Français, comme ses petits enfants. Il y a une douzaine d’années, à l’heure de la retraite, Larbi a voulu demander la nationalité française. «Pour être comme mes enfants et pour pouvoir voter.» Avant, il n’y avait pas vraiment songé. Il est de cette génération qui a longtemps cru repartir un jour au pays. Mais Larbi n’a pas réussi à obtenir sa nationalité, il s’est perdu dans la paperasse et a fini par abandonner. Alors, il compte sur le droit de vote des étrangers. «Même si c’est que local, ça m’intéresse, c’est ma ville, c’est normal de participer.» Le jour où nous l’avons rencontré dans le centre-ville de Saint-Denis, Larbi était avec deux amis, Mohamed, 61 ans et Samir, 56 ans. Tous deux ont obtenu leur nationalité française et votent donc. Mohamed, comptable fraîchement retraité, l’a prise tardivement, à la cinquantaine, justement pour avoir le droit de vote. La promesse de François Hollande concernerait en revanche ses parents. «Ils sont âgés,  mais si c’est pour la mairie, je suis sûr qu’ils iraient voter.» Il ajoute: «Ce sont des gens que la France a ignoré toute leur vie. C’est bien de leur donner ce droit.» Mohamed dit avoir voté à la présidentielle en pensant à cette mesure, «même si ce n’est pas le plus important». «Le gouvernement recule sur beaucoup de chose. Mais ça, c’était quand même une promesse symbolique. S’ils ne la tiennent pas, ça sera mal pris.»

«On a promis ce petit bout de droit à des fins électoralistes»

Malika, 60 ans et sa fille Ryma, 32 ans, qui ont toute deux la double-nationalité française et algérienne, sont plus partagées sur cette promesse. «Je suis très mal à l’aise sur ce sujet, confie Malika. J’ai le sentiment qu’on a brandi une mesure symbolique, sans réellement demander aux personnes concernées ce qu’elles en pensaient. Je ne suis pas sûre que ce soit central pour les étrangers mais les socialistes ont toujours eu ce fantasme. Alors encore une fois, on a promis ce petit bout de droit, à des fins simplement électoralistes. C’était une carotte.» Elle n’est pas étonnée de voir la mesure à nouveau enterrée. Pourtant, si c’étaitvraiment le cas, «ce serait une belle saloperie, avec des contre coups qui risquent d’être nombreux». Ryma, sa fille, pense qu’au lieu de promettre un droit de vote aux élections locales, il aurait mieux valu «réfléchir à comment réellement impliquer les gens qui le souhaitent dans la politique de leur ville». Par ailleurs, pour elle, «le droit de vote des étrangers, c’est comme le mariage homo ou le débat sur le cannabis, on met ça sur la table pour ne pas parler des vrais problèmes». Elle redoute un retour du débat sur l’identité nationale. «On n’a pas voté François Hollande pour subir encore ça.»

«Ils voteront pour celui qui leur promettra des allocations»

Abdelkader, qui vit depuis plus quarante ans en France, ne veut pas entendre parler du droit du vote des étrangers. «Pour voter, faut prendre la nationalité. Un point c’est tout. Sinon, on donne le droit de vote à n’importe qui.» Cet immigré algérien a la nationalité française de longue date. Et c’est important pour lui. «Je suis Français, mes enfants sont Français», répète-t-il. Abdelkader a un discours assez définitif sur les immigrés arrivés récemment en France : «Ils veulent des allocations. Si on leur donne le droit de vote, ils voteront pour celui qui leur promettra des allocations. C’est dangereux.» Il trouve qu’il y a en France trop d’étrangers, trop d’insécurité, trop de laxisme, pas assez d’éducation. Il fait un lien entre tout cela. Il pourrait être électeur du FN, il a pourtant voté à gauche, par principe et habitude. Mais peut-être pour la dernière fois. Car il y a pour ce retraité  «pire» que le droit de vote des étrangers : «le mariage homosexuel».

19 octobre 2012, Alice Géraud

Source : Libération

Le Conseil Français du Culte Musulman exprime sa forte indignation et condamne avec la plus grande vigueur l’occupation depuis ce matin ’20 octobre) à 6h00 de la Grande mosquée de Poitiers, en cours de construction, par un groupe se réclamant de « génération identitaire », perturbant les offices religieux qui se tiennent dans une salle à proximité.

Cette occupation grave, sauvage et illégale, accompagnée de slogans hostiles à l’islam et aux musulmans, est sans précédent dans l’histoire de notre pays.

Le CFCM exprime sa profonde inquiétude face à cette nouvelle forme de violence antimusulmane qui témoigne une fois de plus de la volonté de ces groupuscules de mettre en péril notre vivre ensemble et notre cohésion nationale par l’incitation à la haine et à la division.

Le CFCM, confiant dans la mobilisation des autorités, appelle les pouvoirs publics à tout mettre en œuvre pour mettre fin à cette occupation inacceptable et à traduire ses auteurs devant la justice.

Le CFCM qui salue les gestes de solidarité des autorités religieuses sur place, appelle toutes les forces vives de notre pays à s’opposer avec force à ces provocations méprisables.

Le CFCM exprime son total soutien aux responsables et aux fidèles de la grande mosquée de Poitiers et appelle les musulmans de France à faire vivre l’esprit de ces dix premiers jours du mois du Grand pèlerinage, les plus importants du calendrier musulman, pour affronter cette nouvelle provocation dans la sérénité.

20 octobre 2012

Source : Site du CFCM

L’indignation est quasi-unanime après l’occupation par un groupuscule d'extrême droite du chantier de la mosquée de Poitiers, samedi. La garde à vue de quatre militants a été prolongée.

L’indignation de la classe politique est quasi-unanime après l’occupation, ce samedi matin pendant plusieurs heures, par un groupuscule d'extrême droite le chantier de la grande mosquée en construction à Poitiers.

La garde à vue de quatre militants d'extrême droite a été prolongée, ce dimanche. Les quatres jeunes, âgés de 23 à 26 ans, parmi lesquels deux étudiants et deux jeunes actifs, auraient «un rôle important» au sein du groupe Génération identitaire (GI), a-t-on indiqué de source proche de l'enquête. Les 73 militants, dont une majorité d'étudiants venus de Paris, Lyon, Grenoble, Lille, Cannes, Nice ainsi que de Bretagne et de Normandie, selon les organisateurs, avaient investi samedi, vers 5H45, le grand bâtiment gris, encore en chantier, situé en banlieue de Poitiers, à Buxerolles.  

Depuis Manille (Philippines), le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a condamné cette action, parlant de «provocation qui révèle une haine religieuse inacceptable» et d'«agression contre la République et ses valeurs».

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a, lui, dénoncé «la provocation haineuse et inadmissible» et «les amalgames douteux» de ce groupe, tandis que le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, tout comme le président du Parti radical, Jean-Louis Borloo, ont également condamné cette occupation.

A gauche, le nouveau premier secrétaire du PS, Harlem Désir, le PCF et Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de gauche (PG) sont allés plus loin, exigeant la dissolution des «groupes impliqués» dans cette action.

«Poitiers est sous le choc»

Génération identitaire est un mouvement de jeunesse issu du Bloc identitaire, qui a qualifié samedi soir son coup d'éclat d'acte de «résistance», de ceux qui «combattent vraiment» l'islamisation.

Ce sont eux qui «constituent un danger pour la France, pas les musulmans de Poitiers qui ne demandent qu'à pouvoir disposer d'un lieu de culte décent», a réagi la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra).

Quant au maire de cette ville de 90.000 habitants, Alain Clayes, il considère que «Poitiers est sous le choc». «Jamais nous n'avons eu la moindre difficulté», visant la communauté musulmane, a-t-il assuré.

Lors d'une conférence de presse, le préfet de la Vienne Yves Dassonville a souligné que les 73 militants étaient «des personnes, semble-t-il, de bonne famille qui viennent de toute la France». «Ils étaient très organisés», a souligné le préfet en estimant que «c'est une affaire qui n'est pas à prendre à la légère».

«Climat d’islamophobie»

Le MRAP, SOS Racisme et le Rassemblement des Musulmans de France (RMF) ont également demandé, dimanche, la fermeté contre les groupuscules identitaires. Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples réclame «la dissolution immédiate de toutes les poupées gigognes de la mouvance identitaire d'extrême droite qui a occupé le chantier» et «exige l'inculpation, pour incitation à la haine raciale» des dirigeants. «Ces actes ne peuvent rester impunis», estime SOS Racisme qui demande «la plus grande fermeté».

Le Rassemblement des Musulmans de France s’inquiète, pour sa part, «du climat d'islamophobie qui prend de plus en plus d'ampleur et souhaite que des dispositions significatives soient prises par les autorités pour endiguer cette forme de xénophobie qui porte atteinte aux grandes valeurs de la République».

«Cette occupation grave, sauvage et illégale, accompagnée de slogans hostiles à l'islam et aux musulmans, est sans précédent dans l'histoire de notre pays», a déploré le Conseil français du culte musulman dans un communiqué. «Nous sommes blessés profondément», a aussi souligné Boubaker El Hadj Amor, président de la communauté musulmane de Poitiers et imam de la ville. Il s'est félicité que la communauté musulmane de l'agglomération, qui compte quelque 7 à 8.000 personnes, ait fait preuve d'«un esprit de calme et responsabilité exemplaires». «Ces extrémistes cherchaient la provocation, ils ne l'ont pas trouvée», a ajouté l'imam qui entend déposer plainte contre ces militants.

20/10/2012

Source : Libération/AFP

La Cité nationale de l'histoire de l'immigration, le Conseil général de la SeineSaintDenis et le centre de ressources Profession Banlieue organisent le 6 novembre une journée-rencontre sur le thème "Oubli des histoires coloniales et de l'immigration : Etat des lieux et conséquences".

Le territoire et ses habitants et les acteurs de la politique de la Ville interrogent, de façon consciente ou non, l’histoire des immigrés et de l’immigration. L’étude des volets culturels des anciens contrats de ville et les actions mémorielles soutenues par l’Anru montrent que la question du passé n’est pas absente du paysage socioculturel des quartiers sensibles en SeineSaintDenis. Des inventaires, comme celui réalisé il y a une dizaine d’années pour le compte du Fasild, ou celui de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, pointent la fréquence d’actions valorisant ce patrimoine.

2012 est l’année du cinquantenaire de la fin de la guerre d’Algérie. Quelques manifestations nationales s’inscrivent dans ce cadre, comme l’exposition Algérie 18301962 proposée par le Musée de l’Armée. La Cité nationale de l’histoire de l’immigration inaugure pour sa part le 8 octobre 2012 l’exposition Vies d’Exils 19541962. Des Algériens en France pendant la guerre d’Algérie, qui met au jour la vie de cette population dont le nombre a doublé entre 1954 et 1962.

En dépit de ces manifestations, la France peine encore à intégrer l’histoire de ses colonies, d’autant plus quand elle croise l’histoire de l’immigration. Le recoupement de ces deux histoires est souvent méconnue et donne lieu à de nombreuses confusions et incompréhensions. Donner une meilleure visibilité à cette problématique relève d’enjeux contemporains de cohésion sociale.

Il se trouve qu’une part non négligeable de la population vivant en France a été témoin du conflit, de part et d’autre de la ligne de front. Cela n’est pas sans incidence sur les représentations que l’on a sur les populations issues de l’immigration algérienne en France, notamment aujourd’hui chez les adolescents souffrant de troubles identitaires.

Cette journée est organisée par le Département de la SeineSaint Denis, Profession Banlieue et la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, dans le cadre d’un partenariat entre le Département et la Cité, pour tous ceux qui interviennent dans les quartiers en politique de la ville : équipes projet, responsables éducatifs, associations, centres sociaux, associations de prévention spécialisée…

Dans un premier temps, il s’agira d’apporter des éléments de connaissance pour aider l’appréhension de ces questions sur le terrain et dans un second temps, de présenter aux acteurs de la politique de la ville des outils susceptibles de les aider pour organiser des projets en liens avec ces problématiques. Télécharger le programme de la journée

19/10/2012

Source : Génériques

Le plat pays s'immerge dans l'art marocain: expos, ciné, musique, danse, théâtre, littérature et politique. Un Daba Maroc pour tous, melting-pot à deux faces entre tradition et modernité, populaire et contemporain, artistes d'ici et là-bas...

nitié par la Fédération Wallonie-Bruxelles, Daba Maroc (Le Maroc, maintenant) est un festival conçu par Fabienne Verstraeten, directrice des Halles de Schaerbeek, engagée depuis quelques saisons sur "les mondes arabes". Au menu, il s'agit d'"inviter les pratiques artistiques contemporaines du Maroc en regard de la création issue de l'immigration". Résultat: plus de 150 artistes, quelque 60 projets et plus de trois mois de festivités à travers la Belgique. L'ouverture annonce la couleur. Une officielle avec voix féminines et chants traditionnels et une populaire, orchestrée par Mohamed Ouachen, qui a drainé un public métissé, dévoilant le talent du chanteur Mohamed Mesbahi et du slameur Youness Mernissi. Daba Maroc brasse large, visant différents publics: "La Caravane du livre" porte livres et rencontres dans des territoires inconnus, "Itinérances" mélange des conteurs d'ici et de là-bas, et le "Dabatheater" de Rabat installe son théâtre-action sur notre actualité. Si Daba Maroc s'était limité au contemporain, on lui aurait reproché son "élitisme". La scène plastique émergente, les écrivains de langue française, la danse contemporaine, c'est pour qui?

La danse/combat

La danse contemporaine, au Maroc, montre que "la culture élitiste pour tous " est un idéal sans frontières. Pionnier du genre, la biennale On Marche, créée en 2005 à Marrakech par les chorégraphes-danseurs Taoufiq Izeddiou, Saïd Ait El Moumen et Bouchra Ouizguen, tous aujourd'hui invités dans Daba Maroc. Cette année-là, ils ont installé de la danse contemporaine sur la place Jamaâ El Fna. Et si les Marocains attroupés ne pigeaient pas grand-chose du duo abstrait présenté cet après-midi-là, ils regardaient jusqu'au bout. Taoufiq Izeddiou résumait alors son aventure: "Les workshops de l'Institut Français nous ont formés et nous sommes programmés à Montpellier-Danse. Mais ça veut dire quoi, la danse ici? Avec nos trois tabous que sont la nudité, Dieu et le Roi? Il fallait réfléchir à partir d'ici. Nous organisons des laboratoires où viennent des fans de Shakira ou Michael Jackson, et nous essayons ensuite de les mener vers la danse contemporaine. Organiser ce festival? C'était une "folie" nourrie de nos expériences de tournées. On a rencontré des pratiques chorégraphiques incroyables au Japon, dans l'Est européen, en Turquie ou en Afrique noire, qui a 20 ans d'avance sur nous. Ces chorégraphes rencontrés en tournée viennent aujourd'hui quasi gratuitement au festival pour soutenir notre danse contemporaine. C'est de la débrouille, épuisante, mais 'On Marche'."

Dans le cadre du Daba Maroc, Izeddiou présentera Aaleef (Je tourne) où il danse, en tension à peine retenue, son identité mouvante, tantôt compulsif, tantôt funky, avec un musicien de guembri ("guitare" Gnawa). En réaction aux "Printemps arabes", il dévoilera son nouveau projet Rêv-illusion, hommage à la danse sur l'individu emporté par la masse. Il nous dit: "Je taperai le sol avec mes chaussures de militaire en or et je me transformerai en Tina Turner, Malcom X, Prince..." Autre phare du festival, Bouchra Ouizguen, qui frappera trois coups dans Daba avec Madame Plaza, un tube où elle danse avec trois Aïtas (chanteuses populaires de cabaret "miteux"). Elle présentera ensuite sa dernière création, Voyage Cola, avec Alain Buffard, un solo traversant son identité chorégraphique, venue de la danse orientale, et aussi une carte blanche avec le jeune écrivain Abdellah Taïa. Quant au danseur Saïd Ait El Moumen, il présentera Athar sur les dualités identitaires et une série de solos dans Un mètre carré, référence au manque d'espace de la danse contemporaine au Maroc, obligée de squatter des appartements.

Arts plastiques: l'éveil

Autre volet du programme: le boom des arts plastiques, avec des artistes formés au Maroc ou en France, circulant depuis une dizaine d'années sur la scène internationale. Tandis que le B.P.S. 22 de Charleroi présente Intranquillités (lire le Focus Vif du 12 octobre), Bozar présente ce week-end deux plasticiens du Maroc, Hassan Darsi, sculpteur interventionniste dans l'espace urbain, et Faouzi Laatris, qui joue à décaler les objets et les signes. Plus expérimental, le mois prochain, La Centrale Electrique présentera Travail, mode d'emploi: art sonore, performances et installations. Enfin, Daba prévoit des rencontres littéraires et politiques, chères à la commissaire Fabienne Verstraeten: un colloque "art et politique " et quelques écrivains d'aujourd'hui: Abdellah Taïa, Mohamed Hmoudane, Fouad Laroui,... dans un programme "Conversation avec des écrivains absents": Driss Chraïbi, Mohamed Choukri, Mohamed Lefta. Daba, c'est une programmation dense à découvrir au fil des mois, avec cependant deux regrets de départ: l'absence de cirque contemporain (comme les Taoub de Tanger) et d'une bonne affiche musicale. A part un week-end passé en Expressions urbaines (Muslim, Moby Dick...), c'est le désert du ma-rock. On aurait apprécié des soirées-cartes blanches "B-Rock" et "L'Boulvart" ou "Boultek", des lieux de la contre-culture à Casablanca et ses musiques urbaines, fusion, rock/metal, reggae, hip hop, électro. Et des groupes comme Rebon (metal), Hoba Hoba Spirit (fusion rap), H-Kayne (Rap), Fnaïre, Don Bigg, LooNope (rap psychédélique), The Peppermint Candy (Indie rock), etc. etc. Daba Maroc est si vaste qu'il ne pourra contenter tout le monde. Ça fait partie du partage des deux rives...

18 octobre 2012, Nurten Aka

Source : Le Vif.be

Dans le cadre de ses activités culturelles, l'association Almohagir organise le samedi 20 octobre 2012 du 15h à 18h:30 à Paris une rencontre-débat sous le thème : Les Droits Civiques et Politiques des Marocains du Monde à la lumière de la Constitution de 2011 et du Discours Royal du 20 août 2012…Suite

« La mémoire au service des droits de l’Homme »

Une caravane pour réhabiliter la mémoire des mineurs marocains de France

En partenariat avec le Conseil national des droits de l’Homme, le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger et le ministère Chargé de la Communauté Marocaine à l’Etranger, l’Association des mineurs marocains du Nord-Pas-de-Calais-AMMN (France) organise du 2 novembre au 8 décembre 2012, la caravane des mineurs marocains du Nord-Pas-de-Calais sur le thème « la mémoire au service des droits de l’Homme ».

En partenariat avec le Conseil national des droits de l’Homme, le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger et le ministère Chargé de la Communauté Marocaine à l’Etranger, l’Association des mineurs marocains du Nord-Pas-de-Calais-AMMN (France) organise du 2 novembre au 8 décembre 2012, la caravane des mineurs marocains du Nord-Pas-de-Calais sur le thème « la mémoire au service des droits de l’Homme ».

Composée d’anciens mineurs, artistes, chercheurs, étudiants et experts dans le domaine du développement, la caravane sillonnera les villes du Maroc d’Agadir, Goulimine, Ouarzazate, Tiznit et Taroudant, en vue de valoriser et de réhabiliter la mémoire et l’histoire des mineurs marocains installés dans la Pas-De Calais en France et rappeler leurs droits.

Durant cinq semaines, l’exposition intitulée « Les mineurs marocains du Nord-Pas-de-Calais », les projections de films et les présentations de pièces de théâtre permettront de raconter l’histoire et le vécu de ces milliers d’immigrés arrivés en France par vagues successives durant les années 1960. Des café-mémoires et des rencontres permettront d’entendre les témoignages vivants des miniers marocains installés aujourd’hui au Maroc et de rappeler leurs droits. Enfin, plusieurs tables-rondes et séminaires devraient aboutir à la mise en place d’actions de développement, de solidarité et d’accès aux droits au Maroc.

Cette manifestation est ouverte aux immigrés et à leurs familles, jeunes, étudiants, scolaires, institutionnels et grand public. Elle devra aboutir à la production d’un livre blanc à destination des acteurs politiques et des acteurs de développement en France et au Maroc.

Cette tournée est rendue possible grâce au concours des Conseils régionaux de Massa-Draa, de Guelmim et du Nord-Pas-de-Calais, de l’Association des chercheurs en migration et développement, de l’Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), l’Association Immigration développement et démocratie (IDD) et des municipalités des cinq villes abritant l’événement.

La caravane sera présente à Ouarzazate du 3 au 8 novembre, à Tiznit et sa région du 12 au 17 novembre, à Taroudant et sa région du 19 au 23 novembre, à Guelmim et sa région du 26 au 30 novembre et à Agadir du 3 au 8 décembre 2012.

19/10/2012

Source : CCME

Quatre mois après l'avoir annoncée, le ministre de l'intérieur Manuel Valls a publié, jeudi 18 octobre, une circulaire pour rouvrir plus largement l'accès à la nationalité française. Il s'agit pour le gouvernement de revenir sur la très forte inflexion du nombre de naturalisations qui avait été mise en œuvre par l'ancienne majorité depuis 2010: entre 30 % à 45 % de moins.

Le trafic des êtres humains en GrandeBretagne a enregistré une hausse significative en 2011, a indiqué un rapport gouvernemental publié jeudi. Quelque 946 personnes ont été victimes de ce trafic en 2011, contre 710 en 2010, a indiqué ce rapport interministériel, soulignant que des gangs opérant dans ce domaine à partir de la Chine, du Viêtnam, du Nigéria et de l'Europe de l'est posent «la plus grande menace» au Royaume-Uni…Suite

Le festival du film arabe de Berlin, prévu du 5 au 11 novembre, met à l'honneur la réalisatrice marocaine Farida Belyazid…Suite

Le Maroc confronté à l’immigration clandestine : L’UE pointe du doigt le traitement réservé aux Subsahariens

L’Union européenne ne semble pas satisfaite du traitement réservé par les autorités marocaines aux immigrés illégaux, en particulier ceux qui sont d’origine subsaharienne. Une situation qualifiée par Eneko Landaburu, ambassadeur de l’UE à Rabat, de «problématique» malgré les avancées positives enregistrées par la Royaume dans le domaine des droits de l’Homme.

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