samedi 3 août 2024 19:15

"Le Front national est en train de se transformer en véritable machine de guerre", a lancé dimanche Marine Le Pen, en appelant les militants frontistes à recruter autour d'eux pour préparer les municipales de 2014 et pour "prendre bientôt les rênes" de la France.

La présidente du FN a de nouveau prôné l'interdiction des signes religieux ostentatoires sur la voie publique. Le nombre de voiles portés par des musulmanes dans la rue a "explosé", a-t-elle estimé, dénonçant un "affichage qui n'a rien d'innocent". Elle y voit l'œuvre de fondamentalistes qu'elle qualifie de "fascistes verts".

"On me traite d'intégriste parce que je défends la laïcité", a déploré l'ex-candidate à la présidentielle, en référence aux mots employés à son encontre par le ministre de l'Education Vincent Peillon. "Qu'ils me traitent d'intégriste si ça les amuse! Moi, au moins, je suis intègre!".

Marine Le Pen a répété qu'elle était contre le mariage homosexuel et le droit de vote des étrangers. Elle a comparé ces deux réformes promises par la gauche à une entreprise de "diversion": "c'est pour masquer l'inaction totale d'un gouvernement aux ordres de Bruxelles et de l'Allemagne que l'on sort ces sujets-là".

Lors de son discours à l'université d'été du FN, à La Baule, elle a redit son opposition au pacte européen de stabilité, qui arrivera à l'Assemblée dans une dizaine de jours. "Ce traité budgétaire est une calamité anti-démocratique", a-t-elle jugé. "Alors que nous sommes déjà privés de notre monnaie, nous serions maintenant privés de notre budget".

"La France n'a pas à recevoir d'ordres de l'étranger", s'est-elle indignée. Elle a réclamé un référendum sur le traité, reprochant au président François Hollande d'avoir choisi la ratification par voie parlementaire: "Vous n'avez pas mandat pour passer au-dessus de la tête des Français qui sont votre souverain".

Marine Le Pen a aussi parodié la tirade "Moi président de la République" que François Hollande avait employée face à Nicolas Sarkozy dans le débat de l'entre-deux-tours. "Vous président de la République, vous n'avez rien renégocié" du traité européen, a-t-elle attaqué. "Vous président de la République, vous vous accommodez comme le pouvoir UMP d'un chômage de masse", a-t-elle poursuivi, accusant M. Hollande de conduire une "politique économique imbécile". Elle lui a aussi reproché de maintenir une "immigration de masse", de "courber l'échine devant les délinquants" et de "céder au bras de fer que nous imposent les fondamentalistes".

"Alors M. Hollande, qu'avez-vous donc fait de vos promesses de changement?", l'a-t-elle interpellé, en avançant que les Français lui demandaient des comptes. "Je vous accuse de les avoir une nouvelle fois trahis", a-t-elle prononcé.

Après le "fiasco" du quinquennat de Nicolas Sarkozy et le "fiasco" des premiers mois de la présidence Hollande, la dirigeante frontiste a estimé: "La France ne pourra plus attendre très longtemps, notre action à la tête de l'Etat va devenir urgente".

"C'est maintenant qu'il faut s'engager", a-t-elle plaidé devant les sympathisants qui scandaient "Marine présidente". "Mobilisez les Français autour de vous", a-t-elle demandé. "Amenez-les à nous, faites-les entrer dans notre grande famille militante".

Marine Le Pen a lancé cet appel au recrutement cinq mois après la premier tour de la présidentielle où elle avait réuni 17,9% des suffrages sur son nom. Lors des législatives qui ont suivi, en juin, deux candidats de son Rassemblement Bleu Marine ont été élus à l'Assemblée: sa nièce Marion Maréchal-Le Pen (Vaucluse) et l'avocat Gilbert Collard (Gard).

A présent, elle a dans sa ligne de mire les municipales de 2014. "Engagez-vous sur les listes", a-t-elle demandé à ses sympathisants. "Nous aurons des maires en 2014 et peut-être même beaucoup plus que vous ne l'imaginez", a-t-elle promis. "Nous aurons aussi des centaines et des centaines de conseillers municipaux".

"Le Front national est en train de se transformer en véritable machine de guerre", a-t-elle affirmé. Selon elle, le FN est en train de s'implanter, de professionnaliser ses méthodes, et ses adhérents n'ont jamais été aussi nombreux. Elle a préconisé de multiplier les liens avec le monde associatif. "Nous devons être dans toutes les têtes. Aucun débat ne se fera sans nous, aucun", a-t-elle exhorté. "Soyez les porte-drapeaux de nos idées!"

Marine Le Pen a considéré que le FN ne pouvait pas se contenter d'"aiguiller" le débat public vers ses idées. "Nous avons les clefs du destin de la France", a-t-elle assuré. "Avançons encore et toujours vers les portes du pouvoir, poursuivons notre ascension et préparons-nous à prendre bientôt les rênes d'un pays qui a tant besoin de nous".

23/09/2012

Source : AP

La marine Royale d'Al Hoceima a procédé, samedi, à l'arrestation de quarante-huit candidats à l'émigration clandestine tous d'origine marocaine.

Ces individus, issus de la ville d'Al Hoceima, ont été interpellés au large des côtes de la ville à bord d'une embarcation pneumatique équipée d'une motogodille de 40 chevaux, apprend-on auprès des autorités locales.

Ils ont été remis à la brigade maritime de la gendarmerie Royale d'Al Hoceima pour enquête.

Par ailleurs, vingt-deux candidats à l'émigration clandestine d'origine subsaharienne ont été interpelés le même jour et 10 autres dimanche dans la région de Nekor (sur la rocade méditerranéenne).

23 sept 2012

Source : MAP

Le président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Driss El Yazami, a entamé lundi une visite de travail à Berlin afin de rencontrer des membres de la communauté marocaine établis dans ce pays et s'entretenir avec des responsables allemands.

Dans une déclaration à la MAP, M. El Yazami a indiqué avoir commencé cette visite par une réunion avec les membres de la communauté marocaine à Francfort pour discuter des questions intéressant cette communauté et exposer les développements qu'a connus le Maroc dernièrement à différents niveaux.

Il a ajouté que la discussion a porté en particulier sur la nouvelle constitution qui traite de la question de l'immigration ainsi que sur les grands chantiers lancés au Maroc et la nouvelle dynamique marquant les réformes entreprises au Maroc, y compris celles relatives aux droits de l'homme.

Le programme de la visite de M. El Yazami à Berlin comprend une séance de travail avec les représentants de la communauté marocaine et des rencontres avec des responsables allemands en vue d'examiner les moyens de renforcer la coopération entre le Maroc et l'Allemagne.

Le président du CNDH aura également une rencontre avec les responsables du centre d'études et de recherches sur le Moyen-Orient contemporain (CERMOC), outre sa participation à une table ronde organisée par la fondation "Friedrich Ebert" sur le thème "Droits de l'homme dans les amendements de la constitution marocaine".

24 sept. 2012

Source : MAP

Le réseau des compétences germano-marocain organisera, du 3 au 9 novembre prochain à Essaouira, en collaboration avec plusieurs associations et partenaires culturels ou humanitaires, un séminaire sur ''l'aide au développement des capacités des associations rurales, des ressources humaines locales".

La rencontre, qui connaitra la participation d'experts marocains et allemands, portera notamment sur les moyens de développer les compétences du tissu associatif local, de renforcer ses capacités en matière de développement à travers un programme prévoyant l'organisation d'ateliers et de sessions de formation au profit de la population locale, indique un communiqué des organisateurs.

Créé en 2007, le réseau des compétences germano-marocain (Deutsch Marokkanisches Kompetenznetzwerk e.v, DMK) réunit, aujourd'hui, plus de 600 experts allemands et marocains exerçant dans différents corps de métier et disciplines.
L'objectif principal du réseau des compétences germano-marocain est d'améliorer les relations entre les deux pays, notamment dans les domaines du transfert de technologie entre l'Allemagne et le Maroc, de l'intégration des marocains résidant en Allemagne. Le réseau encourage, ainsi, le dialogue entre les cultures allemande et marocaine.

24 sept. 2012

Source : MAP

Le Québec est une société pleine de valeurs au sein de laquelle les femmes marocaines immigrantes s’affirment comparativement à la situation qui prévaut dans leur pays d’origine. Elles voient dans la société d’accueil un milieu qui permet de meilleures perspectives pour l’avenir de leurs enfants. Toutefois, elles ont le sentiment que le désir d’émancipation est entravé par de nombreuses barrières qui se dressent devant elles et qui leur semblent infranchissables : comme la couleur de la peau, le port du voile, l’origine ethnique, la non-reconnaissance des diplômes et des acquis, qui constituent un choc culturel pour ces femmes. Selon les résultats de Statistiques Canada en 2011, elles sont pour la plupart instruites : 49% d’entre elles sont de scolarité collégiale ou universitaire. En effet, 32% d’entre elles détiennent un diplôme de niveau universitaire et 17% ont un niveau collégial ou professionnel. À leur arrivée, les femmes immigrantes ne s’y retrouvent pas, leurs valeurs étant souvent différentes de celles de la société d’accueil. Nous assistons très souvent à une perte d’identité et de repères. À cela s’ajoutent les barrières linguistiques qui font, entre autres, que les femmes parrainées par le mari n’arrivent pas à suivre le cheminement de leurs enfants à l’école. De ces multiples blocages, nous retenons particulièrement, l’équation constituée par le trio garderie-langue-travail,qui concerne les femmes auxquelles la maîtrise du français est un problème important dans leur parcours puisqu’il constitue une atteinte à leur autonomie : sans garderie pour leurs enfants, ces femmes n’arrivent pas à suivre les programmes de francisation, et sans amélioration de leur niveau de maîtrise de la langue française, leurs chances de trouver un emploi s’amenuisent ainsi que, plus globalement, leurs habiletés de socialisation et d’intégration.

Gardiennes des traditions, les femmes marocaines immigrantes restent à la maison pour s’occuper des enfants, n’ayant pas accès à des places en garderie, préoccupées par la reconstruction d’une vie familiale harmonieuse. Très souvent, la nouvelle vie devient une source de tension: choc des valeurs,choc des cultures,absence de travail alors que la famille est venue s’installer pour améliorer ses conditions de vie.

Le fossé se creuse entre l’épouse à la maison et le mari qui s’intègre plus rapidement à la nouvelle société. Les problèmes augmentent et peuvent conduire à la violence. Ceci est notamment prouvé par les statistiques concernant le taux d’activité des hommes immigrants qui est supérieur à celui des femmes maghrébines immigrantes au Québec.

Dans le pays d’origine, la garde des enfants se fait dans le cadre d’un réseau social traditionnel : la famille, les amies, les voisines ou les servantes qui relayent la mère pour la garde des enfants. De plus, la lenteur de l’évaluation des diplômes démotive les nouvelles arrivantes : «Moi, j’ai attendu huit mois. Alors, après huit mois, la formation que je veux, par exemple, ça y est, elle est reportée pour l’année prochaine.», se plaint une diplômée à Saint-Laurent (Montréal). Ces femmes immigrantes soulignent que les communications avec les agents des services d’Emploi-Québec qui s’occupent de leur dossier sont difficiles sur plusieurs aspects : elles disent qu’on leur conseille des formations alors qu’elles en souhaitent d’autres ou qu’on leur refuse d’autres formations qu’elles désirent. Par ailleurs, même quand elles disposent d’habiletés (diplôme, expérience, langue), nous constatons que ces femmes ont du mal à se faire valoir sur le marché du travail québécois. Cependant, il ne faut pas dévaloriser l’effort que font ces femmes maghrébines immigrantes pour s’intégrer dans la nouvelle société à travers le bénévolat qu’elles effectuent, car elles sont qualifiées, elles peuvent mettre à profit leurs connaissances. Ce bénévolat est inestimable, mais représente un piège : excellentes pour le bénévolat, elles ne sont pas reconnues comme des travailleuses.

Et celles qui ne maîtrisent pas le français ont évidemment encore moins de chance. Il en découle, dans plusieurs cas, une sorte de logique de cause à effet entre plusieurs éléments qui mettent ces femmes devant une impasse qui leur paraît insoluble : le gouvernement canadien demande l’expérience canadienne, alors qu’elles ont l’expérience dans leur pays d’origine et elles sont déjà scolarisées. Des données de Statistique Canada laissent apparaitre que les femmes immigrantes connaissent une pauvreté croissante. Environ 62% des femmes immigrantes de Montréal avaient un revenu d’emploi comme principale source de revenus (contre 70% d’hommes immigrants). Et environ 23% des femmes immigrantes dépendaient des transferts gouvernementaux (deux fois plus que les hommes immigrants).

Cette difficile équation garderie-francisation-travail, combinée aux préjugés et à la stigmatisation des immigrantes, constitue de véritables blocages et obstacles. Le stéréotype dominant renvoyant au statut social «d’immigrante» n’est autre qu’un rapport de domination économique. En effet, c’est plus dans le rapport au travail que ce stéréotype a été le plus cité, ainsi que dans la non-reconnaissance de leur savoir-faire et de leurs capacités réelles dans tous les secteurs.

Le degré de souffrance peut être différent parce que les femmes immigrantes sont souvent doublement discriminées en raison de leur origine ethnique qui ne devrait pas être une entrave à la valorisation des traditions et des connaissances de ces femmes.

En guise de conclusion, nous avons retenu deux groupes de problèmes importants, synthétisés sous le triptyque suivant : «dévalorisation des acquis», «exigence de l’expérience locale- Garderie» et «langue-travail-garderie». En fait, plusieurs failles sont ainsi identifiées : les longues listes d’attente autant pour les garderies subventionnées que pour la francisation, le manque d’efficacité des programmes de francisation pour celles qui doivent régulariser leur statut, la non-reconnaissance des diplômes et des expériences acquises dans le pays d’origine, le manque d’efficacité des politiques d’Emploi-Québec en matière de formation et d’insertion professionnelle pour celles qui doivent régulariser leur statut.

Fayrouz Fawzi, Doctorante en sociologie littéraire Université Hassan II Aïn Chock Faculté des Lettres et sciences humaines.

22/9/2012

Source : Le Matin

Abdelhamid El Jamri a été élu à la tête du Système des Nations unies des droits de l’Homme à l’issue de la 24ème réunion des présidents des organes de traités de l’ONU qui s’est tenue en juin dernier à Addis-Abeba, en Ethiopie. Il occupera cette fonction pendant une année, soit jusqu’en juin 2013 et représentera le système auprès de différentes instances : Etats, ONG, etc. Entretien.

Libé : Que pouvez-vous nous dire à propos de votre élection ?

Abdelhamid El Jamri: La réunion des présidents est une réunion statutaire, qui existe depuis plus de 24 ans maintenant. Elle a été instituée par l'Assemblée générale des Nations unies. Bien sûr, juste après mon élection, j'ai remercié mes pairs pour leur confiance et de m'avoir choisi comme président. Je suis fier de cette confiance et je fournirai tous les efforts nécessaires pour être à la hauteur de cette confiance. Et au-delà de ma petite personne, la fierté revient à mon Comité sur les droits des migrants et à mon pays le Maroc.

Madame Felice Gaer est la présidente du Comité contre la torture (CAT). Elle est américaine, très compétente et a beaucoup de qualités. Elle sera à mes côtés, pendant toute cette présidence.

Quelles seront maintenant vos nouvelles responsabilités ?

Suite à cette élection, les responsabilités sont multiples. D'abord, assurer la présidence de la 24ème réunion des présidents, qui a duré une semaine et la réussir. Après cette réunion, je resterai président jusqu'à la 25ème réunion, qui aura lieu en juin 2013. Au cours de cette présidence, j'aurai à représenter le Système des Nations unies des Organes de traités dans plusieurs instances : les Etats membres des Nations unies, les Organisations de la société civile, les Institutions nationales des droits de l'Homme, les Agences des NU, entre autes.

C’est une année bien remplie, parce qu'elle coïncide avec la publication du rapport du Haut commissariat aux droits de l'Homme sur le renforcement des Organes de traités. C'est un rapport qui sort, suite à une concertation que nous avions commencée depuis deux années, avec différents acteurs, et qui porte sur l'amélioration et le renforcement des méthodes de travail des Organes de traités.

Cette année, j'aurai beaucoup de rencontres à faire avec les partenaires et principalement les Etats. A ce niveau, j'ai un premier dialogue avec les Etats à l'Assemblée générale des Nations unies, à New York, les 16 et 17 juillet. A ce sujet, j'ai déjà fait, avec mes collègues présidents des Organes de traités, une vidéo-conférence avec la présidence de la 66ème AG des NU et les deux ambassadeurs facilitateurs.

Vu l'importance des décisions que nous avons prises lors de notre 24ème réunion, nous serons amenés à mettre en place un suivi de leur mise en œuvre par les Organes de traités. Ce suivi se fera sur la base de rapports périodiques et certainement à travers des réunions intermédiaires des présidents.

Je rencontrerai aussi les acteurs de la société civile ainsi que les institutions nationales des droits de l'Homme, dans différentes régions du monde.

A Addis-Abeba, est-ce que vous avez évoqué la situation des droits de l'Homme en Afrique avec les organismes africains?

Oui, à Addis-Abeba, nous avons eu un dialogue fructueux avec les Mécanismes africains relatifs aux droits de l'Homme, notamment la Commission africaine des droits de l'Homme et des peuples, le Comité des experts sur les droits et le bien-être de l'enfant, le Mécanisme africain d'évaluation entre pairs, la Cour africaine des droits de l'Homme et des peuples, la Cour de justice de l'Afrique de l'Est et la Cour de justice de la CEDEAO, ainsi que leurs partenaires, y compris les agences des Nations unies, les institutions nationales des droits de l'Homme et les organisations de la société civile. Des recommandations conjointes visant à une plus étroite coopération entre les Mécanismes internationaux et régionaux relatifs aux droits de l'Homme seront également annexées au rapport des présidents à l'Assemblée générale.

Ces Mécanismes ont évoqué la situation difficile des droits de l'Homme en Afrique, leurs difficultés à fonctionner, notamment du fait de certains comportements d'Etats, qui ne respectent pas les règles des organes créés en vue de surveiller la situation des droits de l'Homme en Afrique.

Notre pays, par sa dynamique en matière de droits de l'Homme et de construction de l'Etat de droit, devrait faire le nécessaire pour retourner au sein de l’UA. Il apportera certainement un nouveau souffle et une dynamique à cette institution, à la Commission des DHP, à la Cour africaine des DHP et aux autres organes de surveillance des DH.

La réunion a duré une semaine et a traité, notamment, le dernier rapport du Haut commissariat aux droits de l’Homme sur le renforcement des Organes de traités. Quels sont les objectifs après la réunion ?

Au cours de notre 24ème réunion annuelle, nous avons examiné des questions très importantes pour le travail futur des Organes de traités, dont le rapport du Haut commissaire aux droits de l'Homme sur le renforcement des Organes de traités. Les présidents ont accueilli favorablement le rapport et endossé la vision qu'il contient et qui émane d'un processus de consultation de près de trois ans dans lequel les membres des Organes de traités ont joué un rôle déterminant. Les présidents ont exprimé leur soutien aux propositions importantes faites dans le rapport, notamment celles relatives au calendrier global en matière de présentation de rapports, la simplification de la procédure, la question des limitations de pages en ce qui concerne les rapports des Etats parties et l'utilisation des technologies modernes telles que le webcasting et la vidéoconférence. Les présidents ont recommandé que chaque Organe de traité examine attentivement les recommandations adressées aux Organes de traités et les compare soigneusement avec leurs méthodes de travail existantes afin d'identifier les mesures nécessaires à leur mise en œuvre.

24/9/2012

Source : Libération

 

Quelque 19.687 demandes de régularisation sont parvenues, via internet, au ministère italien de l'intérieur durant les sept premiers jours de l'opération lancée, samedi dernier, à cet effet à l'intention des étrangers travaillant au noir, a-t-on annoncé de source officielle à Rome.
Cette opération est organisée en application d'un décret-loi adopté par le gouvernement italien officiellement pour lutter contre le travail au noir.
En tête des demandeurs de régularisation jusqu'à vendredi à 18h00 (HL), les ressortissants du Bengladesh venaient en tête avec 2.991 demandes suivis de ceux de l'Inde (2.911), du Maroc (2.347) et de l'Egypte (2.155).
Selon les données du département italien de l'intérieur, 12.884 d'entre ces demandes ont été envoyées directement par des particuliers, 6.142 par des associations et des patrons, 650 par des consultants dans le secteur du travail et 11 par des communes.
Il ressort également des mêmes données que le plus grand nombre de demandes provient de la province de Milan (3.000), suivie de celles de Rome (2.501) et de Naples (2.272).
En application d'une directive européenne datant de 2009, l'Italie avait adopté le 6 juillet dernier un décret-loi qui prévoit des sanctions sévères à l'encontre des patrons qui font travailler illégalement plus de trois étrangers en situation irrégulière et des mineurs de moins de 16 ans.
Ce texte, publié le 31 juillet au bulletin officiel, décrète notamment un durcissement des peines à l'encontre de toute personne employant des travailleurs au noir ainsi que des sanctions administratives pouvant atteindre 150.000 euros, sans compter une amende correspondant au coût moyen de rapatriement de chaque employé en situation irrégulière.
En contrepartie, il prévoit d'accorder une sorte d'amnistie aux travailleurs au noir entrés en Italie avant le 31 décembre 2011 qui viendraient à dénoncer leurs employeurs.
Il accorde en même temps aux patrons la possibilité de régulariser leurs employés travaillant à temps plein depuis au moins trois mois en échange du paiement d'une amende forfaitaire de 1000 euros, plus les arriérés des cotisations patronales non versées sans aucune poursuite.
L'opération de régularisation des étrangers travaillant au noir, qui prendra fin le 15 octobre prochain, est perçue par d'aucuns comme un moyen de faire partager à la communauté immigrée dans son ensemble le coût de la crise économico-financière dans laquelle se débat le pays.
Certaines sources estiment à pas moins de 2,5 milliards d'euros les recettes du trésor public au terme de cette opération qui, d'après l'agence Ansa, intéresserait potentiellement quelque 380.000 personnes.
La dernière opération de régularisation en Italie remonte à 2009. Celle-ci n'avait cependant concerné que le personnel domestique et les assistants à domicile.
Selon l'Institut italien des statistiques, la Péninsule compterait quelque 500.000 sans-papiers contre 3,6 millions d'immigrés légaux.
22 sept 2012
Source : MAP

Sur le Forum d’un site internet (maglor.fr) une jeune fille « Sabrina » a exprimé son étonnement quant à la rencontre d’associations-MRE avec le CCME, dans le cadre de son initiative de dialogue, en ces termes - je cite textuellement- : « Quand j'ai vu la liste de ces personnes, je vous avoue que je suis resté bouche bec. étonnée de voir des opposants notoires au CCME deviennent des partisans. Courtisés par une simple invitation? »
Il n’est pas de mes habitudes de rentrer dans des polémiques et des échanges qui conduisent dans des impasses. Mais, ce droit de réponse m’a semblé utile pour clarifier certaines choses et susciter un vrai débat.
Je comprends et je respecte votre colère et votre indignation « Sabrina ». Nous avons tous, pour des raisons diverses, cumulé de la colère, du ressentiment et de la haine contre tous ceux qui ont manqué de respect aux MRE, bradé leurs droits ou contrarié leurs revendications légitimes. Nous avions raison de le faire et nous devons aujourd'hui, plus que jamais, poursuivre le combat.
En ce moment, des cabinets et des directions ministérielles se penchent sur l'élaboration des lois organiques censées donner vie aux principes annoncés par la Constitution et par le discours royal du 20 août (quid du Conseil de la jeunesse…)
Question : est ce que les MRE doivent déserter le terrain du dialogue et de la proposition ? Continuer à s'auto-flageller et s'entredéchirer et les laisser décider à leur place ?
Est-ce que le fait d’accepter de débattre et de dialoguer avec les responsables d’une institution nationale signifierait la compromission ?
Je rappellerai jute en passant cette réalité : le CCME est l’émanation d’un dahir royal (décembre 2007).
Non Sabrina. Les MRE doivent, surtout en ce moment, faire entendre haut et fort leur voix, préciser leurs attentes et proposer des idées pertinentes en la matière. Il y a 36 façons de le faire. Mais, peu importe la manière, l'essentiel c'est de le faire honnêtement et l'assumer ouvertement.
C’est dans cet esprit et avec cette volonté que j'ai, personnellement, accepté de faire le voyage de Rabat avec une délégation du CAI-Almohagir. Le débat et les échanges qui ont marqué notre rencontre avec le CCME furent francs et directs. Il n’était nullement question de négocier ou de cautionner, mais, d’échanger, de dialoguer afin de dissiper les malentendus et clarifier les positions respectives. D’ailleurs, et dans cette même optique, nous avons rencontré d'autres institutions que le CCME, pour dire qu'il ne serait pas acceptable et légal que les MRE ne puissent pas disposer de représentation effective dans la vingtaine de Conseils prévus par la Constitution de 2011. Nous avons, à cette occasion également rappelé à tous qu'il est impératif que ceux qui ont géré les affaires des MRE rendent compte de leur gestion aux instances (d’évaluation et de contrôle/Parlement, Cour des Comptes) dont c'est la mission et la fonction. Les MRE peuvent, certes, l'exiger, c'est leur droit, mais ils n'ont aucun moyen (technique, juridique) de le faire eux mêmes. Soyons donc pragmatiques.
Il me semble, en effet, qu’aujourd'hui, nous devons mener le combat avec plus d’intelligence et de rigueur non seulement pour exiger la mise en œuvre de l'article 163 (CCME) mais, pour que tous les droits constitutionnels des MRE voient le jour et rapidement.
Ce combat nous ne pouvons pas le mener uniquement à distance, par écrit ou dans les forums, mais sur place et avec les premiers concernés (Ministères, partis, Conseils, Fondations, ONG nationales). C’est ce que j'ai fait et continuerai à faire ouvertement, officiellement. Je rencontrerai même le diable s'il le faut pour promouvoir et défendre les causes et les intérêts MRE, mais entendons-nous bien, il n'est pas question de vendre mon âme à ce diable.
Enfin, un petit conseil Sabrina : attention aux pyromanes qui ne font qu'attiser le feu de la désinformation et de la haine systématique et « gratuite ». Certains d'entre eux ont entrepris des démarches officieuses (envoi de mails, appels, intermédiaires…) pour participer à la rencontre avec le CCME, mais se permettent, aujourd’hui, de donner sur le net des leçons de bravoure et de fidélité à des valeurs et à des principes intangibles. C'est cela l'indignité et c'est cela la tricherie.
22 Septembre 2012,  Mohammed Mraizika
Source : emarrakech

L’isolement de la femme marocaine immigrante au Québec
Le Québec est une société pleine de valeurs au sein de laquelle les femmes marocaines immigrantes s’affirment comparativement à la situation qui prévaut dans leur pays d’origine. Elles voient dans la société d’accueil un milieu qui permet de meilleures perspectives pour l’avenir de leurs enfants. Toutefois, elles ont le sentiment que le désir d’émancipation est entravé par de nombreuses barrières qui se dressent devant elles et qui leur semblent infranchissables : comme la couleur de la peau, le port du voile, l’origine ethnique, la non-reconnaissance des diplômes et des acquis, qui constituent un choc culturel pour ces femmes. Selon les résultats de Statistiques Canada en 2011, elles sont pour la plupart instruites : 49% d’entre elles sont de scolarité collégiale ou universitaire. En effet, 32% d’entre elles détiennent un diplôme de niveau universitaire et 17% ont un niveau collégial ou professionnel. À leur arrivée, les femmes immigrantes ne s’y retrouvent pas, leurs valeurs étant souvent différentes de celles de la société d’accueil. Nous assistons très souvent à une perte d’identité et de repères. À cela s’ajoutent les barrières linguistiques qui font, entre autres, que les femmes parrainées par le mari n’arrivent pas à suivre le cheminement de leurs enfants à l’école. De ces multiples blocages, nous retenons particulièrement, l’équation constituée par le trio garderie-langue-travail,qui concerne les femmes auxquelles la maîtrise du français est un problème important dans leur parcours puisqu’il constitue une atteinte à leur autonomie : sans garderie pour leurs enfants, ces femmes n’arrivent pas à suivre les programmes de francisation, et sans amélioration de leur niveau de maîtrise de la langue française, leurs chances de trouver un emploi s’amenuisent ainsi que, plus globalement, leurs habiletés de socialisation et d’intégration.
Gardiennes des traditions, les femmes marocaines immigrantes restent à la maison pour s’occuper des enfants, n’ayant pas accès à des places en garderie, préoccupées par la reconstruction d’une vie familiale harmonieuse. Très souvent, la nouvelle vie devient une source de tension: choc des valeurs,choc des cultures,absence de travail alors que la famille est venue s’installer pour améliorer ses conditions de vie.
Le fossé se creuse entre l’épouse à la maison et le mari qui s’intègre plus rapidement à la nouvelle société. Les problèmes augmentent et peuvent conduire à la violence. Ceci est notamment prouvé par les statistiques concernant le taux d’activité des hommes immigrants qui est supérieur à celui des femmes maghrébines immigrantes au Québec.
Dans le pays d’origine, la garde des enfants se fait dans le cadre d’un réseau social traditionnel : la famille, les amies, les voisines ou les servantes qui relayent la mère pour la garde des enfants. De plus, la lenteur de l’évaluation des diplômes démotive les nouvelles arrivantes : «Moi, j’ai attendu huit mois. Alors, après huit mois, la formation que je veux, par exemple, ça y est, elle est reportée pour l’année prochaine.», se plaint une diplômée à Saint-Laurent (Montréal). Ces femmes immigrantes soulignent que les communications avec les agents des services d’Emploi-Québec qui s’occupent de leur dossier sont difficiles sur plusieurs aspects : elles disent qu’on leur conseille des formations alors qu’elles en souhaitent d’autres ou qu’on leur refuse d’autres formations qu’elles désirent. Par ailleurs, même quand elles disposent d’habiletés (diplôme, expérience, langue), nous constatons que ces femmes ont du mal à se faire valoir sur le marché du travail québécois. Cependant, il ne faut pas dévaloriser l’effort que font ces femmes maghrébines immigrantes pour s’intégrer dans la nouvelle société à travers le bénévolat qu’elles effectuent, car elles sont qualifiées, elles peuvent mettre à profit leurs connaissances. Ce bénévolat est inestimable, mais représente un piège : excellentes pour le bénévolat, elles ne sont pas reconnues comme des travailleuses.
Et celles qui ne maîtrisent pas le français ont évidemment encore moins de chance. Il en découle, dans plusieurs cas, une sorte de logique de cause à effet entre plusieurs éléments qui mettent ces femmes devant une impasse qui leur paraît insoluble : le gouvernement canadien demande l’expérience canadienne, alors qu’elles ont l’expérience dans leur pays d’origine et elles sont déjà scolarisées. Des données de Statistique Canada laissent apparaitre que les femmes immigrantes connaissent une pauvreté croissante. Environ 62% des femmes immigrantes de Montréal avaient un revenu d’emploi comme principale source de revenus (contre 70% d’hommes immigrants). Et environ 23% des femmes immigrantes dépendaient des transferts gouvernementaux (deux fois plus que les hommes immigrants).
Cette difficile équation garderie-francisation-travail, combinée aux préjugés et à la stigmatisation des immigrantes, constitue de véritables blocages et obstacles. Le stéréotype dominant renvoyant au statut social «d’immigrante» n’est autre qu’un rapport de domination économique. En effet, c’est plus dans le rapport au travail que ce stéréotype a été le plus cité, ainsi que dans la non-reconnaissance de leur savoir-faire et de leurs capacités réelles dans tous les secteurs.
Le degré de souffrance peut être différent parce que les femmes immigrantes sont souvent doublement discriminées en raison de leur origine ethnique qui ne devrait pas être une entrave à la valorisation des traditions et des connaissances de ces femmes.
En guise de conclusion, nous avons retenu deux groupes de problèmes importants, synthétisés sous le triptyque suivant : «dévalorisation des acquis», «exigence de l’expérience locale- Garderie» et «langue-travail-garderie». En fait, plusieurs failles sont ainsi identifiées : les longues listes d’attente autant pour les garderies subventionnées que pour la francisation, le manque d’efficacité des programmes de francisation pour celles qui doivent régulariser leur statut, la non-reconnaissance des diplômes et des expériences acquises dans le pays d’origine, le manque d’efficacité des politiques d’Emploi-Québec en matière de formation et d’insertion professionnelle pour celles qui doivent régulariser leur statut.
22 Septembre 2012, Fayrouz Fawzi
Source : LE MATIN

Interview de Yannick Cahuzac, chercheur et spécialiste de l'extrême-droite sur internet, sur la galaxie du web identitaire.
Dans son dossier consacré aux néo-réacs, le "Nouvel Observateur" s'est penché sur l'écho de l'affaire Millet, du nom de l'auteur d'"Eloge littéraire d'Anders Breivik" dans la "réacosphère". Yannick Cahuzac, sociologue et spécialiste de l'extrême droite sur internet, décrypte les ressorts de la galaxie du web identitaire.
Avez-vous noté un regain d'activité au sein de la réacosphère lors de la polémique autour de Richard Millet ?
- Si on se penche sur fdesouche, site le plus visité de la "réacosphère", les publications accompagnées des mots-clés Millet et Camus sont souvent les plus commentées. Il en va de même de l'affaire Breivik et de l'affaire Merah qui ont donné lieu à des centaines de pages de commentaires.
Outre fdesouche, le sujet fait l'objet de discussions sur le forum du parti de l'In-nocence lancé par l'écrivain Renaud Camus, qui y intervient d'ailleurs souvent sous forme de communiqués. Sa participation aux assises de l'islamisation en 2010 et la procédure lancée par le Mrap à son encontre ont contribué au regain d'activité du forum et ont dressé des ponts entre différentes entités dont Riposte Laïque, le Bloc Identitaire ou fdesouche. Un phénomène qui s'est amplifié après son soutien à Marine Le Pen pendant l'élection présidentielle.
Les récents écrits et propos de Millet rencontrent un écho au-delà de la seule extrême-droite. Ses prises de position radicales ainsi que celles de Camus suscitent des prises de position tout aussi radicales parmi leurs détracteurs, consistant à faire pressions sur les employeurs de ces derniers. Outre la nature excessive du procédé, l'effet indirect de ce type de méthode est d'entretenir l'image de "martyrs de la pensée unique" dont ils s'auréolent.
Le rejet de l'immigration, particulièrement de l'immigration dite musulmane, s'articule sur les sites les plus radicaux sous les traits de la théorie du complot Eurabia, faisant de l'immigration arabo-musulmane un plan des élites pour arabiser – et aujourd'hui islamiser - l'Occident. Cette théorie rencontre un certain écho dans l'idée du "grand remplacement" théorisé par Renaud Camus, une idée par ailleurs commune dans l'extrême-droite depuis 40 ans. Il y a derrière cette idée un rejet de la société moderne, fondée sur des bases identitaires. Dans l'extrême-droite la plus radicale, le thème de l'américanisation de la société lié à la peur d'une société multiculturelle rentre en conjonction avec celui de l'islamisation.
Qui sont les internautes qui visitent ces sites ? Qu'est-ce les pousse à venir?
- Je ne pense pas que l'on puisse dresser un portrait type de l'internaute fréquentant ce type de sites. Il y a mille portraits, de droite comme de gauche, ouvrier comme étudiant, chef d'entreprise comme artisan, avec un niveau d'étude élevé ou non… On fait souvent le lien entre ignorance et xénophobie mais c'est un a priori clairement à réviser. S'il fallait définir un profil type, ce serait quelqu'un qui a peur ou qui est inquiet. Le contexte international joue à plein dans cette peur, surtout depuis les attentats du 11 septembre. Entrent en conjonction les problématiques liées au communautarisme qui ont rythmé l'actualité médiatico-politique depuis et poussent nombre de personnes à glisser d'un légitime rejet de l'islamisme à une peur de l'islam dans son ensemble. On peut citer Libertyvox, qui est l'héritier de vieux sites désormais disparus comme "SOS racailles" ou "occidentalis". Un site exclusivement consacré à la critique de l'islam qui a un forum de discussion très actif autour de l'islamologue Anne-Marie Delcambre.
Le site le plus visité reste fdesouche, qui n'est au fond qu'une revue de presse orientée dont l'essentiel de l'activité repose sur les commentaires de ses membres. Certains vont chercher des réponses sur ces sites, mais aussi un moyen d'exprimer leurs sentiments. Ils y trouvent des militants et se forment à leur tour en participant à la diffusion des textes et des idées hostiles aux musulmans, entendus dans cette mouvance comme entité inassimilable. Certains commentateurs collaborent pour mener des "actions" en se donnant rendez-vous sur tel ou tel site d'information pour "troller" la section commentaires d'un article en particulier ou pour faire pencher les votes d'un sondage en ligne. Il faut aussi noter qu'il existe des sites de mouvements islamistes de langue française sur Internet, et les deux mouvances s'entretiennent mutuellement en quelque sorte.
Quelle est la place du conspirationnisme ?
- Le conspirationnisme est au cœur de la dynamique de la circulation des idées de droite radicale sur internet. Concernant la mouvance dont il est question ici, c'est la théorie d'Eurabia qui prévaut et qui fonctionne en tant que "liant" entre rejet de l'islam et rejet de l'immigration, entendue en tant que subversion et colonisation culturelles. Les théories du complot de ce type trouvent sur Internet un terrain favorable : la mise en connexion rapide facilite l'utilisation de photos, de vidéos, de propos sortis de leurs contextes, de rumeurs. La droite radicale n'a pas l'exclusivité de cette pensée conspiratoire, qu'on peut retrouver sur tout l'échiquier politique. La théorie du complot a cela d'avantageux qu'elle permet de définir un ennemi (et différentes figures de celui-ci) absolu dont l'action supposée est d'aller à l'encontre même du bien-être de l'humanité. Elle fait office de ciment dans bien des constructions politiques.
Faut-il supprimer ces sites?
- L'interdiction n'est pas une solution. D'une part, les sites pourraient de toute façon réapparaître et capitaliser sur leur image de martyr comme a pu le faire le Front national à une autre époque. D'autre part, c'est contre l'éthique même d'internet en tant qu'espace de libre expression. Il y a des lois condamnant les appels à la haine et la négation de crimes, et qui peuvent souvent être appliquées si cela est nécessaire. Pour le reste, internet étant fondé sur une conception du droit à l'expression à l'américaine, il me semble difficile de mener une politique d'interdiction totale. C'est aussi une question technique. Je pense que pour démonter ce type de discours, il faut beaucoup de pédagogie, même si ce n'est pas évident. Il faut aussi œuvrer pour faire connaître les outils de vérification de l'information comme les sites hoaxbuster, conspiracywatch, ou encore un site comme owni.
Je pense surtout qu'il ne faut pas laisser certains sujets aux mains de certains partis sous prétexte de ne pas "faire leur jeu". Il y a, de la part du Front national, une instrumentalisation de la laïcité et de la République, une sorte d'OPA sur ces idées par l'extrême-droite et un certain nombre de penseurs conservateurs. Dans le même temps, ces valeurs là sont dénoncées comme "racistes" par un certain nombre de militants de gauche. Ce que l'on observe dans ce double phénomène, c'est une sorte de remise en cause du modèle républicain au sein de la vie politique française, dont les répercussions ont d'ailleurs sévèrement touché les militants féministes et antiracistes. D'où la nécessité de faire face à ces problématiques pour éviter de les voir accaparées par des discours fantasmatiques et identitaires.
21/9/2012, Estelle Gross
Source : Le Nouvel Observateur

Dans le cadre de la coopération Franco - Marocaine et par le biais de l'Agence Française de développement, le Ministère Chargé des Marocains Résidant à l'Etranger (MCMRE) a reçu un financement en vue de la réalisation de la présente mission.
Dans le prolongement de sa stratégie de mobilisation en faveur des MRE, le Royaume du Maroc a mis en place un ministère à part entière, rattaché directement au Premier Ministre. Son principal objectif est de « prendre en charge, dans une démarche participative et en concertation avec les autres départements ministériels et les institutions nationales ainsi que les associations de la communauté MRE, toutes les questions qui intéressent la gestion des affaires des citoyens marocains à l'étranger et la promotion de leur situation aussi bien au Maroc que dans les pays d'accueil ». Parmi les axes prioritaires de la stratégie du Ministère, le secteur productif a été identifié comme un enjeu fondamental. En effet, l'apport économique des MRE, à travers leurs transferts, est primordial pour le développement du Maroc.
Cependant, les investissements des MRE au Maroc restent très faibles, et représentent seulement 3 % des transferts alors que la capacité d'épargne des immigrés pourrait représenter un levier important pour l'investissement productif au Maroc. Conscients de ce potentiel, les pouvoirs publics marocains travaillent à la mise en place d'un dispositif d'appui à l'investissement productif des migrants, à travers, entre autres, un accompagnement spécifique des migrants qui souhaitent créer une TPE ou une PME au Maroc.
En dépit d'une volonté politique affichée, 30 % des projets de MRE font faillite au cours des deux premières années d'activité en raison de la faiblesse des capacités managériales des MRE-porteurs de projets et de l'insuffisance de leur accompagnement.
En outre, force est de constater que les MRE-porteurs de projets restent confrontés à deux obstacles majeurs : un environnement général des affaires peu favorable (lourdeurs administratives et opacités réglementaires, fiscalité et gestion complexe et coûteuse des régimes fiscaux, etc.) et une absence d'appétence des banques locales pour le financement de création de TPE/PME. Afin de répondre à ce contexte difficile de la création d'entreprises au Maroc, le gouvernement marocain a mis en place depuis quelques années de nouveaux mécanismes d'accompagnement de ces initiatives économiques. Néanmoins, ces mécanismes n'ont pas de services/composantes spécifiques vis-à-vis des MRE.
C'est dans ce contexte que le Ministère des MRE lance une consultation auprès d'opérateurs spécialisés pour la mise en place d'un dispositif d'accompagnement des MRE de France souhaitant investir au Maroc. La mise en place de ce dispositif, objet du présent appel à manifestation s'inscrit dans le cadre d'un programme plus large, actuellement mis en œuvre par le MCMRE. (Consulter le Cahier des charges et Conditions de l'appel à manifestation d'intérêt à télécharger).
21/9/2012
Source : Marocains du monde

L'Américain Héctor Tobar dénonce dans un roman éblouissant, "Printemps barbare" (Belfond), les pires travers de la société californienne bien-pensante qui peut clouer au pilori ses immigrés, rejetés par une "droite xénophobe et paranoïaque, proche de la barbarie".
Fils d'immigrés guatémaltèques, Héctor Tobar, né en 1963 à Los Angeles où il vit toujours, participe au Festival America qui se tient jusqu'à dimanche à Vincennes, près de Paris, et s'ouvre cette année à tout le continent américain.
L'auteur est considéré comme la voix des immigrés sud-américains en Californie, des Latinos qui représentent à Los Angeles près de la moitié de la population et occupent les emplois les plus mal payés.
"On est proche de la barbarie avec les plus extrémistes de la droite xénophobe et paranoïaque, mais je crois que la majorité des Américains ne soutient pas leurs idées et attend des solutions", tempère dans un entretien à l'AFP l'écrivain et journaliste au Los Angeles Times, couronné en 1992 par le prix Pulitzer pour son travail sur les émeutes de LA.
"Moi-même j'ai été la cible pendant des années de lecteurs hostiles à l'immigration, qui assimilent tous les immigrés aux clandestins, à des hors-la-loi".
"Et je suis fier que mon roman +Printemps barbare+ sur les tensions ethniques, les très forts clivages sociaux à Los Angeles selon sa race et sa culture, soit lu autant par des Latinos que des non Latinos".
"Ce que signifie être Américain évolue. L'Amérique change, à bien des égards, et de façon contradictoire. Le pays devient de plus en plus pluri-ethnique et de plus en plus à l'aise avec cette diversité", estime-t-il.
"Mais le discours politique est plus dur, plus stigmatisant, plus extrême. Et la crispation contre les immigrés sans papiers a atteint un sommet chez les ultraconservateurs du Tea Party et les Républicains les plus à droite", affirme l'auteur de cette fable sociale féroce d'une rare puissance.
Lynchage
Les Latinos, eux, "se reconnaissent un peu dans le parcours de Barack Obama, pour lequel ils ont voté il y a quatre ans et dont ils souhaitent la réélection".
Qualifié par la critique américaine de "Bûcher des vanités" du XXIe siècle, "Printemps barbare", sorti fin août en France, montre comment une petite domestique mexicaine sans papiers fait dérailler la belle machine américaine et se retrouve broyée.
Au Mexique, l'héroïne du roman, Araceli, voulait être artiste. Au lieu de cela, elle est cuisinière, femme de ménage et baby-sitter dans la luxueuse villa de bobos californiens. Un jour, après une dispute apocalyptique, Monsieur claque la porte et Madame part avec la plus jeune des enfants. Araceli se retrouve seule avec les deux aînés. Les jours passent. Les Torres-Thompson ne rentrent pas. Désemparée, la domestique décide de les conduire à travers la jungle de Los Angeles chez leur grand-père paternel, un Mexicain, dont elle ignore la véritable adresse...
Quand les parents indignes rentrent au bercail déserté, ils paniquent. Pour eux, une seule explication: la "Latina" a kidnappé les garçons pour les vendre dans son horrible pays. Le cauchemar commence pour Araceli. Arrestation musclée, procès cruel, lynchage médiatique. Tout cela après avoir cru bien faire.
"Araceli est un peu mon alter ego, explique Héctor Tobar. C'est une intellectuelle enfermée dans le corps d'une domestique. Avec mon physique de latino, on me prend souvent pour un ouvrier ou un jardinier, alors que j'ai écrit trois livres et des centaines d'articles... Les préjugés et la discrimination ont la vie dure !"
22/9/2012
Source : Le Nouvel ObservateurLe Nouvel Observateur/AFP

L'Américain Héctor Tobar dénonce dans un roman éblouissant, "Printemps barbare" (Belfond), les pires travers de la société californienne bien-pensante qui peut clouer au pilori ses immigrés, rejetés par une "droite xénophobe et paranoïaque, proche de la barbarie".
Fils d'immigrés guatémaltèques, Héctor Tobar, né en 1963 à Los Angeles où il vit toujours, participe au Festival America qui se tient jusqu'à dimanche à Vincennes, près de Paris, et s'ouvre cette année à tout le continent américain.
L'auteur est considéré comme la voix des immigrés sud-américains en Californie, des Latinos qui représentent à Los Angeles près de la moitié de la population et occupent les emplois les plus mal payés.
"On est proche de la barbarie avec les plus extrémistes de la droite xénophobe et paranoïaque, mais je crois que la majorité des Américains ne soutient pas leurs idées et attend des solutions", tempère dans un entretien à l'AFP l'écrivain et journaliste au Los Angeles Times, couronné en 1992 par le prix Pulitzer pour son travail sur les émeutes de LA.
"Moi-même j'ai été la cible pendant des années de lecteurs hostiles à l'immigration, qui assimilent tous les immigrés aux clandestins, à des hors-la-loi".
"Et je suis fier que mon roman +Printemps barbare+ sur les tensions ethniques, les très forts clivages sociaux à Los Angeles selon sa race et sa culture, soit lu autant par des Latinos que des non Latinos".
"Ce que signifie être Américain évolue. L'Amérique change, à bien des égards, et de façon contradictoire. Le pays devient de plus en plus pluri-ethnique et de plus en plus à l'aise avec cette diversité", estime-t-il.
"Mais le discours politique est plus dur, plus stigmatisant, plus extrême. Et la crispation contre les immigrés sans papiers a atteint un sommet chez les ultraconservateurs du Tea Party et les Républicains les plus à droite", affirme l'auteur de cette fable sociale féroce d'une rare puissance.
Lynchage
Les Latinos, eux, "se reconnaissent un peu dans le parcours de Barack Obama, pour lequel ils ont voté il y a quatre ans et dont ils souhaitent la réélection".
Qualifié par la critique américaine de "Bûcher des vanités" du XXIe siècle, "Printemps barbare", sorti fin août en France, montre comment une petite domestique mexicaine sans papiers fait dérailler la belle machine américaine et se retrouve broyée.
Au Mexique, l'héroïne du roman, Araceli, voulait être artiste. Au lieu de cela, elle est cuisinière, femme de ménage et baby-sitter dans la luxueuse villa de bobos californiens. Un jour, après une dispute apocalyptique, Monsieur claque la porte et Madame part avec la plus jeune des enfants. Araceli se retrouve seule avec les deux aînés. Les jours passent. Les Torres-Thompson ne rentrent pas. Désemparée, la domestique décide de les conduire à travers la jungle de Los Angeles chez leur grand-père paternel, un Mexicain, dont elle ignore la véritable adresse...
Quand les parents indignes rentrent au bercail déserté, ils paniquent. Pour eux, une seule explication: la "Latina" a kidnappé les garçons pour les vendre dans son horrible pays. Le cauchemar commence pour Araceli. Arrestation musclée, procès cruel, lynchage médiatique. Tout cela après avoir cru bien faire.
"Araceli est un peu mon alter ego, explique Héctor Tobar. C'est une intellectuelle enfermée dans le corps d'une domestique. Avec mon physique de latino, on me prend souvent pour un ouvrier ou un jardinier, alors que j'ai écrit trois livres et des centaines d'articles... Les préjugés et la discrimination ont la vie dure !"
22/9/2012
Source : Le Nouvel ObservateurLe Nouvel Observateur/AFP

Je suis Bouchra Ouarit , Business Development Manager / Hospitality a Dubai, Avec moi se trouvent des centaines de femmes Marocaine qui travaillent ici, vivent ici, des femmes aux foyers, des Médecins, académiciennes, Docteurs, Professeurs, Cuisinières, Coiffeuses, Etudiantes.... ce sont ses femmes la que nous côtoyons et rencontrons chaque jour et comme avait déjà dit le Feu Hassan 2 ( allah yre7mo) il ya la Mosquée et il y'a le bar, chacun connait son chemin ::::
Nous ne nions pas que la prostitution existe a Dubai comme de partout et depuis toujours, mais ou sont elle, l'endroit que Madame Ijork a mentionne (Media City) est un endroit ou on ne trouve que des bureaux et jamais on ne voit des gens même marcher.... donc (mensonge) j'y travaille et habite a 5 mn ....
On dit le linge sale se lave a la maison,,, si vraiment Bouchra voulait souligner un phénomène et voulait vraiment aider les filles de son pays, elle aurait pu contacter les femmes de son pays vivantes ici qui travaillent ici avec toute une dignité, et travailler avec elles mais au lieu de cela, elle est venue ici 4 mois, et apparemment elle n'a fréquenté que les endroits SALES; C'est pour cela qu'elle n'a rencontre que des gens de ce milieu que JAMAIS nous les voyons autours de nous...
Si Bouchra Ijourk avait un brun d'amour pour 1/ son pays. Elle aurait pu; au lieu de parler mal et se moquer de son sang et ses sœurs, elle aurait pu changer l'idée des gens sur les femmes Marocaine vivante dans les pays du golf, elle aurait pu nous contacter et faire un film que le monde entier en serait fier
Pour 2/ les femmes de son pays, si vraiment elle ne voulait que souligner ce malheureux phénomène (que nous ne nions pas l'existence) elle ne serait pas allé sur une Radio nationale pour en rire du sujet avec un novice dans le media Adil Belhajjam...
Ce sujet est très critique et a besoin de personnes TRES BIEN EDUQUES... qui ont de l'amour pour leur pays, des personnes qui ont vraiment envie de voir leur pays aller de l'avant, des personnes qui ne donnerons JAMAIS l'occasion a des étrangers de dire (شهد شاهد من أهلهم) Des personnes qui vous giflent mais ne laisserons jamais un étranger le faire... c'est ce que j'appelle AIMER SON PAYS
Malheureusement Bouchra Ijork n'a vu dans l'affaire que sa propre personne et cela ne nous étonne pas, car telles sont les personnes égoïstes...
J'ai personnellement téléphone a Bouchra Ijork qui m'a dit texto: je vais présenter mes excuses car vous m'avez mal comprise... mais une fois qu'elle a vu l'article que nous avions écrite sur le sujet, elle a préfère faire face et faire passer son Ego au lieu de présenter ses excuses a ses sœurs Marocaine...
Je reviens une autre fois et une centaine de fois pour redire que nous ne nions pas l'existence de la prostitution ici mais je n'arrêterai jamais d'insister qu'il ne fallait pas généraliser et insulter des femmes en les traitant d’Ambassadeurs de l'humiliation (سفيرات الذل والمهانة) et dire que vous n'aviez pas rencontrer des médecins ni des avocates ni des étudiantes ou même des femmes bien ... si vous aviez vraiment voulu rencontrer ses femmes la, NOUS rencontrer, vous auriez pu faire une étude et ne pas aller dans des endroits (sales) ...
A tres tres bientot... aux bons entendants...
Femme Marocaine et tres fiere de l'etre, vivante aux UAE ...une derniere chose... AIMEZ VOTRE PAYS ET NE SOYEZ PAS TROP EGOISTE, SANS NOUS TELESPECTATRICE.... VOUS N'ETES RIEN ....
22 Septembre 2012, Bouchra Ouarit
Source : emarrakech

Cela fait près de cinq ans que la loi permettant à une mère marocaine de transmettre sa nationalité à ses enfants est entrée en vigueur. Et pourtant, Zahra, une ressortissante marocaine installée en France, ne sait plus quoi faire aujourd’hui pour que ses enfants en profitent. Dénonçant « l’inactivité » du consulat de Lyon dont elle dépend, la maman ne compte pas baisser les bras.
Le 30 juillet 2005, lors du discours de la fête du Trône, le roi Mohammed VI annonce une nouvelle réforme, permettant à toute mère marocaine de « transmettre sa nationalité à ses enfants nés d'un mariage avec un père étranger ». Moins de deux ans après, cette mesure est publiée au Bulletin officiel n°5513 du 2 avril 2007, « modifiant et complétant le Dahir n°1.58.250 du 6 septembre 1958 relatif au Code de la nationalité marocaine ». Aujourd’hui, malgré l’entrée en vigueur de la loi, beaucoup de MRE ne peuvent toujours pas en profiter.
C’est le cas notamment de Zahra Alami. Résidant en France depuis une vingtaine d’années, cette ressortissante marocaine se bat depuis plus de deux ans pour que ses deux enfants, nés d’un père français, obtiennent la nationalité de leur pays d’origine, en vain.
Tout a commencé en 2010. A cette époque, Zahra était « ravie » de pouvoir enfin transmettre sa nationalité à ses enfants. La première chose qu’elle a fait, donc, c’est de prendre contact avec le consulat du Maroc à Lyon, dont elle dépend, pour entamer la procédure nécessaire. Habitant la commune de Montluçon, dans le centre de la France, elle a dû parcourir près de 200 kilomètres pour arriver à Lyon. Sauf qu’une fois sur place, on lui indique qu’elle devrait plutôt partir au Maroc pour faire sa demande. Ce qu'elle fit.
« Du chemin à faire ! »
Toujours aussi motivée, la dame se rend donc au Maroc, pour réunir les papiers mais se retrouve face à une série d’obstacles administratifs. « J’ai pris trois semaines de congé pour rentrer au Maroc. Là-bas, je suis allée voir les administrations, les tribunaux… Vraiment, j’adore le Maroc, mais pour ce qui est de son administration, il reste encore beaucoup de chemin à faire », nous confie-elle au téléphone. Lors de son séjour au royaume, elle prend contact avec le ministère des Affaires étrangères pour expliquer sa situation. Au téléphone, on lui indique qu’il est tout à fait possible de formuler sa demande auprès du consulat de Lyon.
De retour en France, Zahra ne lâche pas prise et retourne au consulat marocain de Lyon et là, elle est encore redirigée vers l’administration marocaine. Un véritable labyrinthe. Les mois passent, et Zahra, voyant ses enfants grandir sans avoir obtenu la nationalité marocaine, reprend contact avec la diplomatie marocaine. En avril 2012, elle envoie un courrier électronique au ministère des Affaires étrangères qui ne tarde pas à lui répondre.
Au ministère, on lui confirme alors que « la demande peut être adressée : soit, directement au procureur du roi auprès du tribunal de 1ère instance du lieu de résidence au Maroc, ou auprès du procureur du roi du tribunal de 1ère instance de Rabat pour les personnes qui n’ont pas de résidence au Maroc, soit par le biais du consulat général qui la transmet au procureur du roi compétent sous couvert du ministre de la Justice ».
Deux courriers restés sans réponses
Le 23 avril 2012, Zahra décide d’envoyer un autre courrier, adressé cette fois à Saad Bendourou, le consul du Maroc à Lyon :
« Monsieur, Je suis une femme marocaine ayant deux enfants avec un étranger. Je souhaiterais bénéficier de la loi 2007 (…). Pour cela, j'ai beaucoup de difficulté à faire les démarches nécessaires au Maroc par manque de temps. J'aimerais demander le certificat de nationalité de mes enfants par l’intermédiaire de vos services comme la loi l'autorise. J'ai contacté par téléphone vos services, on m'a répondu qu'il fallait faire les démarches au Maroc. J'ai téléphoné au ministère des affaires étrangères au Maroc, on m'a dit qu'il est tout à fait possible de la demander par l’intermédiaire des services consulaires du pays de résidence. Je vous demande monsieur le consul, de faire le nécessaire auprès de vos services pour qu'ils nous facilitent la tâche en ce qui concerne les démarches administratives ».
N’ayant reçu aucune réponse, la maman envoie une seconde lettre : « (…) mon courrier est visiblement perdu. Je vous renvoie donc ce même courrier en recommandé avec accusé de réception, espérant une réponse écrite favorable de votre part ». Ce courrier est, lui aussi, resté sans réponse.
« Je ne demande pas la lune ! »
Aujourd’hui, Zahra ne sait plus à quel saint se vouer. « Personne ne veut prendre ses responsabilités. Pourquoi ils ne répondent pas ? Ils sont censés être là pour nous rendre service non ? Ils sont payés pour ça. C’est aberrant. Il faut que ça bouge.», déplore-t-elle. « La loi est là oui, mais on aimerait bien en profiter. Je ne demande pas la lune Je veux cette nationalité pour mes enfants », assure-t-elle. Décidée à faire valoir son droit, Zahra projette de fonder une association, dans le but de soutenir les mamans qui se trouvent dans la même situation. « Je ne vois pas d’autre issue », regrette-elle.
Le consul de Lyon prêt à aider Zahra
Pour en savoir plus sur le dossier de Zahra Alami, nous avons pris contact, vendredi après-midi, avec le consul du Maroc à Lyon Saâd Bendourou. Ce dernier, se montrant très coopératif, nous a assuré qu’il n’était pas au courant de l’affaire. « Je n’ai pas de dossier là entre les mains, mais je ne vois pas pourquoi elle aurait eu des problèmes pour obtenir la nationalité. Nous ne refusons ce droit à personne. Peut être qu’il lui manquait une pièce ou autre », nous a-t-il déclaré. Le consul nous a par ailleurs demandé de la mettre en contact avec son département, dans l’espoir que Zahra puisse enfin transmettre la nationalité de ses parents à ses enfants.
22/9/2012, Ghita Ismaili
Source : Yabiladi

A l'université d'été du Front national à La Baule, Jean-Marie Le Pen est monté à la tribune pour tenir un discours radical sur l'immigration. Il a évoqué des "torrents migratoires" appelant les Français "à s'opposer pour survivre".
"Torrents migratoires", "marée", "immigration invasion", propos sur les races: Jean-Marie Le Pen a tenu un discours radical samedi sur le thème fétiche du FN, sous les yeux de sa fille Marine, à l'université d'été du Front national à La Baule.
Pour évoquer ce "sujet principal de l'avenir français", l'ancien leader du parti, 84 ans, a commencé par filer la métaphore maritime, prenant l'image d'une "marée" qui "monte" et lançant un avertissement: "Le temps nous est compté".
Evoquant des "torrents migratoires", il a estimé qu'"au sud de la méditerranée, à nos portes, 200 millions de musulmans sont volens nolens (qu'on le veuille ou non, ndlr) une menace sérieuse".
Discourant assis, il a aussi parlé de "violences sauvages dont sont capables les émeutiers musulmans", référence aux troubles suscités par le film islamophobe "Innocence of muslims". Des violences qui feraient selon lui peser "une menace sur nos libertés et notre sécurité et établissent une véritable censure comparable à celle de la loi Gayssot au bénéfice des minorités immigrées". La loi Gayssot réprime la contestation des crimes contre l'humanité.
Le Pen cite De Gaulle
"L'immigration-invasion (...) altère la substance même de l'identité de notre peuple, que de Gaulle définissait comme, je le cite: 'avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne'", a ajouté Jean-Marie Le Pen, reprenant-là une phrase de Charles de Gaulle, citée par Alain Peyrefitte dans son ouvrage "C'était de Gaulle" (tome 1), et datée selon l'écrivain du 5 mars 1959.
Evoquant les migrants entrant en Europe du sud, Jean-Marie Le Pen a ensuite ajouté que "la plupart" d'entre eux "sont de race, de religion, de moeurs souvent très différents de ceux des Français de souche". Moquant les Roms, il a suscité rires et applaudissements nourris en leur attribuant cette phrase: "Nous, nous sommes comme les oiseaux, nous volons naturellement".
"La vraie question qui se pose aujourd'hui au peuple français est celle de sa liberté et même, à moyen terme, de son existence", a-t-il lancé, exhortant les Français à "s'opposer pour survivre". "Les services des maladies tropicales autrefois destinés aux métropolitains de retour des colonies soignent désormais les nouveaux colonisateurs", a-t-il ajouté.
Parmi ses propositions, supprimer le droit du sol, "une disposition qui fait qu'une chèvre née dans une écurie serait un cheval", a-t-il dit, comparant ainsi les nationalités à des races d'animaux. Il a aussi appelé à "scinder les caisses d'assurance sociale entre assurés de nationalité française et les autres".
A l'issue de ce discours, longuement applaudi par une standing ovation et clôturé par une marseillaise, Marine Le Pen a indiqué qu'elle ne pourrait "jamais prononcer (un tel discours, ndlr) dans les mêmes termes, car", a-t-elle dit, "ce sont les siens et que j'ai les miens et qu'encore une fois nous n'avons pas le même âge".
22/9/2012
Source : TF1

Le journal belge néerlandophone De Morgen n'utilisera dorénavant plus le terme "allochtone" pour désigner les personnes d'origine étrangère, qu'il juge discriminant, a-t-il indiqué jeudi.

Apparu en 1971 aux Pays-Bas dans un rapport officiel, le mot "allochtone" est forgé sur le modèle d'"autochtone", en substituant le préfixe "allo-" (autre) à "auto-" (de soi-même).

Adopté d'abord en Flandre, la région néerlandophone du nord de la Belgique, puis par les francophones de Belgique, il désigne les personnes d'origine étrangère, qu'elles aient ou non la nationalité belge. En revanche, le mot n'existe pas en français standard ou en anglais.

De Morgen consacre jeudi l'intégralité de sa une à expliquer pourquoi ses photographes et journalistes n'utiliseront plus ce terme, qui "stigmatise sans nuance tout un groupe de personnes".

"C'est dans les faits un mot codé pour remplacer d'autres qualificatifs: musulman, peu éduqué, pauvre, arabe, nord-africain ou non-européen", relève le rédacteur en chef du journal de centre gauche, Wouter Verschelden.

"Alors qu'il désigne en principe ceux qui ne sont +pas d'ici+, nous ne l'utilisons jamais pour un Français, un Néerlandais ou un Allemand", ajoute-t-il, alors que la question de l'inclusion des personnes d'origine étrangère dans la société est l'un des principaux thèmes de la campagne pour les élections municipales du 14 octobre en Belgique.

Le chef du gouvernement belge Elio Di Rupo a salué sur Twitter une "belle et courageuse initiative du Morgen". "Personne n'écrit jamais que je suis un Premier ministre +allochtone+", ajoute M. Di Rupo, lui-même né en Belgique de parents italiens il y a 61 ans.

20 sept 2012

Source : AFP

Un «Forum des Associations des Luttes Démocratiques de l'Immigration (FALDI) » a été créé à Paris pour faire valoir, notamment lors du Forum social mondial prévu en 2013 à Tunis, le droit à une vie digne à toute personne migrante, a-t-on appris jeudi auprès d'un initiateur du mouvement.

Constitué d'associations issues de l'immigration et leurs soutiens, le FALDI a pour mission de porter collectivement les revendications «démocratiques» et «légitimes» de l'immigration, notamment, en matière de lutte contre les formes de discriminations, de racisme et de xénophobie, en France et ailleurs, et pour l'application des droits des migrants et de leurs familles.

Selon le secrétaire général de l'Association de défense des droits de l'homme au Maroc (Ashom), une des fondatrices du Faldi, la question de l'immigration et la migration doit être analysée sous tous les aspects (économiques, socioculturels, et politiques) et « non pas seulement sous l'angle des politiques sécuritaires».

Pour lui, les drames humains que subissent les migrants à travers le monde, «ne peuvent nous laisser indifférents».

Comme première étape, le nouveau collectif s'est fixé comme objectif de veiller à la mobilisation et à la sensibilisation des acteurs associatifs et institutionnels en Europe. Selon ses protagonistes, Il travaillera également en étroite collaboration avec les acteurs associatifs de l'immigration des autres régions du monde, Proche et Moyen Orient, Asie, Amérique pour une « forte implication » dans la préparation, la participation et la réussite du Forum Social Mondial qui se tiendra à Tunis en 2013.

D'ores et déjà, les associations membres du FALDI affirment se mobiliser pour participer «activement» à une rencontre qui va se dérouler à Oujda (Maroc), les 5, 6 et 7 octobre 2012, en vue de sensibiliser l'opinion publique sur la situation des migrants subsahariens qui, faute de pouvoir traverser la Méditerranée, ont été contraints de s'installer dans les pays du Maghreb.

La rencontre de Oujda, organisée par la dynamique du Forum Social Maghrébin, est considérée comme une étape pour réussir le FSM Tunis 2013.

20 sept 2012

Source : APS

Le nombre de chômeurs étrangers en Catalogne (nord-est de l'Espagne) a triplé depuis le début de la crise économique en 2007, passant de 81.726 à 261.079 à la fin de 2011, selon un rapport de la centrale syndicale Commissions Ouvrières (CCOO).

Le rapport, présenté jeudi à Barcelone, montre que les étrangers demeurent les plus touchés par le chômage par rapport aux personnes titulaires de la nationalité espagnole dans cette région autonome.

A la fin de 2007, 5,5 pc des actifs catalans étaient sans emploi contre 11,6 pc chez les immigrés, selon les conclusions de cette étude.

L'écart s'est creusé entre les deux parties au fil des ans. A la fin de 2011, le taux de chômage s'est établi à 16,7 pc pour les Catalans contre 37,5 pc chez les travailleurs étrangers.

Le rapport fait également ressortir que les étrangers demeurent très fortement concentrés dans certaines activités tertiaires, tel le commerce, l'hôtellerie-restauration, la construction et le commerce.

L'emploi temporaire et la précarité de l'emploi auxquels sont exposés les travailleurs immigrés se sont aggravés avec la crise, indique la même source.

La Catalogne subit de plein fouet les effets de la crise économique qui s'est répercutée sur le marché de travail. Selon les dernières statistiques officielles, plus de 22 pc de la main d'Âœuvre active de cette région est au chômage.

Selon des données de l'Institut catalan de statistiques (Idescat), 1.185.852 immigrés ont été inscrits auprès des municipalités catalanes au début de janvier 2011, soit 15,7 du nombre total des habitants de la région (7,5 millions). Avec près de 230.000 personnes, les Marocains constituent la plus forte communauté étrangère de Catalogne.

20 sept 2012

Source : MAP

La ville de New York a annoncé jeudi l'élargissement aux parents d'élèves de ses écoles publiques d'un programme d'aide aux immigrants qui veulent obtenir la nationalité américaine.

L'initiative "Citoyenneté de New York" ("NYCitizenship") avait été lancée par le maire Michael Bloomberg en octobre 2011 pour aider les employés de la ville et leurs familles à obtenir la nationalité américaine.

"Citoyenneté de New York dans les écoles" s'adressera en outre aux parents des élèves des écoles publiques qui sont résidents légaux mais veulent devenir citoyens américains, avec des aides juridiques et financières.

Selon la ville, quelque 30.000 parents d'enfants scolarisés à New York pourraient prétendre à la nationalité américaine mais sont freinés dans leurs démarches par un manque de conseils notamment juridiques et un coût élevé.

La municipalité accordera ainsi des micro-crédits à ceux qui ne peuvent pas payer les 680 dollars demandés pour ces démarches.

"Nous avons 1,1 million d'élèves et leurs familles qui viennent de tous les pays de la terre, qui parlent 180 langues différentes et contribuent au système éducatif le plus varié du pays, pour ne pas dire du monde", a fait valoir le responsable des écoles publiques de New York, Dennis Walcott.

"Notre administration veut s'assurer que tous les immigrants qui souhaitent devenir citoyens américains puissent en avoir la possibilité", a souligné de son côté le maire Michael Bloomberg, énergique défenseur d'une réforme en matière migratoire et qui avait qualifié de "suicide national" la politique fédérale actuelle, très restrictive.

20 sept 2012

Source : AFP

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