Des figurants utilisés dans une cérémonie pour la citoyenneté canadienne (presse) Haut du formulaire
Six fonctionnaires fédéraux se sont fait passer pour des "Néo-Canadiens" lors d'une cérémonie spéciale de réaffirmation de la citoyenneté canadienne, organisée dans les studios de la chaîne de télévision Sun News, à Toronto, rapportent des médias locaux.
Comme seules trois des 10 personnes dont la présence avait été confirmée par le ministère canadien de l'Immigration se sont véritablement présentées, en octobre dernier, aux studios de Sun News, des fonctionnaires "figurants" ont joué les immigrants nouvellement reçus, explique-t-on.
"Mais avant de choisir cette option très controversée, le ministère (de l'Immigration) avait téléphoné à des centaines de "vrais" nouveaux citoyens pour tenter de les convaincre de prendre part à la cérémonie", selon le journal La Presse. "Mais l'événement ayant été préparé à la hâte, seulement trois Néo-Canadiens se sont présentés. Ainsi, pour que la cérémonie ait des allures plus sérieuses, on a demandé à six fonctionnaires de jouer les nouveaux citoyens. Ils ont même été interrogés par les animateurs de Sun News à titre de Néo-Canadiens, notamment pour raconter comment ils s'étaient sentis en interprétant l'hymne national", écrit la publication.
Le Nouveau Parti démocratique (gauche) n'a pas tardé à s'emparer de l'affaire et à déposer une plainte devant le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada, selon la même source.
08/02/2012
Source : MAP
Le Conseil des Oulémas pour la communauté marocaine en Europe constitue désormais, grâce aux actions menées depuis sa création, un support en matière d'encadrement et d'orientation de la communauté marocaine à l'étranger, ce qui lui ouvre la voie pour renforcer sa référence religieuse au niveau européen, a affirmé le président du conseil, Taher Tijkani.
M. Tijkani, qui intervenait lors de la 5ème session ordinaire du conseil, mardi à Rabat, a appelé à déployer davantage d'efforts en particulier dans l'encadrement des jeunes marocains en Europe pour les prémunir contre l'extrémisme et la déviation, ajoutant que la crise de l'identité religieuse et culturelle que vivent ces jeunes nécessite la qualification des interlocuteurs de cette catégorie notamment les oulémas, les prêcheurs, les enseignants et les acteurs associatifs.
Le Conseil est en mesure d'atteindre cet objectif et de créer un lien entre ces jeunes et leur culture, leur religion et leur identité nationale, a-t-il dit, ajoutant que la communication avec cette catégorie implique l'élaboration d'un discours adapté et être à leur écoute pour gagner leur confiance et les aider à suivre le chemin du juste milieu, de l'ouverture et du dialogue.
De son cô té, le secrétaire général du Conseil supérieur des oulémas, Mohamed Yessef, a rappelé que la tenue de cette session coïncide avec la célébration de Aid Al-Mawlid Annabaoui, ajoutant que les Marocains ont été depuis toujours les premiers à préserver les coutumes liées à la célébration de cet anniversaire.
M. Yessef a indiqué, par ailleurs, que le chantier de développement que connait le Maroc sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI touche deux aspects : celui du développement traduit par les différents projets ouverts dans les différents domaines et celui se rapportant à la sécurité spirituelle des Marocains.
C'est dans ce cadre qu'intervient la création du conseil des Oulémas pour la communauté marocaine en Europe, dont le but est d'assurer la sécurité spirituelle des Marocains d'Europe, de défendre les constantes de la Nation et de promouvoir le modèle marocain réputé pour sa modération et son ouverture sur l'autre.
Au menu de la 5ème session ordinaire du conseil, l'approbation du programme d'actions du conseil au cours de 2012 et l'examen des moyens de promouvoir le rô le de cette institution en Europe.
Le Conseil envisage ainsi l'organisation d'une série de rencontres scientifiques dans plusieurs pays européens, notamment en Belgique et en France, outre des sessions de formation sur les jeunes en Europe sous le thème "la jeunesse musulmane en Europe et la culture de la mondialisation". Il prévoit également des concours de psalmodie du Saint Coran et des rencontres de communication au niveau européen en faveur des oulémas, des présidents des associations, des cadres marocains, des femmes et des instances scientifiques, religieuses, politiques et sociales.
Le Conseil des Oulémas pour la communauté marocaine d'Europe, créé en octobre 2008, Âœuvre en faveur d'un dialogue entre toutes les religions et les croyances et de l'ouverture sur les différentes cultures de la société européenne, avec pour objectif fondamental la réalisation de la sécurité spirituelle des musulmans, outre la prémunition des jeunes contre l'extrémisme et la déviation.
Le Conseil se donne également pour objectif d'appuyer les jeunes à appréhender et assimiler les objectifs et les finalités réelles de l'Islam, en adéquation avec le concept de la citoyenneté et de renforcer la prise de conscience des musulmans établis en Europe quant aux valeurs de tolérance, de modération, de solidarité, de paix et d'amitié, prô nées par l'Islam.
07/02/2012
Source : MAP
Depuis trente ans, la santé des immigrés se dégrade. C’est un constat partagé à la fois par de nombreux chercheurs qui étudient les évolutions de l’immigration étrangère depuis les années 70 (1). C’est aussi celui des responsables associatifs mobilisés au quotidien auprès des plus pauvres, qui observent les difficultés croissantes d’accès aux soins des étrangers qui ont moins recours aux médecins généralistes et encore moins aux spécialistes; sans parler des barrières linguistiques, administratives et financières qui jalonnent leur parcours médical.
On apprend ainsi que 35% des immigrés étrangers et 20% des personnes naturalisées ne bénéficieraient pas de complémentaire santé, contre 7% des Français. Par ailleurs, un tiers des bénéficiaires de l’Aide Médicale d’Etat (AME) (2), dispositif de protection sociale spécifique aux personnes en situation irrégulière (entre 150.000 et 300.000 suivant les estimations (3)), déclare avoir été confronté à un refus de soin de la part de professionnels de santé.
Présentés par certains responsables politiques comme des «assistés profitant du système», ils se retrouvent, notamment pour des raisons électorales, stigmatisés et pointés du doigt, dans un contexte sécuritaire qui accroît leur exclusion, en contradiction, jusqu’à l’absurde, avec la mise en œuvre rationnelle des politiques de santé publique (4).
Autrement dit, comme un miroir de notre société, si la dégradation de l’accès aux soins concerne tout le monde, elle frappe particulièrement les plus pauvres, les plus exclus et marginalisés, dont «l’étranger».
Situation absurde
Devant cet état de fait, le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE) (5) proposait en juillet 2011 la levée des conditions d’accès à l’AME, soumise depuis l’an dernier à un droit d’entrée fixé à 30 euros par le gouvernement de Nicolas Sarkozy sous couvert notamment de lutte contre les fraudes; autant dire une nouvelle barrière quasi infranchissable pour les plus pauvres. De façon pragmatique, il proposait logiquement de simplifier les démarches des patients en fusionnant l’AME avec la couverture médicale universelle (CMU), ouverte aux personnes résidant en France de manière stable et régulière. Des mesures soutenues par Médecins du Monde. Seront-elles mises soutenues par les candidats à la prochaine élection présidentielle ? Rien n’est moins sûr.
Nul besoin de long discours pour comprendre l’absurdité de la situation, comme le rappelle le Docteur Jean Nau, responsable bénévole du Centre d’Accueil, de Soins et d’Orientation (CASO) de Médecins du Monde à Paris (Parmentier) qui décrit les obstacles quotidiens que doivent franchir ses patients au risque de renoncer à se faire soigner.
«Désiré, malien de 28 ans, vit en France depuis 2 ans. Plutôt mal d’ailleurs: pas de logement stable, quelques petits boulots de temps en temps. Comme lui, de plus en plus de patients s’adressent au CASO de Médecins du Monde de Paris: migrants, demandeurs d’asile, mais aussi assurés en situation de précarité ne pouvant assumer le «reste à charge» d’une consultation ou des médicaments à acheter. Pour se soigner, il devrait pouvoir bénéficier de l’Aide Médicale d’Etat (AME). L’AME permet depuis 1999 aux étrangers démunis résidant en France depuis plus de 3 mois de bénéficier d’une couverture maladie. C’est un droit fondamental pour mon malade, mais c’est aussi une avancée en santé publique: des maladies soignées à temps évitent la diffusion des maladies transmissibles et le recours à des soins hospitaliers beaucoup plus coûteux.
Il y a le droit … et les réalités. Les domiciliations (en l’absence d’adresse personnelle) sont de plus en plus difficiles à obtenir ; pour prouver ses 3 mois de présence, le justificatif accepté est variable selon les Caisses Maladie et d’un mois à l’autre; les centres d’accueil pour le dépôt des dossiers se raréfient (deux seulement pour tout Paris où se concentrent plus de la moitié des demandes, soit 65.000 demandes d’AME par an).
Si son dossier n’est pas rejeté, et s’il a 30 euros ce jour-là, Désiré ira chercher sa carte d’AME dans 3 mois, au mieux … ou dans 6 mois.
AME ou CMU, ce n’est pas une garantie pour accéder aux soins. En Ile-de-France, et à Paris en particulier, les médecins généralistes sont rares dans certains quartiers, particulièrement là où la précarité est la plus grande. De plus, les dépassements d’honoraires, surtout chez les médecins spécialistes, sont fréquents. Autant d’obstacles à l’accès effectif aux soins. Il ne faut donc pas s’étonner qu’un nombre de plus en plus grand de personnes en situation précaire renoncent à des soins pourtant indispensables ».
Dans le contexte actuel de crise, il est difficile de penser que la santé des immigrés s’améliore prochainement. L’Observatoire du Droit à la Santé des Etrangers (ODSE) vient de publier un communiqué de presse (6) dénonçant cette fois-ci la Caisse Primaire d’Assurance Maladie de Paris qui «sacrifie les sans-papiers». Sous couvert de réduction des coûts et de rationalisation des dossiers d’ouverture de droits à l’AME, la CPAM interdit depuis 2 mois les dépôts des demandes dans les centres de sécurité sociale de quartier, en les concentrant dans deux centres uniquement, désormais interdits au reste de la population, et transformés en agences spécialisées pour sans-papiers… Deux mois après la mise en place de ce dispositif, l’ODSE dénonce la stigmatisation que cela induit sur les étrangers, la paralysie du dispositif (files d’attente interminables dès le milieu de la nuit, accueil sous tension, traitement anarchique des dossiers, absurdité du système…) mais aussi la délégation de fait de la gestion de l’AME aux associations.
L’alerte est sérieuse alors que les besoins des plus pauvres augmentent et que de nombreuses associations se retrouvent en difficultés (afflux des demandes, réduction des financements, démission de l’Etat…etc.).
7/2/2012, Olivier Bernard et Pierre Salignon, avec Docteur Jean Nau
Source : Libération
Face à la classe politique au pouvoir la Fédération des employeurs et industriels néerlandais (VNO-NCW) plaide pour une ouverture contrôlée des frontières, et non pour l'arrêt de toute immigration.
Les patrons néerlandais vont à contre-courant de la tendance dominante au sein de la classe politique. Alors que le populiste de droite Geert Wilders plaide pour l'arrêt de toute immigration, les employeurs vantent les mérites de la main d'oeuvre étrangère. Les Pays-Bas, dirigés depuis 2010 par une coalition de droite soutenue au Parlement par le Parti de la liberté (PVV) de Geert Wilders, se sont brouillés avec la Roumanie et la Bulgarie, deux pays dont ils bloquent l'entrée dans la zone Schengen. Ils sont par ailleurs confrontés à divers problèmes sociaux, de logement notamment, en raison de l'afflux de travailleurs polonais depuis l'ouverture des frontières, en 2007, aux ressortissants d'Europe de l'Est. De 43.000 en janvier 2007, le nombre de travailleurs d'Europe de l'Est est passé à 200.000 en décembre 2011 - à 80 % des travailleurs saisonniers ou intérimaires polonais. Dans la filière volaille, 30% d'une main d'oeuvre totale de 7.500 employés est composée de précaires, majoritairement polonais. Les syndicats néerlandais demandent leur intégration dans les entreprises.
4 euros de l'heure
Les patrons estiment qu'il ne faut pas s'arrêter à quelques exemples négatifs d'exploitation éhontée de cette main d'oeuvre, montés en épingle par les médias. En 2009, une affaire d'esclavage moderne dans une ferme du Brabant avait fait scandale. Cinquante ouvriers agricoles étrangers avaient été "libérés" par les services sociaux d'un dortoir insalubre où ils étaient enfermés. Ces travailleurs étaient payés 4 euros de l'heure pour cueillir des asperges, au lieu du minimum syndical de 9 euros.
Pragmatique, le ministère des Affaires sociales et du Travail a lancé une version de son site Internet en polonais, pour mieux informer les travailleurs de ce pays sur leurs droits. Il a par ailleurs formé le 1er décembre 2011 une équipe spéciale, pour traquer les agences d'intérim qui fraudent - à la sécurité sociale, aux impôts ou qui ne respectent pas le droit du travail néerlandais. Chaque année, une cinquantaine d'agences sont épinglées par l'inspection du travail.
Malgré tout, la Fédération des employeurs et industriels néerlandais (VNO-NCW) estime qu'il faut avoir une vision "plus globale des effets positifs" de l'apport de cette main d'oeuvre étrangère. Aux Pays-Bas, la population vieillit, et des pénuries d'effectifs se font déjà ressentir dans la santé, l'éducation et la métallurgie notamment. Seul problème: l'opinion perçoit les travailleurs venus de l'Est comme une concurrence déloyale, dans la mesure où ils acceptent des salaires moins élevés et des conditions de travail plus dures.
07/02/2012, Sabine Cessou
Source : Tribune.fr
Khadija Haila Ben Driss est la première musulmane et marocaine a devenir conseillère du Parti Populaire espagnol, rapporte le quotidien électronique espagnol Minuto Digital.
La future conseillère du PP à Manises, où elle est connue et appréciée du maire de la ville, Francisco Izquierdo, œuvrera pour la diversité culturelle et religieuse, indique Saïd Ratbi, président du Conseil Islamique de la ville.
Khadija Haila, 44 ans, a vécu plus de 20 ans à Manises, où elle est arrivée à l’âge de 22 ans. Elle a obtenu la nationalité espagnole en 1996.
7/2/2012
Source : Bladi.net
"Chibanis (vieux, en langue arabe) d'ici" rassemble des portraits en noir et blanc de vieux immigrés maghrébins, réalisés par la photographe Leila Bousnina.
D'où vient ce travail ?
L’année 2000, à partir de la ville de Marseille, terre d’immigration par excellence, j’entamais un travail photographique sur la mémoire de l’immigration maghrébine de France. Pour cela je décidais de réaliser des portraits photographiques de retraités maghrébins et de recueillir des entretiens et des témoignages liés au parcours migratoire de ces hommes : depuis leur arrivée en France jusqu’à l’âge de la retraite. J’ai commencé ce travail, en les rencontrant au centre ville de Marseille, dans un quartier phare de l’immigration maghrébine nommé « Belsunce » qui est situé entre la Gare ferroviaire de « Saint Charles » et la gare maritime de la Joliette.
poursuis ce travail de mémoire à Lille, au foyer de Fives.
A travers mon outil artistique, je voulais témoigner et révéler le lien indissociable d’un lieu avec les hommes, où s’inscrit leur histoire humaine, et permettre au temps d’imprégner leur mémoire et construire leur légende dans notre société actuelle.
Que représente pour vous le thème de l'immigration ?
Le thème de l’immigration est avant tout pour moi, un thème universel qui constitue toute l’histoire de l’humanité sur cette terre : un mouvement aussi naturel que vital pour l’évolution et la survie de notre civilisation. Et si je devais en donner une image toute simple : toute « démarche » commence par un pas en avant !
l’apport de l’immigration dans la société française ?
Son apport est aussi immense que divers et varié. Malheureusement pas assez reconnu ni valorisé, surtout pour son profit en tant qu’unificateur de lien sociaux. Je simplifie : si l’économique va bien alors on ne verra que les vertus de notre immigration et si les temps sont durs et bien nous en verrons que les difformités.
Exposition "Chibanis d'Ici" au Cabaret Sauvage les mercredis, jeudis, vendredis et samedi, dans le cadre du spectacle Barbès Café.
7/2/2012
Source : Médiapart
Le premier cimetière musulman municipal de France a été inauguré lundi à Strasbourg, un événement applaudi par la communauté musulmane hexagonale, à l'heure où une part croissante d'entre elle souhaiterait être inhumée en France.
Cette inauguration est un événement "historique pour la communauté musulmane d'Alsace et celle de tout l'Hexagone", s'est réjoui le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Mohammed Moussaoui lors d'une cérémonie qui a réuni une cinquantaine de personnes malgré le froid glacial.
"Certaines municipalités n'ont hélas pas encore complètement intégré le fait que de plus en plus de musulmans souhaitent être inhumés en France" alors que "cette tendance est un signe fort d'appartenance à une communauté de destin", a-t-il dit.
Aménagé sur un terrain de plus d'un hectare dans le sud de la ville, le cimetière pourra accueillir près d'un millier de sépultures, avec une extension déjà prévue si nécessaire. Le caractère confessionnel du lieu ne saute pas aux yeux, abstraction faite d'une grande inscription sur le mur d'enceinte: "cimetière public musulman".
Mais l'orientation des sépultures vers la Mecque, les salles équipées pour les ablutions dans un petit bâtiment à l'entrée, et un espace couvert prévu pour les prières permettront aux familles qui le souhaitent de respecter les rites musulmans.
L'ouverture d'un tel cimetière à Strasbourg a été rendue possible par le droit local: la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l'Etat ne s'applique pas en Alsace-Moselle, et les pouvoirs publics peuvent intervenir dans l'organisation et le financement des cultes.
Le seul cimetière musulman connu en métropole a longtemps été celui Bobigny, ouvert dans les années 1930. Mais, créé sous statut privé, il a récemment changé de statut en devenant formellement le carré musulman du cimetière communal.
L'ouverture du cimetière de Strasbourg, qui permettra de pallier la saturation des carrés musulmans de la ville, a surtout une "valeur symbolique", a souligné le maire PS Roland Ries.
"Si l'on veut qu'une communauté religieuse se sente pleinement chez elle dans une ville, il faut lui faciliter la construction de cultes et l'enterrement de ses croyants. C'est la base même de l'intégration", a-t-il déclaré à l'AFP.
Plus haut représentant de l'Etat à la cérémonie, le sous-préfet David Trouchaud s'est aussi félicité de la création du cimetière. "Ce lieu permettra plus facilement aux musulmans ayant vécu en Alsace d'être inhumés sur place. Cela correspond à une tendance lourde en rapport avec la place du culte musulman dans la société française", a-t-il dit.
"En Alsace comme ailleurs, les musulmans pratiquants sont confrontés à la saturation de carrés confessionnels dans les cimetières municipaux, et sont de plus en plus contraints de faire inhumer leurs proches dans leur pays d'origine alors même qu'ils auraient souhaité les garder auprès d'eux", a-t-il expliqué.
M. Moussaoui a toutefois souligné qu'une circulaire du ministère de l'Intérieur datant de 2008 avait "apporté une réponse satisfaisante au souhait des musulmans de pouvoir inhumer leurs morts dans le respect de leur rite" en permettant la multiplication des carrés musulmans: de 70 à fin 2008, ils sont passés à plus de 200 aujourd'hui.
Etaient présents à la cérémonie les représentants des cultes catholique, protestant et israélite, ainsi que des membres de l'opposition municipale: l'ancienne maire Fabienne Keller et Robert Grossmann (UMP). La création du cimetière a été voté "à l'unanimité" du conseil municipal, a rappelé M. Ries.
6/2/2012
Source : Libération/AFP
Le président français Nicolas Sarkozy a défendu lundi son ministère de l'Intérieur, accusé de xénophobie par l'opposition après avoir déclaré que "toutes les civilisations ne se valent pas".
"Nous sommes dans une de ces polémiques ridicules dont le seul milieu politique sait en donner l'illustration", déclare le chef de l'Etat français dans un entretien enregistré lundi après-midi et diffusé dans la soirée sur les chaînes France 2 et ZDF.
"Le ministre de l'Intérieur a dit qu'une civilisation, un régime, une société qui n'accordaient pas la même place et les mêmes droits à des hommes et à des femmes, ça n'avait pas la même valeur", poursuit M. Sarkozy, ajoutant: "c'est du bon sens".
Lors d'un colloque samedi devant des étudiants de droite, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a jugé que "toutes les civilisations ne se valent pas" et a appelé à "protéger notre civilisation".
"Contrairement à ce que dit l'idéologie relativiste de gauche, pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas", a déclaré le ministre également chargé de l'Immigration.
"Celles qui défendent l'humanité nous paraissent plus avancées que celles qui la nient", a-t-il argumenté. "Celles qui défendent la liberté, l'égalité et la fraternité, nous paraissent supérieures à celles qui acceptent la tyrannie, la minorité des femmes, la haine sociale ou ethnique".
"En tout état de cause, nous devons protéger notre civilisation", a conclu M. Guéant.
Les propos du ministre de l'Intérieur ont suscité un torrent de critiques de l'opposition. Le candidat socialiste à la présidentielle François Hollande a jugé que M. Guéant "ferait mieux de s'occuper de la société plutô t que de faire des phrases sur la civilisation".
Des membres de la majorité présidentielle, dont le chef de la diplomatie Alain Juppé, ont soutenu M. Guéant tout en admettant que le mot "civilisation" n'était pas le plus heureux.
Ce mot fait souvent référence au "Choc des civilisations", l'essai politique de l'Américain Samuel Huntington qui donne une part prépondérante aux clivages culturelles et religieux dans le monde. L'ouvrage fait, pour certains, le lit de la confrontation entre l'Occident et le monde arabo-musulman.
Ces derniers mois, Claude Guéant avait déjà suscité la controverse, déclarant notamment en avril que l'augmentation du nombre de fidèles musulmans posait "problème", ou en désignant Roms ou Comoriens comme principaux acteurs de la délinquance à Paris et à Marseille.
06/02/2012
Source : AFPF
L e Conseil marocain des oulémas pour l'Europe tiendra sa cinquième session ordinaire, mardi au siège du Conseil supérieur des oulémas à Rabat, indique un communiqué de ce dernier…Suite
Interview de Younès Ajarrai, membre du CCME et président du groupe culture, éducation et identités…Suite
Si la sortie n'était pas préméditée, elle a produit son effet : cliver le débat sur les sujets régaliens à quatre-vingt jours de l'élection présidentielle. La déclaration de Claude Guéant, qui a expliqué samedi devant le congrès de l'organisation universitaire UNI que "toutes les civilisations ne se valent pas", a fait le buzz du week-end. Le ministre de l'intérieur a fait diffuser le texte de son propos, et assumé. "Je ne regrette pas", a dit M. Guéant, dimanche, sur RTL. Le ministre des affaires étrangères, Alain Juppé, a jugé "inadéquate" l'utilisation du terme civilisation.
Pourtant, l'offensive n'est qu'un début. Patrick Buisson, le politologue conseiller de M. Sarkozy, est perplexe sur la campagne de Marine Le Pen, qui a abandonné les fondamentaux de son parti pour se concentrer sur les thèmes économiques et sociaux. Et, pour le mois de février, une offensive sur l'immigration, l'insécurité et la justice s'annonce dans le camp du président-candidat de l'UMP. Selon un ministre, celui-ci a constaté que les débats économiques tournaient à la querelle technicienne et que nul n'en sortait vainqueur, comme en ont attesté les débats télévisés entre François Hollande et Alain Juppé, Martine Aubry et François Fillon, voire l'émission de Nicolas Sarkozy sur la TVA sociale.
La droite prévoit donc d'aller attaquer la gauche sur les valeurs, avec un déplacement du président mardi 7 février sur la politique familiale. Elle va dénoncer la régularisation des clandestins et le droit de vote des étrangers, mettre l'accent sur la délinquance des mineurs. "Il faut mettre la gauche sur la défensive", commente un ministre.
La gauche réagit vivement. Le socialiste Harlem Désir a traité M. Guéant de "rabatteur de voix du FN". Cécile Duflot, secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts, a qualifié d'"abject" un "retour en arrière de trois siècles", tandis que Jean-Luc Mélenchon a fustigé une "xénophobie d'Etat".
Marine Le Pen, elle aussi, s'est attaquée au ministre : "Taisez-vous M. Guéant ! Avec vos enfumages perpétuels, vous avez fait la même chose que la gauche, avec une main molle en toutes circonstances." Le propos de M. Guéant rappelle celui du candidat Sarkozy qui avait prôné en 2007 la création d'un ministère de l'immigration et de l'identité nationale. L'affaire avait ramené le débat à un affrontement droite-gauche et dégonflé les intentions de vote en faveur de M. Bayrou, qui menaçait de se qualifier pour le second tour.
PROPOS VALIDÉS
M. Guéant a maintenu ses propos, signe qu'ils sont validés ex-post au moins par M. Sarkozy. L'ex-secrétaire général de l'Elysée, qui est chargé par le président d'incarner son aile la plus droitière, a dû faire marche arrière à deux reprises ces derniers mois : il s'est excusé pour avoir accusé l'immigration comorienne d'être à l'origine de violences à Marseille et a dû amender la circulaire restreignant le droit de travailler des étudiants étrangers.
La polémique survient alors que la droite imagine désormais sérieusement que Marine Le Pen n'ait pas ses 500 parrainages pour se présenter à l'élection présidentielle. Officiellement, une partie de l'UMP accuse la candidate du FN de bluffer, à l'instar de François Baroin, mais ce n'est pas ce qui remonte du terrain.
"Si le FN n'en est réellement qu'à 340 promesses, monter de 200 de plus, c'est beaucoup", estime Brice Hortefeux. "Il est ennuyeux qu'elle ne les ait pas. La barre des 500 signatures a été édictée pour écarter les candidatures fantaisistes, pas pour éliminer des courants d'opinion. Le FN est un courant d'opinion", estime le vice-président de l'UMP.
Reste à définir la stratégie de la droite dans ce contexte, alors que l'UMP se dit persuadée que l'électorat frontiste fera payer au pouvoir en place l'incapacité qu'aurait sa championne à se présenter. Une idée serait de donner des gages à l'électorat d'extrême droite. Un visiteur du soir de Nicolas Sarkozy n'en veut pas. "Si Marine Le Pen n'est pas candidate, Bayrou va se retrouver en position d'arbitre. Après avoir dit que le programme PS n'était pas raisonnable, il ne faut pas lui donner la possibilité de dire qu'il ne partage pas les valeurs de Nicolas Sarkozy", explique ce conseiller. Ce n'est pourtant pas la stratégie qui se profile
6/2/2012
Source : Le Monde
Gardiens, ouvriers dans le BTP, épiciers... Des milliers d'immigrés maliens, dont de nombreux sans-papiers, vivent au Gabon, pays pétrolier manquant de main d'oeuvre non-qualifiée, et attendent avec impatience le quart de finale de la CAN Gabon-Mali de dimanche.
50.000 ? 100.000 ? "Il n'y a aucune estimation officielle", disent les autorités. Une large partie des Maliens du Gabon sont arrivés et vivent de manière clandestine au sein d'une population de 1,5 million d'habitants où se mélangent des centaines de milliers d'immigrés de pays avoisinants (Cameroun, Congo, Nigeria).
Cédric Kanté, capitaine du Mali, est conscient de la vie difficile de la diaspora: "La vie de Malien en Europe n'est sans doute pas plus facile qu'ici. Les immigrés sub-sahariens que ce soit en Europe, en Libye, au Gabon, c'est assez dur. On sait qu'ils nous suivent malgré leurs difficultés, donc si on peut leur donner ne serait-ce qu'un dixième de qu'ils nous apportent, ça ne fera pas de mal".
"Au Mali, il n'y pas de travail", affirme Coulibaly, gardien de nuit au centre de Libreville. Il gagne 150.000 F CFA (230 euros), ce qui est considéré comme un bon salaire. Sans papiers, il a longtemps travaillé pour un propriétaire d'immeuble qui profitait de cette précarité pour ne pas le payer, ou avec des mois de retard.
Parti de Kayes (Mali, sud), il est arrivé à Libreville en 2005 après une aventure de six mois à travers l'Afrique: "J'ai quitté le pays sans savoir où j'allais. J'ai d'abord été à Cotonou, puis au Nigeria, puis à Yaoundé où pendant un mois j'ai fait le cirage de chaussures. Là, on m'a dit que la vie était meilleure au Gabon", explique-t-il.
"on mange les crocodiles"
Il économise, traverse la frontière à pied et "fait la brouette" (des chantiers) pendant quelques semaines à Bitam (nord) avant de rejoindre Libreville.
"Je regarde tous les matches à la télé. Ca fait plaisir de voir le Mali gagner mais je n'irai pas au stade. Il y a trop de policiers et trop de contrôles", raconte-t-il. "Et si le Mali gagne, ça va être chaud. En général, les Gabonais sont gentils avec nous mais s'ils perdent..."
Abdoulaye, 25 ans, gardien de nuit, travaille de 19h à 07h00 du matin pour 120.000 F CFA (180 euros) et partage une chambre avec un collègue pour 20.000 (30 euros). "D'habitude, le ballon ne m'intéresse pas. Il y a seulement l'équipe du Mali qui m'intéresse", assure-t-il. "Si on gagne, il faudra faire attention".
Lui non plus n'ira pas au stade par peur des contrôles. Il est arrivé au Gabon en 2008 par une filière qui lui a coûté 600.000 F CFA (900 euros). "On a cherché +des routes+ vers l'Europe mais ce n'était pas possible. J'aimerais aller en France. Là-bas, il y a plus d'argent".
Au centre-ville, Mamadou, également sans papiers, travaille sur un chantier pour 6.000 F CFA par jour (9 euros). Il n'ira pas au stade mais pronostique une victoire du Mali. Ses collègues gabonais le chambrent: "Tu viens de Kayes. +Kaï+ en punu (langue du sud du Gabon), ça veut dire crocodile et au Gabon, on mange les crocodiles".
Diarra Hamadi, gardien, marié à une Gabonaise, a le privilège d'avoir des papiers. Il habite au Gabon depuis 16 ans et n'est jamais revenu au pays mais souligne fièrement: "Je suis Malien et il ne se passe rien au Mali que je ne sache pas avant que le soleil ne se couche". Il regardera le match avec sa femme: "Il n'y a pas de raison que le ballon devienne un problème". 04/02/2012
Source : AFPF
Une nette majorité de français (61%) est favorable au vote des étrangers aux élections locales, selon un sondage publié samedi à Paris.
Cette acceptation vaut pour toutes les catégories de la population, même si les jeunes y sont plus ouverts que les personnes âgées.
En effet, cette adhésion est majoritaire dans la quasi totalité des catégories de population. L'adhésion passe ainsi de 75% auprès des 25-34 ans à 51% auprès des seniors et de 72% auprès des cadres à 60% auprès des ouvriers.
Le sondage montre que l'acceptation de ce droit de vote a fortement progressé ces dernières années (+6 points depuis janvier 2010), y compris parmi des sympathisants de droite (+15 points), même si ceux-ci y restent majoritairement opposés.
Ces derniers étaient seulement 28% à y être favorables en janvier 2010, ils sont à présent 43%. Alors que les sympathisants du Nouveau centre (NC) (58%) à l'instar de ceux du Mouvement démocrate (MoDem), (63%) sont majoritairement favorables au droit de vote des étrangers, les sympathisants du Front national (FN-extrême droite) y sont résolument hostiles (61%).
Ceux de l'UMP (parti présidentiel) se situent a un niveau intermédiaire: une majorité y est hostile (56%) mais une minorité importante y serait tout de même favorable (43%), selon le même sondage.
04/02/2012
Source : Agence algérienne (APS)
Des ONG demandent aux candidats à la présidentielle en France des "précisions" sur l'immigration
Des ONG de défense des droits de l'homme rassemblées dans un Collectif "Des ponts pas des murs" ont demandé vendredi aux candidats à l'élection présidentielle en France de "préciser" leurs positions sur l'immigration.
"Nous vous demandons de nous préciser votre position et vos engagements" sur des sujets comme la liberté de circulation, la régularisation des sans-papiers, la lutte contre les discriminations, la dépénalisation des infractions au séjour et la fermeture des centres de rétention administrative", écrit le collectif, dans une lettre ouverte aux postulants pour la magistrature suprême en France.
Les signataires de l'appel considèrent que les migrations permettent d'établir des ponts entre les sociétés et ne "veulent pas d'une France et d'une Europe qui se transforment en forteresse".
Ils fustigent les dirigeants des pays du Nord qui affirment rechercher une "solution" à ce qu'ils appellent le "problème" de l'immigration, solution qui passerait par un contrôle plus strict des frontières, par une "gestion concertée" des "flux" migratoires et par toute une série de dispositifs répressifs.
"Ces responsables savent que leurs déclarations et leurs politiques instrumentalisent des fantasmes à des fins électorales. Ils savent aussi qu'une politique responsable nécessite des politiques nationales fondées sur la dignité et l'égalité des droits et la recherche de réponses par une transformation de l'organisation mondiale", ajoutent les protestataires.
Parmi les signataires du texte figurent notamment la Cimade, le groupe d'information et de soutien des immigrés (Gisti), la Ligue des Droits de l'Homme, Attac et Emmaí¼s International.
Le Collectif "Des Ponts Pas Des Murs" est un réseau international constitué d'associations de défense des droits de l'Homme, de solidarité internationale, d'associations de migrants et de soutien aux migrants et d'organisations syndicales.
3 fév 2012
Source : Source : Agence algérienne (APS)
Nabil Sebti est le jeune Marocain de 25 ans engagé comme porte parole du Collectif du 31 mai en opposition à la circulaire Guéant. Par orgueil, parce qu’il a refusé de se laisser régulariser comme on se fait acheter, il est retourné dans sa famille, à Casablanca. Retour sur une aventure hors du commun.
Le rendez-vous avec Nabil Sebti est donné dans un café huppé du boulevard d’Anfa à Casablanca. Le jeune homme est installé sur la terrasse, en train de fumer une cigarette, face au soleil, fixant le ciel. Il porte un costume sombre avec une cravate rouge. Il vient de sortir d’un entretien d’embauche avec un grand cabinet de conseil casablancais. Première surprise : Nabil Sebti paraît plus âgé que 25 ans. De petites rides marquent le coin de ses yeux. « J’ai toujours fait plus vieux, parce que je suis grand et que j’ai de la barbe », lance-t-il en riant. Nabil est même très grand : 1m 95.
Après avoir passé près de huit ans en France, 3 ans de classes prépas puis 4 ans à l’école de commerce parisienne HEC, créé deux entreprises, un cabinet de conseil et une start-up spécialisée dans les applications pour les sorties culturelles, Nabil Sebti est rentré au Maroc début décembre 2011. Un retour précipité par la circulaire Guéant dont il est l’une des nombreuses victimes. La circulaire controversée émise en mai 2011 limitait drastiquement l’embauche des étudiants étrangers à un travail en France.
Diplômé d’HEC et clandestin
Des étudiants étrangers, dont Nabil, créent alors le Collectif du 31 mai, en septembre 2011, pour demander le retrait pur et simple de la circulaire. Nabil et ses compagnons mettent sur pied une stratégie de communication ingénieuse. Tout ce que ces étudiants ont appris en matière de communication dans les bancs des grandes écoles et des universités françaises va très vite se retourner, comme un effet boomerang, contre le gouvernement français.
« Si on se présente comme étranger et qu’on dit que nos droits sont bafoués, on ne trouvera jamais d’échos auprès de la presse. Par contre, si on joue sur l’affect et l’émotion, on a plus de chance. J’axe donc mon discours lors de mes interventions médiatiques sur « j’ai fait HEC et je suis clandestin », parce que dans la tête d’un français lambda, c’est une relation impossible. Il se dit qu’il y a un souci quelque part, que ce n’est pas logique et par conséquent ça l’émeut », explique-t-il. C’est ainsi que le jeune homme devient le porte-parole du Collectif du 31 mai.
Cette stratégie de communication porte très vite ses fruits. Le combat du Collectif fait les gros titres dans la presse française et internationale. Pour Nabil, viennent les invitations aux émissions de TV. Il se rend également dans les grandes institutions parisiennes. « On a été reçu à l’Elysée par le Conseiller de Nicolas Sarkozy à la recherche et par l’adjoint de son cabinet. D’ailleurs pour l’anecdote, lorsque je suis rentré à l’Elysée, c’était avec un titre de séjour périmé, à l’Assemblée Nationale et au Sénat aussi ! », s’amuse-t-il en écrasant une fin de cigarette dans le cendrier.
Le Voltaire marocain
Sous l’ironie, Nabil dévoile son amour pour la France et sa démocratie. Il cite tantôt Albert Camus, tantôt Voltaire. « Je le dis souvent à mes amis français, la richesse que vous avez, ce n’est pas vos bâtiments mais votre liberté d’expression et moi aujourd’hui j’en jouis », ajoute-t-il en rallumant une autre cigarette. Cette France pour laquelle il a une admiration incommensurable va lui fermer la porte au nez.
Il quitte le pays non pas par obligation mais par fierté. « Un jour la préfecture du 6e arrondissement m’appelle. On me dit « Bonjour M. Sebti, je vous appelle suite à votre demande de statut, j’aimerais qu’on fixe un rendez-vous ». La personne finit par m’avouer qu’elle a reçu des instructions ministérielles pour régulariser ma situation. Je lui mens en lui disant que j’ai décidé de rentrer définitivement chez moi et que j’ai déjà pris mon billet d’avion », explique Nabil.
Le jeune homme n’a pas d’autre choix que de précipiter son retour vers le Maroc. « Oui c’est vrai, il y a de la fierté dedans ! », lâche-t-il. « Du moment où j’acceptais cette régularisation, c’est comme si je me mentais à moi-même et à tous les diplômés étrangers que je représentais dans le collectif.
Ce qu’il a surtout du mal à digérer c’est d’avoir été formé dans un pays inculquant à ces étudiants des valeurs fondamentales comme le respect et la dignité et qu’au final, ce pays ne lui donne même pas la chance de faire valoir ses diplômes et ses compétences. Pourtant HEC a transformé sa manière de voir le monde. « Le jour où tu poses tes fesses sur les bancs d’HEC, on te forme pour changer le monde et à devenir un leader », raconte-t-il avec une petite étincelle dans les yeux.
Case départ
Nabil a également du mal à comprendre le silence des autorités marocaines qui ne se sont jamais exprimées sur la circulaire Guéant. Elles n’ont jamais encouragé non plus le retour de ces jeunes cerveaux marocains au pays. « La moindre des choses, c’est de demander que l’on revienne », estime-t-il.
Aujourd’hui, Nabil Sebti habite chez ses parents pas très loin du Boulevard Massira à Casablanca. Il avoue parler rarement de son choix de retour avec ses parents, un sujet sensible à la maison. Il n’a pour le moment aucun revenu mais a une incroyable confiance en lui. Il pense à l’avenir faire montre de ses talents d’entrepreneurs.
Depuis son arrivée au pays, ses parents lui ont donné une somme de 2000 dirhams pour circuler et se payer sa bière au café la Cigale. Il n’a pas accepté plus. « Il faut que je reconstruise tout depuis le zéro pour payer mes dettes car j’ai un prêt d’étudiant à rembourser et c’est beaucoup d’argent. C’est vrai je n’ai jamais manqué de rien dans ma vie ; mes parents gagnent bien leur vie mais pas suffisamment pour payer les frais d’une scolarité à HEC et en plus celles de mon petit frère et petite sœur », déclare-t-il, en desserrant sa cravate.
Aujourd’hui, Nabil est régulièrement invité à prendre la parole pour raconter son parcours dans les grandes écoles marocaines et dans des conférences. Il rencontre beaucoup de monde, mais n’a pas de petite amie. « Les filles, ça n’a jamais été une priorité. Surtout au Maroc, c’est encore plus difficile de s’engager », lâche-t-il. L’entretien est soudainement interrompu par un SMS qu’il vient de recevoir. Il s’agit de sa mère qui s’inquiète de ne pas le voir rentrer et de le presser de rentrer pour le déjeuner.
5/2/2012, Hanane Jazouani
Source : Yabiladi
Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) participera, pour la quatrième année consécutive, à la 18ème édition du Salon international de l'édition et du livre (SIEL) de Casablanca prévu du 10 au 19 février.
Le Conseil sera présent sur un stand de 400 m2, réunissant également le Conseil national des droits de l'Homme, le Conseil de la concurrence et l'Instance centrale de prévention de la corruption, indique un communiqué du CCME.
Le Stand du CCME au SIEL-2012 verra la présence de plus d'une centaine d'invités, en provenance de plus de 15 pays et du Maroc, ajoute le communiqué, soulignant qu'ils seront accueillis dans deux espaces exceptionnels imaginés à cet effet, réunissant au cours d'une même journée des événements en parallèle: la salle de conférences et l'espace Rencontres. Le programme du CCME est ainsi conçu autour de trois axes, à savoir "écritures au féminin" : rend hommage aux écrivaines marocaines du monde, "l'immigration dans tous ses états" : renvoie à l'actualité de la connaissance et à la situation des communautés marocaines dans chacun des pays de résidence, "les rencontres" dédiées aux auteurs pour présenter leur actualité de publication.
Par ailleurs, en partenariat avec l'Institut français du Maroc, des moments de rencontres et de convivialité sont programmés en dehors du SIEL, dans le cadre des Nocturnes du Salon.
Le Salon sera également l'occasion d'exposer et de célébrer les productions intellectuelles des différentes migrations à travers le monde, dans l'espace de la librairie du CCME, riche aujourd'hui de plus de 3000 titres. Plusieurs nouveaux titres paraîtront également à l'occasion de cette édition du SIEL dans la collection du CCME.
Cette grande manifestation culturelle vient encore une fois confirmer la volonté du Conseil, de donner à la culture une place centrale dans la problématique migratoire, et démontre l'engagement intellectuel des migrants marocains dans leur pays de résidence et les liens forts qui les attachent à leur pays d'origine, le Maroc.
Le SIEL sera ouvert au public du vendredi 10 février au dimanche 19 février, de 10 heures à 20 heures. La manifestation est organisée par la Direction du livre du ministère de la Culture.
7/2/ 2012
Source : Libération/MAP
Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) participera, pour la quatrième année consécutive, à la 18ème édition du Salon international de l'édition et du livre (SIEL) de Casablanca prévu du 10 au 19 février.
Le Conseil sera présent sur un stand de 400 m2, réunissant également le Conseil national des droits de l'Homme, le Conseil de la concurrence et l'Instance centrale de prévention de la corruption, indique un communiqué du CCME.
Le Stand du CCME au SIEL-2012 verra la présence de plus d'une centaine d'invités, en provenance de plus de 15 pays et du Maroc, ajoute le communiqué, soulignant qu'ils seront accueillis dans deux espaces exceptionnels imaginés à cet effet, réunissant au cours d'une même journée des événements en parallèle: la salle de conférences et l'espace Rencontres.
Le programme du CCME est ainsi conçu autour de trois axes, à savoir "écritures au féminin" : rend hommage aux écrivaines marocaines du monde, "l'immigration dans tous ses états" : renvoie à l'actualité de la connaissance et à la situation des communautés marocaines dans chacun des pays de résidence, "les rencontres" dédiées aux auteurs pour présenter leur actualité de publication.
Par ailleurs, en partenariat avec l'Institut français du Maroc, des moments de rencontres et de convivialité sont programmés en dehors du SIEL, dans le cadre des Nocturnes du Salon.
Le Salon sera également l'occasion d'exposer et de célébrer les productions intellectuelles des différentes migrations à travers le monde, dans l'espace de la librairie du CCME, riche aujourd'hui de plus de 3000 titres. Plusieurs nouveaux titres paraîtront également à l'occasion de cette édition du SIEL dans la collection du CCME.
Cette grande manifestation culturelle vient encore une fois confirmer la volonté du Conseil, de donner à la culture une place centrale dans la problématique migratoire, et démontre l'engagement intellectuel des migrants marocains dans leur pays de résidence et les liens forts qui les attachent à leur pays d'origine, le Maroc.
Le SIEL sera ouvert au public du vendredi 10 février au dimanche 19 février, de 10 heures à 20 heures. La manifestation est organisée par la Direction du Livre du ministère de la Culture.
03/02/2012
Source : MAP
L'Observatoire franco-marocain de l'immigration (OFMI), une nouvelle structure associative visant à fédérer un maximum de compétences et d'associations issues de la communauté marocaine en France, a été créé vendredi soir à Paris.
Cette nouvelle structure est la première antenne à l'étranger de "l'Observatoire Marocain International de la Migration" créé en novembre 2011 à Rabat et qui a l'ambition de devenir "le plus grand réseau de la société civile marocaine à l'étranger", avec la constitution, dans les prochains mois d'antennes en Espagne, en Italie, en Belgique, en Allemagne et aux Pays-Bas, selon ses initiateurs.
L'assemblée constitutive s'est déroulée en présence notamment de trois fondateurs de la structure-mère, Saïd Ida Hassan, journaliste établi en Espagne et animateur de l'ex "Instance des expatriés marocains pour la réforme de la constitution", Yahya Bensaïd, maire-adjoint socialiste d'Armentières (Nord de la France) et Hassan Bouimajdil, dirigeant de l'association des cadres et hommes d'affaires marocains en Arabie Saoudite.
L'OFMI, dont le bureau constitutif comprend neuf hauts cadres, hommes d'affaires et acteurs associatifs marocains établis en France, s'assigne les missions de défendre les intérêts des expatriés marocains en France auprès des pouvoirs publics et de créer, localement, un réseau de soutien juridique en leur profit.
La coordination de l'Observatoire a été confiée à Mme Bahia El Gass, une enseignante qui dirige une association de formation et de conseil.
Cette nouvelle structure vise aussi à mettre en place un service de veille pour dénoncer les abus et les éventuels actes de discrimination, de racisme ou de marginalisation envers les immigrés marocains et à faciliter leur intégration dans les pays d'accueil tout en renforçant leur attachement à leur identité et leur pays d'origine.
Elle se fixe également pour objectif de renforcer la pleine citoyenneté des immigrés marocains et de défendre leurs droits politiques, économiques, sociaux et culturels garantis par la nouvelle Constitution, par les accords bilatéraux et autres conventions internationales, de nouer des liens de coopération avec les autres associations locales actives dans le domaine de l'immigration dans le but de créer des synergies au profit de la communauté marocaine, et de lancer des projets de coopération et des études académiques et socio-cultuelles avec les institutions marocaines, françaises, régionales et internationales pour atteindre les objectifs de l'observatoire.
Enfin, l'OFMI ambitionne d'encadrer et de renforcer le lien des Marocains Résidant à l'étranger (MRE) avec la patrie et de jouer le rôle de diplomatie parallèle pour défendre les causes du Maroc auprès des associations, des partis et des institutions en France.
Les membres du bureau ont convenu de tenir une réunion très prochainement pour adopter la stratégie de l'Observatoire et mettre en marche un plan d'action pour les six premiers mois de l'exercice.
Cette assemblée constitutive, à laquelle ont été invités, outre les membres fondateurs de l'Observatoire créé au Maroc, des compétences venues de plusieurs pays européens, a permis aux participants d'ouvrir un débat franc et constructif sur la situation de la communauté marocaine résidant l'étranger, en particulier en France.
Au cours des débats qui ont précédé la création de l'Observatoire, plusieurs intervenants ont passé en revue les différentes expériences ratées, de part et d'autre, et déploré notamment l'émiettement de la société civile issue de la diaspora marocaine, formant l'espoir que la nouvelle structure puisse s'ériger en acteur de poids capable de faire entendre la voix des MRE.
Ils ont exprimé leur détermination à ne ménager aucun effort pour mener à bien cette nouvelle initiative en capitalisant sur les expériences individuelles et collectives des différentes composantes de la communauté, notamment les hautes compétences dont le Maroc a fortement besoin pour son projet de développement.
Les intervenants ont, par ailleurs, critiqué la classe politique marocaine qui, selon eux, "n'a pas été à la hauteur des attentes" des expatriés marocains.
Ils ont estimé que les MRE ont été "injustement privés de leur droit de participer et de se présenter aux dernières élections législatives", malgré le fait que ce droit soit garanti par quatre articles de la nouvelle constitution adoptée par référendum le 1er juillet dernier.
5/2/2012
Source : MAP
Le Conseil constitutionnel a déclaré vendredi conformes à la Constitution les sanctions pénales, comportant une peine de prison, prévues pour le seul motif du séjour irrégulier, les associations de soutien aux sans-papiers reportant désormais leurs espoirs sur la Cour de cassation. (Photo Pierre Andrieu. AFP)
Le Conseil constitutionnel a déclaré vendredi conformes à la Constitution les sanctions pénales, comportant une peine de prison, prévues pour le seul motif du séjour irrégulier, les associations de soutien aux sans-papiers reportant désormais leurs espoirs sur la Cour de cassation.
Les "Sages" avaient été saisis d'une Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC) contestant un article du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (Ceseda). Cet article prévoit une peine d'emprisonnement d'un an et une amende de 3.750 euros pour un étranger, pour le seul motif qu'il est en séjour irrégulier.
Le Conseil constitutionnel a jugé que ces peines n'étaient pas "manifestement disproportionnées" par rapport à l'objectif de lutte contre l'immigration irrégulière.
L'avocat d'un Algérien, à l'initiative de la saisine, et plusieurs associations (Gisti, Cimade et Soutien aux sans-papiers), s'étaient notamment appuyés sur deux arrêts rendus en 2011 par la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE). Celle-ci a considéré que l'emprisonnement d'un étranger en situation irrégulière, au cours de la procédure de retour, était en contradiction avec le droit européen.
A l'audience du 24 janvier, l'avocat à l'origine de la QPC, Me Julien Gautier, avait souligné que l'article contesté "trouve son origine dans un décret-loi de 1938", époque où "l'Europe était bien loin d'adopter une politique commune d'immigration".
Mais le Conseil constitutionnel a dit qu'il ne lui appartenait pas "d'examiner la compatibilité des dispositions contestées avec les engagements internationaux de la France", selon la décision publiée sur son site internet. Cette compétence appartient aux "juridictions administratives et judiciaires", a-t-il précisé, déclarant l'article contesté "conforme à la Constitution".
Pour l'avocat du Gisti, Me Stéphane Maugendre, le Conseil constitutionnel a "renvoyé la patate chaude à la Cour de cassation". Les peines de prison pour le seul motif de séjour irrégulier sont relativement rares, soulignent les avocats.
Sur "100.000 ouvertures de procédures pour séjour irrégulier" par an, on ne compte que "600 condamnations sur le fondement unique de l'article 621-1 du Ceseda et 200 peines d'emprisonnement ferme", a déclaré Me Maugendre. Selon lui, "ce délit n'est utilisé que pour placer des gens en garde à vue, pour que la préfecture puisse prendre des mesures de reconduites à la frontière. C'est un détournement de procédure", a-t-il dit à l'AFP.
Me Patrice Spinosi, avocat de la Cimade, a regretté que le Conseil constitutionnel "entérine un texte dans une rédaction dont on sait aujourd'hui qu'elle est inapplicable".
"On donne une caution à un texte qui est aujourd'hui amputé et malade", a-t-il ajouté, anticipant la "mise en conformité des pratiques nationales avec la décision de la CJUE". "Le véritable enjeu est celui la légalité des gardes à vue" sur la base de cet article, a-t-il souligné. "La Cour de cassation aura vocation à trancher normalement avant l'été, puisqu'elle est déjà saisie d'une série de recours".
Depuis la réforme de la garde à vue entrée en vigueur au printemps 2011, une personne ne peut être placée en garde à vue que si l'infraction dont elle est soupçonnée est punie d'une peine d'emprisonnement.
3/2/2012
Source : Libération/AFP
Ils sont étrangers, diplômés des grandes écoles ou universités françaises et souhaitaient poursuivre leur parcours en France avec un premier emploi. La circulaire dite Guéant du 31 mai 2011 a brisé leurs rêves. Les journalistes Edouard de Mareschal et Jean-Baptiste Gauvin ont rencontré six d'entre eux : Teddy, Zineb, Tu, Ting, César et Ian. Six histoires différentes qu'ils racontent dans un webdocumentaire réalisé par Astase Interactive : Je t'aime moi non plus…Suite
Le ministre de l’Intérieur fait valoir que « toutes les civilisations ne se valent pas », citant comme exemples le voile intégral et les prières de rue. La gauche crie au scandale, la droite fait front face à cette prise de position qui n’est pas la première du genre de la part du premier flic de France.
Le froid n’a visiblement pas engourdi la campagne présidentielle et c’est au quart de tour que la classe politique a réagi à la déclaration de Claude Guéant déclenchant une vaste polémique médiatique.
« Contrairement à ce que dit l’idéologie relativiste de gauche, pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas », a déclaré le ministre de l’Intérieur samedi soir devant l’association d’étudiants de droite Uni. « Celles qui défendent l’humanité nous paraissent plus avancées que celles qui la nient, a-t-il argumenté. Celles qui défendent la liberté, l’égalité et la fraternité, nous paraissent supérieures à celles qui acceptent la tyrannie, la minorité des femmes, la haine sociale ou ethnique. »
Premier à s’indigner, Harlem Désir, numéro 2 du PS, a dénoncé « la provocation pitoyable d’un ministre réduit à rabatteur de voix FN ». Tandis que SOS Racisme avait « espéré un démenti urgent » des propos, hier au contraire, Claude Guéant a persisté : « Je ne regrette pas ces propos mais je regrette que certains à gauche continuent à extraire des petites phrases de leur contexte et enlèvent ainsi à la dignité du débat démocratique », a-t-il dit sur RTL.
« Je ne vise aucune culture en particulier », a assuré Claude Guéant un peu plus tard sur France Inter tout en évoquant les prières de rue et le voile intégral, des pratiques selon lui « gênant(es) » pour les Français.
La gauche s’indigne, les ministres soutiennent leur collègue
Trois heures plus tard sur Europe 1, le premier flic de France a assuré qu’« il n’y avait aucun objectif politicien » dans son propos. « Cela étant, si c’est l’occasion pour les Français de se déterminer entre deux familles politiques, qui n’abordent pas la vision d’avenir de notre société de la même manière, eh bien c’est une bonne chose. »
Tour à tour, les ministres, présents dans les émissions politiques, se sont relayés, pour venir soutenir leur collègue. Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, a cependant regretté l’utilisation du terme «civilisation», tout en se portant garant des valeurs républicaines du ministre de l’Intérieur.
A gauche, à l’instar de François Rebsamen (PS), on a vu dans les propos de Guéant « un pas de plus dans son escalade de la haine et la stigmatisation de l’étranger ».
6/2/2012
Source :Le Progrès
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