Venant de Jamel Debbouzze ou de Gad El Maleh, ça peut passer, mais d’un responsable politique, cela devient « intolérable ». Et Gilbert Garelli, vient de le savoir à ses dépens. Lundi dernier, premier jour du Ramadan, cet élu UMP de La Colle sur Loup, petite commune des Alpes-Maritimes (Sud-est de la France) a envoyé un mail à ses « amis » politiques sur la préparation d’une réunion de leur formation. Au lieu de faire appel au langage soutenu qui caractérise ces types de messages, il s’est permis d’écrire son mail en caricaturant l’accent maghrébin, déclenchant une polémique qui l’a vite dépassé et obligé à présenter des excuses publiques.
S’il observait le jeûne du Ramadan, on aurait pu dire que Gilbert Garelli, ressentait les maux de la faim à tel point de ne plus pouvoir distinguer le (e) du (i). Mais le conseiller municipal UMP dans la commune de La Colle sur Loup (Alpes-Maritimes) a voulu faire de « l’humour » à sa façon en imitant l’accent maghrébin, non sans laisser planer le doute sur le fond de sa missive : « Afin di préparer la prochaine réunion UMP di la colle qui devrait si tenir li lundi 26 septembre salle Paillere, ji vous propose étudier le programme di PS (...), Ji vous propose aussi un voyage di pèlerinage pour li 15 août à la mosquée di Strasbourg qui vient d'ouvrir, mesdames prévoyez un foulard. Ji vous souhaite un bon ramadan ».
Et pour conclure, Gilbert Garelli complète son courriel d’une pièce jointe, en reprenant ce « programme di PS »… écrit en arabe, suivi de la mention « Je vous avais dit de lire de droite à gauche ! » Sacré Gilbert qui ne s’attendait certainement pas à mettre ainsi les pieds dans le plat jusqu'à provoquer l’indignation de ses adversaires mais également amis politiques.
Sanctions
« J'ai un peu tiqué en lisant ce courriel, en me disant juste que moi je n'aurais pas fait ce genre d'humour », assure Corinne Guidon, déléguée de circonscription UMP. « Je ne sais pas quoi vous dire d’autre que mon étonnement, dixit pour sa part, Christian Berkesse, maire PS de la commune de La Colle sur Loup. Je ne l’ai jamais entendu tenir de tels propos. Je ne le connais pas du tout comme ça ».
Le conseiller municipal s’est aventuré alors sur un terrain qui n’est pas le sien et son acte qualifié d' « ignoble » et de « totalement déplacé » par certains des destinataires de son mail « ne restera pas sans suite », assurent ses mentors du parti présidentiel, dont le fameux Christian Estrosi, patron de l’UMP dans les Alpes-Maritimes.
L’humoriste improvisé risque d’être suspendu et écarté de ses responsabilités. Il se dit « atterré », « dépassé par les événements » et ne pensait pas que son « humour » allait entraîner « une telle histoire, une telle affaire ». Gilbert Garelli a envoyé un mail de regrets à ses « amis » et présenté des excuses publiques.
Gilbert Garelli suspendu de l’UMPGilbert Garelli a finalement été suspendu de l’UMP. La décision a été prise jeudi par Christian Estrosi, patron de la fédération UMP des Alpes-Maritimes, en coordination avec le député de la circonscription de La Colle-sur-Loup, Lionel Luca. L’auteur du message a lui-même proposé de rendre sa carte UMP, tout en souhaitant rester conseiller municipal dans sa commune de 7 500 habitants.
L’état major de l’UMP de la région a donc fait preuve de fermeté avec cet informaticien de 47 ans. Mais Gilbert Garelli, qui se défend d’être « raciste », est loin d’avoir été l’unique responsable de l’UMP à verser dans la stigmatisation vis-à-vis des immigrés ou des musulmans. C’est l’un des exercices favoris de ses mentors politiques de la région et au niveau national. En effet, l'UMP de Sarkozy, Hortefeux, Guéant et de Copé, en ont fait même une habitude rendant la blague de cet élu presque dans « l'air du temps ».
5/8/2011
Source : Yabiladi
« Islam & the City », tel est le thème de la 6e édition du Festival des cultures de l’islam, prévu du 7 au 17 septembre prochain, à Paris. L’événement mettra à l’honneur l’art marocain avec la présence des talentueux artistes Majida Khattari, Anas Fatmi et Hassan Hakmoun. Une programmation riche en débats, concerts et expositions, sera proposée au grand public, gratuitement.
L’Institut des Cultures de l’Islam (ICI) abritera, du 7 au 17 septembre 2011, la 6e édition du Festival des cultures de l’Islam, initialement appelé « Les veillées du ramadan ». Organisé en partenariat avec la Ville de Paris, l’ambassade des Etats-Unis en France et l’université d’Harvard, la manifestation sera placée cette année sous le thème « Islam & the City », informe l’ICI sur son site internet.
Coïncidant avec les commémorations de l’attentat du 11 septembre 2001, le festival se penchera sur les différentes représentations de l’islam aux Etats-Unis et tentera de poser un nouveau regard sur la perception de l’islam dans le continent. Pour ce faire, un ensemble d’activités artistiques et culturelles seront déployées pendant les dix journées du festival.
Le Maroc au cœur de l'événement
Cette 6e édition sera certainement marquée par une participation considérable des artistes marocains, à commencer par la talentueuse Majida Khattari. La plasticienne et vidéaste marocaine, installée actuellement à Paris, dévoilera au public ses dernières créations à cette occasion. Après avoir réalisés une série de « vêtements-sculptures » inspirée de la polémique sur le voile islamique en France, l’artiste revient avec une collection qui traite de la place occupée par la femme, dans les sociétés musulmanes d’hier et d’aujourd’hui.
Les organisateurs ont fait appel à un second plasticien et vidéaste marocain, Anas Fatmi, qui présentera pendant le festival trois de ses œuvres originales. « L’artiste provocateur n’a pas fini d’étonner son public en détournant les objets de leur vocation première et en interrogeant la manière dont nous percevons ce qui nous entoure. Son regard décalé sur les cultures qu’il côtoie nous offre une occasion précieuse de voir au-delà des préjugés et d’acquérir un regard neuf et critique », note un communiqué de l’ICI.
Parmi les débats proposés, le 14 septembre dès 21h30, la soirée sera dédiée aux enjeux au cœur desquels se trouvent les centres communautaires de Paris à New York. Outre les expositions et débats organisés dans le cadre du festival, quatre concerts sont programmés dont celui du marocain Hassan Hakmoun. Alliant les rythmes gnaouis du Maroc et les mélodies du jazz américain, l’interprète et musicien résidant aux Etat Unis compte déjà plus d’une dizaine d’albums à son actif.
Date : Du 7 septembre jusqu'au 17 septembre
Lieu : Institut des Cultures d'Islam 19-23 rue Léon 75018 Paris
Tarif(s) : Entrée gratuite
Tél : (+33)1 53 09 99 80
Plus d’infos : www.institut-cultures-islam.org
5/8/2011
Source : Yabiladi
L'avant-projet de loi organique relative à la Chambre des représentants prend en considération les citoyens marocains résidant à l'étranger…Suite
Une commission parlementaire italienne a approuvé mardi dernier une proposition de loi interdisant aux femmes de porter en public le voile intégral. Le projet de loi a été présenté par la députée d'origine marocaine Souad Sbai…Suite
Christine Orban a passé son enfance à Mohammedia avant d'aller faire sa vie à Paris, une fois le Bac en poche…Suite
Le mois de Ramadan semble rythmer cette saison d'été. En effet, ce mois sacré qui par le hasard des calendriers est tombé au mois d'août a pesé lourdement sur les plannings des dates de départ et d'arrivée des Marocains résidant à l'étranger…Suite
C'est toujours un plaisir de revenir ici et de travailler au Maroc, mon pays natal…Suite
Les tueries d'Oslo du 22 juillet dernier, perpétrées par un activiste d'extrême droite, prétendant par son geste lutter pour la défense de l'identité européenne contre l'invasion de l'islam, relancent une nouvelle fois le débat sur le multiculturalisme et l'identité des nations d'Europe…Suite
La Journée nationale de la communauté marocaine à l'étranger, célébrée le 10 août de chaque année, intervient dans un contexte marqué par d'importants changements au niveau de la participation politique des MRE après la constitutionnalisation de leurs droits de vote et la création d'un parti politique…Suite
Le nouveau film "Mort à vendre" de Faouzi Bensaidi sera projeté en première mondiale au 36ème festival international du film de Toronto (canada) prévu entre le 08 et le 18 septembre prochain.
Dans ce long métrage, une coproduction maroco-franco-belge, les rôles sont interprétés par les acteurs Fehd Benchemsi, Mohcine Malzi, Fouad Labiad, Imane Machrafi, Nezha Rahil, Mohamed Choubi et Faouzi Bensaïd.
Il s'agit dans "Mort à vendre" de l'histoire de trois pickpockets qui se retrouvent à Tétouan. Mais Malik, Allal et Soufiane vont s'embarquer par la suite dans une plus importante aventure, le braquage d'une bijouterie qui a pignon sur rue.
4/8/2011
Source : MAP
La participation massive des Marocains du monde à la consultation référendaire, un acte pleinement civique, traduit leur volonté de contribuer au développement du pays et de décider de son avenir…Suite
Après deux années consécutives de recul, les transferts des MRE se sont redressés en 2010 pour marquer un accroissement de 7,8%, soit un encours de 54,1 milliards de dirhams…Suite
Les Marocains résidents à l'étranger continuent de garder des liens très forts avec leur pays d'origine…Suite
Répondant à une demande de plus en plus forte de la communauté MRE qui tend à la préservation de l'identité nationale de ses nouvelles générations, les Universités d'été assurent le renforcement des liens des jeunes Marocains du monde avec leur mère patrie…Suite
Pour Mohamed Ameur la Constitution est porteuse de garanties et d’acquis substantiels en faveur des Marocains résidant à l'étranger, en ce qu'il procède d'une démarche ouverte et rationnelle qui aborde les questions de l'immigration…Suite
Dans le domaine culturel, plusieurs réalisations ont été accomplies par le ministère chargé de la Communauté des MRE entre 2008 et 2011, notamment la création de centres culturels dans les pays d'accueil…Suite
A Singapour, la législation stricte sur l'immigration enrichit les sociétés de rapatriement, chargées de retrouver et renvoyer chez eux les travailleurs étrangers dont le visa a expiré. Mais leurs méthodes suscitent les critiques des groupes de défense des immigrés.
V. Balakrishnan a placé son bras autour des épaules de Mohammad Abdul Mannan et le guide, tel un bon copain, vers la sortie de la station de métro. Mais soudain, le jeune Bangladeshi se libère de cette étreinte, lâche son sac, et fuit en courant, perdant ses tongs dans la course.
Balakrishnan travaille pour UTR Services, une société à laquelle ont recours les entreprises pour retrouver et amener à l'aéroport leurs employés étrangers dont les visas arrivent à expiration.
La législation de Singapour tient pour responsables les employeurs qui doivent s'assurer du rapatriement de leurs employés étrangers qui n'ont plus de visa.
Singapour - cinq millions d'habitants - emploie 900.000 "travailleurs invités". Ils occupent le plus souvent les emplois dédaignés par les Singapouriens et viennent notamment de pays pauvres d'Asie.
Balakrishnan et son partenaire avaient mis cinq jours à retrouver la trace de Mohammad, qui s'était caché dans une zone forestière près de la frontière avec la Malaisie. Ils l'ont perdu au dernier moment.
Les firmes de rapatriement sont payées 250 dollars de Singapour (146 euros) par affaire, mais elles sont critiquées par les groupes de défense des droits de l'Homme qui les accusent de maltraiter les migrants.
"Les sociétés de rapatriement utilisent la force, la violence et enferment les travailleurs contre leur gré" avant qu'ils soient mis dans un avion, affirme Jolovan Wham, directeur de l'Organisation humanitaire des migrations économiques (HOME).
"Les travailleurs sont arrêtés et enfermés dans les locaux des sociétés contre leur volonté. C'est du kidnapping et de l'enfermement illégal, c'est contre le code pénal", déclare M. Wham.
Selon lui, les employés de ces sociétés de rapatriement veillent à ne pas laisser de traces visibles de violence sur les personnes arrêtées.
Un rapport du département d'Etat américain, appelé "Le trafic des personnes", mentionnait en juin des abus présumés, mais Singapour a rejeté la plupart des accusations, affirmant que cette étude était "truffée d'erreurs".
Le directeur de UTR Services, J. Ravi, nie que ses employés aient recours à la force.
Selon lui, 85% des 2.000 travailleurs étrangers rapatriés chaque année via sa société le sont volontairement.
Il admet cependant que l'usage de "loger" les travailleurs dans les locaux de l'entreprise avant qu'ils prennent l'avion, et l'interdiction de sortir non accompagnés, est "un peu controversé". Il souhaite abolir ces pratiques, dit-il à l'AFP.
"La loi est très claire. L'employeur a le droit de mettre fin à un contrat (...). Vous mettez fin au contrat, je renvoie pour vous le travailleur chez lui", explique-t-il.
Invité à visiter les locaux d'UTR Services, le journaliste de l'AFP n'a vu que quatre hommes originaires d'Asie du Sud-est regardant un film de Bollywood, dans une pièce équipée de la climatisation. Ils étaient sur le point d'être renvoyés dans leur pays.
Un responsable du ministère de l'Intérieur assure n'avoir reçu en 2010 que deux plaintes déposées par des travailleurs pour enfermement par des sociétés de rapatriements.
Mais selon Jolovan Wham, de HOME, les rapatriements forcés sont quotidiens. "Les travailleurs migrants sont perçus comme un problème social et de potentiels immigrants illégaux. Les autorités sont contentes de déléguer cette tâche aux sociétés de rapatriements", déclare-t-il.
3/8/2011
Source : AFP
Encore récemment, 25 migrants sont morts asphyxiés dans la cale du bateau qui les conduisait en Italie. Ce nouvel épisode du drame qui se joue depuis des décennies au sud de l’Europe fait partie d'une stratégie de dissuasion mise en place pour lutter contre l’immigration, estime un éditorialiste allemand.
La mer Méditerranée est un cimetière. On y dénombre déjà 1 820 morts depuis le début de l’année : des réfugiés qui avaient pris le bateau pour l’Europe. Ils sont morts de soif au-dessus des flots, se sont noyés en haute mer ou au large de Lampedusa, victimes d’une politique glaçante des pays européens envers les réfugiés politiques.
L’île de Lampedusa est comme un radeau de sauvetage pour les réfugiés qui traversent la mer Méditerranée. Rares sont ceux qui l’atteignent mais ceux qui y parviennent ne s’en trouvent pas mieux puisqu’ils n’y restent pas. La plupart sont immédiatement renvoyés là d’où ils viennent.
La politique de rapatriement est sans doute ce qui fonctionne le mieux dans la politique européenne envers les réfugiés. Quand ils peuvent reconduire les anciens accords avec les nouveaux gouvernements d'Afrique du Nord, les ministres européens de l’Intérieur et des Affaires étrangères sont ravis. "Loin des yeux, loin du cœur", telle est la maxime de ces accords de reconduite.
On dépense beaucoup d’argent pour faire arriver le droit d’asile dans les pays d’où partent les réfugiés, et l’on ne s’intéresse guère au sort de ceux qui se retrouvent ainsi laissés-pour-compte. Nous nous en lavons les mains, comme Ponce Pilate.
L'Europe protège ses frontières, pas les réfugiés
L’Europe protège ses frontières mais pas les réfugiés. Ces morts sont victimes de non-assistance à personne en danger. Vingt-cinq jeunes hommes viennent de mourir étouffés par des gaz d’échappement dans la cale d’un bateau qui devait les emmener de Libye en Italie. Les morts de réfugiés sont devenues une routine inquiétante. On en parle comme de destins auxquels on ne pourrait rien changer. L'Europe prend le sort de ces réfugiés en mer Méditerranée – que les Romains appelaient Mare Nostrum – comme une fatalité de crainte d’en attirer davantage en leur prodiguant de l’aide. L’assistance serait comme une incitation à l’exil.
Voilà pourquoi aucun bateau de secours maritime ne vient en aide aux migrants, et pourquoi il n’existe aucun programme européen d’aide et d’accueil aux réfugiés. La mort de ces réfugiés fait partie, qu'on le veuille ou non, de la stratégie de dissuasion mise en place par l’Europe.
Frontex, l'agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures, est chargée d’intercepter les réfugiés, pas de les aider. La multiplication des contrôles de l’agence dans les airs et sur terre oblige les réfugiés à prendre toujours plus de risques. Le texte des conventions de Genève sur les réfugiés, vieux de 60 ans, est fragile. L'engagement de l’Union européenne à constituer un espace de libertés, de droit et de sécurité ne vaut que pour les citoyens européens.
Un nouveau rideau de fer
Lorsque l’association allemande d’aide aux réfugiés, Pro Asyl, fut fondée il y a 25 ans, la plupart des migrants venaient d’Europe de l’Est. Fuyant les dictatures socialistes ou la guerre dans l’ancienne Yougoslavie, ils demandaient asile en Allemagne. L’arrivée de ces réfugiés était le signe annonciateur de la chute du bloc soviétique, explique Jürgen Micksch, président de Pro Asyl. Il en va de même pour les réfugiés actuels. Ces candidats à l’exil sont le signe avant-coureur de bouleversements politiques, sociaux et culturels dans les pays du sud de la Méditerranée. Mais les pays européens continuent de se comporter de la même manière avec ces Etats, aussi bien pendant qu’après les bouleversements.
De premières négociations ont été menées avec les insurgés afin de les inciter à signer des accords de rapatriement. Est-ce là le plus urgent pour les démocraties européennes ? Est-ce là l’image que le printemps arabe devra retenir de l’UE : la démocratie européenne comme grande organisation exclusive et se suffisant à elle-même ?
Les bateaux de réfugiés aujourd’hui quotidiens en Méditerranée ont fait leur apparition il y a vingt ans exactement : en août 1991, les premiers réfugiés albanais arrivaient par bateau dans le sud de l’Italie. Pourchassés par les soldats dans les rues de Bari, ils étaient enfermés dans des stades où ils ne recevaient ni à boire ni à manger, pas même les femmes et les enfants. C’était la panique. Les soldats devaient patrouiller en mer Adriatique pour intercepter des réfugiés encore dans l’eau. A l’époque, cela passait pour une absurdité. Aujourd’hui, c’est devenu une stratégie européenne.
L’Europe doit arrêter d’essayer de construire un nouveau rideau de fer. Elle doit de nouveau protéger les persécutés et offrir une chance aux immigrés. L’Europe sans humanité n’est plus l’Europe.
3/8/2011
Source : Presse Europe
La rediffusion dimanche 31 juillet sur Canal + d’une enquête sur l’explosion du marché du halal et ses dérives a provoqué l’indignation dans la communauté musulmane. Huit élus municipaux d’origine musulmane réclament une enquête parlementaire.
Que représente le marché du halal ?
Le marché du halal a représenté 5,5 milliards d’euros en 2010. La forte accélération de la croissance de ce marché amorcée en 2009 continue. Le nombre d’acheteurs se stabilise mais ils consomment des produits plus diversifiés, comme des saucisses de poulet ou encore du foie gras halal. La sociologue Florence Bergeaud-Blackler, chercheure associée à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (Iremam) à l’Université de Provence, explique notamment ce récent intérêt par un très fort attachement à la consommation halal chez les 18-25 ans, pour qui « l’alimentation est une pratique religieuse relativement aisée, qui constitue un signe extérieur d’islamité très valorisé dans la communauté ».
Le dynamique marché du halal n’a pas tardé à attirer la grande distribution qui s’est lancée depuis une dizaine d’années. Ainsi, en 2010, les grandes et moyennes surfaces ont réalisé 130,1 millions d'euros de chiffre d’affaires sur ces produits, soit 0,2 % du marché alimentaire, selon le cabinet Nielsen. Les commerces de quartier et les supérettes spécialisées continuent toutefois de concentrer l’essentiel des recettes.
Pourquoi les organismes certificateurs sont-ils mis en cause ?
Les méthodes des organismes certificateurs sont au cœur d’une polémique. En janvier 2011, l’affaire des saucisses Herta certifiées halal mais dans lesquelles furent retrouvées des traces de porc avait gravement mis en cause le sérieux des acteurs du marché.
Parmi la cinquantaine d’organismes certificateurs qui existent, les plus importants sont les partenaires des Mosquées de Paris, d’Evry et de Lyon. Leur rôle : certifier les produits halal après contrôle du respect du rituel musulman. Mais d’après le reportage de Canal + [2] Halal, les dessous du business , certains de ces organismes n’ont pas de contrôleur et n’assurent aucune vérification avant d’accorder l’étiquette halal. Mis en cause dans l’enquête de Canal +, l’organisme partenaire de la Mosquée de Paris, la Société française de contrôle de viande halal ( SFCVH), refuse de répondre sur ce point.
D’après Fourat Alani, journaliste, co-réalisateur de l’enquête, la présence de contrôleurs de l’abattoir entraînerait une augmentation de 20 % des prix des produits à la production. C’est pourquoi certaines entreprises optent pour des organismes certificateurs « plus souples » qui leur coûtent moins cher.
« Tout le monde peut devenir organisme certificateur halal. Il n’y a aucune loi qui encadre l’utilisation du mot », explique Fourat Alani. « Dans certains cas c’est envoi d’estampille contre envoi de chèque, et ça ne va pas plus loin. C’est l’impunité totale », tempête l’animateur du blog Al-Kanz, Fateh Kimouche, interrogé par La Croix .
La majorité des organismes refusent de communiquer les montants des contrats qui s’établissent entre les entreprises et les organismes certificateurs. Seule l’organisme certificateur partenaire de la Grande mosquée de Lyon a indiqué avoir empoché un million d’euros provenant de la délivrance de son certificat à diverses entreprises.
Comment pourrait-on réglementer le halal ?
Pour Fourat Alani, la réglementation du marché passerait par la définition d’une « norme halal unique ». Le Conseil français du culte musulman a déjà établi une charte proposant une définition commune du halal, mais elle n’a pas encore été adoptée par tous.
Pour Florence Bergeaud-Blackler, il faut organiser une traçabilité du produit halal depuis la ferme jusqu’à la table. « Ce qui ne simplifie pas les choses, c’est qu’il n’y a pas de consensus sur une définition agroalimentaire du halal », décrypte-elle.
Lundi 1er août, huit élus municipaux d’origine musulmane ont demandé la mise en place une commission d’enquête parlementaire « pour faire toute la lumière sur le marché du halal dont certaines pratiques commerciales peuvent s’apparenter à de l’escroquerie publique, faute d’une législation claire et précise ».
3/8/2011
Source : La Croix
Le gouvernement Harper compte révoquer la citoyenneté canadienne de 1800 étrangers d'origine qui, d'expliquer le ministre Jason Kenney, de l'Immigration, auraient obtenu ce statut frauduleusement. De concert avec son collègue Vic Toews, de la Sécurité publique, l'un des plus à droite du cabinet conservateur, M. Kenney a aussi divulgué les noms de 30 présumés criminels de guerre qui se cacheraient au Canada, en publiant les photos et appelant les Canadiens à les dénoncer s'ils les repèrent. La collaboration des gens aurait déjà permis d'en intercepter cinq.
Les fraudeurs, aidés par des consultants peu scrupuleux, ne résident pas tous au pays, de préciser le ministre Kenney. Ce qu'ils veulent, à travers notre citoyenneté qui leur coûte souvent une fortune, c'est profiter de nos systèmes publics et gratuits de santé et d'éducation. De son côté, M. Toews souligne qu'on refuse chaque année l'entrée au pays à quelque 300 personnes pour violation de divers droits et que le fédéral pourrait ajouter d'autres noms à la liste publiée.
Bien sûr qu'on ne peut accepter que des étrangers achètent la citoyenneté canadienne en passant par des tiers aux manœuvres obscures et que des criminels de guerre se réfugient chez nous. Mais encore faut-il être sûr que les personnes qu'on est sur le point de priver de la citoyenneté canadienne et de renvoyer chez elles l'ont obtenue frauduleusement, que les enquêtes aient été menées correctement, que les citoyens visés ne soient pas victimes de préjugés ou discutables stratégies, qu'on ne retourne pas d'honnêtes gens qui travaillent, respectent les lois et représentent un plus pour notre société.
Quant aux criminels de guerre, a-t-on la preuve qu'ils en sont vraiment? Des accusations ont-elles été portées contre eux? Lesquelles et par qui? Comment seront-ils traités? Quand seront-ils traduits en justice? Ne leur porte-t-on pas préjudice en publiant à ce moment-ci leurs noms et photos? Pourquoi le Canada, qui en a le pouvoir, ne les traduirait-il pas en justice ici même? Parce qu'il faudrait alors en prouver la faute hors de tout doute raisonnable alors que, par le biais de l'immigration, on peut les expulser sans justification publique? Pourquoi, si on doit les livrer, ne serait-ce pas à partir de plaintes d'un tribunal international?
Ces questions sont d'autant plus justifiées que de nombreux pays ne font que peu de cas des droits humains, dont ceux au respect et à la dignité et, en cas d'arrestation, à une véritable défense. On n'y tient en maints cas que des simulacres de procès, qui ne servent assez souvent que des intérêts politiques ou relèvent du lynchage populaire. Et quand ça ne traîne pas, c'est pour le moins expéditif. On en a de beaux exemples avec ce qui se passe en Iran, Irak, Égypte, Tunisie, Syrie, Libye, etc. Des pays où les criminels de guerre ne sont pas les mêmes et dont les crimes sont allégés ou aggravés selon le côté où l'on campe.
On ne peut ici affirmer ici que le cabinet Harper et ses mandataires sont à tous égards dans le champ avec leur lutte contre l'immigration illégale et leur chasse aux criminels de guerre. Mais à vouloir ratisser aussi large et rapidement qu'ils sont en train de le faire, il est loin d'être sûr, avec l'idéologie de droite qui les anime, que les droits de ceux et celles qu'ils visent sont bien respectés, que les accusateurs sont dignes de confiance, que les dénonciateurs mesurent la portée de leurs gestes et les dangers qu'ils font courir à ceux qu'ils identifient aux policiers.
La chasse amorcée et les resserrements de toutes sortes annoncés, doublés d'un appel à la délation en plus, transforment graduellement le Canada en état policier. Même si le premier ministre et son ministre des Affaires étrangères affirment défendre les droits humains. Leur discours n'a pas la résonance et la crédibilité de jadis sur la scène internationale. Bref, le Canada n'est plus le modèle qu'il était.
2/8/2011
Source : Cyberpresse
Innondations en Espagne
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