jeudi 28 novembre 2024 10:49

Les expatriés de Russie s'inquiètent de l'entrée en vigueur mardi d'une nouvelle procédure d'enregistrement des étrangers dans le pays, alourdissant cette tracasserie administrative, alors que la bureaucratie est déjà considérée comme un frein aux investissements.
L'Association des Affaires européennes (AEB), qui regroupe les grandes sociétés étrangères en Russie, a envoyé mardi une lettre au président Dmitri Medvedev pour l'interpeler sur le sujet, a indiqué mardi lors d'une conférence de presse le dirigeant de cette organisation, Frank Schauff.

La législation russe veut que les citoyens étrangers enregistrent à chaque voyage en Russie et dans les trois jours leur adresse au Service fédéral des migrations (FMS).

Jusqu'à présent, l'employeur pouvait déclarer à son adresse son employé. Mais depuis mardi, la nouvelle procédure prévoit que cet enregistrement, qui implique de multiples courriers et de longues files d'attente, doit être effectué par le propriétaire du logement de l'expatrié.

"Cette mesure contredit les objectifs à long-terme du gouvernement russe pour moderniser l'économie russe et libéraliser la législation sur les migrations pour les investisseurs et spécialistes étrangers", a déclaré M. Schauff, cité dans un communiqué publié par l'AEB.

Selon l'AEB, le but de la manoeuvre est de contraindre les propriétaires à déclarer les revenus tirés de la location de leurs biens immobiliers. Une directive similaire avait déjà été brièvement introduite en 2007, avant d'être abrogée.

Plus de 500.000 citoyens de l'Union européenne vivent en Russie, indique l'AEB, qui souligne qu'au-delà de la lourdeur de la procédure, la législation pose aussi toute une série de problèmes pratiques.

Ainsi, un propriétaire ne vivant pas dans la même ville (ou pays) que son locataire devra en théorie se déplacer pour enregistrer l'expatrié et les membres de son ménage à chacun de ses voyages en Russie.

Dans ce contexte, M. Schauff appelle les autorités à réformer ou abroger cette procédure.

M. Medvedev a fait de la modernisation une priorité de son mandat, et a à plusieurs reprises appelé les étrangers à investir et apporter leur expertise en Russie.

Source : AFP/Russie.net

Un hommage a été rendu, dimanche à Casablanca, à l’écrivain et critique littéraire feu Edmond Amran El Maleh, dans le cadre de la 17ème édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL).

Lors de cette cérémonie, initiée par le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), les différents intervenants, dont des intellectuels et penseurs ayant côtoyé le défunt, ont mis l’accent sur ses qualités humaines et la richesse de son œuvre.
Le défunt, ont-ils dit, était exigeant et refusait de s’inscrire dans un modèle traditionnel et classique, la preuve c’est qu’il a attendu l’âge de 63 ans pour publier son premier roman “Parcours immobile” en 1980, une œuvre qui se rapproche le plus d’un récit autobiographique.

Dans ses écrits, on perçoit, selon eux, une certaine oralité, car il écrivait en Français mais on y retrouvait la langue arabe, rappelant que le Maroc y était toujours présent, un pays auquel il portait un amour sincère et un attachement sans faille. Les intervenants se sont également arrêtés sur la complexité de l’œuvre d’Edmond Amran El Maleh dont le livre le plus facile et le plus accessible reste, selon eux, “Lettre à moi-même”, écrit sous forme d’une correspondance où se côtoient récit et poème en prose, alors que les autres livres sont beaucoup plus énigmatiques et mystérieux. L’auteur ne voulait pas publier cet ouvrage au début, car c’est là où il se dévoilait le plus, mais, sous la pression d’amis et de proches, ce dernier a fini par voir le jour en février 2010, ont-ils rappelé. Les différents intervenants étaient, par ailleurs, unanimes à souligner qu’Edmond Amran El Maleh, qui était un homme de dialogue et respectueux de la diversité culturelle, avait aussi cette particularité de respecter la foi et la religion d’autrui, il se disait marocain et fier de sa marocanité et ne mettait jamais en avant sa judaïté.
Même s’il vivait en grande partie en France, il n’a jamais cessé de répéter, selon les témoignages apportés, “je n’ai jamais quitté le Maroc, car le Maroc m’habite”.

Feu Edmond Amran El Maleh est l’auteur de plusieurs romans dont “Ailen ou la nuit du récit”, “Mille ans un jour” et “Le Retour d’Abou El Haki”.

Biographie

Edmond Amran El Maleh (né le 30 mars 1917 à Safi, décédé le 15 novembre 2010 à Rabat) est un écrivain et intellectuel marocain. Edmond Amran El Maleh est né au sein d’une famille juive originaire d’Essaouira. Responsable du Parti communiste marocain (alors clandestin), il milite pour l’indépendance nationale du Maroc. Il est professeur de philosophie au lycée de Casablanca, puis, cessant toute activité politique, il quitte le Maroc en 1965.

El Maleh est ensuite professeur de philosophie et journaliste à Paris. À partir de 1980, à 63 ans, il se met à écrire une série de romans et un recueil de nouvelles. Ses écrits sont tous imprégnés d’une mémoire juive et arabe qui célèbre la symbiose culturelle d’un Maroc arabe, berbère et juif.

Il revient au Maroc après le décès de sa femme.

Il meurt à Rabat le 15 novembre 2010, à l’âge de 93 ans, et est inhumé à Essaouira.

Il a reçu, en 1996, le Grand Prix du Maroc pour l’ensemble de son œuvre.

Publications
Parcours immobile, Maspéro, 1980, réédité par André Dimanche, 2001

Aïlen ou la nuit du récit, La Découverte, 1983, réédité par André Dimanche, 2000

Jean Genet, Le Captif amoureux et autres essais, La Pensée sauvage/Toubkal, 1988

Mille ans, un jour, La Pensée sauvage, 1986, Le Fennec, 1990, réédité par André Dimanche, 2002

Le Retour d’Abou El Haki, La Pensée sauvage, 1990

Abner, Abnour, La Pensée sauvage/Le Fennec, 1996

La maIle de Sidi Maâchou, Al Manar, 1998

Le café bleu. Zrirek, La Pensée sauvage, 1999

Une femme, une mère, La Pensée sauvage, éditions Lixus, 2004

Lettres à moi-même, Le Fennec, 2010.

15/2/2011

Source : Al Bayane

L'histoire de Fatoumata, Guinéenne injustement refoulée, fait le tour d'Internet, tandis que des voix s'élèvent contre le projet de loi sur l'immigration.

Lorsqu'elle foule le sol français, un lundi de janvier, Fatoumata Camara réalise un rêve. Enfin chez sa petite soeur ! Enfin découvrir où vit Manty avec Laurent, son « beau », comme on dit en Guinée. Et retrouver leurs enfants, 10 et 7 ans, qu'elle n'a pas revus depuis le baptême de la petite. Fatoumata, 40 ans, commerçante à Conakry, mariée et mère au pays, atterrit pour la première fois en France, pour un mois.

Elle ne sait pas encore qu'elle n'y restera qu'une semaine. Humiliante. Elle ne sortira de Roissy que pour le tribunal, dans une fourgonnette de police, sans approcher sa soeur. Parce qu'elle n'a pas assez d'argent sur elle (870 €, en liquide !) et qu'il lui manque une attestation d'assurance médicale.

« Comme une délinquante »

Manty, venue l'accueillir à l'avion, a proposé de fournir immédiatement la somme exigée. « Trop facile », rétorque le policier. Fatoumata tombe des nues : « Quand ils m'ont pris mon passeport, j'ai compris que je ne verrai ni ma soeur ni mon beau-frère, j'ai eu peur », raconte-t-elle au téléphone, de Conakry. Elle est placée en Zapi, Zone d'attente pour personnes en instance, près de l'aéroport, une sorte d'hôtel entouré de barbelés, où elle reste confinée. Laurent Chevallier, son beau-frère cinéaste, lui remet, dès le mardi, l'argent et une copie de l'attestation. Rien n'y fait. L'affaire doit être jugée.

Fatoumata passe au tribunal de Bobigny, le jeudi. Devant une juge intraitable, elle perd ses moyens, oublie l'âge de sa soeur... Dans la salle, Manty pleure, essaye d'intervenir, se fait rabrouer... Le couple veut faire appel, en vain. Le dimanche, Fatoumata est renvoyée à Conakry, encadrée par des policiers « comme une délinquante ».

Fatoumata avait pourtant un visa touriste en règle. « Pour le délivrer, explique Me Maugendre, avocat, président du Gisti (Groupe d'information et de soutien des immigrés), il faut que le consulat ait obtenu toutes les pièces obligatoires, visant à éviter l'immigration clandestine. » La Police aux frontières devrait donc se contenter de vérifier la validité du passeport et du visa. « Mais, de plus en plus, elle contrôle ce que le consulat a déjà contrôlé. »

« C'est la politique de l'immigration zéro »

Des affaires comme celle-là, les associations en voient « tous les jours, c'est de pire en pire ». Un avocat marocain refoulé parce qu'il n'avait pas d'argent liquide.

Idem pour un homme d'affaires indien venu en famille... « C'est la politique de l'immigration zéro, reprend Me Maugendre. On donne ordre à tous les niveaux d'empêcher les gens de venir. On vise les pays dont on suspecte les ressortissants de vouloir s'installer en France », même si ce sont de vrais touristes.

Depuis son retour, Fatoumata dort mal, mais garde intacte l'envie de revenir en France, « ce beau pays ». Où un nouveau projet de loi sur l'immigration vise à durcir les conditions d'entrée.

15/2/2011, Claire THÉVENOUX

Source : Ouest-France

Les prochains débats que lancera l'UMP sont prêts: après les 35 heures et la TVA sociale, place aux questions de société, avec l'application des décisions de justice et celle, ultrasensible, du multiculturalisme et de la place des religions -de l'islam, surtout- en France. Ces deux thèmes ont été validés ce lundi par Nicolas Sarkozy, lors d'une réunion de l'équipe dirigeante de l'UMP à l'Élysée, en présence du premier ministre, François Fillon, du patron du parti, Jean-François Copé, et du ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux. «Le rôle du parti, c'est d'en parler, de faire réagir les Français», a lancé le président devant ses troupes. François Fillon qui, ces dernières semaines, mettait en garde le parti contre une multiplication de débats «qui n'aboutissent pas», a estimé cette fois que ces débats étaient nécessaires.

Le chef de l'État a également validé une série d'affiches de campagne aux slogans accrocheurs («Non aux multirécidivistes, oui aux jurys populaires», par exemple). Celles-ci seront envoyées dans toutes les fédérations départementales de l'UMP avant la fin de la semaine.

Amener la gauche à se prononcer

Nicolas Sarkozy s'est surtout réjoui d'avoir pris les devants, jeudi soir dernier, en abordant lui-même ces sujets lors de l'émission «Paroles de Français». «C'était une bonne idée de parler du multiculturalisme. Il faut que l'UMP lance un débat sur l'islam. Moi, je veux aller plus loin: je ne veux pas de minarets, pas d'appels à la prière dans l'espace public, pas de prières dans la rue», a-t-il martelé. Le chef de l'État s'est également félicité d'avoir promis des «sanctions» si des «fautes» étaient avérées dans le suivi de l'affaire Laëtitia: «Même si ces positions ne sont pas forcément populaires, ça finit par imprimer. C'est la première fois que quelqu'un donne les vrais chiffres de la justice à la télévision! Et personne ne les a contestés», a ajouté Sarkozy qui avait indiqué au cours de l'émission que le nombre de magistrats était passé de 7300 à 8500 entre 2002 et 2010.

Ces deux débats seront lancés l'un après l'autre, avant la fin du mois de mars. L'UMP organisera pour chacun d'eux une «grande journée de confrontation», version remaniée des conventions tenues par le parti pour l'élection présidentielle de 2007. Le président, qui ne veut pas laisser le champ libre au FN sur ces thématiques, souhaite surtout amener la gauche à se prononcer. «Le silence du PS est assourdissant sur ces questions, explique un participant à la réunion. Les socialistes n'ont pas de corps de doctrine et sont divisés. Ils ne s'occupent que du deuxième tour de la présidentielle. Le président, lui, s'occupe du premier tour. Et parle à notre électorat.»

Samedi soir, lors d'un dîner à l'Élysée -où étaient notamment conviés Jean-François Copé et sa compagne, Nadia, Éric Besson et son épouse-, le chef de l'État a félicité le patron de l'UMP d'avoir récemment débattu avec l'intellectuel musulman controversé Tariq Ramadan à la télévision: «C'est bien, il ne faut pas avoir peur de l'affronter.»

Source : Le Figaro

La Suisse s'approche lundi à Berne du premier accord de partenariat migratoire avec un pays africain, le Nigéria. Le "mémorandum d'entente", qui va être signé lundi, prône une approche globale de la migration.

Depuis la mort en mars 2010 à l'aéroport de Zurich d'un jeune Nigérian sur le point d'être rapatrié dans son pays, la Suisse et le Nigeria "ont dressé un état des lieux de la série de mesures pratiques pour améliorer le processus de rapatriement".

L'accord qui sera signé lundi entre les autorités suisses et le ministre nigérian des affaires étrangères, Henry Odein Ajumogobia, a pour objectif "d'éviter qu'un tel événement ne se reproduise", avait clairement indiqué fin 2010 l'Office fédéral des migrations.

Le gouvernement nigérian a donné, selon Berne, son accord pour participer à l'ensemble du processus de rapatriement. Dès cette année, les renvois doivent être menés "dans la dignité et le respect", ont insisté les deux parties. Les rapatriements forcés vers le Nigéria avaient été interrompus précisément après le drame de Zurich. Ils ont entre-temps repris le 19 janvier dernier.

L'accord de partenariat envisage une "approche globale de la migration". Ce printemps, un groupe de jeunes diplomates nigérians devrait participer, avec des jeunes diplomates suisses, à une formation d'un mois à Genève et Berne.

14 février 2011

Source : ATS/Romandie

Plusieurs activités importantes  ont marqué  le premier week-end de  la 17ème édition du Salon international du livre et de l’édition.  Un hommage a été rendu à l’occasion à  Gema Martin Munoz, directrice de la Casa Arabe de Madrid. De même, le ministre de la culture français, Fréderic Mitterrand  accompagné de son homologue Bensalem Himmich, ont  animé un débat  sur le thème de la culture et les nouvelles technologies de l’information. Le penseur français Edgar Morin  a de son côté exposé sa vision du rôle de l’intelectuel.

Un hommage a été rendu, vendredi soir à Casablanca, à la directrice de la Casa Arabe de Madrid, Gema Martin Munoz, dans le cadre de la 17ème édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL).

Les intervenants lors de cette cérémonie, dont Driss El Yazami, président du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger, et Mohamed Larbi Messari, écrivain et journaliste, ont souligné la qualité des recherches du professeur Gema en matière de sociologie du monde arabe et islamique, précisant qu’elle a largement contribué à une meilleure connaissance de l’Autre dans l’espace méditerranéen. Le conflit israélo-palestinien et la problématique de l’édification de l’Etat moderne dans le monde arabe ont particulièrement bénéficié d’un large intérêt de la part de cette sociologue, dont la rigueur scientifique a été mise en relief par les intervenants lors de cette rencontre. Elle a également contribué, selon les témoignages apportés par les participants, à faire connaître la littérature arabe moderne et à une plus large diffusion des écrits de penseurs arabes. Gema Martin Munoz a écrit de nombreux articles et essais spécialisés sur le monde arabe et sur l’Islam. Elle est l’auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels “Irak, un fracaso de Occidente”, “El Estado Arabe”, “Crisis de legitimidad y contestacion islamita”, “Islam, Modernism and the West” et “Femmes musulmanes en Espagne. Le cas de l’immigration.

Edgar Morin : Quel rôle de l’Intellectuel ? Le penseur français Edgar Morin a de son côté  animé, vendredi, une conférence dans laquelle il a développé sa vision de l’intellectuel, qui «à, un moment donné décide,  de poser sur la place publique les problèmes fondamentaux du monde «.

L’intellectuel, qui peut être «un écrivain, un poète ou parfois un  scientifique, joue un rôle irremplaçable, car nous sommes soumis aujourd’hui à  des technocrates et des experts qui ne voient pas les choses dans leur  globalité et complexité», a souligné Edgar  Morin lors d’une conférence  inaugurale du 17ème Salon international de l’édition et du livre (SIEL).
Pour lui,  l’intellectuel se doit de s’intéresser aux grands problèmes de  la société dans laquelle il vit en affrontant et en dépassant les  contradictions. Et de rappeler à cet égard l’exemple de certains penseurs  français comme Voltaire, Jean Paul Sartre, Albert Camus qui se sont élevés  notamment contre l’injustice et autres maux sociaux. Le rôle de l’intellectuel aujourd’huidans « nos sociétés reste important  «, a-t-il insisté tout en reconnaissant que des penseurs s’étaient trompés et  que bien des idées politiques se sont avérées incorrectes, notamment les  idéologies qui n’ont pas vu la complexité de l’être humain. Car, estime Edgar  Morin, dans l’être humain il y a « la raison «, mais aussi  « le délire  et la  folie». Pour ce qui est de la mondialisation, le penseur français a affirmé que  celle-ci a commencé au 15ème siècle avec les grandes découvertes puis l’ère  coloniale, post-coloniale et puis s’est accélérée avec l’effondrement des pays  de l’Est vers la fin du siècle dernier.

Toutefois, a-t-il poursuivi, la mondialisation a pris le visage de  l‘occidentalisation et du modèle de développement occidental. Pour Edgar Morin, la «mondialisation occidentalisation « ne peut  constituer un substitut à la culture locale, relevant que tout Etat se doit de  veiller à prendre de l’occident ce qui est bénéfique à sa population mais  préserver ce qui est positif dans  sa propre culture comme les valeurs de  solidarité au moment où l’occidentalisation développe l’individualisme. Edgar Morin, qui  a relevé la richesse culturelle du Maroc et l’esprit de  solidarité au sein de la société marocaine, s’est ainsi félicité que le Maroc a  adopté une démarche de « développement humain « plaçant l’être humain au centre  de ses préoccupations.
Le ministre français de la culture et de la communication, Fréderic Mitterrand, a visité, samedi à Casablanca, le  SIEL  et animé en compagnie de M. Bensalem Himmich, ministre de la culture, une conférence-débat sur la culture et les nouvelles technologies de l’information.

Source : Al Bayane

Le Canada a accordé en 2010 plus de 280.000 statuts de résidents permanents, qui confèrent à leurs détenteurs les mêmes droits qu'un citoyen hormis celui de voter et de détenir un passeport, un record en 50 ans, s'est félicité dimanche le ministre de l'Immigration Jason Kenney.

Deuxième plus grand pays du monde par sa superficie, mais peuplé de seulement 33 millions d'habitants, le Canada a historiquement une politique d'immigration très généreuse.

L'an dernier, Ottawa a ainsi accordé le permis de résident permanent - équivalent de la Green Card américaine - à 280.636 individus, ce qui représente une hausse d'environ 6% par rapport aux prévisions gouvernementales, a indiqué dans un communiqué le ministère de M. Kenney, citant des données provisoires.

"Il s'agit d'un nombre d'immigrants légaux jamais égalé en plus de 50 ans", est-il souligné.

Cela s'explique par le fait que "l'économie canadienne, au lendemain de la récession, a besoin d'un taux élevé d'immigration économique pour maintenir sa vigueur", a dit M. Kenney.

Cette annonce intervient alors que le gouvernement minoritaire de Stephen Harper, que beaucoup d'observateurs soupçonnent de vouloir déclencher des élections au printemps, s'est attiré les foudres des défenseurs des droits de l'homme et de l'opposition en présentant un projet de loi renforçant les sanctions visant les immigrés illégaux.

Préparé après l'arrivée au Canada de deux cargos transportant des migrants tamouls sans papiers, les dispositions du projet C-49 permettraient notamment de garder en détention pendant un an les migrants illégaux, en attendant que leur passé soit vérifié. De même, ces derniers devraient attendre cinq ans au Canada, sans aller à l'étranger même pour les vacances, avant de pouvoir demander un permis de résidence permanente.

M. Kenney a ainsi loué les mesures prises par le cabinet conservateur "pour protéger l'intégrité du système d'immigration du Canada avec la présentation de la Loi visant à empêcher les passeurs de faire un usage abusif du système d'immigration canadien".

En plus des résidents permanents, le Canada a reçu en 2010 plus de 182.000 travailleurs étrangers temporaires, environ 96.000 étudiants étrangers (en hausse de 40% par rapport à 2005) et 12.000 réfugiés, précise le communiqué.

13 février 2011

Source : AFP /Normandie

Un hommage a été rendu, dimanche à Casablanca, à l'écrivain et critique littéraire feu Edmond Amran El Maleh, dans le cadre de la 17ème édition du Salon international de l'édition et du livre (SIEL).

Lors de cette cérémonie, initiée par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), les différents intervenants, dont des intellectuels et penseurs ayant côtoyé le défunt, ont mis l'accent sur ses qualités humaines et la richesse de son ?uvre.

Le défunt, ont-ils dit, était exigeant et refusait de s'inscrire dans un modèle traditionnel et classique, la preuve c'est qu'il a attendu l'âge de 63 ans pour publier son premier roman "Parcours immobile" en 1980, une oeuvre qui se rapproche le plus d'un récit autobiographique.

Dans ses écrits, on perçoit, selon eux, une certaine oralité, car il écrivait en Français mais on y retrouvait la langue arabe, rappelant que le Maroc y était toujours présent, un pays auquel il portait un amour sincère et un attachement sans faille.

Les intervenants se sont également arrêtés sur la complexité de l'?uvre d'Edmond Amran El Maleh dont le livre le plus facile et le plus accessible reste, selon eux, "Lettre à moi-même", écrit sous forme d'une correspondance où se côtoient récit et poème en prose, alors que les autres livres sont beaucoup plus énigmatiques et mystérieux.

L'auteur ne voulait pas publier cet ouvrage au début, car c'est là où il se dévoilait le plus, mais, sous la pression d'amis et de proches, ce dernier a fini par voir le jour en février 2010, ont-ils rappelé.

Les différents intervenants étaient, par ailleurs, unanimes à souligner qu'Edmond Amran El Maleh, qui était un homme de dialogue et respectueux de la diversité culturelle, avait aussi cette particularité de respecter la foi et la religion d'autrui, il se disait marocain et fier de sa marocanité et ne mettait jamais en avant sa judaïté.

Même s'il vivait en grande partie en France, il n'a jamais cessé de répéter, selon les témoignages apportés, "je n'ai jamais quitté le Maroc, car le Maroc m'habite".

Feu Edmond Amran El Maleh est l'auteur de plusieurs romans dont "Ailen ou la nuit du récit", "Mille ans un jour" et "Le Retour d'Abou El Haki".

Source : MAP

L'écrivain marocain Abdellah Baïda vient de faire paraître aux Éditions La Croisée des chemins (Casablanca) et Seguier (Paris) Collection CCME, un ouvrage intitulé Au Fil des livres, Chroniques de littérature marocaine de langue française.

Panorama de lectures

Comme son titre l'indique, l'auteur y propose son point de vue de lecteur et écrivain sur des livres d'auteurs tels que Driss Chraïbi, Rachida Madani, Samira El Ayachi, Fouad Laroui ou encore Edmond Amran El Maleh.

“Certains livres évoqués ici sont écrits par des plumes reconnues et déjà maintes fois consacrées, d'autres m'ont paru prometteurs et intéressants. (...) Quelques œuvres m'ont procuré du plaisir, m'ont inspiré des idées, m'ont enchanté, m'ont incité à réagir, m'ont poussé à écrire et j'ai voulu les partager avec les lecteurs”.

Quatrième de couverture.

L'approche de Abdellah Baïda? “aucunement académique, aucunement analytique” explique-t-il, mais plutôt une lecture d'écrits qui se veut libre, “autant que faire se peut” précise l'auteur, et ce afin de rendre compte des livres qui ont marqué ce début du XXIème siècle.

Moyen original et agréable de découvrir ou redécouvrir des œuvres littéraires marocaines, l'ouvrage est actuellement disponible au Salon de l'Edition et du Livre de Casablanca au Stand CCME.

Abdellah Baïda est chercheur en littérature, écrivain et critique littéraire. Agrégé de lettres et titulaire d'un doctorat en littérature et culture maghrébines, francophones et comparées, Abdellah Baïda est professeur à l’Université Mohammed V de Rabat.

Source : Aufait

Le président du Conseil de la communauté marocaine a l'étranger M. Driss El Yazami accueille le Premier ministre M. Abbas El Fassi et le ministre de la culture M. Bensalem Himmich et d'autre personnalités au stand du CCME et l'Artisanat du Maroc dans le cadre de l'ouverture du 17ème édition du Salon international de édition et du livre (SIEL 2011)...Suite

Le  Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME)  en partenariat avec L’Artisanat du Maroc prennent part à la 17ème édition su Salon international du livre et de l’édition qui  aura lieu jusqu’ au 20 février.

La  thématique de cette année porte sur « Littératures, migrations, méditerranée ».

Il s’agit de la troisième participation du CCME au salon international du livre  et de l’édition. Présent depuis 2009, le stand du CCME  a toujours connu une affluence importante  des visiteurs du salon. Il représente  aussi  l’occasion de jeter un clin d’œil sur la littérature de la diaspora et de créer des ponts d’échange entre les Marocains d’ici et d’ailleurs.  Sur une superficie  de 270m2 et sur deux niveaux, le CCME et l’Artisanat du Maroc proposent  un menu riche et divers. Cette année, plus de 150 invités toutes disciplines confondues. Romanciers, poètes, chercheurs, philosophes sont attendus. D’origines diverses, ils sont de l’Algérie, la Tunisie, l’Egypte, Liban, La Palestine, la Grèce, la Turquie, l’Italie, la France, l’Espagne, l’Iraq et autres.
Le stand offre, à la liesse des pèlerins, plus de 1200 titres d’ouvrages   incluant plusieurs genres littéraires entre romans, essais, études, revues, et des livres  consacrés à l’édition jeunesse.     Dialogues, signatures, tables rondes  et conférences sont à l’affiche.  Les professionnels débattront d’une une panoplie de thématiques : « Littératures méditerranéennes et horizons migratoires », « la situation actuelle du roman de la langue français au Maroc », « Penser la Méditerranée », « de l’hospitalité : accueillir l’autre », « Langues et cultures d’origine en immigration : quel apprentissage pour quel modèle ? », « Ecritures siciliennes sur l’autre », « L’Islam en Europe », « Femme et éditrice en Méditerranée », « Sportifs marocains du monde »,etc.  Ces débats seront animés  par des auteurs et écrivains  de tous horizons. Parmi les invités, Salim Jay, Mohamed Larbi Messari, Antoni Segura i Mas de l’Espagne, Kacem Basfao,  Mohamed Hmoudane, Mostapha Kebir Ammi, Mohamed Nedali, André Azoulay, Abdellatif Laâbi, Siham Bouhlal,  Hassan Najmi, Marco Nereo Rotelli de l’Italie, Abdelwahab Medden de la Tunisie et autres seront de la fête.  Le CCME et l’Artisanat du Maroc  rend hommage cette année  à quatre figures  de renommée de la scène culturelle. Il s’agit de la directrice de la Casa arabe en Espagne, Gema Martine Munoz. Sociologue, elle a occupé le poste de professeur  de sociologie arabe et islamique à l’Université autonome de Madrid.

L’on ne manquera pas de rendre  un hommage posthume  à Edmond Amran El Maleh, décédé cette année et à  Gildas Simon, géographe et chercheur spécialiste en immigration. Le cinéaste tunisien Mustapha Hasnaoui sera également honoré à cette occasion.  Le salon c’est aussi  un moment de détente et de découverte.  Une nuit consacrée à la thématique de l’immigration  aura lieu  à la Villa des arts  avec le concours  du service du  Service de Coopération et d’Action Culturelle de l’Ambassade de France, l’Institut Cervantès de Casablanca, l’Institut Culturel Italien de Rabat et la délégation Wallonie-Bruxelles.
Le public jeune n’est pas en reste. Tout un programme lui est spécialement concocté. Il  comprend des animations jeunesse, des ateliers  de contes, de musique  et de lectures ainsi qu’un atelier sur le processus de fabrication du livre.

12/2/2011, Soumia Yahia

Source : Al Bayane

Les autorités tunisiennes ont arrêté ces derniers jours plus de 1.000 candidats à l'émigration clandestine vers l'Europe alors que des milliers d'entre eux ont débarqué sur la petite île de Lampedusa, a rapporté dimanche le quotidien Effabah citant des sources sécuritaires.

Au moins un Tunisien est mort lors de la traversée, sans doute six, selon les bilans recueillis par Effabah (Le Matin) et l'agence officielle TAP.

Un jeune Tunisien s'est noyé et un autre était porté disparu après le naufrage samedi d'une barque transportant 12 immigrants clandestins au large de Zarzis (sud-est), avait rapporté TAP samedi.

Ces derniers jours, la garde nationale a arrêté 1.000 à 1.500 personnes qui tentaient de rejoindre l'Europe, ont indiqué des sources sécuritaires à Effabah.

Sur l'île de Djerba (sud), notamment, elle a bloqué quatre tentatives d'émigration et arrêté 200 clandestins venant de Tataouine (centre), Gafsa (centre-ouest), Ben Guerdane (sud-est) et Medénine (est).

La garde nationale a aussi retrouvé cette semaine quatre cadavres à bord d'un zodiac au large de Sfax (sud), ont indiqué les mêmes sources selon qui il pourrait s'agir de clandestins qui se seraient perdus lors de leur traversée et seraient morts de faim et de soif.

Au total, quelque 5.000 clandestins, pour la plupart tunisiens, ont débarqué en cinq jours sur la petite île italienne de Lampedusa, située à 138 km des côtes tunisiennes, selon des sources concordantes en Italie.

L'Italie, qui craint une crise humanitaire, a demandé à l'Union européenne de prendre rapidement une décision définitive, d'ici une dizaine de jours, sur le déploiement d'une mission Frontex pour patrouiller au large de la Tunisie.

13/2/2011

Source : AFP/Le Monde

Le plan de retour volontaire des immigrés chômeurs, lancé en grande pompe en 2008 par le gouvernement espagnol, est un "échec" en Catalogne où seuls 200 étrangers y ont adhéré en 2010, selon le Centre d'information pour les Travailleurs étrangers.

"Le nombre d'immigrés qui acceptent l'aide au retour ne cesse de baisser passant de 1.300 en 2009 à quelque 200 en 2010", a précisé le centre catalan dans un rapport présenté à Barcelone, ajoutant qu'en dépit de la crise économique qui prévaut en Espagne, la plupart des immigrés préfèrent de rester dans ce pays pour "assurer un avenir meilleur à leurs enfants".

Au niveau de l'Espagne, 1.500 immigrés ont présenté, en 2010, des demandes afin de bénéficier de l'aide au retour contre 6.000 une année auparavant, a indiqué la même source, précisant qu'un amendement prévoyant le droit de retour en Espagne après un délai de trois ans sera introduit dans la loi d'immigration en vue d'encourager les étrangers à adhérer à ce programme.

En septembre 2008, l'Espagne avait annoncé la mise en place d'un plan de retour volontaire d'immigrés chômeurs en contrepartie d'une compensation financière équivalente à 40 pc de leur indemnité chômage, le reste leur sera versé un mois plus tard, une fois arrivés dans leur pays d'origine.

Cette mesure concerne les ressortissants de 19 pays ayant signé une convention avec la sécurité sociale espagnole, soit environ 87.000 personnes.

Les immigrés qui acceptent ce retour volontaire, doivent renoncer à leur carte de séjour et attendre trois ans avant d'être autorisés à revenir pour vivre et travailler en Espagne.

Source : MAP/Aufait

Un tiers déclarent avoir choisi l’étranger parce qu’ils ne pouvaient mener les études de leur choix en Tunisie, un autre tiers sont partis parce qu’ils considèrent

Ce rapport qui n'a pas été publié est la conclusion d'une enquête  sur les étudiants tunisiens en France menée conjointement entre février et avril  2007  par l’Observatoire National de la Jeunesse (ONJ) et l’Observatoire français de la Vie Etudiante (OVE). 
A la rentrée de l'année universitaire 2007-2008, plus de 12.000 étudiants tunisiens étrangers étaient inscrits dans l'ensemble des établissements d'enseignement supérieur français dont 78% dans les universités (soit 9.750 personnes). Les Tunisiens constituent plus de 5% de la population étrangère des établissements supérieurs en France. Depuis 2000, le nombre des Tunisiens dans l’enseignement supérieur a progressé de 55%, le même phénomène observé dans le cas de l’ensemble des étudiants étrangers en France. La France constitue le premier pays d’accueil des étudiants tunisiens poursuivant leurs études en dehors de leur pays.

L’enquête par questionnaire a  été préparée à la fois par l’OVE et l’ONJ. Elle avait comme ambition de comprendre le parcours et l’expérience de l’étudiant, à travers le processus qui intègre l’ensemble des dimensions constitutives du projet d’étudier en dehors de son pays — avec ses différentes temporalités — et la dynamique engendrée par une expérience étrangère. Quel qu'en soit le contexte, la mobilité géographique des étudiants au-delà des frontières de leur pays suscite un éventail de questions portant sur le choix du pays d’études, l’orientation et le parcours scolaire, l’adaptation institutionnelle et sociale, l’expérience interculturelle, les conditions matérielles de vie, ainsi que le maintien des relations avec le pays d’origine. Le questionnaire conçu conjointement par l’OVE comprend environ 150 questions relatives aux thèmes suivants : reconstitution précise du cursus depuis l’obtention du baccalauréat, conditions de travail scolaire ou universitaire, emploi du temps, ressources et niveau de vie, logement et transport, alimentation et santé, activités culturelles, rapport avec le pays d’origine, projet d’avenir et caractéristiques socio-démographiques. Le champ de l’étude s’est étendu à la plus grande partie de la population tunisienne poursuivant des études dans l’enseignement post baccalauréat en France, soit: les étudiants d’Université, en prenant en compte toutes leurs composantes (les trois cycles, l’ensemble des filières disciplinaires, les IUT et autres instituts ou écoles rattachés, les centres et antennes délocalisés).

L’enquête s’est faite  par envoi postal à 1/5e des étudiants tunisiens de chaque université entre février et avril 2007, les enquêtés étant sélectionnés par tirage au sort à partir des fichiers de scolarité (soit approximativement 2.000 questionnaires postés). Les 426 questionnaires validés ont été saisis avant codification sur la totalité des questions y compris les questions ouvertes : c’est-à-dire la saisie des verbatim dans leur intégralité. L’échantillon de 426 étudiants tunisiens inscrits en 2006-2007 dans les universités françaises est représentatif selon les quotas de 4% de la population de référence. Les analyses présentées dans ce rapport s’appuient sur une sélection des données issues de ce questionnaire. La grande majorité des questions posées aux étudiants étaient fermées, mais plusieurs autres modalités, plus ouvertes, nous ont permis d’enrichir ensuite les données chiffrées.
Les résultats de l'enquête révèlent de nombreuses pistes de réflexion et de recherche qu'il serait intéressant de suivre si l'on souhaite confirmer certaines des tendances observées, notamment l’intégration à l’environnement universitaire, les conditions de vie, les contacts avec la société française ou avec leur pays d’origine. Cette investigation, qui interroge la tendance actuelle à la mobilité internationale des étudiants, constitue un champ de connaissances émergent des mouvements migratoires et la place de l’université dans le développement de l’immigration internationale. (Voir notamment la troisième consultation de la jeunesse (2005), la violence verbale chez les jeunes (2004), les pratiques culturelles et de loisirs chez les jeunes (2005), les nouveaux  phénomènes comportementaux chez les jeunes (2006), le rapport national sur la situation de la jeunesse (2008).)
L'enquête sur les étudiants tunisiens en France a permis de mieux appréhender la façon dont ils s’impliquent dans le processus de l’affiliation au sein d’un nouveau système universitaire et d’une nouvelle société. Ces résultats sont, en effet, à mettre en rapport, d'une part, avec leurs projets initiaux, motivations, attentes et la préparation de leur «voyage éducatif», et, d'autre part, avec leur expérience française et le projet d'avenir qu'ils élaborent à l'issue de leurs études. Les réponses ouvertes et fermées fournies par ces jeunes ont permis de dresser les profils des divers types d'étudiants tunisiens inscrits dans un établissement d'enseignement supérieur français en 2007.

Une augmentation régulière et importante

Outre les étudiants bénéficiant des programmes officiels de bourse à l’étranger et qui ne constituent dans l’échantillon de l’enquête que 17% et ceux qui sont là-bas pour raison familiale (19% environ), il est notoire de voir que l’écrasante majorité de ceux qui choisissent de partir à l’étranger l’ont fait par «insatisfaction». Un tiers déclarent avoir choisi l’étranger parce qu’ils ne pouvaient mener les études de leur choix en Tunisie, un autre tiers sont partis parce qu’ils considèrent les études «meilleures » à l’étranger. La première raison renvoie sans doute à l’éternel problème du système d’accès à l’enseignent supérieur en Tunisie, et la seconde à une autre question récurrente : la qualité du système français d’enseignement supérieur.
Cette insatisfaction s’est probablement approfondie avec le temps. L’examen du taux de ceux qui sont partis pour la France sans avoir achevé un cycle d’études entamé en Tunisie selon la date de la première inscription en Tunisie, montre une augmentation régulière et importante. Ce taux qui n’était que de 7,5% en 1995 est passé à 25,8% après 2000.
Les résultats de l’enquête révèlent que les étudiants tunisiens réussissent relativement bien leur parcours universitaire. Comme tous les étudiants étrangers, les Tunisiens tendent à vivre une expérience difficile de la rupture et de l'apprentissage de nouvelles normes. Beaucoup de choses changent dans ce passage à une université étrangère : les relations interpersonnelles à l’université, l’organisation pédagogique des cours, les normes et codes des activités universitaires, les relations avec les enseignants, leurs exigences et disponibilité, les examens et les devoirs. De même, les connaissances et le savoir-faire disciplinaires ne sont pas toujours identiques d’un système universitaire à un autre. On peut donc repérer plusieurs types de ruptures liées non plus à l'installation en pays étranger, mais à la réussite de ses études dans un pays étranger. Ces ruptures menacent par définition les étudiants étrangers plus que tous les autres. Malgré ces difficultés «pédagogiques», les Tunisiens semblent se débrouiller relativement bien. On peut même parler d’un processus d'adaptation relativement réussi des étudiants tunisiens si on compare les résultats de cette enquête avec ceux des autres enquêtes de l’OVE sur les étudiants étrangers. Il s’agit de construire une nouvelle identité tout en devenant membre de la communauté universitaire. Dans l'ensemble, les jeunes interrogés se sentent relativement intégrés, et réussissent assez bien leur «passage» : le sentiment d'isolement n'est exprimé que par une minorité. Effectivement, les étudiants français et  autres étrangers les accueillent et les soutiennent plutôt activement.
En matière de sociabilité, la moitié des étudiants interrogés déclarent ne pas avoir de difficultés dans leurs relations avec les autres étudiants. Ceci témoigne, d’une part, des capacités d’adaptation des étudiants tunisiens dans des contextes socioculturels différents, et, d’autre part, de l’ouverture des étudiants en France sur l’autre. En effet, l’université française serait, dans une large mesure, un lieu de métissage culturel. Toutefois, une minorité des interrogés avouent avoir des difficultés dans leurs relations avec les autres étudiants.

Le faible taux de boursiers (24%) d’une part et la faible demande de bourse d’autre part, font que les étudiants sont souvent obligés de multiplier le recours à diverses sources pour financer leurs études, des divers aides possibles en France aux ressources tirées d’activités rémunérées en passant par l’aide des parents ou de la famille. Sur ce dernier plan, environ la moitié des enquêtés déclarent recevoir de l’aide de leur famille. Cette aide est régulière pour la moitié d’entre eux et occasionnelle pour le reste de ceux qui bénéficient de l’appui de leur famille. Cette aide concerne de manière égale les deux sexes. Ce soutien est le pendant de l’importance que les familles tunisiennes accordent à l’investissement dans l’éducation observée dans le pays.

En mettant en relation les réponses des étudiants tunisiens sur les personnes (amis et/ou camarades et/ou collègues) qu’ils rencontrent en dehors des cours et les indications concernant leurs pays d’origine, nous observons une opposition assez nette entre d’une part les «amis» collègue du milieu professionnel (amis appartenant au milieu professionnel) ou amis universitaires en grande majorité français, et d’autre part les amis pour les loisirs qui sont en majorité tunisiens.

Carence en matière de communication vers les étudiants

L’un des points saillants des résultats de cette enquête est la grande satisfaction des enquêtés (80,0%) d’être perçus comme Tunisiens. Ceci témoigne de la fierté des interrogés d’être Tunisiens et d’être perçus en tant que tels à l’étranger. En effet, l’émigration pour les enquêtés semble ne pas avoir affaibli leur patriotisme, probablement le contraire est-il plus vrai. Il s’agirait là de la projection sur soi de l’image positive de la Tunisie.

La lecture régulière de la presse quotidienne et des hebdomadaires d’actualité se porte très bien parmi les étudiants tunisiens en comparaison avec les taux observés dans les autres enquêtes de l’OVE en France. Mais la proportion d’étudiants tunisiens lisant régulièrement les journaux français est plus élevée que celle de la presse tunisienne et internationale. Dans l’ensemble, la presse arabe, quel que soit son origine (tunisienne et internationale) est peu lue. La lecture de périodiques et de romans, les sorties culturelles et de loisirs, le rapport aux médias et les activités extrascolaires sont autant de pratiques servant de rites d'initiation, qui permettent à la fois une meilleure maîtrise du français et une meilleure compréhension des normes et codes en vigueur dans son pays d'accueil. Il est regrettable, dans ces conditions, de constater la rareté ou l'absence d'activités et d'espaces conviviaux mis en place au sein des établissements d'enseignement supérieur : d'autres entités alternatives, comme les amis français ou compatriotes, jouent alors ce rôle de manière informelle.

Cette carence touche de manière plus nette la télévision. En effet, si  près de 97% des étudiants de l’enquête regardent la télévision, 9 étudiants sur 10 regardent des chaînes françaises, et seulement un sur cinq des chaînes tunisiennes et un sur cinq une autre chaîne arabe (réponses multiples).

En revanche, 42,1%  déclarent utiliser l’internet pour s’informer sur l’actualité en Tunisie, et 66,6% des enquêtés déclarent l’utiliser pour contacter la famille et les amis. Internet constituera probablement l’axe principal de toute stratégie de communication orientée vers cette population.

La vie en France continue comme pour leurs aînés à marquer sur le plan culturel les jeunes étudiants en France. Parmi les Tunisiens, le sentiment d’insatisfaction ou de mécontentement est moins important (14%) que parmi l’ensemble des étudiants étrangers (2006), ils sont donc 86 % à dire qu’ils sont très satisfaits ou assez satisfaits de leurs études en France alors qu’ils sont 79 % parmi tous les étudiants étrangers.

Après les études, que faire ?

Qu’envisagent-ils au terme de leurs études? Dans les réponses sur les projets d’avenir, (après les études, que faire ?) nous retrouvons des résultats assez similaires à ceux obtenus dans d’autres enquêtes menées en France. En gros, un tiers des étudiants envisage de rentrer en Tunisie, un tiers ne pense pas rentrer et le troisième tiers est encore au moment de l’enquête dans une position d’incertitude (ils ne savent pas).

Il est important de noter que ceux qui envisagent de rester en France, ou d’aller dans un autre pays, ne le font pas seulement en fonction de leur légitime intérêt personnel, mais sont plus convaincus que les autres que cela est meilleur pour leur pays. En effet, 61% de ceux qui envisagent de rester en France, pensent que cela est mieux pour leur pays contre seulement 23% pour l’ensemble de l’échantillon. De même,  39% de ceux qui envisagent de partir dans un autre pays pensent que cela est mieux pour leur pays contre seulement 7% pour l’ensemble de l’échantillon.

Les étudiants les plus enclins à rentrer au terme de leurs études sont ceux qui envisagent d’effectuer des études assez avancées (doctorat et autres). Cela est compréhensible par les perspectives meilleures qu’ils ont par rapport à leurs collègues des cycles inférieurs. La catégorie Bac+5, comprenant probablement les étudiants en grandes écoles, est celle qui affiche le plus d’incertitude sur la question du retour. Pour ces derniers, les perspectives intéressantes existent, mais la tentation de l’étranger reste forte.

La question du retour des étudiants semble ainsi conditionnée essentiellement par les perspectives que leur offre leur pays.

La proportion élevée des ceux qui envisagent de rester en France a, également, été constatée dans l’enquête de l’OVE sur les étudiants étrangers. Il s’agit d’une dynamique migratoire qui semble se développer de plus en plus parmi les étudiants étrangers à partir de plusieurs logiques   économique, professionnelle, scientifique (recherche), sociale, familiale. Cette dynamique ne se nourrit pas forcément de l'attraction mécanique d'un «centre», ni d'un comportement rationnel et calculateur. Voyager à l’étranger place l’étudiant dans une situation de transition, génératrice de transformations identitaires pouvant entraîner des remises en cause parfois radicales des projets initiaux. En effet, dans la mise en place de sa stratégie migratoire, l'étudiant étranger n'est pas l’unique acteur, bénéficiant d’une large autonomie décisionnelle, exclusive : il reste, dans tous les cas, partiellement tributaire des orientations des politiques mises en place par le pays d’accueil. En réalité, dans une logique réflexive, un jeu permanent d’interactions entre ces deux acteurs se développe.

Source : Presse.tn


Constat commun: l’a priori négatif vis-à-vis des immigrés, des musulmans surtout, est un fait. La peur se cristallise sur la perte de contrôle.

Dans l’imaginaire collectif, on fait un lien automatique entre immigration et insécurité, entre délinquance et origine ethnique. Comment l’expliquer ? Quelle est la réalité ?

ANDREA REA : C’est clair que la question de l’immigration est toujours liée à celle de l’insécurité, et plutôt à la peur. Il y a une image de suspicion qui est toujours accolée à l’étranger. Je suis fils de deuxième génération de l’immigration italienne. J’ai grandi en me faisant traiter de sale macaroni pendant toute ma jeunesse. Il n’y a pas si longtemps, des ministres m’appelaient André parce que Andrea, ça faisait trop immigré. Au cours des 20 dernières années, il y a eu prolifération des discours sur l’insécurité, au-delà de la question de la réalité de cette insécurité : le sentiment d’insécurité est beaucoup plus grand que la réalité de l’insécurité - je ne dis pas par là qu’il n’y a pas de délits commis. Ce thème de l’insécurité devient le prisme à partir duquel on interprète la transformation de nos sociétés. Alors que sur la même période, un élément qu’on peut chiffrer et démontrer a vraiment augmenté : l’inégalité entre les groupes sociaux. Aujourd’hui, des tas de sujets sont complètement occultés et on éclaire ce qui est en dessous du lampadaire, dont on parle et reparle sans cesse. De temps en temps, il faut aussi déplacer la focale : il est important d’avoir un discours sur l’origine de la suspicion vis-à-vis de l’étranger, mais il faut en même temps se demander comment se construit l’inégalité et pourquoi ce sont les groupes les plus fragilisés qui font toujours l’objet d’un discours d’insécurité.

CHEMSI CHEREF-KHAN : Quand je suis arrivé en Belgique en 1961, c’était le début de l’immigration musulmane, qui était régulière et organisée. Il y avait un bon millier de Marocains et plus ou moins 300 Turcs, tous venus avec un contrat en bonne et due forme. Ils étaient parfois parqués provisoirement dans des conditions un peu difficiles, mais ils arrivaient ici avec un sentiment de servir à quelque chose et d’être accueillis et respectés. Cet aspect me paraît fondamental par rapport à la situation actuelle, où on a l’impression que l’immigration échappe à tout contrôle. Déjà là, c’est une source d’insécurité ou en tout cas de sentiment d’insécurité. Sans compter que par ailleurs, il y a des raisons tout à fait objectives de lier l’insécurité à l’immigration : chacun connaît dans son entourage des gens qui ont été agressés par des jeunes délinquants d’origine plus ou moins immigrée C’est devenu tellement difficile de parler de ces questions avec les mots de tous les jours parce que chaque mot est chargé de connotations émotionnelles. On est vite traité d’islamophobe, de raciste Il existe à ma connaissance par ci par là des statistiques policières pour lier effectivement certains phénomènes d’insécurité, comme la petite délinquance, à l’immigration, mais on entend dire qu’on ne peut pas publier ces chiffres, qu’il y a une chape de plomb des politiques pour empêcher de divulguer ce genre de données. Vrai ou pas, dès que ce genre de données circulent, cela ajoute au sentiment d’insécurité. En outre, l’idée générale qu’on a dans nos pays de l’islam, autant celui présent ici que celui d’ailleurs, c’est une association à la violence - alors qu’il faudrait vraiment nuancer les choses. Une présence musulmane suscite tout de suite des questions, des méfiances... en attendant éventuellement de se rassurer ensuite. L’a priori négatif est un fait qu’il faut constater.

Source : Lalibre.be

Société Générale Maroc et la Banque italienne Extrabanca viennent de signer une alliance commerciale en faveur de la bancarisation des MRE, en Italie chez Extrabanca et au Maroc à la Société Générale. Cet accord, qui  prend effet à partir du deuxième semestre 2011, prévoit notamment un service de transfert d’argent ainsi que l’orientation des demandes de crédits immobiliers par Extrabanca à Société Générale Maroc.

Société Générale Maroc et la Banque italienne Extrabanca, « unique » banque européenne entièrement dédiée à la clientèle des immigrés, ont scellé une alliance commerciale qui permettra de renforcer l'offre commerciale destinée aux marocains résidants dans ce pays ayant des intérêts dans l’un des deux pays ou désireux d’étendre leurs opportunités d’affaires.

« Aux termes de cet accord qui prend effet à partir du deuxième semestre 2011, les deux banques vont pleinement coopérer en faveur de la bancarisation des MRE, en Italie chez Extrabanca et au Maroc à la Société Générale », explique le management de la banque marocaine. Celui-ci précise que l'accord prévoit également un service de transfert d’argent, à la tarification particulièrement avantageuse ainsi que l’orientation des demandes de crédits immobiliers par Extrabanca à Société Générale Maroc.
« L'alliance commerciale, signée par le président d’Extrabanca, Andréa Orlandini et le président du directoire de Société Générale Maroc, Albert Le Dirac'h, entre dans le cadre de l'intérêt porté par Extrabanca à la rive sud de la Méditerranée. Cette union concrétise la perception du Maroc comme un marché émergent doté d'un potentiel économique prometteur », estime les responsables de la 4è banque au Maroc en terme de bilan et de réseau. La filiale du Groupe Société Générale revendique qu’elle est l'un des groupes bancaires les plus importants de la zone euro, est présente dans le royaume depuis près d'un siècle et se positionne comme une banque de référence pour le développement de l'économie marocaine.

La banque compte un réseau de près de 350 agences et 13 filiales spécialisées dans des métiers diversifiés. Elle compte également 3800 collaborateurs et opère sur un modèle de banque universelle. « Ce nouvel accord illustre notamment sa volonté de renforcer sa présence auprès des marocains résidant à l’étranger », souligne SGMA.

De son côté, lancée par des investisseurs locaux dont Generali, Extrabanca se veut être le premier modèle de banque en Europe conçu spécifiquement pour les immigrés. Extrabanca propose plusieurs services et  produits notamment  emprunts pour les entreprises, livrets d’épargne, crédit à la consommation. La structure, qui  compte des employés provenant de onze pays différents et parlant treize langues, s’appuie sur l’outsourcing et des partenariats, Extrabanca compte atteindre d’ici à 2015, 130.000 clients et porter son réseau à plus 40 agences dans les villes abritant de fortes communautés d’immigrés.

11 Février 2011

Source : Maroceco

Agrégé de lettres et titulaire d'un doctorat en littérature et culture maghrébine francophones et comparées et actuellement professeur à l'Université Mohammed V de Rabat-Agdal, Abdellah Baida vient de publier «Au fil des livres», chroniques de littérature marocaine de langue française, Ed. La Croisée des chemins, qui présente quelques auteurs maghrébins de langue française du XXIe siècle.

LE MATIN: Quels rapports avez-vous avec la lecture ?

ABDELLAH BAIDA: J'avais pensé intituler ce livre «En lisant, en écrivant » car ce sont là deux actions simultanées qui étaient à l'origine de mon essai et qui disent tout mon rapport avec la lecture mais j'ai fini par le nommer « Au fil des livres »; le premier titre étant déjà hélas pris par Julien Gracq. Ce livre est pour moi une belle expérience de lecture car je ne me suis imposé aucune contrainte académique, c'est donc l'expression d'un rapport passionnel avec la lecture au-delà de tout utilitarisme. Et c'est justement cette passion que je souhaite partager avec le lecteur.

Quels sont les livres que vous évoquez dans votre ouvrage ?

J'ai d'abord commencé par un préambule où je donne un aperçu global sur la littérature marocaine de langue française, depuis sa naissance jusqu'à aujourd'hui, en insistant sur les grands moments et en mentionnant les grandes figures qui ont marqué cette évolution. Ceci permettra au lecteur de mieux situer les livres que j'ai abordés et qui sont tous assez récents : c'est une littérature du XXIe siècle. Ce sont des publications datant des cinq dernières années, essentiellement des récits (romans) mais aussi quelques essais, une pièce de théâtre et un recueil de poèmes… Certains écrivains choisis sont déjà très connus et confirmés, d'autres sont au commencement de leur chemin mais ils me paraissent prometteurs.

Quelles sont les œuvres qui vous ont procuré du plaisir ?

Tous les livres auxquels j'ai consacré des chroniques m'ont procuré du plaisir… J'évite de travailler sur des œuvres qui ne plaisent pas car je ne suis pas masochiste ! Mais, bien sûr, mon degré de satisfaction est variable d'un texte à un autre. Par exemple, j'aime beaucoup les récits qui bousculent les normes et qui innovent aussi bien au niveau esthétique que sur le plan des thématiques abordées. Pour donner quelques exemples, je dirais que la lecture de « Hawa » de Mohamed Leftah est un moment de bonheur, comme l'est aussi le dernier roman de Laroui « Une année chez les Français » ou bien « Les enfants de Sidi Moumen » de Mahi Binebine… L'écriture de Kilito est une invitation au voyage à travers les livres; j'ai parlé de son essai « Les Arabes et l'art du récit » mais je l'ai lu comme un roman ! Des écrivains jeunes ont également écrit des œuvres qui méritent toute l'attention… Je ne peux les citer toutes ici.

Quelles sont celles qui vous ont enchanté ?

C'est un vrai enchantement que j'ai senti en lisant trois œuvres que j'ai baptisées « Les écrits de la maturité » ! Il s'agit des derniers livres d'El Maleh (« Lettres à moi-même ») et de Khatibi (« Le Scribe et son ombre ») auquel j'ajouterai « Le livre imprévu » de Laâbi (de qui on attend encore d'autres chefs-d'œuvres !). Dans ces trois œuvres, on sent la maîtrise du genre mêlée à une certaine nonchalance jouissive… Aucun de ces livres ne s'inscrit dans un des genres canoniques, mais surtout ce qui est intéressant – sans entrer dans les détails ici – c'est que ces grands auteurs arrivent à communiquer avec le lecteur; ils ont un style – chacun à sa manière - qui vous chuchote à l'oreille !

Ceux que vous avez voulu partager avec les lecteurs ?

J'ai parlé d'une trentaine de livres sans compter ceux auxquels j'ai seulement fait allusion à tel ou tel endroit et si je publie aujourd'hui cet essai, c'est justement pour le ''partager'' avec le lecteur. C'est un florilège. J'aime bien ce mot car il cache dans son corps le terme « fleur » et transforme mon livre en bouquet, une sorte d'offrande…

N'est-ce pas prétentieux de parler des livres qui ont marqué le XXIe siècle, tant ces livres sont nombreux ?

Non, ce n'est pas prétentieux, c'est subjectif ! Et je l'assume. Précisons d'abord que je parle du paysage littéraire marocain et j'ai sélectionné des livres qui me paraissent « intéressants ». En plus des trois doyens de cette littérature que j'ai cités plus haut, la qualité des livres que j'évoque dans mon essai me paraît bonne et ce sont ces textes qui vont constituer la littérature marocaine.
Plus de la moitié des récits sur lesquels j'ai travaillé ont été publiés les deux dernières années et c'est assez difficile de prévoir ce qu'il adviendra de leur sort dans quelques années, mais moi, j'ai parié sur mon florilège !

Il faut s'intéresser à la littérature contemporaine, même s'il est plus confortable de s'appuyer sur des classiques. Cette littérature est plus proche de nous et on y décèle les préoccupations d'aujourd'hui. Le poids de la réalité est un phénomène assez frappant dans notre littérature.

Pourquoi doit-on continuer à lire malgré la ''dictature'' d'Internet ?

Pour toutes les raisons que j'ai évoquées et pour bien d'autres. Les dictatures finissent toujours par tomber comme en témoigne l'actualité. L'Internet est aussi un outil qui peut être mis au service de la lecture ! Le livre a encore de beaux jours devant lui mais, bien sûr, il faut l'aider un peu. Il faut une politique qui encourage la lecture en créant des espaces et des activités, en aidant à la publication et à la diffusion des livres, en inscrivant la lecture dans le quotidien et non uniquement dans l'''accidentel''… Ce sujet nous ramène à l'épineuse question de la culture. Celle-ci doit être déplacée de la marge où elle est reléguée actuellement vers ''le centre'' car c'est l'affaire de tout le monde.

Mon essai « Au fil des livres» est une modeste tentative qui va dans ce sens ; j'ai essayé de jouer le rôle de passeur en parlant des livres que j'ai aimés.

Qui êtes-vous M. Baïda ?

Je suis d'abord un lecteur et, de temps en temps, j'écris aussi bien des essais que de la fiction.

Mon itinéraire jusqu'ici ? Le voici de manière plus classique Je suis chercheur en littératures et critique littéraire, agrégé de lettres et titulaire d'un doctorat en littérature et culture maghrébine francophones et comparées, et actuellement professeur à l'Université Mohammed V de Rabat-Agdal. Je suis membre du bureau de la CCLMC (Coordination des chercheurs sur les littératures maghrébines et comparées) et président de la CMA (Commission du monde arabe) au sein de la FIPF (Fédération internationale des professeurs de Français). J'ai publié plusieurs travaux portant sur divers aspects des littératures de langue française, notamment ''Les Voix'' de Khaïr-Eddine (éd. Bouregreg, 2007) comme j'ai ''dirigé'' l'ouvrage ''Mohamed Leftah ou le bonheur des mots'' (éd. Tarik, 2009), « Au fil des livres », chroniques de littérature marocaine de langue française, Ed. La Croisée des chemins (Casa) & Seguier (Paris), Coll. « CCME », février 2011. J'ai également publié plusieurs autres travaux et quelques textes de création littéraire publiés à l'échelle nationale et internationale. J' anime régulièrement des rencontres avec des écrivains francophones et publie dans la presse des chroniques portant sur les nouveautés littéraires.

11/2/2011, Entretien réalisé par Farida Moha

Source : Le Matin

Le projet de loi sur l’immigration a été adopté par les sénateurs jeudi 10 février. Ce texte vise  à transposer trois directives européennes dont la directive Retour et les principales dispositions ont été adoptées malgré la résistance de l’opposition et de  certains sénateurs de la majorité : interdiction de retour sur le territoire français, allongement de la durée de rétention, création de zones d’attente spéciales etc.

Cependant les sénateurs sont revenus sur certaines mesures emblématiques du projet qui avaient été adoptées par les députés en première lecture. Ils ont ainsi refusé de restreindre le droit au séjour des étrangers malades comme de reculer l’intervention du juge à cinq jours au lieu de deux actuellement. Ils ont aussi supprimé l’article étendant la déchéance de la nationalité, mesure polémique annoncée par Nicolas Sarkozy lors du discours de Grenoble de cet été. Sans compter que les sénateurs ont adopté quelques amendements proposés par l’opposition qui n’avaient pas été discutés lors de la première lecture à l’Assemblée (droit au séjour de plein droit pour les conjoint(e)s de Français(e) ayant perdu leur époux(se) ou encore création d’un recours suspensif en cas d’arrêté de réadmission ( Dublin). Mais ils ne se sont pas opposés pour autant à l’amendement du gouvernement qui pourrait créer un « Guantanamo à la française » s’il était définitivement adopté.

Si les sénateurs, et notamment le groupe centriste, ont marqué par ces votes leur défiance vis-à-vis de la politique gouvernementale d’immigration, ils n’en ont pas moins validé les principaux principes. Or, comme nous le dénonçons depuis sa présentation en Conseil des ministres, ce texte, certes aujourd’hui un peu amendé, entraîne une profonde rupture avec la manière dont la législation en France traite jusqu’à présent les migrants. Rappelons encore une fois, qu’en créant un régime d’exception pour les migrants, ce texte menace le socle de nos droits fondamentaux.

L’examen du texte en deuxième lecture à l’Assemblée nationale est prévu pour le 8 mars.

11/2/2011

Source : Site de la Cimade

Les participants à une rencontre-débat sur "le bénévolat et la citoyenneté : pour une nation solidaire'', organisée vendredi à Casablanca, ont souligné la contribution de l'immigration dans la promotion des solidarités et du développement humain.

Intervenant lors de ce débat organisé par "Lions Club International'' District Maroc, M. Driss El Yazami, Président du conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), a indiqué que l'immigration n'est pas seulement une source de devises mais elle est aussi un tremplin pour la qualification des ressources humaines.

Des potentialités humaines qui participent réellement dans la relance du développement humain dans leur pays d'origine, a-t-il dit avant de relever les mutations démographiques, culturelles et sociales en matière d'immigration.

Mais il n'en demeure pas moins que les résidants marocains à l'étranger restent profondément et viscéralement attachés à la mère-patrie tout en ayant réussi à s'intégrer dans les pays d'accueil.

Sur tout un autre registre, M. Younès Moujahid, Président du Syndicat National de la Presse Marocaine, a noté la corrélation entre la liberté de la presse et la déontologie, insistant sur la nécessité d'améliorer le produit journalistique.

Un challenge qui repose sur l'accès à l'information et l'amélioration des conditions de travail des journalistes, a-t-il indiqué avant d'attirer l'intention sur les défis posés devant la presse classique, surtout au vu de l'essor actuel d'internet.

M. Abdeslam Aboudrar, Président de l'instance centre pour la prévention contre la corruption, a, de son côté, mis en avant les réalisations considérables sur le chemin du développement humain, estimant que l'amélioration du niveau de vie des citoyens reste tributaire de la bonne gouvernance.

Tout en relevant que la bonne gouvernance est la meilleure parade contre la bureaucratie et la corruption, il a souligné les contributions de la société civile dans la réalisation du développement humain.

11/02/11

Source : MAP

Le journaliste et sociologue marocain Mohamed Boundi et le philologue et président de l'Association de Solidarité pour l'Intégration sociale de l'Immigré (SISI), Hassan Arabi, viennent de publier une étude sociologique sur la situation de la femme marocaine dans la communauté de Madrid. Cette enquête, réalisée entre mai et octobre 2010, décrit les profils de la gent féminine marocaine résidant dans la capitale espagnole.

Le journaliste et sociologue marocain Mohamed Boundi et le philologue et président de l'Association de Solidarité pour l'Intégration sociale de l'Immigré (SISI), Hassan Arabi, viennent de publier une étude sociologique sur la situation de la femme marocaine dans la communauté de Madrid. Cette enquête, réalisée entre mai et octobre 2010, décrit les profils de la gent féminine marocaine résidant dans la capitale espagnole.

« La femme marocaine dans la communauté autonome de Madrid : convivialité et participation sociale » est le nom de l’ouvrage publié par la maison d’édition « Diwan ». Selon les auteurs de l’étude, plus de la majorité des femmes interviewées préfère renoncer au mariage. En effet, 58% d’entre elles souhaite vivre indépendamment pour ne pas trop dépendre des hommes. Solution, selon elles, pour être plus à l’aise dans la recherche du travail et dans le soutien de la famille laissée au Maroc. Ce constat est illustré par la prédominance de femmes célibataires dans ce milieu. Ainsi, 29% sont célibataires, 22% divorcées ou séparées et 7% sont veuves.

Chômage et précarité

A Madrid, le chômage frappe de plein fouet la gent féminine marocaine. 59% de ces femmes ont affirmé, au cours de cette enquête, ne pas exercer une activité économique. Ce pourcentage dépasse de loin le taux actuel du chômage en Espagne qui s’élevait à 20,8%, en septembre 2010, selon l'Institut National de la Statistique (INE).

Les femmes qui réussissent malgré tout à décrocher un emploi vivent souvent difficilement. Selon les conclusions de cette étude, environ 83% de femmes occupent des emplois précaires, des postes souvent délaissés par la main d’œuvre locale. 55 % disent exercer le métier de domestique, 14% doivent garder des enfants, pendant que 13% d’entre elles s’occupent des personnes du troisième âge. Par ailleurs, 14% travaillent dans le secteur hôtelier ou dans le milieu administratif tandis qu'une infime partie se consacre à l'agriculture.

Désir d’intégration

Ces Marocaines affichent en général leur satisfaction à résider dans la capitale espagnole. Elles n’hésitent pas à apprendre l’espagnol et à participer à des activités ayant trait à leur localité. Plus d’un tiers ne voit aucun inconvénient à vivre en Espagne alors qu’un quart d’entre elles pense le contraire.

La majorité des immigrées marocaines à Madrid estime ne pas faire l’objet de mauvais comportements aussi bien chez leurs employeurs que dans la rue, même si 20,5 % disent rencontrer des difficultés. Ces obstacles ont pour nom : insultes, l’harcèlement sexuel, discrimination en fonction de l’origine, la façon de se vêtir ou la nationalité.

Il faut rappeler aussi que, le 28 janvier dernier, une étude portant sur le thème « La migration circulaire féminine, vecteur de développement » a été présentée à Rabat. Ce travail s’était intéressé aux conditions de vie des saisonnières marocaines en Espagne avait déjà levé un coin du voile sur les profils de ces dernières. Il s’agissait de femmes issues des milieux défavorisés qui percevaient des salaires dix fois supérieurs à ceux en vigueur au Maroc, pour la même activité.

Source : Yabiladi

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