mercredi 20 novembre 2024 06:27

L'opération d'accueil des Marocains résidant à l'étranger "Marhaba 2012" a été lancée, mardi, au port de Tanger-Med où plusieurs mesures ont été prises pour assurer la fluidité du trafic des passagers et des véhicules dans des conditions de confort et de sécurité.

Les autorités portuaires du port Tanger-Med, en coordination avec la Fondation Mohammed V pour la solidarité, la Direction générale de la sûreté nationale et l'Administration des douanes, ont ainsi pris des mesures exceptionnelles, notamment le renforcement des ressources humaines et l'aménagement des espaces, pour accueillir dans de bonnes conditions les MRE.

Les lignes régulières de transport maritime entre les ports Tanger-Med et Algésiras assurent quotidiennement 35 voyages aller-retour grâce à 12 ferries, dont 4 rapides, appartenant à 4 sociétés opérant dans le transport maritime.

Quatre ferries, d'une grande capacité d'accueil, assurent des liaisons maritimes de longue portée entre le port Tanger-Med et les ports de Barcelone (Espagne), Sète (France), Genova et Livorno (Italie). Ces bateaux devraient effectuer environ 3000 dessertes cet été, assurant au port de Tanger Med Passagers une cadence soutenue de transport des voyageurs via le détroit de Gibraltar.

Ces dispositions ont été prises en étroite coordination avec le Fondation Mohammed V pour la solidarité et de concert avec la Direction générale de la sûreté nationale et l'administration des douanes, a déclaré à la MAP le directeur d'exploitation du port, Driss Aarab.

En vue d'assurer le traitement du trafic des passagers dans les meilleures conditions de fluidité, de confort et de sécurité, le terminal 3 relatif à l'organisation des voitures et la vente des billets a été réaménagé (mobilisant 15 millions de DH), et le système de signalisation du port développé, a-t-il ajouté.

Sur le plan des structures d'accueil, une zone d'accès et d'inspection frontalière pour les trafics a été aménagée sur une superficie de 6 ha, comportant des Centres d'enregistrement et de contrôle des passagers à véhicule à un rythme de1000 voitures/ heure ainsi qu'une gare maritime pour les piétons étendue sur une surface de 4500 mètres carré.
05 juin 2012

Source : MAP

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Saad Dine El Otmani a rencontré, mardi à Montréal, les représentants des associations marocaines, des étudiants et autres membres de la communauté marocaine au Canada.

Lors de cette rencontre, rehaussée par la présence de l'Ambassadeur du Maroc au Canada, Nouzha Chekrouni, et du consul général du Royaume à Montréal, Zoubair Hakam, les échanges ont porté sur les différentes préoccupations des Marocains du Canada dans les domaines social, culturel et de l'enseignement.

Après avoir souligné que le Maroc accorde une grande importance à la situation de ses ressortissants partout dans le monde, M. El Otmani a mis en exergue leur contribution à la connaissance de leur pays sur les plans politique, économique et culturel, et la défense de ses causes sacrées.

Le ministre a ajouté que le gouvernement marocain, en collaboration avec les autorités canadiennes, se penche constamment sur la résolution des problèmes que pourraient rencontrer les membres de la diaspora marocaine et les étudiants marocains au cours de leurs études au Canada, s'agissant des conditions de séjour, des bourses ou de l'équivalence des diplômes, en vertu des accords et conventions signés entre le Maroc et le Canada dans ce domaine.

M. El Otmani a saisi l'occasion pour rappeler les réformes démocratiques et politiques au Maroc et les perspectives de coopération avec Ottawa, se félicitant de sa visite officielle de deux jours au Canada, qui coïncide avec la célébration du cinquantenaire de l'établissement des relations diplomatiques avec ce pays.

Il a aussi tenu à expliquer au public présent la vision du Maroc et sa décision de retirer sa confiance à Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, ainsi que le projet d'autonomie pour le Sahara, qualifié de "sérieux" et "crédible" par la communauté internationale.

En matière économique, le ministre a relevé que le Canada et le Maroc ont des échanges commerciaux "relativement modestes". Le bilan de la coopération économique et des échanges commerciaux demeure "faible et en deçà de la volonté politique exprimée par les deux pays", a-t-il ajouté.

En 2011, les échanges bilatéraux de marchandises ont atteint 418,9 millions de dollars, contre près de 328 millions de dollars en 2010, 513,4 millions de dollars en 2009 et 452 millions de dollars en 2008.

"Les relations économiques sont en deçà des relations politiques", a dit le ministre, rappelant les négociations en cours pour la conclusion d'un accord de libre-échange (ALE) avec le Canada.

Deux rounds de négociations de l'ALE ont été tenus, le premier en octobre 2011 à Ottawa et le deuxième en mars 2012, à Rabat. Le troisième round de négociations est prévu le mois courant à Ottawa, rappelle-t-on.

Lors de cette rencontre, qui s'est déroulée à "Dar Al-Maghrib à Montréal, le ministre a invité les membres de la communauté marocaine au Canada à intensifier l'organisation des activités à caractère social et culturel pour faire connaitre davantage le Maroc auprès des canadiens.

M. El Otmani a aussi rappelé ses différentes rencontres, lundi à Ottawa, avec le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, le président du Sénat, Noel A. Kinsella, et le Secrétaire parlementaire du ministre du Commerce international, Gerald Keddy. Le ministre a ainsi qualifié sa visite à Ottawa de "très importante" et "très positive".

Après avoir exposé leurs doléances au ministre, les intervenants ont souhaité davantage de communications et de concertations avec les institutions représentatives et les autorités marocaines en vue de renforcer leur contribution au rayonnement et à la dynamique de développement de leur pays d'origine.

5 juin 2012

Source : MAP

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La France a accueilli en 2010-2011 près de 285 000 étudiants étrangers, qui représentent 12 % des étudiants et 41 % des doctorants, venus surtout du Maroc et de Chine, selon une étude de Campus France. La France, qui occupait la 3 e place depuis 2006 des pays qui accueillent le plus d’étudiants étrangers, est passée en 4 e position en 2009. Le premier contingent est celui des Marocains (10,9 % en 2009), mais leur nombre a diminué de plus de 9 % entre 2005 et 2009. Ils sont talonnés par les étudiants de Chine (9,5 %) dont la part a progressé de près de 65 % en cinq ans. Arrivent ensuite les étudiants d’Algérie (7,7 % du total, -13,8 %), et de Tunisie (4,5 % du total, +14,6 %), selon l’étude publiée en octobre 2011. La France est le 7 e pays d’accueil des étudiants asiatiques et c’est l’un de ceux où cette croissance est la plus forte. La part des étudiants du Vietnam (2,3 % du total) a fortement progressé, de 55,4 %, entre 2005 et 2009. Sur les 284 659 étudiants étrangers accueillis en 2010-2011, 77 % étaient inscrits en université, en hausse de 5 % en cinq ans. Depuis 2006, le nombre des étudiants étrangers en master a augmenté de 10 %, ceux en doctorat de 5 %, alors que le nombre d’étudiants en licence reste stable. Selon une étude du Secrétariat général de l’immigration publiée en janvier, la France compte 6,24 millions de « très diplômés » (masters, grandes écoles et doctorat), dont 710 000 « immigrés ». Les pays d’origine les plus représentés sont l’Algérie et le Maroc (66 000 chacun) et la Tunisie (26 000). Entre ces trois pays du Maghreb, s’intercalent le Royaume-Uni (40 000) et l’Allemagne (30 000). En France, 41,3 % des doctorants sont étrangers. Sur l’ensemble des étudiants entrés en France en 2002, un tiers y est toujours présent.

6/6/2012

Source : JSL

Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger organise le 7 juin 2012, à la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc à Rabat, un séminaire sur le thème « Les Marocain-e-s en Espagne et en Italie : Les défis de la crise ». 

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A la veille des élections, les associations favorables au droit de vote des étrangers rappellent que seule une forte majorité à gauche permettra au Parlement de faire passer cette mesure promise par François Hollande.

Le gouvernement tiendra sa promesse sur le droit de vote des étrangers. Ce sera fait avant les municipales de 2014, assure-t-on au cabinet de Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur. Pour autant, cette mesure, dont Robert Badinter comparait récemment la portée symbolique à celle de l'abolition de la peine de mort, demeure étroitement suspendue au score de la gauche aux législatives. Accorder le droit de vote aux étrangers non-communautaires aux élections locales ne peut se faire sans une modification de la Constitution et nécessite donc une approbation par les deux tiers du Parlement (sénateurs et députés). La majorité sénatoriale étant courte, il faudra qu'elle soit large à l'Assemblée nationale pour éviter d'avoir à faire passer la mesure par voie référendaire, une voie politiquement risquée sur ce sujet.

Alors que l'UMP agite cette promesse comme une «menace pour la souveraineté nationale», le PS n'a pas souhaité en faire un thème de campagne pour les législatives. Alors, à quelques jours du premier tour, les associations, élus et militants favorables à ce droit de vote lancent une piqûre de rappel et tentent de mobiliser les électeurs autour de cette question. C'est le cas du collectif Votation citoyenne qui appelle «à porter la question du droit de vote et d'éligibilité des résidents étrangers extracommunautaires dans les débats publics». Le collectif tente d'interpeller les candidats «pour qu’ils inscrivent cette revendication dans leurs programmes des législatives 2012».

Ce droit de vote permettrait aux étrangers de voter aux élections locales mais également d'être éligibles. Ils ne pourraient cependant pas avoir de fonctions exécutives (être adjoint dans un conseil municipal, par exemple), ni participer à l'élection des sénateurs. Ce droit est particulièrement attendu dans les villes de banlieues populaires où les résidents étrangers représentent une part importante de la population.

4/6/2012, Par ALICE GÉRAUD

Source : Libération.fr

Les ministres de l'Intérieur, du Travail et de l'Enseignement supérieur ont rendu publique hier la nouvelle circulaire sur le séjour des étudiants étrangers, dont la rédaction se veut libérale et la plus ouverte possible. Une bonne part des revendications étudiantes et universitaires ont été entendues.

La circulaire Guéant abrogée, restait à se mettre d'accord sur la rédaction d'un nouveau texte sur les étudiants étrangers. Le document, qui a été envoyé aux principaux interlocuteurs du gouvernement sur ce dossier (Conférence des grandes écoles, Conférence des présidents d'université, syndicats étudiants) ainsi qu'à toutes les préfectures de l'Hexagone, devrait, celui-là, faire consensus. Il prend le contre-pied de l'ancien texte, même si des questions importantes - qui nécessiteraient une loi -demeurent en suspens.

Les jeunes diplômés dont les dossiers étaient restés en souffrance depuis juin 2011 ont reçu l'assurance de bénéficier automatiquement d'une autorisation provisoire de séjour (APS) d'une durée de six mois, non renouvelable. La nouvelle circulaire rend d'ailleurs plus facile l'obtention de cette autorisation spécifique aux jeunes diplômés (l'attestation de réussite aux examens n'est plus nécessaire lors du dépôt de la demande d'APS et une promesse d'embauche suffit pour obtenir l'autorisation, sous réserve que l'obtention du diplôme soit validée ensuite). L'APS (réservée aux étudiants de niveau master) présente un avantage : la situation de l'emploi ne lui est pas opposable. En revanche, sa durée (six mois) est jugée trop courte par la plupart des employeurs qui lui préfèrent une autorisation de séjour relevant du droit commun (un an renouvelable).

Nombre d'étudiants en master, auxquels sont faites des propositions d'embauche avant même l'obtention de leur diplôme, préfèrent eux aussi bénéficier directement d'un titre de séjour salarié. La circulaire rappelle très clairement que cette procédure est tout à fait valable, sous réserve que l'offre de l'emploi n'ait pas été satisfaite par un Français après trois semaines de publication.

Dossiers examinés en deux mois

Dans ce nouveau texte, les ministres de l'Intérieur, du Travail et de l'Enseignement supérieur s'engagent sur une durée d'examen des dossiers plafonnée à deux mois. Enfin, dans le cas de dispositions plus favorables que celles prévues par la loi, notamment par des accords bilatéraux liant la France à certains pays étrangers, ce sont ces accords qui doivent s'appliquer en priorité.

Avec ces nouvelles dispositions, le nombre d'étudiants étrangers hors Union européenne accueillis chaque année en France devrait poursuivre sa hausse. Pour mémoire, ils étaient près de 66.000 en 2011 contre 45.000 en 2005.

5/6/2012, MARIE BELLAN

Source : Les Echos

La Région wallonne et la Région de Bruxelles-Capitale devraient proposer un décret sur le parcours d'intégration d'ici la fin de l'année. Cependant en Wallonie, il ne devrait pas comporter de caractère obligatoire, rapportent ce mardi L'Avenir et Le Soir.

La ministre wallonne de l'Intégration Eliane Tillieux devrait proposer un décret sur le parcours d'intégration avant la fin de cette année. Il ne devrait pas comporter de caractère obligatoire, peut-on lire mardi dans L'Avenir et Le Soir. La Région de Bruxelles-Capitale annonce aussi son intention de légiférer en la matière d'ici la fin de l'année.

Toute personne installée en Belgique sans titre de séjour depuis plus de trois ans

Le parcours d'intégration concernera toute personne étrangère installée durablement en Belgique sans disposer de titre de séjour depuis plus de 3 ans. Le décret s'appuiera sur ce qui existe déjà en matière d'intégration au travers des différentes structures publiques et associatives.

En quoi consistera ce parcours?

Le parcours d'intégration comportera trois axes. Le premier concernera l'accueil. Des guichets uniques locaux accompagneront ainsi les primo-arrivants, où l'on tirera un bilan des connaissances (langue, diplôme, etc) et où un programme adapté devrait orienter les personnes vers des cours et des formations. Les étrangers signeraient un contrat qui leur garantirait un suivi personnalisé. En contrepartie, ils devront s'engager à suivre les cours nécessaires à leur intégration.

Le second axe tournera autour des cours sur la société wallonne, la citoyenneté et les valeurs belges mais aussi des cours de langue.

Enfin, le troisième axe mettra l'accent sur l'insertion socio-professionnelle.

Jusqu'à présent, le projet de Mme Tillieux ne comporte pas le caractère obligatoire du parcours d'intégration, ni d'éventuelles sanctions. Selon Le Soir, la Région de Bruxelles-Capitale prépare également une ordonnance "pour la fin de l'année ou, au plus tard, au début de l'année prochaine". Le texte devrait être assez proche de celui du décret wallon, avec trois étapes: un guichet unique, un module de citoyenneté et des formations qualifiantes.

05 Juin 2012

Source : RTL.be

L'ambassadeur du Maroc à Washington, Rachad Bouhlal, a inauguré, dimanche dans la capitale fédérale US, un cycle de rencontres avec les compétences marocaines établies aux Etats Unis, dans le but de raffermir les liens avec cette diaspora et examiner les moyens de promouvoir l'image du Maroc dans le pays d'accueil.

Un communiqué de l'ambassade du Maroc à Washington, parvenu lundi à la MAP, précise que cette rencontre a été l'occasion d'évoquer les moyens de fédérer les énergies de cette diaspora dont les membres travaillent notamment dans les secteurs des affaires, des médias, financiers et académiques ainsi que dans les professions libérales.

Une rencontre avec les compétences américano-marocaines sera organisée le 23 juin courant à New York sous l'égide du ministère chargé des Marocains résidant à l'étranger, annonce-t-on de même source.

Ces rencontres "vont permettre aux Marocains dans les quatre coins des Etats Unis de mettre leurs compétences et leurs expériences au service du développement de leur pays d'origines", conclut le communiqué.

4 juin 2012

Source : MAP

Les clandestins risquent désormais 3 ans de prison sans jugement aux termes d'une nouvelle loi entrée en vigueur dimanche.

Les immigrants illégaux en Israël, la plupart des Soudanais et des Erythréens entrés par le Sinaï égyptien, risquent désormais d'être emprisonnés pendant trois ans sans jugement s'ils sont arrêtés par les autorités israéliennes, a annoncé dimanche une porte-parole du ministère de l'Intérieur.

Le ministre israélien de l'Intérieur Elie Yishaï a décidé d'appliquer une loi votée par la Knesset (parlement) au début de l'année, a précisé Sabine Haddad.

Après leur passage de la frontière israélo-égyptienne, particulièrement poreuse car passant en plein désert, les clandestins sont la plupart du temps arrêtés par les autorités israéliennes. Jusque-là, ils étaient détenus pendant dix jours avant d'être relâchés. La plupart d'entre eux cherchaient ensuite du travail, en particulier à Tel-Aviv.

"Il faut mettre ces illégaux derrière les barreaux dans des centres de détention et de rétention, puis les renvoyer chez eux, car ils viennent prendre le travail des Israéliens et il faut protéger la caractère juif de l'Etat d'Israël", avait martelé le ministre israélien de l'Intérieur Elie Yishaï, le 24 mai dernier. Si le gouvernement n'agit pas, "ils seront bientôt un demi-million voire un million, on ne pas accepter de perdre ainsi notre pays", avait-il ajouté.

La loi que le ministère de l'Intérieur veut mettre en vigueur est toutefois jugée "illégale, irréaliste et inhumaine" par des activistes des droits de l'Homme cités lundi par le site du Yediot Aharonot. Des activistes qui soulignent notamment le manque d'espace dans les prisons israéliennes.

"Au lieu de gérer la réalité de la situation et donc le fait que la majorité des infiltrés sont des demandeurs d'asile venant d'Erythrée et du Soudan, le ministère de l'Intérieur choisit de les incarcérer pour rien", s'est également insurgé le procureur Oded Feller, de l'association pour les droits civils en Israël.

Selon le ministère de l'Intérieur, 62.000 immigrés clandestins se sont "infiltrés" depuis 2006 en Israël en provenance surtout du Soudan, du Soudan du Sud et d'Erythrée. Pour le seul mois de mai, 2.031 Africains clandestins sont entrés dans le pays, a indiqué Mme Haddad.

Leur forte concentration dans certains quartiers défavorisés de Tel-Aviv a récemment provoqué des violences racistes et une virulente polémique politique sur leur présence en Israël.

Lundi, des inconnus ont mis le feu lundi à un appartement habité par des immigrants érythréens dont deux ont été légèrement blessés dans le centre de Jérusalem, a annoncé une porte-parole de la police, Luba Samri.

Selon les médias israéliens, l'inscription "Dégagez du quartier" a été retrouvée sur un des murs de l'appartement, laissant supposer qu'il s'agit d'une attaque raciste.

Il ne s'agit pas là du premier acte raciste, mais jusqu'à présent, les incidents -attaques de boutiques tenues par des Africains, agressions physiques et verbales- s'étaient produits essentiellement dans les quartiers du sud de Tel-Aviv, où les immigrants sont particulièrement nombreux.

Le 23 mai, une manifestation avait ainsi dégénéré en violences racistes à Tel-Aviv. Ce jour-là, slogans xénophobes et violences étaient au rendez-vous. Un millier d'Israéliens avaient défilé dans le quartier défavorisé de HaTikva, situé dans le sud de Tel-Aviv, aux cris de "Les nègres, dehors!" et "Les Soudanais au Soudan". Certains des manifestants ont même attaqué et pillé des magasins tenus par des Africains et endommagé plusieurs voitures transportant des immigrés.

Selon un Israélien de 24 ans cité par l'AFP, et qui a préféré rester anonyme, l'affluence d'Africains provoque un sentiment d'insécurité chez les habitants les plus âgés. "Ma grand-mère a quitté le quartier après qu'un Africain soit rentré chez elle. Même moi j'ai peur", a-t-il témoigné. "La seule solution est de les renvoyer chez eux", insistait une Israélienne du quartier. "Nous avons peur de sortir de chez nous. Leur situation pousse ces clandestins à faire des choses terribles".

Une députée du Likoud, le parti de droite du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Miri Regev, qui a participé à la manifestation du 23 mai, est allée jusqu'à assimiler les clandestins à "un cancer qui prolifère". Des propos qui ont poussé Yariv Oppenheimer, le dirigeant de l'association anti-discrimination La Paix Maintenant, à demander au procureur général d'engager des poursuites pour "incitation à la haine raciale" à l'encontre de Mme Regev et d'autres députés du Likoud présents à la manifestation.

Face à ces propos, certains Israéliens rappellent le sort subi par les Juifs d'Europe pendant la Seconde Guerre mondiale, et jugent que l'Etat hébreu se doit d'accueillir les étrangers. Des Israéliens qui ont manifesté le 24 mai, à Tel Aviv et à Jérusalem, près de la résidence du Premier ministre, en criant que "le racisme est un cancer" et "Nous sommes tous des réfugiés".

Conscience morale du pays, le président Shimon Pérès a également jugé que la haine des étrangers était "contraire aux enseignements du judaïsme" et que la violence n'était "pas la solution" face aux difficultés des habitants des zones sud de Tel Aviv.

Même son de cloche pour le président du Parlement, Reuven Rivlin, membre du Likoud, qui assure qu'Israël a "l'obligation sacrée" d'aider les personnes déplacées au nom du fondement même de l'Etat hébreu, terre de refuge pour les Juifs après des années de persécution.

Oscar Olivier, un immigré congolais installé depuis 18 ans en Israël et interrogé par la radio de l'armée au lendemain de la manifestation du 23 mai, notait que l'atmosphère actuelle dans l'Etat hébreu lui rappelle celle qui régnait lors de l'assassinat du Premier ministre Yitzhak Rabin par un extrémiste juif, en 1995. "C'est comme un ancien alcoolique qui retombe dans son vice. La question aujourd'hui n'est plus de savoir si un Africain sera tué simplement parce qu'il est noir, mais quand..."

Le débat fait également les gros titres des médias israéliens. "Colère, violence et xénophobie à Tel-Aviv", pouvait-on lire en Une du quotidien Maariv après les manifestations de la fin mai, alors qu'un commentateur de la radio militaire évoquait un "pogrome".

Benjamin Netanyahu a condamné les violences, affirmant qu'elles n'avaient "aucune place" en Israël, tout en s'engageant à "résoudre de façon responsable" le problème de l'immigration clandestine.

"Nous achèverons la construction du mur d'ici quelques mois et nous commencerons bientôt à renvoyer les immigrés dans leurs pays d'origine", a promis M. Netanyahu, en référence à la clôture de 250 km qu'Israël est en train de construire le long de sa frontière avec l'Egypte, très poreuse car passant en plein désert du Sinaï.

Mais pour Aryeh Eldad, un député de l'Union nationale, barrières ou prisons ne suffisent pas. "Il faut tirer sur quiconque pénétrera en territoire israélien", a-t-il proposé lors d'une tournée à la frontière avec l'Egypte, selon le Haaretz.

4/6/2012

Source : L’Orient le jour

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