mardi 19 novembre 2024 06:21

Le premier cimetière public musulman sera inauguré lundi en présence du maire de Strasbourg, Roland Ries, son adjoint délégué aux cultes, Olivier Bitz, son adjointe déléguée à l’état civil, Anne-Pernelle Richardot, le président du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui, le président du CRCM, Driss Ayachour, les représentants des cultes catholique, protestant, juif et othodoxe, ainsi que plusieurs autres personnalités.
Aménagé sur un terrain de plus d'un hectare, dans le sud de Strasbourg, le premier cimetière public musulman pourra accueillir près d'un millier de sépultures, avec une extension déjà prévue si nécessaire.
Derrière un mur d'enceinte et un portail, une grande allée centrale, un bassin décoratif, de la verdure: le caractère confessionnel du lieu, contigu à l'un des grands cimetières de la ville, ne saute pas aux yeux. Mais l'orientation des sépultures vers la Mecque, les salles équipées pour les ablutions dans un petit bâtiment à l'entrée, et un espace couvert prévu pour les prières permettront aux familles qui le souhaitent de respecter les rites musulmans lors de l'inhumation de leurs proches.
Huit carrés musulmans existaient déjà à Strasbourg dans les cimetières publics, mais ils arrivaient à saturation depuis plusieurs années, conduisant des familles à inhumer leurs proches dans leurs pays d’origine pour respecter les rites musulmans.
La convention portant sur la création de ce cimetière confessionnel musulman a été signée le 7 octobre 2009 et approuvée par le Conseil municipal de Starsbourg. Le Conseil régional du culte musulman (CRCM) et un comité de pilotage regroupant des associations musulmanes ont été associés au projet.
L'application de certaines dispositions du droit local d'Alsace-Moselle a ainsi rendu possible la création de ce cimetière même si le culte musulamn ne fait pas partie pour des raisons historiques des cultes bénéficiant du régime concordataire qui régit depuis 1801 l’Alsace-Moselle.
"Le manque des carrés musulmans dans les cimetières est une préoccupation majeure pour le CFCM. De nombreuses familles sont contraintes à des choix douloureux et difficiles, alors qu’elles doivent, en même temps, confronter la perte d’un être cher", a déclaré dimanche à Atalsinfo.fr le président du CFCM, M. Moussaoui pour qui cette inauguration est un évènement
"historique pour la communauté musulmane d’Alsace-Moselle et celle de tout l’Hexagone".
"Nous nous réjouissons que le souhait de nombreuses familles d'inhumer leurs proches en France ait trouvé écho auprès des autorités locales de la ville de Strasbourg", a-t-il dit, estimant que "Ce choix en dit long tant sur le sentiment d'appartenance et d'intégration de cette communauté à la France".
Sur le reste du territoire français, les maires, qui ont la gestion exclusive des cimetières publics, peuvent choisir l'emplacement de chaque sépulture. Afin de satisfaire les demandes des familles qui ne souhaitent pas forcément rappatrier le corps dans le pays d'origine, des municipalités ont instauré des «carrés confessionnels», qui regroupent dans la même zone des défunts de même religion.
Dans une circulaire du 19 février 2008, le ministère français de l'Intérieur «encourage les maires à aménager, en fonction des demandes», de tels espaces, «en prenant soin de respecter le principe de neutralité des parties communes du cimetière ainsi que le principe de liberté de croyance individuelle». Le but avoué de telles dispositions est «d'intégrer des familles issues de l'immigration» en «favorisant l'inhumation de leurs proches sur le territoire français».
Dans un carré musulman, les tombes sont toutes orientées vers La Mecque. Néanmois, contrairement aux préceptes de cette religion, l'inhumation en pleine terre du corps est interdite pour des raisons de salubrité. Le cercueil est donc obligatoire.
"Si la tradition musulmane prévoit l’inhumation à pleine terre du corps du défunt, les musulmans de France ne trouvent aucune gêne à utiliser le cercueil conformément à la réglementation en vigueur", a estimé le président du CFCM.
De même, le rite musulman prévoit également une concession à perpétuité. Selon M. Moussaoui, "il appartient aux musulmans de réfléchir à des solutions alternatives qui peuvent s’adosser sur les ossuaires, mais également sur la possibilité qu’une tombe puisse être partagée par plusieurs défunts de générations successives sans l’enlèvement des ossements".
5/2/ 2012
Source : Atlasinfo

L'association de lutte contre le racisme SOS Racisme a dénoncé samedi matin un sondage diffusé sur le site internet de l'UMP faisant un lien entre immigration et délinquance.
Après vérification par l'AFP, cette "question de la semaine" figurait toujours en ligne. Cette question est ainsi formulée: "Pour lutter plus efficacement contre les actes de délinquance commis par une frange de la population qui a fait de la violation de la loi pénale son mode habituel de vie, doit-on expulser les étrangers auteurs de tels faits?".
"En faisant très clairement le lien entre délinquance et immigration, cette question est de celles qui participent de la stigmatisation des étrangers", déplore SOS Racisme. "Nous espérons que l'UMP ne se lance pas, en tant que parti, dans cette course folle vers une démagogie haineuse et que cette question n'est qu’un "loupé" qui ne se reproduira pas", a mis en garde l'association.
04/02/2012
Source : Le Figaro/AFP

Les mesures, ça se mesure. Décryptage de la proposition du candidat PS qui souhaite que le Parlement décide chaque année d'un nombre d'entrées en fonction de la situation de l'emploi.
 «Chaque année le Parlement décidera en fonction des besoins de l’économie, s’ils existent, du nombre de personnes qui peuvent être accueillies sur notre territoire pour des raisons de strict besoin économique.» (sur France 2, le 27 janvier)
La proposition ne figure pas dans le projet pour la présidentielle de François Hollande - plutôt succint sur l’immigration, à lire ici sa proposition n° 50 - mais il l’a rajoutée, jeudi 27 janvier, lors de la présentation de ses mesures chiffrées. Puis l’a évoquée, le soir-même, sur le plateau de l’émission «Des paroles et des actes».
Que propose Hollande?
Le socialiste distingue «immigration de droit» (regroupement familial, asile), pour lesquelles «les règles sont fixées par le droit européen», et l'immigration économique (30 000 par an) dont il compte maîtriser le flux. Il est question de savoir «quel nombre d’étrangers et quel nombre de travailleurs nous acceptons pour répondre à des insuffisances dans certains secteurs d’activité», fixait clairement Hollande, le 26 mai dans une interview au Point.
Un dossier qu'il veut désormais faire entrer au Parlement, sous la forme d'un débat annuel, au cours duquel serait défini le nombre d'entrées en adéquation avec la situation de l'emploi.
Certains points restent encore à préciser, l'équipe Hollande assumant un certain flou. Faudra-t-il par exemple aller jusqu’à évaluer le nombre d’entrées par secteur d’activités? «On n’en est pas là, François Hollande le précisera le moment venu», renvoie Mireille Le Corre, responsable du pôle Immigration-Intégration dans l'équipe de campagne du candidat PS. Elle envisage en tout cas une «concertation» avec les partenaires sociaux et les associations pour faire remonter les besoins.
Nouveau ou pas nouveau?
La formule Hollande pour réguler l'immigration du travail revient-elle à appliquer le fameux concept d’«immigration choisie» (professionnelle) versus «immigration subie» (asile, regroupement familial) défendu par Nicolas Sarkozy?
En septembre 2007, le président de la République présentait ainsi son idée de «quotas» pour «diversifier» l’immigration du travail: «Je souhaite que nous arrivions à établir, chaque année, après un débat au Parlement, un quota, avec un chiffre plafond d'étrangers que nous accueillerons sur ¬notre territoire.» Et de préciser: «Je souhaite également que, à l'intérieur de ce chiffre plafond, on réfléchisse à un quota par profession, par catégorie. Et puis, naturellement, un quota par région du monde.» Sa proposition a finalement été retoquée le 7 juillet 2008 par la commission Mazeaud (installée cinq mois plus tôt par Brice Hortefeux, alors ministre de l'intérieur), qui l'a considérée inconstitutionnelle. Et du coup, enterrée. Depuis, des consignes sont données aux préfets par le ministère de l’Intérieur mais n’ont jamais fait l’objet d’un débat parlementaire.
«On veut sortir de l’opacité actuelle des chiffres et l’arbitraire avec ces circulaires envoyées aux préfets et appliquées sans uniformité selon les territoires», assure Mireille Le Corre. En opposant la méthode de la circulaire à «la transparence et la clarté» d'un débat parlementaire. «Cela permettrait d’avoir les chiffres réels et d’avoir un débat contradictoire, pas cantonné aux cabinets ministériels», renchérit Malek Boutih, favorable depuis longtemps à l’idée de fixer un nombre d’entrées sur le territoire au titre de l’immigration économique.
C'est aussi la formulation sarkozyste qui chiffonne les socialistes: «les termes «choisie/subie» sont humiliants. On peut faire une politique de flux sans stigmatiser l’étranger.» La secrétaire nationale du PS à l’immigration, Sandrine Mazetier, abonde en critiquant une volonté de la droite d’«encoder le sujet»: «comme s’il y avait les bons immigrés et les mauvais.»
Pertinent ou pas?
«Ce qu’on veut, c’est regarder posément, loin des passions, les besoins et les manques, désinstrumentaliser le débat et mieux orienter», pose la députée Mazetier. Sauf qu’en pratique, ce débat parlementaire pourrait se heurter à plusieurs limites.
La première: comment prédire un an à l’avance les «besoins économiques»? «Le marché international du travail est certainement le plus libéral qui soit, les flux suivent parfaitement la courbe de l’offre de travail. Impossible d’avoir une vision claire d’une année sur l’autre», fait valoir Michel Féher, président du collectif de chercheurs "Cette France-là", qui critique «un effet d’annonce creux». Le seul intérêt de ce débat, note un autre expert, serait «rétrospectif»: cela permettrait aux parlementaires de dresser le bilan des orientations qui ont été données en les confrontant à la réalité des chiffres.
Michel Féher objecte aussi que «la distinction entre immigration de droit et immigration par le travail n’a guère de sens». En clair, les immigrés venant en France rejoindre leur famille cherchent un travail et ceux venant pour travailler voudront réunir leur famille.
D’autant que l’immigration par le travail, dont débattraient les parlementaires, ne concerne au final que 30 000 personnes par an sur les 200 000 entrées légales annuelles.
3/2/2012, LAURE EQUY, MARIE PIQUEMAL
Source : Libération

C’est un cri du cœur que lance cette association dont les couples membres recueillent des orphelins marocains afin de les élever en France. Quelques difficultés notamment administratives ralentissent parfois les procédures engagées par les couples Franco-marocains au Royaume. Les dirigeants de la structure mise sur pied en avril 2011 ont la ferme intention de se faire entendre des autorités des deux pays pour l’intérêt collectif des enfants.
C’est à partir du forum de yabiladi.com que tout a commencé. Son initiateur, Abdel Jamil se posait des questions sur cette procédure d’adoption qui n’en est pas vraiment une. En effet, la loi musulmane, qui prohibe l’adoption, a créé la kafala appelé aussi appelé « recueil légal », afin de permettre à des enfants abandonnés d’être pris en charge (protection, éducation et entretien) par des « kafil » et de considérer les enfants (makfoul) comme les leurs. A la suite de réunions et de partage d’expériences diverses, l’association est née en avril 2011. « Nous étions trois couples au tout début, à présent nous sommes cinquante », confie Abdel Jamil, président de kafala.fr. Plus de 500 personnes sont membres actuellement du site internet mis en place pour centraliser l'information à destination des couples souhaitant adopter au Maroc.
Certaines lenteurs administratives déplorées
« Les sites internet des consulats algériens guident leurs ressortissants sur la procédure, sur les sites marocains il n'en est rien », fustige Fouad, membre de l’association. « Si les ressortissants algériens entament leurs procédures dans leurs consulats en France, les Marocains doivent, eux, faire toutes leurs démarches administratives directement au Maroc », explique le président.
De plus, il est impossible d’obtenir de la part des Maisons de l'adoption un agrément attestant de la capacité du couple à adopter puisque juridiquement la Kafala n’est pas une adoption. Dans les Hauts-de-Seine, la Maison de l'adoption accepte toutefois de mener une enquête sociale - une partie seulement de l'agréement - favorable au couple ou non. Un compromis qui convient aux membres de l’association kafala.fr.
« L’enquête sociale » en poche, direction le Maroc où il faut « batailler pour obtenir les papiers nécessaires au voyage de l’enfant, dont le passeport est marocain, pour la France », raconte Abdel Jamil. Une fois dans l’Hexagone, « les craintes d’une expiration de visa et les batailles pour obtenir des allocations familiales » occupent les pensées des couples, continue-t-il.
Lorsque les enfants quittent le territoire marocain pour aller en France, ils reçoivent du consulat français au Maroc, un visa d'installation d'un an, non renouvelable. Passé cette année, « nous avons le choix entre ne pas bouger du territoire ou se rendre à la préfecture pour effectuer un document de circulation pour enfant mineur… que la préfecture de Seine Saint Denis ne délivre pas, soit dit en passant, parce qu'elle refuse de reconnaître le jugement marocain », explique Abdel Jamil.
En outre, dans certaines villes du Maroc, des demandes de kafala sont parfois rejetées sans motif de la part des procureurs. Après le jugement où le tribunal marocain accorde la kafala au couple, le procureur marocain dispose de deux semaines pour faire appel du jugement, « sauf que dans l'intervalle le couple et leur nouvel enfant est déjà partie en France. Ce refus est donc généralement sans conséquences », rappelle Abdel Jamil.
Doléances sur la table des autorités
Le 24 janvier dernier, Kafala.fr a été auditionnée par l'Assemblée Nationale Française lors d’une table ronde. L'association a demandé une réduction à un an du délai de cinq ans exigé entre l'arrivée de l'enfant et le lancement de sa procédure de naturalisation.
Kafala.fr a participé, hier, jeudi 2 février, à une table ronde à Casablanca organisée par leur partenaire Osraty, une autre association pour parents adoptifs. Certaines avancées sont saluées par les responsables de kafala.fr, la Moudawana par exemple permet la mise en accord des noms de famille de l'enfant avec son père.
Néanmoins, des efforts supplémentaires sont attendus par les membres de l'association. Des doléances ont ainsi été soumises aux officiels des ministères concernés par la procédure afin de contribuer à une meilleure législation de la kafala dans le Royaume. Parmi celles-ci, la création de bureaux kafala dans les différents consulats à l’étranger afin de palier le déficit d’informations.
En second lieu, l'association demande que l'affichage nécessaire à l'obtention d'une déclaration d'adoption se fasse dès l'arrivée de l'enfant dans l'orphelinat et non pas au moment où des parents demandent à l'adopter. « Cette procédure d'affichage dans les lieux comme les tribunaux doit durer trois mois, elle permet de donner une chance à la mère biologique de se faire connaître pour récupérer l'enfant viennent de France », explique Abdel Jamil. « Malheureusement la plupart du temps, c’est la demande de kafala qui en est le déclencheur », explique Kamel Marhdaoui, trésorier de l’association. L’espoir demeure vivace dans le cœur des responsables de l’association pour qui « les choses vont bientôt se débloquer ».
3/2/2012, Halima Djigo
Source : Yabiladi

Pour la deuxième fois, le drapeau marocain a flotté dans le ciel de l'Antarctique. Le mérite de cet exploit revient à deux Marocains, Abdallah Essadiq et Khalid Gourad, qui s'y sont rendus à bord d'un bateau scientifique américain, après avoir traversé les eaux périlleuses de l'océan antarctique.
Les deux amis originaires de la ville de Kénitra, ayant en commun un goût prononcé pour l'aventure, font partie d'une expédition scientifique à laquelle prennent part quelque 84 explorateurs de différentes nationalités, venus étudier la faune et la flore très typiques du paysage antarctique.
Pour mener un projet de cette envergure, il a fallu aux deux compères plus d'un an de préparation.
Il fallait tout planifier et ne rien laisser au hasard, depuis les vêtements adaptés au froid polaire, en passant par les sources de financement d'une croisière aussi onéreuse, jusqu'au choix de l'itinéraire et des moyens de transport adéquats. Leur tâche a été énormément facilitée à partir du moment où une société américaine de télécommunications basée aux Etats-Unis, a accepté de sponsoriser le voyage.
Abdallah Essadiq, ancien expatrié aux Etats-Unis qui a regagné le Maroc depuis quelques années, a fait le départ depuis l'aéroport de Casablanca, puis fait escale à Madrid, avant d'embarquer vers l'Argentine, tandis que Khalid Gourad est parti de chez lui à Redding dans l'Etat du Connecticut aux Etats-Unis en faisant halte à Mexico City, Lima, puis à Santiago.
Les deux aventuriers se sont donné rendez-vous à Buenos Aires, où ils ont joint l'équipe scientifique qui a embarqué à bord du navire à partir de la ville d'Ushuaia, située à l'extrême sud de l'Argentine. Au bout de quelques jours de traversée qui n'a pas été de tout repos, leur bateau a finalement accosté au continent de glace, où Abdallah et Khalid se sont empressés d'accomplir la mission pour laquelle ils étaient venus : planter le drapeau marocain au coeur de cette terra nullius réservée à la paix et à la science.
Il s'agit du deuxième exploit du genre, après celui réalisé en 2006 par l'astronome marocaine Meryem Chadid, qui fut la première femme à fouler le sol de l'Antarctique. Sauf que cette fois-ci, les initiateurs du projet ne sont pas issus des milieux scientifiques, mais se présentent comme des personnes mues par le désir de la découverte et l'amour de l'aventure.
Abdallah Essadiq, marié et père de 5 enfants, est un homme d'affaires qui a fait fortune aux Etats-Unis avant de revenir s'installer au Maroc avec sa femme. Khalid Gourad, lui aussi homme d'affaires installé aux Etats-Unis depuis une vingtaine d'années, travaille parallèlement comme pompier à Georgetown (Etat du Connecticut).
2/2/2012
Source : aufait/MAP

La France doit tirer les enseignements de la condamnation prononcée aujourd’hui par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) concernant une lacune grave de sa procédure d’asile.
La CEDH sanctionne l’absence de recours suspensif dans la procédure « prioritaire » qui autorise le renvoi de demandeurs d’asile dans leurs pays avant la fin de l’examen de leurs craintes d’y être persécutés et la juge incompatible avec les obligations issues de la Convention européenne des droits de l’homme. En 2011, un quart des demandes d’asile en France a été examiné selon cette procédure accélérée.
« Cette décision vient rappeler que les Etats ne doivent en aucun cas renvoyer une personne dans son pays tant qu’il n’est pas démontré, de façon complète et définitive, qu’elle n’y encourt aucun risque », ont déclaré l’ACAT France, Amnesty International France et Human Rights Watch.
Dans son jugement du cas I.M. contre France, la Cour souligne que l’effectivité d’un recours « implique des exigences de qualité, de rapidité et de suspensivité, compte tenu en particulier de l’importance que la Cour attache à l’article 3 et de la nature irréversible du dommage susceptible d’être causé en cas de réalisation du risque de torture ou de mauvais traitements ». En constatant les insuffisances de la procédure prioritaire, la Cour relève que le requérant n’a pas disposé en pratique des moyens de faire valoir sa demande. Elle conclut à une violation du droit à un recours effectif.
Cette absence de recours suspensif devant la Cour nationale du droit d’asile pour les demandes d’asile en procédure accélérée a placé des milliers de personnes en danger. Depuis plusieurs années, les instances de surveillance du respect des textes internationaux au sein des Nations unies et du Conseil de l’Europe n’ont cessé de recommander à la France de remédier à cette situation.
« La résistance obstinée des autorités françaises est l’illustration d’une politique d’asile davantage guidée par une logique de suspicion à l’égard des demandeurs qu’une véritable volonté de les protéger », ont affirmé les trois organisations. « Il est désormais temps pour la France de s’engager fermement pour faire du principe de non-refoulement une réalité en toutes circonstances ».
Contexte
Le cas I.M. contre France concernait un Soudanais, originaire du Darfour, arrêté dès son arrivée en France et condamné à une peine d’emprisonnement d’un mois pour infraction à la législation sur les étrangers. A l’issue de sa peine, I.M. a été placé en rétention administrative afin d’être éloigné vers le Soudan. Il a sollicité l’asile mais sa demande, examinée selon la procédure accélérée, a été rejetée. Il risquait alors d’être renvoyé vers le Soudan avant l’examen de sa demande par la Cour nationale du droit d’asile. Non suspensif, son recours devant cette juridiction ne le protégeait pas contre son renvoi.
Depuis au moins cinq ans, l’ACAT France, Amnesty International France et Human Rights Watch n’ont cessé d’insister auprès des autorités sur la nécessité de mettre la procédure d’asile en conformité avec le droit international des droits de l’homme. Elles ont mobilisé les parlementaires à diverses reprises et fait déposer des amendements à l’occasion de l’examen de plusieurs projets de loi. Ces propositions ont toujours été rejetées par le gouvernement.
Compléments d’informations
En 2011, 26% des demandeurs d’asile ont été soumis à la procédure accélérée (chiffre du ministère de l’Intérieur).
La demande d’asile est instruite par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), un établissement public administratif. En procédure accélérée, dite « prioritaire », l’OFPRA doit examiner les demandes dans un délai accéléré, en principe, de 15 jours. En cas de rejet, le recours devant la juridiction spécialisée, la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), n’est pas suspensif ; cela signifie que le demandeur peut être renvoyé vers son pays avant que la Cour ait rendu son jugement.
Contrairement à la procédure d’asile normale, les demandeurs placés en procédure accélérée sont simplement tolérés sur le territoire français jusqu’à la décision de l’OFPRA sans disposer d’une autorisation de séjour. Ils sont exclus du dispositif d’hébergement, ils ne reçoivent aucune aide sociale, aucune allocation pour se nourrir, se loger, s’habiller ou se déplacer, ce qui a un impact négatif significatif sur leur capacité à mener à bien leur demande.
La procédure accélérée, dite « prioritaire », est utilisée pour les demandeurs:
- venant de pays placés par la France sur une liste de pays « d’origine sûrs »,
- considérés comme une menace à l’ordre public, et
- dont la demande est considérée comme frauduleuse, abusive ou « présentée en vue de faire échec à une mesure d'éloignement prononcée ou imminente ».
Et elle est souvent utilisée lorsqu’une personne déboutée demande le réexamen de sa situation par l’OFPRA sur la base de nouvelles informations.
Enfin, tombent également sous le coup de cette procédure les personnes qui demandent l’asile en rétention administrative en instance d’éloignement.
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, le Commissaire européen aux droits de l’homme, et le Comité des droits de l’homme des Nations unies ont régulièrement exprimé des inquiétudes face à la procédure accélérée appliquée en France, en recommandant la mise en place d’un recours suspensif. Lors de son examen du rapport présenté par la France, en mai 2010, le Comité contre la torture des Nations Unies s’est dit « préoccupé du fait que 22% des demandes d’asile présentées en 2009 auraient été traitées sous la procédure dite prioritaire, qui n’offre pas de recours suspensif…le Comité n’est pas convaincu que la procédure prioritaire offre des garanties suffisantes contre un éloignement emportant un risque de torture ».
2/2/2012
Source : Site d’Amnesty.In

Le film marocain "Sur la planche", sorti mercredi sur les écrans français, a été favorablement accueilli par la critique et la presse spécialisée de l'Hexagone, impressionnée par le talent de sa jeune réalisatrice, Leila Kilani, qui signe sa première fiction.
"Avec ses défauts et son énergie, le premier film de la Marocaine Leïla Kilani est un diamant brut, un chant de liberté", écrit mercredi le journal +Le Monde+ dans sa chronique sur les sorties cinéma de la semaine.
Le chroniqueur souligne "une imperfection désirable" de cette oeuvre qui recèle "une magie noire susceptible de conquérir le coeur du public: pêche d'enfer, gang de jeunes actrices explosives, hold-up poétique", alors que son confrère de +Libération+ salue "un pur bloc de nerfs et d'intelligence" ou encore "un genre de polar social féministe rongé par le sel et la rouille".
Le film qui met en vedette les actrices Soufia Issam, Mouna Bahmad, Nouzha Akel et Sara Betioui est, en effet, inspiré d'un fait divers relaté en 2005 par la presse marocaine qui évoquait alors un nouveau trend: "la féminisation de la criminalité", avec une bande de filles qui "repéraient des mecs dans les cafés et les dévalisaient".
"Dans Sur la planche, les hommes sont réduits à l'état de silhouettes, les personnages qui comptent sont les filles de 20 ans, Badia, Imane, Nawal et Asma", un quatuor de jeunes ouvrières travaillant dans des usines de crevettes et de textile à Tanger, ville marocaine en plein boom où elles vont ensemble faire leurs "400 coups", relève +Libération+.
Du côté de la presse spécialisée, le magazine "Télérama" retient que pour son premier film, la jeune cinéaste marocaine "ne lâche pas d'une semelle ses héroïnes en marche (caméra ultra mobile, bel éclairage hyper réaliste -le noir de la nuit contre le blanc de l'usine)", s'affirmant ainsi comme "une étonnante directrice d'actrices" d'autant plus que les quatre personnages principaux sont joués par "des non-professionnelles à l'incroyable présence".
"Un film entêtant qui révèle une cinéaste de tempérament", conclut le magazine tandis que Le Nouvel Observateur relève, dans son supplément +Ciné Télé+, "un portrait de femme quelque peu répétitif dans son scénario, mais magnifié par une mise en scène électrique".
Avec "Sur la planche", la réalisatrice Leila Kilani, elle-même scénariste du film, ne cesse d'accumuler les succès depuis sa projection en mai dernier au Festival international de Cannes (sud-est de la France), dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs, couronnés par sa consécration récemment Grand Prix du Festival national du film de Tanger.
Son long-métrage qui a bénéficié de l'avance sur recettes du Centre cinématographique marocain (CCM), revient ainsi d'"un tour du monde de neuf mois où trente-cinq festivals de cinéma, d'Abou Dhabi à Vienne en passant par Chicago, lui ont servi d'escales", pour reprendre les propos du chroniqueur du +Monde+ qui estime qu'une telle convoitise, s'agissant d'un coup d'essai, est "généralement de bon augure".
Née à Casablanca en 1970, Leïla Kilani a suivi des études supérieures en économie à Paris avant de se consacrer à l'histoire.
Journaliste indépendante depuis 1997, elle s'est orientée vers le documentaire en 2000 avec des films très remarqués (Tanger le rêve des Brûleurs, Nos lieux interdits) avant de réaliser "Sur la planche", son premier long métrage de fiction.
3/2/2012
Source : Aufait/MAP

Les actes et menaces anti-musulmans répertoriés sur le territoire français en 2011 ont augmenté de 34% par rapport à l'année précédente, a annoncé l'Observatoire national contre l'islamophobie. Selon Abdallah Zekri, président de l'Observatoire, rattaché au Conseil français du culte musulman (CFCM), ces chiffres proviennent de statistiques de la sous-direction de l'information générale (SDIG). "Les actions et les menaces qui ont fait l'objet de plaintes déposées officiellement auprès des services de police et de gendarmerie sont passés de 116 en 2010 à 155 en 2011, soit une augmentation de 33,9%", précise M. Zekri.

Pour les seules actions, les statistiques de la SDIG pour 2011, qui concernent notamment les violences et voies de faits, les incendies et les dégradations, leur nombre passe de 22 à 38 d'une année sur l'autre. "J'aurais aimé que le président Sarkozy, à qui j'ai adressé une lettre en décembre, fasse une déclaration. Qu'il dénonce ces actes inqualifiables. Bref, qu'il cherche à apaiser les inquiétudes des musulmans, qui sont des citoyens au même titre que les chrétiens ou les juifs", a déclaré M. Zékri.
1/2/2012
Source : Le Figaro/AFP

Un documentaire retrace le parcours des trois amis d’enfance, originaires de Trappes.
Jamel Debbouze, Omar Sy, Nicolas Anelka, impossible de passer à côté d’eux. Chacun dans leur domaine, ils font partie des meilleurs. Mais au-delà de l’humoriste, du comédien et du footballeur, il y a trois amis d’enfance, qui ont grandi dans une cité de Trappes, en banlieue parisienne. C’est ce que s’attache à montrer le documentaire L’Entrée des Trappistes, produit par la journaliste, et épouse de Jamel Debbouze, Mélissa Theuriau. Il sera diffusé sur Canal+ le 7 février prochain. Europe1.fr l’a vu en avant-première.
"’Ils sont nuls en maths !"
Le film n’a assurément pas pour but d’investiguer sur leur face cachée. Mélissa Theuriau assure pourtant que "si, si, ils ont des défauts ! Vous avez bien vu qu’ils sont nuls en maths !", en référence à un passage du documentaire où Jamel et Omar cherchent, sans succès, le nom du plus grand côté d’un triangle rectangle (l’hypoténuse, ndlr). Au final, L’Entrée des Trappistes ne fait que rendre encore plus sympathiques trois hommes qui ont déjà conquis le cœur des Français.
Jamel Debbouze a souvent pris sa vie et sa propre famille comme source d’inspiration, multipliant les références à sa vie privée sur scène et n’hésite pas à faire la couverture des magasines pour la naissance de ses enfants. Le succès d’Intouchables a propulsé Omar Sy sur le devant de la scène, le forçant à se dévoiler un peu plus. Quant à Nicolas Anelka, il a parfois fait les gros titres des journaux sportifs ou people. On se souvient notamment de son départ précipité de Knysna, après l’épisode des vestiaires. Qu’apprend-t-on alors dans ce documentaire ? Confidences des trois hommes, retrouvailles dans leur cité de Trappes ou à Londres chez Nicolas Anelka et images d’archives inédites de leurs débuts permettent de découvrir qui ils sont au-delà de leur image publique.
Anelka vide son sac
Le tournage du documentaire s’est étalé sur un an. On suit ainsi Jamel Debbouze dans l’écriture et le rodage de son nouveau spectacle, entre fatigue et remise en question. Omar Sy, lui, n’a pas voulu que la caméra l’accompagne sur le tournage d’Intouchables mais s’est laissé filmer pendant son retour aux sources au Sénégal. Quant à Nicolas Anelka, qui tournait la page d’un Mondial raté, ce n’est que vers la fin du mois de novembre – alors que le réalisateur Edouard Bergeon le suivait depuis le mois de janvier – qu’il a fini par vider son sac.
Le footballeur est, selon Mélissa Theuriau, "la pépite du film". Nicolas Anelka est celui des trois sur lequel on connaît le moins, tant il se protège des médias. Mais, le réalisateur a su gagner sa confiance et le faire accoucher de confidences. "Être une star, un people dans les magazines, c'est pas du tout mon kiff. Les journalistes ont voulu donner de moi l'image d'un mec arrogant, alors tu deviens un mec arrogant", confie le footballeur, qui explique qu’il a pris ses distances avec les journalistes dès le début de sa carrière après une interview tronquée.
"Mon fils est un fils bien"
Les parents des trois garçons se sont également prêtés au jeu des confidences. Tantôt fiers de leur fils, comme la mère d'Omar qui confie : "Je sais que mon fils est un fils bien", et qui fond en larmes dans les bras de son fils après avoir vu le film Intouchables - mais s’excuse aussitôt : "je t’embête alors que tu es en plein travail". Tantôt réservés et lucides sur la célébrité : "En équipe de France, je sentais qu'il allait se passer quelque chose. Il y a beaucoup de gens qui n'aiment pas Nicolas", dit Madame Anelka. Le père du footballeur en revanche reste muet devant la caméra : comme son fils, il a appris à se méfier des médias, explique le réalisateur Edouard Bergeon.
De retour dans leur cité de Trappes, où ils ont grandi à quelques dizaines de mètres les uns des autres - les familles Anelka et Debbouze dans des petits pavillons tandis que les Sy occupaient un appartement dans un petit immeuble – les trois stars se retrouvent autour du petit rond-point qui leur servait de QG à l’époque. "Mais il était vachement plus grand avant !", s'exclame Omar Sy, presque étonné d'avoir tant grandi. Les rencontres avec les habitants du quartier se succèdent, entre embrassades – "et en plus c’est gratuit !", s’exclame une voisine – et sourires complices avec les gamins de la cité qui rêvent de suivre leur parcours.
Omar, Jamel et Nicolas retrouvent le rond-point de leur enfance. © CANAL+
Leurs parcours. Pour Nicolas Anelka, ce sont les buts au FC Trappes qui l’ont mené très tôt en centre de formation avant de rejoindre le PSG. Jamel Debbouze lui a suivi les cours de théâtre de "Papy", un prof de son collège, qui sentant son appétence l’a lancé vers l’improvisation. Il fait ensuite ses premières armes sur Radio Nova, où il "incruste" rapidement Omar. "S’il y en avait un qui rentrait, on mettait le pied dans la porte et on faisait rentrer tous les autres", se rappelle Jamel en découvrant des images de leurs débuts radiophoniques.
"On aurait été meilleur ministre ou meilleur braqueur"
Sous l’œil de la caméra, l’humoriste analyse son parcours. "On a suivi les modèles qu’on avait. C’était Smaïn par exemple. Mais on aurait été les meilleurs dans n'importe quelle autre discipline. Meilleur ministre ou meilleur braqueur", s’amuse Jamel Debbouze. Pour lui, "une enfance à Trappes, c'est la meilleure chose qui puisse arriver à un enfant".
Le documentaire se veut aussi engagé : "on a voulu envoyer le signal que l'immigration est une bonne nouvelle pour la France", explique Jamel Debbouze. Le film, consensuel, est d'ailleurs diffusé dans le cadre d'un cycle "La diversité en marche". "Diffuser ce documentaire à quelques mois de la présidentielle, on trouve que ça a du sens", conclut Mélissa Theuriau.
1/2/2012, Marie-Laure Combes
Source : Europe1

Un nouveau documentaire sur la présence des Noirs dans l'hexagone depuis la fin du 19e siècle sera diffusé le 5 février
Quelle a été la vie de la population noire dans la France métropolitaine contemporaine? Peu de réponses à cette question dans les livres d’histoire, car la France a souvent omis d’intégrer ces Noirs originaires d’Afrique ou des départements d’outre-mer dans son roman national.
Le documentaire Noirs de France réalisé par l’historien Pascal Blanchard et Juan Gelas tente en quelque sorte de combler ce manque en retraçant les grandes lignes de l’histoire de la présence des Noirs en France métropolitaine, de 1889 à nos jours.
Ce projet ambitieux a été réalisé grâce à une mosaïque de documents d’archives inédits et de témoignages et d’analyse. Même s’il ne vise évidemment pas l’exhaustivité et met surtout en avant quelques figures et faits symboliques, il a le mérite d’esquisser une histoire qui permettra peut-être aux Français de mieux comprendre comment s’est construit la relation entre les Noirs et les Français blancs de métropole.
Une série sur la France noire
Il s’agit du troisième volet d’une étude approfondie sur le sujet, après un ouvrage de Pascal Blanchard intitulé La France Noire, retour sur trois siècles de présence (ed.La Découverte) et une exposition «Exhibition: l’invention du Sauvage» au musée du Quai Branly à Paris, dont le commissaire général n’est autre que l’ancien international de football engagé dans la lutte contre le racisme, Lilian Thuram.
Le documentaire divisé en trois épisodes couvre une période plus restreinte que le livre: «Le temps des pionniers (1889-1939)»; «Le temps des migrations (1940-1974)» et «Le temps des passions (1975-2011)».
Il nous immerge dans des périodes où les quelques dizaines de milliers de Noirs sur le territoire métropolitain étaient perçus comme des «nègres» ou des êtres «sauvages à civiliser». Des «indigènes» dont certains font la guerre aux côtés des Français tout en étant littéralement effacés des scènes de liesse de la victoire. On avance progressivement vers l'acceptation d'une France multiculturelle à partir du milieu des années 70. Une France que d’autres appelleront «multiraciale», mais qui a fait du thème de l’immigration et de l’intégration un enjeu politique récurrent.
Ce film présente des images inédites, mais aussi des témoignages recueillis pour l’occasion auprès de personnalités françaises noires dans les domaines de la culture, des médias ou de la politique, ainsi que des intellectuels et des historiens.
Parmi elles, l’historien Elikia M’Bokolo, le comédien antillais Pascal Légitimus, le rappeur Soprano (d'origine comorienne), la journaliste antillaise Audrey Pulvar, la militante associative Rokhaya Diallo (française d'origine sénégalaise et gambienne), ou encore les politiques Christiane Taubira (député de Guyane), Harlem Désir (Secrétaire national du Parti Socialiste) et Patrick Lozès (ancien président du CRAN, et candidat à l’élection présidentielle). Tous proposent leur regard et leur expérience sur ce qu’être noir en France aujourd’hui.
De l’histoire des Grands à l’histoire sociale
Noirs de France met en avant l’histoire des Grands. Des symboles culturels controversés, à l’image du clown noir et de la danseuse et chanteuse américaine Joséphine Baker devenue célèbre à Paris à la fin des années 20 et française en 1937.
Le film raconte aussi les pionniers qui ont milité pour les droits des Noirs et leur épanouissement culturel, comme le député socialiste de Guadeloupe Hégésippe Légitimus en 1898, ou les instigateurs du premier congrès des intellectuels africains à la Sorbonne en 1956: les chantres de la négritude de l’après-guerre, comme le Martiniquais Aimé Césaire et le Sénégalais Léopold Senghor ou encore le penseur de la décolonisation Frantz Fanon.
Les grandes personnalités noires de France, sont aussi celles qui ont été les premières à intégrer un domaine exclusivement réservé aux Blancs: le député Blaise Diagne (1914) en politique, ou en sport, le premier capitaine noir de l’équipe de France, Marius Trésor.
Une histoire sociale
Mais ce documentaire essaie aussi d’ébaucher une histoire sociale, celle de l’intégration ou du retour forcé des soldats des colonies après la deuxième guerre mondiale, celle des Antillais, Guyanais et Réunionnais immigrés pour chercher la promotion sociale et pour ensuite pouvoir rentrer dans leur île avec un diplôme.Une immigration organisée notamment dans le cadre de la politique du Bumidom (bureau des migrations des départements d'outre-mer), instaurée par Michel Debré, alors Premier ministre.
On revient aussi sur ces travailleurs africains immigrés des années 70, qui s'entassent dans de petits appartements, victimes de ce qu’on appelle toujours aujourd’hui «les marchands de sommeil», un phénomène médiatisé lors des nombreux incendies mortels dans ces logements insalubres.
Cette série de trois films, qui sera diffusée à partir du 5 février 2012 sur France 5, comble peut-être un manque pour les Noirs de France, français ou étrangers, en quête de racines et de reconnaissance de leur pays. Pour Rokhaya Diallo, cette histoire du regard que la France a porté sur les Noirs «explique que cela soit compliqué pour nous [les Noirs de France] aujourd'hui, parce que l'on ne peut pas, comme cela en un siècle, passer de la condition d'animal enfermé dans un cage à un "je veux être à la tête d'un parti politique"».
Ce documentaire donne surtout à réfléchir sur une société dont les membres ont parfois du mal à se supporter et à se comprendre. Une incompréhension cristallisée par le rejet des étrangers et même des Français d’origine étrangère dont le pan le plus radical de la droite et le Front national (FN) n’en finissent pas de faire l’écho. Un rejet qui a le vent en poupe à l’aube de l’élection présidentielle de 2012, au regard des excellents scores (entre 15 et 20%) que les sondages accordent au parti de Marine Le Pen, passé maître dans l’art de faire de l’étranger noir et maghrébin, un bouc émissaire.
3/2/2012,Fanny Roux
Source : Statesafrique

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La nouvelle politique d'immigration présentée jeudi par le gouvernement britannique a été dénoncée pour son caractère "hautement sélectif", par de nombreux experts et membres d'Associations.
Ces derniers, regrettent que le niveau de rémunération soit désormais retenu comme "référence de base" par les services de l'immigration pour octroyer le droit d'entrer au Royaume-Uni.
Le ministre britannique de l'Immigration, Damian Green, a confirmé la volonté du gouvernement de passer à une politique plus sélective, pour autoriser une certaine catégorie de migrants seulement à entrer au Royaume-Uni.
"L'immigrant doit ajouter à la qualité de vie en Grande-Bretagne", a-t-il affirmé faisant valoir que la Grande-Bretagne n'a pas besoin davantage de "cadres intermédiaires" ou d'ouvriers non qualifiés et ceux qui s'installent devraient avoir un salaire annuel de plus de 31.000 livres Sterlings pour envisager un regroupement familial.
Les critiques accusent le gouvernement d'ouvrir la voie à une politique d'immigration où "seuls les riches pourront prétendre vivre au Royaume-Uni ne laissant peu de chances aux autres".
Matt Cavanagh, directeur de l'Institut for Public Policy Research (IPPR) a admis qu'il y avait un certain sens pour donner une certaine priorité aux migrants riches mais "le gouvernement va trop loin dans sa nouvelle politique".
"Si vous êtes un migrant riche, vous pouvez venir, vous pouvez rester aussi longtemps que vous le souhaitez, mais pour les autres cela va être plus difficile (à) et ne parlons pas des personnes qui sont démunies ou dépendant des prestations sociales, nous parlons ici de gens qui travaillent et ont un salaire moyen".
Habib Rahman représentant du Conseil mixte pour la protection des immigrés, s'est dit quant à lui, "très inquiet" au sujet de la stratégie du gouvernement tendant à réduire les visas de regroupement familial.
Selon lui, la tentative effrénée du Home Office à réduire coûte que coûte le nombre de migrants au Royaume-Uni a un coût humain et se fait au détriment des droits de l'homme. "Nous ne pouvons pas denier le droit à ceux qui viennent travailler ici, de vivre avec leurs proches, sous le prétexte fallacieux que leurs revenus ne leur permettent pas", s'est indigné ce responsable.
De plus "près de la moitié de la population britannique, pourrait perdre le droit de se marier et de vivre avec quelqu'un de l'étranger", a-t-il ajouté.
Le parti des Travaillistes a déclaré qu'aucune des propositions présentées par le gouvernement n'était réaliste.
La nouvelle politique d'immigration prévoit de donner un traitement préférentiel aux investisseurs, entrepreneurs, universitaires et artistes de classe mondiale, a déclaré récemment le ministre de l'immigration.
"Nous avons besoin d'un système qui favorise ceux qui vont créer des emplois, de la richesse ou répondre à nos aspirations artistiques et culturelles de haut niveau", a souligné M. Green mettant en exergue l'objectif de parvenir à une immigration "plus faible en nombre mais plus forte en termes de qualité et d'apport à la société britannique".
Le Royaume-Uni a refusé 385.000 visas l'année dernière et a détecté 27.000 documents falsifiés, selon ses chiffres.
Le gouvernement a fixé à 20.700 le quota de visa qui sera accordé chaque année aux immigrés originaires de pays hors UE, avec pour objectif de plafonner le nombre d'immigrés à "quelques dizaines de milliers", à l'horizon 2015.
Toutefois, rien que pour l'année 2010, 252.000 nouveaux migrants sont entrés au Royaume-Uni suscitant de sérieuses interrogations sur la capacité du gouvernement d'atteindre ses objectifs en matière d'immigration.
 02/02/2012
Source : L’Agence algérienne (APS)

Le panorama du cinéma documentaire contemporain arabe se tient, du 3 au 27 février courant à Madrid, avec la participation de pays du Maghreb et du proche orient, dont le Maroc, apprend-on jeudi auprès des organisateurs.
Initiée par la fondation Casa Arabe de Madrid sous le thème "Vécus et témoignages", cette manifestation cinématographique est marquée par la projection de neuf documentaires au total qui versent tous dans "le retour à la mémoire collective avec le regard posé sur l'avenir".
Le Maroc sera représenté à cette troisième édition du panorama du cinéma documentaire, par deux productions : "j'ai tant aimé" de la réalisatrice marocaine Dalila Ennadre, projeté à l'auditorium de Casa Arabe à Madrid, le vendredi 10 février et "nos lieux interdits" de Leila Kilani, le 17 du même mois.
Des réalisateurs de Syrie, d'Algérie, de Palestine et d'Egypte prennent également part à ce cycle du cinéma documentaire dont l'une des sessions spéciales sera dédiée à la réalisatrice palestinienne Mai Masri avec la projection notamment d'un documentaire sur les enfants de Chatila.
Née en 1966 à Casablanca, Dalila Ennadre a grandi en France avant de séjourner successivement en Guyane, en Allemagne, au Maroc et au Canada de 1985 à 1996. Durant toute cette période, elle a travaillé comme chargée de production sur des séries TV ou des films institutionnels.
Elle a également étudié le cinéma en autodidacte et opté pour la réalisation de films documentaires, consacrés notamment à des portraits de femmes et à leur quotidien. Dalila Ennadre est la réalisatrice notamment de "Loups du désert", "Femmes de la Médina", "Je voudrais vous raconter" et "Fama... une héroïne sans gloire".
Leïla Kilani, quant à elle, journaliste indépendante depuis 1997, s'est orientée vers le documentaire à partir de 1999 avec des films très remarqués comme "Tanger, le rêve des brûleurs" (2002) sur les candidats à l'émigration vers l'Europe, "D'ici et d'ailleurs", documentaire sur la mémoire industrielle en France, ainsi que "Nos lieux interdits" (2008).
En 2011, elle réalise "Sur la planche" son 1er long métrage de fiction qui a été sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs du festival de Cannes 2011.
Créée en 2006, Casa Arabe vise à promouvoir le dialogue et le débat entre le monde arabe et l'Espagne tout en promouvant l'échange culturel et le métissage entre les deux civilisations. Elle oeuvre également au renforcement des liens entre les différentes civilisations dans tous les domaines à travers des activités académiques, politiques, économiques, culturelles et éducatives.
02/02/2012
Source :MAP

Le gouvernement libéral-conservateur britannique veut attirer les "bons migrants": travailleurs et étudiants qualifiés qui "peuvent ajouter à la qualité de vie" du pays, a indiqué jeudi le secrétaire d'Etat à l'immigration Damian Green.
Il a spécifié que le Royaume-Uni n'avait pas besoin de cadres moyens ni de travailleurs non qualifiés.
Le pays doit attirer des professions à haute valeur ajoutée et des "étudiants internationaux qui ont démarré une activité entrepreneuriale pendant leurs études universitaires au Royaume-Uni et qui veulent rester après leurs études pour développer leurs idées", a-t-il expliqué.
Le gouvernement de David Cameron s'est engagé à diminuer à "quelques dizaines de milliers" le solde migratoire d'ici 2015, contre 242.000 pour l'année terminée à septembre 2010, en faisant la chasse aux mariages blancs et aux "faux étudiants" et en mettant un plafond annuel au nombre de migrants hors Union européenne.
L'immigration est un sujet sensible dans l'opinion. Les travailleurs de l'Union européenne sont libres de venir au Royaume-Uni, mais le gouvernement de coalition a réduit d'un cinquième le nombre visas accordés à des non-européens.
Le secrétaire d'Etat a cité un rapport remis au gouvernement selon lequel jusqu'à 23 postes disparaissaient pour des travailleurs britanniques pour l'arrivée de 100 migrants (hors UE) au Royaume-Uni.
Il a contesté "la vieille idée" selon laquelle "l'immigration est une bonne chose parce qu'elle contribue au PIB", soulignant que "c'était, et c'est encore le point de vue de Tony Blair (ancien Premier ministre travailliste, NDLR), mais ce n'est pas le mien ni celui de la grande majorité des Britanniques".
M. Green a estimé que les candidats à l'installation au Royaume-Uni devraient disposer d'un revenu supérieur à 31.000 livres par an (37.300 euros). Les conjoints rejoignant un époux ou une épouse britannique doivent "faire la preuve qu'ils peuvent s'intégrer et être indépendants", d'où l'instauration d'un test de langue obligatoire.
La personne qui fait venir son conjoint devrait également disposer d"un revenu minimum, a indiqué le secrétaire d'Etat.
Le Conseil pour le bien-être des migrants a dénoncé un "coup terrible pour les droits des migrants et de leurs familles".
02/02/2012
Source : AFPF

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