«Je dédie mon titre à toutes les victimes qui m'aident à grandir»
Le 12 décembre dernier, le soleil brillait dans le cœur de Betty Batoul. Récompensée pour son combat auprès des victimes par le titre de «Femmes de Paix 2011», elle se confie aujourd'hui et nous parle de ses actions et futurs projets.
LE MATIN : Pouvez-vous nous parler de ce titre que vous avez reçu le 12
décembre dernier ?
Betty Batoul : Le 31 octobre 2000, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté la Résolution 1325. Elle porte une attention particulière au rôle joué par les femmes en tant qu'actrices de la paix.
Son but est d'honorer les femmes qui œuvrent pour la paix, la réconciliation et les droits de la femme.
Le public propose des candidates, un jury sélectionne les lauréates. La remise de ces titres à une vingtaine de femmes a eu lieu le 12 décembre dernier au Palais d'Egmont à Bruxelles et j'ai l'immense plaisir de faire partie de ces femmes.
Comment avez-vous accueilli ce nouveau titre ?
Avec beaucoup d'émotion. Savoir que toutes les actions menées au quotidien sont reconnues est tellement gratifiant et me donne des ailes. Je voudrais dédier ce titre à toutes les victimes que je rencontre, qui m'aident aussi à grandir. Cependant, je me sentais tellement petite à côté de certains parcours évoqués. J'ai encore beaucoup de chemin à parcourir mais je ferai tout pour honorer ce titre et poursuivre mon action de paix en Belgique et au Maroc. D'autant que le trophée remis à cette occasion n'est autre qu'un coquelicot blanc, un symbole fort pour moi.
Parlez-nous de vos actions
Écoutez, il y a tant à dire… depuis un peu plus d'un an, je suis sur le terrain et je vous avoue que je n'ai pas une minute à moi. Conférences tout public, visites dans les foyers de femmes battues mais aussi rencontres avec des jeunes dans les lycées et collèges. Car la lutte contre toute forme de violence passe aussi par la prévention. Et ces moments sont souvent d'une grande émotion, une écoute des élèves qui prouvent que le respect n'est pas un mot en voie de disparition. D'autres anciennes victimes de l'association Succès m'accompagnent désormais pour témoigner que la violence n'est pas une fatalité, qu'on peut l'éviter et même la vaincre.
Comment votre association fonctionne-t-elle ?
Hélas, malgré la demande réelle et l'envie de faire toujours plus, les moyens et les aides sont réduits.
Depuis la création de notre association en octobre 2010, les seules sources de financement extérieures sont un subside de 2 000€euros octroyé par Joëlle Milquet, anciennement ministre de l'Égalité des chances, qui croyait en ce projet et un don de 1 000 euros de Jean Charles Luperto,
président du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui nous soutient depuis le début de l'aventure en mettant gracieusement à notre disposition une salle pour nos réunions. J'ai quitté mon emploi de cadre chez Alstom en septembre dernier pour m'occuper à temps plein de mon association sans aucun subside. Mon travail est totalement bénévole, réalisé à partir de chez moi et pourtant, que de chemin parcouru. Nous espérons un jour être reconnus d'utilité publique, être une référence en matière d'aide aux victimes et recevoir une aide financière pour mener à bien tous nos projets.
Le Maroc reste-t-il un lieu privilégié où vous souhaiteriez étendre vos actions ?
Le besoin de revenir régulièrement au Maroc est dicté par mes racines, qui ne demandent qu'à être arrosées pour être plus fortes. L'accueil que je reçois et notamment le soutien de Mouâad Jamaï, gouverneur de la province d'El Jadida, ville de mon enfance, me donne l'envie de poursuivre dans cette voie et c'est toujours avec beaucoup de bonheur que je pose les pieds sur le sol marocain. En effet, plusieurs fois par an, je rencontre des jeunes pour leur parler d'espoir et de prévention contre la violence. Je garde toujours de merveilleux souvenirs de mes passages au Maroc. Le prochain sera vraisemblablement durant le Salon du livre 2012.
Avez-vous de nouveaux projets littéraires ?
Les ventes de mon premier roman restent stables, ce qui laisse présager que ce livre a encore du chemin à parcourir. J'assure la distribution en Belgique et Sochepress se charge de celle au Maroc depuis le mois dernier. En ce qui concerne la France, j'ai obtenu le référencement à la Fnac, ce qui me permet également d'envahir la France avec ces petites fleurs rouges pleines d'espoir. C'est que du bonheur. Il y aussi des projets de traduction en arabe et en anglais. Et pourquoi pas un film… Mais je ne veux pas m'arrêter en si bon chemin, j'aime écrire et c'est un moyen formidable de transmettre un message. J'écris en ce moment mon second roman, un peu comme une suite du premier. Mais aussi pour dire que la vie des victimes est loin d'être un long fleuve tranquille, qu'il faut se battre au quotidien pour être écoutée. Et même quand on veut les aider, la route est longue et semée d'embûches. J'espère terminer mon roman pour le prochain Salon du livre car mes journées sont déjà bien remplies avec le travail de terrain de l'association.
Un parcours, une fierté
«Je ne serais rien sans ma famille, mon mari qui me soutient au quotidien. Je suis heureuse d'avoir osé raconter mon histoire dans «Un coquelicot en hiver ? Pourquoi pas…», un roman autobiographique qui continue à semer ses graines d'espoir.», affirme avec enthousiasme Betty Batoul. Elle ajoute : «Mais le plus beau des cadeaux est certainement de voir les victimes se relever et croire à nouveau au bonheur. Les opérations Solidarité me procurent également beaucoup de bonheur comme le sourire de ces enfants au Maroc (École primaire Khadija Al Oum Mouminine d'El Jadida) lors de l'opération «Livres pour le Maroc ». Des dictionnaires, des encyclopédies, des livres scolaires,…ont été collectés en Belgique, pour cette école publique à El Jadida».
18/12/2011
Source : Le Matin
Sydney Toledano, Albert Elbaz ou Hicham Oumlil : Des noms de marocains qui brillent dans le monde de la mode…Suite
Pour atteindre les quotas d'expulsion, des familles entières sont interpellées avec leurs enfants et retenues sans jugement et sous haute surveillance. Agathe Logeart a pu entrer clandestinement dans un de ces lieux d'enfermement et reconstituer l'histoire de ces familles arrêtées au petit matin dans leurs refuges de fortune…Suite
Ce n'est pas pour leur rendre justice qu'il faut accorder le droit de vote aux étrangers, c'est pour préparer notre avenir avec eux...Suite
Le président de Royal Air Maroc (RAM), Driss Benhima, a décidé d'offrir des billets d'avion aux étudiants subsahariens, de passage au Maroc, pour passer les concours des grandes écoles marocaines. L'opération vise à encourager l'enseignement marocain er la coopération avec les pays africains. Rappelons que la compagnie aérienne nationale dessert aujourd'hui plus de la moitié des pays que compte le continent.
16/12/2011
Source: Challenge
Le Représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU, Mohamed Loulichki, a plaidé, jeudi à New York, en faveur d'une "vision globale" sur la migration, qui prenne en compte les réalités démographiques, économiques et sociales des pays émetteurs mais aussi des pays d'accueil.
"Nous avons besoin d'une vision pour la migration basée sur les réalités démographiques", a-t-il affirmé lors d'un débat consacré à la question de la migration au siège de l'ONU et au rapport 2011 sur l'Etat de la migration dans le monde, préparé par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Le diplomate marocain participait à ce débat aux côtés d'experts sur la question migratoire dont le Directeur général de l'OIM, William Lacy Swing, et le Directeur du Forum de l'Alliance des civilisations, Marc Scheuer.
Pour M.Loulichki, cette vision devrait se baser sur des objectifs stratégiques qui "transcendent les réalités de la migration et qui cherchent à améliorer la perception de l'opinion publique" sur la migration.
Cette vision devra aussi être le fruit d'un "partenariat entre les pays émetteurs et récepteurs de migrants", a ajouté l'ambassadeur.
S'agissant de l'image souvent stéréotypée attribuée aux migrants, M.Loulichki a estimé que la communauté internationale "possède les moyens pour changer l'image que se fait l'opinion publique des migrants".
"Au-delà des aspects techniques de la migration, il est très important d'encourager l'action politique et de changer le discours public" sur la migration, a-t-il dit.
Revenant sur le thème choisi pour le rapport de l'OIM, à savoir "Une bonne communication autour de la migration", le diplomate a souligné la nécessité d'une échange constructif entre les pays récepteurs et émetteurs.
Pour M. Loulichki, la formule idéale "serait d'avoir une sorte de partenariat des deux côtés, afin que le message autour de la migration soit clair et cohérent".
En plus d'une politique homogène de communication, l'Ambassadeur a appelé les différents pays concernés par la migration à accorder une plus grande attention à "l'identité et aux spécificités culturelles, économiques et sociales des migrants".
Une telle démarche permettra de "mettre en place de meilleures conditions pour l'épanouissement des migrants au sein de leurs sociétés d'accueil", a-t-il expliqué, en déplorant les choix limités offerts aux migrant: "une assimilation totale ou le rejet".
De son côté, M.Lacy Swing a affirmé que la migration internationale fait l'objet de représentations erronées dans le discours public et politique, d'où la nécessité de mener "un débat politique et public éclairé et transparent".
"En dépit de la révolution de la communication, nombreux sont ceux qui demeurent mal informés de l'ampleur, de la portée et du contexte socio-économique des flux migratoires", a-t-il expliqué, en évoquant les grandes lignes du rapport sur la migration.
Ce rapport, le huitième de son genre, propose divers moyens pour mieux communiquer sur la migration afin de faciliter la compréhension et la reconnaissance de ses avantages, encourager la formulation de politiques fondées sur des données probantes et s'assurer d'une meilleure participation des migrants.
Parmi ces moyens, le rapport préconise l'élaboration d'un discours sur la migration ouvert, nuancé et dépolitisé, l'adoption de mesures protégeant les migrants contre la discrimination et la collaboration avec les médias pour parvenir à une couverture médiatique objective.
15/12/2011
Source : MAP
M.Loulichki plaide pour une "vision globale" sur la migration
Le ministre canadien de l'Immigration, Jason Kenney, a annoncé, jeudi, un changement au traitement des demandes des aides familiaux résidants qui leur permettra d'obtenir un permis de travail ouvert 18 mois plus tôt qu'auparavant.
Le gouvernement fédéral va ainsi permettre à des étrangers venus au Canada pour aider des personnes à leur domicile d'obtenir plus rapidement leur résidence permanente.
"Un trop grand nombre d'aides familiaux résidants ont terminé leur contrat de travail et doivent continuer à vivre chez leur employeur en attendant que leur demande de résidence permanente soit examinée", a dit M. Kenney dans un communiqué. Il a estimé que "cette situation est une source de frustration". "Nous avons donc commencé à délivrer des permis de travail ouverts aux aides familiaux résidants dès que leur contrat de travail vient à échéance et qu'ils présentent une demande de résidence permanente", a-t-il précisé.
Le Programme des aides familiaux résidants (PAFR) permet aux familles canadiennes d'embaucher des travailleurs de l'étranger qui viendront prendre soin d'un enfant, d'une personne âgée ou d'un adulte souffrant d'un handicap, puisqu'il existe une pénurie évidente dans ce domaine.
Les aides familiaux doivent travailler pendant deux ans, ou accumuler 3.900 heures de travail, avant de pouvoir présenter une demande de résidence permanente au Canada.
Auparavant, les aides familiaux résidants devaient attendre l'approbation préalable de leur demande de résidence permanente avant de pouvoir obtenir un permis de travail ouvert. Un tel permis permet aux aides familiaux de déménager de chez leur employeur et de se chercher un travail dans un autre domaine, s'ils le souhaitent.
16/12/2011
Source : MAP
L'Organisation internationale de la migration (OIM) mène au Maroc, depuis 2005, un programme de retour volontaire qui a permis d'aider plus de 3.000 migrants en situation irrégulière dans le Royaume à rentrer dans leurs pays d'origine, a affirmé, jeudi à Rabat, Anke Strauss, représentante de l'OIM au Maroc.
S'exprimant à l'occasion du lancement d'une exposition de photos retraçant les moments forts ayant jalonné l'histoire de l'OIM, à la célébration du 60ème anniversaire de cette organisation, Mme Strauss a indiqué que c'est à cause de la fermeture des frontières de l'Europe que le Maroc est devenu non seulement un pays de transit mais aussi un pays d'accueil des migrants.
Elle a, en outre, fait observer que la présence de l'OIM au Maroc est récente et ne date que d'une dizaine d'années, ajoutant que sa première activité au Maroc a été la création d'un Observatoire pour les Marocains résidant à l'étranger au sein de la Fondation Hassan II pour les MRE.
Mme Strauss ajouté que l'OIM est également très active dans le domaine de la prévention de la migration irrégulière pour les jeunes marocains, rappelant, à ce propos, la mise en Œuvre de programmes de soutien à la réinsertion pour les jeunes dans les régions à forte potentiel migratoire.
Pour sa part, l'assistant aux opérations OIM-Rabat, Zakaria Ennasri, a indiqué que le travail accompli, en coordination avec les autorités marocaines, a été "fructueux et positif", soulignant que la célébration du 60ème anniversaire de l'organisation constitue une occasion propice pour mettre en relief "les acquis ainsi que le rôle efficace de cette organisation".
15/12/2011
Source : MAP
Il est jeune, talentueux, intelligent et surtout ambitieux. Roschdy Zem, une fierté française et marocaine, un modèle de réussite pour tous. Et qu’on se le dise, il n’est pas à ranger dans le tiroir de l’arabe de service, son engagement est bien plus profond. Cette entrevue avec une icône en devenir fier de ses racines, a été réalisée lors de son passage à Marrakech dans le cadre du Festival International du Film qui s'est terminé il y a quelques jours.
Acteur, réalisateur, scénariste, dialoguiste, coproducteur, adaptateur… Ça en fait des casquettes ! Alors laquelle préfères-tu porter ?
Elles sont complémentaires, du coup c’est compliqué de répondre. C’est parce que je suis réalisateur que j’aime mon métier d’acteur, et vice versa. J’ai beaucoup de mal à mettre une échelle de valeurs sur ces différentes fonctions.
Et du coup les choix sont difficiles. Par exemple, dans Omar m’a tuer, vous êtes passé à côté du rôle principal qui j’imagine vous inspirait bien, pour pouvoir être derrière la caméra ?
C’est vrai. Mais je ne voulais pas me mettre en scène. J’ai fait cette expérience dans mon premier film et je ne la renouvellerai pas.
“J’aime jouer pour les autres mais par pour moi, ça n’a pas été un grand souvenir.”
Vous avez donc débuté en tant qu’acteur, recevant des directives, pour finalement en donner en devenant réalisateur et producteur à la fois. Comment passe-t-on d’un regard à l’autre?
Honnêtement ça s’est fait très naturellement. Ça n’a pas été une longue réflexion. Comme beaucoup de gens, j’ai des histoires à raconter, et là j’ai l’opportunité de pouvoir les réaliser, c’est surtout ça qui est important.
Pourtant ce n’est pas facile, êtes-vous retourné à l’école pour apprendre?
Non, je me suis surtout bien entouré, je suis là pour apprendre et je n’ai aucun souci à ce qu’on m’explique comment faire quand je ne sais pas. Ce qui est important quand on est metteur en scène c’est d’avoir un point de vue. Ensuite il y a des gens qui sont là pour mettre tout en œuvre, toute cette technicité au service de ton point de vue.
Ça doit être une fierté pour un fils d’immigré que de gravir les échelons dans un domaine aussi fermé que le cinéma? Surtout dans une société française où l’ascenseur social reste en panne.
Oui c’est sûr, il y a beaucoup de fierté, mais je réalise aussi que j’ai eu beaucoup de chance. Parce qu’il y a beaucoup de gens de talent en France issus de l’immigration qui n’ont pas cette chance-là. Je fais partie de ceux qui sont l’arbre qui cache la forêt. Ça, il ne faut pas l’oublier.
“Je suis une exception parmi quelques autres, comme Sami, Gad ou Jamel. Cela dit, tu peux être français pure souche et connaître les mêmes difficultés, surtout dans les milieux fermés comme celui du cinéma.”
Comment devient-on une exception?
Tu dépends tellement du désir des autres. En fait, ce n’est pas vraiment toi qui décides de le devenir. C’est à travers le regard des metteurs en scène qui sont les décideurs. Le plus dur c’est de provoquer le désir, et ça ce n’est pas quelque chose qui se maîtrise. La vraie question c’est plutôt pourquoi un réalisateur va préférer travailler avec toi plutôt qu’un autre. Aujourd’hui encore je ne saurais pas vous dire pourquoi.
On peut dire que c’est une histoire de charme?
Même pas. Je pense que ce qui m’a différencié à l’époque c’est l’absence de séduction. Je crois qu’inconsciemment j’ai rassuré les metteurs en scène parce que, justement, je n’étais pas dans la demande.
Votre actualité récente avec la réalisation de Omar m’a tuer vous renvoie à vos origines marocaines. Ce fut le cas également avec le film Indigènes. Peut-on dire qu’avec l’âge et la maturité professionnelle, vous vous intéressez plus à l’histoire de votre pays d’origine?
Je ne m’y intéresse pas plus, je m’y suis toujours intéressé.
“C’est juste qu’aujourd’hui on a la possibilité de faire des films qui nous racontent. C’est une possibilité qu’on n’avait pas avant, et forcément comme tout reste à faire, on profite de notre notoriété pour développer d’autres projets.”
On aurait tort de croire que ces films-là n’intéressent que les gens issus de la communauté maghrébine. Dans les salles, ils sont une minorité. Je sais que quand je fais un film d’action, je les fais plus facilement venir au cinéma.
Est-ce que vous ne seriez pas en train de devenir, vous, mais aussi d’autres acteurs et comédiens d’origine maghrébine, comme votre acolyte Sami Bouajila ou encore Jamel Debbouzze, les nouveaux étendards de la rive sud de la Méditerranée en France et dans le monde?
Je ne sais pas.
Est-ce que vous aimeriez le devenir?
Non. Parce qu’on fait du cinéma. Et s’il y a forcément de la politique dans des projets comme Indigènes ou Omar m’a tuer, ça n’en reste pas moins du cinéma. Je veux dire par là que sur le terrain, il y a des acteurs sociaux formés qui font ça tous les jours. Je préfère mettre l’accent sur eux, car ils font un vrai travail de fond. Ensuite c’est tellement plus facile de passer des messages sur grand écran que d’être éducateur. On n’a pas vraiment de mérite à notre niveau sur cette question.
Oui mais avec le cinéma l’impact est plus grand. D’où quelque part, une certaine responsabilité? La ressentez-vous?
Je ne la ressens pas cette responsabilité, honnêtement. Je me laisse d’abord guider par mes envies et il s’avère que mes envies vont souvent vers des films engagés.
Donc pour l’instant, tout est naturellement fluide, et je continue dans cette optique !
16/12/2011, Naaoumi Najlae
Source : Aufait
Les meurtres de deux Sénégalais à Florence, mardi, après un pogrom anti-Roms à Turin secouent et inquiètent l’opinion transalpine.
Arrivés du Sénégal il y a quelques années, ils se rendaient chaque jour au marché de la Piazza Dalmazia, dans le centre de Florence, pour y vendre quelques briquets et autres mouchoirs en papier. Samb Modou, 40 ans et Diop Mor, 54 ans vivaient non loin de là, dans une petite maison, à Sesto Fiorentino. Parce qu’ils étaient noirs, ils ont été froidement abattus, mardi midi, d’un coup de Smith & Wesson 357, sous les regards de dizaines de témoins pétrifiés, plongeant la capitale toscane dans l’effroi et l’Italie dans la stupeur. Un autre vendeur ambulant sénégalais, Sougou Mor, 32 ans, a aussi été grièvement blessé. (voir la vidéo)
Habitué des cercles néofascistes, raciste et antisémite, le meurtrier, Gianluca Casseri, un expert-comptable de 50 ans, a ensuite quitté en toute hâte le marché. «Pousse-toi ou je te tue toi aussi !» lance-t-il à un marchand de journaux qui tente de le bloquer. Une heure et demie plus tard, l’assassin, auteur de livres politico-ésotériques, reprend sa terrifiante chasse à l’Africain. Sur un autre marché, celui de San Lorenzo, dans le cœur historique de la cité, il sort à nouveau son arme, poursuit deux autres Sénégalais entre les étals et les blesse. Pour échapper à la police, Casseri gare ensuite sa voiture dans un parking en sous-sol avant de retourner l’arme contre lui et se tirer une balle dans la bouche.
Hier, Florence a rendu hommage aux deux vendeurs ambulants «victime d’une folie xénophobe et raciste», selon les termes du maire, Matteo Renzi. Les commerçants ont baissé leurs rideaux en signe de solidarité avec la communauté sénégalaise et les immigrés africains, qui, mardi soir, ont manifesté jusqu’au Palazzo Vecchio, siège de la municipalité, pour crier leur «rage» et faire part de leurs «peurs». D’autant que les sites d’extrême droite ont immédiatement célébré le «héros» Gianluca Casseri qui «a eu le courage de faire ce que nous devrions faire en masse contre cette immondice nègre».
«Barbarie». Mais, au-delà des manifestations de haine de ces groupuscules fanatiques, l’Italie s’interroge sur la montée dans le pays, en ces temps de crise, d’un vent de xénophobie alimenté par la propagande anti-immigrée de certains partis, à commencer par la Ligue du Nord d’Umberto Bossi. «Les faits de Florence sont le fruit d’un climat d’intolérance envers les étrangers fomenté depuis des années», a dénoncé, l’ancien maire (parti démocrate) de Rome Walter Veltroni.
Pour certains commentateurs, Gianluca Casseri ne serait à l’inverse qu’une sorte de Breivik toscan. Comme le tueur norvégien d’Utoya, l’expert-comptable serait ainsi un fou isolé, introverti, dépressif et abreuvé d’idéologie néonazie, qui, sans raison spécifique, serait passé à l’acte. «Il s’agit d’un acte de barbarie. Mais penser que Casseri serait devenu fou en raison d’un climat de haine raciale est une opération répugnante», a estimé Vittorio Feltri, directeur du quotidien berlusconinen Il Giornale, rappelant que, «bien que plein de défauts, nos compatriotes sont, statistiques en main, parmi les peuples les plus pacifiques et accueillants du monde, y compris avec les clandestins et les extracommunautaires qui vivent d’expédients». Reste que les épisodes de racisme se multiplient.
Viol. Deux jours avant le massacre de Florence, c’est un camp de Roms qui a été incendié à Turin par un groupe d’habitants qui voulaient venger une jeune adolescente. Retrouvée avec du sang sur son jean alors qu’elle rentrait chez elle, celle-ci a expliqué à son frère qu’elle venait d’être violée par deux Tziganes. Dimanche soir, environ 500 personnes du quartier ont alors manifesté contre le camp illégal des nomades tout proche, avant que des jeunes ne saisissent des bâtons et ne sortent des bombes incendiaires pour détruire les quelques baraques et autres roulottes des nomades. «Mais s’il devait y avoir des enfants dedans ?» se serait inquiété au dernier moment l’un des assaillants avant de recevoir comme toute réponse : «Ils brûleront avec.» Par chance, la chasse aux Roms n’a pas fait de victimes. «Je demande pardon pour mon mensonge», a depuis confessé l’adolescente qui en fait de viol, venait de connaître son premier rapport sexuel avec son petit copain.
«On doit rester tout le temps vigilant, résumait, hier, Ali, un vendeur ambulant africain de viale Parioli, dans le quartier chic de Rome. Les jeunes Italiens sont plus tolérants mais ça fait des années que la politique fait chauffer les esprits.»
Membres de l’ex-gouvernement Berlusconi, certains dirigeants de la Ligue du Nord (8% aux dernières législatives) ont, par le passé, proposé des wagons de métro séparés pour les immigrés ou des classes séparées pour les enfants étrangers. L’ex-maire de Trévise Giancarlo Gentilini avait, lui, suggéré «d’habiller les immigrés en lapins pour que les chasseurs puissent s’entraîner».«La Ligue est le parti le plus explicite mais tout le centre droit a parlé du spectre d’une ville de Milan envahie par les Tziganes. Et la gauche, qui a suivi la droite sur le thème de la sécurité, a aussi ses responsabilités», estimait hier, dans le quotidien La Stampa, le professeur de linguistique Federico Faloppa, auteur d’un livre intitulé Racistes pris aux mots. Et d’ajouter qu’au-delà de la folie meurtrière de Gianluca Casseri à Florence, «un certain langage raciste a échappé des mains».
15/12/2011, ERIC JOZSEF
Source : Libération
Sujet de campagne majeur aux États-Unis, l'immigration suscite de nombreuses interrogations aussi bien en termes de coût que d'intégration des immigrés sur le sol américain. Plusieurs études s'affrontent.
e nombreuses questions angoissent l'Amérique à propos de son fort taux d'immigration : les nouveaux arrivants apprendront-ils l'anglais ? Sont-ils condamnés à rester enfermés dans la pauvreté et joueront-ils le jeu de l'intégration ? Quelles perspectives d'avenir pour ces nouveaux arrivants ? Pas de panique : les immigrants, c'est peut-être l'avenir ! De mieux en mieux intégrés à l'American way of life, ils pourraient bien devenir les sauveurs de l'économie américaine dans les années à venir. C'est la conclusion d'un rapport du think tank-progressiste Center for American Progress.
Ce rapport s'est penché sur l'assimilation des étrangers par le passé, et sur son évolution au fil du temps. Conclusions : en 2030, 70% des immigrants parleront bien, voire très bien anglais, contre 57,5% en 2000. Près de 72% seront propriétaires de leur maison, alors qu'ils n'étaient que 25,5% il y a 10 ans. Une excellente nouvelle pour le marché de l'immobilier : l’une des principales raisons de la faiblesse persistante des prix et des ventes sur le marché, est tout simplement qu’il y a trop de logements à vendre.
D'ici 2030, le pourcentage d'immigrants vivant dans la pauvreté tombera à 13,4%, contre près de 23% en 2000. De toutes les minorités, les hispaniques seront les premiers à bénéficier de cette intégration. 82% vivront au-dessus du seuil de pauvreté d'ici 20 ans, et 57% d'entre-eux auront été naturalisés. Soit une augmentation de près de 73 et 8% par rapport à 2000.
"Nous devrons être extrêmement attentifs à la réussite sociale, scolaire et économique des immigrants. Car nous dépendrons en grande partie de leurs ressources humaines dans les décennies à venir. Le départ à la retraite de la génération des baby-boomers va créer un important appel d'air sur le marché de l'emploi, aussi bien dans le secteur public que privé. La baisse de la population active offrira de nombreuses opportunités pour les nouveaux travailleurs", prédit le rapport.
L'immigration au secours de la croissance
"Même si la population active aux États-Unis continue d'augmenter, son rythme de croissance ne cesse de ralentir depuis des décennies (...) Un flot continu d'immigrés est donc nécessaire pour soutenir la croissance et permettre au système de sécurité sociale de rester solvable", ajoute James Ledbetter, journaliste américain spécialiste de l'économie.
En parallèle, une étude de la Réserve fédérale de San Francisco menée par l'économiste italien, Giovanni Peri et publiée en août 2010, démontrait notamment que les immigrés, contrairement à une conception populaire erronée, ne prennent pas la place des travailleurs américains : qu'ils soient ou non qualifiés, ils s’orientent vers des secteurs différents de ceux choisis par leurs homologues nés aux États-Unis. Par exemple, les personnes qualifiées nées aux États-Unis tendent à être cadres, enseignants et infirmiers. Tandis que les immigrés qualifiés sont plutôt ingénieurs, scientifiques et médecins.
D’autres chiffres récemment publiés rappellent en outre que les enfants d’immigrés réussissent souvent bien à l’université : selon un rapport du Census Bureau, un tiers des diplômes d’ingénieur sont décrochés par des élèves nés hors des États-Unis. De son côté, le journaliste Robert Guest de The Economist rappelle dans son livre Borderless Economics que les immigrés sont à même de développer des réseaux très solides entre eux, mais aussi avec leurs compatriotes resté au pays. Les États-Unis ont alors tout intérêt à favoriser l’immigration d’Inde ou de Chine, car elle est un moyen de créer des connexions et d’envisager les contrats du futur.
L'immigration illégale : 113 milliards de dollars pour les contribuables ?
Mais tous ces bons chiffres ne doivent pas être considérés comme acquis, précise le rapport du CAP : ces projections dépendent en grande partie de la croissance économique et des investissements publics dans des domaines comme l'éducation. La conjoncture actuelle laisse penser qu'une politique ambitieuse - et donc coûteuse - visant à intégrer les immigrés est menacée. C’est d’ailleurs le principal argument des opposants à l’immigration. Pour la Federation for American Immigration Reform (FAIR), l’immigration illégale coûte ainsi 113 milliards de dollars annuels en impôts aux contribuables américains. La FAIR avance également qu’un ménage américain dépense autour de 1000 dollars par an en impôt pour les immigrés. D’autant qu’en retour, arguent nombre d’opposants, les immigrants travailleraient pour beaucoup dans l’économie souterraine et ne payeraient pas d’impôts.
Dean Martin, en charge des finances de l’Arizona, estime que son État perd entre 1,3 ou 2,5 milliards de dollars par an notamment à cause des coûts fiscaux indirects d’éducation ou d’incarcération des immigrants illégaux. Les chiffres du Pew Research Center confirmeront les opposants à l’immigration dans leur crainte : plus d’un tiers des immigrants illégaux sont restés ou restent aux États-Unis pendant quinze ou plus, plus de la moitié pendant 10 à 14 ans. Bref, une fois la frontière passée au nez des douaniers, pas de billet retour.
De fait l’Arizona a voté, comme l’Alabama, des lois particulièrement sévères en matière d’immigration, qui justifient notamment des contrôles d’identité inopinés de la police. Tout individu contrôlé doit d’ailleurs avoir sur lui ses papiers d’identité, sans quoi il risque d’être renvoyé dans son pays. Les chiffres témoignant de la nécessité de maintenir une forte immigration pourraient-ils faire office d’électrochoc dans ces Etats ?
Immigration : LE sujet de la campagne présidentielle américaine ?
L’immigration illégale s’annonce en tout cas comme un sujet fort de la campagne de 2012 pour la Maison Blanche. A l’appui, l’émotion crée par certaines arrestations ou certains renvois d’immigrés, comme Detlev Hager ou Liliana Ramos, renvoyée au Mexique après 21 ans aux Etats-Unis où elle a laissé ses deux filles. Mais aussi l’importance qui prend la question de l’immigration illégale, dans la campagne primaire républicaine, les candidats rivalisant de propositions radicales pour y mettre fin. Et que les démocrates ne manqueront pas de critiquer.
Quoiqu'il en soit, les États-Unis comptent clairement sur l'immigration riche et légale. Depuis les années 1990, ils ont développé une logique financière de l’immigration notamment avec le EB-5 act. Selon cette loi, un étranger peut obtenir le droit de vivre légalement aux Etats-Unis s’il investit 1 million de dollars pour créer une entreprise avec dix emplois à plein temps. Si l’entreprise échoue pendant ses deux premières années, la "green card" était retirée à l’investisseur. Crise oblige, ces conditions viennent d’être assouplies, rapporte The Economist. Car l’administration Obama estiment que les investissements étrangers sont un moyen de racheter des obligations du gouvernement. De 2 480 cartes de séjour délivrées au tire de l’EB-5 l’an dernier, les États-Unis souhaitent passer à 10 000 l’an prochain. Un objectif qui montre que l’immigration, du moins légale, est perçue comme un moyen de relancer l'économie nationale dans ces temps de difficiles.
16/12/2011
Source : Atlantico
Les gouvernements bailleurs de fonds ont promis jeudi 482 millions de dollars pour les activités du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) destinées à aider en 2012 les personnes déplacées de force et les apatrides à travers le monde, a annoncé le HCR.
Les bailleurs de fonds ont en outre promis 122 millions de dollars pour 2013 et au-delà, lors d'une conférence organisée à Genève.
Les besoins du HCR pour son budget 2012 et 2013 s'élèvent respectivement à 3,59 milliards et 3,42 milliards de dollars. L'essentiel, soit 2, 7 milliards en 2012, concerne les programmes destinés aux réfugiés.
« Ce financement est crucial pour notre travail permettant de protéger le bien être de millions de réfugiés, de demandeurs d'asile, de déplacés internes et d'apatrides », a déclaré le Haut commissaire pour les réfugiés, Antonio Guterres. « Etant donné la pression à laquelle sont confrontés les bailleurs de fonds dans cet environnement économique incertain, nous sommes particulièrement satisfaits de ce niveau de soutien ».
Parmi les 43,7 millions de personnes déplacées de force et les 12 millions d'apatrides à travers le monde, environ 33,9 millions de personnes reçoivent une protection et une assistance du HCR.
L'Afrique sub-saharienne reste le principal destinataire de l'assistance du HCR, représentant 45,6% du total des besoins en 2012, suivie par le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (15,7%) et l'Asie-Pacifique (14%).
15 décembre 2011
Source : Centre d’actualité de l’ONU
Les Européens ne semblent pas particulièrement inquiets du risque d'une vague d'immigration en provenance d'Afrique du Nord malgré les soubresauts provoqués par le "Printemps arabe", selon un sondage publié jeudi aux Etats-Unis.
La quatrième livraison annuelle de l'étude "Tendances transatlantiques: immigration" réalisée par l'association German Marshall Fund (GMF) aux Etats-Unis et dans cinq pays d'Europe révèle une grande stabilité des opinions nationales malgré les révolutions arabes et la morosité économique.
Une forte majorité d'Européens se dit inquiète de l'immigration clandestine, à commencer par l'Italie (80%), suivie par l'Espagne (74%), le Royaume-Uni (71%), la France (59%) et l'Allemagne (56%). Mais ces chiffres sont remarquablement stables par rapport à l'enquête de 2010, révélant même un repli de l'inquiétude en Italie (-2 points) et en Allemagne (-1).
Lorsqu'on demande aux Européens leur avis sur les résidents nés dans un autre pays, 42% estiment qu'il y en a "trop", le rejet étant particulièrement fort au Royaume-Uni (57%), moins en Italie et Espagne (48%), en France (33%) et en Allemagne (28%). Là aussi, les chiffres sont stables, voire en légère baisse, par rapport à 2010, à l'exception de l'Espagne (+7).
"L'étude révèle que même en période politiquement et économiquement troublée, le sentiment des Américains et des Européens vis-à-vis de l'immigration reste stable, même s'ils sont mécontents de la gestion du dossier par leur gouvernement", observe le président du GMF, Craig Kennedy.
Selon le sondage, 68% des Européens et 73% des Américains sont mécontents de la politique de leur pays en matière d'immigration. Sur les deux continents, respectivement 52% et 53% des sondés voient dans l'immigration davantage un problème qu'une chance.
Mais 56% des Américains et 52% des Européens se disent optimistes quant à l'intégration des étrangers et de nettes majorités sont favorables à l'immigration de travailleurs qualifiés.
En moyenne, 80% des Européens souhaitent que l'afflux des immigrés d'Afrique du Nord soit partagé par l'ensemble du continent plutôt que supporté par le premier pays d'accueil. Ce souci est particulièrement fort en Italie (88%) et plus faible au Royaume-Uni (68%).
Sondage réalisé par téléphone du 25 août au 18 septembre auprès d'un millier de personnes dans chaque pays, marge d'erreur de plus ou moins 3,1 point.
15/12/2011
Source : AFP
Liège en Belgique et Florence en Italie ont été, mardi, le théâtre de deux carnages commis par des forcenés. L’un à caractère haineux est l’œuvre d’un Belge, un Liégeois d’origine marocaine, Nordine Amrani qui a tué quatre personnes et blessé plus d’une centaine avant de se donner la mort. L’autre raciste est celui d’un militant d'extrême droite, Gianluca Casseri qui a tué par balles, deux vendeurs ambulants, et en a blessé gravement trois autres, tous des Sénégalais avant de se suicider. Hier en mi-journée à Liège, à l’heure où la fusillade a été perpétrée, une minute de silence a été observée en hommage aux victimes tandis qu’à Florence, le maire décrétait une journée de deuil. Pour ce qui est de la tragédie belge, le tireur Nordine Amrani était un repris de justice en liberté conditionnelle et donc, selon la formule consacrée, «bien connu des services de police». Il a commis la boucherie, sur la place de Noël, un des endroits les plus animés de la ville, en lançant quatre grenades d’un toit d’une boulangerie et en tirant sur la foule à l’aide d’une arme automatique, une kalachnikov faisant, parmi la foule, trois morts, deux adolescents et un bébé de 17 mois et blessant quelque 120 personnes dont cinq grièvement.Le bilan aurait pu être plus lourd, car l’ouverture commerciale de la place avait été retardée par le Bourgmestre à cause d’une météo capricieuse (vents violents et orages). Avant son geste fou, Nordine Amrani, dans son appartement où il vivait seul, d’une balle en plein front, aurait tué la femme de ménage de sa voisine, après peut-être l’avoir violée. Il aurait ensuite déposé le cadavre dans son hangar, lieu déjà d’un délit précédent (culture de 2000 plants de cannabis) pour lequel il avait déjà eu affaire avec la justice. Par ailleurs, Nordine Amrani aurait prémédité son acte fou. La veille, il aurait effectué un virement d’argent avec une communication qui interpelle «Je t’aime mon amour. Bonne chance!», à sa compagne qui ne vivait pas avec lui. Soudeur de métier, Nordine 33 ans qui affectionnait les armes à feu dont il s’était fait une spécialité (d’où ses démêlés avec la justice pour détention de plus de 9500 pièces d’armes), fabriquait aussi des silencieux. Selon son entourage, il n’avait pas le profil d’un déséquilibré. Cependant, il semblerait qu’une instruction judiciaire (culture de cannabis) dont il était l’objet, le troublait fortement. De plus, le matin de la tuerie, Nordine Amrani était convoqué au palais de justice pour «une histoire de mœurs » selon le procureur du Roi, Danielle Reynders qui, par ailleurs, indiquait qu’il ne fallait voir là « qu’un acte isolé d’un forcené », l’allusion étant faite à ceux qui déjà donnaient au carnage une connotation autre, au vu des origines et du nom du tireur fou.
A Florence Gianluca Casseri, un Toscan, a, quant à lui, perpétré son expédition meurtrière dans un marché de la banlieue nord en tuant sur le coup à l’aide d’un revolver 357 Magnum Smith et Wesson deux vendeurs à la sauvette et blessant gravement un troisième avant de se rendre dans un autre marché, dans le centre historique, où il a de nouveau fait deux autres blessés, deux vendeurs ambulants. L’homme, corpulent à la chevelure grisonnante, la quarantaine passée s’est suicidé ensuite, avec son arme. Toutes les victimes sont des Sénégalais. Aussitôt après les émeutes qui ont suivi, l’organisation d’extrême droite à laquelle il appartenait, Casa Pound dans un communiqué se démarquait de l’acte de son sympathisant, «la xénophobie, et la violence discriminatoire n’ont pas lieu d’exister», laissant au fait, des retombées de personnes emportées par une ardeur furieuse et obstinée ayant perdu toute raison et tout contrôle de soi : des forcenés sans aucune étiquette qui, par la force des choses, ont cultivé haine, aversion et dégoût à en exploser leur animosité sur autrui. Cela s’applique aussi à l’auteur de la tragédie de Liège.
Jeudi 15 Décembre 2011
Mohamed Jaouad Kanabi
Source : Libération
Profitant d’un séjour en Amérique, l’équipe de l’Association marocaine des joueurs de football a récemment disputé un match de gala face au Chabab d’Orlando; l’un des clubs les plus actifs représentant les MRE aux Etats-Unis.
S’inscrivant dans le cadre des festivités marquant la célébration de la Marche Verte et la fête de l’Indépendance, cette rencontre s’est déroulée en présence d’un public marocain de tout âge venu des quatre coins de l’Amérique.
Après avoir entonné l’hymne national, le coup d’envoi de la rencontre a été donné dans une ambiance bon enfant. Plusieurs grands noms du foot ont pris part à ce match, dont le maestro Abdelmajid Dolmi, le capitaine Nourdine Naybet, Hassan Benabicha, Youssef Roussi et Mustapha Haddaoui, président de l’Association marocaine des joueurs de football qui a activement participé à l’organisation de cet évènement. L’équipe des stars marocaines comprenait également dans ses rangs Youssef Chipou, Rachid Daoudi et le gardien de but Khalil Azmi
Par ailleurs, le club du Chabab d’Orlando a organisé une soirée en l’honneur de la délégation nationale au cours de laquelle les organisateurs ont rendu un vibrant hommage à deux grandes stars: Abdelmajid Dolmi et Nourdine Naybet considérés comme deux des plus grands footballeurs marocains des années 80 et 90 respectivement. Plusieurs autre personnalités marocaines ont été présentes comme Rachid Choufani, premier responsable du pavillon marocain à Disneyland ou encore le docteur Ahmed Zakari, chirurgien de renom.
Yacine Al Amiri, président du Chabab d’Orlando, a fait savoir que « la réussite de cet évènement nous encourage à organiser d’autres matchs de ce genre. Ceci devra nous permettre de promouvoir le rôle du sport comme lien social entre les membres de la communauté marocaine installée aux Etats Unis d’Amérique. Un lien qui devra toujours rester au service du Royaume afin de véhiculer une belle image du Maroc ; le pays de la tolérance et de l'ouverture».
Au nom de l’Association marocaine des joueurs de football, Mustapha Haddaoui, a tenu à remercier les organisateurs pour leur accueil chaleureux.
Jeudi 15 Décembre 2011 , L.N
Source : Libération
C’est de l’autre côté de l’Océan Atlantique, au Brésil, que Mohamed Hajji, ce marocain âgé d’une quarantaine d’années a choisi de vivre il y a maintenant 20 ans. Il est aujourd’hui Professeur à l'Université de Rio de Janeiro, l'une des plus importantes du Brésil et d'Amérique du Sud. Son domaine d’expertise est l’immigration et les nouvelles technologies. Mohamed Hajji est aujourd’hui détenteur de la nationalité brésilienne. Il était récemment à Marrakech pour animer la rencontre sur les médias communautaires. Yabiladi l’a rencontré durant sa pause café. Il raconte son parcours.
Yabiladi : Qu’est-ce qui vous a poussé à quitter le Maroc ?
Mohamed Hajji : Partir pour moi était un peu naturel. Je suis journaliste de formation. J’ai commencé à travailler à 18 ans au journal l’Opinion puis au Matin. Je rédigeais des articles dans la page, à l’époque, dédiée à la diplomatie, une page qui ne servait franchement à rien mais qui m’a permis de mieux connaitre les pays représentés au Maroc à travers leurs fêtes et manifestations. C’était déjà un voyage ! Ca m’a permis de découvrir les spécialités culinaires chinoises ou russes ou encore les spécificités du cinéma polonais. En plus de cela, mon père avait fait l’Indochine et quand j’étais enfant il nous parlait souvent de ses voyages au Vietnam et au Cambodge.
Pourquoi avoir choisi le Brésil ?
MH : J’avais déjà eu l’occasion de voyager en Europe mais le Brésil a toujours fait partie de mon imaginaire. A l’époque, j’étais en contact avec l’Ambassade du Brésil au Maroc qui avait un système de bourses pour les étudiants. Ensuite on m’a proposé une bourse pour faire un Master de communication et culture et j’ai tout de suite accepté. Puis quand j’ai débarqué là-bas, j’ai été séduit par la qualité de vie du pays, des relations humaines et de l’accueil chaleureux. C’est une société qui est tellement ouverte qu’elle n’exige rien de toi en retour. Devenir Brésilien est une chose totalement naturelle. Aujourd’hui c’est quoi être Brésilien ? C’est parlé Portugais. Si tu es étranger et que tu parles Portugais, tu es Brésilien. Au départ, je ne parlais pas Portugais, j’ai passé ma première année à ne parler qu’en Français et j’ai appris la langue petit à petit.
Vous n’avez pas eu envie de rentrer au Maroc par la suite ?
MH : Lorsque j’ai fait ce Master, je n’avais pas l’intention de m’installer au Brésil. J’avais pris tellement de plaisir dans mon Master que j’ai décidé de faire un doctorat toujours en communication et culture. Ensuite, il y a eu ce concours à l’Université fédérale de Rio de Janeiro pour devenir professeur. Un concours assez dur mais j’ai décroché le poste. Aujourd’hui je suis professeur dans la plus grande université du Brésil.
Durant ces 20 ans au Brésil, avez)vous l’impression d’avoir manqué des choses dans l’évolution du Maroc ?
MH : Non, parce que je revenais souvent au Maroc. Les 10 premières années, j'ai remarqué que rien n'avait changé au Maroc. D’ailleurs, cela me donnait des angoisses. Je crois que le Maroc a commencé à changer il y a 7 ou 8 ans. Ensuite le changement a commencé à s’accélérer. Quand je revenais ensuite, le Maroc n’était plus le même. J’ai remarqué cela surtout en descendant dans les aéroports marocains. Ce sont surtout les mentalités qui ont changé. C’est bizarre mais j’avais l’impression que la société marocaine devenait enfin une société normale.
Quel est l’état des relations entre le Maroc et le Brésil ?
MH : C’est simple, le Maroc est totalement méconnu au Brésil. De plus, avec l’absence de ligne aérienne directe entre les deux pays, le Maroc perd un potentiel énorme en termes d’investissements et d’échanges. Le Brésil est un pays de 200 millions d’habitants. Il est le sixième plus grand pays au monde. Il est en train d’investir partout dans le monde. Je trouve cela dommage que le Maroc ne puisse pas prendre cette question au sérieux. On est en train de perdre la Chine, l’Inde et aussi le Brésil alors que le Brésil a une politique africaine.
Aujourd’hui il n’existe pas de liaison aérienne directe entre le Brésil et le Maroc, comment faites-vous pour venir au Maroc ?
MH : Je passe par d’autres pays mais cela n’est pas un problème. Pour ce qui est de la RAM, cette compagnie est en train de sombrer à cause de son mode de gestion. Il n’est pas normal par exemple qu’un certain nombre de billets soient distribués. Ca me fait râler quand je rentre dans un avion et que je vois que tous ceux qui sont en première classe n’ont pas payé leur billet et que moi je paie pour eux. Toi tu passes en deuxième classe, tu es mal reçu et à eux, les hôtesses leur servent du champagne ! Que ce soit la RAM ou une autre compagnie aérienne, il faut préserver les liens que le Maroc peut avoir avec sa diaspora dans le monde parce qu’au final le Maroc y gagne toujours.
Combien y-a-t-il de Marocains résidant au Brésil ?
MH : En fait, il y a deux catégories de communautés marocaines. Il y a d’abord la communauté marocaine juive qui est arrivée au Brésil à la fin du 19ème siècle. Ce sont des gens qui se sont totalement assimilées à la société brésilienne et qui sont très proches des Ashkénazes. Très peu parlent de leur marocanité. Et puis l’autre communauté concerne les Marocains qui se sont établis plus récemment. Mais il y en a très peu. Je dirais pas plus de 2000, en fait, ils ne s’enregistrent dans les consulats.
Qu’est-qui vous manque le plus du Maroc ?
MH : Ma maman ! Elle ne vient pas souvent au Brésil. Elle rend plus visite à mon frère à New York. Mais je la vois très souvent au Maroc.
Et votre vie personnelle dans tout ça?
MH : Bien entendu j’ai fait beaucoup de rencontres au Brésil. J’ai eu ensuite une relation amoureuse avec une Brésilienne qui est tombée enceinte. Depuis, je me suis remariée avec une autre femme, une Brésilienne toujours et ma fille vit avec sa maman.
S’il y a une chose dont j’ai pris conscience aujourd’hui c'est que le seul lien que j’ai aujourd’hui avec le Brésil, est ma fille. Auparavant, je n’avais aucune racine au Brésil, mais je les ai créées. J’ai eu beaucoup de propositions de travail loin de Rio de Janeiro mais je les ai toujours refusées parce que je ne voulais pas vivre loin de ma fille. Elle a 15 ans aujourd’hui, elle a un nom arabe qui est Kenza. Si vous lui demandez qui elle est, elle vous dira qu’elle est berbère et musulmane ! (rires). Pourtant, là où elle habite, il n’y a pas une forte communauté de musulmans mais pour elle, c’est important de le dire.
Votre fille connait-elle le Maroc ?
MH : J’ai l’impression que le Maroc était quelque chose qui lui manquait dans la recherche de son identité. Elle est venue ici il y a quelques mois et ça lui a beaucoup plu. C’est extraordinaire parce que le jour où elle a débarqué ici, elle est devenue marocaine dans son comportement, dans son affectivité et pourtant elle ne parle ni français, ni arabe. Elle communiquait en anglais avec les jeunes de son âge ou parlait avec un langage affectif avec sa grand-mère en l’embrassant par exemple.
A-t-elle la nationalité marocaine ?
MH : Hélas non parce que je ne me suis pas mariée de manière religieuse et d’après ce qu’on m’a expliqué le cadre religieux est indispensable pour transmettre sa nationalité à ses enfants. Ce qui est à mes yeux une grande injustice.
14/12/2011, Hanane Jazouani
Source : Yabiladi
Nouveau coup dur pour les étudiants étrangers. Un décret, publié le 6 septembre au Journal officiel, vient durcir leurs conditions d'obtention ou de renouvellement des visas étudiants. Cette population était déjà fragilisée par la circulaire du 31 mai, qui limite les possibilités de rester en France pour travailler à l'issue d'un cursus universitaire dans l'Hexagone.
Il fallait à ce jour justifier de 460 euros de ressources mensuelles pour obtenir ses papiers. Il en faudra désormais 620, soit 30 % de plus. Ce que dénoncent évidemment les associations de défense du droit des étrangers.
Au ministère de l'intérieur, on justifie ce décret par le souci de "lutter contre l'immigration irrégulière". Chaque année, une partie des 66 000 visas délivrés par ce biais seraient attribués à des "faux étudiants".
Le ministère estime s'assurer par ce relèvement de seuil que "les étudiants étudient bien". Il s'appuie pour cela sur un rapport du ministère de l'éducation nationale qui pointait en 2005 le manque d'argent des étudiants étrangers, parfois surpris par le coût de la vie en France. "Or, pour étudier dans de bonnes conditions, mieux vaut ne pas avoir à travailler à côté", soutient-on place Beauvau.
Le Gisti - Groupe d'information et de soutien des immigrés - a déposé un recours devant le Conseil d'Etat, le 4 novembre. "Notre reproche est moins la décision en soit, que le fait que cela se fasse du jour au lendemain sans laisser le temps aux étudiants de se retourner, explique Serge Slama, juriste et militant. Cela aurait pu être progressif."
"Discernement"
Selon M. Slama, le niveau de ressources requis pour étudier en France n'avait pas été modifié depuis 1982. Jusqu'à présent, la loi précisait seulement qu'il devait être équivalent à 70 % du montant de base des bourses attribuées aux étudiants étrangers. Mais le nouveau décret a supprimé cette barre. Une décision qui interroge M. Slama, alors que le Claude Guéant, le ministre de l'intérieur, s'est fixé pour objectif de baisser les flux d'immigration légale.
Au ministère, on tient toutefois à rassurer. Les conditions de ressources ne seront strictement appliquées que pour les "nouveaux" postulants. Pour les étudiants déjà en France, qui craignent de ne pouvoir renouveler leur titre de séjour et donc de devoir terminer leurs études, le décret sera appliqué "avec discernement". D'après M. Slama, les préfectures ne seraient effectivement, pour l'heure, "pas trop regardantes".
15/12/2011, Elise Vincent
Source : Le Monde
A la tête de la fronde, un collectif étudiant né de l'expérience concrète de centaines de jeunes diplômés qui se voient refuser un changement de statut. Un membre fondateur de ce collectif dit «du 31 mai», Nabil Sebti, a porté fort et loin la voix de ses camarades de fortune avant de se résoudre, non sans tristesse, d'arrêter l 'aventure et de rentrer chez lui au Maroc où un avenir brillant l'attend …Suite
La France, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne, qui s'inquiètent des flux migratoires, mettent en cause les pouvoirs de la Commission La Circulaire Guéant : Genèse et luttes d'un collectif étudiant...Suite
Les enfants d'immigrés réussissent moins bien à l'école du fait de leurs conditions sociales (étude)
Les élèves d'origine étrangère sont davantage soumis au poids des difficultés sociales dans leur parcours scolaire que le reste de la population en âge d'être scolarisée, révèle une étude de l'Insee publiée mercredi.
Ainsi, à l'entrée en 6ème, les résultats obtenus aux évaluations nationales par les élèves dont les deux parents sont immigrés ou étrangers, se situent près de dix points au-dessous de la moyenne nationale, indique cette étude.
Sept ans après leur 6ème, les enfants d'immigrés sont plus souvent sortis du système éducatif que les autres jeunes. Ils sont moins nombreux dans l'enseignement général mais ils préparent plus souvent un bac technologique ou professionnel et ont moins recours à l'apprentissage.
Ces disparités se retrouvent dans le taux de réussite au baccalauréat :tandis que 63,7 % des élèves de nationalité française l'obtiennent, la proportion tombe à 46,9 % pour les élèves étrangers, et cet écart s'accroît encore pour les séries générales.
Selon le ministère français de l'Education nationale cité par l'étude, ces écarts de niveaux entre enfants de parents nés en France et les autres, étrangers ou immigrés s'explique par le fait que la persistance de ces handicaps scolaires est étroitement liée à la catégorie socioprofessionnelle des parents.
En 2001, au collège, 71 % de ces collégiens sont enfants d'ouvriers ou d'inactifs, ce qui n'est le cas que de 39 % des collégiens français.
Quant aux élèves étrangers nés hors de France, leur scolarité est encore beaucoup plus perturbée et fréquemment marquée par l'échec, en raison notamment des difficultés d'adaptation à la langue, à la culture de l'école, et à leurs conditions sociales.
14/12/2011
Source : Agence de presse algérienne (APS)
Innondations en Espagne
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