Immigrés, «clandestins» et menaces diverses supposées peser sur la France en raison de la présence de «trop nombreux étrangers» réputés mal intégrés à la société: vieille antienne. En mai 2007, c'est elle qui a justifié la création d'un ministère ad hoc doté de compétences multiples qui vont de la «gestion» de l'immigration à la défense de l'identité nationale en passant par l'intégration et le co-développement. Vaste programme.
Cette nouvelle administration, et ceux qui l'ont dirigée, se sont surtout fait connaître par les expulsions massives d'étrangers en situation irrégulière. La disparition récente de ce ministère ne change rien aux orientations mises en œuvre, comme le prouvent les nombreuses déclarations de Claude Guéant et les pratiques de l'administration dont il a la charge. Rupture, comme l'affirme le credo présidentiel et gouvernemental? A rebours de ce bruit politico-médiatique savamment orchestré, on s'interrogera sur les origines républicaines d'un racisme et d'une xénophobie d'Etat que l'on découvre dans les années 20 du siècle précédent.
8 octobre 1924. Etablie depuis dix ans, la liberté de circulation entre les départements d'Algérie et la métropole est remise en cause. Désormais, les autorités exigent des «indigènes»un certificat d'hébergement et un certificat médical. Poussés par des «salaires de misère» et confrontés à ces nouveaux obstacles, des «travailleurs» algériens décident d'embarquer, de façon clandestine, sur des navires à destination du sud de la France. Mêmes causes, mêmes effets, déjà. En mai 1926, la «catastrophe du Sidi Ferruch»survient et l'on découvre, à bord de ce bateau, «plus de vingt indigènes» morts étouffés dans des réduits où ils s'étaient cachés pour échapper aux contrôles de police (1). Quelques mois plus tard, en décembre, des faits similaires se produisent: onze Algériens sont «sortis agonisants des soutes du Charley-le-Borgne à Port-Saint-Louis-du-Rhône.» De même à Nice en janvier 1927, et au port de La-Nouvelle dans l'Aude en février, où quarante-huit«travailleurs» venus d'Algérie sont retrouvés dans les cales du voilier Afrique après avoir payé la somme de«1000 francs par tête.» Privés de «nourriture substantielle» au cours de la traversée, «quatre d'entre eux» périssent; les survivants sont«dirigés à l'hôpital ou... à la prison» (2).
Même si le terme n'est pas employé, la figure du «clandestin»vient de faire une apparition dramatique dans le champ politique. Confrontée à cette situation, les autorités métropolitaines réagissent rapidement. Le 4 avril 1928, la réglementation suivante est arrêtée: désormais les candidats au départ pour la métropole doivent produire une carte nationale d'identité, un extrait de casier judiciaire constatant l'absence de condamnation grave, la justification d'un pécule de 150 francs et le versement d'une caution destinée à couvrir les frais de rapatriement.
1. Contrôler et sélectionner
Vingt jours plus tard, des mesures voisines sont prises en Afrique occidentale française puisque les «indigènes» ne peuvent quitter «la colonie» sans «être munis d'une pièce d'identité établie par l'administration locale»à quoi s'ajoute, pour l'écrasante majorité de ceux qui ne sont pas «citoyens français», l'obligation de détenir«un permis d'émigration délivré par le lieutenant-gouverneur». L'objectif de ces dispositions: limiter l'émigration vers d'autres possessions françaises ou étrangères, et vers la métropole en contrôlant les mouvements de population dans les territoires d'origines.
En ces matières, la situation des colonisés français est très proche de celle des «sujets coloniaux» de l'Erythrée dominée par l'Italie fasciste. Là, les «indigènes»ne peuvent avoir de passeport –ils sont réservés aux citoyens–mais seulement une «feuille de route» indispensable pour quitter le pays et délivrée après le dépôt de 2000 lires pour frais de rapatriement. Des mesures similaires existent au Congo belge. Au-delà de singularités qu'il ne s'agit pas de nier, on découvre que la nature du régime établi en métropole n'a pas vraiment d'incidence sur la condition des autochtones de ces différentes colonies. A des degrés divers, tous tombent sous le coup d'uneréglementation d'exception destinée à limiter leur possibilité d'émigration. Quant aux spécificités de la colonisation française, réputée être plus libérale, au plan politique et juridique, que celle conduite par l'Espagne, l'Italie mussolinienne, la Grande-Bretagne ou la Belgique, elles ne sont que des mythes destinés à faire croire en la compatibilité des principes républicains avec l'empire.
2. Immigration et défense de la France
C'est dans ce contexte que Georges Mauco rédige son maître ouvrage, Les étrangers en France. Leur rôle dans l'activité économique, paru en 1932. En raison d'un «tempérament»spécifique, certains Européens nuisent à «l'âme»de la «nation» et au «principe spirituel»supposé la constituer, écrit-il. Classique xénophobie soutenue par des considérations relatives aux caractères de ces étrangers perçus comme une atteinte «à la raison, à l'esprit de finesse,(...) et au sens de la mesure qui caractérisent le Français»(3). Quant aux «indigènes», les menaces qu'ils font courir à la métropole sont d'une nature différente puisqu'elles sont réputées entraîner «l'abâtardissement»racial de la population française et lui apporter des «germes de maladies que celle-ci était parvenue à éliminer». Ces analyses appartiennent à la doxa scientiste, raciste et hygiéniste de saison; l'un des objectifs majeurs de Mauco étant de défendre la «santé» publique pour mieux préserver «l'avenir de la race»(4) dans une conjoncture où l'hygiène publique est indissociable de préoccupations raciales. Eu égard à ce contexte, ces analyses, de même les conséquences pratiques qui en découlent, sont à la fois communes et lestées d'une autorité particulière car elles sont exposées dans une thèse élaborée sous la direction d'un géographe célèbre alors, Albert Demangeon, et dans un ouvrage grâce auquel son auteur est devenu un expert de premier plan; les responsabilités importantes qui ont été rapidement confiées à Mauco en témoignent. Défendu par H. de Jouvenel, il devient secrétaire du Comité d'études sur les étrangers en 1935, trois ans plus tard, secrétaire de l'Union internationale pour l'étude scientifique des problèmes de population puis membre du cabinet de Ph. Serre, sous-secrétaire d'Etat chargé des services de l'immigration et des étrangers de janvier à mars 1938. Brillant parcours.
Dénonçant l'envahissement de certains quartiers de Marseille et de la banlieue parisienne par des «Africains du Nord»peu «aptes au travail discipliné», Mauco souligne les dangers multiples qui en découlent. Prostitution, dégradation de la«santé morale et physique» des métropolitains,«ravages effrayants» de la «syphilis et de la tuberculose», et insécurité enfin. De plus, en raison de leurs «coutumes», de «leur tournure d'esprit»et du «poids d'habitudes séculaires qui contredisent l'orientation de notre civilisation», ces colonisés-immigrésarabes sont, comme les Asiatiques, jugés rétifs à toute assimilation. Aussi faut-il réformer la politique mise en œuvre, choisir les «sources de recrutement» de la main-d'œuvre étrangère et coloniale, et, par une sélection rigoureuse, ne retenir que «les éléments ethniquement assimilables» (5).
3. L'exception est la règle
A partir de 1924, les «Musulmans» furent soumis à de nombreux contrôles. Se découvrent ainsi:
- le racisme fait droit, puisque ce dernier sanctionne, pour partie, les représentations dominantes que l'on sait en même temps qu'il les valide en contribuant à leur induration institutionnelle, sociale et politique,
- et le racisme d'un droit dont le caractère discriminatoire n'est pas douteux puisqu'il n'est opposable qu'aux autochtones d'Algérie, d'Afrique et d'Asie.
Si le 17 juillet 1936, le Front populaire supprime, pour les seuls départements algériens, les mesures précitées, elles ressurgissent aussitôt sous la forme de deux arrêtés du gouverneur général de cette colonie qui impose aux travailleurs «indigènes»souhaitant venir en métropole, le dépôt d'un cautionnement de 125 francs (9 décembre 1936) et, quelques semaines plus tard, le contrôle sanitaire (29 janvier 1937). Il faut attendre une ordonnance de 1944 pour que la liberté de circulation des autochtones d'Algérie soit rétablie.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, des spécialistes se sont élevés contre la disparition de cette réglementation parce qu'ils estiment qu'elle crée une situation dangereuse pour l'économie nationale et l'identité de la France menacées par de «multiples infiltrations» qui risquent de «changer les valeurs physiques, spirituelles et morales auxquelles nous tenons»(6), écrit Louis Chevalier dans une publication de l'Institut national des études démographiques. Comme Mauco, Chevalier met en garde les responsables politiques contre l'arrivée, «particulièrement inquiétante», de nombreux colonisés-immigrésd'Afrique du Nord. Ces analyses prospèrent sur une thèse ancienne: l'impossible assimilation des «travailleurs»algériens, tunisiens et marocains. Cette continuité repose cependant sur une discontinuité des facteurs avancés pour rendre compte des singularités de cette immigration puisque la «variable religieuse», comme on dit, prend le pas sur les éléments raciaux qui ne sont plus considérés comme primordiaux. «Les données essentielles du problème» posé par les Nord-africains se «ramènent à ce fait fondamental: l'islam», écrit Chevalier, car cette religion «est une manière d'être, de sentir, de comprendre, un tempérament en somme (...) qui crée, par derrière toutes les apparences secondaires d'européanisation, un profond refus de toute assimilation» (7).
Telle est aussi la position de Robert Debré et d'Alfred Sauvy, directeur de l'Ined depuis sa fondation en 1945, qui, pour«garder au caractère et au type français ses meilleures qualités», proposent la création d'un «ministère unique» chargé de «diriger et contrôler l'immigration en France»(8). Après avoir élaboré une typologie sommaire, appelée à un grand avenir, et distingué les étrangers assimilables -Italiens, Espagnols, Belges, Hollandais notamment- de ceux qui ne le sont pas ou moins comme les «Nord-africains», les«habitants de l'Est de l'Europe et des confins de l'Asie (Grecs, Levantins, Arméniens, Israélites de l'Europe orientale)», ces auteurs estiment que les problèmes posés par les Maghrébins «proviennent beaucoup moins d'une différence de race que de civilisation». La cause de cette situation? «L'islam» qui rend «la fusion des (...) populations difficile et, sans doute, peu souhaitable»puisque «les résultats obtenus sont déplorables, tant pour la santé publique que pour la moralité générale»(9). Classique mixophobie. Elle ne repose plus cependant sur des fondements biologiques mais sur un complexe cultuel et culturel jugé dangereux pour la collectivité nationale.
Le déclenchement de la guerre d'Algérie va justifier le recours à de nouvelles mesures restrictives. Pour venir en métropole désormais, les «Français Musulmans d'Algérie»doivent produire une «autorisation de voyage» et une carte nationale d'identité, de même lorsqu'ils voyagent de la métropole vers les départements algériens. Les atteintes portées à la libre circulation des colonisés-immigrés «arabes»entre le territoire algérien et la France: des mesures exceptionnelles et éphémères? Exceptionnelles, au regard des principes généraux du droit supposés établir l'égalité des individus sans distinction de race ou de religion, elles le sont assurément. Ephémères, elles ne le sont pas puisqu'elles furent appliquées par trois Républiques successives. En ces matières, il se confirme que l'exception fut la règle puisquel'exception dicta la règle, et la liberté, rarement accordée, l'exception.
Cette situation nous éclaire sur la nature de cette dernière liberté qui ne fut jamais considérée comme une prérogative, moins encore comme un droitfondamental mais comme une simple tolérance toujours susceptible d'être remise en cause pour des motifs variés. De là, ces réformes multiples qui se traduisent, pour les «indigènes»concernés, par une insécurité juridique structurelle dont le fondement est, en dernière analyse, la raison d'Etat; celle-là même qui légitime, au nom de la défense des intérêts supérieurs du pays, le recours aux dispositions restrictives étudiées. Aujourd'hui encore, le droit des étrangers, opposable aux anciens colonisés notamment, même si beaucoup d'autres sont visés, demeure soumis à des considérations de ce type; l'ordre intérieur, l'unité, la sécurité et l'identité nationales étant toujours à l'origine d'un prurit législatif et réglementaire qui ne se dément pas. Relativement aux orientations mises en œuvre par les différents gouvernement depuis 2007, elles institutionnalisent cette xénophobie puisque l'étranger est désormais devenu, de façon officielle et publique, l'incarnation de dangers multiples qu'il faut conjurer au plus vite par la mobilisation de moyens matériels, financiers et policiers exceptionnels.
Olivier Le Cour Grandmaison sera présent lors de la conférence du jeudi 26 mai à Paris: La République et ses immigrés.
24 Mai 2011, Olivier Le Cour Gran
Source : Médiapart
La Commission propose un train de mesures afin d'améliorer la gestion des flux migratoires originaires du Sud de la Méditerranée, ainsi que des modifications à apporter au règlement relatif aux visas pour éviter d'éventuels abus du régime d'exemption des visas. La solidarité à l'égard des États membres les plus exposés aux pressions migratoires et le renforcement de la coopération avec les pays tiers restent une priorité absolue…Suite
La Suisse manque de main- d’œuvre, 400000 postes de travail pourraient être vacants en 2030 mais, parallèlement, il y aurait trop d’immigrés. Insoluble contradiction. Le débat qui fait rage désormais entre la gauche syndicale et la droite nationaliste est en train de s’imposer comme le thème principal de la campagne électorale de l’automne.
Alors que l’UDC a annoncé une initiative pour freiner l’immigration et renégocier la libre circulation, le syndicat Travail. Suisse publiait mardi une étude sur le manque crucial de main-d’œuvre qui menacerait la qualité de vie en Suisse.
L’étude commandée au bureau bernois BASS est basée sur une projection de la création d’emplois induite par une croissance économique de 1% à long terme et l’évolution démographique. Les branches les plus touchées, pour autant qu’il n’y ait pas de changement fondamental des conditions économiques ou d’emploi, seront alors la santé et les soins aux personnes âgées (190 000 emplois non pourvus), l’école primaire (30 000), la police (20 000), les ouvriers du bois et bâtiment (20 000).
Ces estimations sont à prendre avec précaution. Mais elles confirment la tendance déjà observée. Selon la Conférence des directeurs sanitaires (CDS), il faudrait former 5000 personnes supplémentaires par année dans le domaine des soins, notamment aux personnes âgées, pour faire face à l’actuelle pénurie de main-d’œuvre. S’agissant des enseignants, le directeur de l’Education du canton d’Argovie, l’UDC Alex Hürzeler, a lancé une campagne d’annonces en Allemagne et en Autriche pour trouver les 200 instituteurs qui lui manquent cette année.
Pour le président de Travail. Suisse, Martin Flügel, alors que l’on brandit depuis 20 ans le spectre d’une rapide catastrophe démographique, d’un vieillissement de la population qui conduirait l’AVS à la faillite, la prospérité et la sécurité sociale en Suisse sont remises en cause par le manque de relève pour satisfaire les besoins fondamentaux de la société.
Dans ses dix thèses qui seront débattues lors de son congrès de septembre, Travail. Suisse voit deux champs d’action pour faire face à la situation. D’abord, aménager le marché intérieur du travail pour éviter d’avoir recours à une trop forte immigration.
25/5/2011, Yves Petignat
Source : Le Temps
La déclaration du ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, imputant deux tiers des échecs scolaires aux enfants d'immigrés, a soulevé un tollé dans le monde éducatif, qui conteste la réalité de cette statistique.
"Contrairement à ce qu'on dit, l'intégration ne va pas si bien que ça: le quart des étrangers qui ne sont pas d'origine européenne sont au chômage, les deux tiers des échecs scolaires, c'est l'échec d'enfants d'immigrés", a dit Claude Guéant dimanche au Grand rendez-vous Europe 1/Le Parisien.
En réaction, les principaux syndicats d'enseignants des écoles primaires, les lycéens de l'UNL et les parents d'élèves de la FCPE ont condamné ces propos, relevant pour eux d'une vision "haineuse" qui ne s'appuyait sur "aucune réalité statistique".
"Cette politique de mise à l'index des familles immigrées et de leurs enfants est indigne d'un ministre de la République. Claude Guéant cherche-t-il à masquer la réalité de sa politique ? Le véritable échec, c'est celui de son gouvernement, incapable de lutter contre les inégalités et l'exclusion sociales", a écrit le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire.
Réagissant à son tour, Claude Guéant a déclaré mardi à l'AFP que ces propos étaient "tout le contraire d'une stigmatisation, mais le constat de difficultés de notre politique d'intégration".
Il a ajouté que "ces chiffres sont tout simplement ceux que donnent tant l'Insee que l'OCDE". Selon son porte-parole, il faisait référence à des études de l'Institut national de la Statistique et des Etudes économiques de 2005 et 2006, études que l'AFP n'avait pu se procurer mardi soir. La veille, le ministère avait mentionné le "rapport 2010 du Haut Conseil à l'Intégration (HCI) sur les défis de l'intégration à l'école".
Dans un communiqué mardi, le HCI a surtout expliqué que "les immigrés connaissent plus fréquemment des difficultés dans leurs parcours scolaires", mais sans reprendre le chiffre de Claude Guéant. "On n'a pas cette donnée-là dans le rapport", a dit à l'AFP son secrétaire général, Patrick Gaubert.
Pour savoir si le chiffre de Claude Guéant figure dans une autre étude, encore faut-il savoir si l'échec scolaire est mesuré en fin de primaire, ou bien par les redoublements, ou bien encore à 15 ans, âge choisi par l'OCDE pour bâtir son enquête internationale Pisa, désormais très suivie.
Selon Pisa 2009 en tout cas, les élèves issus de l'immigration sont en France 42% de la première génération et 35% de la deuxième à être d'un niveau très faible en compréhension de l'écrit. Cette faiblesse concerne 20% de l'ensemble des élèves.
L'OCDE précise que les élèves issus de l'immigration représentent en France 13% des élèves soumis aux épreuves. On peut en déduire, confirme-t-on à l'OCDE, qu'au plus un cas d'échec scolaire sur quatre concerne un enfant d'immigrés, mais pas deux sur trois.
L'autre enseignement tiré des comparaisons internationales que permet Pisa est qu'en France, l'école parvient en moyenne moins qu'ailleurs à corriger les inégalités de départ, car "l'impact du milieu socio-économique" des parents sur la réussite des élèves y est "plus grand que la moyenne de l'OCDE". Or les familles immigrées sont plus pauvres que la moyenne des Français.
Pour corriger cela, les comparaisons relèvent que la France gagnerait à faire un meilleur soutien en primaire et à réduire les redoublements, selon Eric Charbonnier de l'OCDE. Le HCI a lui recommandé un effort dès la maternelle sur la maîtrise du français par les enfants issus de l'immigration.
Contrairement aux idées reçues, "les enfants d'immigrés ne font pas baisser le niveau", ont résumé dans "L'élitisme républicain", sur la base de Pisa, les sociologues Christian Baudelot et Roger Establet.
24/5/2011
Source : La dépêche
L'immigration légale est à l'honneur depuis ce week-end. Claude Guéant, d'abord, a réaffirmé l'idée de diminuer l'immigration par le travail. Puis Jean-François Copé, en réponse aux propositions du ministre de l'Intérieur, a annoncé la tenue d'une convention UMP sur l'immigration en juin.
L'immigration, suite. Le sujet est à nouveau sur le devant de la scène. Mardi matin, Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, a annoncé la tenue d'une convention UMP sur l'immigration. Sans donner d'explication concrète sur le contenu de cette réunion, il fait écho aux déclarations du ministre de l'Intérieur Claude Guéant sur l'immigration légale. Ce dernier avait créé la polémique en avril, estimant qu'il fallait limiter l'immigration légale. Il a précisé une nouvelle fois sa pensée dimanche lors du Grand rendez-vous Europe 1/ Le Parisien, en s'attaquant en particulier à l'immigration du travail.
Fidèle à son objectif de réduire de 20.000 le nombre d'immigrés légaux, le ministre de l'Intérieur a affirmé que "contrairement à une légende, il est inexact que (la France ait) besoin de talents, de compétences" issus de l'immigration. Et d'insister que le pays "n'a pas besoin de maçons, de serveurs de restaurants" car il dispose "de la ressource" nécessaire.
Dans cette annonce, Jérôme Martinez, secrétaire général de la CIMADE (Comité inter mouvements auprès des évacués) ne voit qu'une fuite en avant du gouvernement. Il l'accuse de reprendre les "vieilles ficelles " et de tenir le discours du Front national d'il y a quelques années. "Tous les experts économiques sont d’accords pour dire que l'immigration légale est une nécessité. L'Europe a besoin d'une immigration légale pour équilibrer les comptes et la reprise économique. Des rapports du Sénat et de l'Assemblée nationale estiment que l'immigration par le travail est une nécessité, un plus pour valoriser la France", appuie le secrétaire général.
"Des mesures à caractère social que nous ne pouvons pas financer"
"Il y a des secteurs de l'économie qui ne vivent que par les migrants. Ce sont principalement les secteurs où les conditions de travail sont éprouvantes, les horaires décalés…", analyse le représentant de la CIMADE. Ainsi, les immigrés sont en nombre dans les secteurs de la construction, l'entretien, la restauration, l'agriculture saisonnière… De surcroît, "le gouvernement laisse penser qu'un chômeur ingénieur, par exemple, devrait se reconvertir, accepter des conditions très dures, être moins payé et partir loin de chez lui. Il parait impossible d'imposer ce genre de reconversion aux chômeurs. La pression qui leur est mise est déjà énorme. Il faut être réaliste, il y a des secteurs qui ont besoin de la main d'œuvre immigrée. "
D'autre part, le député-maire de Meaux a aussi pointé la question de "l'immigration sociale", constatant qu' "il y a un certain nombre de mesures à caractère social dont peuvent bénéficier les immigrés" que "nous ne pouvons pas financer". Un discours qui ne tient pas la route selon Jérôme Martinez. " C'est sûr qu'il y a parfois des abus, c'est une évidence. Mais ce qui est dangereux, c'est de généraliser." Et de souligner que "ce sont les lois, en imposant des conditions de plus en plus exigeantes, qui ont précarisées les gens. Par exemple, concernant les permis de travail, un employeur va être hésitant à embaucher une personne qui a un permis de travail de six mois ou un an. Il va se dire que, passé cette date, il sera dans l'illégalité s'il continue à embaucher cette personne. La personne immigrée, le plus souvent peu qualifiée, peinera donc à trouver un emploi".
24/5/2011
Source : Le Journal de Dimanche
L’association SEME organise, cette année, les 4èmes Rencontres Méditerranéennes Rhône-Alpes à Tournon-sur-Rhône et Guilherand-Granges sous le thème « La coopération décentralisée franco-marocaine : Enjeux et défis pour l’économie de montagne » avec la participation de spécialistes des deux rives ainsi que d’experts de l’ONU...Suite
Le film Moussem Lemchaoucha de Ahmed Bensouda sera distribué au Sénégal où le réalisateur vient de conclure un contrat de distribution…Suite
Des centaines de pèlerins juifs résidant dans le Royaume et à l'étranger, se sont donnés rendez-vous dans la région de Moualine Dad, situé à 40 km de Settat, pour célébrer la hiloula au mausolée du Rabbi Abraham Aouriour et vivre des moments forts de prière, de piété et de recueillement.
Ainsi, à l'occasion du Moussem organisé à la commune rurale de Sidi Mohamed Ben Rahal, relevant de la province de Settat, une cérémonie a été organisée, dimanche, et à laquelle ont pris part notamment le wali de la région de Chaouia-Ouardigha, gouverneur de la province de Settat, Mohamed El Yazid Zellou, plusieurs élus et des personnalités civiles et militaires, aux côtés d'un grand nombre de membres de la communauté juive.
Ce Moussem, ont souligné plusieurs participants, est un espace de tolérance et constitue une occasion pour les membres de la communauté juive marocaine de se rencontrer et de réaffirmer leurs sentiments d'appartenance au Maroc, terre de paix et de stabilité.
A l'issue de cette cérémonie, des prières ont été élevées par l'assistance, implorant le Très-Haut de préserver SM le Roi Mohammed VI et de combler le Souverain en la personne de SAR le Prince Héritier Moulay El Hassan et de l'ensemble des membres de l'illustre Famille Royale.
23/05/11
Source : MAP
La communauté marocaine en Italie comme tous ceux qui s'intéressent dans ce pays aux évolutions que connait le Maroc et, au-delà, la région méditerranéenne, disposent, depuis la fin de la semaine, d'une "fenêtre" en ligne sous forme de newsletter qui se propose de mettre à leur disposition "une information italienne sur un pays en mouvement".
Editée par l'association italienne "Genemaghrebina" (génération maghrébine) sous le titre "MaroccOggi " (Maroc d'aujourd'hui), cette newsletter ambitionne d'être "un pont" et un "lieu d'échange" entre l'Europe et l'Italie, d'une part, et le Maroc, de l'autre, avec une attention particulière à la communauté marocaine.
Les concepteurs du projet, des jeunes issus de la deuxième génération d'immigrés en Italie, le veulent un "phare" projetant sa lumière sur "un pays en mouvement et sur une réalité qui le distingue dans sa région grâce aux réformes engagées et à son ouverture sur le monde".
La dimension méditerranéenne ne sera pas omise pour autant, assurent-ils en indiquant qu'un regard sera également porté à d'autres pays de la Méditerranée pour tenter d'en cerner la réalité et les perspectives.
"MaroccOggi" se veut, à ce titre, "une fenêtre ouverte sur la Méditerranée qui a décidé de changer et qui dans les prochaines décennies redessinera notre histoire".
Outre les analyses et papiers de fond, la newsletter hebdomadaire entend éclairer ses lecteurs à travers des entretiens avec des personnalités politiques et autres aussi bien italiennes qu'étrangères.
Elle en a d'ailleurs inauguré la série par une interview avec le ministre italien des affaires étrangères, Franco Frattini, qui a plaidé pour un "nouveau pacte" pour la Méditerranée.
La relance du partenariat euro-méditerranéen est indispensable pour affronter les défis qui se posent dans la région "en termes de politique, de sécurité, de développement économique partagé, de gestion des flux migratoires et de consolidation du dialogue culturel et social", a-t-il confié dans cette interview à la journaliste d'origine marocaine, Karima Moual, qui préside l'association "Genemagrebina".
S'agissant du Maroc, le ministre a évoqué les réalisations accomplies par le Royaume sur la voie de la consolidation de la démocratie et du progrès social ainsi que les importantes réformes qu'il a initiées.
"Maroccoggi" publie également un entretien avec M. Mohamed Ameur, ministre délégué chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger, à l'occasion de la tournée d'une semaine qu'il vient d'effectuer en Italie durant laquelle il a eu une série d'entretiens à différents niveaux avec des responsables italiens et tenu des rencontres avec la communauté marocaine dans les différentes régions visitées.
Créée il ya deux ans, "Genemaghrebina" est une association qui s'active dans les domaines de l'information et de la promotion de l'intégration des étrangers en Italie.
23/05/11
Source : MAP
Le Forum économique et de coopération des compétences canado-marocaines, organisé sous le thème "les compétences canado-marocaines pour un nouveau partenariat transatlantique" s'est ouvert, lundi à Rabat.
Organisée par le ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger en partenariat avec l'Ambassade du Maroc à Ottawa et le Réseau des compétences canado-marocaines, cette rencontre de deux jours s'inscrit dans le cadre de la stratégie du ministère visant à mobiliser les compétences marocaines établies à l'étranger.
Intervenant à l'ouverture de cet événement, le ministre chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger, M. Mohamed Ameur, a affirmé que "le moment est venu pour mettre à l'oeuvre l'expertise des canado-marocains et de faire preuve de leur engagement pour le développement de leur pays d'origine".
Selon le ministre, l'expertise des canado-marocains, "ce capital immatériel, sans cesse renouvelé et enrichi, est générateur de plus-values multiples, aux effets induits innombrables, tant au niveau de l'économie que du social, en matière de transferts de technologie comme pour la dissémination des bonnes pratiques de la gouvernance".
Pour sa part, l'Ambassadeur du Royaume à Ottawa, Mme. Nouzha Chekrouni, a fait savoir que l'objectif du Forum "est de donner aux compétences marocaines établies au Canada l'opportunité d'apporter leur contribution individuelle ou collective aux chantiers du développement au Maroc".
Elle a ainsi mis l'accent sur l'importance de cette rencontre, qui permet aux cadres canado-marocains "d'explorer les opportunités de travailler avec les institutionnels et les opérateurs privés marocains autour de projets concrets avec effets multiplicateurs sur les secteurs prioritaires de l'économie marocaine, mais également sur le développement social par le biais de la création de l'emploi".
De son côté, l'Ambassadeur du Canada au Maroc, M. Christopher Wilkie, a exprimé la fierté de son pays de la communauté canado-marocaine qui fait preuve d'un grand dynamisme, soulignant l'importance de la contribution de cette communauté au rapprochement et au partenariat entre le Maroc et le Canada.
M. Wilkie a également passé en revue le bilan des relations commerciales canado-marocaines et les potentialités de la coopération économique bilatérale, se félicitant du rôle important que joue le Réseau des compétences canado-marocaine dans le renforcement des relations entre le Maroc et le Canada sur le plan du commerce et de l'économie.
Pour sa part, la ministre de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement, Mme Amina Benkhadra, a mis l'accent sur la coopération entre le Maroc et le Canada dans les domaines de l'environnement, de l'énergie, du développement durable, de formation et de transfert technologique.
23/05/11
Source : MAP
Quelque 150 ressortissants marocains établis en Colombie britannique (ouest du Canada) ont bénéficié des "prestations consulaires délocalisées" se rapportant notamment à la nouvelle carte nationale d'identité électronique (CNIE), au passeport biométrique et à l'état civil.
Cette opération, qui vise à éviter aux ressortissants marocains établis en Colombie britannique les désagréments du déplacement jusqu'à Montréal, s'est déroulée, samedi et dimanche à Vancouver, sous la supervision du consul adjoint Abdallah Ouhi.
A l'instar des années précédentes et dans le souci de répondre aux sollicitations des ressortissants marocains établis dans diverses provinces canadiennes, cette opération a permis aux membres de la communauté marocaine de bénéficier des prestations et services du "Consulat mobile".
Ce "consulat mobile" a fourni deux jours durant plus de 350 prestations (Carte Nationale d'Identité électronique, passeports, Etat Civil, légalisations et attestations diverses, immatriculations) aux membres de la communauté marocaine établis dans cette province du Canada anglophone.
Cet opération s'est déroulée en présence du représentant de la Banque populaire à Montréal, Jamal El Koutbia, qui a saisi cette opportunité pour informer les ressortissants marocains des différents produits et services offerts par la Banque, et les sensibiliser pour venir investir dans leur pays d'origine.
A cette occasion, les membres de la communauté marocaine en Colombie britannique ont exprimé, par la voix du président de l'Association marocaine à Vancouver, Hamid Touisse, leur satisfaction des prestations du "Consulat mobile", exprimant le souhait que cette opération soit organisée plusieurs fois par an afin de répondre aux besoins administratifs, sans cesse croissants, de la Communauté marocaine qui s'établit de plus en plus dans les provinces de l'ouest canadien (Colombie Britannique et Alberta).
23/05/11
Source : MAP
Entretien entre le Secrétaire General des nations unies, m. Ban ki-moon, le Président de l’Assemblée Générale des Nations Unies, M. Joseph Deiss et le Président du Comité des Nations Unies sur les travailleurs migrants, M. Abdelhamid El Jamri.
A la marge du séminaire qui s’est tenu le 19 mai 2011 au siège des Nations Unies à New York, en préparation du débat de haut niveau des NU de 2013 sur Migration et Développement, M. Abdelhamid EL JAMRI, Président du Comité des NU sur les migrants, s’est entretenu avec M. Ban KI-MOON, Secrétaire Général des NU et M. Joseph DEISS, Président de la 65° Assemblée Générale des Nations Unies.
L’entretien a porté sur le débat de haut niveau sur Migration et Développement qui a eu lieu aux Nations Unies en 2006 et qui est prévu à nouveau, en 2013. Les points de vue des différentes parties convergent vers la nécessité d’élaborer des politiques migratoires axées sur le droit. Il est nécessaire et urgent, que la communauté internationale se penche maintenant sur une gouvernance protectrice de la migration internationale. Des programmes régionaux et des dispositifs de protection sont nécessaires pour mieux gérer et sécuriser la migration internationale.
Les différentes parties ont insisté sur le rôle que joue et que doit jouer la Convention internationale sur les droits des migrants, dans la protection des droits et dans l’élaboration des politiques migratoires. Cette Convention est le seul instrument spécifique de protection des travailleurs migrants, que tous les Etats doivent ratifier.
Les parties ont échangé aussi sur la situation particulière que vivent les migrants au Moyen Orient actuellement et plus particulièrement en Lybie. Leurs points de vue convergent sur la nécessité de porter secours aux migrants dans cette région et qu’aucun pays voisin ne doit leur fermer ses frontières.
Lors de cet entretien, l’échange à porté aussi sur les changements politiques dans la Région MENA et ont salué particulièrement, les grands projets de réforme lancés actuellement au Royaume du Maroc, concernant la Constitution, la régionalisation avancée, la gouvernance sécuritaire et différentes autres dispositions prises par le Royaume en vue de mieux s’adapter aux normes internationales en matière des droits de l’homme et du renforcement de la démocratie.
A cette occasion, et pour que la Région MENA puisse jouer un rôle plus important dans le système des Nations Unies, M. Abdelhamid EL JAMRI a évoqué l’importance capitale de voir un pays de la région du Maghreb faire partie du Conseil de Sécurité l’année prochaine (NDLR : le Maroc est candidat pour faire partie du Conseil de Sécurité des Nations Unies à partir de janvier 2012).
Source : site du Tawasol
Dans une interview donnée au journal danois Politiken le ministre de l’Intégration a déclaré vouloir établir une distinction légale entre immigrants venus de pays développés et les autres. Les plans du ministère, s’ils sont menés à bien, devraient établir une discrimination positive envers les immigrants venus des pays les plus riches lors des procédures de réunion familiale.
Søren Pind, ministre de l’Intégration, bien connu pour ses prises de positions conservatrices en matière d’immigration n’aura encore une fois pas ménagé ses mots pour soutenir ses propositions. « Nous avons un problème majeur dans le sens où la législation sur l’immigration est tellement remplie de préoccupations égalitaires que nous rendons la procédure trop compliquée pour ceux qui sont prêts à s’installer de manière constructive au Danemark. »
D’après Pind, il faudrait donc faciliter la procédure légale de rapprochement familial pour certains immigrants tout en conservant la ligne politique actuelle concernant les autres. Cette procédure, fortement critique par l’opposition pour son caractère dissuasif prévoit un test de compétence en danois, un autre en culture danoise et le paiement de 3000 couronnes danoises (l’équivalent de quelque 400 euros).
Toujours d’après le ministre, cette distinction devra être faite entre immigrants en provenance de pays riches et les autres. Même si les plans du ministère sont encore loin d’être finalisés, plusieurs critères ont d’ores et déjà été proposés pour la constitution de cette potentielle catégorie d’immigrés de première classe. Ont ainsi été avancés comme critère potentiels l’appartenance ou non du pays du migrant à l’OCDE, l’indice de développement humain de ce pays ou encore le fait que ses habitants puissant voyager en Europe sans Visa.
S’il devait advenir que ces plans soient un jour amenés à entrer dans la législation danoise, cela signifierait ni plus ni moins qu’une forme de discrimination basée sur l’origine nationale deviendrait institutionnalisée. D’après le ministre de l’Intégration, une telle idée n’est pas particulièrement choquante et ce dernier a mis en avant l’existence d’une législation similaire aux Pays-Bas et en Allemagne pour en défendre l’idée.
« Il s’agit d’une rupture avec la politique que nous avons eue depuis 2001. La portée est dépendante des questions légales mais la boîte de Pandore a été ouverte. J’y mettrai beaucoup d’énergie » a également déclaré le ministre.
Tandis que la nouvelle aura enchanté les chantres du Parti Populaire Danois, allié du gouvernement, certains partis d’opposition, rejoins par plusieurs ONG ont critiqué les plans du ministère. Henrik Kristensen, député et porte-parole des Sociaux-démocrates en matière d’immigration, rappelle ainsi que la mesure, centrée autour du processus de rapprochement familial, pourrait également être préjudiciable aux Danois eux-mêmes. « Le gouvernement et le PPD pensent que vous pouvez aisément venir ici avec une bonne éducation et beaucoup d’argent. Mais la question est plutôt avec qui les citoyens danois tombent amoureux. Il sera maintenant mieux de tomber amoureux d’une Américaine qu’avec une Brésilienne » déclare-il au journal Politiken.
Tandis que l’entente entre le Parti Populaire Danois et les Conservateurs du Venstre semble être prête pour durer encore un moment, nul ne devrait s’étonner de voir un nombre croissant de mesures à caractère conservatrices voir le jour. Cette dernière saillie promettant l’institutionnalisation d’une discrimination de type économique et social ne sera certainement rien de plus qu’un maillon dans une chaîne bien plus longue de réformes à venir.
23/5/ 2011, Lyonel PERABO ⋅
Source : Le froncofil
Samedi, à 10 heures, à Bourg, se tiendra un rassemblement devant la mairie pour fustiger la politique d’immigration du gouvernement, une forme de « racisme d’État qui s’institutionnalise » selon les organisateurs.
Ces derniers sont rassemblés au sein d’un nouveau collectif national « D’ailleurs nous sommes d’ici », qui succède dans l’Ain à un collectif du même genre, qui exista pendant vingt-cinq ans, avant de se dissoudre en 2008.
Il regroupe Attac, les Alternatifs, le Front de gauche, la Cimade, le NPA, RESF ou Solidaires.
Pour eux, samedi, pas question d’en rester à ce rassemblement qui convergera vers le marché.
« À force de stigmatiser les immigrés, on renforce le Front national. En ce moment, on érige des lois racistes, on a fait suivre le débat sur la laïcité après celui sur l’identité nationale et, ainsi, on fait sauter le verrou entre la droite et l’extrême droite », expliquaient les différents militants, lors de la présentation de leur collectif. Ils regrettent de ne pas voir, à leurs côtés, des élus socialistes comme on en comptait à l’époque de Ras le Front.
24/5/2011, O. L.
Source : Le Progrès
L’organisation du 7 e Festival Strasbourg-Méditerranée (FSM) est compromise cette année, suite au désengagement partiel de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Acsé), principal partenaire du festival depuis sa création en 1999.
Une baisse de 75 000 €, qui représente 50 % de l’aide qu’apportait l’Acsé jusqu’à présent, risque aujourd’hui de faire disparaître le FSM. Unique festival français organisé par un réseau d’associations d’artistes, d’immigrés, de quartiers et d’institutions culturelles, le FSM mène un travail sur les rapports Nord-Sud, la diversité et la mémoire de l’immigration. Pour Salah Oudahar, directeur artistique, « la disparition du FSM rassemblant 80 manifestations, 40 structures participantes et 40 lieux de diffusion dans la Communauté urbaine, mais aussi dans la région, serait une véritable perte pour la culture et pour la création ». Il s’agit, selon lui, d’une « somme d’expériences collectives qui s’affirment sur des thèmes sensibles qui traversent la société française. Il est donc important d’attirer l’attention sur la nécessité d’apporter un soutien. »
Sur une participation de 150 000 € demandée à l’État par le biais de l’Acsé, seuls 25 000 € sont assurés, même si 50 000 € supplémentaires ont été promis par téléphone. « La plupart des porteurs de projets attendent des réponses », déclare Muharrem Koç, président de l’association Strasbourg-Méditerranée.
« Amoindri et affaibli »
Dans un contexte où l’Alsace rencontre certaines difficultés devant la montée du FN et celle des actes racistes, il réaffirme la nécessité de maintenir ce festival en vie, un projet qui selon lui « est la réponse à nombre de préoccupations des Alsaciens ». Le désengagement inattendu de l’Acsé fait craindre aux organisateurs du FSM une démobilisation de la part des autres partenaires. « C’est la remise en cause d’un énorme travail », regrette Muharrem Koç.
Un appel sous forme de courrier a été adressé au préfet de région le 11 avril, afin de l’alerter sur les conséquences de cette réduction. Aucune réponse n’a encore été reçue. Un dossier a également été déposé au ministère de l’Immigration, avec une sollicitation financière à hauteur de 60 000 €.
Selon les organisateurs, même si le FSM était maintenu, il risquerait d’être « amoindri et affaibli » sans cette subvention.
24/05/2011 , Marion Pechin
Source : L’Alsace
La direction de l'Union démocratique du centre a annoncé lundi que le parti lançait une initiative populaire visant à limiter l'immigration en Suisse grâce notamment à l'instauration de "plafonds annuels".
Comme il y a quatre ans, l’UDC va doper sa campagne pour les élections fédérales avec une initiative populaire. Le parti a présenté lundi les grandes lignes de son texte visant à lutter contre l’immigration. En jeu: la réintroduction de contingents et la renégociation de l’accord de libre circulation.
Le projet d’initiative sera soumis samedi à l’assemblée des délégués de l’UDC. Dès ce feu vert obtenu, le parti va rédiger un texte, le soumettre à la Chancellerie fédérale et entamer la récolte de signatures «aussi vite que possible», a indiqué son président Toni Brunner devant les médias.
Plafonds et contingents
L’initiative prône la réintroduction de plafonds et de contingents migratoires. Ces limites, que le parti n’a pas pu quantifier lors dans sa conférence de presse, seraient fixées annuellement en fonction des besoins et intérêts économiques de la Suisse.
Toutes les catégories d’étrangers seraient concernées. Il faut éviter que le contingentement des permis de séjour ordinaires soit sapé par la multiplication des autorisations de courte durée, a expliqué le conseiller national argovien Luzi Stamm.
L’UDC veut aussi empêcher que les plafonds soient contournés via le droit d’asile ou un regroupement familial «excessif». Les frontaliers seraient aussi soumis à des contingents. A l’embauche, le principe de la priorité aux Suisses devrait s’appliquer.
Immigration à points
L’initiative prône aussi l’édiction de critères stricts pour l’octroi de permis de séjour. Pour être autorisé à s’établir ou à séjourner en Suisse, il faudrait prouver l’obtention d’un emploi, sa capacité d’intégration et les moyens de subvenir à soi-même.
La loi devrait régler les détails. L’UDC songe à un système comme celui pratiqué par le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Le permis de séjour peut y être obtenu moyennant un nombre minimal de points attribués selon une série de critères d’intégration. Le parti refuse par contre tout droit établi à un séjour durable, au regroupement familial et aux prestations sociales.
Libre circulation en ligne de mire
La Suisse devrait renégocier voire résilier les traités en contradiction avec les exigences de l’initiative. L’accord sur la libre circulation des personnes avec l’Union européenne (UE) est visé. D’après Luzi Stamm, Bruxelles n’aurait aucune raison objective de refuser la discussion.
L’UE ne tire aucun avantage à l’actuelle émigration vers la Suisse. Et si les 27 refusent, la Suisse résiliera l’accord. «Elle ne sombrera pas» pour autant, selon Christoph Blocher.
La libre circulation, tout comme l’accord de Schengen/Dublin, ne cessent d’être critiqués par l’UDC. Selon elle, tout le monde s’émeut mais personne ne bouge. Le Conseil fédéral s’est bien gardé d’activer la clause de sauvegarde (réintroduction de contingents) pour ne pas irriter l’UE, a critiqué le conseiller national Neuchâtelois Yvan Perrin.
Alors que le solde migratoire a dépassé 330’000 personnes ces quatre dernières années, il faut que la Suisse puisse «limiter et trier» les immigrants, selon Toni Brunner. Pour faire bouger les choses, l’UDC n’a d’autre choix que de lancer une initiative, a enchaîné Christoph Blocher.
Il y a quatre ans, le parti avait misé sur cette initiative, entretemps adoptée en votation populaire, pour donner un coup de fouet à sa campagne. Les affiches aux moutons noirs avaient alors fleuri sur les murs.
Autres initiatives
L’UDC n’est pas seule à thématiser l’immigration. L’association Ecologie et Population (Ecopop) a lancé une initiative pour limiter la hausse de la population résidente permanente due aux migrations à 0,2% par an. Le texte exige parallèlement qu’au moins 10% des moyens de la coopération suisse au développement soient affectés à la planification familiale volontaire.
Les Démocrates suisses ont aussi annoncé le lancement d’une initiative réclamant que la Confédération s’efforce à équilibrer le solde migratoire, sans donner toutefois d’exigence chiffrée.
23/5/2011
Source : Tribune de Genève
Le Collectif “D’ailleurs nous sommes d’ici” appelle à une mobilisation le 28 mai contre la politique d’immigration du gouvernement. Olivier Le Cour Grandmaison en rappelle les enjeux.
Vous êtes l’un des initiateurs avec Jérôme Valluy de l’ “Appel contre le racisme, la politique d’immigration du gouvernement et pour la régularisation des sans-papiers”, qui a débouché sur la création du Collectif. A la veille de la manifestation du 28 mai, qu’en est-il de la mobilisation?
L’un de nos objectifs était de voir se développer en France des collectifs locaux. C’est désormais chose faîte puisque plus d’une quarantaine de collectifs vont prendre différentes initiatives et appeler à manifester le 28 mai. Par ailleurs, il y a la mise en place de la semaine anti-raciste. Cependant, il faut attendre les manifestations nationales du 28 mai pour voir effectivement les capacités de mobilisation du mouvement. Pour le moment, nous sommes plutôt satisfaits. Le nombre de signatures a doublé avec notamment celles de 300 élus locaux, députés et parlementaires européens qui vont du Modem au NPA. Ce qui prouve que sur la base de revendications précises, il est possible de mener une bataille nationale et unitaire contre la politique d’immigration du gouvernement, le racisme et pour la régularisation des sans papiers.
Un appel qui a été lancé par deux universitaires...
De mon point de vue, c’est le signe que globalement les organisations des gauches parlementaires et radicales étaient, en ces matières, relativement défaillantes. Reste qu’aujourd’hui l’écrasante majorité d’entre elles soutient l’appel. Certaines sans soutenir l’appel invitent à manifester. Il y a donc maintenant un arc politique, associatif et syndical large et unitaire qui je l’espère va déboucher sur une importante mobilisation. De plus, en ce qui me concerne, le 28 mai ne doit pas être l’épilogue de cette mobilisation mais bien plutôt le prologue car il est maintenant évident les questions d’immigration et de sécurité vont être au plus haut de l’agenda politique pour les semaines et les mois à venir. L’objectif est donc de continuer, après le 28 mai, à développer le mouvement national et unitaire qui a vu le jour et de prendre différentes initiatives au cours de la campagne de l’élection présidentielle pour faire entendre une autre voix que les voix xénophobes, racistes et discriminatoires qui sont celles du FN et hélas aussi celles de l’UMP et d’un certain nombre de membres du gouvernement.
Dans ce contexte, quel regard jetez-vous sur la nouvelle loi sur l’immigration ?
Il s’agit d’une radicalisation des politiques anti-immigrés. Claude Guéant entend faire de l’immigration légale et de la présence en France d’un certain nombre de demandeurs d’asile de prochaines cibles politiques. Par ailleurs, cette alliance objective ou la reprise par l’UMP d’un certain nombre de thèmes empruntés au FN n’a pas seulement des conséquences au niveau national mais également au niveau international. A preuve, nous avons assisté à cette alliance tout à fait singulière, pour ne pas dire obscène, entre le président de la République Nicolas Sarkozy et le président du Conseil italien Silvio Berlusconi dont il faut rappeler qu’il s’appuie sur une coalition au sein de laquelle se trouve la Ligue du Nord, une organisation islamophobe, raciste, sexiste et homophobe. Cet accord, visant à remettre en cause la libre circulation pourtant garantie par les accords de Schengen, a eu des prolongements européens. La nomination de Claude Guéant au poste de ministre de l’Intérieur constitue, ses déclarations le prouvent, une aggravation très substantielle des politiques mises en œuvre jusqu’à présent.
Comme l’atteste la position du gouvernement en matière d’accueil des migrants ...
Oui et cela va évidemment marquer du sceau de l’infamie la politique migratoire de ce gouvernement. Dans la mesure où, faut-il le rappeler ce sont des chiffres donnés par le Haut Commissariat aux Réfugiés de l’ONU, les estimations relatives au nombre de migrants arrivés sur l’île de Lampedusa s’élèvent entre 20 000 et 35 000 personnes. A qui va-t-on faire croire sérieusement qu’elles constituent une menace pour l’Union européenne qui compte parmi ses membres, les Etats les plus riches du monde? Au moment du déclenchement de la guerre en Yougoslavie, l’Union européenne a accueilli sur la base de dispositif politiques et juridique ad hoc, plus de 600 000 ressortissants kosovars, bosniaques etc. Nous sommes confrontés en réalité à une construction politique et médiatique qui entretient sans fin la thèse selon laquelle l’Europe et la France risqueraient d’être submergées par une vague migratoire. Encore une fois, cela ne correspond à aucune réalité.
Quel sera le devenir du Collectif ?
Cet appel vient combler un manque : savoir la nécessité d’organiser une riposte, une résistance, qui soit désormais nationale et qui cherche à fédérer toute une série d’initiatives locales courageusement menées mais en même temps insuffisantes. Il faut dans les semaines et les mois à venir, reconstruire un véritable mouvement antiraciste, unitaire, démocratique et indépendant. C’est, je l’espère, ce à quoi le collectif s’attachera.
23/5/2011, Sandrine Guidon
Source : La marseillaise
Des juristes et politologues marocains et sénégalais réunis, ce week-end à Dakar, dans le cadre d'un colloque sur la réforme de la constitution au Maroc ont souligné la spécificité marocaine qui se distingue par une unanimité sur les constantes fondamentales du Royaume et les attentes légitimes pour renforcer le processus démocratique déjà en marche.
Organisée par le Conseil national des marocains établis au Sénégal (CNMS) et le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), la rencontre a été l'occasion de débattre de la dynamique du processus de démocratisation au Maroc et des réformes annoncées dans le discours historique de SM le Roi Mohammed VI du 9 mars qui ouvre la voie à de nouvelles initiatives consacrant "l'exception marocaine dans le monde arabe".
Lors de ce débat dirigé par le rédacteur de l'actuelle constitution sénégalaise, Demba Sy, les intervenants ont passé au crible le processus de démocratisation marocain qui a démarré depuis 1996 et ses principales étapes historiques telles l'initiative "équité et réconciliation" qui est parvenue à réunir les Marocains autour du projet d'édification d'un Etat de Droit et des Institutions et une Monarchie moderne garante de la stabilité et de l'unité du pays.
Jupiter Ndiay, journaliste et politologue sénégalais, a affirmé d'emblée cette spécificité marocaine avec une monarchie moderne qui assure le meilleur modèle de démocratie au monde arabe avec une liberté d'expression authentique et une véritable vie politique dotée d'institutions issues du libre choix des urnes.
Le processus démocratique au Maroc se distingue par son caractère pacifique et procède d'une dynamique politique plurielle avec des consensus sur des principes fondateurs, a-t-il dit, précisant que les processus violents pour le changement ne débouchent que sur des impasses et des situations dramatiques comme c'est le cas dans plusieurs pays du continent.
La démocratisation du Royaume a commencé bien avant les mouvements de ce que l'on appelle "les printemps arabes", a-t-il dit, rappelant l'initiative historique "équité et réconciliation", l'accès de l'opposition au pouvoir dans le cadre de l'alternance et les grandes avancées en matière de développement économique et social grâce à la stabilité politique assurée par ces initiatives audacieuses.
"Par le discours du 9 mars, le Souverain marocain a tenu à confirmer ce processus et aller au-delà des attentes", a-t-il dit, évoquant les volets de la réforme de la constitution, tel l'élargissement du champ des libertés, la séparation des pouvoirs, le renforcement des compétences du Premier ministre.
Et de relever que de telles réformes sont à même d'assurer une véritable démocratie bien meilleure que ce qu'offrent de nombreuses républiques du continent où les pouvoirs sont concentrés et les transitions conflictuelles et périlleuses.
"Le Royaume du Maroc devra persévérer sur cette voie et ne point céder à un quelconque chantage. La Monarchie est la garante de la stabilité, de l'unité et du développement du pays. Cela doit primer sur toutes autres considérations", a-t-il souligné.
M. El Mekkaoui Abderrahmane, constitutionnaliste et politologue, a pour sa part passé en revue l'essentiel de la réforme de la constitution qui vise à renforcer les institutions et asseoir le modèle d'une démocratie consacrant les libertés et la séparation des pouvoirs.
"Au delà des considérations conjoncturelles, le discours de SM le Roi du 9 mars s'inscrit dans la logique de continuité d'un processus enclenché depuis 1996. Il est intervenu pour donner corps au projet de régionalisation et de démocratie locale, inspiré des modèles de grandes démocraties occidentales", a-t-il rappelé.
Le Maroc, toutes catégories sociales et politiques confondues, jouit d'une véritable unanimité sur les constantes fondamentales du Royaume que constituent la Monarchie garante de la stabilité et de l'unité de la mosaïque culturelle du pays, l'Islam, et l'intégrité territoriale du Royaume, a-t-il affirmé.
Les sept volets de la réforme de l'actuelle constitution sont de nature à renforcer l'orientation du Royaume sur la voie d'un Etat moderne et démocratique, a-t-il souligné. Il a notamment évoqué, à ce sujet, la consécration de la pluralité de l'identité marocaine et sa composante amazigh, l'élargissement des droits collectifs et individuels, l'indépendance de la justice, l'institution du Premier ministre, la séparation et l'équilibre des pouvoirs, le renforcement du rôle de l'opposition, la moralisation de la vie publique et la consolidation du rôle des instances des droits de l'Homme.
La revendication de la représentativité des marocains établis à l'étranger a été particulièrement présente lors de cette rencontre. MM. Mohamed Farsi, président du CNMS et Nadir El-Moumni, politologue, ont évoqué les opportunités qui s'offrent avec la réforme de la constitution pour renforcer la représentativité politique des MRE.
Les deux intervenants ont présenté plusieurs propositions déjà formulées par des partis politiques ou issues des sollicitations de la communauté marocaine à l'étranger. Il s'agit particulièrement de la représentativité au sein de la Chambre des conseillers, la constitutionnalisation du CCME et les mécanismes pour défendre les intérêts des MRE.
Lors des cette rencontre, les organisateurs ont annoncé la rédaction d'un mémorandum à soumettre à la commission consultative de la révision de la constitution.
Le colloque s'est déroulé en présence de membres d'associations de la communauté marocaine établie au Sénégal, de juristes et de nombreux journalistes sénégalais.
22/5/2011
Source : MAP
Cela faisait un drôle d’effet, jeudi soir, au cours de la soirée qui suivait la présentation à la Quinzaine de Sur la planche de Leïla Kilani, d’entendre parler Soufia Issami, son actrice principale, petit bloc de réalité immédiate et indomptable. Voir qu’elle était aussi animale à la ville (si tant est que, depuis dix jours, Cannes soit une ville et non une version bling-bling du village du Prisonnier) qu’à l’écran. Mais surtout ça : l’entendre parler de la même façon que dans le film - sa façon. S’absoudre à l’entendre débiter à l’allure d’une mitraillette des mots dans un arabe rocailleux, pleins de pointes, de fils barbelés. Sa vitesse d’exécution de chaque phrase, administrée pour ne laisser derrière qu’un silence. Une exécution des mots comme on n’en a jamais entendue.
C’est ce flow dément, insoumis, qu’on reçoit en premier en pleine face quand Sur la planche débarque sur vous, quasiment en contrebande. «Débarquer» est le bon mot, car la première fiction de Leïla Kilani (repérée de longue date pour des documentaires très personnels sur le Proche-Orient) a pour base le port de Tanger, sa ville natale. Et ce que la Kilani fait à Tanger ressemble assez à ce que Soufia fait à la langue arabe : une violence.
Parce que, depuis longtemps, les films qui, au Maroc, se passent à Tanger regardent la ville plus ou moins de la même façon, romantique : en espérant que le sortilège de sa médina et de ses rues trempées de pluie les protégera un peu de la réalité moins fantomatique de ce port à zone internationale, lieu de tous les trafics.
Mythologie. Leïla Kilani, c’est l’inverse. Bonne dernière pour le folklore, elle part de ce que la ville fait à peine semblant de voiler : Badia est une petite voleuse sans mythologie de rien. Une chapardeuse. On la fait aussi venir pour des soirées. C’est comme ça, et c’est tout. La journée, Badia travaille à l’usine de crevettes, sur le port qui est en passe d’être détruit. Crevette toi-même : elle ne pèse rien, elle est maigre comme la misère, et son visage est renfrogné. Elle a le dos voûté et les épaules en cuvette des gens qui font entrer leur colère dans leur ventre. Elle débite : «Je ne vole pas, je me rembourse. Je ne cambriole pas, je récupère. Je ne trafique pas, je commerce. Je ne me prostitue pas, je m’invite. Je suis déjà ce que je serai. Je suis juste en avance sur la vérité, la mienne.» Un uppercut par phrase. Et frappe, et frappe. Et puis va mourir.
Derrière elle, un monde flou, insaisissable. Tanger en sera quitte pour sa carte postale. Ne pas compter sur Leïla Kilani pour faire de son film le prétexte d’un tour-opérateur. Elle cadre serré sur son héroïne, comme si elle avait peur que cette petite actrice, trouvée dans la rue, lui échappe au moment de la filmer… Alors elle serre au maximum sur elle, et s’invente sous nos yeux un drôle de combat : sa résistance de filmeuse contre la résistance que Badia oppose à toute chose en ce bas monde.
Ce face-à-face durera tant que durera le film. Et sera le terrain de sa perpétuelle réinvention. Car cette dynamo de fille tourne à vide. Badia, c’est horizon nulle part, zéro. Qui a dit que ça empêchait d’avancer si Badia vit comme on crache : par terre. Plus vite et plus loin que vous ou moi. «Tu me files le tournis», lui dit l’une des deux filles, avec qui elle fait semblant de s’associer, histoire d’en apprendre encore de bonnes sur ceux qui seront à jamais ses ennemis : les habitants du monde civilisé. Badia file le tournis à tout le monde : à la mise en scène de Leïla Kilani, à la caméra d’Eric Devin (chef op du film, responsable d’une lumière détrempée, touchée par la grâce), aux catégories qui tiennent à distinguer coûte que coûte la fiction du documentaire, là où nous serions bien emmerdés de pouvoir dire qui, du réel ou de l’écriture, se sert de qui, qui va prendre le dessus sur qui.
Rêve. Vous l’aurez compris, Sur la planche est cet outsider tombé en fin de Festival qu’on a attendu dix jours. C’est le film dont on rêve : surgi de nulle part, tout en tension, capable d’imposer sa règle du jeu et de nous y plier.
Que cette petite voleuse-ci, avec ces yeux-là, puisse défier depuis son mini bout d’espace des films aussi imposants que les Malik, Bonello, Von Trier, Dardenne (favoris perso) et les tenir, eux aussi, en respect est la marque que le portait de cette fille va nous hanter longtemps. Longtemps.
22/5/2011, PHILIPPE AZOURY
Source : Libération
L'international marocain Marouane Chamakh organise, lundi à Bordeaux (sud-ouest de la France), un match gala pour aider à la scolarisation des enfants démunis au Maroc, apprend-on samedi auprès de l'Association "1001 sourires", parrainée par l'attaquant du club anglais de football d'Arsenal.
L'ancien attaquant des Girondins de Bordeaux a invité à cet effet ses co-équipiers d'Arsenal Samir Nasri et Bacary Sagna, ainsi que l'international marocain Adel Taarabt, sociétaire du club anglais de Queen Park Rangers.
Seront également de la partie des joueurs actuels de Bordeaux, dont Alou Diarra, Lamine Sané et Benoît Trémoulinas, des anciens Girondins comme Lilian Laslandes, Nisa Saveljic, Johan Micoud, Michel Pavon, Jean-Pierre Papin ainsi que d'autres célébrités du monde de l'art et des affaires français, a annoncé samedi le club bordelais sur son site internet.
La rencontre, qui se déroulera au stade de Thouars, à Talence (banlieue bordelaise), sera précédée de spectacles de musique animés par plusieurs chanteurs et DJs.
L'intégralité des recettes du match, de la tombola et des ventes dérivées ira au bénéfice de l'association "1001 sourires" qui a déjà réalisé plusieurs opérations caritatives visant l'amélioration des conditions de vie des écoliers défavorisés dans plusieurs régions du Maroc.
L'association intervient également en faveur des enfants en difficultés en France.
Mme Achraf Jahhaoui, présidente de cette association créée en 2006, a confié à la MAP que ces actions se veulent surtout un moyen de garder un "lien" avec le pays d'origine, le Maroc.
21/5/2011
Source : MAP
Innondations en Espagne
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