dimanche 7 juillet 2024 00:17

Vient de paraitre  aux  Editions Bouregreg, un livre de Karima Yatribi ,consacré à  l' écrivain Marocain-Juif Edmond Amran El Maleh…Suite

À l'occasion du 150e anniversaire de l'unité de l’Italie, notre maison d'édition a également voulu célébrer l'émigration italienne en lui consacrant un ouvrage complet, composé de nombreux témoignages et réflexions sur le sujet. Cette histoire trouve dans ce livre le lieu de sa reconnaissance, à une époque où la mémoire fait souvent défaut. Une histoire de l’émigration, vue de l’intérieur, par ceux-là mêmes qui l’ont faite. Une vision réaliste et sans complaisance, loin des clichés et de l’autocélébration. Laure Teulières coordinatrice de l’ouvrage auquel ont participé pas moins de 50 historiens et témoins, nous en parle.

À l’occasion du cent cinquantenaire de l'Unité, il semblait indispensable de souligner ce que l'émigration représente dans l'histoire italienne contemporaine.

Car avec près de 27 millions d'émigrants, la vie de la Péninsule doit beaucoup à cette Italia all’estero trop souvent passée sous silence. L'ouvrage est le résultat du travail et des échanges noués avec toute une palette d'auteurs spécialistes de la question (...), mais aussi des témoins pouvant transmettre leur expérience. (...)Un total de 500 pages pour parcourir plus d’un siècle d’histoire. Mais sur le mode du florilège.

ITALIENS 150 ans d'émigration réunit en effet des contributions d'une grande diversité présentant autant d’épisodes, de parcours, de portraits. Depuis les provinces de la Péninsule – Vénétie, Frioul, Trentin, Émilie, Sicile... – marquées chacune à sa manière par les aller-retours migratoires ou les départs définitifs ; jusqu’aux terres d’accueil en France et ailleurs. Des villes d'abord, où les immigrés ont pris place au sein de populations mêlées. Nice, bien sûr, avec entre autres singularités de n’avoir éte rattachée à la France qu'en 1860, mais aussi Grenoble ou Marseille, fort dissemblables et pourtant, l’une comme l’autre, villes italiennes. Dans la capitale, ce sont les quartiers populaires de La Villette, du faubourg Saint-Antoine ou la ceinture « rouge » de banlieue. Cette présence est aussi abordée à l'échelle régionale : la Lorraine et l’aventure des mineurs du fer, le Nord où tant d’Italiennes furent ouvrières du textile, le Sud-Ouest devenu dans les années 1920 une forte zone d'immigration rurale... et tant d'autres territoires dont on sait moins combien les Transalpins y ont fait souche, en Normandie, dans les Vosges ou en Franche-Comté. Quelques contrées plus lointaines – la Tunisie, le Luxembourg ou l’Amérique, jusqu’à l’étonnant petit village mexicain de Chipilo – élargissent la perspective.

L’univers du travail est au cœur des parcours des émigrés. Charbonniers toscans ou bergamasques, sidérurgistes, travailleurs du bâtiment, qui furent assurément un vecteur privilégié d’intégration, et d’autres milieux professionnels comme ceux de la restauration ou de la boutique... On verra aussi le cas particulier des paysans : comment les immigrants sont venus s’établir à la terre, prenant des fermes à l’abandon pour s’enraciner définitivement dans les terroirs occitans de Gascogne et du Midi toulousain. Un chapitre rappelle la place centrale des femmes dans l’émigration. Un autre ses aspects politiques autour de l'exil antifasciste de l’entre-deux-guerres. On trouve également des éléments de réflexion sur les mécanisme de la xénophobie à travers les conflits ouvriers de la fin du XIXe siècle – dont bien sûr la tuerie d’Aigues-Mortes en 1893.

Les lecteurs feront aussi leur miel des contributions sur le patrimoine culturel : le trésor des chants populaires ; la naissance du musette, emblématique d'un métissage musical réussi ; le cinéma et les images d’émigrants qui ont construit notre imaginaire...
L’italianité est explorée dans ses aspects littéraires ou architecturaux, comme à travers l’entrée plus prosaïque, mais ô combien fondamentale, des usages alimentaires. On peut y sentir, enfin, que la mémoire tient bon et se réinvente autour de ce passé, (…). C’est aussi par le prisme de la mémoire que l’on revient sur des événements qui ont cruellement marqué l’histoire de l’émigration : le drame d’Izourt en Ariège en 1939, et surtout la terrible catastrophe minière de Marcinelle en Wallonie en 1956. Plusieurs textes émanent d’émigrés ou de leurs descendants qui ont pris la parole pour dire cette histoire. C'est un choix tout à fait délibéré. Car les récits de vie sont une autre manière de comprendre les choses et d'en rendre compte. La palette a été voulue large : là encore, d’un Italien de la seconde génération ayant fait toute sa carrière dans les usines De Wendel à Hayange, à un autre formé au Petit Séminaire, ordonné prêtre en France, avant d’animer finalement la paroisse italienne de Toulouse. Il y a aussi l’exemple de cette femme, émigrée et paysanne, que tout dans sa condition prédisposait à être une « sans-voix » et qui se décida, l’âge venu, à rédiger un carnet autobiographique pour transmettre aux siens ce qui lui semblait essentiel. Par définition, les témoignages vécus racontent des tranches de vie personnelles. Beaucoup y retrouveront pourtant l’écho de leur propre aventure ou de celle de leurs aïeux. (…). Fille ou fils, petite-fille ou petit-fils d'émigrés, chacun nous livre une réflexion subtile sur la partenza, le déracinement, l’adaptation, les transformations et réinventions identitaires, les gestes et les habitudes où se niche encore l'italianité des vieux migrants (…). À feuilleter cet ouvrage kaléidoscope, on voit qu’il donne une place exceptionnelle aux photographies anciennes.

Ces sources ont en effet leur force propre et constituent une trace inestimable. (…)

La France a été façonnée par l’immigration depuis plus d’un siècle. Bon nombre de Français ont des origines étrangères. Après avoir longtemps été enfoui, négligé, le temps semble venu pour cet apport immigré de refaire surface. Le souci des racines, en ce sens, ne découle pas d’une démarche passéiste. C’est plutôt la reconnaissance de la richesse qu’il peut y avoir à se réclamer d’une double appartenance. Entre expatriation et enracinement, les émigrés-immigrés ont fait naître un lien franco-italien tout particulier. Et ce lien ne demande qu’à vivre.

D’autant que l’histoire semble aujourd’hui s’inverser sous nos yeux, et c'est cela aussi que nous avons voulu souligner dans un dernier chapitre. Les paquebots transatlantiques qui, au début du siècle passé, amenaient des cargaisons d’Italiens démunis tenter leur chance outremer ont laissé place aux périlleuses embarcations qui traversent la Méditerranée parce que d'autres jeunes cherchent à leur tour les moyens de vivre. Car c'est maintenant la Péninsule qui fait figure d'Eldorado pour des étrangers originaires des Balkans, du Moyen-Orient, d’Afrique ou d’ailleurs. À l’heure où l’Italie, après la France, est devenue terre d’accueil – et souvent d'ostracisme –, se souvenir du parcours des migrants d’hier importe aussi pour le présent.

Laure Teulières

Source : Radici

La situation continue d'être observée, a précisé le Secrétariat d'Etat à l'économie en publiant le 7e rapport de l'Observatoire de la libre circulation des personnes. Depuis l'entrée en vigueur de l'accord en 2002, les entreprises ont largement tiré parti des nouvelles possibilités de recrutement.

Avec un excédent de 67'000 personnes, le solde migratoire se situe toujours à un niveau élevé sur une comparaison à long terme. Environ 58% de l'immigration nette sont le fait de ressortissants de l'Union européenne (UE) ou de l'Association européenne de libre échange (AELE).

Suite à l'extension de l'accord en 2006, la proportion de travailleurs de l'Europe de l'Est a augmenté pour constituer l'an dernier 6% du solde migratoire total. L'emploi frontalier a également progressé plus que la moyenne, surtout dans l'arc jurassien, la région lémanique et au Tessin.

Selon le rapport, l'emploi des résidents n'en a guère souffert avec une croissance des embauches supérieure à la moyenne de 2001 à 2008. Ces dernières années, le chômage s'est toutefois développé davantage dans la région lémanique, l'arc jurassien et le nord-ouest de la Suisse que dans les régions non frontalières.

Dans leur grande majorité, les nouveaux arrivés de l'UE/AELE étaient qualifiés: 51% disposaient d'une formation tertiaire et ont constitué un apport bienvenu à la main-d'oeuvre indigène. La concurrence engendrée par l'immigration s'est globalement amplifiée, mais n'a pas constitué un facteur d'éviction des Suisses.

L'évolution supérieure à la moyenne des salaires s'est tassée un peu avec l'immigration. Mais les bas salaires ont évolué au même rythme que les salaires moyens.

L'immigration ralentit le viellissement de la population en Suisse. Les assurances du premier pilier (AVS/AI/APG/PC) en ont profité. Seule l'assurance chômage a vu ses coûts augmenter.

26.05.2011

Source : Tribune de Genève

Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a annoncé mardi 24 mai, que le parti présidentiel tiendrait, le 28 juin, une nouvelle convention thématique, consacrée à l'immigration. A l'instar de celles sur la justice, la laïcité ou l'emploi, ces réunions doivent servir de socle au futur programme de l'UMP pour 2012, et de son très probable candidat, Nicolas Sarkozy.

Début 2011, l'UMP attaquait ainsi par une convention sur la justice, quelques semaines après la polémique provoquée par les propos du président Sarkozy sur les défaillances de la justice dans l'affaire du meurtre de Laetitia, à Pornic. Début avril, le parti évoquait la laïcité lors d'une convention en forme de conclusion au sulfureux débat lancé sur le sujet. Puis ce fut l'emploi, début mai. Le 14 juin, un nouveau rendez-vous se penchera à la ruralité.

Selon l'UMP, contactée par Le Monde.fr, la convention du 28 juin devait initialement évoquer... le numérique. Elle sera finalement tournée vers l'immigration. Un sujet sur lequel la majorité semble opérer, depuis quelques semaines, un virage à droite et rompre avec le concept d'"immigration choisie" que prônait Nicolas Sarkozy.

CLAUDE GUÉANT À L'OFFENSIVE

A la manœuvre, Claude Guéant, ministre de l'intérieur, multiplie les sorties sur la nécessité de réduire l'immigration légale en France. Dimanche 22 mai, invité du Grand Rendez-vous Europe 1/Le Parisien, il a ainsi estimé que la France n'avait "pas besoin de maçons" immigrés car elle disposait de la "ressource nécessaire". Une déclaration qui lui a valu un tollé à gauche.

Mardi 24 mai, le porte-parole du gouvernement, François Baroin, a soutenu le ministre de l'intérieur, jugeant qu'il avait fait "un constat de bon sens". Pour le ministre du budget, "avant même de traiter la question du chômage, nous avons 100 000 personnes actives à absorber au titre de l'économie" et "naturellement, nous n'avons pas besoin d'une économie d'importation et donc d'une immigration économique" dans les métiers du bâtiment.

L'immigration économique, liée au travail, est évaluée à environ 20 000 personnes par an. Les professionnels des secteurs comme le bâtiment ou la restauration estiment généralement que cet afflux de travailleurs étrangers est nécessaire pour occuper des emplois à bas coût. Selon une récente étude de Pôle emploi, 37,6% des embauches projetées par les employeurs dans les secteurs de la restauration ou des services à la personne connaissent des difficultés de recrutement.

Au cours de la même émission, Claude Guéant a également jugé que "l'intégration ne va pas si bien que ça : le quart des étrangers qui ne sont pas d'origine européenne sont au chômage. Les deux tiers des échecs scolaires, c'est l'échec d'enfants d'immigrés". Les propos du ministre de l'intérieur ont provoqué l'indignation des associations de parents d'élèves. Face à celle-ci, Claude Guéant s'est dit mardi "étonné", jugeant "que [ses] propos sont tout le contraire d'une stigmatisation, mais le constat de difficultés dans notre politique d'intégration".

JEAN-FRANÇOIS COPÉ ET "L'IMMIGRATION SOCIALE"

Avec sa convention, l'UMP a décidé de poursuivre dans la voie de la stigmatisation de l'immigration. Et de donner une suite à l'initiative du ministre des affaires européennes Laurent Wauquiez qui, dans une charge contre le revenu de solidarité active (RSA) début mai, proposait de limiter l'accès des étrangers aux minima sociaux. Pour introduire son débat, Jean-François Copé a ainsi évoqué "la question de l'immigration non pas économique mais sociale". "Ça n'a rien à voir avec la xénophobie, c'est un problème comptable (...). Il y a un certain nombre de mesures à caractère social dont peuvent bénéficier les immigrés" que "nous ne pouvons pas financer", a-t-il lancé.

Le terme d'"immigration sociale", déjà employé par le même M. Copé fin avril, vise ici une immigration qui s'effectuerait dans le but de bénéficier des prestations sociales offertes par le pays d'accueil - une thèse par ailleurs réfutée par la plupart des spécialistes de la question. Ce thème était jusqu'ici plutôt utilisé par l'extrême-droite. Jean-Marie Le Pen parlait ainsi dans un discours, le 12 mars, de "95% d'immigration sociale".

Ce nouveau "débat" sur l'immigration arrive à point nommé pour calmer quelque peu la grogne des élus les plus à droite de l'UMP, regroupés au sein du collectif Droite populaire. Ces derniers sont à la pointe de la guerilla des parlementaires de la majorité contre la proposition gouvernementale de faire disparaître les panneaux avertisseurs de radars.

L'ancien porte-parole de l'UMP, Dominique Paillé, président de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) et vice-président du Parti radical de Jean-Louis Borloo, a appelé le parti présidentiel à "se garder de toute dérive populiste" et à "ne pas donner l'impression d'aboyer avec les loups". Il a par ailleurs refusé de commenter les propos de Claude Guéant.

26/5/2011

Source : Le Monde.fr

 

Les membres du collectif antiraciste « D'ailleurs, nous sommes d'ici » sont les rédacteurs du numéro spécial de l'Humanité du vendredi 27 mai, à 24 heures de la grande manifestation du samedi 28 mai, contre le racisme, la politique migratoire du gouvernement et pour la régularisation des sans-papiers.

A 10 heures, ils étaient tous là pour la conférence de rédaction. Des membres de Solidaires, du collectif de sans papier de Vitry, des Amoureux au Ban Public… Une réunion chargée, propositions d’articles et de réactions furent malheureusement trop nombreuses pour les 32 pages de l’Huma du vendredi. Sans papiers, RSA, mariages gris, Guéant, éducation sans frontières… De nombreux thèmes seront abordés.

Olivier le Cour Grandmaison est enseignant chercheur en sciences politiques, est l’un des initiateur de l’appel contre le racisme, la politique d’immigration du gouvernement et pour la régularisation des sans-papiers. Appel qui a donné naissance au collectif « D'ailleurs, nous sommes d'ici » rassemblant de nombreuses organisations associatives et syndicales. Tous appellent à manifester ce samedi 28 mai. A Paris, le départ est prévu à 14h à Barbès-Rochechouart. Voir la carte des autres mouvements en France.

27/5/2011

Source : L’Humanité

Colloque international organisé en partenariat par le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), Le Centre Jacques Berque, l’Institut Français de Rabat, et la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc (BNRM).

Les questions de l’altérité, de la coexistence et du « vivre ensemble » se réinvitent dans les pays du Sud de la Méditerranée. Elles s’y reformulent sous une perspective inédite dessinée par l’irruption de l’immigration dans des terres traditionnellement d’émigration. Ces questions stimulent et bousculent des reconstructions identitaires en œuvre où l’illusion d’un entre-soi identitaire national ou culturel est déjà largement fissurée par l’effet de processus de mondialisation qui traversent tous les secteurs de la vie de la région. Mais surtout, elles posent probablement les prémices de l’émergence d’une perspective cosmopolite dans une région d’où elle a été évacuée…Suite

Le zajal, cette forme de poésie exprimée en arabe dialectal marocain, a été à l'honneur lors d'une rencontre organisée, mercredi soir à Madrid, par la Fondation "Casa Arabe" (La Maison arabe), avec la participation des poètes marocains Mourad Kadiri et Ahmed Lemsyeh.

 Cette rencontre a pour objectif de faire connaître, notamment auprès du public espagnol, cette expression poétique marocaine qui fait usage da la langue maternelle des Marocains et ce, à travers l'Œuvre de deux grandes figures de ce genre.

"Cette initiative est un hommage à la poésie marocaine qui a progressé et s'est affirmée, ces dernières années, dans les anthologies de la poésie mondiale et dans des rencontres et des festivals internationaux", a souligné Mourad Kadiri.

Il a expliqué que le choix de l'arabe dialectal marocain pour faire de la poésie est un moyen de confirmer que ce parler peut être utilisé sous une forme littéraire.

Cette rencontre, a-t-il ajouté dans une déclaration à la MAP, est "une confirmation que le zajal fait partie de la poésie marocaine", soulignant que la tenue de ce type de rencontres constitue un hommage surtout aux précurseurs de ce genre poétique, notamment les poètes du malhoun et ceux qui ont excellé dans le domaine de la chanson.

Kadiri a relevé que le zajal marocain a été traduit dans plusieurs langues comme le français, l'anglais, l'italien ou l'espagnol, faisant remarquer que la particularité de la traduction vers la langue espagnole est qu'elle a concerné des recueils et non pas uniquement des poèmes comme ce fut le cas avec les autres langues.

De son côté, Ahmed Lemsyeh a souligné que la richesse et la diversité linguistique du Maroc se sont reflétées également dans le domaine poétique où les poètes marocains peuvent s'exprimer à travers des idiomes différents, dont l'arabe dialectal.

"Le zajal marocain a mérité, aujourd'hui, d'être considéré comme l'une des expressions poétiques confirmées sur la scène littéraire marocaine", a-t-il soutenu.

Lemsyeh a fait savoir que, même s'il est lié généralement à la tradition populaire, ce genre poétique a vu le jour dans les milieux culturels à Al Andalus avec des poètes célèbres comme Mohyi Eddine Ibn Arabi et Abou Bakr Ibn Kuzman.

Francisco Moscoso, professeur d'études arabes et islamiques à l'Université autonome de Madrid et auteur de la traduction en espagnol du recueil "L'oiseau de Dieu" (Pàjaro de Dios) de Mourad Kadiri, a relevé que cette rencontre est une occasion de mettre en exergue l'une des facettes de l'expression poétique marocaine.

"Ecrire de la poésie en arabe dialectal marocain est une preuve de la créativité et du niveau artistique de cet idiome", a ajouté Moscoso, qui a traduit également les recueils d'Ahmed Lemsyeh "Hal Wa Ahwal " (Estado y Estados) et "Ghzel Lebnat".

Mercedes Aragon Huerta, enseignante-chercheur à l'Université de Cadiz, a noté que le zajal marocain est un genre poétique exprimé par des intellectuels, des universitaires et des académiciens, ajoutant que le registre qu'il emploie est aussi riche que diversifié.

Cette rencontre a été marquée par la lecture de poèmes de Kadiri et Lemsyeh, ainsi que de leurs traductions en espagnol.

Les organisateurs de cette rencontre décrivent les deux poètes marocains comme les "représentants de la première et la deuxième génération des poètes populaires qui, depuis les années 1980, écrivent en arabe dialectal marocain et ont opté pour une poésie libre et contemporaine qui se démarque de la qasida classique ou du Melhoun qui ont une si large tradition au Maroc".

Né en 1965 à Salé, Mourad Kadiri, est membre de l'Union des écrivains du Maroc, de la Maison de la poésie au Maroc et du groupe "Poètes du monde".

Il est l'auteur de trois recueils, à savoir "Lettres de la paume de la main" (Hourouf Al Kaff-1995), "Filage de filles" (Ghzel Lebnat-2005) et "L'Oiseau de Dieu" (2007).

Ahmed Lemsyeh, né en 1950 à Sidi Smail (région de Doukkala-Abda), a occupé plusieurs fonctions dans des institutions culturelles marocaines et arabes et collabore avec diverses revues spécialisées, ainsi qu'avec des journaux.

Il est considéré comme l'un des rénovateurs de la poésie moderne marocaine et utilise aussi bien l'arabe classique que le dialecte marocain dans ses créations.

Il a commencé son itinéraire poétique en 1976 avec le recueil "Riyah: al-lati sata'ti" (Les vents qui viendront). Viendront ensuite une douzaine d'autres recueils, dont certains ont été traduits en espagnol comme (Hal wa-ahwal) (2003).

Les deux poètes marocains devront animer, ce jeudi, une soirée poétique à Grenade (sud), en compagnie de leur traducteur Francisco Moscoso.

26/5/2011

Source : MAP

Des mesures visant à faciliter l'opération "transit 2011" des Marocains résidant à l'étranger (MRE) ont été examinées lors d'une réunion tenue jeudi à Rabat.

Dans une déclaration à la presse, M. Khalid Zerouali, Wali, directeur de l'immigration et de la surveillance des frontières au ministère de l'Intérieur a indiqué que cette réunion "vient couronner une série de réunions sectorielles, et surtout celle de la Commission mixte maroco-espagnole chargée de l'Opération Transit 2011 tenue dernièrement à Madrid".

Quatre axes ont été examinés lors de cette réunion, a indiqué M. Zerouali, précisant qu'il s'agit de la "fluidité du trafic, en renforçant les infrastructures portuaires et les infrastructures d'accueil au niveau des aéroports et des points de passage, et la sécurité du transport, notamment la navigation maritime, en intégrant le contrôle technique au niveau des bateaux".

Il s'agit également de la sûreté puisque "les services de sécurité vont renforcer leurs moyens pour combattre le crime transfrontalier, qui risquerait d'entraver la bonne marche de cette opération, en plus de toutes les actions d'accompagnement et d'assistance".

M. Zerouali a salué, dans ce sens, le rôle fondamental que joue la fondation Mohammed V pour la solidarité, qui "constitue la pierre angulaire de cette opération et le secret de sa réussite".

Pour sa part, M. Mohamed Azami, coordonnateur de la Fondation Mohammed V pour la solidarité a évoqué les efforts fournis par cette fondation pour faciliter l'opération transit des MRE à travers son rôle de coordination.

"Les centres de la Fondation dans les différents points de passage accueillent les MRE et leur fournissent des prestations d'ordre médical et administratif, ainsi que des équipements et des interventions d'urgence en cas d'accidents", a-t-il rappelé.

La réunion a été une occasion de souligner l'importance pour tous les intervenants de continuer cette coordination et de garantir les ressources humaines et financières nécessaires à cette opération, a ajouté M. Azami.

La Fondation Mohammed V pour la solidarité a ouvert de nouveaux centres dans les aéroports d'Agadir et de Fès et à Bab Melilla, ainsi qu'une aire de repos à Tanger Med, qui répond aux standards internationaux, a-t-il précisé.

Cette aire s'étend sur une superficie de près de 10 ha, accueille plus de 1.200 véhicules et comprend toutes les dépendances nécessaires, a-t-il dit.

26/5/2011

Source : MAP/Au fait

L'Union européenne a proposé d'établir un "partenariat pour la mobilité" avec des pays partenaires de la politique européenne de voisinage dont le Maroc, pour renforcer la coopération dans le domaine de l'immigration.

Un document élaboré conjointement par la Haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la Commission européenne, dans le cadre de la révision de la politique européenne de voisinage, préconise d'engager un "dialogue sur les migrations, la mobilité et la sécurité" avec ces pays, première étape vers un "partenariat pour la mobilité".

"Pour l'heure, parmi nos voisins, des partenariats pour la mobilité ont été mis en place avec la République de Moldavie et la Géorgie. La Commission estime que plusieurs pays voisins seraient de bons candidats pour ces partenariats. Elle visera la conclusion de négociations avec l'Arménie et se préparera à engager des négociations avec, notamment, le Maroc, la Tunisie et l'Egypte", indique le document.

Les partenariats pour la mobilité constituent des cadres globaux destinés à garantir une bonne gestion de la circulation des personnes entre l'UE et un pays tiers, souligne le texte.

Ces partenariats regroupent toutes les mesures qui garantissent aux deux parties les bienfaits de la mobilité. Ils permettent un meilleur accès aux circuits de l'immigration légale et renforcent les capacités de gestion des frontières et de lutte contre l'immigration clandestine.

Ils peuvent inclure des initiatives destinées à aider les pays partenaires à établir un système de gestion de la migration de la main-d'oeuvre, axé notamment sur le recrutement, la formation professionnelle et la formation linguistique, la reconnaissance des compétences, ainsi que le retour et la réintégration des migrants, ou à améliorer ce système.

Afin de renforcer la mobilité des citoyens entre les pays partenaires et l'UE, notamment celle des étudiants, des chercheurs et des hommes d'affaires, la Commission propose d'assouplir les formalités d'octroi de visas, et souligne les possibilités qui existent de renoncer à percevoir les droits de visa et de délivrer des visas à entrées multiples à ces catégories de personnes.

La coopération entre les écoles, la mobilité des étudiants et du personnel universitaire dans le cadre des programmes Erasmus Mundus, la coopération structurée en matière de modernisation des universités et la mobilité des jeunes seront également développées.

La mobilité de la main d'œuvre est un domaine dans lequel l'UE et ses voisins peuvent être complémentaires, indique le document, ajoutant que les contacts interpersonnels sont fondamentaux pour promouvoir la compréhension réciproque et le développement économique.

26/5/2011

MAP

Après avoir présenté d'ambitieuses propositions quant à la révision constitutionnelle, ils reviennent avec 50 projets de développement au Maroc..Suite

Mohamed Ameur, ministre délégué en charge de la communauté marocaine résident à l'étranger (CMRE), s'exprime sur l'après tremblement de terre en Espagne et les conséquences pour les MRE, les conditions des Marocains résidents en Libye ou encore sur la mise à place des listes électorales destinées, entre autre, à favoriser la participation de la diaspora marocaine aux prochaines échéances comme le référendum prévu en juillet…Suite

Le Parti populaire et Plataforma per Catalunya ont réalisé une poussée dimanche aux élections locales dans cette région traditionnellement à gauche.

Jouant sur le sentiment xénophobe, la vidéo électorale a porté ses fruits. On y voit des jeunes filles gambader librement dans les rues de la Catalogne d’aujourd’hui ; puis, sans transition, une projection en 2025 montre les mêmes gamines couvertes d’une burqa.

L’auteur de ce clip attisant le spectre d’un islam conquérant, Plataforma per Catalunya, seule formation officiellement raciste en Espagne, se frotte les mains. Jusqu’ici confidentiel, ce parti dirigé par Josep Anglada a multiplié son score par cinq : à l’issue des municipales de dimanche - véritable déculottée pour le Parti socialiste de José Luis Zapatero au niveau national -, il passe de 17 à 67 élus. Adeptes du porte-à-porte, les dirigeants de Plataforma per Catalunya n’ont pas froid aux yeux : ils militent pour une «Catalogne propre», proposant de retirer toute subvention aux étrangers, d’annuler les bourses d’études aux fils d’immigrés, et de faire payer aux consulats du Maroc et du Pakistan les dépenses que génèrent leurs ressortissants…

Badalone, troisième commune de Catalogne - proche de Barcelone -, ville aux 70 nationalités, en constitue un inquiétant laboratoire. Ces dernières années, dans cette cité-dortoir de 200 000 habitants, la droite nationaliste (quoique faible en Catalogne) y a gagné du terrain, en agitant l’épouvantail de l’immigration. Avec succès, puisque ce dimanche, ce bastion socialiste depuis trois décennies est tombé dans l’escarcelle du Parti populaire (PP, droite). Le vainqueur, Xavier Garcia Albiol, avait axé sa campagne sur l’insécurité et sur un «nécessaire contrat civil devant être signé par tous les étrangers».

«déloyale». Sur place, la poussée de cette réaction raciste est palpable. En particulier dans les quartiers d’Artigas-San Roc, La Salut ou La Pau, où le taux d’immigrés avoisine les 30%. Sur initiative du PP ou de Plataforma, beaucoup parlent de réduire la présence des immigrés. Artigas, par exemple, est un de ces anciens quartiers populaires qui, outre sa population d’ouvriers et de gitans autochtones, a assisté ces dernières années à un afflux massif de Marocains, et surtout de Pakistanais. Dans calle Chile, se succèdent le salon de coiffure Bismillah, des boucheries islamiques, la boutique vidéo Abbas. Les hommes arborent des salwar-kameez (robe) traditionnels, les femmes sont rares, on boit un peu partout du chai, le thé au lait. Se sachant fustigés, les Pakistanais se montrent discrets : le soir venu, les fidèles sortent furtivement d’une petite mosquée.

Ces quartiers constituent un terreau idéal : la plupart des «autochtones» sont eux-mêmes des émigrés, souvent âgés, venus du sud de l’Espagne dans les années 50-60. Et qui, en pleine crise économique (le chômage atteint ici 17%), voient d’un mauvais œil ces nouveaux arrivants. Cinq mille signatures ont été recueillies pour la fermeture de la mosquée, une modeste salle où se concentrent une grosse centaine de fidèles pakistanais. Angel Vendrell préside une association de quartier : «On a mis en place une école pour leur enseigner le catalan et l’espagnol. Mais il y a beaucoup de tension. Ici, les gens voient l’étranger comme une menace, une concurrence déloyale, une source d’instabilité. Dans la plupart des cages d’escaliers, les différences culturelles augmentent la défiance mutuelle.»

«pyromanes». Pour désamorcer les querelles de voisinage, les socialistes ont mis sur pied des «unités de bonne coexistence», les UCO. «Cinq patrouilles de ces médiateurs travaillent sans répit,explique le maire sortant, Jordi Serra. Des dizaines d’édifices posent problème, c’est vrai, mais cela reste une minorité. La droite veut s’implanter, alors elle donne des coups bas.» Khan, un grand Pakistanais qui tient deux commerces à Artigas, est inquiet : «Les gens ici sont plus raisonnables que ces pyromanes racistes, d’autant que nous sommes une communauté modèle ; on va jusqu’à installer à nos frais les lumières de Noël ! Mon inquiétude, ce sont ces immigrés qui entrent par effraction dans des logements réquisitionnés par les banques, parce que leurs propriétaires n’ont plus les moyens de rembourser les prêts immobiliers. Ces squatteurs ne respectent aucune règle, aucune norme, et les conflits de voisinage se multiplient. Avec, toujours, l’immigré dans le rôle du coupable.»

La crispation anti-étrangers s’est généralisée dans le reste de la Catalogne. La bourgade de Vic s’est ainsi opposée à l’inscription municipale de ses immigrés illégaux, une première. Au sud, dans la région de Tarragone, une demi-douzaine de mairies ont prohibé le niqab et la burqa dans l’espace public, même si ces accoutrements y sont très rares. Ces initiatives ont les faveurs du public. D’après l’institut Noxa, une grosse moitié des 7,5 millions de Catalans (tous partis confondus) estiment que le nombre d’immigrés est «excessif».

Le Parti populaire s’est engouffré dans cette brèche avec force. Parfois trop : récemment, le parti a lancé un jeu vidéo dans lequel une candidate, déguisée en Lara Croft, s’amuse à «tuer» des pions représentant… des étrangers. Face aux protestations, le PP a retiré ce jeu, et présenté des excuses.

25/5/2011, FRANÇOIS MUSSEAU

Source : Libération

Maroc se réfléchit, se reflète et se pense, à travers son cinéma»

Lors de la soirée de vendredi dernier, la cinéaste marocaine Leila Kilani a pu savourer la montée des marches au festival international du cinéma de Cannes, en compagnie des actrices vedettes de son film «Sur la planche», projeté dans la section «la Quinzaine des réalisateurs». Émotion et fierté étaient au rendez-vous.

LEILA KILANI : «Sur la planche» s'inscrit dans une urgence cinématographique, au même titre que mes films précédents. Sa programmation à la Quinzaine est une très belle étape : je suis à la fois heureuse et très fière que notre film représente le cinéma marocain. Mais d'une manière générale, mes films répondent à chaque fois à la nécessité impérieuse de fabriquer une image qui serait la nôtre. Ce qui est très possible au Maroc, grâce au volontarisme très fort qui s'y manifeste pour développer cet art. Nous avons compris que si nous voulons fabriquer nos propres images, il faut pouvoir les financer, ne pas avoir à mendier l'argent ailleurs. Le cinéma marocain vit un temps stimulant, plein de vitalité et créativité. Sont en train d'éclore des écritures singulières, multiples… et tellement libres.

Comment percevez-vous cette multiplicité de voix et de visions ?

D'un film à l'autre, chacun recherche sa propre forme de narration. Les réalisateurs mettent en scène, écrivent, décrivent, et cette écriture cinématographique n'est ni neutre ni transparente. Nous produisons nos images, cela a le mérite d'articuler l'individuel et le collectif. Des chroniques individuelles se constituent, une image collective s'esquisse… comme un espace commun, une communauté, un espace civique où se tissent des liens complexes, où s'exprime l'identité marocaine. Le cinéma présente à son public un miroir dans lequel il lui convient de se reconnaître et, surtout, de se reconnaître collectivement, en tant que communauté. Le Maroc se réfléchit, il se reflète et se pense, à travers son cinéma.

Pouvez-vous nous décrire votre sentiment en montant les marches du Festival de Cannes ?

Ce fut une émotion immense d'avoir pu le vivre avec les jeunes actrices. Que leur baptême de jeunes actrices se soit fait à Cannes est une féérie. D'ailleurs, toute première projection de film est un rituel très fort. Ce rituel signifie la naissance d'un film et le début de sa vie autonome. C'est un moment qui se vit collectivement. La présence des actrices pour la Première mondiale du film a toujours été une évidence, quel que ce soit l'endroit où a pu s'organiser cette Première. Cannes est un conte de fée… Il était impossible qu'elles ne puissent pas être là. Tout simplement impossible.

Dans «Sur la planche», 4 jeunes femmes de 20 ans travaillent pour survivre le jour et vivre la nuit. Pour vous, ces femmes sont emblématiques de la transformation du Maroc, mais aussi d'une transformation plus vaste, qui a lieu partout. De quelle manière avez-vous essayé de traiter cette ambivalence, si ambivalence il y a ?

...Quarante ans durant, sa légende de haut lieu «select» n'avait fait de Tanger qu'une métropole régionale atrophiée en récession économique. Aujourd'hui, Tanger la mal aimée, la délaissée, prend sa revanche : la ville de transit est elle-même en transition, charnière de deux mondes. Sitôt débarqués des porte-conteneurs, les produits (textiles, pièces aéronautiques ou automobiles, notamment) sont retravaillés par des armées d'ouvrières marocaines, puis expédiés vers l'Europe et les États-Unis, sans droits de douane ni quotas. Le miroir aux alouettes dont l'objectif déclaré est de créer 250 000 emplois d'ici à 2015 et de faire de la région la base arrière industrielle de l'Europe. Le Smig n'est qu'à 200 euros. De l'autre côté, une autre frontière : la Zone franche installée, proche, palpable, évidente, «à portée d'yeux», est cadenassée, interdite, accessible uniquement à ceux munis d'un «laissez-passer de travail». On peut la voir, l'approcher, mais pas y entrer. On ne peut que la fantasmer...
Qu'en est-il des personnages-femmes ouvrières ?

Venus du sud, les ouvriers arrivent par milliers, chaque année, des quatre coins du pays. Ils posent leur baluchon par terre à Tanger et s'agglutinent aux portes de la ville. Tanger, la Zone, les attire, comme un aimant. Ces filles pour moi sont un emblème de la transformation du Maroc, mais aussi d'une transformation plus vaste, qui a lieu partout. Ce sont des filles jeunes, qui arrivaient, qui changeaient la ville. Elles sont dans un rapport à l'espace, à elles-mêmes et au temps complètement différent. Cela passe par le travail, mais pas comme dans les années 1970. La manière qu'elles ont d'affirmer leur identité individuelle est totalement nouvelle, pas du tout idéologique. Ce flot d'humains qui vient buter sur cette ville, c'est un peu la Californie dans les années 1930 ou 1940, avec en toile de fond la récession qui frappe toute l'Afrique.
Le titre de votre film est très révélateur. «Sur la planche» peut être lu de différentes manières. Pour vous, quelle(s) forme(s)

cette planche peut-elle prendre ?

Le personnage principal de «Sur la Planche» est sur un tremplin, peut-être une planche à requins ou un plongeoir. C'est le déséquilibre qui mène à la dégringolade que raconte ce film.

Dans votre film, Tanger est un personnage à part entière. Vous avez un rapport particulier à cette ville ? Comment pouvez-vous le définir ?

Je suis originaire de Tanger, ville frontière regardant l'Europe depuis le détroit de Gibraltar. J'ai grandi les yeux rivés sur un cliché écorné que l'on effeuille avec la complaisance de la nostalgie : celui de «Tanger l'internationale», celle d'avant l'Indépendance, Tanger où se coudoyaient artistes et voyous, espions et librettistes, miséreux et affairistes.

Quand «Sur la planche» sera-t-il dans les salles au Maroc ?

Le plus rapidement possible. La sélection de la Quinzaine à Cannes s'est faite alors que les dernières étapes de post-production du film n'étaient pas encore achevées. C'est une copie numérique qui a été projetée. Nous devons kinescoper le film en 35 mm afin qu'il puisse être projeté dans les salles marocaines. Pour les festivals marocains, nous attendons la décision du comité de sélection du Festival de Marrakech. Mais il est encore trop tôt pour le savoir.

Quels sont vos projets d'avenir ?

Je prépare un documentaire sur les Révolutions arabes. Une fiction à Rabat et une autre à Paris.

Genèse du film

C'est en ces termes que Leila Kilani raconte l'histoire de la naissance de son film : «L'hiver 2001, je tournais mon premier documentaire. Je filmais les «brûleurs», les immigrés clandestins qui tentent de traverser la Méditerranée. Je les suivais sur le port, la nuit.

À l'aube, au moment où ils rentraient dormir, on découvrait ces armées d'ouvrières, ces colonnes compactes de femmes qui engorgent la ville dans un va et vient quotidien. Ce sont les hordes du «Maroc de l'intérieur», celles qui ont posé leur balluchon dans les collines des faubourgs, dont l'énergie, le mouvement, l'apparence offraient un contraste saisissant avec l'aspect très poétique, très onirique des brûleurs dans l'attente. J'ai commencé à discuter avec ces filles.

Leur obsession, c'est le travail stable sous contrat, l'usine. Le statut à conserver coûte que coûte. L'angoisse : se mettre à l'étal pour louer sa force de travail à la journée, être parmi les autres à attendre qu'un employeur vous désigne pour une tâche».

26/5/2011, Kenza ALAOUI

Source : Le Matin

 

Le Maroc prend part en tant qu'invité d'honneur à la 9ème Conférence mondiale de l'investissement (World investment conference WIC), qui a ouvert ses travaux, mercredi à La Baule (ouest de la France), avec la participation de plus de 500 personnalités internationales du monde politique, des affaires et des médias.

Représenté par une délégation d'hommes d'affaires et de patrons de grandes entreprises publiques conduite par le ministre de l'Industrie, du Commerce et des nouvelles technologies, Ahmed Reda Chami, le Maroc sera au centre des trois journées de travaux de cette conférence de haut niveau.

Sous le thème "Stimuler la croissance européenne : Les leviers pour dynamiser les investissements internationaux", les débats de la WIC 2011 s'articulent autour de trois grandes problématiques clés pour l'avenir de l'Europe : le financement de la croissance et de l'innovation, l'inter-connectivité des infrastructures et la transformation des secteurs de l'industrie et des services.

Pour aborder ces thèmes, une centaine d'intervenants de haut niveaux sont attendus tels Michel Barnier, Commissaire européen en charge du marché intérieur et des services, Augustin de Romanet, Directeur général de la Caisse des dépôts et Consignations CDC-France) , ou encore Laurent Wauquiez, ministre français chargé des affaires européennes.

A l'issue des trois jours de travaux, les grands points soulevés pendant les ateliers et les séances plénières seront présentés sous forme de recommandations à l'Union européenne et au gouvernement français afin de proposer un programme économique à portée internationale pour assurer l'attractivité mondiale de l'Europe et sa croissance globale à venir.

Outre le fait qu'elle offre l'occasion de débattre de l'actualité économique internationale, cette manifestation permet aux participants de trouver des investisseurs, des clients, de rencontrer des hommes politiques et des journalistes qui leur assurent une certaine visibilité.

Initiée par le think tank "Fondation Europe" (une organisation co-fondée par PGA Group et Ernst & Young) il y a dix ans, la WIC attire chaque année des invités politiques (Commissaires européens, Hauts fonctionnaires, ministres) et des entreprises multinationales afin de permettre à des petites et moyennes entreprises innovantes de trouver une porte d'entrée pour développer leur activité en Europe.

25/5/2011

Source : MAP

Une opération de rapatriement temporaire de Marocains sinistrés du séisme de Lorca (Sud est de l'Espagne), qui a fait neuf morts, le 11 mai, a été organisée mardi, apprend-on mercredi de sources consulaires marocaines.

L'opération, organisée en coordination entre le ministère chargé de la communauté marocaine à l'étranger, l'ambassade du Maroc en Espagne, le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger et le consulat du Maroc à Valence, intervient en réponse à la demande de plusieurs membres de la communauté marocaine de Lorca de revenir temporairement à leur pays d'origine.

Selon les mêmes sources, quelque 71 ressortissants marocains, en majorité des femmes et des enfants, ont quitté dans la nuit de mardi à mercredi la ville de Lorca à bord de deux autocars mis à leur disposition par les autorités marocaines.

Plusieurs autres ressortissants marocains hébergés dans des campements mis en place au profit des sinistrés de ce séisme, ont préféré rester à Lorca pour des raisons liées essentiellement à leurs engagements professionnels, a indiqué à la MAP, le consul général du Maroc à Valence, El Hassan Dahmane.

Les autorités consulaires et les associations de la société civile continuent d'oeuvrer, en collaboration avec les autorités espagnoles, pour aplanir les difficultés rencontrées par les sinistrés marocains qui traversent des moments difficiles à l'instar des autres communautés étrangères résidant dans la ville et des autres habitants espagnols, a indiqué le diplomate marocain.

Une délégation officielle marocaine s'était rendue, il y a deux semaines, dans la ville de Lorca pour s'enquérir de la situation des Marocains y résidant.

A cette occasion, les membres de la délégation se sont réunis avec plusieurs membres de la communauté marocaine affectés par le séisme, dans le but de connaître leurs besoins urgents relatifs notamment aux conditions d'hébergement. Ils se sont également enquis de l'ampleur des dommages causés à leurs biens et logements.

La délégation, composée de l'ambassadeur du Maroc en Espagne, Ahmed Souilem, du secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) Abdellah Boussouf, du consul général du Maroc à Valence El Hassan Dahman, du directeur du cabinet du ministre délégué chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger Ibrahim Ounnir et du directeur de la Direction des émigrés au ministère Abdelfattah Sahibi, avait également tenu une réunion avec le délégué du gouvernement central espagnol dans la région de Murcie, Rafael Gonzalez Tovar.

La réunion a été axée sur la situation des membres de la communauté marocaine résidant dans cette ville du Sud est espagnol, ainsi que sur les préoccupations de certains Marocains affectés par le séisme, notamment celles relatives aux conditions d'hébergement, à leurs spécificités socioculturelles et aux moyens de les aider à surmonter les conséquences de cette catastrophe naturelle.

25/5/2011

Source : MAP

"Mondialisation, immigration, intégration" : la France est donc tentée par le repli (Le Monde, 24-25 avril). Dans certains secteurs de notre vie nationale, c'est cependant déjà plus qu'une tentation, et bien une réalité. En particulier dans l'enseignement supérieur. Depuis des mois, les discours se succèdent sur "l'explosion du nombre d'étudiants étrangers" (Brice Hortefeux, décembre 2010) et sur la nécessité de faire la chasse aux "étudiants fantômes" qui ne viendraient faire leurs études en France que pour bénéficier de nos aides sociales. En parallèle, les consulats brident les attributions de visas étudiants, les obstacles administratifs restent nombreux pour l'inscription dans une université ou l'obtention d'un titre de séjour, jetant ainsi dans la précarité nombre d'étudiants de bonne foi mais sans-papiers, menacés d'expulsion et arrêtés dans des conditions intolérables. Un situation qui, en focalisant l'attention sur quelques cas marginaux de fraudes avérées, généralise les attitudes de suspicion à l'égard de l'ensemble des étudiants étrangers.

Au-delà des dangers évidents que font peser pareils discours et pratiques de repli (ayons garde de ne pas oublier les conséquences de l'hostilité aux " métèques " dans les universités françaises des années 1930), ce positionnement pourrait bien être aussi une triple erreur.

Erreur stratégique tout d'abord, puisque tout le monde sait qu'à l'heure du capitalisme cognitif, la puissance d'un État et de ses entreprises dépend de la maîtrise des savoirs et de l'innovation, et que, pour rester compétitif, l'attractivité des universités et des grandes écoles représente un enjeu majeur. L'accueil d'universitaires étrangers, et notamment de jeunes chercheurs, détermine la capacité de notre recherche nationale à se trouver en phase avec l'innovation scientifique, à favoriser les transferts de connaissances et de technologies, à exporter nos savoirs à l'étranger – c'est-à-dire, sur le long terme, notre influence internationale.

Erreur économique ensuite, dans la mesure où le séjour prolongé de chercheurs et d'étudiants étrangers représentent une manne potentielle pour nos commerces et nos entreprises, en étant source de créations d'emplois. Le récent rapport parlementaire d'Audit de la politique de l'immigration, de l'intégration et du codéveloppement vient même de prouver, à rebours de toutes les idées reçues, que les immigrés rapportent plus à la France qu'ils ne lui coûtent.

Erreur politique enfin, car la configuration de repli général en Europe pourrait, à condition de s'en démarquer, nous être profitable. David Cameron a par exemple annoncé fin avril une restriction du nombre de visas qui seront désormais accordés à des travailleurs qualifiés. Objectif : 80 000 étudiants étrangers de moins. Une politique qui, tout en visant les étudiants non-européen s'est susceptible d'affaiblir les équipes internationalisées de chercheurs en Grande-Bretagne, souvent même dans des secteurs-clefs (informatique, biotechnologies, etc.). Or, si la France ne prend pas le contre-pied de ce courant général, à qui profiteront les migrations scientifiques internationales si ce n'est à l'Europe ? Aux Etats-Unis, à l'Inde et à la Chine, ces deux dernières attirant déjà nombre d'universitaires et d'étudiants africains chassés par nos politiques d'immigration restrictives.

Contre une logique de repli, notamment dans l'enseignement supérieur et la recherche, il faut au contraire faire le pari de l'étranger. Pari raisonné qui, loin de laisser faire une mondialisation dérégulée, pourrait s'appuyer sur une série de mesures simples : harmonisation des politiques consulaires d'attribution de visas, mise en place de co-recrutements dans les établissements et les laboratoires en vue d'encourager les aller-retour et le co-développement, internationalisation accrue des cursus universitaires français afin d'attirer les étudiants non-francophones, soutien aux réseaux d'études avancés pour améliorer l'accueil des chercheurs étrangers en France, redynamisation de notre diaspora scientifique à l'étranger, à travers nos instituts, si mal considérés aujourd'hui.

La vie universitaire et scientifique est intrinsèquement internationale. À l'heure où l'on ne parle plus que de "politique de civilisation" chez nos responsables politiques, il serait suicidaire pour l'avenir de notre pays de ne pas en tenir compte.

25/5/2011, Guillaume Tronchet

Source : Le Monde

La Commission propose un train de mesures afin d’améliorer la gestion des flux migratoires originaires du Sud de la Méditerranée, ainsi que des modifications à apporter au règlement relatif aux visas pour éviter d’éventuels abus du régime d’exemption des visas. La solidarité à l’égard des États membres les plus exposés aux pressions migratoires et le renforcement de la coopération avec les pays tiers restent une priorité absolue.

«La situation dans le Sud de la Méditerranée appelle de nouvelles mesures au niveau européen. L’Union a déjà pris un certain nombre de mesures à court terme pour aider les pays d’Afrique du Nord à faire face aux pressions migratoires et pour soutenir les États membres qui se trouvent en première ligne, en veillant à apporter une réponse européenne cohérente à ceux qui ont besoin de son aide. Mais ce que je propose aujourd’hui va plus loin que ces seules mesures d’urgence. Notre projet est de mettre en place une coopération plus structurée avec les pays d’Afrique du Nord. Tant l’Union que les pays d’Afrique du Nord ont intérêt à promouvoir la mobilité et des migrations bien gérées. L’Europe dépendra de plus en plus des migrations de main­d’œuvre, et le potentiel qu’offrent les pays d’Afrique du Nord devrait profiter aux uns et aux autres. Nous devons également permettre aux étudiants, chercheurs et hommes et femmes d’affaires de se rendre plus facilement dans d’autres pays. À cette fin, nous devons offrir davantage de voies légales d’entrée en Europe, en intensifiant la coopération avec nos voisins méridionaux, en établissant des règles claires et des conditions de sécurité telles que cette circulation des personnes satisfera les intérêts de toutes les parties prenantes. Nous devons aussi permettre aux personnes de se rendre plus aisément dans l’Union en assouplissant encore davantage les régimes des visas. En contrepartie, il nous faut veiller à empêcher toute application abusive des accords correspondants. C’est pourquoi je propose aujourd’hui d’y insérer une clause de sauvegarde à n’appliquer que dans des circonstances exceptionnelles et des conditions très strictes. J’espère que la confiance des États membres s’en trouvera ainsi renforcée et qu’ils seront disposés à assouplir davantage de régimes des visas à l’avenir», a déclaré Cecilia Malmström, membre de la Commission européenne chargée des affaires intérieures.

Parmi les initiatives présentées aujourd’hui figurent:

- Une communication intitulée «Un dialogue sur les migrations, la mobilité et la sécurité avec les pays du Sud de la Méditerranée»

- Le rapport annuel sur l’immigration et l’asile (2010)

- Une proposition de modification du règlement (CE) n° 539/2001 relatif aux visas

Prochaines étapes

Ces initiatives sont les premières suites données à la communication sur la migration adoptée le 4 mai 2011. Elles seront examinées lors du prochain Conseil «Justice et affaires intérieures» prévu le 9 juin 2011 et ouvriront la voie à un débat sur la politique européenne d’asile et de migration entre les chefs d’État ou de gouvernement européens, qui sera organisé pendant la réunion du Conseil européen à Bruxelles le 24 juin 2011.

25/5/2011

Source : Euromaghreb

« Les deux tiers des échecs scolaires, c’est l’échec d’enfants d’immigrés », la phrase de Claude Guéant lancée dimanche au micro d’Europe-1 a, sans surprise, provoqué l’indignation de la communauté éducative. « Ignoble », « fantaisiste »... Syndicats d’enseignants et associations de parents d’élèves ont immédiatement réagi aux propos du ministre en s’interrogeant sur l’origine d’une telle statistique. D’où le ministre de l’intérieur tient-il pareil chiffre ? Contacté le lendemain, un porte-parole du ministère assurait que Guéant reprenait simplement les données du rapport du Haut Conseil à l’intégration intitulé « Les défis de l’intégration à l’école ».

Pourtant, si le rapport pointe bien les difficultés scolaires des enfants issus de l’immigration, aucune trace d’une tel chiffre dans le rapport. « Il a sans doute été lu dans la presse par le ministre », estime une représentante du HCI… Rue de Grenelle, la gêne était tout aussi palpable : « Nous n’avons pas eu connaissance de ce chiffre », nous précise un porte-parole. Interrogé mardi par l’AFP, Claude Guéant a cette fois dit qu’il s’agissait de données de l’Insee et de l’OCDE… Sans plus de précision. Et pour cause.

Contrairement à ce qu’ont pu affirmer les associations de parents d’élèves, qui ont rappelé que les statistiques ethniques étaient interdites en France, les chiffres sur la scolarité des enfants d’immigrés existent bien, et depuis longtemps. Mais aucun n’aboutit à un tel résultat. Le rapport du HCI auquel s’est d’abord référé le ministère de l’intérieur met effectivement en évidence les difficultés scolaires des enfants d’immigrés : « Les enfants de famille immigrée sortent aussi presque deux fois plus souvent du système éducatif sans qualification (11% contre 6% pour les non-immigrés). » Le redoublement les touche plus souvent que les autres élèves : plus d’un sur quatre a redoublé à l’école élémentaire contre un sur cinq quand aucun ou un seul parent est immigré. En 2002, sept ans après leur entrée au collège, seul un enfant d’immigré sur quatre prépare un baccalauréat général (27% contre 40% des non-immigrés). Ils sont plus souvent dans les voies professionnelles (35% contre 25% des non-immigrés), et technologiques (20% contre 18% des non-immigrés) et ont moins recours à l’apprentissage (6% contre 9%).

Mais pour les chercheurs spécialistes de la question, pour accablants qu’ils paraissent, ces chiffres n’ont en réalité que peu de sens s’ils ne sont pas mis en perspective. Réalisé à la demande du premier ministre, le rapport du Haut Conseil à l’intégration a semble-t-il eu à cœur de coller à la demande, très politique, qui lui était faite. Il a ainsi mis en valeur les médiocres performances des élèves issus de l’immigration en omettant les spécificités sociologiques de cette population qui rendent l’opposition entre performances scolaires des enfants d’origine française ou immigrée totalement absurde.

« Affirmer qu’il y a sur-représentation des “enfants d’immigrés” qui – pour prendre un indicateur d’“échec” – sortent du système scolaire sans diplôme relève d’une confusion et d’un mauvais usage des statistiques puisque on ne peut pas raisonner en chiffres bruts sans prendre en compte, au moins, la dimension sociale. Or, l’échec scolaire est d’abord l’échec des enfants des milieux populaires, plus que celui des enfants d’immigrés », affirme ainsi Séverine Chauvel, sociologue et co-auteur d’Orientation scolaire et discrimination, qui vient de paraître à la Documentation française. Pour elle, « cette affirmation relève de l’idéologie : attribuer la cause de l’échec aux familles qui ont migré en France permet surtout de ne pas remettre en cause les politiques éducatives actuelles ».

Inégalité de traitement

Tradition républicaine oblige, la recherche sur les performances scolaires en fonction de l’origine a longtemps été difficile. Pour obtenir des résultats sur le comportement scolaire des enfants d’immigrés, les chercheurs s’en sont souvent tenus à des pratiques de contournement : recherches à partir des patronymes, de la nationalité, etc. Or, le panel 1995, qui suit les parcours de tous les élèves entrés en sixième cette année-là, offre pour la première fois des statistiques sur la nationalité des parents. Il permet d’obtenir des données très précises sur la scolarité de cette population. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elles ne vont pas du tout dans le sens du « chiffre » avancé par Claude Guéant.

« Leurs résultats sont globalement moins bons. Mais à classe sociale équivalente ce n’est plus vrai. A caractéristiques sociales comparables des parents, on observe au contraire un avantage des enfants d’immigrés essentiellement dû à l’investissement très forts des parents », explique Annick Kieffer, auteur avec Yaël Brinbaum de l’étude La scolarité des enfants d’immigrés de la sixième au baccalauréat (2009, lire sous l’onglet Prolonger). « C’est vrai à l’entrée en sixième et c’est vrai également au niveau du BEPC. »

Selon cette étude, parmi les élèves dont les parents sont ouvriers et employés, 46% ont le bac chez les enfants d’immigrés, contre 40% chez les Français d’origine. Ce chiffre monte à 88% chez les enfants d’immigrés cadres. Ils sont aussi plus nombreux à aller vers une seconde générale. « Le problème, c’est qu’on ne s’intéresse plus à l’origine sociale, déplore Annick Kieffer. On compare deux populations (enfants issus de l’immigration et français d’origine) dont les caractéristiques socioprofessionnelles n’ont absolument rien à voir. » Et de rappeler que dans le cas des enfants d’immigrés, les ségrégations urbaines et scolaires se superposent. Les élèves d’origines maghrébines, par exemple, sont cinq fois plus inscrits en ZEP que les autres.

A l’opposé du Haut Conseil à l’intégration, qui fait mine de pouvoir isoler le critère de l’origine en faisant fi des autres paramètres, la recherche sur la scolarité des enfants d’immigrés tente plutôt aujourd’hui d’ouvrir un champ jusque-là laissé en friche : celui d’une inégalité de traitement selon l’origine. « L’idée d’une légère sur-réussite des enfants d’immigrés, à niveau social égal, ne doit pas faire oublier le sentiment d’injustice criant et la souffrance de beaucoup de ces élèves », souligne ainsi Fabrice Dhume qui a coordonné l’ouvrage Orientation scolaire et discrimination (La Documentation française, 2011, en partenariat avec la Halde). Les élèves de parents immigrés ont-ils les mêmes chances que les autres dans l’école de la République ? Sont-ils notés, orientés de la même façon ? Le panel 95 révèle que 39% des élèves d’origine maghrébine se sont vu refuser leur vœu d’orientation contre 23% pour les élèves français d’origine. Pour ce chercheur de l’ISCRA, il est temps que les pouvoirs publics « sortent du déni sur ces questions ». Pas sûr que, dans le climat actuel, il soit entendu.

25/5/2011

Source : Médiapart

Un groupe de 15 lycéens du LPA Chalossais de Mugron, « Émigrante del Mundo », a ouvert ses portes à l'occasion d'une répétition le 9 mars. En choisissant la danse comme mode d'expression, ces lycéens engagés ont décidé de transmettre un message politique, sensible et actuel : l'immigration, en s'appuyant sur le mélange des nationalités et les échanges entre les peuples. Ce spectacle propose 10 minutes de voyage autour du monde qui mêle des rythmes entraînants américains, brésiliens et européens. Un véritable défi pour ces 15 jeunes landais, membres d'un club de danse dans leur lycée agricole, qui enchaînent les performances tout en passant d'un style à l'autre. Avec cette équipe habituée du festival et motivée, le spectacle promet d'être dépaysant !

26/5/2011

Source : Sud Ouest

Un toutes-boîtes émanant du Vlaams Belang et distribué depuis quelques jours dans chacune des 19 communes bruxelloises suscite l'indignation.

Le document, qui lie notamment insécurité et immigration, propose également un mini-canif aux personnes qui répondraient au questionnaire qui y est joint, révèlent jeudi Le Soir et La Dernière Heure.

Le document distribué par le Vlaams Belang évoque l'insécurité, les personnes qui profitent du système de santé belge, les violences domestiques, etc... des faits à chaque fois imputés aux immigrés. Le parti invite également les citoyens à s'exprimer sur leurs préoccupations en offrant aux participants qui rempliront le questionnaire un mini-canif estampillé VB.

Plusieurs bourgmestres et élus bruxellois ont chargé des avocats spécialisés d'étudier le document en vue de l'introduction d'une éventuelle plainte notamment.

La bourgmestre de Boitsfort, Martine Payfa, estime ainsi que le parti "se rend non seulement coupable de la distribution d'armes potentiellement dangereuses, mais on peut y voir également une incitation à la violence".

26/05/11

Source : 7sur7 (belga)

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