lundi 21 octobre 2024 04:19

Le Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme a plaidé mardi, à l'occasion de la publication de son rapport annuel "Migration 2010", pour une "politique migratoire durable".

L'année 2010 a été une année "inhabituelle", dans un contexte de gouvernement en affaires courantes, marquée par des choix importants qui n'ont pas pu être posés et par le recours à des mesures urgentes pour gérer la situation critique des demandeurs d'asile, relève le Centre. "La migration sera toujours une matière sensible et difficile mais on ne peut pas se permettre de repousser sans cesse des choix qui doivent être posés", estime le directeur adjoint du Centre, Edouard Delruelle. Le Centre pour l'égalité des chances, dont le rapport compte 49 recommandations, propose dès lors quatre critères pour une politique migratoire durable et plaide concrètement pour une politique basée sur des "objectifs clairement définis", des "droits individuels", des "outils adéquats" et "des chiffres et des faits". Tout en prenant compte des intérêts légitimes des pays d'origine et d'accueil et des migrants. Le solde migratoire vers la Belgique a connu une nouvelle progression en 2009, selon les derniers chiffres disponibles, avec un afflux de 126.877 étrangers et le départ de 57.873 personnes, soit un solde migratoire positif de 69.004 personnes. En 2010, 19.941 demandes d'asile ont été introduites dans notre pays, soit une hausse de 16% sur un an. Le niveau de demandes d'asile est relativement important puisque 8,6% des demandes introduites dans l'UE en 2009 l'avaient été en Belgique. (VIM)

10 mai 2011  

Source:  Le Vif/Belga

Le projet de loi sur l’immigration à l’étude jeudi 12 mai à l’Assemblée nationale sera difficilement efficace.

 

En février dernier, quatre tunisiens attendent en salle de garde à vue à Modane, en Savoie. Selon une décision de la Cour de justice européenne, une telle situation pourrait dorénavant être interdite

R. QUADRINI / KR Images Presse

En février dernier, quatre tunisiens attendent en salle de garde à vue à Modane, en Savoie. Selon une décision de la Cour de justice européenne, une telle situation pourrait dorénavant être interdite

Ce texte se heurte à une décision de la Cour de justice européenne interdisant l’incarcération - et par conséquent la garde à vue - des sans-papiers qui refusent d’être reconduits à la frontière. La chancellerie prépare une circulaire.

C’était l’argument phare du gouvernement pour justifier un nouveau projet de loi sur l’immigration. Rendre la lutte contre l’immigration clandestine plus efficace, alors que moins de 30 % des sans-papiers placés en rétention sont finalement reconduits aux frontières.

Un nouveau régime de l’éloignement des étrangers doit être adopté aujourd’hui à l’Assemblée nationale, à l’issue de la commission mixte paritaire.

Désormais, il devrait appartenir d’abord au juge administratif de prononcer l’éloignement, l’intervention du juge des libertés et de la détention, garant du bon respect de la procédure, étant repoussée à quatre jours (contre deux actuellement). Mais la loi n’est pas encore définitivement votée que déjà on parle de la reprendre.

Des cours d’appel annulent les gardes à vue de sans-papiers

Vendredi 6 mai, les cours d’appel de Rennes et de Nîmes ont en effet annulé les gardes à vue d’étrangers sans titre de séjour. Le 7 mai, la cour d’appel de Toulouse faisait de même.

Motif : une décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) qui, saisie fin avril par un tribunal italien, a jugé illégal l’emprisonnement d’un sans-papiers au seul motif d’un séjour irrégulier.

Les tribunaux français en ont conclu qu’en l’absence d’infraction punie par le code pénal, il était impossible de priver de liberté un étranger en situation irrégulière, même pour une durée de 24 heures.

Harmonisation avec l’Europe

Ces premières mises en liberté constituent sans doute les premiers cas d’une longue série. « La chaîne qui va du contrôle policier à la garde à vue puis la rétention est l’outil principal de l’administration pour mener à bien les éloignements. Environ 80 % des dossiers présentés au juge des libertés et de la détention passent par cette procédure », constate Christophe Pouly, avocat spécialisé dans le droit des étrangers.

L’administration française, pour s’harmoniser avec le règlement européen, aura toujours la possibilité de retenir un sans-papiers pendant quatre heures, durée suffisante pour obtenir un arrêté de reconduite à la frontière. Les ressortissants roumains, notamment, sont régulièrement éloignés dans ce délai. Mais pas plus.

Une décision qui revient à la Cour de cassation

Le ministère de l’intérieur, en réaction à l’arrêt de la Cour de justice de Luxembourg, a estimé que la France n’était pas concernée par cette décision, car celle-ci, rendue à la suite d’une demande italienne, vise « directement une réglementation italienne ».

Il revient maintenant à la Cour de cassation de trancher sur la légalité de ces gardes à vue. Si le gouvernement perdait ce bras de fer juridique, il serait contraint, à nouveau, de modifier la loi. Conscient du problème, le ministère de la justice a annoncé hier qu’il préparait une circulaire pour « préciser la portée » de la décision de la CJUE.

11/5/2011, JEAN-BAPTISTE FRANÇOIS

Source : La Croix

Avec Bernard Stasi, qui s'est éteint le 4 mai 2011, c'est un homme politique français d'une grande rectitude intellectuelle qui a disparu…Suite

Colloque organisé, le 20 mai 2011 à la Maison du Barreau de Paris, par l’EILN (réseau de praticiens des Etats membres de l’Union spécialisés dans l’immigration et la libre circulation des personnes sous le régime juridique communautaire), avec le soutien du Barreau de Paris et de l’ADDE (Avocats pour la Défense des Droits des Etrangers).

Ce colloque s’adresse principalement aux avocats et juristes amenés à traiter du droit au regroupement familial dans le cadre normatif de l’UE, ainsi qu’aux universitaires travaillant sur ce domaine.

Le programme a été conçu de manière à permettre aux participants de mieux appréhender les problèmes que leurs clients sont susceptibles de rencontrer, afin qu’ils soient mieux armés pour défendre leurs intérêts.

Il revient plus précisément sur deux directives :

- La directive 2003/86 qui fixe les conditions de l’entrée et du séjour des membres de famille de ressortissants d’Etat tiers qui résident dans l’Union. Elle s’applique à tous les Etats membres, à l’exception du Danemark, de l’Irlande et de la Grande Bretagne. Un arrêt récent de la Cour de Justice de l’Union Européenne (C-578/08 Chakroun) permet d’entrevoir l’interprétation que la Cour pourra en donner concernant des problèmes concrets de mise en oeuvre dans les Etats membres.
- La directive 2004/38 et accessoirement le règlement 1612/68 traitent des conditions du regroupement familial bénéficiant aux membres de famille des citoyens UE ayant exercé leur droit de libre circulation au sein de l’UE. La directive a été transposée dans l’ensemble des Etats membres. Pourtant, selon les rapports de la Commission Européenne, la transposition de la directive est loin d’être satisfaisante. En effet, juristes et associations confirment que dans de nombreux Etats membres, les citoyens européens rencontrent encore des obstacles pour être rejoints par les membres de leur famille non communautaires.

9/5/2011

Source : Cité nation de l’histoire de l’immigration

Le rapporteur de la mission d’information parlementaire sur la nationalité révèle dans La Croix les grandes orientations de ce travail qui sera achevé d’ici à la fin mai.

Claude Goasguen: « Il est tout de même gênant qu’une personne puisse voter en France et dans un autre État. »

Il proposera notamment de limiter la bi-nationalité.

Le député juge ce sujet essentiel et condamne la polémique au sein des instances du football qui vient « polluer » le débat de fond.

 La Croix  : Quel est l’enjeu du rapport sur la nationalité que vous rédigez ?

Claude Goasguen : L’idée qui se dégage de façon à peu près consensuelle au sein de la mission est que nous allons vers une réaffirmation de la nationalité française. Depuis vingt ans, nous nous sommes intéressés à la citoyenneté mais on a délaissé la nationalité. La citoyenneté, on le perçoit bien, c’est le respect de la vie civique, des principes généraux de la République…  Mais le respect n’est pas l’adhésion. Or la nationalité qui suppose une forme d’adhésion volontaire a été complètement fragilisée par la mondialisation. Avec le président de la mission, Manuel Valls, et d’autres personnalités socialistes comme Julien Dray, nous nous sommes retrouvés sur cette idée qu’il faut redonner une signification volontariste à l’adhésion à la nationalité qui vaut autant pour ceux qui naissent Français que pour ceux qui le deviennent.

Comment doit se manifester cette adhésion ?

C.G. : Est-ce que le serment qui existe avec une connotation très religieuse aux États-Unis mais aussi sous une forme plus laïque en Italie, peut être adapté en France ? C’est difficile mais nous étudions cette piste. Dans le cadre du projet de loi sur l’immigration actuellement en débat, ma proposition de demander une démarche volontaire pour les jeunes qui n’ont pas acquis la nationalité à 16 ans, n’a pas été retenue.  Mais au sein de la mission, nous allons essayer de nous mettre d’accord lors de la dernière réunion que nous aurons ces jours-ci. Entre la remise d’un titre de séjour, puis de la carte de résident et enfin de la carte d’identité, il doit y avoir une graduation qui marque l’adhésion des gens à la Nation.

Le rapport va-t-il proposer de revenir sur la bi-nationalité ?

C.G. : Notre pays est confronté à une montée du racisme. Dans ce contexte malsain, la France doit s’emparer de cette question de la bi-nationalité. On ne peut pas vouloir réussir l’intégration en l’écartant de la réflexion. Il est certes impossible, comme le suggèrent certains extrémistes, de supprimer la bi-nationalité mais il faut la limiter. Je souhaite que l’on commence par enregistrer les situations de double nationalité au moment des actes de mariage, de naissance ou de naturalisation. On disposerait ainsi à terme d’un registre des binationaux. En France aujourd’hui, on ne sait pas combien ils sont, sans doute 4 à 5 millions. Je souhaite aussi qu’on aille progressivement vers une limitation de la double nationalité par le biais de discussions bilatérales avec les pays.

Concrètement, quelles seraient les conséquences pour les personnes concernées ?

C.G. : Cela veut dire qu’on demanderait aux gens de choisir entre deux nationalités. Ou bien qu’on aille vers une limitation des droits politiques. Car il est tout de même gênant qu’une personne puisse voter en France et dans un autre État. En procédant ainsi, un binational se retrouverait en quelque sorte avec « une nationalité et demie ».

Que pensez-vous de la polémique sur la bi-nationalité des joueurs de football ?

C.G. : On a mélangé les questions de nationalité et d’ethnie qui n’ont rien à voir. La France n’est pas un pays ethnique. Notre pacte républicain repose sur le dépassement de cette notion. Le débat de la Fédération a dérapé sur ces questions de couleur de peau. Dans un contexte de montée de la xénophobie, la polémique vient polluer la réflexion de fond sur la bi-nationalité qui devient un problème majeur non seulement en France mais dans tous les pays. Je pense qu’il faudra en arriver un jour à une convention internationale au niveau de l’ONU pour élaborer un droit commun de la nationalité.

La ministre des sports, Chantal Jouanno, a-t-elle bien fait de demander un rapport ?

C.G. : Les politiques n’ont pas trop à s’en mêler. Soit la Fédération s’assume comme un service public et l’État reprend la main. Soit elle est indépendante et elle se débrouille toute seule. Moi, je n’aurais pas mis le doigt dans ce débat que je trouve venimeux. Il faut condamner sans ambiguïté les propos tenus mais laisser les dirigeants régler une situation où interfèrent surtout des problèmes de personnes et des enjeux de pouvoir. Il y a déjà eu, l’an dernier, une commission parlementaire après la Coupe du monde. Il faut arrêter.

9/5/2011, BERNARD GORCE

Source : La Croix

Dans un entretien accordé au Matin, Remy Enfrun, revient sur l'alignement des anciens combattants marocains sur celles de leurs frères d'armes français.

LE MATIN : Quel est l'objet de votre visite au Maroc ?

Remy Enfrun : Il s'agit pour moi d'abord de faire connaissance avec ce nouveau service du consulat de France de Casablanca et qui est intégré à l'Office des anciens combattants et victimes de la guerre. J'ai donc pu visiter ce service et rencontrer ses responsables. J'ai pu voir le travail qu'il fait notamment tout ce qui concerne l'orthopédie et l'appareillage médical. Cette visite au Maroc m'a permis en outre de nouer et de renforcer les contacts avec les partenaires institutionnels marocains qui interviennent dans le domaine du soutien au anciens combattants, principalement la Fondation Hassan II pour les œuvres sociales des anciens militaires et anciens combattants. J'ai rencontré également le ministre délégué chargé de la Défense pour poursuivre des actions de coopération qui sont déjà très bien engagées. Puis j'ai voulu aussi et surtout communiquer sur cette 3e phase de la décristallisation des pensions des retraites des militaires qui permet aux anciens militaires marocains, ayant combattu aux côtés de la France, de percevoir la même pension de retraite que leurs homologues français .

A combien se monte la différence entre la pension d'un ancien combattant marocain et d'un ancien combattant français ?

Difficile de donner un ordre de grandeur. Car c'est au cas par cas. Ce qui est certain, c'est que la mesure de décristallisation va augmenter considérablement les pensions des anciens combattants marocains. Mais cette augmentation sera variable d'une personne à l'autre selon les états de service. Environ 10 000 personnes vont pouvoir bénéficier de cette revalorisation. Mais elles ne seront pas les seules. Il y aura d'autres personnes qui, du fait de la dernière modification des textes législatifs en vigueur, seront éligibles aux pensions de retraites, alors qu'elles ne l'étaient pas antérieurement. Selon l'évaluation qui a été faite, cette mesure coûtera au budget de l'Etat français, des sommes importantes. Environ 82 millions d'euros en 2011, 100 millions d'euros en 2012, 125 millions d'euros en 2013 et 150 millions d'euros par an au-delà.

Qu'est-ce qui a changé dans les textes et qui a permis à plus de personnes d'avoir droit à des pensions de retraites ?

Les conditions se sont assouplies. Le Parlement, sur décision du Conseil constitutionnel du 28 mai 2010, a reconnu qu'il y avait une discrimination envers les anciens combattants d'Afrique du nord et d'Afrique noir qui ont combattu avec la France. Le président de la République s'est engagé le 14 juillet 2010 à aligner tous les anciens combattants sur les pensions des anciens combattants en France. On a donc procédé de la sorte, car c'est un devoir de reconnaissance et parce qu'il fallait aussi appliquer la décision du Conseil constitutionnel. On est même allé plus loin, tous les ayants droit des anciens combattants pourront percevoir des pensions de réversion. Par le passé, ces ayants droit se sont vu refuser le bénéfice d'une pension de réversion par ce qu'ils ne remplissaient pas les conditions de mariage telles que précisées dans le code des pensions de 1948.
Il fallait avoir au moins deux années de mariage avant la radiation du défunt mari des cadres de l'armée française. Or, la loi française de 2011 ne pouvait pas se référer au code de 1948 mais au code de 1964 qui était en place au moment où cette loi est entrée en vigueur.

Désormais, donc, le droit à une pension de réversion est ouvert s'il y a quatre ans de mariage ou si un enfant est né, mais peu importe si ce mariage est intervenu avant ou après la radiation des cadres de l'armée.

Que faire pour ceux qui n'ont plus de pièces prouvant qu'ils avaient combattu aux côtés de la France ?

Permettez-moi d'insister sur une chose : il y a une ferme volonté d'attribuer les pensions à ceux qui les méritent. Il va falloir donc faire en sorte que ceux qui n'ont pas tous les documents nécessaires, et qui ont servi aux côtés de la France, puissent bénéficier des pensions. Il faut qu'on arrive à les aider à préparer leurs dossiers de manière à les rendre recevables. Et là nous comptons beaucoup sur le nouveau service de l'ambassade de Casablanca mais aussi sur la Fondation Hassan II pour les œuvres sociales des anciens militaires et anciens combattants et ses délégations régionales. Techniquement on peut aider les gens qui n'ont pas de documents prouvant leur engagement aux côtés de la France. Mais il y a deux conditions qu'il faut réunir.
Il faut d'abord que ce soit un ayant droit, un vrai. Et qu'il ait un minimum d'informations qui permettent de retracer son parcours, même s'il n'a pas de preuves. Il doit nous adresser des informations significatives-par exemple son nom, le régiment dans lequel il a servi et en quelles années- pour qu'on puisse trouver ses références dans nos archives.
Notre but est d'aider ceux qui ont des droits à les faire valoir. Cela étant, il faut garder présent à l'esprit qu'on aurait parfois affaire à des gens qui vont essayer de tricher. On a eu affaire par le passé à des gens qui ont pu fournir des pièces plus vraies que vraies, notamment dans plusieurs pays d'Afrique. C'est comme les faux monnayeurs. Ils ont pu bénéficier indûment de pensions. On est obligé donc de faire des contrôles et des vérifications.

Que signifie pour vous la nouvelle décristallisation des pensions des militaires ?

Cela signifie beaucoup pour moi. Et j'ai salué cette décision quand le président de la République l'a annoncée. Autant la France a voulu depuis très longtemps avoir une reconnaissance à ses frères d'armes à travers des commémorations rappelant leurs sacrifices, autant elle tenait à leur offrir son soutien au niveau social, médical et financier.

Quelle est l'image qu'on a en France d'un ancien combattant marocain ?

Il est perçu comme un combattant farouche et courageux. En tout cas, il a une belle image. La participation des Marocains à la seconde guerre mondiale a été quelque chose de déterminant dans les esprits. Tout ce qui ce fait participe de cette admiration et de cette reconnaissance pour le combattant marocain.

10/5/2011, Abdelwahed Rmiche

Source : Le Matin

Un groupe de jeunes filles d’origine marocaine installées aux Pays-Bas,a participé à un voyage culturel au Maroc, à l’initiative du ministère de la Communauté marocaine résidant à l’étranger. Le Soir échos en a rencontré quelques-unes, pour connaître leurs impressions et leurs attentes du mouvement de réformes. Elles arborent un sourire rayonnant, emportées par le bonheur de se sentir chez soi et de goûter à la chaleur familiale. C’est un beau cadeau qu’a offert le ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l’étranger, 32 jeunes femmes d’origine marocaine, établies aux Pays-Bas, pour ce séjour d’une semaine, du 29 avril au 8 mai, dans leur pays natal. Marrakech, Ifrane, Fès, Meknès, Rabat et Casablanca ont été les escales de ce voyage culturel, au cours duquel ces maroco-hollandaises ont joué les touristes en faisant le tour des monuments historiques de chaque ville.

Expliquer à l’entourage qu’on n’est pas «terroriste», devient pour elles un lourd fardeau à porter.

A première vue, rien dans leur look ne montre qu’elles sont imprégnées d’une autre culture que celle de leur origine, arabe et musulmane. D’ailleurs, plusieurs d’entre elles portent le voile, ce n’est que lorsqu’elles commencent à discuter qu’elles attirent très vite l’attention. « Les gens ici ne sont pas habitués à entendre le néerlandais. Ils ne savent pas quelle langue nous parlons. En Hollande, on parle tous le néerlandais et notre deuxième langue, c’est l’anglais. Mais avec nos parents, première génération des Marocains des Pays-Bas, nous ne parlons que le dialecte marocain », explique en parfaite darija Halima Gaddour, une des bénéficiaires de ce voyage. Née à Amsterdam en 1985, elle y effectue actuellement des études en business/économie et donne en même temps des cours, deux fois par semaine, dans une université. Comme elle, le reste de l’équipe appartient à la seconde génération des Marocains de Hollande et est composé de profils très brillants, de jeunes femmes ambitieuses, qui ont toutes atteint un très haut niveau d’instruction.

Ambitieuses et pragmatiques

Le Soir échos a discuté avec six d’entre elles : Halima Gaddour, Asma Ben Ayad, Nora El Jebli, Fatiha Echarrouti, Mariam Boukhoubezae et Leïla Beyyoudh. A leurs côtés, Adil El Hamdani leur accompagnateur, et l’haj Mohamed Seddik Echarrouti, président de la Fondation Ibn Khaldoun à Amsterdam, qui est aux petits soins de tout le groupe. « Au Maroc, on se sent beaucoup mieux, plus libre de disposer de son temps. En Hollande, on est comme télécommandé ! », lance l’haj, originaire d’El Hoceima et établi aux Pays-Bas depuis 41 ans. Toutes les filles hochent la tête en signe d’acquiescement. Fatiha, sa fille, née dans ce pays européen en 1978, est consultante sociale à Amsterdam, où elle est mariée et mère de trois enfants. « J’adore venir au Maroc, j’ai toujours une nostalgie pour mes traditions et mes racines, mais je ne dispose malheureusement pas d’assez de temps pour venir plus souvent », confie-t-elle en ajustant son foulard.

Le Maroc, elle ne le connaissent qu’à travers les vacances d’été, pour leur grande majorité. « Je passe mes vacances presque toujours dans le nord, Tanger et Tétouan, avec le reste de ma famille. J’en profite pour un bain de culture régulier », indique Asma, qui prépare un Master en psychologie et exerce en parallèle, dans un centre de prise en charge d’immigrés souffrant de problèmes psychologiques. Asma, elle aussi mariée mais sans enfant, porte le voile. « Aux Pays-Bas, le voile n’a jamais été un problème, pour moi », dit-elle avant d’être interrompue par Nora, qui ne partage pas vraiment son point de vue : « Ce n’est pas mon cas. Moi, je suis comptable dans une société et mon aspect vestimentaire ne plait pas à tout le monde, mais heureusement qu’en Hollande, c’est la compétence qui s’impose et rien d’autre », souligne cette jeune femme de 33 ans, native elle aussi d’Amsterdam.

Rien dans leur look ne montre qu’elles sont imprégnées d’une autre culture que celle de leur origine, arabe et musulmane.

Pour elles, vivre dans un pays d’accueil a ses bons côtés. « Les Pays-Bas ont réussi leur système éducatif, on impose un minimum d’instruction et un suivi pour encourager les jeunes à apprendre un métier ou à décrocher un diplôme. Une bourse est d’ailleurs octroyée à tout étudiant pour les quatre années d’université, mais s’il ne décroche pas son diplôme, il est obligé de rendre sa bourse », fait remarquer avec satisfaction Asma. « En fait, dès la cinquième année, l’étudiant qui n’a pas réussi doit payer », ajoute Halima. Aux yeux de l’haj Echarrouti, l’école néerlandaise est un véritable modèle, dont l’une des meilleures composantes réside dans le fait de dispenser l’élève du primaire de porter sur son dos de gros livres : « les manuels, c’est l’école qui les donne et qui les garde aussi. Chaque année, les nouveaux sont servis sans avoir à acheter, ni à porter ces fournitures colossales », indique-t-il. « Le talent et les valeurs de chacun sont mis en valeur et c’est une très bonne chose. On est pas obligé de passer par l’université », remarque Mariam, native de Tétouan, employée à la Caisse de protection sociale de la municipalité d’Amsterdam.

A l’éducation qui semble satisfaire ces Marocaines, elles ajoutent également la solidarité que leur témoigne une grande partie des Néerlandais, à chaque occasion, notamment lorsqu’il s’agit du respect de la pratique religieuse.

Dans la ligne de mire…

« Malgré cela, le problème qui subsiste, c’est que dès qu’un attentat est commis, on est tout de suite appelé à nous défendre et à ré-expliquer nos principes», regrette Halima. Dès qu’un attentat ou un crime a lieu aux Pays-Bas, elles prient toutes que ça ne soit pas lié au Maroc, ni aux Marocains. « On se sent surveillées, accusées, contraintes de nous défendre, on est tout le temps sous cette pression », avoue Mariam. Et de préciser que les médias jouent, dans ce cas précis, le mauvais rôle, puisqu’ils colle automatiquement tout acte de ce genre aux communautés étrangères, musulmanes en premier.

Expliquer à l’entourage qu’on n’est pas « terroriste », que l’Islam prône la tolérance et condamne les crimes pareils, devient pour elles un lourd fardeau à porter et une mission indispensable. « Au travail, nous devons expliquer les origines des prières et du Ramadan à nos collègues, et notre nécessité de les respecter », renchérit Halima, pour qui la prudence reste toujours le maître-mot pour la communauté marocaine (ou étrangère). Un perpétuel affrontement idéologique, c’est ce que ressentent ces maroco-hollandaises. « Ce que j’apprécie, en revanche, c’est le grand attachement des Marocains à la religion. C’est une sorte de lien sacré qui nous unit et grâce auquel nous passons un excellent Ramadan aux Pays-Bas. je préfère passer le Ramadan en Hollande plutôt qu’au Maroc, où cette ambiance manque réellement. Je n’ai pas le même sentiment quand je suis dans mon bled durant le Ramadan », révèle Nora.

Le Maroc de demain

Pour elles, qui ont pour la plupart toujours vécu aux Pays-Bas, la comparaison des deux pays est inévitable et estiment que pas grand-chose n’a changé au Maroc. Pour elles, la mutation économique l’emporte sur le tant attendu « changement des mentalités ». « Les lois sont là, mais elles ne sont jamais exécutées », s’insurgent-elles en chœur. « Le fait de fumer dans les lieux publics ne doit plus être admis. Il faut sanctionner le tabagisme passif, parce que c’est un véritable poison ambulant », recommande Leïla Beyyoudh, qui est actuellement étudiante en sciences de la santé aux Etats-unis. Fille du consul du Maroc à Amsterdam, Abderrahim Beyyoudh, Leïla est la moins bavarde du groupe, mais lorsqu’elle prend la parole, c’est une explosion d’énergie qu’elle dégage autour d’elle. Halima réagit en suivant : « Les Pays-Bas ont atteint un degré de libertés exceptionnel.

Qu’elles soient bien ou mal vues, elles n’engagent que la responsabilité de la personne. Ce n’est pas parce que le cannabis se vend au coffee shop du coin que j’irai me droguer ! », affirme-t-elle.

Ces jeunes femmes parlent de responsabilisation, de maturité, mais aussi d’équité des chances. « C’est essentiel pour pouvoir percer, bâtir une carrière. Au Maroc, le piston, le clientélisme et la discrimination continuent de sévir autant qu’avant », s’indignent-elles avant de préciser que les mentalités représentent l’obstacle majeur des réformes. L’haj Eccharouti confesse même que c’est la raison pour laquelle plusieurs MRE ne se décident pas à revenir dans leur pays, malgré leur volonté. « En fait, le Maroc a besoin d’améliorer l’hygiène de ses infrastructures autant que le relationnel, de faire en sorte d’abolir la bureaucratie et de renforcer l’éducation civique des enfants », résume-t-il. « Nous sommes toujours face aux mêmes problèmes : pour un papier administratif, le renouvellement du passeport ou autre, nous ne sommes ni servis, ni accueillis, humainement parlant », déplore Nora.

Deux pays à deux vitesses, ces Marocaines ne veulent pas de traitement de faveur. « Si aux douanes de l’aéroport, on nous recevait avec du respect et un sourire, ce serait l’idéal ! », espère Asma. Les Marocaine des Pays-Bas ont besoin d’une « positive attitude », dans le bon sens du terme. Pour y arriver, selon elles, ce ne sont ni les manifestations, ni les lois, qui feront le Maroc de demain, mais les mentalités !   

10/5/2011, Laila Hallaoui

Source : Le Soir

Les conservateurs sont maintenant majoritaires au gouvernement canadien et le Québec a de nouveau démontré sa spécificité, cette fois en votant massivement pour le NPD. À quoi peut-on s'attendre sur le plan de l'immigration?

Le gouvernement Harper a déjà pris plusieurs orientations qui vont sans aucun doute être renforcées. Ainsi on risque de voir baisser le nombre de réfugiés et augmenter celui des travailleurs temporaires. N'oublions pas qu'au Canada, si on comptait 252 000 résidents permanents en 2009, il y avait en parallèle plus de 400 000 travailleurs temporaires dont les conditions d'entrée et de sortie sont fixées à la fois par des limites légales et par leurs contrats de travail et dont les conditions vie au Canada sont précaires.

C'est clairement cette catégorie de travailleurs facilement adaptables au marché de l'emploi volatile qu'on souhaite développer.

Mais le Canada veut aussi augmenter le volume de résidents permanents arrivant comme travailleurs qualifiés nécessaires au développement économique du pays. Le gouvernement Harper a déjà démontré sa volonté d'en contrôler de plus en plus les caractéristiques socio-économiques à l'arrivée. Finalement, les contrôles de sécurité aux frontières vont en augmentant et le contrôle de l'immigration est de plus en plus associé à la sécurité nationale, faisant planer le doute sur les intentions des immigrants qui pourraient venir, non pas pour vivre ici et s'y développer, mais pour mettre à mal la sécurité et l'équilibre du pays!

Si cette vision est directement importée à la fois des États-Unis et des pays européens, cette association entre sécurité nationale et limitation de l'immigration est nouvelle au Canada et inquiète les organisations de défense des droits de la personne que ce soit à l'échelle nationale ou internationale.

Quelles cartes le Québec joue-t-il dans cette gestion de l'immigration?

Rappelons que depuis 1991, une entente avec le Canada attribue au gouvernement du Québec quatre prérogatives: la sélection des personnes qui viennent s'y établir à titre permanent ou temporaire, leur admission au Canada, leur intégration à la société québécoise ainsi que la détermination des niveaux d'immigration à destination du Québec.

Le Québec a depuis cette date fait de nombreux efforts pour accueillir plus d'immigrants et renforcer ainsi à la fois la démographie québécoise et sa part dans le Canada. Cette immigration, qui atteint près de 55 000 nouveaux arrivants en 2010 et représente environ 18 % de l'immigration au Canada, a aussi pour objectif de maintenir, voire d'accroître, la place de la langue française au Québec mais aussi au Canada et en Amérique du Nord.

C'est pourquoi les critères de sélection des immigrants résidents permanents au Québec reposent à la fois sur l'âge des nouveaux arrivants, leur niveau d'éducation et de qualification professionnelle ainsi que sur leur connaissance du français, soit comme langue maternelle, soit comme langue seconde. Pour satisfaire à ces conditions de sélection, le Québec a tout comme le Canada étendu la carte des régions du monde d'où arrivent ses migrants.

Une nouvelle carte des pays d'origine: jouer la diversité!

Au Québec, on a donc vu les pays d'origine des immigrants se diversifier et de nouvelles populations arriver: de nombreuses familles en provenance du Maghreb et de Roumanie, en particulier, à partir des années 2005. Et ce n'est pas un hasard mais bien un choix, et sûrement une chance pour le Québec puisqu'il s'agit de populations francophones ou francophiles pour qui le français représente la langue d'éducation et de travail. Pour ces populations, le Québec est choisi comme terre d'immigration parce qu'on y vit et qu'on s'y développe en français.

Ainsi entre 2006 et 2010, on trouve parmi les 10 premiers pays d'émigration vers le Québec: l'Algérie, le Maroc, la France, la Chine, la Colombie, Haïti, le Liban, les Philippines, la Roumanie et le Mexique. L'Afrique est le continent de départ de plus de 32 % de cette population et plus de 21 % d'entre eux viennent du Maghreb.

Mais on le sait, ces populations rencontrent aussi des difficultés d'intégration socio-professionnelle importantes au Québec: le chômage chez les Maghrébins frôle les 18 %, taux le plus élevé parmi toutes les populations immigrantes. Ces familles vivent beaucoup d'insatisfactions à leur arrivée: leurs diplômes sont mal reconnus, le regard porté sur eux est souvent plein de préjugés et les employeurs sont frileux à leur ouvrir leurs portes.

Le fait qu'ils soient, pour la majorité, musulmans renforce les stéréotypes: on les voit comme traditionnels, repliés sur leur communauté, voire menaçants... On perçoit les femmes comme soumises au foyer et les hommes comme rigides, machos et anti-démocratiques. Et les débats récurrents sur la laïcité ou encore sur le port des signes religieux dans les milieux publics et professionnels viennent les placer au coeur d'enjeux dont ils ne sont pas les porteurs. N'oublions pas que ces populations arrivent, comme tout immigrant, avec leurs bagages professionnels, religieux, historiques et culturels pour trouver leur place au Québec, y vivre et participer au développement socio-économique du pays.

Une donne inédite: limiter et sélectionner l'immigration selon l'origine géographique?

C'est dans ce contexte que la ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles du Québec a lancé le 14 avril une consultation publique sur la planification de l'immigration au Québec. Dans la planification proposée, on note sept orientations dont la première vise à augmenter à 50 % le nombre de travailleurs qualifiés en adéquation avec les besoins du marché du travail. On vise aussi à renforcer la connaissance du français parmi les nouveaux arrivants et à continuer à les sélectionner parmi les moins de 35 ans.

Si ces orientations sont vertueuses, on peut déjà mettre quelques bémols en particulier quant à l'adéquation de la sélection par rapport à un marché de l'emploi qui est très conjoncturel et fluctuant. On risque de se retrouver avec une population dont la qualification correspondra un temps aux besoins québécois mais qui devra ensuite continuer à s'adapter comme toute la population aux transformations de l'emploi. Il n'existe pas d'immigrant prêt à l'usage qui collerait juste à nos besoins! Et qui serait de plus «re-jetable» après!

Deux autres orientations doivent particulièrement nous interpeller. D'abord, on veut réduire l'immigration annuelle pour la maintenir à un niveau de 50 000 arrivées par an, ceci permettant a priori de maintenir le poids démographique du Québec dans le Canada. Il semble très risqué de prendre ce type de décision à un moment où le Canada et les pays limitrophes continuent à augmenter leur taux d'immigration en le contrôlant bien sûr. Plus encore, les projections démontrent que notre population connaîtra de toute façon un vieillissement accéléré dans les prochaines années et que nul ne sait comment en limiter les effets.

Alors pourquoi cette idée d'un nombre d'immigrants à «ne pas dépasser»? Est-ce l'argument de la sécurité ou celui de la peur de l'invasion qui prévaut? Cette question mérite d'être posée d'autant plus qu'une autre orientation vise à limiter cette fois le pourcentage d'immigrants par bassin géographique de départ.

La ministre propose de ramener le taux de chaque bassin d'immigration (ici continent) à 30 % du total en 2015, ce qui équivaut à faire baisser le nombre d'Africains et surtout de Maghrébins admis au Québec. Voici là encore une mesure inattendue qui fait penser aux orientations prises par plusieurs pays européens que nous taxons de discriminatoires de notre côté de l'Atlantique.

La vraie question est éthique et reste implicite: si les Maghrébins ont de la difficulté à entrer en emploi au Québec et vont parfois grossir les rangs des minorités francophones hors Québec, est-ce parce qu'ils sont non intégrables ou bien parce que notre société ne leur a pas encore fait la place nécessaire? Doit-on en réduire le nombre et de ce fait renforcer les réflexes discriminatoires de notre marché de l'emploi ou au contraire les accueillir et travailler l'ouverture de notre société pour mieux les accompagner vers nos besoins en employabilité? Réduire leur nombre et fixer des quotas ethniques répond-il réellement aux besoins sociaux et économiques de notre société ou est-ce une manière détournée de renforcer les stéréotypes existants et de donner raison à quelques voix qui représentent la fermeture et l'intolérance au Québec?

Il est important que les Québécois regardent de près cette consultation et se prêtent à l'exercice en sortant des stéréotypes et des peurs collectives dont plusieurs sont sous-jacentes aux orientations proposées. Il est aussi important qu'ils continuent à marquer leur différence par rapport au gouvernement canadien en se montrant critiques par rapport à leurs propres politiques, ouverts, inclusifs et respectueux des droits de la personne.

9/5/2011

Source : Cyberpresse.ca

La gouverneur de l'Arizona (ouest des États-Unis) a annoncé lundi que sa loi contestée sur l'immigration, dont les dispositions les plus controversées ont été suspendues par la justice fédérale, serait portée devant la Cour Suprême des États-Unis.

La républicaine Jan Brewer a réaffirmé lundi que l'entière application de la loi était nécessaire dans la bataille contre l'immigration illégale.

«J'ai toujours su que cette bataille judiciaire serait longue», a-t-elle dit. «Mais maintenant que nous avons choisi cette voie (la Cour Suprême), je suis sûre que (la position) de l'Arizona prévaudra».

Peu avant son entrée en vigueur en juillet dernier, la loi sur l'immigration de cet État frontalier du Mexique avait été purgée de ses dispositions les plus controversées par une juge fédérale, à la demande de l'administration Obama.

L'une d'elles autorisait la police à vérifier le statut migratoire de toute personne interpellée, même si cette interpellation était sans motif.

L'État d'Arizona avait immédiatement fait appel de la décision de justice, mais la suspension a été confirmée en appel en avril. Mme Brewer aurait pu demander un nouvel examen par la cour d'appel, mais a préféré porter directement l'affaire devant la Cour Suprême.

«En portant l'affaire devant la Cour Suprême, le plus probable est que les questions légales entourant (la loi) seront rapidement résolues, afin que la loi puisse (entrer en vigueur entièrement) et commencer à faire son travail», a-t-elle dit.

«Face à l'injustice, les habitants de l'Arizona ne vont pas rester les bras croisés. Il vont agir», a-t-elle ajouté. «Le problème dépasse la simple sécurité aux frontières. Il s'agit du principe selon lequel un État doit être capable de protéger la sécurité et le bien-être de ses citoyens, notamment quand le soutien de l'État fédéral est insuffisant».

Un tiers des 6,6 millions d'habitants de l'Arizona ne sont pas nés aux États-Unis et quelque 460 000 personnes, selon les estimations, sont en situation irrégulière.

9/5/2011

Source : Cyberpress.ca

Issu de la CSU, la branche bavaroise de la CDU d'Angela Merkel, le ministre allemand de l'Intérieur, Hans-Peter Friedrich, effectue mardi sa première visite en France depuis sa nomination en mars, pour assister au G8 des ministres de l'Intérieur à Paris.

LE FIGARO.- Paris et Rome réclament une modification du traité de Schengen et la possibilité de rétablir des contrôles aux frontières pour contenir la vague d'immigration provoquée par les révolutions arabes. Êtes-vous favorable à cette initiative?

Hans-Peter FRIEDRICH. - La proposition de la France consiste à rendre plus flexible le traité de Schengen, qui comporte une lacune: il ne prévoit pas le cas où un pays membre manquerait à son obligation de protéger ses frontières extérieures. Nous soutenons l'initiative de la France visant à combler cette brèche.

De nombreuses voix en Allemagne mettent en garde contre une entrave à la liberté de circulation dans l'espace européen. Alors que la crise de l'euro a déjà renforcé l'euroscepticisme, ne craignez-vous que l'attachement des Allemands à l'Europe soit encore affaibli?

Le principe de la liberté de circulation au sein de l'UE ne doit en aucun cas être remis en cause. Cette libre circulation, décidée par Helmut Kohl et François Mitterrand, est l'un des acquis les plus palpables de la construction européenne pour nos concitoyens. Mais il est aussi important que le système Schengen soit renforcé pour faire face à des situations exceptionnelles.

L'Italie se plaint d'un manque de solidarité de l'Europe du Nord pour l'aider à faire face à l'afflux d'immigrés. L'Allemagne est-elle prête à faire davantage?

L'Italie n'a aucune raison de se plaindre d'un manque de solidarité. À peine 25.000 immigrés sont arrivés en Italie depuis le début du soulèvement démocratique. La plupart d'entre eux ont immédiatement poursuivi leur voyage vers le nord, notamment en France et en Belgique. Un grand pays comme l'Italie peut accueillir sans grande difficulté les quelque 10.000 ou 12.000 réfugiés, qui ont choisi de rester sur son territoire. La solidarité implique aussi que l'on remplisse ses propres obligations. Au cours de l'année passée, l'Allemagne a, à elle seule, accepté plus de 40.000 demandeurs d'asile.

Avec la forte reprise économique, l'Allemagne est confrontée à une pénurie de main-d'œuvre. L'immigration est-elle une chance pour la surmonter ainsi que la chute de la natalité?

Il est temps de penser le marché du travail de façon plus européenne. En Allemagne, nous connaissons des pénuries de main-d'œuvre, bien que le marché du travail de la zone euro compte plus de vingt millions de chômeurs. Avant de faire venir d'autres immigrés, nous devons trouver des solutions au sein de l'Europe. Je ne lance pas d'appel… Cependant je constate que les Irlandais, les Espagnols ou les Portugais ont la possibilité, à tout moment, de venir travailler en Allemagne. L'immigration à elle seule ne peut pas résoudre nos problèmes. Nous devons former et qualifier au mieux les 3 millions de chômeurs restant en Allemagne, pour leur offrir de meilleures chances. L'appel à l'immigration ne doit pas conduire à délaisser ce potentiel.

La chancelière juge que le multiculturalisme a échoué en Allemagne. Comment comptez-vous améliorer l'intégration des immigrés, en particulier des musulmans?

Depuis 2005, l'Allemagne a investi un milliard d'euros dans un programme de cours d'intégration, où l'on enseigne la langue, mais aussi la culture et l'histoire allemandes. Nous allons continuer tout en expliquant aux musulmans qu'ils peuvent vivre leur croyance religieuse dans notre pays. Nous voulons leur offrir la même possibilité qu'aux enfants chrétiens de suivre des cours de religion à l'école. Nous voulons aussi offrir dans nos universités une formation pour les imams. Nous voulons que l'on puisse se sentir à son aise dans notre pays en tant que musulman. Mais les musulmans doivent reconnaître que notre loi fondamentale exige la tolérance envers les autres religions. Ils doivent aussi reconnaître qu'en Allemagne c'est la loi fondamentale qui fixe le cadre juridique et que nous n'y tolérerons pas la charia.

Comment lutter contre la dénatalité?

Nous devons rallonger la durée des journées de travail dans les écoles et offrir davantage de places en crèche pour apporter une solution aux problèmes de garde. Nous devons aussi faire évoluer les mentalités. L'Allemagne doit offrir la possibilité aux femmes, de façon beaucoup plus large, de mener de front une carrière professionnelle et une vie familiale avec des enfants. On doit aussi insister sur la joie immatérielle qu'apporte un enfant dans une famille. L'Allemagne sera confrontée dans les années à venir à une baisse de sa population. Une Allemagne plus petite ne signifie pas pour autant qu'elle sera moins bonne ou qu'elle doit être différente.

L'Allemagne est-elle plus en sécurité depuis la mort de Ben Laden?

La menace terroriste d'al-Qaida est affaiblie par sa disparition. Mais à court terme nous devons nous attendre à des attaques visant à venger sa mort, en particulier contre les intérêts américains. Nous n'allons pas baisser la garde et allons renforcer la vigilance. Nous devons aussi reconduire notre arsenal de mesures et de lois antiterroristes pour une durée limitée.

Angela Merkel a été critiquée pour avoir exprimé sa «joie» après la mort de Ben Laden.

Elle ne s'est pas réjouie de la mort d'un homme. Elle s'est félicitée qu'un terroriste, meurtrier de masse, ait été neutralisé.

10/5/2011, Patrick Saint-Paul

Source : Le Figaro

La capitale britannique abritera cette semaine un débat sur le grand chantier de réformes constitutionnelles et politiques engagées au Maroc sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI.

La rencontre, initiée par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), s'inscrit dans le cadre d'un vaste programme de consultation lancé auprès des Marocains du monde afin d'impliquer la communauté marocaine établie à l'étranger dans le débat national.

La rencontre offre ainsi l'opportunité aux représentants d'associations marocaines, aux chercheurs et autres acteurs de la société civile en Grande-Bretagne d'apporter leur contribution, dans un climat de sérénité et de pluralisme, au débat engagé sur les moyens de renforcer la marche du Royaume vers la modernité et consolider les institutions et les acquis démocratiques du pays.

"La rencontre est une occasion de contribuer au mouvement de démocratisation et de débat public initié par SM le Roi Mohammed VI", confie à la MAP, Mme Souad Talsi, membre du CCME et présidente de l'association Al-Hassaniya pour la femme marocaine à Londres.

Elle a rappelé que la communauté marocaine à l'étranger, y compris celle établie en Grande-Bretagne, a été placée, au même titre que l'ensemble des Marocains, au cœur de ce débat.

Le questionnaire, lancé dans ce contexte par le CCME, a permis aux Marocains du monde d'exprimer leur avis sur le processus de réformes, a encore dit Mme Talsi.

Les membres de la communauté marocaine à l'étranger sont, certes, au fait du dynamisme politique et économique que connait la mère-patrie par le biais des médias, mais la rencontre de cette semaine permettra aux Marocains du Royaume-Uni de s'inscrire réellement dans un débat national qui permettra au Royaume d'occuper la place qui lui revient dans le concert des sociétés ouvertes et démocratiques, ajoute l'activiste.

"Le Maroc s'est engagé, depuis plusieurs années, dans un processus de démocratisation", a fait observer Mme Talsi, soulignant que les analystes internationaux s'accordent à souligner l'exception d'un Maroc où le processus de démocratisation prend forme d'une manière évolutive.

Des membres de la communauté marocaine à Londres, y compris des acteurs de la société civile, se sont félicités, dans des déclarations à la MAP, de l'initiative du CCME, soulignant que leurs compatriotes du Royaume-Uni, riches de leur diversité et de leurs horizons différents et forts de leur attachement indéfectible à la mère-patrie, auront ainsi l'occasion de démontrer cette exception marocaine et travailler main dans la main pour un Maroc encore plus fort et uni dans sa marche démocratique sereine et souveraine.

Ils ont rappelé que le Maroc s'est engagé dans un vaste chantier de réformes depuis des années, tout en se félicitant que l'accélération de cette dynamique de réformes suite au Discours Royal du 9 mars, dans lequel SM le Roi Mohammed VI a annoncé le lancement du processus de réformes constitutionnelles et l'installation d'une Commission consultative chargée de la réforme de la Constitution.

10/5/2011

Source : MAP

La culture hassanie caractéristique des provinces du Sud du Royaume, sera à l'honneur, les 3 et 4 juin prochain à Bruxelles, dans le cadre du festival ''Nass Sahra'', à l'initiative de la Maison des Cultures et de la Cohésion sociale de la Commune belge de Molenbeek Saint-Jean.

Cette manifestation culturelle par excellence s'offre comme une évasion pour découvrir la vie et les traditions de cette région du Maroc à travers notamment des animations sous tente, des expositions, la lecture de poésie hassanie, des soirées musicales et la découverte de l'art culinaire et de l'artisanat local, ont indiqué à la MAP les organisateurs.

Ce festival permettra ainsi de mettre en relief le patrimoine marocain sahraoui fortement imprégné de la culture hassanie notamment la poésie, ont-ils souligné, ajoutant que cette culture constitue une des expressions de la tradition orale bien vivante et jalousement gardée et qui continue de meubler le quotidien des habitants des provinces du Sud.

''Nass Sahra'' mettra aussi l'accent sur cette culture du Sud par le biais de la musique, la danse, et divers ateliers pour transmettre les valeurs et le mode de vie d'une population vivant en harmonie avec l'environnement du désert marocain, ont-ils précisé.

Plusieurs groupes et chanteurs confirmés se produiront lors de grandes soirées musicales parmi lesquels des noms représentatifs de la chanson sahraouie de Laâyoune Rachida Talal, Kel Assouf, Zghailina ou encore Selmou.

Une grande fresque réalisée sur une toile de 10 m2 représentant la vie quotidienne et les traditions des habitants des provinces du Sud sera exposée à cette occasion par une quinzaine d'artistes peintres belgo-marocains et de plusieurs autres nationalités, avant d'être offerte au terme de ce festival à la ville de Laâyoune.

Ce festival est organisé en collaboration notamment avec l'ambassade du Maroc en Belgique et au Luxembourg, le Conseil européen des sahraouis marocaines et l'Association des créateurs belgo-marocains.

Dans une déclaration à la MAP, à l'issue d'une visite pour s'enquérir des préparatifs de ce festival, le maire de la Commune de Molenbeek Saint-Jean, M. Philippe Moureaux a souligné que cette manifestation tend à faire ''mieux connaitre'' la culture de cette région du Maroc, la culture étant un véritable vecteur de rapprochement et permet d'avoir une vision plus sereine.

Ce grand festival, a-t-il poursuivi, est un événement culturel qui consacre l'amitié et la coopération entre le Maroc et la Belgique et particulièrement avec la commune de Molenbeek qui compte une forte communauté d'origine marocaine très ouverte à toutes les cultures.

Le responsable belge, qui a visité à plusieurs reprises les provinces du Sud, s'est félicité de l'essor et du développement qu'a connus cette région du Maroc, d'où sa volonté d'établir une coopération entre sa commune et cette partie du Royaume.

Il a, en outre, salué l'initiative marocaine de régionalisation, se disant convaincu qu'elle contribuera inéluctablement à asseoir la paix dans la région.

Dans une déclaration similaire, l'ambassadeur du Maroc et au Luxembourg, M. Samir Addahre, a salué l'initiative d'un pays ami du Maroc d'organiser un tel festival, ajoutant que cette manifestation contribuera davantage à faire connaître les réalités sociales, historiques et économiques des provinces du Sud.

Le diplomate a précisé que cette action axée sur la culture permettra de rapprocher encore plus les différentes communautés établies dans cette commune.

9/5/2011

Source : MAP

 

"Les Arabes en Argentine" de l'historien marocain, Abdelouahed Akmir a été présenté, lundi soir à Rosario (400 km de Buenos Aires), devant un parterre d'académiciens, de chercheurs, d'étudiants et de diplomates arabes.

L'ouvrage, coédité par l'Institut des Etudes Hispano-Lusophones (IEHL) et l'Université argentine, a été présenté par la directrice de l'IEHL, Fatiha Benlabbah, et la chercheuse argentine, Silvia Montenegro, lors d'une cérémonie, a laquelle ont pris part le recteur de l'université nationale de Rosario, Dario Maiorana, et le président de l'université Mohammed V-Agdal, Wail Benjelloun.

Dans une allocution lue au nom de l'auteur du livre, Mme Benlabbah a souligné que le mouvement migratoire arabe en Argentine a été motivé par des raisons essentiellement économiques, mais également politiques à un moment où les pays arabes souffraient, à la fin du 19è siècle et au début du 20è, des affres du colonialisme européen.

La directrice de l'IEHL a fait noter que l'intégration des émigrés arabes, principalement d'origine syrienne et libanaise, était un processus très difficile contrairement aux émigrés espagnols et italiens favorisés par leurs identités religieuses, linguistiques et ethniques, ajoutant que les arabes en Argentine ont été marginalisés au début et regroupés dans des quartiers et des collectivités selon leur origine et confession.

Et de relever que les problèmes d'intégration ont subsisté avec la deuxième génération de migrants arabes, qui ont souffert d'un problème identitaire, résultant d'un conflit entre les valeurs arabes au sein de la famille et les valeurs de la société argentine à l'extérieur.

Avec la troisième génération, ces problèmes d'intégration ont diminué d'une manière significative du fait que les petits-fils des émigrés arabes ont surmonté le souci de l'origine, a-t-elle indiqué, précisant que cela leur a permis d'appréhender la question des racines d'un point de vue différent, montrant un intérêt particulier pour la langue arabe et embrassant les différentes facettes de leur culture arabe.

De son côté, Silvia Montenegro, s'est penchée sur les différents aspects du processus migratoire arabe, notamment économiques, politiques, sociaux, culturels et économiques, soulignant la diversité culturelle et confessionnelle de la communauté arabo-argentine.

La chercheuse argentine a expliqué que "Les Arabes en Argentine" jette la lumière sur le phénomène migratoire arabe dans ce pays sud-américain au cours de la période allant des années 70 du 19è siècle et la fin du 20è siècle, précisant que la communauté arabe d'origine libanaise et syrienne occupe la troisième place après celle italienne et espagnole.

Professeur d'histoire contemporaine d'Espagne et d'Amérique Latine à l'université Mohammed V de Rabat depuis 1990, M. Abdelouahed Akmir est également directeur du Centre des Etudes Andalouses et Dialogue des Civilisations de Rabat et membre de l'association des historiens du Maroc et Expert de l'UNESCO en migrations, entre autres.

Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont "L'émigration vers la mort : l'Espagne et les événements de El Ejido" (2001) et "Les communautés marocaines en Afrique de l'Ouest", ainsi que de plus de 70 articles parus dans différentes revues sur les relations entre le Maroc et l'Espagne, les relations entre le Monde Arabe et l'Amérique Latine, et les relations entre le Monde Arabe et l'Afrique de l'Ouest.

10/5/2011

Source : MAP

Existe-t-il une alternative entre le laxisme et la bêtise ? Voila à quoi se résume le débat sur les migrations dans notre pays. La politique actuelle de gestion sécuritaire des migrations et bête et méchante, elle produit toutes sortes d'effets pervers contre-productifs qui ruinent son efficacité et notre économie mais toute tentative de proposer autre chose est immédiatement taxé de laxisme ou d'angélisme - voire d'irénisme pour les plus lettrés de ces conservateurs.

A ce titre, la lecture par les médias de l'intervention de Ségolène Royal le 26/04/11 montre que ces thématiques mériteraient des traitements plus discernants et plus intelligents par les médias dominants : aujourd'hui les propositions alternatives pour une autre politique de gestion de la migration sont partagées par des personnes de tous horizons politiques, depuis l'extrême gauche jusqu'au centre-droit et tiennent en une formule : co-développement !

Echec total de la gestion sécuritaire des migrations

L'échec total de la gestion sécuritaire des migrations atteint un tel niveau que son principal promoteur et acteur, Claude Guéant se repend en déclarations alarmistes sur "l'immigration incontrôlée" ! Bien sûr, il veut montrer par là qu'il faut faire preuve d'encore plus de sévérité et de contrôle mais comme il n'est pas vraiment possible de serrer la vis encore plus sans de terribles dérapages, il s'agit avant tout d'un aveu d'échec complet de cette logique sécuritaire.

Après dix ans de cette politique, l'effet sur les flux migratoires est faible (le nombre d'entrées hors UE en 2002 est le même qu'en 2009) et pour des effectifs faibles face au dynamisme nataliste de notre nation - 7 fois plus de naissances que d'entrée.

La dimension spectaculaire fut d'ailleurs ouvertement revendiquée par M.Hortefeux lorsqu'il transmit le flambeau de la politique "d'Identité Nationale et de l'Immigration" à M.Besson. Bien conscient du caractère ridicule de 20.000 reconduites à la frontière face au paramètres démographiques de la nation française, il avait publiquement reconnu que ce dispositif était à vocation publicitaire pour envoyer un "message" aux candidats à l'émigration et leur faire comprendre qu'il n'était pas les bienvenus. Tout ça pour ça ?

Le problème de ce dispositif "publicitaire" est qu'il présente une foule d'effets pervers, d'abord la barrière continentale au sud de la zone Schengen offre par son caractère spectaculaire une image ambigüe, certes dissuasive pour une perspective de personnes âgées et riches mais un appel à l'aventure et au danger propre à galvaniser des populations jeunes et déshéritées disposées à croire que leur salut dépend de leur seul courage.

L'autre problème posé par cette haute barrière est qu'elle piège les migrants de l'autre coté, du nôtre. Il est inconcevable pour un humain normalement constitué de passer un telle épreuve qui met en jeu sa vie pour rien : pour vivre l'homme a besoin d'un récit - et d'un récit où il ne tient pas le rôle du "pigeon". Donc une fois passée cette épreuve de nature objectivement initiatique, il est psychologiquement terriblement difficile d'admettre de devoir revenir, le regard de ceux qui vous ont prété l'argent est une excuse, ce sont ses propres yeux dans le miroir que cet être aura du mal à affronter. Donc tout retour forcé sans perspectives ne peut s'imaginer sans que la personne soit brisée, soit qu'il tente la récidive : les migrants ont pu tenter trois fois de tels voyages de plusieurs milliers de kilomètres, témoignage de la force incroyable qui les habite - dont nous aurions tort de nous priver, et de la puissance de la mythologie qui les guide.

Ces constatations n'ont rien de propos dénués de représentations politiques, dans une audition au Sénat durant l'été 2007, M. Dicko, alors ministre des maliens de l'extérieur a souligné devant les rapporteurs les effets, pervers selon lui, de la gestion sécuritaire des migrations : en limitant les possibilités d'allers et retours, elle a mis fin au système de la migration temporaire qui permettait à un migrant de retour d'être remplacé par une autre personne ; elle a conduit à fixer en France des personnes qui n'en avaient pas initialement le projet, et ont fait venir leur famille.

Plus généralement, ces personnes fixées sur notre sol sont traquées par les forces de l'ordre à nos frais et cette traque et la peur qu'elle génère est un puissant frein aux revendications sociales de travailleurs qui sont intégrés à notre production nationale, dans une foule de secteurs. Cette constitution sur notre sol et à nos frais d'un prolétariat hors-sol a un effet puissant sur les politiques salariales et sur le chômage. Lutter contre le traitement sécuritaire des migrations n'est pas uniquement une cause humaniste et bien pensante comme le râbachent les penseurs réactionnaires en cour : c'est un problème social et économique qui nous impacte tous et toutes à travers la pression salariale et la gestion sécuritaire chaque jour optimisée de nos existences et de nos vies.

Une autre politique est possible

Les sommes utilisées pour cette gestion sécuritaire des migrations ont donc des coûts directs mais aussi une foule de coûts indirects sur la société et il n'est pas impensable de lui faire peser une part de notre actuel marasme économique, gît là peut-être le fameux point de croissance qui manquerait tant à notre nation. Car une autre politique est possible qui, sans renier brutalement tout attention sécuritaire, porterait principalement l'attention sur le co-développement.

Pour montrer que cette notion n'est pas simplement une lubie gauchisante, voici ce qu'en disait Mme Brigitte Girardin, actuelle secrétaire de République Solidaire, alors ministre déléguée à la coopération, au développement et à la francophonie le 18 décembre 2006 à l’occasion du Forum national des acteurs du co-développement : "s'agissant d'abord du concept même de co-développement, nous le définissons très simplement comme toute action d'aide au développement à laquelle participent des migrants vivant en France. Le co-développement peut donc aussi bien concerner les immigrés qui sont prêts à retourner dans leur pays pour y créer une activité, que ceux qui, tout en étant durablement établis en France :

soit, sont disposés à investir dans leur pays d'origine pour y promouvoir des activités productives et y réaliser des projets sociaux (école, centres de santé, etc) ;

soit, souhaitent faire profiter leur pays d'origine de leurs compétences, de leur savoir-faire et de leurs réseaux de relations.

L'intérêt du co-développement, c'est donc bien de faire en sorte que la migration soit mutuellement profitable au pays de départ et au pays d'accueil. C'est aussi de faire le lien entre les politiques d'immigration et les politiques de coopération, en privilégiant une approche globale et équilibrée de la question migratoire, rendant possible un véritable partenariat entre pays de départ et pays d'accueil, sans tabou ni polémique : c'est en mettant le développement au cœur de la question migratoire, que l'on parviendra à éviter de se focaliser sur sa seule dimension sécuritaire."

Le co-développement s'attache à valoriser le formidable potentiel que représentent les communautés de migrants pour aider au développement de leur pays d'origine, et ce à un double titre : non seulement, par les fonds qu'ils rapatrient et qui sont évalués à 5 milliards d'euros chaque année ; mais aussi par les qualifications, les compétences et l'expérience que bon nombre d'entre eux ont acquises, souvent dans des domaines utiles à leurs pays d'origine. Bon nombre de dispositifs avaient été imaginés par la majorité UMP de l'époque et bon nombre de dispositifs existent depuis lors, une autre politique ne serait donc pas une aventure mais une puissante inflexion de financement qui retire de l'argent à une politique sécuritaire en échec vers des mécanismes de co-développement qui existe et ne demandent qu'à être valorisé.

Comme le rappelait François Mitterrand, "dans un monde où personne, pas même les plus puissants, n’échappe à l’interdépendance des destins, il est tentant de rechercher dans le repli sur soi, une échappatoire comme si le seul moyen d’affirmer son identité, sa différence était de nier celle de l’autre, comme si ce besoin d’identité pouvait trouver une réponse dans la xénophobie ou le nationalisme.". Cet avertissement n'était pas un propos de "bisounours", il fut prononcé pour justifier de l'action militaire en Irak lors de l'annexion du Koweit par l'Irak de Saddam Hussein en 1991. Nous sommes tous concernés lorsque les droits les plus élémentaires sont bafoués.

A cet égard, nous devons imaginer les politiques de co-développement encourageant les migrations temporaires qui demain nous permettront de gérer le différentiel démographique par d'autres moyens que la violence, l'arbitraire et la coercition. Cette prise en compte de "l'interdépendance" doit nous guider pour construire des politiques de gestion du fait migratoire efficaces et dignes dans le monde qui se construit sous nos yeux, si tant qu'il fut jamais autre chose qu'interdépendant.

9/5/2011

Source : Le Post

Les cinéastes marocains participent en force à la 6-ème édition du Panorama des cinémas du Maghreb qui se tient actuellement à Saint-Denis, en région parisienne.

Ouverte par le film marocain à succès "La Mosquée" de Daoud Aoulad-Syad, cette manifestation dédiée au cinéma maghrébin est marquée par la projection d'oeuvres d'autres réalisateurs marocains, dont celles de feu Ahmed Bouanani auquel le festival a rendu hommage cette année.

Les mélomanes ont pu ainsi découvrir ou redécouvrir son unique long métrage "Le Mirage" (1979), produit par le Centre Cinématographique marocain (CCM), ou encore ses trois courts métrages "6/12" (1968), "Mémoire 14" (1974) et "Les quatre sources", également soutenus par le CCM.

Ces projections ont été suivies d'une rencontre avec le réalisateur marocain, Ali Essafi, et la fille du défunt Touda Bouanani, où il a été question de revenir sur le parcours et la spécificité de l'oeuvre de cette légende du cinéma marocain décédé le 6 février 2011.
Connu des cinéphiles pour avoir réalisé le long métrage culte Le Mirage en 1979 et participé à Wechma, un autre long métrage qui a façonné l'histoire du cinéma marocain, Ahmed Bouanani était également poète, écrivain et dessinateur.

Il a révélé plusieurs cinéastes, dont Daoud Aoulad-Syad qui a présenté en ouverture du Panorama son dernier film La Mosquée.

La programmation comprend également des films de la jeune génération de réalisateurs, dont "Pégase" de Mohamed Mouftakir (Grand prix du film national de Tanger 2010, étalon d'or du Fespaco, Ouagadougou 2011), "Fissures" d'Hicham Ayouch, primé également dans divers festival, ou encore de "Itto Titrit", long-métrage en amazigh de Mohamed Oumouloud Abbazi.

"L'intégration de ce film amzighophone dans la programmation du festival a été fortement appréciée par le public, y compris d'origine marocaine ou maghrébine en générale", a indiqué à la MAP Tarik Khalami, chef de la division promotion et coopération au CCM.

Il a souligné que le CCM encourage les réalisateurs marocains, toutes tendances confondues, à participer à ce genre de manifestations qui constituent, selon lui, une bonne occasion pour la promotion du film marocain et de l'industrie cinématographique nationale.

"Le Maroc a toujours été très bien représenté dans le programmation du Panorama des cinémas du Maghreb", a indiqué, de son côté, Kamal El Mahouti, l'un des initiateurs de cette manifestation.

Ce spécialiste de la production cinématographique fait état d'une évolution "extrêmement positive" en la matière au Maroc où "il y a un système de production unique dans le monde arabe".

Il s'est dit convaincu qu'avec l'émergence d'une nouvelle génération de jeunes réalisateurs et l'intégration des nouvelles technologies et supports numériques, "on peut facilement passer dans ce pays de 14 à 50 films par an".

Plus d'une trentaine de films (documentaires et fictions, longs et courts métrages), "inédits, en avant première et de patrimoine", du Maroc, d'Algérie, de Tunisie ou des diasporas dans le monde, sont projetés dans le cadre de cette édition en présence des réalisateurs invités.

Cette programmation est enrichie par des cartes blanches, des tables rondes et des concerts.

Les débats prévus à cette occasion offrent notamment l'occasion aux cinéastes maghrébins d'échanger leurs regards respectifs sur les bouleversements en cours dans le monde arabe, selon les initiateurs.

Source : MAP

Une nouvelle association, au profit des consommateurs musulmans de France, est née. Initiée par des consommateurs convaincus que le marché du halal ne constitue pas « la priorité des acteurs économiques », l’Union Française des Consommateurs Musulmans (UFCM) a pour objectif de « défendre et de protéger les intérêts des consommateurs en général et du consommateur musulman en particulier ».

L’UFCM projette de mener plusieurs actions d’information et de sensibilisation. Une action en justice sera entreprise notamment contre un industriel, « pour tromperie sur les caractères substantiels d'un produit ». L’adhésion à l’UFCM est gratuite.

6/5/2011

Source : Yabiladi

Le Maroc semble déterminé à voler au secours de ses ressortissants dans les pays en crise. Près de 15.000 Marocains et 200 étrangers ont été rapatriés par le gouvernement marocain…Suite

Présente à Essaouira vendredi pour le « Women's tribune », la ministre espagnole de l'Immigration et de l'émigration, Anna Terron, s'est exprimée sur la féminisation des questions migratoires et ses conséquences…Suite

Les Marocains établis à Lyon (centre de la France) et autres ressortissants maghrébins ont été au rendez-vous samedi avec une soirée festive et de retrouvailles, animée par les chanteurs Abderrahim Souiri et Rachid Lamrini.

Le temps d'un concert organisé dans le cadre de la 3ème édition du salon de l'immobilier marocain (Simmeurope), les deux artistes ont enflammé la scène du Centre des congrès de Lyon avec des morceaux puisant dans les répertoires arabo-andalous et chaâbi.

Aux rythmes du chaâbi et plus particulièrement de la Aïta, Rachid Lamrini a conquis un public assoiffé des airs du pays tandis qu'une partie des spectateurs est entrée en transe.

De son côté, Souiri a impressionné avec ses monologues et ses mawals arabo-andalous, avant d'enflammer la scène avec des morceaux tantôt traditionnels, mêlant panégyriques à la gloire du prophète et musique d'al-Ala.

En duo inédit, surprise de la soirée, les deux artistes ont fait de la soirée un moment mémorable pour les milliers de MRE présents, en interprétant avec brio des refrains patriotiques tels "Nidae Al Hassan" et "Laâyoune Ayniya".

En variant savamment les styles, Souiri et Lamrini sont parvenus à satisfaire tous les goûts, ceux d'une première génération attachée à ses racines, mais aussi d'une jeuness venue nombreuse à la quête de son identité.

8/5/2011

Source : MAP

Les législateurs de l'Arizona souhaitent que davantage de clôtures soient érigées le long de la frontière avec le Mexique, que le gouvernement fédéral estime que ce soit nécessaire ou non.

Ils projettent de parvenir à leurs fins grâce à des dons faits via Internet et en se servant de détenus à titre de main-d'oeuvre. S'ils obtiennent suffisamment d'argent, il ne leur manquerait que la coopération des propriétaires des terres situées à la frontière pour aller de l'avant.

La gouverneure de l'Arizona, Jan Brewer, a récemment signé un texte de loi aux fins du projet, qui doit débuter par la mise en place d'un site Web afin de recevoir des dons en vue des travaux.

«Nous avons l'intention de construire ces clôtures aussi rapidement que possible, et nous leur ferons toute une campagne de promotion», a lancé Steve Smith, le sénateur républicain derrière le projet de loi.

L'Arizona — qui traverse une crise budgétaire — se sert déjà de dons publics pour payer les avocats embauchés afin de défendre la loi SB1070, adoptée pour lutter contre l'immigration illégale.

L'État fait appel de la décision rendue par un juge fédéral, qui s'oppose à plusieurs clauses de la loi, notamment l'obligation pour les nouveaux arrivants d'avoir certains documents d'inscription pour immigrer.

Pour inciter la population à donner, des certificats seront fournis aux citoyens ayant contribué au financement de la construction du «mur d'Arizona», a expliqué M. Smith.

Le chantier pourrait commencer dès la fin de cette année, a-t-il ajouté.

«Si le site Web suscite un engouement pour notre projet et nous permet d'amasser des millions de dollars, je ne vois pas pourquoi les premiers coups de pelles ne pourraient être donnés», a indiqué le sénateur.

Sur les 3200 kilomètres de frontières séparant les États-Unis et le Mexique, 1050 d'entre eux sont munis d'une clôture, et près de la moitié de ces murs sont érigés en Arizona. La frontière de cet État est la porte d'entrée aux États-Unis pour de nombreux immigrants illégaux et trafiquants de marijuana.

Les autorités fédérales refusent de commenter l'affaire, a fait savoir le porte-parole du département de la Sécurité intérieure, Matthew Chandler.

Le directeur des services correctionnels de l'État, Charles Ryan, a pour sa part indiqué que trouver de la main-d'oeuvre parmi les détenus pour aider à la construction de la clôture ne sera pas problématique.

Des prisonniers de centres de détention à sécurité minimale ont déjà aidé, par le passé, à nettoyer les broussailles où se cachent des immigrants illégaux, a-t-il rappelé.

9/5/2011

Source : De The Associated Press

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