dimanche 7 juillet 2024 18:25

Elles s’appellent Aïcha, Diarra, Rama, Salimata.Des prénoms bien sénégalais. Et elles viennent du Sénégal, vivent au Maroc et sont le symbole vivant d’une féminisation des mobilités humaines.

Marché de la Médina. Haute comme trois pommes sur ses ballerines, corpulence moyenne, la trentaine bien sonnée, Salimata, originaire du quartier Baobab, se faufile dans le souk comme elle le ferait à Sandaga. Sobrement habillée, les lunettes de soleil posées sur la tête, elle fait office de rabatteuse pour un commerçant qui tient un magasin d’habillement ayant pignon sur rue dans le marché. La proximité linguistique aidant, c’est facilement qu’elle parvient à nous entraîner dans le commerce où elle officie. Véritable bazar, tout ou presque s’y vend. En tout cas, pour ce qui est de l’habillement. C’est le genre de boutique où vous pouvez, sans vous en rendre compte, claquer jusqu’à votre carte bancaire. L’espoir de faire de bonnes affaires délie les langues. ‘Nos patrons nous exploitent’, dit-elle sans gêne. La présence de son patron n’est pas pour la décourager dans sa délation. Au contraire, elle semble doper Salimata. Comme si cette ‘dénonciation’ avait quelque vertu libératrice. Ou, à tout le moins, cathartique. ‘Beaucoup d’entre nous passent la nuit sous des escaliers’, dit-elle entre deux marchandages.

Comme Salimata, Aïcha a quitté son quartier de Dieuppeul depuis longtemps. A la voir se faufiler dans le marché, battre des cils, donner des ordres à des garçons de course, héler un passant en arabe, on peut, sans risque de se tromper, affirmer qu’Aïcha est un modèle achevé d’intégration. Décomplexée, la mise sexy, les lunettes négligemment posées sur la tête, Aïcha, outre ses fonctions de rabatteuse, touche presque à tout. Du commerce au transport, en passant par le transfert d’argent. Vous voulez manger un bon ‘thiéboudieune’, elle dégaine son portable et vous réserve une table en une fraction de seconde. Avec ce sens des affaires, son commerce facile, sa boutique est le point de chute de tous les Sénégalais ou autres Africains en mission à Casablanca. Elle a ses connexions jusque dans certains ministères sénégalais dont les locataires figurent dans son portefeuille clients. Ce qu’elle ne se prive, d’ailleurs, pas de revendiquer.

Croisée la veille sur le passant boulevard d’Anfa (réplique exacte de l’avenue Ponty), Rama passe pour une ‘intello’. Moulée dans son blue jean, elle a le pas pressé. Hélée par notre guide tchadienne (huit ans au compteur), elle donne l’air de ne pas avoir trop de temps à perdre. Rama travaille dans un centre d’appels de Casablanca. Très réservée au départ, elle s’avère subitement un redoutable ‘sac à paroles’ lorsque nous l’interrogeons sur ses conditions de vie. ‘La vie est trop chère ici. Tout ce que je gagne, je le dépense pour le paiement de mon appartement, ma nourriture, etc.’, dit-elle. Ce que confirme notre guide tchadienne qui vit à Rabat depuis très longtemps.

Un phénomène qui n’est pas nouveau

Quel regard leurs compatriotes mâles portent-ils sur elles ? Oumar Bocoum, un frêle jeune homme d’une trentaine d’années, chemise ‘près du corps’, n’y va pas par quatre chemins pour nous décrire la situation de ses ‘sœurs’. ‘Y a du tout là-dedans : certaines travaillent honnêtement pour gagner leur vie, pour d’autres, c’est à ne rien à comprendre’, répond, sibyllin, cet originaire de Mboumba (dans le département de Podor). Une petite enquête permet, en tout cas, de comprendre que certaines d’entre elles s’adonnent à des activités peu recommandables. La veille déjà, notre guide tchadienne attirait notre attention sur le fait que certaines d’entre nos compatriotes exercent, à Casa, le plus vieux métier du monde.

Enseignant-chercheur à l’Université de Saint-Louis et spécialiste des questions de migration, Ali Tandian a une explication à ce phénomène de migration féminine. ‘Le manque d’espoir pour plusieurs populations féminines, l’envie de réussir au même titre que les hommes, le retard du mariage’, justifient, aux yeux du sociologue, cette féminisation des migrations sénégalaises. Qui n’est pourtant pas un phénomène nouveau. ‘Depuis plusieurs années, le Maroc a été un territoire de passage pour plusieurs femmes sénégalaises. Il s’agit soit de femmes qui venaient en espérant rejoindre Las Palmas. D’autres y viennent en espérant rejoindre la Péninsule (Barcelone, Madrid) ou d’autres pays européens’, selon M. Tandian. S’il existe une bonne partie qui sont installées à Casablanca, d’autres y viennent pour des services aux particuliers, pudiquement appelées ‘bonnes’ Une catégorie résiduelle évolue dans le commerce. D’autres, en dehors d’une dynamique de fixation, font des allers et retours Dakar-Casa pour vendre des produits sénégalais sur place et ramener des marchandises très prisées par le consommateur sénégalais (djellabas, babouches, etc.). ‘Il y a une forme de triangulation qui explique l’activité de ces femmes’, selon Aly Tandian qui dirige le Groupe d’études et de recherches sur les migrations à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.

3/6/2011, Ibrahima ANNE

Source : Walfadjri

Nous sommes en face d’un phénomène en crise où trois acteurs sont en jeu, à savoir, les politiques, l’opinion et les médias, qui de façon unilatérale s’expriment et influencent l’opinion. Certes les opinions influent sur les politiques, mais ceux-ci se livrent aussi à une manipulation des medias pour influer sur l’opinion. Cette description du champ de la migration, par Said Essoulami, directeur exécutif du CMF MENA, dévoilait dès l’entame la complexité d’un phénomène, la migration, qui a fait débat du Jeudi 26 au vendredi 27 mai 2011, à l’hôtel Idou Anfa à Casablanca au Maroc. En parlant du Maroc comme pays de migration et de transit, Said ne pouvait mieux parler d’un phénomène diversement apprécié selon qu’on soit au nord ou au sud, et différemment abordé selon le degré de prise de conscience des médias que l’on soit au sud ou au nord. Il s’agissait en effet d’une rencontre de 35 responsables éditoriaux de la presse écrite, radio et télévision, en provenance d’Algérie, d’Espagne, de France, du Mali, du Maroc, de Mauritanie et du Sénégal. Elle a été organisée par l’Institut Panos Paris, l’Institut Panos Afrique de l’Ouest et le CMF Mena.

Cet atelier sera le point de départ d’un nouveau projet visant à renforcer de manière durable les capacités des professionnels des médias à informer sur les enjeux et impacts des migrations et des migrants eux mêmes à faire entendre leurs voix. Les participants ont échangé autour du thème : « les médias et les mobilités humaines : comment parler des migrations aujourd’hui ? ». Ce thème a donné lieu à un séminaire et des tables-rondes sur le traitement médiatique des questions migratoires. Le directeur général de l’Institut Panos de Paris (IPP) Pascal Berqué, dans son Introduction, a précisé qu’il s’agit d’un projet qui dure jusqu’en 2014.

L’infatigable Pauline Bend, directrice des programmes de l’Institut Panos de l’Afrique de l’Ouest (IPAO), a touché du doigt la différence des angles de traitement de l’information sur les migrants par les médias. Prenant appui sur les raisons qui poussent certains Africains à aller en Europe, Pauline a fait remarquer l’existence du concept de « sans papiers » dans les médias occidentaux, parlant de migrants maliens ou ménégalais. «Je ne sais pas comment on a su qu’ils sont Sénégalais s’ils sont sans papiers ! », s’est interrogée la directrice des programmes de l’IPAO. Pauline Bend a déploré le traitement des sujets sur les migrants par les représentants des medias africains qui ne disent pas autre chose et qui font presque du « copier coller ». Est-il possible et utile de faire un traitement différent ? Il fallait, selon elle, montrer « l’effervescence médiatique au nord » et « l’effervescence migratoire au sud » qui n’est pas tellement relayée par la presse.

Différence

Les équations du problème résident dans la différence des approches dans le traitement journalistique des migrations. A la quête de liberté de mobilité des migrants du sud s’oppose la tendance restrictive par l’érection de barrières par le nord. Au silence des médias du sud face à cette « effervescence migratoire » s’opposent les bruits assourdissants de ceux du nord ne prenant pas en compte la dimension humaine de ce phénomène et qui font presque de la mobilité humaine un crime.

« A quelle logique répond cette dichotomie de traitement médiatique ?

Qu’il s’agisse de drames survenus au cours des tentatives de passage de frontières ou de statistiques sur les migrants, le thème de la migration se prête aisément à la simplification… », faisaient constater les termes de référence de l’atelier.

Point de départ d’un nouveau projet visant à renforcer de manière durable les capacités des professionnels des médias à informer sur les enjeux et impacts des migrations et des migrants eux mêmes à faire entendre leurs voix, l’atelier a offert un espace d’échanges afin de « susciter l’engagement et la participation des responsables éditoriaux et des organisations professionnelles des médias en faveur du pluralisme de l’information et d’un journalisme soucieux des règles de déontologie et de la prise en compte de la parole des migrants. »

Plusieurs interventions convergentes, voyant la migration avec l’œil du droit, ont soutenu que la notion de «mobilité humaine» s’impose et se substitue à celle de «migrations», permettant de mieux rendre compte de la diversité des mouvements migratoires et des contextes sociaux variables dans lesquels les migrants évoluent au cours de leur parcours.

Ce séminaire a permis aux responsables éditoriaux d’explorer avec des acteurs associatifs, académiques, politiques les nouveaux enjeux et visages des migrations, de réinterroger les pratiques professionnelles dans le seul but de les améliorer. Objectif : « aboutir à un traitement plus juste de ceux et celles pour qui l’exil est une solution, une alternative ou une issue de secours ».

3/6/2011, Boukary Daou

Source : Le Républicain

L'opération d'accueil des Marocains résidant à l'étranger «Marhaba 2011» débutera dimanche prochain, indique un communiqué de la Fondation Mohammed V pour la solidarité.

Pour accompagner l'intensité du trafic autant maritime qu'aérien qu'enregistre régulièrement cette opération, la Fondation a ouvert de nouveaux sites, dont l'aire de repos Tanger Méditerranée située à l'intersection des autoroutes menant à la ville de Tanger et le port de Tanger Med avec une ouverture sur la route nationale menant à Tétouan, des sites d'accueil de Bab Mellilia et des aéroports d'Agadir-Al Massira et de Fès-Saïss, ajoute le communiqué.

Ces nouveaux sites viennent s'ajouter aux espaces d'accueil déjà existants au niveau des ports de Tanger Med, d'Al Hoceima et de Nador ainsi que de Bab Sebta, Tazarine, Ras El Ma, Taourirt et les aéroports de Casablanca et d'Oujda.
A l'étranger, la Fondation continuera à offrir son assistance aux membres de la Communauté marocaine à l'étranger transitant par les ports européens d'Almeria, Algesiras, Sète et Gènes.

Des guides d'information rédigés en 7 langues, arabe, tifinagh, français, espagnol, italien, néerlandais et allemand, sont mis à la disposition des voyageurs. Ils peuvent être obtenus gracieusement auprès des consulats, des agences bancaires en Europe, des agences de Royal Air Maroc et de ses partenaires, des agences des sociétés de transports et sur les bateaux assurant la liaison entre l'Europe et le Maroc ainsi qu'au niveau de tous les sites de la Fondation.

Dans les 17 espaces aménagés par la Fondation, plus de 400 assistantes sociales, médecins, cadres paramédicaux et volontaires sont au service et à l'écoute des Marocains résidant à l'étranger et sont mobilisés pour les assister et leur fournir les secours nécessaires.

2 Juin 2011

Source : libération

Une délégation de la communauté juive marocaine de Toronto a effectué du 15 au 26 mai dernier un voyage de "ressourcement et de mémoire" au Maroc, indique jeudi un communiqué du président de la communauté juive de Toronto, Simon Keslassy.

Dans ce communiqué transmis à la MAP par l'ambassade du Maroc à Ottawa, M. Keslassy exprime "la liesse" de la délégation de se rendre au Maroc lors d'un voyage qui avait pour objectif de maintenir "vivaces les liens qui unissent la communauté marocaine juive de Toronto à sa mère patrie".

De retour au Canada, écrit-il, les membres de cette délégation composée de 60 personnes ont fait part "du plaisir ému qui est le leur d'avoir retrouvé leurs racines et d'avoir renoué avec un Maroc prospère, accueillant et entreprenant", ajoutant qu'"ils ne sont pas prêts d'oublier l'hospitalité dont les ont entourée les autorités et leurs concitoyens dans les villes qu'ils ont eu l'occasion de visiter".

S'estimant des Ambassadeurs du Maroc au Canada, les membres de cette délégation expriment leur attachement à la personne de SM le Roi, et réitèrent leur mobilisation pour la promotion économique et culturelle du Maroc au Canada, souligne le communiqué.

2/6/2011

Source : MAP

Le long-métrage "Pégase", du réalisateur marocain Mohamed Mouftakir, a été retenu en compétition officielle de la 5ème édition du Festival "Cines del Sur" (Cinémas du Sud), prévu du 4 au 10 juin dans la province de Grenade (Sud de l'Espagne), apprend-on auprès des organisateurs.

Le film marocain a été sélectionné aux côtés de neuf autres long-métrages notamment de la France, de la Corée du Sud, de l'Argentine, du Japon, de l'Egypte, de l'Afrique du Sud et du Mexique, ajoute la même source, jeudi dans un communiqué.

Premier long-métrage de Mohamed Mouftakir, "Pégase" raconte l'histoire de Zineb, une psychiatre dont la mission est de faire parler une jeune fille terrorisée qui lui a été confiée par son supérieur et qui croit être enceinte. Rihana, cette jeune fille issue de la campagne, est victime d'un traumatisme aigu.

"Pégase" de Mohamed Mouftakir avait remporté, en mars dernier, l'Etalon d'Or de Yennenga, la plus haute récompense du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco).

2/6/2011

MAP

Plus de 90.000 logements ont été mis en chantier dans le segment social à fin mai 2011, a affirmé jeudi à Paris le ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace, Ahmed Taoufiq Hejira.

Durant les cinq premiers mois de l'année, le Maroc a lancé sur le marché 91.500 nouveaux logements sociaux. "C'est impressionnant. Il faut le comparer à la production en France qui est de l'ordre de 200.000" par an, a souligné M. Hejira qui présidait l'inauguration du salon de l'immobilier marocain à Paris "SMAP Immo", en présence notamment de l'ambassadeur du Maroc en France, M. El Mostafa Sahel.

C'est une offre qui "va prendre en charge une bonne partie du déficit en logement au Maroc", a-t-il déclaré à la MAP, soulignant que "le Royaume a choisi une excellente sortie de la période de stagnation de son immobilier en pariant sur l'habitat social".

Evoquant le SMAP Immo dont la 8ème édition se tient jusqu'à dimanche au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le ministre a affirmé que ce salon "a atteint son âge de maturité". Il en veut pour preuves la présence de plus de 120 exposants et une affluence qui va dépasser les 50.000 visiteurs de l'édition 2010.

Il s'agit, a-t-il assuré, du "plus grand salon de l'immobilier marocain hors du Royaume destiné à promouvoir les produits de logement marocains".

"Quand on a un engouement sans précédent de la part de la communauté marocaine en pleine période de crise, je crois qu'on peut parler de pérennité pour un salon qui a gagné sa place d'une manière structurelle", a-t-il ajouté.

Organisée par le SMAP Group en collaboration avec le ministère de l'Habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace, cette édition est la troisième étape après Bruxelles et Milan du road show 2011 des salons destinés à promouvoir l'immobilier marocain. 

Sur une superficie d'exposition de 15.000 m2, plus de 120 exposants présentent des produits d'habitat dans près de 64 villes marocaines. Sept banques y sont également présentes pour proposer le financement adéquat aux différents produits exposés.

Des Marocains résidant à l'étranger souhaitant acquérir une résidence secondaire en passant par les retraités Européens attirés par la douceur de vivre du Royaume, le SMAP Immo Paris s'adresse à tous et offre une réponse complète à toute personne intéressée par un investissement immobilier au Maroc.

Le salon est aussi une plateforme d'échanges donnant aux professionnels de l'immobilier (promoteurs, constructeurs, architectes, décorateurs et notaires ...etc) l'occasion de s'exprimer sur les sujets faisant l'actualité et les évolutions du secteur au Maroc, et aux visiteurs l'opportunité de s'informer et de poser leurs questions sur les thèmes clés de l'immobilier et aussi relatifs à l'acquisition d'un bien immobilier.

Par ailleurs, MM. Hejira et Sahel ont présidé l'inauguration d'un showroom de la société immobilière marocaine "Alliance Darna" à Clichy, une ville de la banlieue nord de Paris connue pour la forte concentration de la communauté marocaine.

Il s'agit du 2ème showroom dédié à l'immobilier social en France, après celui inauguré l'année dernière par Al Omrane, et le premier issu du secteur privé.

"D'autres entreprises du secteur privé vont faire de même", a assuré M. Hejira à la MAP, précisant qu'"il y a au moins deux qui vont ouvrir très bien tôt".

"Cet ensemble de showrooms deviendront une sorte de salon permanent de l'immobilier marocain" en France, s'est-il félicité.

Selon le directeur général de cette entreprise, M. Ahmed Amloul, l'ouverture de ce showroom vise à promouvoir les projets d'habitat social auprès de la communauté marocaine établie en France, une catégorie qui représente entre 20 et 30 pc des demandeurs de logement de la société.

L'idée c'est aussi de "permettre aux membres de la communauté d'acquérir leur logement au Maroc sans se déplacer pour qu'ils puissent gagner le temps de leurs vacances", a-t-il ajouté à la MAP.

2/6/2011

Source : MAP

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Des hommes venant du Proche-Orient vivaient au IVe millénaire avant notre ère en Aveyron, révèle une étude réalisée par des chercheurs français à partir d'ADN prélevé sur une série de corps datant du néolithique, et publiée mercredi dans une revue scientifique américaine.

L'analyse de l'ADN de dents provenant de crânes trouvés dans la grotte de Treilles (Aveyron) a montré que "la majorité des sujets inhumés étaient des hommes descendant d’un seul et même ancêtre" venant du Proche-Orient, "probablement d'Anatolie", a déclaré à l'AFP Francis Duranthon, directeur du Muséum d'Histoire naturelle de Toulouse où étaient conservés les ossements.

La sépulture de Treilles a été mise au jour dans les années 1930: un minimum de 149 sujets (63 enfants et sub-adultes et 86 adultes) datant de 5.000 ans y avaient été inhumés sur une période d’un à deux siècles.

Les études génétiques menées sur les dents de 24 personnes ont permis d'identifier 22 individus masculins, dont 3 étaient de très proches parents et 16 du même lignage paternel. Cela laisse penser qu'il s'agissait d'un clan, selon les scientifiques.

L'étude est parue dans PNAS (Proceedings of the national academy of Sciences), bulletin de l'académie des sciences américaine.

"Il s'agit d'un peuplement originaire du Proche-Orient aux débuts du néolithique et aujourd’hui presque totalement disparu", ont conclu Eric Crubézy et Marie Lacan, qui ont réalisé l'étude de l'ADN avec le CNRS, l'université Paul Sabatier de Toulouse et l'université de Strasbourg.

En revanche, soulignent-ils, les deux femmes trouvées dans la sépulture sont originaires des Grands Causses, dont fait partie le Larzac.

Cette découverte de l'origine proche-orientale des hommes confirme "l’importance des mouvements de populations pendant le néolithique le long des côtes méditerranéennes", souligne Francis Duranthon, qui a dirigé les travaux.

"Jusqu'à présent, explique-t-il, on avait des éléments laissant entendre qu'il y avait eu migration" à cette époque-là, tels des céramiques. "Mais ici, on le sait par la génétique", avec des génomes de près de 5.000 ans, se réjouit-il.

L'origine étrangère des hommes de Treilles est encore marquée par l'absence d'un gène permettant de digérer le lait frais. Les populations vivant dans la région à cette époque-là étaient pour leur part capables d'en consommer.

L'analyse réalisée par Eric Crubézy a utilisé pour la première fois des marqueurs génétiques localisés sur l’ADN nucléaire (contenu dans le noyau de la cellule) d'ossements datant de plus de 3.500 ans avant notre ère. Ils permettent d'obtenir des éléments sur les lignées paternelle et maternelle d'un individu alors que l'ADN mitochondrial (du cytoplasme des cellules) examiné jusqu'à présent ne fournissait des indications que sur celle de la mère.

1/6/2011

Source : AFP/ La Croix

M. Mohamed Essabbar, secrétaire général du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), a exposé, mardi devant la 17ème session du Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies, la position du CNDH sur la question de la migration.

M. Essabbar, qui intervenait en plénière lors du débat interactif avec le Rapporteur spécial sur les droits de l'homme des migrants, a présenté les axes consacrés à cette question dans le Plan d'Action National en matière de Démocratie et des Droits de l'Homme au Maroc (PANDDH).

Il a particulièrement signalé que parmi les objectifs de ce Plan figure la garantie des droits fondamentaux des migrants à l'intérieur et à l'extérieur du Maroc, l'intégration de la dimension de la migration dans les politiques publiques, la promotion de la culture de l'accueil aux niveaux des valeurs, des comportements, la préservation des acquis liés à la migration, ainsi que le renforcement des liens culturels, cultuels et linguistiques dans leur pluralité et leur diversité entre les communautés marocaines et leur pays d'origine.

Dans le cadre du dialogue euro-arabe des INDH auquel le CNDH a adhéré aux côtés d'autres institutions similaires dans les régions arabe et européenne depuis 2007, a ajouté M. Essabbar, le Conseil a préparé une étude montrant que les INDH faisant partie de ce dialogue ont déployé des efforts pour promouvoir et protéger les droits des migrants dans les domaines juridique, judiciaire, administratif, éducatif et culturel et faire face aux violations des droits des travailleurs.

Dans une déclaration à MAP-Genève, le secrétaire général du Conseil national des droits de l'Homme a indiqué avoir eu, en marge de sa participation aux travaux du CDH, des rencontres avec les responsables de plusieurs institutions nationales des droits de l'homme et d'ONG au cours desquelles il leur a fait connaître le CNDH et exposé les évolutions que connait le Maroc en matière des droits de l'homme.

Il a notamment indiqué avoir informé ses interlocuteurs de l'adoption dernièrement par le gouvernement de deux protocoles facultatifs relatifs à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) et à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Cette adoption, a-t-il dit, a suscité une grande satisfaction de la part des délégations rencontrées.

01/06/11

Source : MAP

Ils en ont rêvé des années ! Puis un jour, tous les papiers ont été réunis et leur émigration a pu se faire. Mais qu’il est long le chemin pour trouver sa place dans le pays du grand froid. Les Marocains du Canada doivent faire preuve de beaucoup de patience et d’endurance pour réussir leur intégration. Un chemin long et difficile pour tous les migrants qui optent pour ce grand départ…Suite

Daarkom présente l' avant-première du documentaire « Mijn tantes uit Gent » (Mes tantes de Gand), qui retrace l’histoire de l’émigration de trois sœurs marocaines vers la Belgique dans les années 70. Elles sont venues travailler en tant que gouvernantes d’enfant dans des familles flamandes aisées. Bien qu’elles partagent une histoire commune et des destins analogues, les sœurs portent un regard rétrospectif très différent sur leur passé.

Si leurs histoires sont très personnelles et spécifiques, elles ont néanmoins une portée universelle : quitter la terre natale et la famille, chercher une manière de se sentir à la maison dans le pays d’accueil, gérer la communication difficile, la discrimination et le racisme, tenter de construire un avenir, pas seulement pour soi, mais aussi pour ses enfants…

Le fait que chacune des sœurs porte son propre regard sur cette vie rend le documentaire d’autant plus intéressant. Différents témoignages flamands et un aperçu historique à partir d’une perspective d’immigrés marocains complètent le tableau.

L' avant-première de ce documentaire aura lieu le 17 juin au musée STAM à Gand, à 19h30. Veuillez trouver ici le programme de la soirée.

« Mijn tantes uit Gent » est une production de l'asbl Nakhla, en collaboration avec l’association « Een andere Wereld films » et l’asbl Daarkom. Mise en scène : Sofie Hanegreefs et Jelle Janssens, Belgique, 2011. Plus d'information.

Langues: néerlandais, français et arabe. Sous-titres: néerlandais.

Source : Darkoum

Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, n'a "pas reçu" la lettre envoyée par Marine Le Pen aux députés pour leur demander d'abroger la double nationalité, et a renvoyé le sujet à la convention immigration de l'UMP, programmée en juillet.

"Je n'ai pas reçu cette lettre", a-t-il indiqué lors du point presse de l'UMP. "C'est une question qui se pose parmi d'autres. Nous serons certainement amenés à aborder cette question lorsque nous aurons notre convention sur l'immigration et l'intégration" début juillet, a-t-il dit.

"Il ne faut pas se disperser et traiter les sujets les uns après les autres", a-t-il ajouté. "Là, on travaille sur les questions de justice sociale".

"La grande différence avec d'autres partis, c'est qu'on est dans une logique de responsabilité, on n'est pas là pour faire des coups", a encore dit M. Copé. "On n'est pas à la disposition des autres partis".

La présidente du Front national Marine Le Pen a écrit aux 577 députés pour leur demander d'abroger la possibilité d'avoir une double nationalité, française et étrangère, qu'elle juge être une "atteinte à la cohésion républicaine".

Un certain nombre de députés UMP, notamment au sein du collectif de La Droite populaire, réclament eux aussi l'abrogation de la binationalité.

1/6/2011

Source : AFP

Marine Le Pen a écrit aux députés français pour leur demander de modifier la loi afin de mettre fin à la double nationalité, qui nuit selon elle à l'assimilation des Français issus de l'immigration.

La présidente du Front national, en légère baisse ces dernier temps dans plusieurs sondages, se recentre ainsi sur l'un des thèmes de prédilection de la formation d'extrême droite.

"Comment ne pas voir que réside dans cette double nationalité l'un des ferments principaux d'atteinte à cette cohésion républicaine dont la France a plus que jamais besoin et un puissant frein à l'assimilation des Français issus de l'immigration ?", écrit-elle dans son courrier, daté du 30 mai et adressé à chaque député.

"Dans l'intérêt de la France et des autres nations, dans l'intérêt en particulier de nos relations avec l'Algérie, premier pays concerné, il est ainsi nécessaire d'engager une démarche authentiquement républicaine en mettant fin à la double nationalité, et de demander à chacun de nos compatriotes placés dans cette situation, de choisir son allégeance : la France, ou un autre pays", ajoute-t-elle.

1/6/2011

Source : Le Figaro/Reuters

Près d'une centaine de photographies anciennes prises au Maroc entre les années 1931 et 1936, dans les villes de Tétouan, Tanger, Chefchaouen et Casablanca, seront exposées au public au Musée des arts et coutumes populaires de la capitale andalouse, indique la Fondation dans un communiqué publié mardi.

Réalisées par le photographe portugais Antonio Passaporte (1901-1983), ces clichés font partie d'une collection de 400 photos d'archives dédiés au Maroc qui étaient utilisées pour l'édition de cartes postales du Royaume, souligne la même source.

Ces photos, qui reflètent des paysages, des monuments ou des scènes de la vie quotidienne du Maroc, sont classées en cinq groupes thématiques: espaces publics, vues panoramiques, personnages, intérieurs des édifices et métiers. Le cycle d'activités culturelles "Le Maroc en Andalousie", organisé en collaboration avec le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, s'articule autour d'activités de tout genre, dont des séminaires, des concerts de musique, des conférences, des activités sportives, des expositions d'artisanat, qui seront organisées dans différentes villes de la région autonome d'Andalousie.

Inauguré en mai courant pour se poursuivre tout au long du reste de l'année en cours, ce cycle poursuit un double objectif, permettre aux ressortissants marocains vivant en Espagne de garder le contact avec leurs racines et offrir l'occasion au public espagnol de connaître un peu mieux le Royaume, sa civilisation et sa culture.

Créée à Séville en 1998, la Fondation des Trois cultures de la Méditerranée est un forum fondé sur les principes de paix, de tolérance et de dialogue, dont l'objectif principal est de promouvoir la rencontre entre les peuples et les cultures de la Méditerranée.

La Fondation, qui est une initiative du gouvernement du Maroc et du gouvernement autonome d'Andalousie, est l'un des organismes les plus actifs dans ce domaine dans l'espace euro-méditerranéen.

31/05/2011

Source : MAP

Le nouveau régime d'asile européen sera achevé d'ici 2012 et permettra de mieux "protéger les personnes à la recherche d'une protection internationale " a indiqué mercredi la commissaire européenne aux affaires intérieures Cécilia Malmstrom.

Les propositions modifiées de directives sur les conditions d'accueil et sur les procédures d'asile devraient rendre les procédures plus rapides, plus équitables et plus efficaces, dans l'intérêt à la fois des Etats membres et des personnes à la recherche d'une protection internationale, a estimé la responsable européenne.

"Actuellement, la réponse apportée aux demandeurs d'asile et les garanties qui leur sont offertes varient considérablement d'un Etat membre à l'autre, les chances de bénéficier d'une protection dépendant fortement de l'Etat membre qui examine la demande d'asile" a expliqué Mme Malmstrom affirmant qu'un "changement s'impose".

Soulignant la nécessité d'avoir des procédures d'asile efficaces et équitables ainsi que des conditions d'accueil des demandeurs d'asile adéquates et comparables dans toute l'Union, elle a signalé que "les normes fixées au niveau européen doivent être simples et claires, et présenter un bon rapport coût-efficacité ".

Par ailleurs, la commission européenne avait présenté ses premières propositions de modification des directives sur les conditions d'accueil et sur les procédures d'asile, respectivement en décembre 2008 et en octobre 2009.

Les deux propositions seront présentées au Conseil européen "Justice et affaires intérieures" le 9 juin courant et examinées durant la présidence polonaise de l'UE qui débutera le 1er juillet prochain.

Pour acquérir force de loi, elles devront être adoptées par le Parlement européen et par le Conseil à la majorité qualifiée, indique l'exécutif européen.

1/6/2011

Source : Cadafree

10.000 personnes environ seront concernées par la réduction de moitié de l'immigration professionnelle, quand la France accueille chaque année 200.000 personnes.

• Qui est concerné par ces restrictions ?

Claude Guéant a diffusé aux préfets une circulaire imposant des critères plus restrictifs pour entrer en France comme immigré de travail. Actuellement, environ 30.000 personnes pénètrent chaque année sur le sol français pour y travailler, à la demande d'entreprises qui déclarent ne pas pouvoir subvenir localement à leurs besoins de main d'œuvre.

Le ministre de l'Intérieur a annoncé vouloir faire tomber ce chiffre à 20.000. Ce sont donc environ 10.000 étrangers en moins qui devraient, en 2011, venir travailler en France. Un chiffre assez faible comparé aux 200.000 personnes qui pénètrent chaque année dans l'Hexagone, pour des motifs familiaux ou humanitaires.

Cette réduction de l'immigration de travail s'inscrit dans la droite ligne de l'évolution des flux migratoires en France. Depuis le choc pétrolier des années 1970, la tendance est en effet à la baisse quasi continue de l'immigration de travail, au profit de celle effectuée au titre du regroupement familial. A partir de 2006, Nicolas Sarkozy avait souhaité inverser cette tendance et encourager une immigration «choisie». En divisant par deux l'immigration de travail, le gouvernement actuel remet partiellement en cause cette politique.

Demeure en effet la volonté de sélectionner davantage les candidats à l'immigration de travail. La circulaire distribuée aux préfets précise bien qu'ils devront être d'autant plus sévères «que l'emploi visé ne nécessite pas de qualifications particulièrement élevées». A contrario, la volonté affichée de diminuer le nombre d'étudiants étrangers restant travailler en France montre que les immigrés qualifiés ne seront pas non plus épargnés par ces restrictions. Une stratégie à l'opposée de celle pratiquée par le Canada ou l'Australie, qui souhaitent attirer et accueillir un grand nombre de jeunes diplômés très qualifiés.

• Pourquoi réduire l'immigration de travail en particulier, qui représente un flux migratoire peu important ?

L'objectif affiché du gouvernement est de donner la priorité à l'insertion professionnelle des demandeurs d'emploi présents en France. Mais à ce titre, les immigrés arrivés à la demande d'entreprises ne sont pas les seuls à travailler dans l'Hexagone: l'ensemble des immigrés qui rejoignent chaque année la France ont accès au marché du travail. Pourquoi, donc, cibler uniquement l'immigration professionnelle? En partie parce que c'est le flux le plus aisé à réduire. L'immigration autorisée au titre du regroupement familial ou du droit d'asile est en revanche partiellement régie par des conventions internationales, et donc beaucoup plus contrainte. «En matière d'immigration, on ne peut guère être plus restrictif. Sinon, on bute sur des considérations humanitaires», explique Xavier Chojnicki, économiste au Cepii et à l'Université de Lille 2. Avec pour conséquence paradoxale que les restrictions annoncées toucheront finalement les immigrés les plus sélectionnés, ceux dont le profil colle actuellement le plus aux besoins de l'économie française.

• La France a-t-elle besoin de main d'œuvre étrangère ?

Selon la dernière enquête réalisée par Pôle emploi sur le sujet, 579.000 offres seront difficile à pourvoir en 2011. Que les employeurs déplorent une pénurie de main d'œuvre ou une inadéquation des compétences des candidats au poste proposé, ce chiffre représente 38% des projets de recrutement de l'année en cours. Certains secteurs en particulier, tels le bâtiment ou les services à la personne, souffrent de difficultés structurelles à embaucher, faute de conditions de travail suffisamment favorables pour attirer les autochtones. L'immigration joue alors un rôle clé pour satisfaire une demande croissante. Dans le nettoyage, les services domestiques et les entreprises de sécurité, plus de 20% de la main d'œuvre est ainsi immigrée, contre 8% dans l'ensemble des secteurs, relève une étude de l'Insee.

Dans ces métiers en tension, l'immigration pourrait par ailleurs contribuer à maintenir des conditions de travail peu attractives. C'est ce que souligne un rapport du conseil d'analyse économique (CAE) rédigé par l'économiste Gilles Saint-Paul en 2009. Sans l'apport de l'immigration, les mêmes difficultés de recrutement devraient en effet pousser les salaires à la hausse, jusqu'à ce que ces emplois deviennent attractifs pour les autochtones. Mais qu'il s'agisse d'adapter les formations des candidats aux postes en souffrance, ou de rendre des postes plus attractifs, «ces évolutions prennent du temps», souligne Patrick Simon. En attendant, le travail au noir pourrait faire office de variable d'ajustement.

1/6/2011, Marie Bartnik

Source : Le Figaro

Dans sa tribune publiée dans le journal Le Monde de ce mercredi, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, estime qu'il faut maîtriser l'immigration en France et prône, au-delà de l'intégration, l'assimilation des étrangers qui veulent s'y établir.

Le monde connaît un bouleversement économique, social et culturel sans précédent, une mutation du rapport au temps, à l'espace, mais aussi à la communauté nationale. Si nous savons à quoi ressemblait la France d'hier, nous ignorons encore ce qu'elle sera demain. Mais la vraie question est: à quoi voulons-nous qu'elle ressemble ?

La France, disait Michelet, est plus qu'un pays, c'est une idée. Une certaine idée de la liberté, de l'égalité et de la fraternité humaine. La France, c'est aussi une civilisation unique en son genre, fière de son long passé d'efforts, de sacrifice et de dévouement, mais jamais repliée sur elle-même ni fermée à l'avenir.

Loin d'avoir menacé notre identité ou remis en cause notre cohésion nationale, les générations successives d'immigrés qui se sont établis dans notre pays au cours du temps ont toujours su partager notre conception du vivre-ensemble, notre histoire nationale et nos valeurs. Ils y ont même largement contribué.

Aujourd'hui, les Français, comme la plupart des peuples, sont en proie au doute. Ils s'interrogent sur leur avenir, leur place dans le monde. Ils se demandent si les grands principes de leur vie sociale, auxquels ils sont profondément attachés, seront préservés ou voleront en éclats, pour faire place à d'autres systèmes de valeurs, à d'autres références culturelles.

Il est du devoir des responsables politiques de répondre à leurs interrogations, et de leur dire clairement les choix qu'ils leur proposent. Ce serait un grand risque pour notre démocratie que de nier ces interrogations. Ce serait sans aucun doute la meilleure façon d'ouvrir la voie au populisme et à l'extrémisme qui envahissent la vie politique de beaucoup de nos voisins européens.

Notre société a toujours su s'adapter, s'ouvrir, accueillir. Sans rien perdre de son identité. Oui, le modèle français est à l'opposé de la conception communautariste qu'ont choisie certains de nos voisins. C'est le modèle d'une France sereine, unifiée, où chacun, peu importent ses origines ou sa religion, trouve sa place et partage, avec les autres, un même désir de vivre ensemble. Aujourd'hui, ce sont plus de 200 000 étrangers qui arrivent en France chaque année en toute légalité. A ces personnes, je veux dire que l'obtention de leur titre de séjour n'est pas une fin. Bien au contraire. Ce n'est que le début de la construction d'une histoire commune.

La France doit offrir à ceux à qui elle ouvre les bras les conditions d'une intégration, voire d'une assimilation réussie. L'apprentissage de la langue française, de l'histoire de France, des règles du vivre-ensemble qui sont les nôtres et plus largement de tout ce qui fait notre identité, sont des conditions indispensables à cette intégration qui, avec le temps, débouche sur une assimilation réussie, que j'appelle de mes vœux.

Cette réussite dépend, bien entendu, de la volonté des migrants eux-mêmes, mais aussi de nous. Il est, en effet, de notre responsabilité de nous assurer que ces nouveaux arrivants seront bien en mesure de construire la vie qu'ils sont venus chercher dans notre pays.

Les difficultés sociales rencontrées par nombre de personnes immigrées ou issues de l'immigration témoignent malheureusement de ce que notre politique d'intégration n'est pas aussi réussie qu'on se plaît souvent à le dire.

Les exemples ne manquent pas: problèmes de réussite scolaire, risque supplémentaire de tomber dans la précarité socio-économique, sans parler du chômage qui frappe particulièrement les étrangers provenant de pays hors de l'Union européenne. Plus de 23 % d'entre eux ne trouvent pas d'emploi.

La France est un pays ouvert, mais elle n'a pas vocation à accueillir des étrangers pour en faire des chômeurs. A cet égard, je pense qu'il est urgent d'adapter notre politique en matière d'immigration du travail à la réalité économique et sociale de notre pays. Si ce dernier point me paraît essentiel pour définir la politique migratoire qui doit être la nôtre, je voudrais insister également sur un sentiment sans doute plus subjectif, mais tout aussi primordial à mes yeux : la fierté d'être français ou de vouloir le devenir. La France doit être fière de donner leur chance à ces nouveaux venus et ceux-ci doivent être fiers d'être accueillis sur le territoire français.

Cela ne signifie pas que l'on demande à ces personnes de renoncer à leur culture, à leur passé, à leurs souvenirs, ni à l'attachement qu'ils ont pour leur pays d'origine. Mais cela implique d'adopter notre façon de vivre et nos valeurs cardinales.

Je parle d'intégration pour ceux qui ne projettent pas de rester en France, pour ceux qui gardent enfoui en eux-mêmes le rêve de retourner, un jour, sur la terre de leurs ancêtres. Je parle d'assimilation pour les autres, pour ceux qui arrivent dans notre pays avec la volonté de s'y établir durablement, d'y voir grandir leurs enfants, leurs petits-enfants.

S'assimiler, c'est aller plus loin, c'est épouser notre culture, c'est participer pleinement aux formes essentielles de la vie sociale et culturelle française. C'est se fondre dans un destin collectif. L'assimilation n'est pas la négation de la différence. Elle est simplement l'invitation à se sentir bien dans notre nation.

J'ai bien conscience qu'en faisant part de ces réflexions, j'exprime un vrai choix politique, puisque c'est un choix de société. C'est le choix de la France que nous voulons pour demain.

Et cette France de demain, je ne peux l'imaginer que comme un lieu d'harmonie entre tous ceux qui y vivent, un lieu débarrassé des crispations et des inquiétudes qu'entraîne immanquablement une immigration non maîtrisée.

Claude Guéant, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration

1/6/2011

Source : Le Monde

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