On peut voir de deux manières cette multiculturalisation de l’échiquier politique communal.
C’est sans conteste une des lignes de faîte de ces élections communales : du nord au sud, en passant - surtout - par le centre du pays, les partis ont veillé à "colorer" particulièrement leurs listes de manière communautaire s’entend, c’est-à-dire en les ouvrant à un nombre jamais vu de candidat(e)s issu(e)s de l’immigration et de cultures religieuses ou spirituelles très diverses. Autre phénomène émergent : la présence de candidats issus de l’ex-bloc soviétique dont nombre de ressortissants ont l’espoir souvent déçu de trouver l’Eldorado dans nos contrées.
Mieux, désormais, les grandes familles politiques n’ont plus peur de confier la direction de leur liste à ces candidats. A Bruxelles, ils étaient deux à être dans ce cas il y a six ans, voilà qu’ils sont déjà sept et ce n’est sans doute pas fini !
Du côté wallon, l’on enregistre au moins quatre cas de potentiels bourgmestres non autochtones alors qu’en Flandre, qui est bien plus exigeante sur le terrain de "l’inburgering", l’on constate que près de dix pour cent des candidats sont issus de la multiculturalité (lire en page 6).
On peut voir de deux manières cette multiculturalisation de l’échiquier politique communal. De manière positive, bien évidemment, comme la politologue liégeoise Fatima Zibouh.
Selon cette dernière, "la participation politique des étrangers et Belges d’origine étrangère se caractérise avant tout par une grande hétérogénéité. L’appartenance communautaire et/ou nationale y a moins d’importance que les trajets individuels, l’appartenance professionnelle ou socio-économique. Surtout, la relation entre vie politique et origine ethnique ou communautaire doit être vue comme une relation dynamique en constante évolution" .
En clair : les candidats étrangers ne se considèrent plus comme les Marocains ou Turcs "de service", ou comme des faire-valoir de telle ou telle religion. Et ils n’hésitent plus à se profiler de manière autonome par rapport à leur monde d’origine.
Cela, c’est la vision généreuse et optimiste Selon certains observateurs plus critiques comme Sfia Bouarfa, qui connaît mieux que quiconque le sérail et pour cause, il semble bien que tous les partis confondus n’ont pas nécessairement été très regardants en recrutant leurs candidats. Et ont la fâcheuse tendance d’avoir fait appel à des personnalités qui n’ont pas toujours intégré les valeurs démocratiques telles qu’on les pratique chez nous.
Conséquence : l’on connaît plusieurs exemples de transfuges de telle ou telle origine qui passent de la gauche à la droite, ou l’inverse, avec une facilité déconcertante. Sans doute, nombre d’électeurs n’y voient-ils nul mal ou ne s’en aperçoivent pas réellement, mais on peut se poser de sérieuses questions sur le bagage politico-idéologique de ces "ramasse-voix".
Au-delà de ce mercato, les directions politiques ne "screenent" pas toujours les candidats aussi sérieusement qu’il le faudrait. Avec la conséquence qu’ils se retrouvent, par exemple, avec des candidates qui tiennent absolument à garder le foulard islamique.
Il y avait le précédent de Mahinur Özdemir à Saint-Josse pour le CDH aux élections régionales de 2009, qui n’a jamais enlevé son voile, mais les autres partis traditionnels ont aussi des candidates aussi déterminées : c’est le cas de Derya Aliç (Schaerbeek) et de Farida Tahar (Molenbeek) pour le PS, alors qu’au MR, on s’est distancié de la liste tennoodoise des "Bleus de Saint-Josse" où figure la cousine d’Emir Kir, Canan. Une problématique qui n’est pas résolue car quid en cas d’élection ? La pression identitaire ne l’emportera-t-elle pas sur l’adhésion partisane ? S’ajoutent à cela des dimensions non moins interpellantes puisqu’elles touchent au négationnisme des génocides du XXe siècle. Nombre de candidats d’origine turque adoptent une posture plus qu’ambiguë par rapport au génocide arménien et il faut souvent passer par les médias turcs pour connaître leur point de vue.
Enfin, si l’appartenance catholique ne joue plus, à quelques exceptions près comme ces candidats du CDH d’Uccle qui osent dire leurs convictions, il y a un vote évangélique africain qui ne manque pas d’être pris en compte au sein du parti de Benoît Lutgen, mais qui s’est surtout imposé sous la présidence de Joëlle Milquet.
06/10/2012, Christian Laporte
Source : Lalibre.be
Dix chefs d'Etat et de gouvernement européens et arabes ont adopté ce samedi 6 octobre, à Malte, une déclaration conjointe visant à faire face au problème de l'immigration avec notamment la création d'une « task force » (ou « groupe de travail ») humanitaire. De nombreux autres sujets ont été abordés, notamment les questions économiques Nord-Sud et de transition politique dans le contexte post-révolutionnaire.
Cela faisait neuf ans que les dirigeants des deux rives de la Méditerranée ne s'étaient pas réunis. C'est aussi la première fois que ce sommet se tenait sans les présidents tunisien Zine el-Abidine Ben Ali et libyen Mouammar Kadhafi.
Dans ce contexte, les pays arabes ont cherché à rassurer leurs homologues européens sur la démocratie dans leur pays, tout en appelant à plus de coopération. Le président tunisien Moncef Marzouki l'a souligné, les changements en cours sur la rive sud de la Méditerranée ne sont pas une menace pour l'Europe.
Le chef de l'Etat français François Hollande a, lui, mis en avant les deux défis majeurs auxquels les Euro-méditerranéens doivent faire face : accompagner la transition démocratique et développer le Sud tout en stimulant la croissance au Nord.
Vaste programme pour les dirigeants de ce forum, qui ont aussi conclut à mettre en place une « task force » humanitaire, et non sécuritaire, pour contrôler les flux migratoires. Pour le président Marzouki, l'immigration est devenue une urgence démocratique dont il faut s'occuper, pour éviter de nouvelles tragédies.
6/10/2012
Source : RFI
Les effectifs, la structure et la qualité des flux migratoires de la région Mena vers l'Europe sont en complète mutation. Plus nombreuse, quai fiée, féminisée, la migration devient un enjeu stratégique pour les pays d'origine. Ce nouvel enjeu, traité dans le rapport de l'OCDE…Suite
Le programme DV ou programme Diversity Immigrant Visa rend disponibles annuellement 55.000 visas de diversité permettant de se rendre et de vivre aux Etats-Unis. Les candidats qui remportent le visa sont sélectionnés aléatoirement parmi les demandes soumises…Suite
D'origine française, Jacqueline David Loghlam devient citoyenne marocaine, non seulement sur le papier mais également à travers son engagement militant et actif pour les droits humains. Elle débute sa carrière en tant que journaliste au service des vraies valeurs démocratiques et choisit, par la suite, de signer ses articles sous le pseudonyme de Zakya Daoud. Elle résiste, pendant les années Lamalif, aux différentes stratégies de censure. En 1988, la revue cesse de paraître car Zakya préfère la « saborder» plutôt que de tuer son esprit revendicatif. Aujourd'hui, elle continue sa carrière dans l'écriture en publiant différents ouvrages en tant qu'écrivaine et essayiste…Suite
Faut-il autoriser les étrangers à voter lors des élections municipales? Oui, répondait sans ambages le candidat François Hollande. Dans son « agenda du changement », il fixait même une date limite pour la tenue de cet engagement: juin 2013 (le prochain scrutin aura lieu l'année suivante). La mesure était censée concerner tous les étrangers non communautaires résidant en France depuis au moins cinq ans. Oui, peut-être, rien ne presse, semble dire le président François Hollande…Suite
En lice pour les prix Renaudot et Médicis, «Infidèles» est le cinquième roman d'Abdellah Taïa. Il y dit sa haine du fanatisme, de l'oppression religieuse et son désir d'un islam transfiguré, humaniste, mû par des valeurs positives et nobles…Suite
C’est dans une atmosphère festive que s’est déroulé la deuxième édition du gala du Congrès maghrébin au Québec (CMQ) mettant à l’honneur les femmes Québécoises d’origine maghrébine et rassemblant plusieurs personnalités publiques.
Sous les applaudissements de plus de 200 convives, la réussite et l’implication de neuf Québécoises d’origine maghrébine ont été soulignées. Les lauréates se sont distinguées par leurs parcours professionnel, leur implication sociopolitique ainsi que leur contribution au développement économique et culturel du Québec.
Cet évènement a également été l’occasion de souligner l’entrée de monsieur Abdelaziz Younsi, directeur général des technologies de l’information au ministère de la Sécurité Publique du Québec, au bureau des Gouverneurs du CMQ. Rappelons que ce conseil de sages rassemble des Québécois d’origine maghrébine dont le parcours et le leadership font d’eux des modèles de réussite et constituent une source de fierté pour toute la communauté maghrébine au Québec.
Haute en couleurs, cette soirée a permis de rassembler des femmes et des hommes politiques, des artistes de talents et plusieurs sympathisants du Congrès Maghrébin au Québec. Cette superbe soirée était justement une vitrine idéale pour le président et cofondateur du CMQ, monsieur Monsef Derraji, de rappeler que : « Le message que nous lançons aujourd’hui est clair: notre communauté prend activement part au développement économique, social et culturel de notre société et nous sommes déterminés à continuer ainsi. Ce soir, nous célébrons neuf femmes dont le parcours inspirera des centaines d’autres.»
Les lauréates ont reçu un trophée de reconnaissance en présence de plusieurs dignitaires, M. Thomas Mulcair, Député fédéral d’Outremont, Chef de l’Opposition officielle et Chef du Nouveau Parti Démocratique, Mme Louise Harel, Conseillère de ville, Chef de l’Opposition officielle à la Ville de Montréal et Chef de Vision Montréal, M. Alexandre
Plante, conseiller de ville à Brossard, Mme Mary Deros, conseillère de ville à Montréal. Mme Anie Samson, Maire de l’arrondissement Villeray – St-Michel – Parc Extension, M. Zoubair Hakam, Consul général Royaume du Maroc. L’honorable Denis Coderre, Député de Bourassa, M. José Nunez-Melo, Député de Laval, Mme Djaouida Sellah, Députée de Saint-Bruno Saint-Hubert, Mme Saadia Groguhé, Députée de Saint-Lambert et M. Amir Khadir, Député de Mercier et Co-porte-parole de Québec Solidaire.
2/10/2012,
Source : Atlas.mtl
Le 4-ème congrès de l'association francophone des commissions nationales des droits de l'Homme (AFCNDH), s'est ouvert, jeudi à Casablanca, avec la participation de représentants d'une vingtaine de pays.
" Les droits de l'Homme dans les lieux de privation de liberté" est le thème choisi pour ce conclave qui a pour objectif d'initier une réflexion sur la problématique du respect des droits humains dans ces lieux et d'outiller les institutions nationales pour qu'elles puissent apporter une contribution à la garantie du respect de ces droits.
Le congrès ambitionne également de recenser les travaux des organismes nationaux de droits de l'Homme dans ce domaine et de discuter des actions à entreprendre dans le domaine de la protection des droits des personnes privées de liberté.
Un plan d'action devra être adopté au terme de ce congrès dont les travaux s'articulent autour de plusieurs ateliers notamment "les mécanismes internationaux et régionaux de protection des droits de l'Homme dans les lieux de privation de liberté", qui portera sur la présentation du cadre juridique et des mécanismes existants.
Le deuxième atelier sur "les moyens de lutte contre les violations des droits de l'Homme dans les lieux de détention" devra s'intéresser aux techniques d'investigation et de visite dans les lieux de privation de liberté, pénitenciers, hôpitaux, locaux de garde à vue, zones d'attente dans les ports et aéroports, centres éducatifs fermés, camps d'internement.
Quant au troisième atelier il concernera la "la protection spécifique des groupes vulnérables" notamment la situation des migrants et des mineurs.
La thématique choisie pour ce congrès est "importante" et d'"actualité", a affirmé le président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Driss El Yazami à l'ouverture de cette rencontre qui permettra aux participants d'échanger expériences et connaissances.
Rappelant que le CNDH a fait de cette problématique une de ses préoccupations, M. El Yazami a précisé que le conseil a publié récemment un rapport sur la situation dans les hôpitaux psychiatriques et qu'il est en train d'élaborer deux autres rapports sur la situation dans les prisons et la protection des enfants.
Lors de la séance d'ouverture présidée par Christine Lazerges, présidente du CNDH de France, la représentante de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), Martine Anstett, a souligné le rôle actif des organismes des droits de l'Homme dans la promotion de la paix et le respect des droits humains.
La thématique choisie pour ce congrès rejoint les préoccupations de l'OIF qui n'a eu de cesse de lutter contre la torture et les traitements dégradables, a-t-elle dit.
Les participants à ce congrès de deux jours devront procéder vendredi à l'élection du nouveau président de l'AFCNDH.
4 oct.2012
Source : MAP
Le nombre de jeunes cadres catalans ayant émigré à l'étranger à la recherche de meilleures opportunités d'emploi a enregistré une hausse de 9,2 pc en 2011 par rapport à l'année précédente, selon un rapport de la section catalane de la centrale syndicale Union générale des travailleurs (UGT).
Près de 46.000 jeunes catalans, âgés de 15 à 34 ans, vivent désormais à l'étranger dont 10.000 ont quitté leur région depuis 2009 à cause du chômage, soit une augmentation de 30 pc par rapport aux trois années précédentes, ajoute le rapport intitulé +jeunes émigrants hautement qualifiés+, présenté, jeudi, par un porte-parole de l'UGT.
La hausse du chômage, la précarité à l'emploi, les bas salaires ainsi que les entraves à l'émancipation qui prévalent en Catalogne sont en train de pousser toute une génération de jeunes vers l'exil à la recherche d'horizons meilleurs en matière d'emploi et de qualité de vie, a déploré Daniel Garcia lors de la présentation de ce rapport.
En 2011, près de 22,7 pc de postes d'emploi occupés par les jeunes catalans ont été détruits à cause de la crise économique, selon les conclusions de ce rapport. "Ni le gouvernement catalan ni le gouvernement espagnol ne semblent préoccupés par la fuite des cerveaux et la perte des investissements. Ils ne disposent d'aucune stratégie pour faire face à cette situation", a critiqué le militant syndicaliste.
D'après le rapport, élaboré sur la base des données de l'Institut catalan de statistiques (Idescat), le nombre de Catalans établis à l'étranger a atteint 185.848 personnes, dont 32.092 jeunes de 15 à 29 ans et 13.887 âgés entre 30 et 34 ans.
Selon la même source, 42 pc des jeunes catalans qui quittent cette région autonome du nord-est de l'Espagne, s'installent dans les pays de l'Union Européenne (UE) notamment en France, en Allemagne, en Andorre et en Suisse, contre 36 pc qui préfèrent s'établir dans des pays de l'Amérique du Sud (Argentine, Vénézuela et Brésil) et 17 pc qui optent pour le Mexique, les Etats-Unis et le Canada.
Le chômage des jeunes de 16 à 29 ans a connu une hausse record de 37,1 pc au deuxième trimestre de 2012, alors que le chômage de longue durée touche 14,6 des jeunes de moins de 29 ans, a précisé le porte-parole de l'UGT.
La Catalogne est confrontée à une crise économique et financière sans précédent avec une dette colossale de près de 44 milliards d'euros, la plus élevée par rapport aux autres régions d'Espagne.
4 oct.2012
Source : MAP
L'efficacité de la participation des compétences marocaine de Belgique réside dans "la force du regroupement associatif", a souligné, mercredi à Bruxelles, le ministre délégué chargé des Marocains à l'étranger, Abdellatif Maâzouz.
"J'ai invité mes concitoyens belges à constituer des associations professionnelles afin de devenir des interlocuteurs crédibles et unifié des gouvernants belges et du gouvernement marocain" , a déclaré à la MAP M. Maazouz à l'issue d'une rencontre avec les compétences marocaines en Belgique .
La création et le soutien de projets en faveur des Marocains résidant en Belgique s'appuie sur la force d'action et de mobilisation des Marocains de Belgique, a ajouté le ministre.
La mobilisation des MRE, a-t-il dit, a été sollicitée tant sur le plan politique notamment pour les cause nationales, qu'au niveau économique, en ce qui a trait à l'information par les entrepreneurs marocains, en tant que décideurs, sur les potentialités et les opportunités d'investissements qu'offre Maroc.
L'accent a été également mis lors d'une rencontre de M. Mâazouz avec le ministre-président bruxellois Charles Picqué et la secrétaire d'Etat à l'Asile et la Migration, Maggie De Block sur les moyens d'améliorer les conditions d'intégration des MRE et de réduire le taux de chômage des jeunes belgo-marocains.
La question de l'enseignement de la langue arabe comme langue officielle dans les écoles belges a été également soulevée avec les responsables belges, a-t-il fait remarquer, ajoutant que "ce sujet a été favorablement accueilli par les responsables belges et sera examiné +en profondeur+ dans les prochaines semaines".
4 oct.2012
Source : MAP
Interview avec Nacira Guénif-Souilamas, sociologue, maître de conférences à l’université Paris-XIII, affirme la prédominance des contraintes économiques sur les pressions familiales dans les cités.
Nacira Guénif-Souilamas, sociologue, a écrit, entre autres, avec Eric Macé, le livre les Féministes et le Garçon arabe (éd. de l’Aube, 2004), dans lequel elle dénonce la rhétorique sur les femmes de banlieue développée depuis cet évènement, notamment, par l’association Ni putes ni soumises.
Pourquoi critiquez-vous l’action de «Ni putes ni soumises», association née dans les sillage de la mort de Sohane Benziane ?
Je trouve qu’ils sont dans la surexploitation de la veine victimaire, alors que ces femmes n’ont pas besoin d’être considérées comme des victimes. Tout cela est un effet d’aubaine politique, et «Ni putes ni soumises» en est le symptôme. Il y a certes eu une dégradation des conditions d’existence dans laquelle vivent ces femmes en banlieue. On parle de milieux sociaux démunis.
Mais malgré tout, une certaine rhétorique politique persiste qui continue à présenter ces jeunes femmes uniquement comme des victimes. Et avec ça, il y a une politique de l’identité sexuelle qui s’est racialisée, avec l’idée qu’un machisme serait génétiquement attaché à certains hommes. Avec l’affaire DSK on s’est rendu compte que le machisme pouvait aussi toucher des hommes dans des positions de pouvoirs. Parlons de politique sexuelle, mais alors parlons de toute la population. Et puis, en lisant les travaux de terrains, on comprend que les parcours sont plus complexes, que les rapports sexuels entre femmes et hommes ne se traduisent plus seulement sous la forme du viol et de la guerre des sexes. Ce que montrent les travaux de terrain, ce n’est pas un climat où les jeunes filles seraient constamment menacées de viols.
Pour vous, cette rhétorique de victimisation des femmes dans les banlieues est-elle née dans les suites du meurtre de Sohane ou existait-elle déjà ?
C’était déjà dans l’air. Dans les années 90, on a commencé à avoir ce discours, misérabiliste, sur des filles surveillées par leur père, leur frère. Sur leur victimisation, mais aussi sur leur héroïsation, quand elles parvenaient à être diplômées ou même à sortir avec un blanc. Ces femmes pour moi ne sont ni des héroïnes ni des victimes.
Vous remettez en cause ce qui est dit sur la liberté de nombreuses jeunes filles dans les quartiers, sur leurs contraintes familiales ?
Oui il y a bien des tensions, mais dans beaucoup d’entretiens, les filles disent que leurs parents ne leur imposent pas de contraintes. Elles opèrent elles-mêmes des arbitrages, ce qu’elles veulent dire ou pas, ce qu’elles souhaitent faire ou non. Elles sont les artisanes de leur liberté tempérée.
Et ces contraintes dont on parle ne viennent pas seulement de leur famille, mais des conditions économiques et sociales qui leur sont imposées. Tout cela alimente un discours prédominant, comme quoi les filles ne pourront être «libérées» que si elles s’affranchissent de l’autorité des pères et des frères : depuis dix ans on ne dit que cela, en extrapolant à partir d’exemples. On sous-estime les travaux de terrain car il n’y a rien de sensationnel. A mon avis, ces jeunes filles ont beaucoup plus de mal à trouver un stage ou un emploi à la hauteur de leur diplôme qu’à s’affranchir de leurs parents pour sortir avec un garçon.
1/10/2012, Charlie Dupiot
Source : Libération
Suite au refus opposé aux demandes de visas français d’une dizaine d’artistes sénégalais, le monde culturel du pays africain s’était ému contre les nouveaux pouvoirs publics français. Les fans de ces derniers avaient même annoncé se faire entendre le jour de la visite du président François Hollande au Sénégal. Des menaces prises aux sérieux car Paris et Dakar ont trouvé une solution et ont octroyé des visas aux artistes en question.
Depuis plus de cinq ans, obtenir un visa de séjour en France est devenu la croix et la bannière. Le monde artistique a payé le plus lourd tribut, avec des refus opposés au chanteur Thione Seck qui devait se rendre à Paris pour une série de concerts, Doudou Sarr qui devait honorer un contrat signé avec un hôtel lyonnais, la comédienne Seune Sène, le Pr Oumar Sankharé, écrivain, deuxième Africain agrégé en Grammaire française, et la célèbre costumière Faguèye Bâ qui devait se rendre à Paris la semaine dernière pour dévoiler ses créations. Cependant, Faguèye Bâ, elle, ne s’est pas laissée faire, elle a envoyé des communiqués de protestation dans la presse pour se faire entendre. Et dans la soirée du mardi, les services de visa lui ont accordé le visa sans aucune précision.
Un comité de lutte contre ces tracasseries
Dans un communiqué, Faguèye Bâ fait état de la création d’un collectif contre ces tracasseries notées dans les ambassades occidentales plus particulièrement celles de la France. Selon le communiqué publié le mardi soir, l’artiste tient « à remercier toutes celles et tous ceux qui [lui] ont soutenue à travers cette injustice de décision de refus de visa de la part du Consulat de France, il y a cinq jours. Par Thione Seck, le Pr. Oumar Sankharé et [elle]-même c’est toute la communauté artistique qu’on empêche de circuler afin de promouvoir la création, l’art. [Elle a] donc ressenti cette injustice là, au-delà [d’elle-même]. [Leur] détermination à communiquer une injustice et de lutter ensemble pour la faire reculer, prouve surtout quand on se donne la main, qu’une démarche collective et solidaire permet de porter des avancées en terme de droits. [Elle voulait] également vous sensibiliser sur le fait que nous allons travailler en direction du Ministère de la culture sénégalais, dans le cadre des accords internationaux notamment entre la France et le Sénégal pour une meilleure reconnaissance des ambassadeurs culturels et artistiques de chaque discipline », souligne le communiqué de presse.
La France évite les brassards rouges contre le président Hollande
Tout a commencé par une audience que le président Maky Sall a accordée à l’ambassadeur français au Sénégal dans la journée du mardi. A l’issue de cette audience, le diplomate français avait laissé entendre qu’il était venu coordonner avec le gouvernement du Sénégal la venue du président François Hollande sans donner d’autres détails. Mais de sources proches de la discussion, les deux pays ont abordé les difficultés que les Sénégalais rencontrent en ce moment dans l’obtention des visas pour la France. Les autorités françaises espèrent ainsi éviter des manifestions contre le Président français qui effectue son premier déplacement en Afrique en tant que chef de l’Etat. Ainsi, l’ambassade de France au Sénégal a revu sa copie en octroyant le visa hier soir à la célèbre costumière Faguèye Bâ. Avec l’arrivée du président de la République française François Hollande, le 12 octobre à Dakar, beaucoup de Sénégalais fans de ces artistes avaient promis de revêtir des brassards rouges en signe de protestation. Les brassards devraient rester au placard.
4 octobre 2012, Khalil Dieme
Source : Afrikcom
"Ils sont arrivés à une cinquantaine et ont tiré des coups de feu sur notre village." Rebayal Ali a les yeux toujours un peu ahuris. Le torse maigre enserré dans un maillot de corps humide de mousson, le paysan musulman raconte une nuit d'horreur. C'était le 23 juillet en son village de l'Assam, Etat du nord-est de l'Inde, région hautement stratégique enclavée aux confins du Bangladesh, de la Chine et de la Birmanie. Le matin même, alors qu'il surveillait son buffle dans les hautes …Suite
L’UE cherche sans cesse à renforcer la surveillance de ses frontières extérieures, en utilisant des technologies toujours plus coûteuses. Mais sont-elles efficaces ? Et qui, dans nos démocraties, contrôle les contrôleurs ?, s’interroge le Groene Amsterdammer.
"Il n’y a pas d’alternative”, déclarait, il y a 4 ans, Franco Frattini, commissaire européen chargé de la Justice, de la Liberté et de la Sécurité, devant le Parlement européen. Comme les criminels avaient une meilleure technologie que la nôtre, il annonçait deux projets. Le premier prévoyait la surveillance permanente de toutes les frontières extérieures, y compris à l’aide de drones, pour détecter les migrants en mer. Le deuxième proposait l’instauration de "frontières intelligentes”, permettant la reconnaissance biométrique de toutes les personnes qui entrent et sortent de l’Europe.
Le premier projet, Eurosur (système européen de surveillance des frontières), censé démarrer le 1er octobre 2013, est actuellement examiné par le Parlement européen. "Tous les Etats membres doivent créer un centre qui coordonne l’ensemble des activités de surveillance des frontières menées par la police, les douanes et la marine”, explique Erik Berglund, directeur chargé du renforcement des capacités au sein de Frontex, l’agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures, à Varsovie. “Jusqu’à présent, le partage des informations n’a lieu que sur la base du volontariat”.
Eurosur, un projet bancal
Eurosur a un triple objectif, souligne Berglund : “Détecter les migrants clandestins, lutter contre la criminalité internationale et sauver les réfugiés qui s’enfuient par bateau”. Selon les ONG, ce dernier aspect est surtout un argumentaire de vente. "Eurosur contribue peut-être à repérer les bateaux”, dit Stephan Kessler du Service jésuite des réfugiés à Bruxelles. "Mais il n’existe toujours pas de procédure pour déterminer qui doit sauver les gens et où ceux-ci doivent demander le statut de réfugié. L’an dernier, Malte et l’Italie ont discuté pendant 5 jours d’un petit bateau en mer”.
Selon les auteurs de Borderline, un rapport réalisé à la demande de la fondation Heinrich Böll, Eurosur est un projet bancal du point de vue technique et organisationnel. "Les seuls qui ont cherché à savoir si le système va fonctionner sont Frontex et les fournisseurs de technologie”, fait remarquer Mathias Vermeulen. Co-auteur du rapport, il est spécialiste de droit international à l’Institut universitaire européen de Florence. "Il n’y a pas d’organisme de surveillance, et la Commission estime que le projet ne devrait coûter, d’ici 2020, que 340 millions d’euros, mais nous arrivons à deux ou trois fois ce montant.”
Il est à présent impossible d’arrêter le train en marche, estime Mathias Vermeulen. Ce n’est pas encore le cas de la proposition de "frontières intelligentes”, à l’étude à la Commission. Le porte-parole ne veut encore rien en dire, mais l’on sait déjà que ce que l’on appelle un système d’entrée/sortie est prévu, de même qu’un programme d’enregistrement des voyageurs censé simplifier les vérifications aux frontières pour les voyageurs réguliers. Pour tous les voyageurs non européens, des données seront stockées, comme la date et le lieu d’entrée, l’adresse du contact éventuel dans l’UE et des données biométriques, telles que les empreintes digitales et une photo numérique. A la sortie, la personne sera de nouveau scannée, pour que le système puisse établir qui reste illégalement.
Une opération statistique coûteuse
On dénombre chaque année 100 à 150 millions de visiteurs en Europe. Max Snijder, conseiller en biométrie, est par conséquent sceptique : " Nous n’avons aucune expérience de ce genre de méga-système. Qui va communiquer l’information en cas de décès ? Et quand une personne ne repart pas, que va-t-on faire ? Tous ces avions et toutes ces patrouilles côtières n’auront aucune utilité. Et qui aura accès aux données ?”.
Le terme "frontières intelligentes” est bien choisi sur le plan tactique, estime Mathias Vermeulen. "On a maintenant l’impression d’avoir le choix entre des frontières intelligentes ou idiotes. Dans ce cas, nous n’avons qu’une envie : être intelligents, bien sûr.” Mais la protection des données constitue, selon lui, un problème fondamental : "selon les termes de la législation européenne, il faut avoir une raison légitime de stocker les caractéristiques physiques d’une personne. Or, ce projet considère tous les voyageurs comme des criminels potentiels. Alors que les personnes qui ne ressortent pas à temps peuvent être à l’hôpital, par exemple."
Selon la Commission, le système est uniquement destiné à dresser un tableau statistique général de la migration. Une opération statistique coûteuse dans ce cas : la mise en place de frontières intelligentes coûte 450 millions d’euros et le fonctionnement revient à 190 millions par an. Le Système d’information Schengen, autre grand projet informatique de l’UE, a fini par coûter 5 fois plus cher que les estimations.
Vers une “société de surveillance”
L’expérience des Etats-Unis fournit des raisons de se montrer réticent. Il ressort d’une étude menée en 2008 que le contrôle biométrique à l’entrée a permis de repérer 1 300 visiteurs indésirables. Les dépenses se montaient déjà à 1,5 milliard de dollars. Un système qui coûte 1 million de dollars par cas est-il rentable ? Quant à la Secure Border Initiative pour contrôler en permanence les frontières avec le Mexique et le Canada, 3,7 milliards de dollars y ont été consacrés. Mais les fonds ont été coupés en 2010. Trop compliqué sur le plan technique et pas rentable, a conclu le Government Accountability Office [l’instance du Congrès américain chargée de l’audit des dépenses publiques]. Malheureusement, l’UE ne dispose pas d’un tel organisme indépendant pour contrôler les projets informatiques.
Le Parlement européen est à présent mis devant le fait accompli. Le 10 octobre, il doit se pencher sur un certain nombre d’amendements, sans pouvoir changer grand-chose au contenu. C’est la technologie qui fixe le cap. Frontex ou la Commission, de même que les Etats membres et les parlementaires, se disent souvent tout simplement : plus il y en a, mieux c'est.
"Le contrôle des frontières devient une machine omniprésente, insaisissable, qui divise constamment les gens entre désirables et indésirables”, écrit Huub Dijstelbloem, auteur de The Migration Machine. "Mais rien n’est dit sur l’objectif à terme. La logique technologique actuellement suivie est extrêmement bancale d’un point de vue démocratique, car les objectifs ne sont pas clairs, alors que l’impact est phénoménal. Nous sommes en train de passer de la Forteresse Europe à une société de surveillance.”
4/10/2012, Frank Mulder
Source : Pressgroup
Les chefs de gouvernement marocain Abdelilah Benkirane et espagnol Mariano Rajoy ont loué "des relations qui s'intensifient de plus en plus" entre les royaumes voisins, mercredi à Rabat lors d'une rencontre de haut niveau, qui s'est déroulée dans un contexte favorable.
Huit accords bilatéraux au total ont été signés lors de ce rendez-vous intergouvernemental, le 10e de l'histoire mais le premier depuis 2008.
Ils portent notamment sur la suppression des visas pour les passeports de service et un mémorandum visant à la simplification des procédures pour certaines catégories socio-professionnelles. Outre un partenariat en matière de coopération culturelle, éducative et sportive, un autre accord concerne le transport routier, à la fois des voyageurs et des marchandises.
"Je suis convaincu que nos relations qui s'intensifient de plus en plus (...), seront bénéfiques", a déclaré M. Rajoy à l'issue d'un entretien dans l'après-midi à Marrakech avec le roi Mohammed VI.
De son côté, Abdelilah Benkirane a affirmé dans une courte déclaration que les projets communs du Maroc et de l'Espagne devaient permettre d'aider les deux pays à surmonter les effets de la crise économique actuelle.
Lors d'une conférence de presse commune, en début de soirée, MM. Rajoy et Benkirane ont à nouveau insisté sur la nécessité de relations "profondes, solides et fructueuses" entre les deux royaumes.
En matinée, les deux dirigeants qui se rencontraient pour la troisième fois en moins d'un an, s'étaient d'abord rendus à un forum entrepreneurial en présence des dirigeants des patronats des deux pays.
Ils s'étaient ensuite entretenus en tête-à-tête avant un déjeuner en commun.
Ce sommet est intervenu dans un contexte favorable pour les relations maroco-espagnoles, en dépit de contentieux diplomatiques historiques telle la question des enclaves de Ceuta et Melilla dans le nord du Maroc.
03 oct 2012
Source : AFP
La situation de l’immigration était, mercredi 3 octobre au soir, au menu du premier débat télévisé entre les deux candidats à la Maison-Blanche consacré aux sujets économiques et sociaux.
Depuis le retrait de la scène de George W. Bush, ancien gouverneur de l’État frontalier du Texas, les républicains sont face à un casse-tête politico-mathématique : peuvent-ils gagner une élection présidentielle en tapant à bras raccourcis sur les Hispaniques, qui constituent depuis le tournant du siècle la première minorité du pays, devant les Afro-Américains ?
Plus de 16 % de la population américaine a ses origines au sud du Rio Grande, une part grandissante, et si tous ne sont pas citoyens américains, donc pas électeurs, si leur taux de participation n’est guère élevé, ils pèsent néanmoins de plus en plus dans les urnes. En 2012, les Hispaniques devraient représenter 9 % de l’électorat à l’échelle nationale, mais bien plus dans certains états clés – comme le Nevada (14 %) ou le Colorado (12 %) – qu’ils peuvent contribuer à faire tomber dans un camp ou dans l’autre.
« La réponse est l’auto-expulsion »
Depuis les années 1990, et plus encore depuis que les difficultés économiques frappent l’Amérique, les républicains ont adopté un ton très dur contre les immigrants, symbolisé par une loi promulguée en 2010 en Arizona. Cet État voisin du Mexique a notamment décidé de permettre aux policiers de vérifier le statut migratoire de toute personne, même sans motif, et d’interdire aux sans-papiers de rechercher un emploi.
« Délit de faciès », s’alarment ses opposants. « Un modèle pour la nation », répond Mitt Romney, qui n’a cessé, pendant les primaires républicaines, de glisser vers la droite sur ce terrain. « La réponse est l’auto-expulsion, a-t-il déclaré début 2012, lors d’un débat entre prétendants à l’investiture républicaine. Elle se produit quand les gens décident qu’ils s’en sortiront mieux en rentrant chez eux, parce qu’ils ne peuvent pas trouver de travail ici faute de papiers. »
Romney n’annulera pas les permis de travail
Moralité : le candidat républicain a aujourd’hui un problème de taille avec la première minorité américaine. Moins d’un Hispanique sur quatre semble disposé à voter pour lui, en chute libre par rapport à John McCain (31 %) en 2008 et George W. Bush (40 %) en 2004.
Pourtant, les Hispaniques n’ont pas obtenu la réforme migratoire promise par Barack Obama et doivent eux aussi se débattre dans une situation économique compliquée – ils doivent faire face à un taux de chômage de 10 %, supérieur à la moyenne nationale (8,1 %). En outre, ils partagent par ailleurs avec les républicains certaines valeurs, comme l’importance de la famille ou de la religion, qui pourraient leur faire déserter le camp démocrate. Mais le ton agressif de ces dernières années, adopté désormais par Mitt Romney, a refroidi leurs ardeurs.
Mitt Romney a donc profité de son passage dans l’Ouest, à l’occasion du débat de mercredi à Denver, dans le Colorado, pour tenter d’améliorer son image. Dans un entretien publié mardi par le Denver Post, il a annoncé qu’il n’annulerait pas les permis de travail de deux ans attribués à certains sans-papiers par l’administration Obama depuis cet été. « Je ne vais pas leur retirer une chose qu’ils ont achetée », a-t-il justifié, rompant un silence embarrassant depuis l’annonce faite par la Maison-Blanche.
3/10/2012, GILLES BIASSETTE
Source : La Croix
Au Sénégal, si le mariage peut être célébré à l’église, à la mosquée, dans la famille ou devant l’officier de l’état civil de la mairie, le divorce lui est judiciaire. Autrement dit, on ne peut divorcer qu’au tribunal. Une procédure qui n’est pas du tout simple quand il s’agit de cas spécifiques tels, la disparition ou l’absence d’un des conjoints. Eclairages du Professeur de droit privé, Béchir Niang, de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).
L’absent est une personne dont le manque de nouvelles rend l’existence incertaine. Alors que le disparu est une personne dont l’absence s’est produite dans des conditions, dans des circonstances mettant sa vie en danger, sans que son corps ait été retrouvé. Ce sont les définitions données par Béchir Niang, professeur de droit privé à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Dans les deux cas, ajoute le juriste, il y a manque total de nouvelles. On n’a aucune information concernant l’individu. Pas de lettres. Pas de coups de téléphone. Pas de courriels. Pas d’informations données par des amis ou parents proches ou lointains. C’est le silence radio. Un black out total ! Il faut cependant noter que dans la disparition, le manque de nouvelles procède d’une circonstance catastrophique (naufrage d’un bateau, incendie, crash d’avion etc.) alors que dans l’absence, il n’y a pas cette circonstance catastrophique.
Procédure de constatation de l’absence ou de la disparition
Si la personne reste un an sans donner de nouvelles, la famille ou tout intéressé peut déclencher une procédure de constatation de l’absence, en saisissant le tribunal régional d’une requête. Ce qui rend l’enquête obligatoire et nécessaire via la presse écrite ou audiovisuelle.
Toutefois, s’est empressé de préciser Béchir Niang : «le juge ne peut rendre un jugement déclaratif de présomption d’absence qu’au moins une année après sa saisine et à condition que l’enquête n’ait donné aucune information sur l’individu».
Après le jugement, la famille doit encore attendre deux ans pour demander un autre jugement déclaratif d’absence lorsque le juge se rend compte qu’il n’y a toujours pas d’information concernant l’individu. A partir de ce moment, il rend un jugement déclaratif d’absence.
Ce qui permet au conjoint ou à la conjointe de demander le divorce pour cause d’absence. Maintenant, relève également le professeur de droit, «si les dernières nouvelles remontent à dix ans, la famille ou tout intéressé et le Procureur de la République peuvent demander un jugement déclaratif de décès».
Ensuite, il est procédé à la transcription du jugement sur les registres de l’état civil. Puis, l’individu est considéré comme décédé et à partir de ce moment sa succession est ouverte.
En revanche, la procédure de la disparition est beaucoup plus rapide. Car, fait remarquer Béchir Niang, «la présence de circonstances catastrophiques fait que le législateur opte pour le décès de l’individu. Cela veut dire qu’il n’y a ni jugement de présomption de disparition, ni jugement de disparition». Autrement dit : «dés que le juge est convaincu que l’individu n’a pas pu survivre, il rend un jugement déclaratif de décès ». Mais, s’empresse-t-il de préciser, « il peut ordonner une enquête. C’est l’exemple du naufrage du bateau Le Joola», survenu aux larges des côtes gambiennes, le 26 septembre 2002, occasionnant la mort de 1863 victimes, selon les autorités sénégalaises. «Le juge peut même délivrer un jugement déclaratif de décès le jour même de la catastrophe ou 48 voire 72 heures après».
Ce, en se fondant sur l’impossibilité de survie par rapport au nombre de kilomètres qui séparent le lieu de la catastrophe et les côtes, la température de l’eau etc. Toutefois, souligne le professeur de droit privé, «le simple fait de prendre une pirogue pour aller à l’Etranger ne constitue pas une circonstance catastrophique. C’est seulement lorsque le bateau a chaviré ou disparu en mer qu’on peut parler ainsi».
Source : Sud Quotidien
Le 2ème sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du dialogue 5+5 entre pays des deux rives de la Méditerranée se tiendra vendredi et samedi prochains sur l'île de Malte avec pour thèmes principaux la sécurité et la coopération économique.
Le groupe des 5+5 composé de l'Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie ainsi que leurs partenaires européens de l'Espagne, France, Italie, Malte et Portugal discutera également de la défense et fera le point sur de nouveaux domaines de coopération comme l'éducation, l'environnement et l'énergie.
Le sommet du groupe 5+5, qui est une enceinte de dialogue politique informel, vise à "redynamiser et promouvoir" la discussion parmi ces dix Etats sur notamment la question "cruciale" de l'immigration clandestine, selon Malte.
La rencontre ambitionne, en outre, d'introduire" la régularité et la prévisibilité" dans les réunions ministérielles et les conférences du sommet organisées dans le cadre du forum.
Le dialogue 5+5 appelé aussi forum pour le dialogue en Méditerranée occidentale a été lancé officiellement lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères à Rome (Italie) le 10 décembre 1990, dans un format 5+4.
Malte a rejoint la réunion ministérielle à Alger en octobre 1991 comme membre à part entière et continue depuis d'y participer activement.
En tant qu'initiative pour la sécurité transméditerranéenne, l'objectif du dialogue 5+5 est d'instaurer une coopération plus étroite entre les cinq membres de l'UE et les cinq pays de l'Union du Maghreb arabe par le dialogue politique et la coopération économique, et en encourageant une meilleure gestion des ressources dans le but de renforcer l'indépendance régionale et le développement.
Depuis la relance durable du forum au Portugal en 2001, le dialogue 5+5 (entre les ministres des Affaires étrangères) se tient régulièrement et met en place des activités visant à une coopération plus concrète et tangible entre les pays partenaires, les plus importantes étant réalisées dans les secteurs de l'immigration, de la défense et du transport.
Le premier sommet du Dialogue 5+5 s'était tenu à Tunis en décembre 2003.(APS)
4 oct 2012
Source : APS
Des acteurs culturels africains basés à Dakar ont lancé mercredi une compilation de titres de 17 artistes africains, dont Mounira Mitchala (Tchad), Takeifa (Sénégal), Zahara (Afrique du Sud), pour promouvoir "l'exportation de la musique africaine en Afrique et dans le reste du monde".
Ces 17 titres "récents ou inédits" ont été sélectionnés parmi quelque 120 morceaux reçus en réponse à l'appel à candidatures du Bureau Export de la musique africaine (Bema), le réseau d'opérateurs culturels à l'origine de la compilation, a expliqué à la presse son administratrice générale, Cécile Rata.
Le CD, gratuit et destiné "aux médias et aux professionnels de la musique", a été réalisé avec le soutien de l'Etat du Sénégal et de plusieurs institutions dont l'Union européenne et l'Organisation internationale de la Francophonie.
Il est le troisième du genre depuis 2008 réalisé par le Bema. Ce réseau, créé en 2007, s'est donné pour mission de "soutenir la structuration et l'exportation de la musique africaine en Afrique et dans le reste du monde", selon ses responsables.
"Il faut se faire connaître chez soi d'abord, ensuite ailleurs, c'est légitime", a dit Rokhaya Daba Sarr, secrétaire générale du Bema.
Le CD comprend des morceaux d'artistes originaires des cinq régions d'Afrique, dont le groupe marocain Tiraline (Afrique du Nord), le groupe familial (quatre frères et une soeur) de chanteurs-musiciens sénégalais de Takeifa (Afrique de l'Ouest), la Tchadienne Mounira Mitchala (Afrique centrale), le groupe ougandais Qwela (Afrique de l'Est) et la Sud-Africaine Zahara (Afrique australe).
Les sonorités sélectionnées s'étalent des musiques traditionnelles au jazz en passant par différents styles et mélanges dont la soul, le rock, le hip-hop, le blues. Tous les titres peuvent être écoutés sur le site du Bema: www.le-bema.com.
3 oct 2012
Source : AFP
- Entretien avec Mohammed Charef: L'immigration a toujours été un thème central dans l'histoire du cinéma
- Espagne: Suppression du "golden visas"
- Violence à Amsterdam: Démission de la ministre néerlandaise d'origine marocaine Nora Achahbar
- Réduction majeure de l’immigration au Canada
- Création de l’Association des étudiants marocains en Espagne