dimanche 4 août 2024 09:20

picto infoCette revue de presse ne prétend pas à l'exhaustivité et ne reflète que des commentaires ou analyses parus dans la presse marocaine, internationale et autres publications, qui n'engagent en rien le CCME.

La Russie, régulièrement critiquée en Europe sur les entorses aux droits de l'homme, a riposté en publiant jeudi un rapport sur la situation dans l'UE, dénonçant racisme, abus policiers et jusqu'à la "persécution des homophobes".

"Malgré les déclarations habituelles de l'Union européenne et de ses membres sur l'attention qu'ils portent à la protection et à la promotion des droits de l'homme au niveau national et international, la situation dans ce domaine au sein de l'espace européen est toujours loin d'être favorable", lit-on au début de ce rapport de plus de 70 pages.

Le texte, publié sur le site du ministère russe des Affaires étrangères, dresse un bilan individuel de chacun des 27 pays membres.

Moscou relève parmi les problèmes les plus criants "la montée constante de la xénophobie, du racisme, d'un nationalisme agressif, du néo-nazisme, d'entraves aux droits des minorités, des détenus, des réfugiés et des migrants".

Sont également cités les inégalités entre hommes et femmes, les abus des forces de l'ordre, et les entraves à la liberté de la presse.

"Tout cela est tout à fait contraire au rôle de modèle et souvent +d'arbitre suprême+ dans le domaine des droits de l'homme et des libertés démocratiques auxquels l'UE prétend,", est-il souligné.

En Allemagne, la Russie dénonce notamment un manque de neutralité des chaînes de télévision, qui offrent selon elle davantage la parole aux représentants du parti au pouvoir.

Moscou cite également un rapport de l'ONG Amnesty International, datant de mai 2012, selon lequel "l'Allemagne continue à exporter de manière active des armes dans des pays où il y a des atteintes systématiques aux droits de l'homme".

Ce même rapport avait également pointé du doigt la vente d'armes russes au gouvernement syrien.

En Grande-Bretagne, la Russie dénonce des discriminations et un racisme en hausse, y compris dans les discours de représentants du pouvoir.

Le rapport décèle également, selon elle sous couvert de défense des droits des minorités sexuelles, une campagne de "persécution des homophobes".

"En avril 2012, à Londres une publicité appelant à guérir les gens ayant une orientation sexuelle non traditionnelle a été interdite", est-il écrit dans le rapport, qui précise que c'est le maire de Londres qui l'a interdite.

L'homophobie est largement répandue en Russie, où l'homosexualité était considérée comme un crime jusqu'en 1993 et comme une maladie mentale jusqu'en 1999.

La France est, elle, épinglée sur la question des Roms, ainsi que sur le comportement de la police envers les immigrés et la situation dans les prisons.

"En raison de la surpopulation et de l'insalubrité, les prisons locales sont considérées comme les pires parmi les principaux pays de l'UE", est-il écrit.

Quelques pays sont néanmoins salués, comme l'Irlande où "en général, la situation des droits de l'homme peut être considérée comme satisfaisante", et le Luxembourg.

Moscou affiche son intention "d'attirer l'attention des pays membres de l'UE (...) sur les sérieux problèmes des droits de l'homme sur leur territoire".

Mais la Russie "est prête à un dialogue d'égal à égal et constructif avec l'UE" sur ces questions, souligne le rapport.

La situation des droits de l'homme en Russie a été critiquée à plusieurs reprises par l'Union européenne, comme par nombre d'ONG russes et internationales.

Récemment, l'UE s'est déclarée préoccupée par l'adoption de lois jugées répressives par l'opposition russe, par exemple celle élargissant la définition de la haute trahison ou celles qualifiant d'"agents de l'étranger" des groupes bénéficiant de financements étrangers.

En octobre, le Parlement européen a de son côté adopté une résolution réclamant des sanctions à l'encontre des fonctionnaires russes impliqués dans la mort en détention en 2009 du juriste Sergueï Magnitski.

06 déc 2012, Laetitia PERON

Source : AFP

Un procureur d'Istanbul a réclamé jusqu'à deux ans de prison pour le footballeur international turc évoluant à l'Atletico de Madrid, Emre Belozoglu, pour avoir proféré des "insultes racistes" lors d'un match en Turquie, rapporte jeudi la presse.

Un acte d'accusation a été élaboré par une cour criminelle de la métropole turque à l'encontre du milieu de terrain, 32 ans, qui demande qu'il soit puni de 6 mois à deux ans d'emprisonnement pour des faits qui remontent à avril dernier, précise le journal Star.

Le joueur sera jugé aux termes d'une disposition du code pénal qui réprime la violence dans le sport et notamment les insultes à caractère raciste, précise le quotidien.

Emre Belozoglu, ex-milieu de terrain de Fenerbahce (1re div. turque), est accusé d'insultes racistes envers l'Ivoirien Didier Zokora (Trabzonspor).

Il avait été suspendu deux matchs mais les autorités turques n'avaient pas reconnu le caractère raciste de ses propos.

Le joueur, connu pour ses coups de colère, aurait notamment dit "sale nègre" à Zokora, selon la presse sportive turque.

Belozoglu qui évalue actuellement en Espagne, s'était alors excusé: "Dans le feu de l'action, on dit parfois de mauvaises choses. J'ai utilisé un mot stupide (...) Je voudrais m'excuser".

Ce n'est pas la première fois qu'Emre fait parler de lui pour ses insultes racistes. Alors qu'il évoluait en Angleterre à Newcastle, en 2007, il avait insulté trois joueurs de couleur d'Everton. Un événement qui l'avait poussé à quitter l'Angleterre.

6 décembre 2012

Source : AFP

Le premier Forum des compétences franco-marocaines, prévu le 15 décembre à Paris, rendra hommage à feu Abdelaziz Meziane Belfkih pour "son engagement indéfectible en faveur de l'intégration des compétences dans le paysage institutionnel marocain", a-t-on appris auprès des organisateurs.

La Plateforme Euromarocaine Migration, Développement, Citoyenneté, Démocratie, organise avec le soutien du CCME, du ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l’étranger et de la Mairie de Tanger, une rencontre internationale sous le thème« La concertation pour des partenariats plus efficaces », les 7, 8 et 9 décembre à Tanger.

Le premier Forum des compétences franco-marocaines, prévu le 15 décembre à Paris, rendra hommage à feu Abdelaziz Meziane Belfkih pour "son engagement indéfectible en faveur de l'intégration des compétences dans le paysage institutionnel marocain", a-t-on appris auprès des organisateurs.

Cet hommage à l'ancien conseiller de SM le Roi qui fut docteur Honoris Causa de l'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées-Paris, se tiendra à l'Ecole des Mines en présence de ministres et de responsables institutionnels et associatifs franco-marocains, a-t-on précisé de même source.

Le Forum, organisé par le réseau Transferts & Compétences en partenariat avec le Conseil Franco Marocain des Ingénieurs et Scientifiques, est soutenu notamment par le ministère de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres, le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l'étranger, l'Agence de l'Oriental et les Consulats généraux du Maroc à Paris et Pontoise.

Placé sous le thème "Compétences de la communauté marocaine de l'étranger et compétitivité", il a pour ambition d'organiser "un débat autour de l'expérience marocaine en matière de mobilisation des compétences" et d'étudier, en particulier, "les politiques publiques et les actions associatives de mobilisation des compétences entreprises au Maroc sur les vingt dernières années".

Les initiateurs rappellent que le Maroc, à l'instar des pays du sud ayant une importante diaspora, s'est engagé depuis la fin des années quatre-vingt dans une politique institutionnelle à l'adresse de la communauté marocaine de l'étranger (Fondation Hassan II, ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, Conseil de la Communauté marocaine de l'étranger).

Leur forum ne vise pas pour autant seulement à tirer les enseignements des premières initiatives marocaines, "mais surtout explorer les dispositions visant le retour et l'implication des compétences par la mise en oeuvre de politiques incitatives et des conditions favorables".

Ces mesures incitatives, soutiennent-ils, "doivent prendre en compte, à la fois la mobilité internationale des élites mais également la nécessité du renforcement des droits politiques et citoyens des membres de la communauté marocaine de l'étranger" d'autant plus qu'"elles ne doivent pas se focaliser uniquement sur les transferts financiers".

"La mobilité internationale des élites professionnelles (qui concerne le Maroc aussi) est devenue un enjeu universel, avec une concurrence acharnée pour leur captation, entre d'une part les pays industrialisés et d'autre part, entre pays du Nord et pays émergents", souligne Dr. Abdelhadi Zahouani pour le Comité d'organisation.

"Toutes les données confirment que cette rivalité se fait au détriment des pays du sud dont bien évidemment le Maroc", relève ce membre actif de l'association Transferts et Compétences, créée par des Marocains résidant en France, avec l'objectif explicite d'organiser la contribution des élites expatriées au développement du pays.

La rencontre réunira les acteurs de la communauté marocaine de l'étranger et les acteurs institutionnels marocains et français autour de trois thématiques: "Mobilite internationale des competences: Crise au Nord, opportunites au Sud", "Compétitivite globale du Maroc: Quelles compétences pour quels besoins?" et "Tissu associatif et compétences marocaines en France: Quelles contributions pour le développement solidaire et économique du Maroc à la lumière de la nouvelle Constitution?".

Les travaux du forum se tiendront en séances plénières et feront l'objet d'une publication.

06/12/2012

Source : MAP

Un nouvel ouvrage collectif intitulé "Migration et Hybridité: Le Paradigme Maghreb-Europe", vient d'être publié sous la direction du chercheur Moha Ennaji aux éditions "Image Pub", avec le concours de \'Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM)…Suite

Depuis lundi dernier, la caravane des anciens mineurs marocains en France a atterri à Agadir, après avoir entamé un long périple à Ouarzazate, Guelmim Taroudant, Tiznit. .. Cette action initiée par J'a ssociation des mineurs marocains du Nord-Pas-deCalais…Suite

Chafika El Habti, consule générale du Maroc à Orléans  en France  pour la région Centre, en place depuis 2011 est une diplomate dynamique qui se fait un devoir de se mettre au service de ses concitoyens mais aussi qui s’active à présenter le Maroc sous son meilleur visage. Après un mois de novembre particulièrement chargé avec notamment la Semaine du Maroc (5 au 10 novembre) et un colloque samedi dernier organisé, au succès plus que probant, en partenariat avec le ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger et du Consulat du Maroc à Orléans  sous le thème « Vivre ensemble avec nos différences », elle livre à travers un entretien  accordé à Libé ses impressions.

Elle revient sur la Semaine du Maroc, un événement riche en débats qui a mis en avant les progrès enregistrés en matière de Constitution, de régionalisation et des Droits de l’Homme et sur le colloque qui s’est déroulé dans une salle  archicomble en présence d’un parterre de participants dont l’historien Gérard Leray, Khalid Hajj, président des oulémas marocains à l'étranger ainsi que, entre autres notoriétés présentes, le chercheur du CNRS, Olivier Roy.

Prêchant la main tendue vers l’autre, elle avoue cependant : « la mondialisation a magnifiquement réduit les distances, facilitant ainsi la communication entre les personnes, la circulation des idées et l’émergence de dynamiques collectives, mais elle n’a en rien gommé la diversité des cultures et leur confrontation. »

Libé : «Immigration 150 ans de crispation», «La place de la femme issue de l’immigration dans la société française», «Le lien psychologique de soi à autrui», «La laïcité, socle commun du vivre ensemble», «Ensembles : face au défi du vivre ensemble» et «Différence et inter culturalité», tels sont les thèmes du colloque qui a eu lieu, samedi dernier, à la ville d’Orléans.  Pourquoi de tels thèmes?

Chafika El Habti : D’abord, l’organisation de ce colloque s’inscrit dans le cadre d’un agenda que ce consulat compte officialiser pour l’année 2013, et qui se déclinera notamment en des actions culturelles et économiques. Il émane de la volonté de la représentation d’élargir davantage son champ d’action au profit de nos MRE, selon une stratégie nationale tracée suite aux Hautes directives de Sa Majesté le Roi, visant à la fois une intégration optimale dans les pays d’accueil et un resserrement des liens affectifs avec le pays d’origine.

Pour revenir à votre question, les thématiques retenues par le présent colloque sont autant de pistes de réflexion qui convergent toutes vers un objectif ultime qui n’est  pas seulement celui du «vivre ensemble», de partager un espace, encore faut-il y installer une qualité de vie. C’est pour cela que je parlerai volontiers de l’objectif de vivre bien ensemble, à défaut du mieux ensemble ! Mettre en débat les causes  nourrissant  les préjugés, voire les exacerbations,  les peurs à l’encontre de l’immigration et des immigrés, combien même des études, notamment celle commanditée dernièrement  par le ministère français des Affaires sociales sur les coûts de l’immigration pour l’économie nationale, a révélé que le solde est positif pour l’Etat avec quelque 13 milliards d’euros par an.  Tout autre apport immatériel (immigration des cerveaux, compétences en sciences, en sport, en culture, en art, …) donne également à réfléchir et montre qu’il faut aller chercher  les raisons de cette crispation ailleurs que dans l’économique. La première intervention d’un point de vue historique balise, en quelque sorte, la réflexion autour des sujets qui suivent, peut-être qui fâchent, mais qui passionnent sûrement. La femme, dont la condition est emblématique de tout développement, et partant de toute intégration, est un vecteur d’impulsion dans n’importe quelle relation interculturelle. La laïcité est également souvent mise en exergue comme un cadre obligé pour une cohabitation harmonieuse entre les différentes religions  et autres courants de pensée.  Aussi la question de savoir si l’islam peut s’épanouir dans un environnement où il est assez minoritaire, sans repli ni envahissement  ...

Bref, ce colloque insiste sur le fait  que réfléchir autour du vivre ensemble est une exigence de notre monde mondialisé, mélangé à l’envi. Aujourd’hui, on y est condamné si l’on veut assécher les sources de conflits, de confrontations voire de menaces plus importantes. Ce vivre ensemble est aussi une œuvre collective qu’on ne peut mener qu’en s’inscrivant dans une dynamique d’ouverture, d’être attentif aux passerelles, à la recherche d’une interface productrice de sens qui permettrait à des pensées différentes de se rejoindre, dans le respect de tous et pour le bien de tous. C’est là l’essence même de l’engagement du Maroc dans ce domaine sur la scène internationale (dialogue des civilisations, dialogue interculturel, dialogue interreligieux,…)  

Cette journée intervient quelques jours seulement après la Semaine du Maroc à Orléans et qui était riche en débats, notamment les chantiers entamés par le Maroc en matière de Constitution, de régionalisation et des droits de l’Homme. Quel est l’objectif de cette initiative, sachant que la Semaine du Maroc à Orléans avait pour but de renforcer les liens entre nos ressortissants et les autres communautés d’Orléans?

Cette première édition de la Semaine du Maroc avait un premier objectif : remobiliser le tissu associatif, lui redonner confiance dans une action conjointe et goût de s’engager de nouveau et davantage. Maintenant, c’est vrai que cette manifestation affichait l’ambition de renforcer les liens entre nos ressortissants et les autres communautés d’Orléans, d’ouvrir des espaces  de débat, d’échange, de réflexion autour de thématiques intéressantes ici et là-bas (au Maroc).

 Le colloque d’aujourd’hui s’organise dans le même esprit. Il traite d’une thématique hautement débattue au sein de la société française avec plus ou moins de mesure ou de démesure selon les contextes et selon les humeurs. Le  30 novembre et le 1er  décembre, au sein du Sénat a eu lieu un séminaire sur le vivre ensemble, pour vous dire l’acuité de cette question. Aujourd’hui, au sein des MRE (surtout 2ème, 3ème et 4ème générations), des associations les représentant, c’est une préoccupation de tous les jours. Au-delà des difficultés économiques et sociales,  transparaît un mal-être dû essentiellement  à deux états de fait. D’un côté, la persistance d’une certaine  représentation au sein de la société française qui entretient l’illusion de personnes éternellement associées à l’«immigration» et occulte donc le fait qu’elles sont d’abord françaises, et d’un autre côté, l’existence au sein de ces générations d’un comportement paradoxal : le modèle français fait l’objet d’admiration, mais on se refuse à y adhérer totalement. On écarte toute forme de résignation aux valeurs ancestrales, mais on ne rejette pas entièrement la tradition. Ce dilemme aboutit parfois à un repli sur soi et sur la culture d’origine vécue, à tort ou à raison, comme un refuge, la seule solution face au rejet réel ou supposé de la société française. Et c’est là tout l’intérêt de ce colloque : réfléchir sur comment, en mettant à profit des passerelles culturelles, tenter de ressouder le lien social partout où il a tendance à se distendre, à se briser…

Cette action intervient dans un contexte un peu particulier, marqué par le Printemps arabe, la crise politique en France, mais aussi et surtout par le lourd héritage légué par l’ex-président de la République française Nicolas Sarkozy. En tant que consule du Royaume du Maroc à Orléans, pensez-vous que la culture pourra réussir là où la politique a échoué?

Dire que la politique a échoué, c’est vite aller en besogne. En tout cas, aujourd’hui chez tous les acteurs institutionnels, de la société civile ou autre se dégage la conviction que la culture ou plutôt  l’interculturalité se situe plus que jamais au centre de tout projet de société.  Comme je l’ai souligné, la mondialisation a magnifiquement réduit les distances, facilitant ainsi la communication entre les personnes, la circulation des idées et l’émergence de dynamiques collectives, mais elle n’a en rien gommé la diversité des cultures et leur confrontation. D’autant plus que dans un contexte où les interactions sont de plus en plus fortes et complexes, le dialogue interculturel est une exigence absolue pour peu que l’on appréhende la construction du monde de demain comme une entreprise commune. Force est de reconnaître que parfois la voie semble étroite. Le «choc des civilisations» n’est plus, heureusement, une échéance fatidique, mais il demeure un danger permanent, tout comme la menace du repli identitaire qui puise ses racines au gré des crises que nous traversons.

Le Dr Khalid Hajji (secrétaire général du Conseil européen des oulémas marocains) a proposé dans son intervention de réfléchir autour d’un concept que je trouve riche en sens : au lieu de parler des identités meurtrières, il a avancé celui des «identités enceintes» : cette part d’altérité qui est dans chacun de nous: porter l’Autre, se forger une intelligence de l’Autre… c’est ce qui permettrait une interaction ouverte, respectueuse et basée sur la compréhension mutuelle.

Femme de communication, après votre parcours au ministère des Affaires étrangères, vous  jouez la carte de la proximité, notamment auprès du tissu associatif. Comment peut-on véhiculer un certain nombre de valeurs comme la laïcité et  le vivre ensemble auprès d’une communauté déjà victime de la stigmatisation ?

S’enfermer dans cette stigmatisation, réelle ou supposée, la vivre comme un blocage ou un frein à l’intégration et partant à l’adhésion à la Nation est, à mon avis, préjudiciable pour soi et pour autrui. Il ne faut pas oublier également que, dans certains cas, cette stigmatisation est parfois nourrie par des comportements et des manquements à la citoyenneté, au civisme et aux valeurs. Vous savez qu’acquérir la nationalité française est basé sur une approche contractuelle, prolongement naturel d’un certain attachement aux principes des Lumières, ce qui veut dire que l’individu adhère de son plein gré à une vie partagée et à des normes et valeurs auxquelles il a donné son consentement. Maintenant toute la question est de trouver le juste milieu, l’équilibre, entre ce que l’on est, ce que l’on véhicule et les valeurs de la société dans laquelle on vit sans assimilation mais aussi sans rejet.

 Toutes ces activités, qui se tiennent pour la première fois au niveau d’Orléans, sont-elles l’expression d’une nouvelle approche visant à se réconcilier avec les associations ou plutôt une action qui s’inscrit dans la continuité?

Ma nomination à la tête du consulat général d’Orléans est venue presque au lendemain de l’adoption de la nouvelle Constitution, puisqu’elle s’est effectuée en septembre 2011. Les consuls nommés en cette époque sont arrivés, en quelque sorte, avec une feuille de route par rapport à leur action  vis-à-vis des MRE, vu que cette Constitution comportait des dispositions nouvelles concernant cette catégorie de Marocains. De plus, de mes différentes rencontres ici tant avec les autorités locales, les élus qu’avec les associations s’est dégagée  la même volonté de travailler sur des thématiques qui s’imposaient de plus en plus de part et d’autre : intégration, vivre ensemble, mixité mais également identité, culte, enseignement de la langue arabe, etc. Donc pour répondre à votre question, c’est une nouvelle approche déterminée du côté du Maroc par les discours de Sa Majesté le Roi et par les dispositions de la Constitution qui reconnaît, entre autres, la notion de la double appartenance et ici, par les défis liés à l’immigration et qui dernièrement monopolisent très souvent le débat national. Toutefois , cette approche ne donnera pleinement ses fruits que si elle s’inscrit dans la continuité grâce à l’instauration de coopérations pérennes entre les différents acteurs, suivant des mécanismes bien définis à même de forger une intelligence collective qui ne peut que mieux servir toutes les parties : la communauté, le pays d’accueil et le pays d’origine.

6 Décembre 2012, Youssef Hannani

Source : Libération

 

Rapporté par le journal flamand «De Standard» et reprise par le quotidien belge «Le Soir», l'information n'est pas de nature à apaiser le sentiment de stigmatisation ressenti par certains jeunes de la communauté marocaine de Belgique. D'ailleurs, les chercheurs de cette étude...Suite

 

Face aux conditions de vie difficiles des personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays pour diverses raisons (conflits, violence, catastrophes etc), l'Afrique réagit. Le continent vient en effet d'adopter le premier traité régional au monde visant la protection de ces personnes…Suite

La situation de milliers de personnes déplacées par les violences communautaires des derniers mois dans l'ouest birman est "terrible", a dénoncé l'ONU, soulignant la "peur" dans laquelle vivent musulmans et bouddhistes.

"Je suis très inquiète de certaines choses que j'ai vues aujourd'hui", a déclaré Valerie Amos, secrétaire général adjointe des Nations unies responsable des questions humanitaires, qui était mercredi dans l'Etat Rakhine.

A Myebon, une des communes affectées par les récents affrontements d'octobre, "j'ai vu des milliers de personnes dans des abris surpeuplés, médiocres, et aux conditions sanitaires déplorables", a-t-elle précisé dans un communiqué publié dans la nuit de mercredi à jeudi.

"Ils n'ont pas de travail, les enfants ne vont pas à l'école et ils ne peuvent pas quitter le camp parce que leurs mouvements sont restreints. La situation est terrible".

Quelque 115.000 personnes, en grande majorité des membres de la minorité musulmane apatride des Rohingyas, ont été déplacées par deux vagues de violences en juin et en octobre entre bouddhiste de l'ethnie rakhine et musulmans.

Parmi eux, plus de 70.000 musulmans vivent toujours dans des camps surpeuplés autour de Sittwe, capitale de l'Etat Rakhine.

L'ONU estime que 68 millions de dollars sont nécessaires pour subvenir aux besoins de ces déplacés sur les neuf prochains mois, mais n'a pour l'instant récolté que 27 millions.

"Les tensions entre les deux communautés sont toujours très élevées", a d'autre part mis en garde Valerie Amos, appelant à la "réconciliation".

"Les membres des deux communautés m'ont donné le même message. Ils vivent dans la peur et veulent retrouver une vie normale", a-t-elle ajouté.

Les 800.000 Rohingyas qui vivent confinés dans l'Etat Rakhine, privés de nationalité et persécutés pendant des décennies sous l'ancienne junte, sont souvent considérés par les Birmans comme des immigrés illégaux du Bangladesh et suscitent toujours au sein de la population birmane un ostracisme qui confine au racisme.

La responsable de l'ONU a d'autre part une nouvelle fois souligné les "menaces" qui pèsent sur les humanitaires dans la région, appelant les responsables birmans à expliquer que ces travailleurs étaient là pour "aider tous ceux qui en ont besoin".

De nombreux responsables de la communauté rakhine ont ouvertement fait campagne ces derniers mois contre des ONG internationales et l'ONU dont ils considèrent l'action uniquement en faveur des Rohingyas.

06 déc. 2012

Source : AFP

Plusieurs jeunes domestiques philippines ont témoigné de manière inédite devant la presse mercredi à Rabat sur des cas "d'exploitation" et de "mauvais traitements" qu'elles disent avoir subis de la part de leurs employeurs au Maroc.

"Lorsque je suis arrivée au Maroc, j'ai travaillé pour une femme qui me frappait régulièrement", a déclaré, en pleurs, l'une de ces jeunes femmes, lors d'une conférence de presse au siège de l'Organisation démocratique du Travail (ODT), un des syndicats du pays.

"J'ai été séquestrée chez une dame qui avait confisqué mon passeport. Pour le récupérer, elle m'a dit que je devais lui donner 4.000 dollars", a affirmé une autre jeune philippine Analissa Dalambines.

"Je suis prête à abandonner mon salaire de deux ans et demi et retourner dans mon pays", a-t-elle ajouté avant de lancer: "Mon employeur m'a violée".

Présent pour l'occasion, le Consul honoraire des Philippines, Porto Joselito, a affirmé que le Maroc comptait "près de 3.000 jeunes domestiques philippines". "La majorité d'entre elles sont victimes de mauvais traitements et d'exploitation, y compris sexuelle", a-t-il accusé.

"Certaines ont subi des violences, d'autres ont été privées de leur salaire pendant plus d'un an", a renchéri Marcel Amiyeto, secrétaire général de la section "Travailleurs immigrés au Maroc" à l'ODT.

Contacté par l'AFP, le ministère de l'Emploi n'a pu être joint à ce stade.

Au Maroc, les jeunes philippines sont employées comme domestiques principalement à Casablanca et à Rabat, les deux plus grandes villes, souvent sans contrat de travail et en contrepartie de salaires ne dépassant pas le smic local (environ 210 euros par mois).

L'Organisation internationale du travail (OIT) a indiqué en septembre qu'une convention sur les travailleurs domestiques, adoptée en 2011 pour protéger les 53 à 100 millions de domestiques, devait entrer en vigueur sous un an. Ils représentent environ 3,6% de l'emploi salarié dans le monde, selon l'OIT. Quelque 83% de ces travailleurs sont des femmes ou des filles, et nombre d'entre eux sont des travailleurs migrants.

05 déc. 2012

Source : AFP

Un total de 33 clandestins d'origine subsaharienne ont été secourus au cours des dernières heures dans le Détroit de Gibraltar, alors qu'ils tentaient de gagner les côtes espagnoles à bord de trois bateaux gonflables, ont indiqué mercredi les autorités régionales de Cadix (Sud de l'Espagne).

Selon les mêmes sources, les services de secours ont été alertés par des appels téléphoniques des occupants de ces embarcations qui demandaient de l'aide, affirmant qu'ils se "trouvaient à la dérive".

La première embarcation a été localisée, vers 07h00, à six miles au sud de la ville espagnole de Tarifa avec huit clandestins à bord, tous des hommes d'origine subsaharienne .

Quelques instants après, une deuxième barque, avec six immigrants subsahariens à bord, a été secourue par les services de la Croix rouge, alors qu'elle se trouvait à sept miles nautiques au sud de Tarifa.

Dans la même zone, les services de secours espagnol ont localisé un zodiac transportant 19 personnes, dont six femmes et deux bébés, toutes d'origine subsaharienne, ajoute la même source.

Les clandestins, qui se trouvent en "bon état de santé" ont été transférés vers le port de Tarifa.
Après enquête et procédures d'usage, ils seront placés dans un centre d'internement des étrangers en situation irrégulière en prévision de leur rapatriement à leurs pays d'origine.

05 déc. 2012

Source : MAP

 

 Les représentants des institutions et de la société civile mauritanienne ont réitéré, mardi à Nouadhibou lors de la clôture des travaux de l'atelier régional sur la gestion des flux migratoires mixtes, leur décision de "ne plus jamais ouvrir" de centres de rétention de migrants étrangers en Mauritanie.

Les membres de la délégation mauritanienne ont expliqué leur conception du traitement de la problématique de l'émigration, à cette occasion, affirmant à ce sujet qu'ils préfèrent "une approche plus conforme au respect des droits de l'homme et des textes législatifs" régissant cette question.

Les participants à l'atelier de formation sur les droits des travailleurs migrants en Mauritanie se sont penchés, dans le même contexte, sur l'expérience du centre de rétention de migrants de Nouadhibou, ouvert en 2008, suite à des accords bilatéraux entre l'Espagne et la Mauritanie. Ce centre était destiné à accueillir en Mauritanie des contingents de migrants clandestins, toutes nationalités confondues, renvoyés du territoire espagnol.

Cette expérience a été présentée mardi comme l'exemple type d'un "manquement aux droits des migrants et de non-respect aux droits de l'homme" par les représentants des institutions, de la société civile et des corps constitués mauritaniens qui participaient à l'atelier.

Les délégations italienne, libyenne et algérienne qui ont participé aux travaux de l'atelier, dans le cadre de la mission d'études sur les flux migratoires mixtes, ont constaté de visu que ce centre de rétention, surnommé "Guantanamito", actuellement vide, était à l'origine une école primaire, située à la périphérie de Nouadhibou dans une zone de lotissements appelée "Phase 10".

Plus de 300 migrants y étaient retenus, dans des conditions quasi-carcérales, avant d'être reconduits aux frontières du Sénégal.

"Certains d'entre les migrants n'avaient jamais vu le Sénégal", ont déploré des intervenants mauritaniens au cours des travaux de l'atelier.

"Autrefois un migrant était considéré comme un criminel, mais cette page est définitivement tournée en Mauritanie où une nouvelle approche plus respectueuse des droits humains s'installe", a affirmé le président de l'association SOS Immigration, M. Hamoud Nebagha, lors de sa prise de parole au terme de la visite du centre surnommé "Guantanamito" par les Mauritaniens.

Les institutions et la société civile mauritaniennes qui participaient aux travaux de l'atelier de formation sur les droits des travailleurs migrants de Nouadhibou étaient, notamment, représentées par M. Ould Abdellahi Zeidane, conseiller du ministre de l'Intérieur, M. Haïmoudad Ould Ramadane, conseiller du ministre de la Justice, et les associations SEEPT (Santé, Education, Environnement, Pour Tous), des représentants du Réseau associatif "Synergie" et des représentants des corps constitués.

Une délégation algérienne conduite par Mme Taya Yasmina, présidente de la sous commission permanente des relations extérieures et de la coopération de la CNCPPDH et les représentants du Comité italien pour les réfugiés (CIR), le Centre international pour le développement des politiques migratoires (ICMPD), le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) et l'Union des juristes italiens pour la défense des droits de l'homme (UJI) ont participé également aux travaux.

Une délégation libyenne, constituée de représentants des institutions et de la société civile, a pris part aussi à cet l'atelier organisé par le CIR et financé par l'Union européenne.

5 déc 2012

Source : APS

Le 10ème Festival "Cinéma et migrations" d'Agadir aura se déroulera du 4 au 9 mars 2013 avec pour la première fois, l'organisation d'une compétition officielle pour les longs métrages traitant de la thématique de l'émigration, ont annoncé les organisateurs.

"La dixième édition du festival connaîtra cette année une transformation qualitative du fait qu'elle prévoit l'organisation d'une compétition officielle devant départager des longs-métrages sélectionnés par un jury international désigné à cet effet", a précisé l'Association Al Moubadara Attakafia (initiative culturelle), organisatrice de ce rendez-vous cinématographique annuel.

Les films en lice doivent être produits durant les deux dernières années avant la tenue du festival et doivent remplir une des deux conditions, à savoir la migration comme thématique ou être réalisé par un immigré, a ajouté la même source.

Le comité d'organisation du festival a fixé la date du 15 janvier 2013 comme dernier délai pour la réception des films dont les réalisateurs ou les producteurs souhaiteraient participer à la compétition officielle.

Lors de l'édition de 2011, une trentaine de films traitant du phénomène migratoire dans toutes ses dimensions et dans ses différentes sensibilités et sous des regards multiples avaient été projetés.

6 déc 2012

Source : APS

L’Académie Hassan II des sciences et techniques devrait bientôt publier un rapport très attendu : «Comment relancer la recherche scientifique au Maroc ?»

Les 26 et 27 novembre dernier, à Paris, les Assises de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui ont eu lieu au Collège de France, ont rassemblé les acteurs des territoires, de nombreux ministres et le premier ministre lui-même, Jean-Marc Ayrault, qui a prononcé un discours remarqué sur l’importance de la recherche et sa corrélation avec la compétitivité d’un pays. Autre discours fondateur, celui de Serge Haroche, Prix Nobel 2012 de physique, natif de Casablanca, celui de Françoise Barré-Senoussi, Prix Nobel de médecine 2008, qui préside les Assisses, et celui de Mme Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, qui a effectué une visite de travail en octobre dernier au Maroc. Les interventions ont également mis en évidence les liens entre la société de la connaissance et la démocratie. Comme l’a souligné le rapporteur général des Assisses, Vincent Berger, président de l’Université de Paris Diderot, en rappelant dans une remarquable intervention que l’on pourra lire sur Internet : «La recherche et l’enseignement supérieur préparent la démocratie de demain et construisent la société de la connaissance. L’importance accordée à ce secteur permet à une Nation d’affirmer un cap de civilisation». Nous avons, en marge de ces Assises, à Paris, rencontré un chercheur marocain, Mohamed Najim, directeur d’un laboratoire de recherche de Bordeaux. Il est lui-même auteur d’un rapport publié en 2008 où il tirait certaines conclusions qui restent d’actualité. Entretien.

Le Matin : Vous êtes l’auteur d’un rapport sur la situation de la recherche et développement au Maroc. Quelles sont les conclusions auxquelles vous aboutissez ?

Mohamed Najim : Ce rapport a été nourri par une approche comparative, puisque j’ai eu l’opportunité de me déplacer dans le cadre de la coopération dans la recherche et le développement dans de nombreux pays comme l’Afrique du Sud, l’Inde, le Mexique, le Brésil, Cuba, mais aussi dans des pays voisins comme l’Algérie, la Tunisie ou des pays de l’Union européenne. Dans cette constellation de pays, j’ai essayé de voir ce qui peut faire la force ou la faiblesse du système marocain et de faire des recommandations. Lors des Assises nationales de l’enseignement supérieur et de la recherche de Paris que j’ai suivies, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault s’est adressé aux chercheurs qui représentent, dit-il, «la pointe avancée de notre intelligence collective. Nous devons, dit-il encore, faire de l’élévation du niveau de formation et des progrès de la recherche un formidable levier de croissance et de développement au service du redressement de notre pays.»

Que représente la recherche scientifique ?

La recherche scientifique, tous domaines confondus, permet d’augmenter le patrimoine de connaissance au niveau fondamental et au niveau abstrait. C’est un instrument de développement. L’innovation et la recherche ont été identifiées parmi les axes prioritaires sur lesquels un pays doit agir pour accélérer son processus de rattrapage technologique. Mais pour que la RD soit un levier, il y a des prérequis. Il faut un système d’éducation performant, un système de formation professionnelle en adéquation avec les besoins et un environnement propice à la créativité et à l’entrepreneuriat.

Il existe au Maroc plusieurs structures de recherche scientifique, des structures rattachées à des universités, à des départements ministériels, au Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST) et à l’Académie des sciences Hassan II… Il reste cependant difficile de faire un diagnostic global de ce secteur ?

Il y a effectivement un très grand nombre d’opérateurs dans la recherche, mais sans réelle coordination sur les thématiques prioritaires. Concernant le diagnostic, il y a des indicateurs qui permettent d’évaluer la RD. Je pense au nombre de publications, au nombre de brevets déposés, au nombre de chercheurs, à la part du PNB qui est allouée à la recherche et développement ; ces indicateurs n’ont pas de valeur dans l’absolu, mais ils nous permettent de déterminer le degré de mobilisation de la communauté scientifique.

Qu’en est-il au Maroc des indicateurs comme le nombre de publications et de brevets ?

Chaque chercheur partage ses travaux en publiant dans les revues scientifiques. C’est la contribution de chacun dans le monde qui fait avancer la recherche dans les différents domaines. Jusqu’en 2011, en Tunisie, le nombre de publications est 6 fois plus élevé qu’au Maroc où l’on a assisté à une baisse des publications. Les chercheurs marocains sont d’un bon niveau, mais ce différentiel avec la Tunisie peut s’expliquer par le fait que l’argent consacré à la recherche est mieux utilisé et qu’il y a une plus grande stimulation de la communauté scientifique tunisienne.

Vous venez d’effectuer un séjour en Algérie, à Tlemcen. Quelle est la situation de la recherche scientifique dans ce pays voisin ?

L’Algérie a mené des réformes importantes qu’il faut mettre au crédit d’Abdelhafid Aourag, directeur général de l’enseignement et de la recherche. Il a pris des mesures fortes pour mobiliser la communauté scientifique algérienne, encourager les projets, restructurer le panorama académique. Aujourd’hui, le seul opérateur, c’est la Direction de l’enseignement supérieur et de la recherche qui porte une politique volontariste, en accord avec le gouvernement, qui donnera à court terme des résultats.

Qu’en est-il de la part du PNB allouée à la R&D ?

Au Maroc, la part du PNB consacrée à la R&D est de 0,7%. En Tunisie, elle est de l’ordre de 1,1%. En Corée, et à titre de comparaison, elle est de 6%. Les pays européens se sont fixés comme objectif dans la conférence de Lisbonne en 2000 d’atteindre, en 2010, 3%. Ce taux a été atteint par l’Allemagne et en France nous sommes à 2,2%.

Compte tenu de ces indicateurs, à quelle conclusion arrivez-vous ?

Si on fait une analyse macroscopique, on peut conclure qu’il y a dispersion et non-stimulation de la communauté scientifique.

La Chine a réalisé un saut qualitatif dans la recherche. Comment est-elle parvenue à ces résultats ?
Dans tous les pays dits de l’Est, il y avait un opérateur unique de la recherche scientifique, qui est l’Académie des sciences. En Chine, où je me rends régulièrement, je me suis rendu compte du rôle majeur de l’Académie des sciences qui intervient dans tous les domaines : santé, science, transport… et dont l’assemblée générale est suivie par le Président chinois lui-même. La Chine a une progression annuelle de deux chiffres grâce à sa production scientifique dans des domaines aussi stratégiques que la défense, l’informatique, l’ingénierie et les sciences du vivant.

Vous évoquez souvent l’exigence de l’excellence. Qu’entendez-vous par là ?

Si on veut développer la recherche scientifique pour qu’elle devienne un levier de développement, il y a lieu de cultiver l’excellence.

Cela veut dire que les meilleurs, qui y dédient leurs vies et leurs activités de recherche, doivent être encouragés, d’autant que la compétition internationale est très forte.

Or il n’y a pas d’excellence sans évaluation. Cela veut dire qu’il faut gratifier ceux qui mènent des actions exceptionnelles. Aujourd’hui, c’est le corps des enseignants de l’enseignement supérieur qui fait de la recherche, mais c’est le système à l’ancienneté qui imprime les carrières. Il n’apporte pas les encouragements suffisants à ceux qui veulent valoriser le domaine de la recherche.

Quelles recommandations faites-vous dans ce sens ?

J’ai fait des recommandations sur la manière de répartir les fonds, sur la base de projets et d’appels d’offres. L’autre recommandation, c’est la création de centres d’excellence dans des domaines qui ne sont pas défrichés. Dans celui des plantes médicinales, par exemple.

Il existe déjà un institut à Taounate, dans la région de Fès...

Il faut l’inscrire dans une dynamique plus forte. L’environnement marocain apporte une corrosion particulière liée au fait qu’une partie du Maroc se trouve dans des zones désertiques.

Il y a des domaines spécifiques pour lesquelles on peut décider une réflexion, je pense à la chimie des minerais, les huiles spécifiques, la protection de l’environnement, les énergies alternatives, la pharmacologie, la mer et ses richesses, la modélisation épidémiologique pour des maladies latentes… aux mathématiques, car nous avons une communauté de mathématiciens qui ont été formés à un haut niveau et qui sont de grande qualité. Il y a également lieu de donner une place aux sciences humaines et sociales ainsi qu’aux sciences économiques, qui sont indissociables du développement économique. La localisation de ces centres d’excellence peut faire l’objet d’appels d’offres mettant en concurrence différentes régions du pays qui disposent d’un vivier de matière grise, de doctorants, de chercheurs d’université et de relations avec la diaspora marocaine qui dispose de chercheurs de qualité.

5 Décembre 2012, Farida Moha

Source : LE MATIN

Le Centre de la culture judéo-marocaine (CCJM), crée en 2002 à Bruxelles, est dédié à l'expérience historique et culturelle des juifs du Maroc, forgée durant deux mille ans dans un contexte unique de multiculturalisme.

Le Centre gère la collection Dahan-Hirsch, l'une des plus importantes collections sur le judaïsme marocain au monde. Elle compte plus de  3.000 pièces (tableaux, costumes, bijoux, objets de culte …), une bibliothèque de plus de 10.000 ouvrages manuscrits et imprimés, en français, hébreu, judéo-arabe, anglais, espagnol, etc., un fonds d'archives d'environ 30.000 documents,  un autre d'environ 6.000 documents iconographiques et  une collection de plus de 50 documents audio-visuels.

Les chercheurs menant ou entreprenant des recherches dans les différents domaines concernant le Maroc en général, et le judaïsme marocain en particulier peuvent consulter au siège du CCJM les documents et les archives qui constituent le fonds, mais aussi via le portail du Centre : www.judaisme-marocain.org. L’internaute a la possibilité d’y consulter les objets et les documents de la collection, mais aussi de prendre connaissance des activités du Centre et des programmes de sensibilisation des différents publics à une expérience historico-culturelle particulière, propre aux différentes facettes des communautés juives du Maroc.

6/12/2012

Source : CCME

Les personnages de la tradition néerlandaise, « Sinterklaas » et son acolyte le Père Fouettard ont longtemps souffert d’accusations de racisme et d’insensibilité culturelle. La célébration du 5 décembre reste néanmoins attachante même pour les nouvelles générations d’immigrants et permet de faciliter leur intégration dans la société néerlandaise.

Avec ses longs cheveux et sa barbe blanche, le personnage néerlandais de Sinterklaas a servi de prototype au Père Noël américain. Plus proche de l’image de Saint-Nicolas, les Sinterklaas portent une crosse, une cape rouge et la mitre de l’évêque. Après avoir abandonné sa Turquie natale, Sinterklaas ne s’installe pas au Pôle Nord, mais à Madrid. Chaque année, il quitte la capitale espagnole à bord d’un grand bateau à vapeur et à voiles pour se rendre aux Pays-Bas et y déposer des cadeaux dans les souliers des enfants sages. Pendant ce voyage, il est accompagné d’acolytes malicieux qui portent tous le nom de Zwarte Piet (le Père Fouettard).

Atteinte à l’identité nationale ?

Des semaines avant l’échange de cadeaux et de poésies qui se produit le 5 décembre, les villes néerlandaises organisent des défilés massifs pour accueillir Sinterklaas. Sur un cheval blanc nommé en référence à l’explorateur italien Amerigo Vespucci, Sinterklaas est acclamé par des foules d’enfants et de parents. Les Pères Fouettards distribuent des bonbons parmi les spectateurs et sont interprétés par des acteurs blancs portant des perruques afro et un maquillage qui ressemblent au blackface utilisé dans les minstrel show américains. Ce type de représentations les ont donc placé au centre d’un intense débat. Pour prévenir les critiques, les légendes retraçant son apparition ont oublié ses caractéristiques mauresques ou son statut historique d’esclave africain libéré par Sinterklaas et ont été remplacés par des contes dans lesquels ce visage innocent est noirci par la suie de cheminée.

Les Néerlandais se mettent rapidement sur la défensive lorsqu’ils sont interrogés sur les origines racistes de cette caricature Selon l’ethnologue John Helsloot de l’Amsterdam Meertens Institut, se faire interroger sur Zwarte Piet est largement ressenti comme une atteinte à l’identité nationale hollandaise. Il donne l’exemple de Rita Verdonk, un politicien de droite et ancien ministre de l’Intégration et de l’Immigration, qui a lancé en 2007 un mouvement politique éphémère appelé Fiers des Pays-Bas (« Trots op Nederland »). Se présentant comme un défenseur de la culture néerlandaise en voie de disparition, Verdonk a prononcé un discours dans lequel elle a rallié ses partisans en faisant référence à des certains « ils » qui cherchaient à abolir la célébration de Sinterklaas. La source de cette menace n’ayant jamais été précisé, d’aucun pourrait en déduire que « ils » étaient non-néerlandais, des étrangers - en particulier les Noirs, les musulmans et les immigrés.

Sondage des enfants

Comme de nombreux pays européens, les Pays-Bas ont récemment connu des changements démographiques dus à une immigration soutenue en provenance de pays tels que la Turquie et le Maroc. Afin d’évaluer l’attrait de Sinterklaas parmi ces nouveaux arrivants, un certain nombre de lycéen d’origine hollandaise avec un ou plusieurs parent immigré ont été invités à donner leur avis. Sur quinze sondés vivant dans la banlieue d’Amsterdam et de La Haye, dix étaient musulman, un hindou, et quatre ont grandi dans des familles non-religieuses. Peu importe la religion, tous les adolescents ont avoué croire en Sinterklaas - que les enfants ont célébré à l’école. Plus de la moitié des répondants musulmans ont également déclaré célébrer Sinterklaas avec leur famille à la maison, en dépit de l’interdiction de l’islam contre l’observance des fêtes non-musulmanes. Malgré ses apparences catholiques, tous ces étudiants, à une exception près, considèrent Sinterklaas comme une célébration culturelle non religieuse. « Les gens d’autres religions peuvent participer à la totalité de la tradition de Sinterklaas », a déclaré un participant d’origine turque.

Alors que de nombreux adultes perçoivent la disparition de la tradition de Sinterklaas à cause de la commercialisation, son omniprésence à travers le temps permet de le perpétuer comme une célébration commune de l’identité néerlandaise. « Je ne l’ai pas fêté à la maison », a déclaré un adolescent - musulman pratiquant - mais je ne me suis jamais demandé « pourquoi ne le célébrons-nous pas ? ». Un récent sondage réalisé par le groupe de recherche Q&A a constaté qu’en raison de la crise économique actuelle en Europe, seule la moitié de la population néerlandaise a prévu de participer aux festivités de Sinterklaas cette année. Cette baisse s’explique également par l’attente d’autres cadeaux pour Noël. Un dernier facteur qui réduira encore la stature de Sinterklaas est la controverse sans fin sur les Pères Fouettards. Le clan des partisans de cette tradition montre des signes d’essoufflement générationnel. Alors que trois des quinze lycéens interrogés ont défendu Zwarte Piet, onze participants ont dit comprendre les raisons pour lesquelles certains trouvent la représentation du personnage raciste, et un étudiant pense cette représentation personnellement offensante.

Le clan des partisans de cette tradition montre des signes d’essoufflement générationnel

Pour que Sinterklaas puisse préserver le caractère complet de cette fête, la célébration doit évoluer pour refléter les sensibilités changeantes de la population du pays. Comme la jeunesse des Pays-Bas - ethniquement et religieusement diversifiée - arrive à maturité, les jeunes préfèreront probablement une représentation plus nuancée du Père Fouettard. Un tel changement ne signifie pas la disparition de Sinterklaas. Comme un étudiant l’a souligné, la coutume est « un morceau de la Hollande et étant néerlandaise, elle doit subsister ». En effet, si la célébration de Sinterklaas continue d’amener de nouveaux immigrants dans le giron de la culture néerlandaise, ils en assureront, à leur tour la conservation. « Il serait bon pour les immigrants de se joindre à la tradition de Sinterklaas, cela leur apporterait également beaucoup de joies », déclare un adolescent musulman, « car elle peut nous unir davantage. »

05/12/12, Francisco Cantu Traduction : Emilie Fromont

Source : Cafebabel.com

Aygül Özkan, fille d'un tailleur turc, incarne le nouveau visage du camp conservateur en Allemagne.

L'arrivée de cette femme d'origine étrangère dans les instances dirigeantes de la CDU illustre la volonté d'Angela Merkel de rajeunir et de diversifier sociologiquement son parti.

Aygül Özkan est ministre des Affaires sociales du Land de Basse-Saxe. Cette jeune quadragénaire est l'une des quatre personnalités politiques issues de l'immigration à avoir été élues au comité directeur de l'Union chrétienne-démocrate lors du congrès du parti, mardi et mercredi à Hanovre.

"Il se passe quelque chose et c'est merveilleux. C'est un signe de normalité", a déclaré Aygül Özkan à Reuters.

A 58 ans, Angela Merkel, qui mènera son parti à la bataille des législatives en septembre 2013, veut faire entrer la CDU dans le XXIe siècle, même si l'adhérent type - un homme blanc de tradition chrétienne - renâcle.

La chancelière, qui promeut régulièrement des femmes à des postes clés aux niveaux fédéral et régional, veut éviter les erreurs d'autres partis conservateurs qui ont perdu le pouvoir parce qu'ils n'ont pas su parler aux femmes ni aux immigrés.

La défaite des républicains à la dernière présidentielle aux Etats-Unis a fait couler beaucoup d'encre.

Mais les nouveaux promus comme Aygül Özkan ou le jeune Younes Ouaqasse, dont les parents sont Marocains, sont musulmans dans un parti dont le congrès s'ouvre traditionnellement par un service religieux. Ce qui est susceptible de poser quelques difficultés d'adaptation aux nouveaux venus. Mais pas forcément.

DES FEMMES GÉNIALES

Aygül Özkan a suscité la controverse en suggérant que les crucifix soient retirés des salles de classe. Pour Younes Ouaquasse au contraire, les musulmans d'origine étrangère doivent respecter la religion chrétienne dans la mesure où il s'agit du culte majoritaire de leur pays d'adoption.

Angela Merkel veut aller plus loin : elle souhaite que la diversité s'installe à la CDU sans l'aide des quotas en vigueur chez ses opposants du Parti social-démocrate (SPD).

"D'autres partis ont des quotas. Nous, nous avons des femmes géniales. Les autres ont des quotas d'immigrés, nous avons la diversité comme nous l'avons montré aujourd'hui", a déclaré Aygül Özkan lors du congrès.

A l'origine, le vote des immigrés s'est naturellement porté vers le SPD en raison de ses liens avec les syndicats, qui étaient souvent le premier point de contact avec la politique pour les ouvriers arrivant de Turquie et du sud de l'Europe.

En outre, les sociaux-démocrates ont beaucoup défendu la candidature de la Turquie à l'Union européenne alors qu'Angela Merkel, la CDU et son allié bavarois l'Union chrétienne-sociale (CSU), étaient contre.

Pour Younes Ouaqasse, la CDU est un choix plus naturel pour les immigrés comme lui "parce que sa politique se fonde sur des principes religieux et, en tant que musulman, j'aime ça."

"Au Maroc ou en Turquie, les musulmans ne voteraient jamais pour un parti comme le SPD", affirme ce jeune homme âgé de 24 ans. "Les valeurs du SPD ont plus idéologiques qu'humaines."

De fait, la CDU, avec sa présidente réélue avec 98% des voix au premier jour du congrès, cinq femmes ministres au niveau fédéral et dix femmes remplaçant des hommes au conseil de direction, ne craint pas la comparaison avec le SPD, dominé par une "troïka" d'hommes d'un certain âge, tous d'origine allemande.

"LA FAMILLE AVANT TOUT"

Peer Steinbrück, le rival SPD d'Angela Merkel, est même allé jusqu'à se dire "trop cérébral et pas suffisamment émotif" pour s'adresser à l'électorat féminin.

A moins d'un an des législatives, le SPD accuse dix points de retard sur les conservateurs dans les sondages d'opinion.

Les choix d'Angela Merkel de nouveaux visages et d'un ton plus consensuel ne visent pas seulement à creuser l'écart avec le SPD, mais aussi à remettre en selle la CDU dans les grandes villes allemandes. Seules deux des 20 grandes métropoles allemandes restent aux mains de la CDU après la perte de Stuttgart au profit des Verts en octobre.

Mais, pour mieux passer dans les centres urbains, la CDU, estiment certains, doit aussi attirer une autre minorité, les homosexuels. Au congrès de la CDU, la plupart des délégués ne semblaient pas prêts à franchir cette ultime étape.

Stefan Kaufmann, député au Bundestag et l'un des rares élus CDU ouvertement gay, a estimé que "ce serait un bon signal pour les villes", si la CDU soutenait des propositions visant à donner aux couples homosexuels les mêmes avantages fiscaux que les couples hétérosexuels.

"Dans bien des domaines, nous sommes en bonne voie vers la modernisation, mais nous avons besoin d'adapter certaines de nos valeurs et de nos convictions", a-t-il fait valoir.

Lors du débat le plus animé du congrès, cette proposition a été rejetée.

Walter Arnold, de l'enclave conservatrice de Fulda, près de Francfort, a rappelé les valeurs de l'adhérent de base de la CDU : "La famille, avant tout la famille avec des enfants, c'est une de nos valeurs de base. Nous devons la respecter".

05-12-2012, Danielle Rouquié

Source : REUTERS

1,5% des citoyens de la Pologne, de la République tchèque, de la Hongrie, de la Slovaquie, de la Lituanie, de la Lettonie, de la Slovénie et de l’Estonie vivent au Royaume-Uni. Pour être plus précis, c’est 1 national de ces pays sur 67 qui réside actuellement outre-Manche, soit 1 079 000 personnes sur quelques 73 millions. Et ce n’est que le début : les restrictions transitoires sur la circulation des Roumains et des Bulgares doivent être levées en 2013…

Le député conservateur Philip Hollobone craint que le nombre de Bulgares résidant au Royaume-Uni ne passe dans la foulée de 155 000 à 425 000. Une estimation à laquelle refuse de se risquer Mark Harper, le ministre de l’Immigration (pour ne pas effrayer l’opinion publique et parce qu’il s’agit d’« un exercice très difficile »), ce qui a le don d’énerver certains Tories.

Mais, s’il en faisait, faudrait-il croire le Home Office ? Celui-là même qui prévoyait l’entrée de 13 000 Européens de l’Est par an après 2004 et l’Union européenne étendue (et par la même occasion la liberté de circulation)… Au lieu de cela, le Royaume-Uni a vu sa population de résidents originaires de l’Est passer de 94 000 personnes à 1 079 000 en 8 ans, soit 125 000 nouveaux immigrants par an !

Un coup dur pour Hollobone et ses amis qui ne souhaitent pas « voir des pans entiers de notre campagne construits » pour « accueillir des millions de nouveaux arrivants en provenance de l’Union européenne ».

5 déc, 2012, Eric Martinle

Source : Nouvelles de France

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