vendredi 2 août 2024 21:20

picto infoCette revue de presse ne prétend pas à l'exhaustivité et ne reflète que des commentaires ou analyses parus dans la presse marocaine, internationale et autres publications, qui n'engagent en rien le CCME.

Un "Réseau Santé des Marocains du monde" (RSMM), visant à valoriser les compétences médicales issues de l'immigration marocaine de par le monde et leur apport à leur pays d'origine, vient de voir le jour en France, a-t-on appris auprès de ses initiateurs.

Créée suite aux recommandations de plus de 200 compétences médicales marocaines du monde réunies à Paris le 25 juin 2011, cette structure associative indépendante regroupe plusieurs dizaines de professionnels de la santé marocains (médecins, chercheurs, pharmaciens, biologistes, bio ingénieurs, kinésithérapeutes et gestionnaires de la santé, ) exerçant dans plusieurs pays.

Parmi les objectifs du réseau figure le transfert de technologie médicale, l'organisation de missions de solidarité et la participation à la formation du personnel de la santé au Maroc. Le réseau permettra aussi de valoriser les compétences et les associations médicales des MRE.

"La création du réseau est une attente forte des collègues marocains installés à l'étranger. Cette force invisible (plusieurs milliers) souhaite se structurer pour participer au développement du système de santé au Maroc. J'appelle tous les collègues qui se reconnaissent dans cette philosophie à nous rejoindre", a déclaré Aziz Amar, président du réseau.

Pour Abdelilah El Hairy, vice-président du réseau, le RSMM s'inscrit dans une puissante volonté de changement vers une large politique de santé délocalisée (villages enclavés), des échanges d'expertises interdisciplinaires, le renforcement des liens avec les pays d'accueil et le soutien aux universités marocaines moteurs du changement par la recherche, ainsi que l'organisation de forums thématiques (prévention, éducation, sensibilisation, respect de l'environnement).

La création de ce réseau de santé confirme bien "la volonté des élites marocaines expatriées au développement du système de santé et de la recherche au Maroc, avec une implication transparente, responsable et durable. Des objectifs clairs permettraient, à terme, l'émergence d'une vraie stratégie de mobilisation des compétences marocaines de l'étranger", souligné, de son côté, Abdelhadi Zahouani, Secrétaire général.

La promotion de la santé passe obligatoirement par la prévention et le dépistage des fléaux sociaux nationaux de santé publique, relève, pour sa part, Khalid Djeriri, chargé de la prévention et des questions liées aux politiques de la santé.

Ce réseau sera l'occasion de fédérer toutes les compétences médicales marocaines à l'étranger pour contribuer au développement humain et pérenniser l'offre sanitaire nomade pour les personnes démunies du Maroc rural.

L'ingénierie pour le développement humain sera un axe de recherche qui pourra créer une synergie de toutes les compétences de nos compatriotes marocains à l'étranger, explique Hassan Zahouani, Chargé de la Recherche et du Transfert de Technologie au sein du réseau.

Le Conseil d'administration du RSMM compte 16 médecins, chercheurs et professionnels de santé exerçant en France, au Canada, aux Etats-Unis et en Espagne. Près de 80 compétences de par le monde ont d'ores et déjà rejoint le réseau.

23 avril 2012

Source : MAP

Lancé à la conquête des suffrages de l’extrême droite, le chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy va presser jeudi ses partenaires de l’UE d’accepter la fermeture des frontières nationales en cas de forte pression migratoire, mais cette requête suscite beaucoup de réserves.

«Les Français ne veulent plus d’une Europe passoire. C’est le message que j’ai entendu», a-t-il affirmé lundi, au lendemain du premier tour marqué par un score très élevé de la candidate de l’extrême droite, Marine Le Pen

«Si l’Europe ne peut pas défendre ses frontières, la France le fera», a-t-il martelé. «L'Europe qui ne maîtrise pas ses flux migratoires, c’est fini», a-t-il lancé au cours d’une réunion électorale.

Le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, va défendre cette position jeudi lors d’une réunion avec ses homologues de l’UE à Luxembourg.

Il va réclamer la possibilité de rétablir des contrôles aux frontières nationales pendant un mois en cas de défaillance à une frontière extérieure de l’espace Schengen et de prolonger cette mesure si nécessaire.

L’Allemagne soutient cette demande exprimée dans une lettre commune cosignée par le ministre allemand de l’Intérieur, Hans-Peter Friedrich.

Une proposition qui «sent très mauvais»

Les Français reconnaissent qu’ils n’obtiendront rien de concret jeudi. Le point n’est pas inscrit à l’ordre du jour, et aucun débat sur l’espace Schengen n’est prévu avant la prochaine réunion des ministres de l’Intérieur le 26 mai, soit vingt jours après le second tour de l'élection présidentielle en France, soulignent la présidence danoise de l’UE et la Commission.

Aucun responsable européen ne souhaite prendre position sur une question aussi sensible politiquement en France avant la fin de l'élection, a souligné l’un d’eux sous couvert de l’anonymat.

Ils ont en effet compris que le score réalisé par le Front National - près de 18% des voix - lors du premier tour de l'élection présidentielle dimanche allait enflammer les thèmes liés à l’immigration durant la campagne du second tour en France.

La volonté affichée par Nicolas Sarkozy de forcer ses partenaires à accepter ses demandes a toutefois raidi certains d’entre eux et les premières réactions pourraient être assez négatives jeudi à Luxembourg.

La proposition franco-allemande sur Schengen «sent très mauvais», a ainsi estimé le chef de la diplomatie du Luxembourg, Jean Asselborn, dans un entretien à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel.

«Les dirigeants européens devraient faire preuve de leadership au lieu de chercher à flatter ces forces d’extrême droite», répète pour sa part la commissaire chargée des Affaires intérieures, Cecilia Malmström.

La frontière «n'est pas tenue»

La demande franco-allemande n’est pas nouvelle. Le débat sur la réforme de Schengen a commencé en mars 2011, à l’initiative de la France. «La Commission a présenté des propositions, qui jusqu'à présent étaient rejetées par le gouvernement français», souligne l’exécutif bruxellois.

L’initiative franco-allemande vise à «accélérer la cadence», assurent les négociateurs français.

Mais elle va loin, car elle vise à «exclure temporairement» les Etats membres de Schengen dont les confins sont devenus des frontières extérieures, lorsqu’ils ne sont pas en mesure de les contrôler.

Nicolas Sarkozy a été très clair : «la frontière entre la Grèce et la Turquie n’est pas défendue», «n’est pas contrôlée, n’est pas tenue».

Athènes se dit en mesure d’assumer ses obligations, si la Turquie agit pour tarir le flux des clandestins venus par son territoire. Mais Ankara veut en contrepartie des facilités de visa pour ses ressortissants dans l’UE, ce que l’Allemagne bloque. Ce point n’est pas abordé dans la lettre franco-allemande.

24/4/2012

Source : Libéaration/AFP

Plusieurs responsables ont manifesté, lundi, leur préoccupation et ont imputé le haut score du FN à la politique de Nicolas Sarkozy.

De nombreuses voix se sont élevées lundi en Europe pour s'inquiéter de la progression de l'extrême droite eurosceptique française, qui a réalisé un score historique au premier tour de l'élection présidentielle et a confirmé une tendance lourde dans l'UE avec la crise. La chancelière allemande Angela Merkel juge que "ce haut score est préoccupant", a déclaré un porte-parole du gouvernement à Berlin.

À Luxembourg, où se tenait une réunion des ministres européens des Affaires étrangères, les commentaires ont été nombreux. Le chef de la diplomatie luxembourgeoise, Jean Asselborn, a accusé le chef de l'État français Nicolas Sarkozy d'être en partie responsable du succès de la candidate du Front national (FN). "Si on répète tous les jours qu'on doit changer Schengen, qu'on doit avoir une politique d'immigration forte, qu'on doit parler de l'exception française" pour les entreprises, "tout cela, c'est de l'eau au moulin du FN", a estimé Jean Asselborn, qui est socialiste.

Mises en garde

Et alors que Nicolas Sarkozy est parti en campagne pour le deuxième tour en courtisant les électeurs du FN, leur promettant d'apporter "une réponse" au vote de l'extrême droite, la Commission européenne lui a lancé une mise en garde implicite. Les responsables européens ne doivent "pas céder à la tentation des discours populistes" et "faire attention à la menace populiste, à la propagation de ses idées parce qu'elles sont fondamentalement contraires aux idéaux portés par la construction européenne", a indiqué un de ses porte-parole, Olivier Bailly.

Le gouvernement français compte profiter d'une réunion, jeudi à Bruxelles, des ministres de l'Intérieur de l'UE, intervenant au beau milieu de la campagne électorale, pour continuer à marteler sa demande concernant l'espace sans passeport Schengen : pouvoir rétablir des contrôles nationaux pendant un mois en cas de défaillance à une frontière extérieure et d'immigration incontrôlée. "Je suis inquiet de ce sentiment que nous constatons contre des sociétés ouvertes, une Europe ouverte. Cela me préoccupe, et pas seulement en France", a estimé lundi le ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt.

Aux Pays-Bas, le parti d'extrême droite islamophobe de Geert Wilders a fait tomber le gouvernement Mark Rutte en s'opposant au "diktat" de Bruxelles sur la réduction du déficit public dans le pays. La droite extrême ou populiste est aussi très forte en Autriche, en Finlande, en Suède, au Danemark, en Suisse ou encore en Hongrie. Elle en forte progression dans la région de Flandre en Belgique. Le chef de la diplomatie belge, Didier Reynders, a jugé qu'il fallait être "très attentif" à ces poussées, tandis que son homologue autrichien, Michael Spindelegger, a estimé que le résultat "très impressionnant" de Marine Le Pen "d(evait) tous nous faire réfléchir".

Critiques

Selon les résultats définitifs, la candidate de l'extrême droite se classe au troisième rang du premier tour, avec 17,9 %. Avec près de 6,5 millions de voix, elle réalise un résultat sans précédent pour sa formation, très critique de l'Union européenne. Le FN, qui aura un rôle d'arbitre au deuxième tour, prône un référendum sur une sortie de l'euro et veut replacer les nations au-dessus de l'Europe. Son euroscepticisme est en partie partagé par la gauche radicale de Jean-Luc Mélenchon, qui a obtenu 11,11 %.

Quel que soit le vainqueur du scrutin le 6 mai, les institutions européennes et de nombreux pays espèrent en privé que la rhétorique de la campagne électorale française, souvent très critique à l'égard de l'UE, baissera d'un cran. Qu'il s'agisse du fonctionnement de Schengen ou de la politique commerciale chez Nicolas Sarkozy, du pacte budgétaire et de la discipline en matière de déficits chez François Hollande ou du statut de la BCE pour les deux candidats. "L'Europe a encore une fois été le bouc émissaire", déplore un fonctionnaire.

23/4/2012

Source : Le Point/AFP

La Cour suprême et l'administration Obama s'apprêtent à entamer un nouveau bras de fer. La plus haute juridiction du pays doit examiner à partir de mercredi 25 avril une affaire très controversée qui divise la société américaine : le renforcement de la répression contre les immigrés illégaux dans l'Arizona. La Cour suprême doit déterminer si la loi votée par cet Etat est constitutionnelle.

Cette affaire a pris une dimension nationale. "C'est un énorme cas", a déclaré au Mercury News Andrew I. Schoenholtz, professeur de droit à l'Université de Georgetown. "Cela peut être une des plus importantes décisions concernant l'immigration des vingt ou trente dernières années", a dit Dean Kevin Johnson, de l'Université de droit de Californie dans USA Today.

Une loi qui fait de l'immigration un délit

Cette mesure, intitulée SB 1070, est la plus répressive jamais envisagée contre les immigrés dans un des cinquante Etats américains. Votée le 23 avril 2010, elle est entrée en vigueur en juillet 2010 mais a été purgée de ses dispositions les plus controversées par la justice à la demande de l'administration Obama. Après avoir été déboutée de ses recours en première instance et en appel, la gouverneure de l'Arizona, Jan Brewer, a décidé de porter l'affaire devant la Cour suprême.

Cette mesure fait de l'immigration clandestine un délit, passible de six mois de prison. Son volet le plus controversé permet aux policiers d'arrêter les immigrants sans mandat ou de leur demander de se justifier en cas de "délit présumé" si l'agent a un "soupçon raisonnable" quant à la légalité de la présence d'un individu sur le territoire.

Une incitation au délit de faciès qui pousse à la stigmatisation, selon ses détracteurs. Dans une tribune publiée dans le Washington Post le 23 avril, Arthur Hunter Jr., juge en Louisiane, s'interroge : "Comment saurez-vous qu'un conducteur blanc, noir, un asiatique, un indien, quelqu'un du Moyen-Orient, est un étranger en situation irrégulière ?" "Ces lois désignent comme responsables de l'application de la loi un pouvoir discrétionnaire illimité qui est sujet à des abus des agents sur la détention des immigrants sans papiers", ajoute-t-il.

De son côté, le Centre pour le progrès américain en matière d'immigration évoque trois raisons pour lesquelles cette mesure ne solutionnera pas les problèmes d'immigration des Etats-Unis : les immigrants clandestins ressemblent à n'importe qui, les Etats n'ont pas les pouvoirs pour les renvoyer aux frontières, et ils ne quittent pas le pays même si des lois anti-immigration sont votées.

Une forte immigration illégale

Les Etats-Unis comptent près de douze millions de clandestins, selon les chiffres officiels. La moitié d'entre eux sont d'origine mexicaine, entrés en traversant le Rio Grande qui sépare les deux pays. Cette mesure intervient alors que l'Arizona, Etat frontalier du Mexique, connaît une des plus fortes vagues d'immigration depuis quelques années et rencontre de plus en plus de difficultés à contrôler ses frontières. Un tiers des 6,6 millions d'habitants de l'Arizona ne sont pas nés aux Etats-Unis et quelque 460 000 personnes, selon les estimations, sont en situation irrégulière.

"Alors que personne ne peut nier que l'Arizona porte le fardeau de l'impact de l'immigration clandestine, le gouvernement fédéral a largement ignoré les appels au secours de l'Arizona et ses demandes de ressources supplémentaires", souligne l'Etat de l'Arizona dans son recours devant la Cour suprême, expliquant que 17 % des détenus de l'Arizona étaient des clandestins.

Cette loi se veut une réponse à l'immobilité du gouvernement Obama en matière d'aide à la sécurisation des frontières. Dans le même temps, l'Arizona est devenu le principal corridor du trafic du drogue, ses immenses étendues désertiques rendant la protection de la frontière plus compliquée.

Un bras de fer entre le gouvernement fédéral et les états

L'Alabama, la Géorgie, la Caroline du Sud, l'Indiana et l'Utah ont également adopté des mesures strictes sur l'immigration. Estimant que la Constitution ne permet pas "le développement d'une mosaïque de politiques d'immigration locales" et que ces lois empiètent sur les prérogatives de l'Etat fédéral en matière d'immigration, l'administration Obama a déposé des recours devant les tribunaux. Les juges locaux ont bloqué la plupart de leurs dispositions, en attendant une décision de la haute cour.

Cette affaire ouvre un nouveau chapitre dans la bataille partisane sur les droits des Etats et l'étendue des pouvoirs du gouvernement fédéral, comme l'explique le Seattle Times. "C'est un cas qui traite de fédéralisme. Ce n'est pas qu'une question d'immigration. Cela concerne les relations entre le gouvernement fédéral et l'Etat. C'est la norme d'avoir des fonctionnaires des Etats qui appliquent le droit fédéral", a indiqué à Reuters Paul Clement, avocat qui défend l'Arizona. L'Etat attend que la haute cour reconnaisse que la Constitution lui donne davantage de pouvoirs pour traiter des dossiers nationaux.

Une décision très politique

"La peur est un mobilisateur remarquable", a expliqué Gary Segura, professeur de science politique de l'Université Stanford, à Reuters. Alors que la décision de la Cour suprême doit intervenir en juin, à cinq mois des élections présidentielles américaines, l'affrontement entre républicains et démocrates devrait en partie se jouer sur la question de l'immigration illégale. L'année dernière, près de 400 000 personnes ont été ramenées à la frontière par l'administration américaine. Un niveau record.

Une décision pro-Arizona serait un revers juridique et moral pour le président-candidat Obama, mais pas forcément politique pour celui qui a dénoncé l'amalgame entre les immigrés clandestins et des millions d'Hispaniques qui ont la citoyenneté américaine et qui ont soutenu le président démocrate à l'élection présidentielle de 2008.

A l'inverse, une décision contre l'Arizona porterait un coup à Mitt Romney. Le Wall Street Journal rappelle que le candidat républicain soutient cette loi et a promis que, s'il était élu président, il abandonnerait ces poursuites dès le premier jour de son mandat. Mais pour Karthick Ramakrishnan, professeur agrégé de science politique à l'Université de Californie, indépendamment de la décision de la Cour,"il va être difficile [à Mitt Romney] de gagner des partisans latino-américains". La population hispanique pourrait donc être une des clés du scrutin.

23/4/2012, Anna Benjamin

Source : Le Monde

Des sites de délation contre les travailleurs roumains, bulgares ou polonais mis en ligne en Belgique et aux Pays-Bas. La Suisse qui a décidé de fermer la porte aux Européens de l’Est à partir du 1er mai en soumettant les travailleurs de huit pays (Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Slovaquie et République tchèque) à des quotas. La France et l’Allemagne qui demandent de pouvoir rétablir leurs frontières internes pendant un mois en cas de défaillance à une frontière extérieure. Difficile pour les Européens de l’Est de ne pas voir dans toutes ces mesures l’expression d’un ostracisme à leur égard. Et de ne pas réagir...

Illustration de Chapatte publié dans le Temps de Genève

Comme toujours en période de crise, le simplisme menace. Entre la position euro-béate qui vit dans le déni des problèmes frontaliers, et l’humeur nationaliste résurgente de tous ceux qui voudraient casser l’édifice européen et restaurer les frontières nationales, il y a non seulement une réalité plus complexe, mais des options beaucoup plus nuancées à prendre.

Tous les pays de l’Union européenne ne sont pas exposés de la même manière aux flux migratoires, pour des raisons économiques mais souvent essentiellement géographiques. L’Espagne, l’Italie, la Grèce ou la Pologne sont aux premières loges. La Roumanie et la Bulgarie encore davantage et on peut légitimement douter de leur degré de préparation au moment de leur adhésion à l’UE.

La police des frontières au niveau européen n’a pas, à l’évidence, rempli la fonction que l’on est en droit d’en attendre. Mais la responsabilité en incombe pour une bonne part aux ténors du Conseil Européen, car en déployant une rhétorique anti Commission européenne et en ne dotant pas les instances communautaires des moyens nécessaires à l’accomplissement de cette tâche, ils ont laissé se détériorer la situation. Sur un sujet, le contrôle de l’immigration, qu’aucun Etat au monde n’est en mesure de juguler avec l’efficacité proclamée, comme l’exemple de la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis le montre.

Le débat devrait donc être celui du contrôle légitime des frontières et des moyens, fatalement communs aux pays membres de l’UE, pour l’assurer. La politisation, le plus souvent démagogique, de ce sujet est aussi évidente qu’inefficace. Sans parler de l’instrumentalisation à laquelle nous avons assisté l’an passé lorsque, tandis que les forces de l’Otan (notamment françaises et italiennes) bombardaient le territoire libyen, 20 000 Tunisiens en perdition à Vintimille ont été traité comme des envahisseurs par les ministres italien et français de l’intérieur, pour de purs calculs électoraux. Ce qui n’aide ni au diagnostic de la réalité du problème ni à la recherche de solutions.

Concernant l'initiative franco-allemande, à signaler dans la presse allemande les critiques avancées par la Süddeutsche Zeitung. Ce projet est dangereux, écrit ce quotidien, à quoi bon des frontières ouvertes si cette ouverture est soumise à condition? A quoi bon une liberté de circulation européenne si les gouvernements peuvent en disposer comme bon leur semble? Pour le quotidien de Munich, cette décision fait surtout le jeu des partis antieuropéens.

http://www.dw.de/dw/article/0,,15900004,00.html

Concernant la décision suisse, il faut rappeler que c’est le 1er mai 2011, il y a donc à peine un an, que la Confédération helvétique avait supprimé les quotas et autorisé les ressortissants des huit pays concernés à travailler sans restriction, tout en se réservant le droit de les rétablir unilatéralement jusqu’en 2014. A partir du 1er mai prochain, seules 2000 autorisations seront délivrées. Il est difficile d’évaluer le réel impact de cette mesure en période de récession. Le signal politique, à l’origine de la décision, est en revanche clair. Il s’agit pour le Conseil fédéral à Berne de donner l’image d’un pays qui tient ses frontières, alors que les forces populistes qui ont fait de l’immigration leur thème favori connaissent un essor à chaque élection.

"Discriminatoire" pour Schulz. Colère polonaise

Le Président du Parlement européen, Martin Schulz, a exprimé son regret et qualifié la décision suisse de "discriminatoire", allant "à l'encontre de l'esprit et des termes que la Suisse a déjà signés". La presse polonaise vit mal, on le comprend, cette nouvelle. Pour le quotidien de Varsovie, Gazeta Wyborcza, estime que "dans notre partie d'Europe, le verrouillage du marché du travail suisse fait l'effet d'une gifle..." Le ministre polonais des affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, a invité les Polonais à boycotter les stations thermales suisses. Rappelons que la Pologne est le seul pays de l'UE à avoir évité la récession en 2009 et à capter encore aujourd'hui une part de croissance dont rêverait l'Europe occidentale.

"Discriminatoire" pour Schulz. Colère polonaise

Le Président du Parlement européen, Martin Schulz, a exprimé son regret et qualifié la décision suisse de "discriminatoire", allant "à l'encontre de l'esprit et des termes que la Suisse a déjà signés". La presse polonaise vit mal, on le comprend, cette nouvelle. Pour le quotidien de Varsovie, Gazeta Wyborcza, estime que "dans notre partie d'Europe, le verrouillage du marché du travail suisse fait l'effet d'une gifle..." Le ministre polonais des affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, a invité les Polonais à boycotter les stations thermales suisses. Rappelons que la Pologne est le seul pays de l'UE à avoir évité la récession en 2009 et à capter encore aujourd'hui une part de croissance dont rêverait l'Europe occidentale.

* Les pays du Groupe de Visegrad (République Tchèque, Slovaquie, Pologne, Hongrie) ont vivement réagi à la décision de la Suisse. Voir le communiqué que nous a transmis l’ambassade tchèque à Paris :

Les ministres des Affaires étrangères tchèque, slovaque, polonais et hongrois, se sont opposés, ce jeudi à Bruxelles, à la décision de la Suisse de rétablir des quotas pour les travailleurs d’Europe centrale et orientale. Le conseil fédéral a invoqué une «clause de sauvegarde» dans son accord avec l'UE sur la libre circulation des personnes pour rétablir ces quotas abolis un an plus tôt. La Confédération a ainsi annoncé qu'à partir du 1er mai, elle n'accorderait plus que 2.000 permis de travail aux ressortissants des pays baltes, de Pologne, de Slovaquie, de République tchèque et de Hongrie, contre 6.000 l'an dernier. Les ministres des Affaires étrangères des quatre pays composant le groupe de Visegrad, réunis ce jeudi à Bruxelles sur l’initiative du chef de la diplomatie tchèque Karel Schwarzenberg, ont exprimé leur « profonde tristesse suite à la décision du gouvernement suisse ». Celle-ci est, d’après les ministres, « en contradiction avec l’image traditionnelle de la Suisse en tant que pays ouvert et accueillant vis-à-vis des ressortissants étrangers».

La Suisse a également essuyé les critiques de plusieurs responsables européens : « Cette mesure n'est ni économiquement justifiée par la situation sur le marché du travail ni par le nombre de ressortissants de l'UE qui cherchent à résider en Suisse», a estimé Catherine Ashton, la porte-parole de la politique extérieure de l'Union. La Suisse, où le taux de chômage n'est que de 3%, a enregistré l'arrivée de nombreux travailleurs de l'UE en quête d'emploi ces dernières années.

21 avril 2012

Source : Ouest France

M. Driss Yazami, président du Conseil national des droits de l'homme (CNDH) a tenu, vendredi à Rome, une série de rencontres avec plusieurs responsables italiens qui ont porté notamment sur les questions de l'immigration marocaine en Italie, de la promotion des droits de l'homme et de la lutte contre la discrimination.

Au cours de ses entretiens avec MM. Steffan De Mistura, secrétaire d'Etat au ministère italien des affaires étrangères, et Diego Brasioli, ministre plénipotentiaire et président du comité international pour les droits de l'homme, M. Yazami a relevé l'intérêt particulier accordé par la partie italienne à l'évolution particulière que connaît le Maroc en matière de réformes.

Cette évolution, qui se fait par étapes, est aujourd'hui très avancée grâce notamment à la réforme constitutionnelle, a affirmé le président du CNDH dans une déclaration à la MAP.

M. Yazami a indiqué que les deux responsables ont fait part à cette occasion de la création, dès l'automne prochain, en Italie d'une commission nationale des droits de l'homme, à l'image du CNDH, ce qui permettra aux deux parties de travailler ensemble sur les thématiques d'intérêt commun.

Le CNDH a été invité également à participer à un certain nombre d'activités et de réflexions prévues à Rome en prévision de la création prochaine par le ministère italien des affaires étrangères, avec le soutien de la mairie de Rome, de l'Observatoire de la liberté des religions.

M. Yazami, qui était accompagné lors de ces rencontres de M. Hassan Abouyoub, ambassadeur du Maroc en Italie, a de son côté invité les deux responsables à participer au colloque international que le CNDH organise, les 2 et 3 octobre prochain, sur les questions de l'universalité et des spécificités en matière des droits humains.

Evoquant avec ses interlocuteurs la question de la peine de mort, qui suscite un intérêt particulier auprès du gouvernement italien, M. Yazami a rappelé que le Maroc observe un moratoire de fait puisqu'il n'y a pas eu d'exécution capitale depuis plus de 18 ans maintenant.

Auparavant, le président du CNDH a rencontré le représentant du haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés dans le sud de l'Europe et des responsables de la section italienne d'Amnesty international et de la Fondation humanitaire Caritas, qui dispose d'un des principaux centres de recherches scientifiques sur les questions de l'immigration et de la lutte contre la discrimination.
Les échanges ont été axés sur les questions liées à la gestion de l'immigration marocaine en Italie, notamment les centres de rétention et les rapatriements.

Jeudi, le président du CNDH était intervenu devant la commission des droits de l'homme du sénat italien.

Plusieurs sénateurs ont salué, à cette occasion, le processus de réformes engagé par le Maroc ainsi que l'expérience nationale en matière de promotion des droits de l'homme et de démocratie participative.

Ils se sont félicités également du travail colossal et des énormes avancées réalisées par le Royaume en la matière, se réjouissant de la volonté du Maroc de persévérer sur la voie de la consolidation de l'Etat de droit et de la pratique démocratique.

23 avril 2012

Source : MAP

L'Allemagne a besoin d'environ 200.000 immigrés de plus par an pour compenser son déclin démographique et soutenir sa croissance, estime la Bundesbank dans son rapport mensuel publié lundi.

Cet apport régulier de main-d'oeuvre étrangère devrait être associé à des réformes visant à prolonger la durée de vie active et faciliter la vie professionnelle des personnes avec enfants à charge, ajoute la Bundesbank.

L'Allemagne a déjà prévu de retarder l'âge de la retraite à 67 ans et s'efforce d'attirer de plus en plus d'immigrés, notamment des travailleurs qualifiés comme des ingénieurs, des informaticiens ou des infirmiers.

Le pays a accueilli l'an dernier 177.300 immigrés, majoritairement en provenance d'Europe centrale et orientale, une hausse de 2,6% par rapport à 2010, la plus importante depuis 15 ans. Le pays compte plus de 10,6 millions d'immigrés, sur une population totale de 81,7 millions en 2010, selon l'institut fédéral des statistiques Destatis.

Avec un taux de fécondité parmi les plus bas du monde et un âge moyen parmi les plus élevés, la démographie fait figure de bombe à retardement pour l'Allemagne, pesant sur son potentiel de croissance et sur les finances publiques.

Les prévisions démographiques voient la proportion de personnes âgées de 65 ans et plus passer de 20% actuellement à 34% en 2060.

Pour non seulement compenser le déclin démographique mais aussi soutenir la croissance de la production économique, des gains de productivité, des investissements maintenus à un haut niveau et un fort degré d'innovation et de progrès technique seront également nécessaires, ajoute la Bundesbank.

23 avril 2012

Source : AFP

Au Maroc, les français ont aussi voté lors du premier tour des élections présidentielles en France. A l'ambassade à Rabat, aux différents consulats, ou dans les dizaines d'écoles françaises établies au Maroc, ce sont quelque 31 000 électeurs qui se sont déplacés en masse, hier, pour élire leur candidat…Suite

A l'aube, un 19 février est le premier long-métrage de Anouar Moatassim, réalisateur belgo-marocain rentré au pays depuis quelques années pour y pratiquer son art. Actuellement en étalonnage, ce plaidoyer contre le jugement sera bientôt présenté à la presse avant de faire le tour des festivals…Suite

La communauté marocaine établis en Tunisie fonde de grands espoirs sur la prochaine session de la Commission sectorielle maroco-tunisienne chargée des affaires consulaires, prévue lundi et mardi prochains à Rabat, pour apporter des solutions appropriées à ses préoccupations, notamment l'obtention du titre du séjour, l'emploi et l'accès au droit de propriété ainsi que l'exercice de certaines professions libérales…Suite

Dans son allocution d’ouverture de la Convention, le Pro Chakib Bouallou, président du Conseil franco-marocain des ingénieurs et scientifiques' a, donné un panorama objectif sur l'offre de soins en milieu rural au'· Maroc….Suite

Il est certain que la crise économique que traverse l'Espagne, depuis 2007, a eu de graves conséquences non seulement sur le pouvoir d 'achat et l'Etat du bien-être, mais également sur l'équilibre démographique.

Rendez-vous le 16 juin à Paris. Fort du succès des éditions précédentes, le Forum Careers in Morocco a réussi à s'imposer comme rendez-vous annuel...Suite

Ils étaient venus améliorer leur situation économique. Animés par le rêve d'un eldorado espagnol ou simplement l'espoir de meilleures conditions de vie. Mais confrontés à la crise, les immigrés débarqués en Espagne rebroussent chemin.

La population étrangère diminue dans la Péninsule. Une première depuis que l'Institut national des statistiques (INE) mesure le nombre d'étrangers vivant dans le pays: ils étaient 5.751.487 en 2011, ils ne sont plus que 5.711.040 cette année, 40.447 de moins.

«La tendance est réelle, juge Andreu Domingo, sous-directeur du Centre d'études démographiques de Barcelone et spécialiste des questions migratoires. Une partie s'explique par les naturalisations, certes. Mais la crise provoque une chute brutale des arrivées et une accélération des départs.»

La baisse se concentre sur les populations originaires de pays extérieurs à l'Union européenne: le nombre de ces arrivants a baissé de 85.000 personnes, alors que le total d'Européens vivant en Espagne a augmenté de 40.000.

Des différences significatives apparaissent également selon les nationalités: le nombre d'Équatoriens a diminué de 306.000 (- 15 %) et celui des Colombiens de 245.000 (- 10 %). La Chine et le Pakistan, en revanche, ont vu leurs ressortissants augmenter de manière significative.

Comme en 1973

L'association Ruminahui, qui accueille et conseille les immigrés équatoriens en Espagne, reçoit de plus en plus de candidats au retour. «Nous organisons chaque mois une réunion d'information. Entre 70 et 80 nouvelles personnes assistent à chaque session, explique le président du collectif, Vladimir Paspuel. Le profil type est celui d'un homme qui travaillait dans la construction et qui se retrouve au chômage.»

L'éclatement de la bulle immobilière a provoqué une destruction d'emplois sans précédent dans le BTP. «On ne parle pas d'un retour massif, mais l'évolution est réelle», nuance Paspuel.

Domingo compare la situation à celle du choc pétrolier. «À partir de 1973, la France, l'Allemagne ou le Royaume-Uni ont incité au retour des immigrés et cherché à freiner les arrivées, rappelle-t-il. Les Espagnols, les Portugais ou les Grecs sont rentrés chez eux parce que leurs pays étaient devenus des démocraties et leurs économies étaient en pleine croissance. Les populations turque et maghrébine, au contraire, ont augmenté.»

Impact démographique

Un processus similaire serait aujourd'hui à l'œuvre en Espagne: les Latino-Américains sont séduits par l'ouverture et le décollage économique de leurs pays, alors que l'immigration africaine continue d'augmenter.

Le changement est d'autant plus radical que l'Espagne battait tous les records d'arrivées ces dernières années. «En 2007 et en 2008, l'Espagne a été le pays qui a reçu le plus grand nombre d'immigrés au monde après les États-Unis, relève Domingo. L'immigration expliquait 90 % de l'augmentation globale de la population vivant en Espagne.»

Le professeur prévoit, du coup, une baisse démographique au cours des prochaines années. De fait, l'Espagne n'a gagné que 22 497 habitants en 2011, un chiffre insignifiant au regard d'une population de 47 millions de personnes.

20/4/2012, Mathieu de Taillac

Source: Le Figaro

Ils vivent en France depuis des années, ils ont construit leur vie ici ou en ont le projet. Ils aiment la nation au point de demander à en faire partie. Ils souhaitent devenir Français. Longtemps, la naturalisation fut le symbole de l’intégration réussie. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Le pouvoir en place multiplie les obstacles pour limiter au maximum le nombre de naturalisations accordées, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant se vantant même d’une baisse de 30 % entre 2010 et 2011. Les candidats à la nationalité se heurtent à une série de barrières. Déposer une demande est déjà une épreuve : heures d’ouverture des préfectures en pointillé, nombre incalculable de documents administratifs à fournir, conditions drastiques à remplir. Depuis peu, il faut aussi valider un test de langue française, niveau troisième. A ces obligations légales s’en ajoutent d’autres, variables au gré des humeurs des préfectures et des objectifs fixés par le ministère.

Mahmoud, Egyptien âgé de 50 ans, vit et travaille en France depuis plus de vingt ans. Pour la quatrième fois, sa demande de naturalisation a été refusée, il a fait appel. Adama est d’origine ivoirienne. Il a fui son pays il y a sept ans. Il raconte la difficulté pour obtenir le statut de réfugié politique et son combat aujourd’hui pour devenir Français. Chacun à leur manière, tous deux témoignent du parcours éprouvant et sans fin pour devenir un citoyen français. Entre espoirs et désillusions.

«Je tourne en rond, je suis bloqué»

Mahmoud, 50 ans, égyptien, en France depuis plus de 20 ans.

« J’ai un travail, je suis employé municipal comme agent d’accueil et de sécurité. J’enchaîne les contrats d’un an renouvelable. La mairie qui m’emploie veut me titulariser comme fonctionnaire mais, pour cela, il me faut la nationalité française. J’en suis à ma quatrième demande de naturalisation. A chaque fois, refus. La première fois, c’était en 1992. J’étais marié à une Parisienne, je vivais en France depuis déjà deux ans. Les démarches sont très longues, il faut fournir tout un tas de documents, parfois difficiles à trouver comme l’acte de naissance des parents. Apporter des justificatifs de domicile de tous les endroits où on a vécu dans sa vie, aussi. Pendant la procédure, ma femme et moi, on s’est séparé. J’ai été honnête, je l’ai dit à l’administration. C’était bête de ma part, ma demande a été rejetée.

J’ai attendu quelques années avant de déposer un nouveau dossier. A l’époque, je vivais dans un foyer de travailleurs immigrés. J’y suis resté treize ans avant d’avoir un vrai logement. C’est long. Ça gâche la vie en partie, on ne peut rien construire. J’ai redéposé une demande en 2006. A chaque fois, il faut tout recommencer. La préfecture garde les justificatifs originaux. La deuxième fois, mon dossier a été refusé parce que j’étais au chômage. J’ai ensuite trouvé un emploi à la mairie, un contrat d’avenir de deux ans. J’ai refait une demande, à nouveau refusée cette fois parce que ce n’était pas un CDI… Mais je ne peux pas être embauché comme fonctionnaire parce qu'il faut être français ! Vous voyez un peu le truc ? Je tourne en rond, je suis bloqué.

Tout ça, ce sont des prétextes. Si j’étais américain ou européen, ce ne serait pas pareil, j’en suis certain. Je suis égyptien, et donc arabe, voilà la raison. Heureusement, j’ai du caractère. Dans une situation pareille, une personne faible, elle pète les plombs. Croyez-moi, il y a de quoi craquer. Surtout, je suis intégré, je vis en France depuis 1990, je ne suis jamais parti. Je n’ai jamais osé retourner en Egypte pour les vacances de peur de ne pouvoir revenir. Ma vie est ici, en France. Mes racines sont là-bas. Lors de ma première demande de nationalité, j’avais coché la case pour franciser mon prénom. Les autres fois, non. J’ai compris que même si j’obtiens le passeport français, je ne serai jamais considéré comme un citoyen à part entière, plutôt comme un Français de deuxième classe.»

«Ce n’est pas un crime de demander à appartenir à une nation»

Adama, 40 ans, d’origine ivoirienne.

«Je suis apatride. J’ai quitté la Côte-d’Ivoire précipitamment en 2005. Je n’y retournerai jamais. Mes parents et toute ma famille ont été décimés. Ce n’est plus mon pays, je ne suis plus ivoirien. Je suis parti avec une valise, sans avoir eu le temps de rien organiser. J’ai choisi la France comme pays de résidence. Parlant la même langue, j’ai cru que ce serait plus facile pour l’intégration. J’ignorais les difficultés administratives qui m’attendaient. Avant de venir, on n’en a pas conscience. Pour obtenir le statut de réfugié politique d’abord, il faut réunir de très nombreux documents, avant d’être convoqué pour un test d’intégration. Puis, il y a la visite médicale. Au total, j’ai mis un an et demi avant d’obtenir le statut de réfugié. J’ai eu de la chance, pour certains l’attente est beaucoup plus longue. Il faut ensuite demander la carte de résident qui donne droit à dix ans sur le sol français. Là encore, ce n’est pas simple, il y a beaucoup de justificatifs à fournir. Cela m’a pris six mois de plus.

Il faut ensuite attendre cinq ans [deux ans quand on est réfugié politique, ndlr] pour déposer une demande de naturalisation. J’ai retiré mon dossier en janvier, j’ai préféré ne pas perdre de temps. Pour moi, c’est primordial. Je le vois comme une nouvelle naissance pour donner une nouvelle orientation à ma vie. Pour l’instant, je ne pense qu’à cela, il y a tellement d’étapes à franchir, jamais je n’aurais pensé que ce serait si difficile. On vous demande tellement de choses : il faut avoir un travail stable, un logement à votre nom… C’est tellement difficile dans le contexte de crise actuel.

J’ai aussi dû passer les nouveaux tests de langue, obligatoires depuis peu. Toute une histoire. D’abord, il faut trouver un organisme agréé, il y en a peu et des mois d’attente. Cela m’a coûté 110 euros, j’attends les résultats. C’était dur. Déjà, le test se fait sur ordinateur, donc il faut un minimum de maîtrise informatique. Il y a énormément de questions et il faut répondre en un temps record. A chaque réponse erronée, c’est des points en l’air.

Vraiment, acquérir la nationalité française, c’est un combat. A vrai dire, je ne comprends pas pourquoi c’est si difficile. Ce n’est pas un crime de demander à appartenir à une nation. Manifester la volonté d’appartenance, c’est la preuve que l’on aime le pays... Pourquoi ne pas nous dire bienvenue ? Quand on arrive au bout de toutes les épreuves, même si toutes les conditions sont respectées, la bataille n'est pas gagnée. Le préfet peut vous refuser la nationalité, il fait ce qu’il veut avec votre destin. J’ai ça en tête.»

21/4/2012, Par MARIE PIQUEMAL

Source : Libération

Trois Britanniques ont été condamnés, vendredi, à la prison à perpétuité pour le meurtre d'un adolescent marocain dans une station de métro à Londres.

Sofyen Belamouadden, âgé de 15 ans, a été poignardé à mort en mars 2010 dans la gare de Victoria, au centre de Londres, devant des centaines d'usagers du transport en commun de la capitale britannique.

Un groupe de jeunes en uniforme scolaire avait poursuivi la jeune victime avant de lui assener plusieurs coups de couteau dans l'enceinte de la gare. Les assaillants, qui avaient planifié l'attaque sur le site social de Facebook, ont ensuite pris la fuite en laissant Sofyen gisant au sol.

Dans son verdict, la cour d'Old Bailey a souligné que les trois mis en cause: Obi Nwokeh (19 ans), Christopher Omoregrie et Samson Odegbune, (18 ans) doivent purger une peine d'emprisonnement d'au moins 18 ans.

La cour a qualifié le meurtre du jeune ressortissant marocain d'"attaque sans merci", commise devant les usagers du transport en commun.

Sofyen Belamouadden, dont le meurtre a suscité une vague d'indignation dans son quartier d'Acton (ouest de Londres), était promis à une belle carrière footballistique.

La presse londonienne avait rapporté que le club de Chelsea était sur les traces du jeune marocain.

20/4/2012

Source : MAP

En cinq ans, en matière d'immigration, les verrous ont sauté les uns après les autres. Le quinquennat s’est ouvert avec la création du très contesté ministère de l’Identité nationale et s’achève avec la circulaire Guéant, qui ferme la porte de la France aux étudiants étrangers. Entre-temps, le gouvernement a réussi un tour de force : expulser 33 000 étrangers en 2010. Un record.

Suspicion sur des «mariages gris», traque des Roms et des «fraudeurs»: de discours stigmatisants en tour de vis législatifs, de coup de butoirs en coups médiatiques, le gouvernement a fait la chasse aux étrangers en situation irrégulière... et régulière.

Ministère de l'Identité nationale : les étrangers dans le viseur

A l’origine, une promesse de campagne

C'est une proposition avec laquelle le candidat à la présidentielle a fait un tabac de meeting en meeting. Tout juste élu, Nicolas Sarkozy crée un ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Codéveloppement. Un intitulé explosif et contesté.

La mise en œuvre, du bruit pour pas grand-chose

Pour ce poste très emblématique et politique, il choisit un fidèle lieutenant, Brice Hortefeux. D’entrée, une première loi sur l'immigration est adoptée le 20 novembre 2007, permettant, entre autres, le recours aux tests génétiques dans la procédure de regroupement familial. La proposition suscite une levée de boucliers. Artistes, médecins...de nombreuses personnalités demandent le retrait de la mesure.

Automne 2009. C’est finalement Eric Besson, transfuge du PS et successeur d’Hortefeux, qui annonce la tenue d’un «grand débat sur les valeurs de l'identité nationale». Dans le plan com, trois mois de débats locaux et un site internet avec «grille de réflexion» et appel à contributions...

Conséquences, pas mal de dégâts

Dans les faits, le débat se transforme en polémique incessante, entre les membres de la majorité qui prennent soigneusement leurs distances comme Jean-François Copé ou Jean-Pierre Raffarin, et les débats locaux propices aux dérapages (mention spéciale à Nadine Morano et l'affaire de la casquette). Tout ça pour quelques mesurettes symboliques annoncées à un mois des régionales.

Sur le fond, pas grand-chose donc. Mais le message politique est passé, les étrangers se sentent visés. Fin 2010, Nicolas Sarkozy supprime finalement le ministère de l’Immigration. Ses missions sont transférées au ministère de l'Intérieur.

Jungle de Calais : des centaines de migrants dans la nature

A l’origine, la fermeture de Sangatte

Il faut remonter à 2002 pour comprendre. Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, ordonne la fermeture du centre d’hébergement de Sangatte, près de Calais, où transitent les migrants de passage en France et candidats à l’exil vers l’Angleterre. Ces clandestins, Afghans, pour la plupart, se retrouvent dans la nature. Ils se regroupent dans ce qui devient «la jungle de Calais», le bois où se sont dispersés des milliers de migrants après la fermeture de Sangatte.

La mise en œuvre, un coup d’éclat médiatique

Sept ans plus tard, le 22 septembre 2009 exactement, nouveau coup d’éclat. Le ministre Eric Besson ordonne le démantèlement de «la jungle». L’opération est minutieusement orchestrée, ultramédiatisée : 500 policiers évacuent en deux heures les 1200 migrants qui vivaient là dans des conditions très précaires.

Conséquences, l'éparpillement des migrants

L’évacuation est aussi symbolique qu’inefficace, puisque le problème des migrants reste entier. Ils seraient encore 400 dans la région, dont 150 à Calais, dispersés en petits groupes pour échapper à la pression policière.

A lire aussi : le livre de notre correspondante à Lille, Haydée Saberan, retraçant le parcours de migrants. [Extraits].

Déchéance de la nationalité : l'amalgame immigration-criminalité

A l’origine, le discours de Grenoble

En déplacement à Grenoble, au milieu de l’été 2010, Nicolas Sarkozy annonce une batterie de mesures sécuritaires ciblant les immigrés. Il demande que la nationalité française puisse «être retirée à toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte» à la vie d'un policier ou d'un gendarme. Filant le cliché de l'immigré fraudeur, il souhaite qu'on évalue les «droits et prestations auxquels ont aujourd'hui accès les étrangers en situation irrégulière.»

La mise en œuvre, contrariée par les députés

L’extension de la déchéance de nationalité figurait dans le projet de loi Besson sur l’immigration. Etaient visées les personnes naturalisées depuis moins de dix ans et condamnées pour meurtre ou violences contre un représentant de l’autorité publique. Cette mesure a finalement été abandonnée au dernier moment par les députés… qui ont voté en échange le durcissement du dispositif d’expulsion pour les sans-papiers. [Les détails ici]. Les autres mesures.

Conséquences, un virage assumé

Ce discours de Grenoble marque un tournant. Pour la première fois de son mandat, Nicolas Sarkozy a fait le lien de manière explicite entre délinquance et immigration. Suivra l’attaque en règle contre l’aide médicale d’Etat, qui permet aux sans-papiers de se faire soigner.

Autre reliquat du discours de Grenoble, l’amalgame fait entre l’immigré et le fraudeur. En novembre dernier, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, annonçait «qu'à partir de janvier 2012» les fichiers des étrangers résidant en France et de la sécurité sociale seraient croisés pour lutter contre les fraudes sociales imputables aux étrangers.

Reconduites à la frontière : un record d'expulsions

A l’origine, la volonté d'être ferme

A peine élu, Nicolas Sarkozy, qui fut locataire de la Place Beauvau, décide de doubler de manière volontariste le nombre des reconduites à la frontière. De quelque 12 000 par an, rythme moyen adopté sous le gouvernement Jospin, il veut arriver à environ 25  000 reconduites.

La mise en œuvre : l'affichage des «objectifs chiffrés»

Hortefeux fixe ces «objectifs chiffrés», dans un projet de loi-programme pluriannuelle 2009-2012. Un nombre de reconduites à la frontière est défini chaque année depuis cinq ans, toujours plus élevé. 23 000 expulsions en 2007. 33 000 en 2011, un record… La chasse aux sans-papiers est ouverte.

Pour tenir les objectifs, le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, n'hésite pas à remettre en cause des droits fondamentaux. Ainsi, après modification de la loi, les sans-papiers placés en rétention en attendant leur expulsion ne peuvent voir un juge des libertés qu’après un délai de cinq jours au lieu de deux, histoire de limiter les remises en liberté.

Les conséquences, une politique coûteuse et peu efficace

Le nombre d'expulsions est un élément important de la communication du gouvernement. Mais en observant le détail des reconduites à la frontière, on s'aperçoit que ces chiffres sont structurellement gonflés par le très grand nombre de Roms reconduits. Ces citoyens européens, souvent Roumains et Bulgares, peuvent être expulsés facilement... mais ont le droit de revenir en France en vertu de la libre circulation dans l’espace Schengen. [Notre enquête à lire ici]

Cette politique du chiffre est coûteuse. Le budget annuel du ministère de l’Intérieur pour la rétention et la reconduite à la frontière des sans-papiers est estimé à 500 millions d’euros par la Cour des comptes. Selon le grand audit mené l’année dernière sur la politique migratoire, l’expulsion d’un sans-papiers coûte à l'Etat français 26 000 euros (policiers mobilisés, maintien en rétention, charter…)

Immigration légale : de «choisie» à honnie

A l'origine, des quotas

Dans sa lettre de mission de juillet 2007, Brice Hortefeux reçoit la mission de doper l’immigration professionnelle pour la porter à 50% du total de l’immigration légale. Nicolas Sarkozy veut, à cette époque, une immigration «choisie» et non plus «subie».

Plus généralement, le Président veut instaurer des quotas annuels d’immigrés admis à séjourner en France. Début 2008, il mandate Pierre Mazeaud, ex-président du Conseil constitutionnel, pour réfléchir au cadre constitutionnel d'une politique migratoire basé sur des quotas, par profession et en fonction du pays d'origine... à la fois «irréalisable et opportuniste», jugera la commission quelques mois plus tard. Un camouflet.

La mise en œuvre, tous dans le même panier

Le gouvernement veut assouplir (un peu) les conditions d’entrée des travailleurs et publie des listes de métiers susceptibles d'être ouverts. On est à l'automne 2007, quelques mois après son élection.

En bon soldat, Hortefeux fait de son mieux pour remplir les objectifs de sa feuille de route : en mettant dans le sac de l’immigration professionnelle le maximum de catégories : actifs non salariés, saisonniers, travailleurs temporaires et étudiants devenus salariés. Avec cette méthode, Brice Hortefeux se félicite en février 2009 d’avoir accordé 33 000 titres de séjour au titre de l’immigration de travail.

Les conséquences, le reflux

Trois ans plus tard, Claude Guéant, le nouveau ministre de l'Intérieur qui a récupéré le portefeuille de l'immigration, donne, lui, le chiffre de 9 154 titres de séjour au titre de l’immigration de travail. Que s'est-il passé ? La méthode de calcul a changé. Claude Guéant n’a retenu qu’une des catégories de l’immigration professionnelle, les premiers titres de séjour salariés et a exclu les autres. C'est qu'entre-temps, les objectifs ont changé. Il ne s'agit plus de densifier l'immigration professionnelle mais de la faire baisser.

Diplômés étrangers : la nouvelle cible de l'Intérieur

A l’origine, la circulaire Guéant

La circulaire du 31 mai 2011 invite les préfets à une interprétation restrictive des règles de délivrance des cartes de séjour «salarié» et de changement de statut pour les étudiants souhaitant devenir salarié.

La mise en œuvre, face à la fronde

Dès l’été 2011, les jeunes étrangers, fraîchement diplômés souvent de prestigieuses universités ou de grandes écoles (HEC, Sciences-Po, les Ponts et Chaussées…) sont coupés dans leur élan. Ils ont décroché un emploi, un CDI souvent, dans des grandes entreprises françaises mais sont privés de travail, faute de titre de séjour. Appliquant la circulaire à la lettre, la plupart des préfectures font de l’excès de zèle et traînent dans l’examen des dossiers. En face, la fronde s’organise, un collectif est créé pour défendre ces diplômés non grata. Voir aussi les vidéos de parrainage publiées sur le site de Libé.

Conséquences, retropédalage et arbitraire

Devant le tollé que suscite cette chasse à l’immigré diplômé, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant fait mine de rétropédaler : un nouveau texte est publié en janvier 2012, censé clarifier les critères. Sur le terrain, rien ne s’est véritablement amélioré, d’une préfecture à l’autre, les réponses varient. L’arbitraire reste la règle.

20/4/2012, CHARLOTTE ROTMAN, CORDÉLIA BONAL, MARIE PIQUEMAL

Source : Libération

Le Maroc est l’hôte d’honneur de la 26ème édition du  Salon international du livre et de la presse de Genève qui se tiendra  du 25 au 29 avril 2012 à Genève. La programmation du stand du Maroc, qui s’étend sur une superficie de 2000 m², est conçue sur six espaces allant du livre aux arts plastiques, du cinéma à la gastronomie, un musée ouvert, un espace jeunesse et un espace de rencontres et de débats.

Une nouvelle qui ne risquera pas de réjouir les saisonnières agricoles marocaines. Le gouvernement espagnol a décidé de diminuer leur effectif pour la campagne agricole 2012. Cette année, elles ne seront que 2.547 à se rendre à Huelva pour la récolte des fraises…Suite

Mohamed Dahiri, docteur en philosophie et lettres de l'Université espagnole de Séville, se distingue en tant que professeur universitaire et chercheur par une riche production dans des publications spécialisées. Depuis 2006, il fait partie de l'équipe d'enseignants de la Chaire UNESCO de Résolution de conflits de l'Université de Cordoue…Entretien

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