La Suisse, qui préside cette année le Forum mondial sur la migration et le développement, est favorable à des approches «globales», englobant toutes les questions liées à la migration.
Il faut tenir compte aussi bien des opportunités que des défis, estime Edouard Gnesa.
«Si nous réussissons à réunir tout le monde autour de la table pour discuter d’actions concrètes, ce sera une bonne chose», a déclaré l’ambassadeur extraordinaire pour la coopération internationale en matière de migrations, après la troisième conférence euro-africaine sur la migration et le développement qui s’est tenue cette semaine à Dakar.
Selon lui, il est nécessaire de discuter dans toutes les instances internationales compétentes de sujets tels que l’organisation de la migration légale, l’intégration des migrants réguliers, la lutte contre la migration irrégulière, l’aide au retour, la formation ou encore l’investissement dans les pays de départ.
Poursuite de l’aide aux réfugiés
Concernant la protection et l’assistance aux réfugiés et migrants vulnérables, la Suisse va continuer de soutenir les pays de l’Afrique sub-saharienne.
En tant qu’Etat signataire des Conventions de Genève de 1951 sur les réfugiés, la Confédération «ne va pas renoncer à ses engagements» dans ce domaine. Elle va aussi continuer à recruter des migrants hautement qualifié, a poursuivi M. Gnesa.
Le Valaisan estime toutefois qu’il faut trouver un équilibre dans ce dossier complexe, car «si nous ne gérons pas le flux migratoire, il se posera des problèmes». La migration étant liée à la démographie et à la «nationalité», les Etats ont le devoir de prendre des mesures cohérentes en politique nationale, régionale et internationale, affirme-t-il.
Migrations et aide au développement
Edouard Gnesa a par ailleurs rappelé le lien qui existe pour Berne entre politique migratoire et aide publique au développement (APD).
Dans le cadre du «dialogue et partenariat migratoire» que la Suisse a développé avec quatre pays (Serbie, Kosovo, Bosnie et Nigeria), la Suisse prend aussi en considération les besoins des pays partenaires.
Il faut «renforcer les synergies entre migration et développement. Mais il faut aussi définir ensemble un cadre adéquat pour garantir le retour et la réintégration des migrants par l’aide au retour et des projets qui stimulent dans la mesure du possible le développement local, par exemple en investissant dans les infrastructures locales ou dans l’agriculture», a-t-il expliqué.
Ce lien est toutefois contesté. Lors d’un «contre-sommet des citoyens» réuni lundi à Dakar, des ONG et des organisations de la société civiles ont dénoncé dans leurs conclusions, le rapport tissé par les Etats du Nord entre l’APD et «lutte contre la migration».
Impliquer la CEDAO et la SADC
Le diplomate a exhorté les organisations régionales africaines comme la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ou la Communauté des Etats de l’Afrique Australe (SADC), à «plus» s’engager dans les questions de migration - alors que pour l’heure elles traitent essentiellement d’intégration économique et douanière.
Selon Edouard Gnesa, la Suisse pourrait les soutenir dans ce cadre, notamment sur des dossiers liés à l’intégration des migrants ou à la lutte contre les discriminations.
27/11/ 2011
Source : LeMatin.ch
A Rotterdam, l’afflux de population immigrée pose question. La solution ? L’apprentissage de la langue et le respect de valeurs communes.
En plein centre de Rotterdam se dresse la Red Apple, une tour résidentielle moderne de 127 mètres. Ce nom se réfère non seulement à la couleur de l’immeuble, mais aussi au marché aux pommes qui était là auparavant. Sur le quai, tout près de cette haute tour, il y a un pommier sauvage qui a poussé à partir d’une petite graine laissée là par le marché aux pommes. Cet arbre a survécu à tout : au bombardement du 14 mai 1940, qui a anéanti presque toute la ville, mais aussi à la reconstruction qui a suivi et même à la construction de la Red Apple.
Le pommier montre que quelque chose de petit, quelque chose de fragile, peut se développer, même dans un environnement urbain rigide. Ceci s’applique aussi aux citadins. La ville peut faire monter les gens dans l’échelle sociale, les aidant à atteindre un niveau supérieur, car elle offre des opportunités sans précédent.
C’est pourquoi les gens sont partis pour la ville et c’est pourquoi il existe encore des flux migratoires considérables. La ville est une machine à émanciper. La migration vers les villes d’Europe occidentale s’est déroulée selon un schéma bien défini. les nouveaux arrivants se sont installés dans les quartiers anciens, et dans des pensions ou des maisons délabrées. Ils étaient souvent jeunes, célibataires, peu éduqués et pauvres, et venaient ici afin de bénéficier d’un avenir meilleur pour leur famille.
Plus tard, ils ont fait venir leur femme et leurs enfants pour s’établir ici, avec cette éternelle question qui hantait leur esprit : était-ce temporaire ou permanent ? Pour certains, le rêve est devenu réalité. Des enfants d’immigrés ayant réussi formèrent de nouvelles classes moyennes ethniques, se déplaçant souvent vers de meilleurs quartiers ou vers des zones d’habitation attractives dans la région. D’autres sont restés, ayant de nouveaux immigrants comme voisins : des gens d’Afrique et des nouveaux pays de l’UE (Europe centrale et de l’Est).
L’afflux rapide et continuel de nouveaux groupes suscita un grand mécontentement, notamment parmi les Rotterdamois d’origine. Ils se sentaient étrangers dans un monde où tout change. Où l’habituelle boutique du coin devient tout d’un coup une boucherie musulmane. Où les églises disparaissent et les mosquées apparaissent. Où laver le seuil de sa porte le vendredi matin n’est plus une habitude bien ancrée.
On demandait aux habitants des vieux quartiers plus que ce qu’ils ne pouvaient réellement supporter. Leurs réclamations ont parfois été ignorées ou n’ont pas été entendues par les responsables politiques. Cela s’appliquait aussi aux immigrés de la première et de la deuxième heure. Eux aussi ont perdu leur emprise initiale sur le quartier en constante évolution. Eux aussi se sont sentis comme des étrangers dans une nouvelle ère.
L’administration de Rotterdam a assumé ses responsabilités au début de ce siècle, et continue de le faire.
A Rotterdam, on pratique le dialogue et le débat. Nous avons mené des débats houleux avec des milliers de Rotterdamois, immigrés et natifs, sur des questions difficiles telles que les mariages forcés ou les crimes d’honneur. Nous avons parlé des fondements de notre démocratie. Ces fondements sont : la liberté d’expression, la liberté de religion, l’égalité entre les hommes et les femmes, les homosexuels et hétérosexuels, et la lutte contre la discrimination et la précarité.
Les nouveaux arrivants doivent connaître et accepter ces valeurs et ces normes de l’Etat de droit. Car il s’agit de droits fondamentaux et nous devons les chérir. La caractéristique essentielle de l’intégration est de considérer son propre avenir et son identité comme étant liés à ceux de la communauté dont on fait partie.
Nous disons : qui va vers un autre pays doit faire de son mieux pour s’intégrer, parler la langue, suivre une formation et chercher un emploi. Tout commence par l’apprentissage de la langue du pays. Ainsi, nous appelons les immigrés de première génération à apprendre la langue, avec leurs petits-enfants qui vont à l’école.
En une seule ou deux générations sont rattrapés des retards de quelques siècles. Pas partout et pas par tout le monde, mais à une échelle croissante. Cela me donne l’espoir de voir les gens s’épanouir, tout comme ce pommier à côté de la Red Apple.
25/11/2011, Ahmed Aboutaleb Maire de Rotterdam, en débat avec Gérard Collomb, maire de Lyon.
Source : Libération
Le débat sur le vote des étrangers ressurgit en France après le refus de Nicolas Sarkozy d'accorder le droit de vote et d'éligibilité aux ressortissants de pays non membres de l'Union européenne aux élections locales, proposé par la nouvelle majorité sénatoriale socialiste.
A cinq mois de l'élection présidentielle, la gauche accuse le chef de l'Etat d'avoir changé d'avis sur cette question pour chasser sur le terrain du Front national, tandis que l'UMP soupçonne le PS de "communautarisme électoral".
Le Sénat, qui a basculé à gauche en septembre, examinera le 8 décembre une proposition de loi constitutionnelle du PS en ce sens, déjà votée par l'Assemblée nationale le 3 mai 2000 sous le gouvernement du Premier ministre socialiste Lionel Jospin.
"Une telle proposition me semble hasardeuse (...) parce que cette proposition risque de diviser profondément les Français au moment où, plus que jamais, nous avons besoin de les rassembler", a déclaré mardi le président de la République devant quelque 2.000 maires reçus à l'Elysée.
La seule façon pour un ressortissant d'un pays non membre de l'UE de participer aux choix politiques de la France est de prendre la nationalité française, à condition d'en remplir les conditions, a-t-il souligné. (voir )
Arno Klarsfeld, le président de l'Office français de l'immigration et de l'intégration, a justifié ce refus par le fait que l'intégration était loin d'être une réussite et qu'existait le risque de voir apparaÂŒtre des listes fondamentalistes aux scrutins locaux. (voir )
La Droite populaire, aile sécuritaire du parti du chef de l'Etat, l'UMP, a lancé le mois dernier une pétition contre la proposition de loi PS dans laquelle elle voit une "imposture idéologique" et une "manoeuvre électoraliste".
SUR LE TERRAIN DU FRONT NATIONAL ?
En marge du Salon des maires mercredi, la première secrétaire du PS Martine Aubry avait suggéré d'accorder le droit de vote aux étrangers non européens ayant "une ancienneté de cinq ans, par exemple, sur le territoire".
"On paie des impôts, on est parent d'élève, on est représentant des locataires, on est citoyen dans sa ville, sa région, son département", a-t-elle fait valoir. "Les Européens votent déjà, il est normal que les autres le fassent aussi".
En 2005, Nicolas Sarkozy avait jugé utile un débat sur le droit de vote des étrangers non européens en France. "En ce qui me concerne, j'y suis favorable", avait-il déclaré sur France 2.
Le PS n'a pas manqué de pointer jeudi cette volte-face sur un thème sensible, son porte-parole accusant le président d'agir "en fonction de l'air du temps" et des scores promis en 2012 à la présidente du Front national.
"Il a Marine le Pen qui lui 'colle aux basques', eh bien, il est contre le droit de vote des étrangers", a ironisé BenoÂŒt Hamon sur RMC et BFM-TV.
François Rebsamen, président du groupe socialiste au Sénat, soupçonne lui aussi le chef de l'Etat de miser "sur le rejet des étrangers pour reconquérir ces électeurs perdus".
"En réalité le candidat Nicolas Sarkozy tente de reconquérir les voix de ceux qui se sont détournés de lui pour grossir les rangs du Front national", écrit-il dans un communiqué.
Marine Le Pen accuse elle-même le président de changer d'avis "au gré des stratégies électorales et des sondages".
"Pour régler le droit de vote des étrangers, Sarkozy a la solution : donner la nationalité française à tout le monde", ironise-t-elle dans un communiqué.
Mais pour l'UMP Laurent Wauquiez, le droit de vote des étrangers est "contraire à l'essence même du pacte républicain français". Le ministre de l'Enseignement supérieur a accusé sur France Info le PS d'être "prêt à brader les idéaux de la IIIe République pour acheter un communautarisme électoral".
"A quel titre des gens qui n'ont aucune attache réelle avec la France (...) pourraient-ils prétendre participer à la citoyenneté de notre pays ?", s'est quant à lui interrogé l'ancien ministre UMP Christian Estrosi sur Radio Classique.
24/11/2011
Source : Reuters
La migration nette a atteint un record en 2010 au Royaume-Uni à 252.000, ont montré des données officielles publiées jeudi par l'Office national des statistiques (ONS).
Selon cet Organisme, 591.000 personnes sont entrées au Royaume- Uni en 2010 contre 339.000 qui ont quitté le pays. La migration nette étant la différence entre les entrées et les sorties du territoire.
Le précédent record pour la migration nette était de 245 000 en 2004, précise la même source.
Les chiffres de l'ONS montrent que l'immigration en provenance des huit pays de l'Europe centrale et de l'est a augmenté au cours de 2010, les études étant la raison principale évoquée par les migrants de toutes les régions du monde qui viennent vivre au Royaume Uni.
Quelque 238 000 personnes sont arrivées en Grande Bretagne pour des études l'an dernier, ajoute l'ONS.
L'objectif du gouvernement est de réduire à "quelques dizaines de milliers" le nombre de migrants à l'horizon 2015.
Les experts de l'université d'Oxford ont déjà prédit que le gouvernement allait manquer son objectif de réduire l'immigration car "il ne peut pas contrôler la migration de l'UE et des changements dans l'émigration ".
De son côté, l'opposition a affirmé par la voix du chargé de l'immigration M. Chris Bryant que "ces chiffres montrent simplement qu'on ne peut pas faire confiance à ce gouvernement au sujet de l'immigration. Les derniers chiffres montrent que la migration nette a augmenté de 10% en 2010 par rapport à l'année précédente".
24/11/2011
Source : L’Agence algérienne APS
Le prochain gouvernement de droite, qui entrera en fonction les semaines à venir, veut durcir la loi sur l'immigration en introduisant des réformes majeures qui interdisent les régularisations massives et restreignent l'octroi du permis de séjour.
Au lendemain de sa victoire aux élections législatives anticipées, qu'il a remportées haut la main, le Parti Populaire a décliné, jeudi, ses perspectives en matière d'immigration, annonçant de grandes modifications à la politique migratoire en Espagne.
Dans des déclarations à l'agence Europa Press, le président de la commission de l'immigration du PP, Rafael Hernando, a indiqué que parmi les grands changements qui seront apportés à la cette législation figurent l'interdiction des régularisations massives et la limitation de l'octroi du permis de séjour aux immigrés illégaux pour enracinement social. Ce permis étant concédé par l'administration espagnole pour tout immigré illégal ayant résidé durant plus de trois ans en Espagne et justifiant d'un contrat de travail. Ce permis de séjour pour enracinement social "était devenu la nouvelle voie de régularisation utilisée par le gouvernement (socialiste). cette autorisation exceptionnelle avait été généralisée, incitant des milliers d'immigrés à venir de façon illégale puis rester en Espagne en espérant obtenir leur régularisation", a-t-il critiqué.
Le responsable du PP a également indiqué que le prochain gouvernement conduit par sa formation politique, veut également, à travers cette réforme de la loi sur l'immigration "encourager l'immigration circulaire en relation avec l'emploi" et "décourager l'immigration illégale". Pour ce faire, un visa temporaire de recherche d'emploi sera délivré à tout étranger souhaitant se rendre en Espagne pour trouver un emploi. Une fois le visa expiré, l'immigré devra retourner dans son pays s'il ne réussit pas à obtenir un emploi. L'autre grande réforme que compte introduire le PP à la politique migratoire espagnole est l'incitation au retour volontaire. Ce point, qui figure dans l'actuelle Loi sur l'immigration réformée en 2011 par le gouvernement Socialiste a été un véritable échec en Espagne, les immigrés n'y adhérant que faiblement en raison des conditions draconiennes qui sont imposées par l'administration d'Espagne notamment la renonciation au permis de résidence et de travail.
Pour remédier à cette situation, le PP proposera dans sa nouvelle loi que "l'étranger au chômage qui opte pour le retour volontaire à son pays ne perd pas son permis de séjour".
L'Espagne compte près de cinq millions d'étrangers sur une population d'un peu plus de 47 millions, des étrangers venant principalement d'Amérique Latine, du Maroc et d'Europe de l'Est. Les Marocains constituaient à fin juin dernier la première communauté étrangère extracommunautaire (en dehors de l'Union Européenne) légalement établie en Espagne avec plus de 791.000 personnes, selon des chiffres du Secrétariat d'Etat Espagnol chargé de l'Immigration.
Plongé depuis fin 2008 dans une profonde récession économique, avec comme principale conséquence une hausse vertigineuse du chômage, le pays enregistrait au troisième trimestre 2011 un taux de chômage de 21,52 pc, soit quelque 4,978 millions de personnes sans emploi aussi bien des travailleurs autochtones qu'étrangers.
24/11/2011
Source : MAP
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