mercredi 27 novembre 2024 02:56

En une génération seulement, ces enfants d’immigrés sont devenus des français comme les autres…Suite

Ils sont passés à l'acte. A une large majorité, les conseillers municipaux ont tranché sur le dossier de la future mosquée d'Evreux en désignant un terrain appartenant à la Ville, pour que la communauté musulmane puisse y implanter un lieu de culte. Mais uniquement dédié à la pratique cultuelle.
Cette mosquée pourra voir le jour le long du boulevard du 14-Juillet, sur le parking situé en face des terrains de tennis de La Madeleine.
« Donner le droit d'exercer son culte dans la dignité »
Pour Michel Champredon, qui s'est largement impliqué dans le dossier dès 2008, « il s'agit d'une avancée fondamentale ». « Je n'ai aucun état d'âme, a souligné le maire en ouvrant deux heures de débats. Les musulmans ne demandent qu'à vivre en République. C'est une religion comme les autres. Il en va de notre responsabilité de donner le droit d'exercer dans la dignité son culte, cela veut dire aussi assurer l'intégration, ne pas exclure. »
A une large majorité (vingt-sept élus ont dit oui tandis que le groupe communiste et citoyen n'a pas pris part au vote), le conseil municipal d'Evreux a donné un signal fort aux Ebroïciens musulmans qui disposent de quatre lieux (d'initiative privée) pour pratiquer le culte.
Le terrain désigné (5 000 m²) a été choisi après l'examen de vingt-six sites potentiels et la visite, in fine, de trois parcelles les plus appropriées.
Si tout le monde (y compris l'opposition de droite) a convenu qu'un lieu de culte digne était nécessaire, les débats ont souligné que le lieu proposé n'était peut-être pas le plus fédérateur, comme l'ont expliqué les élus communistes, et loin d'être neutre puisque situé juste en face des immeubles de La Madeleine, facilitant ainsi une identification du quartier comme un quartier musulman. « Je voterai avec fierté ce projet », a annoncé émue Maryse Sahin, rejointe par Nathalie Furnon, Sid-Ali Ferrouk, Simone Chargelègue tandis que Farid Chellafa ajoutait : « Ce serait bien d'arrêter de stigmatiser cette religion. » Déterminé à ne pas reporter le vote, Michel Champredon a assuré que le lieu choisi avait l'avantage de ne pas créer de nuisances en stationnement et d'offrir une vraie visibilité à la communauté musulmane.
Dans ce débat sensible et grave, Gérard Silighini a prudemment suggéré que la Ville n'avait pas à s'immiscer de façon « paternaliste » dans l'organisation du futur lieu de culte. « Nous n'avons pas à juger sur la question de savoir qu'elle est l'organisation la plus fédératrice. Limitons le risque d'ingérence pour garantir l'équité de traitement. »
Pour respecter la loi de 1905, la Ville s'est juste engagée sur la mise à disposition d'un terrain et uniquement pour un lieu cultuel. Elle laisse maintenant le soin aux associations de s'organiser et de continuer à travailler sur la mosquée. Tout commence maintenant.
Un moment historique
Ils attendaient ce moment depuis très longtemps. De nombreux musulmans ont assisté à la séance du conseil municipal. Qu'ils soient membres de l'UCME (Union culturelle musulmane d'Evreux) ou de l'AME (Association des musulmans d'Evreux), ils sont sortis soulagés, peu après 21 h.
La Ville a mis à disposition un terrain et c'est une « avancée » qu'ils saluent unanimement. « Cela signifie la reconnaissance de l'Islam et des musulmans, renforce le vivre ensemble et consolide in fine le pacte républicain. C'est un moment historique dans la vie de notre cité. Maintenant qu'un acte politique fort est posé, il appartient aux Ebroïciens musulmans d'assumer le projet de mosquée », souligne l'AME en appelant la communauté musulmane, dans sa pluralité, à œuvrer pour l'édification de la mosquée d'Evreux.
Même satisfaction du côté de l'UCME : « Nous remercions ceux qui ont voté pour et la détermination du maire. Mais ce n'est qu'une première étape qui aboutit après plus de trois ans de discussions. A nous de prouver que notre projet est légitime en rassemblant le plus possible. Mais cela prend du temps de se comprendre, de se connaître. On a bien vu au conseil qu'il peut y avoir une majorité et des avis différents. Le vrai travail commence. » L'ACME devrait présenter début mars les futurs plans de son projet de mosquée. A ce jour, deux projets concurrents sont en lice. Mais il n'y a qu'un terrain. Ce sera aux musulmans de trancher.
22/2/2012, SOPHIE BOGATAY
Source : Paris Noemandie

Les Européens se sentent-ils vraiment menacés par l’islam ? Des enquêteurs de l’Ifop se sont penchés sur la question dans une enquête menée auprès des populations de quatre pays européens ayant la plus forte proportion de population musulmane (Allemagne, Pays-Bas, France et Royaume-Uni). Avec la multiplication des débats sur l’immigration ou des identités nationales, les chercheurs de l’Ifop ont tenté de comprendre la véritable place accordée à ces questions par les Européens. Résultat : le malaise est partagé autour de la question de l’islam, mais celle-ci est une préoccupation bien secondaire.
immigration et l’islam sont au cœur de beaucoup de débats politiques sur le Vieux Continent. Ces sujets sont-ils devenus la principale préoccupation des populations européennes ?
A l’Ifop, des chercheurs organisent régulièrement des « groupes de travail qualitatif », réunion de plusieurs personnes représentatives de la société, pour tenter de comprendre la formation des débats et préoccupations sociales. « Lors de ces sessions, si on demande quels sont leurs sujets de préoccupations, les personnes ne répondent pas spontanément l’immigration mais plutôt des thèmes comme l’économie ou le chômage », ce qui n'est pas forcément le cas de la classe politique, explique Sarah Alby, chargée d’étude à l’Ifop.
Dans sa nouvelle enquête réalisé du 9 au 18 avril 2011 et paru le 15 février, l'Ifop a voulu comprendre « le regard des Européens sur l’islam », religion qui concerne 4 % de la population européenne, dans un contexte de surenchère politique qui lie notamment cette religion à la sécurité.
Premier enseignement de cette étude : si le nombre de personnes se sentant menacées dans leur identité par une présence musulmane est important (entre 47 % au Royaume-Uni et 42 % en France), la majorité sont indifférents à cette présence (entre 34 et 37 %) ou la considère comme un enrichissement culturel (entre 19 et 24 %). « Il est, d’ailleurs, intéressant de noter que les interrogations qui se posent ne portent plus sur l’origine géographique des personnes issues de l’immigration mais sur leur appartenance culturelle et religieuse, la terminologie "population d’origine musulmane" ayant peu à peu remplacé en France celle de "population d’origine maghrébine", aussi bien du côté des dirigeants que des citoyens. », note l'Ifop.
Des peurs cristallisées sur les actions collectives
« L’étude montre que ce sont les affirmations collectives identitaires qui posent le plus de problème », détaille Sarah Alby. Une conclusion mise en lumière par deux questions posées aux interviewés. Ainsi, les Français se révèlent majoritairement hostiles à l’existence de partis ou de syndicats se référant à l’islam (74 %), ce qui est moins le cas pour les Britanniques (43 %), les Néerlandais (41 %) et les Allemands (32 %). « Une situation assez représentative de la culture française en la matière », analyse Sarah Alby.
A contrario, les Français se révèlent beaucoup moins hostiles à l’élection d’un maire d’origine musulmane. Ils sont mêmes 52 % à y être favorables et 21 % à être indifférents à la question. Ces proportions sont similaires chez nos voisins, avec 43 % de Néerlandais favorables, 44 % des Anglais et 49 % des Allemands.
Des modèles d’intégration différents
Les questions liées à la visibilité de l’islam dans la société sont fortement marquées par le modèle d’intégration choisi par le pays.
L'Ifop fait d'ailleurs une distinction claire dans son enquête entre le Royaume-Uni et les Pays-Bas « qui ont longtemps promu un modèle multiculturaliste débouchant sur un communautarisme récemment remis en cause », la France, « qui a maintenu une politique républicaine de cohésion nationale reposant sur un modèle d’assimilation qui ne cesse de montrer ses limites et ses échecs », et l'Allemagne, qui s'interroge encore sur son modèle d'intégration.
Les réponses à la question concernant les causes perçues de la mauvaise intégration des personnes d’origine musulmane reflètent « un constat d’échec global des politiques et d’une impasse : comment réussir l’intégration ? ».
Ainsi, les répondants de quatre pays européens choisissent principalement de remettre ce défaut d’intégration sur « le refus de s’intégrer » supposé de cette catégorie de population. Questionner sur un deuxième choix, les répondants font alors apparaître « les trop fortes différences culturelles ».
Les Britanniques évoquent également très souvent la ghettoïsation (58 %) comme une des causes principales, le résultat d’une politique symbole du modèle communautaire multiculturel en Europe. Si les Français évoquent également cette raison à 37 %, ils sont aussi 20 % - le chiffre le plus important de la catégorie - à évoquer des raisons économiques pour expliquer les difficultés d’intégration.
La visibilité : un problème très français
Une courte majorité d’Européens va avoir tendance à considérer que la visibilité donnée à l’islam est trop importante. Une tendance alimentée par les médias et le débat politique mais, sur cette question aussi, les cultures des pays vont révéler quelques différences.
En France, l’effet de la loi de 2004 se fait bien sentir. 90 % des répondants se déclarent opposés au port du foulard à l’école tandis que les pourcentages tournent plutôt autour de 65 % dans les autres pays. De même, 59 % des Français s’opposent au voile dans la rue alors qu’ils sont 42 % en Allemagne, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni.
En revanche, l’édification de mosquées catalyse moins de tensions. 54 % des personnes y sont favorables ou indifférentes en France tandis qu'aux Pays-Bas ils sont 51 % à s'y opposer. « L’islam suscite donc une certaine inquiétude dans les pays européens investigués, parce que sa pratique apparaît en contradiction avec des sociétés de plus en plus sécularisées », conclut l'Ifop.
Toutefois, le regard des Européens à l'égard de l'islam n'est pas complètement noir, laissant une chance aux musulmans de poursuivre leur intégration tout en appelant les gouvernements à se préoccuper de la crise, du chômage ou encore des discriminations qui minent l'Europe.
21/2/2012, Pauline Compan
Source : Saphir news

Le cinquième Forum des compétences marocaines en Amérique du Nord "Careers in Morocco", se tiendra le 10 novembre au Palais des Congrès à Montréal, le but étant l'optimisation de la contribution des MRE au développement économique et social du Maroc et leur implication dans les grands chantiers de développement humain du pays.
"Fort du succès des éditions précédentes, le Forum Careers in Morocco fête cette année ses cinq ans et s'impose aujourd'hui comme le rendez-vous incontournable pour les lauréats et les professionnels marocains résidants à l'étranger, à la recherche d'opportunités d'emploi et d'entreprenariat au Maroc", indiquent les organisateurs.
Evénement phare de rapprochement entre la sphère économique marocaine et les compétences marocaines de l'Amérique du Nord, le forum Careers in Morocco-Montréal 2012 est l'occasion aussi pour la diaspora marocaine d'Amérique du Nord, de s'informer sur les opportunités de carrière qu'offre le marché de l'emploi marocain.
Avant de se rendre à Montréal, Careers in Morocco, "Road Show 2012", sera de passage à Paris (16 juin) et à Londres (6 octobre), selon les organisateurs.
21/2/2012
Source : Aufait/MAP

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