jeudi 4 juillet 2024 20:17

Les enfants arrivés seuls et clandestinement à Douvres (Royaume-Uni) depuis la France étaient renvoyés automatiquement dans l'Hexagone, révèle une enquête de la commissaire britannique aux droits des enfants.

Un gentleman's agreement secret datant de 1995 autorisait jusqu'en 2011 ce renvoi dans les 24 heures s'ils ne demandaient pas immédiatement le droit d'asile, alors que les enfants seuls débarqués à Douvres sont généralement affamés, malades, épuisés et en détresse, détaille ce rapport de Maggie Atkinson.

Or ces enfants, qui arrivaient dans des conteneurs ou cachés dans des camions, étaient principalement des réfugiés fuyant des zones de guerre ou des jeunes victimes de trafics mafieux, explique le Guardian.

Maggie Atkinson décrit l'accueil des clandestins, immédiatement interrogés sans pouvoir se reposer ou voir un médecin, sans contact avec les services sociaux ou de protection de l'enfance anglais, comme «un échec significatif dans la protection de l'enfance».

Le ministre de l'Immigration a affirmé que, désormais, l'interrogatoire des enfants n'avait lieu qu'après qu'ils aient pu se reposer pendant quelques jours, et trouver des avocats.

Le rapport [PDF] explique aussi que, comme les services sociaux sont prévenus très peu de temps avant l'interrogatoire, ils ne peuvent généralement envoyer un membre de leur personnel. De plus, les sessions se font avec des traducteurs par téléphone, ce qui mène a davantage d'incompréhensions que si elles se faisaient avec un interprète présent lors de l'interrogatoire, et conduit à des désavantages pour les enfants et leur dossier, du coup incomplet ou pas tout à fait correct.

L'accord aura duré plus de quinze ans, entre le 20 avril 1995 et août 2011, lorsque Maggie Atkinson a découvert son existence, après quoi le nouveau responsable de l'agence douanière anglaise y a mis fin. Le gentleman's agreement avait été signé en 1995 par Jean-Paul Faugère, alors directeur des libertés publiques du ministère de l'Intérieur, aujourd'hui chef de cabinet de François Fillon, note Le Monde.

Il concernait adultes et enfants français et belges tentant d'entrer en Angleterre illégalement, et ne s'appliquera plus que pour les adultes.

Ce gentleman's agreement était en plus en désaccord avec la politique britannique, comme le détaille le Guardian, puisque le vice-Premier ministre Nick Clegg a réaffirmé en mars dernier que les enfants arrivant seuls en Angleterre «devaient être envoyés à la plus proche autorité locale pour s'assurer qu'ils reçoivent le même niveau d'attention et de soutien que n'importe quel autre enfant dans le besoin».

18/1/2012

Source : States.fr

A la veille d’un rendez-vous électoral majeur, les questions autour de l’immigration sont au centre des débats dans un flot de discours aussi nauséabonds que dangereux. Nauséabonds parce qu’ils se nourrissent de l’exploitation des instincts les plus bas et de fantasmes qui favorisent le rejet de l’autre et le repli sur soi. Dangereux parce qu’ils divisent, rejettent, excluent et attisent les haines. Dans ce jeu de massacre, la droite sarkozienne et le Front National rivalisent pour capter le maximum de voix. La cible : un électorat déboussolé qui se sent délaissé, écrasé et qui cherche des issues à la pire crise que la France ait connue. Et pour cause : focaliser l’attention sur la question des immigrés permet non seulement de déverser des contre-vérités, mais surtout d’éviter d’aborder les vrais problèmes liés à la crise. Cette dérive est si inquiétante dans tous les pays européens notamment que l’Organisation internationale des migrations (OIM) la dénonce dans son dernier rapport en fustigeant un débat “excessivement tendancieux, polarisé et négatif”, surtout en période de crise. “La migration est souvent invoquée pour masquer les peurs et les incertitudes de la population face aux problèmes du chômage, du logement et de la cohésion sociale dans les pays d’accueil”.

Et le plus écœurant dans cette démarche, ce sont ces calculs froids faits sur le dos de femmes, d’hommes, de familles dont on nie les droits à la dignité et finalement à l’existence. Des calculs et une démarche de la droite aussi bien que du FN fondés sur un accord de fond : la défense des intérêts de la finance.

Où est le vrai problème ? Le nombre d’immigrés ou le système qui les exploite ? La question mérite d’autant plus d’être posée, qu’à l'heure où la crise s’aggrave à cause justement d’un système politique et financier qui a failli, l’heure est à la recherche de vraies solutions pour en sortir. En tirant les leçons de l’expérience, en combattant les fausses solutions et en s’appuyant sur nos atouts et nos vraies valeurs d’ouverture, de fraternité et de solidarité.

18-01-2012,  Rolland Martinez Editorial

Source : La Marseillaise

L'immigration s'invite de plus en plus sur les chaînes de télévision mondiales, surtout sous forme de documentaires mais aussi d'émissions de téléréalité et de jeux, a révélé mercredi l'institut Médiamétrie.

Dans le monde, "côté société, l'immigration occupe le devant de la scène", selon l'étude de Médiamétrie New on the air (Nota) présentée lors d'une conférence de presse.

Les formats sont très différents: ainsi, dans l'émission de téléréalité suédoise "Allt for Sverige", dix Américains d'origine suédoise reviennent aux sources de leurs origines.

Politiquement incorrect, "No place like home", diffusé aux Pays-Bas, permet aux immigrés en passe d'être expulsés de gagner de l'argent. Ils sont testés sur leurs connaissances des Pays-Bas. Le gagnant remporte une somme d'argent qui lui permet de refaire sa vie... dans son pays d'origine.

Le documentaire britannique "Mixed Britannica" suit les histoires d'amour de plusieurs couples mixtes.

Les Néerlandais sont très en pointe sur le sujet. Ils proposent "West side stories" (série documentaire sur l'intégration raciale à Amsterdam), ainsi qu'un feuilleton documentaire "Liefs uit" (le présentateur suit cinq couples dont l'un des partenaires a immigré) et "De slavernij" (série documentaire sur le commerce des esclaves et l'esclavagisme moderne).

Dans la série documentaire suédoise "Ensamkomande flyktingbarn", le téléspectateur découvre le quotidien de sept jeunes réfugiés illégaux de moins de 18 ans.

"Toutes les émissions s'adaptent à la culture locale. Mais l'immigration n'a certainement pas sa place en France pour le moment" sous forme de jeux ou de téléréalité, a estimé Amandine Cassi, directrice du pôle études du service international de Médiamétrie (Eurodata).

Mais, selon elle, "dans quelques années" ce thème pourrait être décliné sous ces formes sur les chaînes françaises.

18/1/2012                

Source : AFP

Depuis quelques années, le cinéma a pris en charge le problème des migrations en Europe et l’ambivalence morale et politique des Européens à l’égard des migrants illégaux. En se répondant ou en s’opposant, trois films récents ont abordé des thématiques proches ou similaires : Welcome de Philippe Lioret (2009), Biutiful de Alejandro González Inárritu (2010) et Le Havre d’Aki Kaurismäki (2011).

Le passeur en quête de rédemption.

Prenant le point de vue des Européens plutôt que celui des migrants, deux des trois films présentent des figures de héros identiques. Simon, le maître-nageur bourru de Welcome, défie les autorités pour apprendre à nager à Bilal, un jeune Irakien cherchant à traverser la Manche. Marcel, le cireur de chaussures bohème du Havre, prend en charge Ydrissa, un jeune Africain échappé des griffes de la police. Dans les deux cas, les personnages n’agissent pas par altruisme. Simon veut jouer à l’humanitaire pour épater et récupérer son ex-compagne. Les efforts déployés pour faire passer Ydrissa en Angleterre permettent à Marcel d'oublier son dénuement matériel et la maladie de son épouse. Parce que leurs couples et leurs foyers vont mal, ces hommes sont en quête de rédemption à travers l'accomplissement d'une action héroïque et civique. Dans le premier cas, cette action est socialement suicidaire et contre-productive : Simon est arrêté et Bilal se noie. Dans le second cas, le jeune garçon finit par quitter le Havre en bateau et Marcel retrouve la quiétude d’un foyer réenchanté.

Dans Biutiful, Uxbal ne prend pas en charge les migrants par charité. Comme Angie dans It’s a free world de Ken Loach (2007), c’est un pauvre qui prospère sur la misère des plus pauvres, un ex-junkie devenu marchand d’hommes qui met en relation la main d’œuvre clandestine et les entrepreneurs locaux. Rongé par le remords, agonisant, il tente de se racheter en aidant certains immigrés. Chez Inárritu, la rédemption prend un caractère historique et spirituel. Uxbal est lui-même le produit de l’immigration, fils d’un latino-américain venu travailler en Espagne (magnifique scène où le fils découvre le corps de son père à la morgue, pétrifié par le formole dans une éternelle jeunesse). Malade mais pourvu de dons de spirite inattendus (il communique avec les défunts), l'âme du héros migre à travers la frontière qui sépare le réel et l’irréel.

Ces trois films mettent en scène des figures d'immigrés plus ou moins substantielles. Dans Biutiful, la caméra ne cesse de tourner autour d’Uxbal, dans une approche à la fois doloriste et misérabiliste, qui empêche le regard du spectateur de se porter sur d’autres peines. Instrumentalisés par le réalisateur, les migrants composent une simple toile de fond scénaristique, apportant de la grandeur à un univers glauque, rendant possible le chemin de croix salvateur du héros. Bilal permet à Lioret de montrer de nombreux aspects de la vie des clandestins (l’ennui et le danger dans la Jungle, les liens discontinus avec une famille émigrée à Londres). La relation d’amitié qu’il noue avec Simon est forte. Mais il reste finalement un faire-valoir scénaristique commode au rachat du héros. Kaurismäki, pour sa part, met en scène un conte. Le personnage d’Ydrissa n’est jamais vraiment défini. Son pays d’origine est inconnu. L’histoire de sa famille reste complexe et obscure. Le réalisateur finlandais réutilise une vielle figure rhétorique du mélo, celle de l’homme mûr et de l’enfant (le Kid de Chaplin).

Si chacun de ces films aborde la question des migrations internationale, leur point de vue épouse toujours celui des hôtes européens. Le récit du malheur des clandestins sert moins à analyser les causes profondes des flux migratoires Sud-Nord qu’à mettre en valeur les tares démocratiques et civiques du vieux continent et de certains de ses pays (la France et l’Espagne). Souvent géographiques, ces œuvres sont d'abord politiques.

Dans Welcome, Lioret filme Calais de manière presque documentaire. Plantant sa caméra dans les lieux usuels et identifiables d’une ville tranquille de province (la piscine, la rue principale, les supermarchés), il montre par contraste un autre monde, souterrain ou périphérique, invisible aux habitants calaisiens, dont seuls les réfugiés maîtrisent la géographie et connaissent les dangers. Des lieux perçus comme des culs-de-sac institutionnels (un centre de rétention avec son tribunal express), informels (la Jungle, la périphérie rurale, les plages, les files d’attente devant les tréteaux des associations caritatives) et géographiques (le port de passagers inaccessible sans billets ou papiers d'identité en règle). La rencontre entre les habitants et les réfugiés relève toujours du hasard et de l'accident (des vigiles expulsant des migrants d'une grande surface devant les clients indifférents ou révulsés). Lioret s'appuie sur une information fouillée, quasi-journalistique, notamment lorsqu’il décrit les règles complexes qui régissent l’utilisation par les émigrés d’une cabine téléphonique ou lorsqu’il montre les techniques employées par certains clandestins dissimulés dans des camions pour déjouer les contrôles de la police. Des trois films, Welcome est le seul à présenter une interface dans son fonctionnement intime et dans la sélectivité qu’elle induit entre migration légale (les touristes, les transporteurs de fret) et illégale.

Inárritu pose sur Barcelone le regard d’un migrant mondialisé. Mexicain œuvrant aux Etats-Unis mais travaillé par ses racines hispaniques, il débarque à Barcelone en voyageur sans attaches, dépositaire du poids de toutes les migrations mondiales en cours. Le port catalan n’est pas un lieu de passage mais un terminus pour des migrants venus d’Asie (des Chinois) ou d’Afrique, parqués dans les périphéries (le centre est le domaine des Catalans). Si le réalisateur montre les filières complexes qui distillent la main d’œuvre illégale à travers les chantiers de construction d’une métropole européenne en expansion ou les ateliers de confection clandestins, Barcelone reste tout de même à ses yeux une impasse continentale qui bloque l'accès à l’Europe. Les corps inertes étendus sur la plage après le chavirage mortel d’une embarcation de fortune ou l’asphyxie de dizaines de Chinois dans une cave en témoignent. De fait, la ville modèle du dynamisme méditerranée et européen (voir l'image de Barcelone dans l’Auberge espagnole de Cédric Klapisch en 2002) perd ses attributs juvéniles et touristiques pour devenir un port de hasard désespérant, qui mélange les peuples et les races dans une confusion de quartiers dégradés où les pauvres venus du monde entier se superposent aux pauvres locaux. Avec ses appartements miteux ou ses caves sordides, la Barcelone d’Inárritu ressemble à une ville du Sud à la dérive, échouée en pleine Europe. Elle fait souvent penser au Marseille décrit par Simenon dans la Fuite de Monsieur Monde.

Kaurismäki n’est pas sensible au caractère moderniste du Havre. Les immeubles d’après-guerre sont filmés de loin, confondus dans les brumes du port industriel, saisis dans une atmosphère toute aussi siméonienne. Il s’intéresse peu à la véracité des lieux qu’il filme : les scènes à Calais ont l’air d’avoir été tournées dans une bourgade normande et les lieux de rétention pour réfugiés sont passés à la moulinette de son kitch triste et minimaliste. En choisissant de placer son action dans des cafés ringards, des rues en brique, des maisons ouvrières modestes et des commerces de quartier périmés, c’est la guerre de 1940 qu’il translate en plein XXIe siècle. Son Havre est une ville de l’Occupation et de la Collaboration, avec ses voisins délateurs, ses rafles et sa misère domestique. La présence des migrants africains traqués par les CRS entraîne la répétition automatique de scènes de cauchemar historique (les rafles de Juifs et de résistants par la police française) que la mémoire des lieux semble avoir conservées par delà l'oubli des habitants et des spectateurs. Résolument anti-documentaire, Le Havre est pourtant, face à Biutiful ou Welcome, l'œuvre la plus politique et la plus militante.

Une politique migratoire européenne en accusation.

La démarche d’Inárritu est trop égotiste pour développer un quelconque point de vue sur la politique migratoire pratiquée en Europe. Dans une scène d’une grande violence, le réalisateur mexicain montre cependant la brutalité de la police espagnole à l’égard des migrants. La poursuite d’une poignée de vendeurs de rues africains donne lieu à une séquence de guerre urbaine, dans laquelle les méthodes policières sont décrites dans toute leur radicalité. Le centre blanc et européen nettoie ses espaces de toute trace de migration et de pauvreté. La quiétude d’un mode de vie urbain moderne mérite bien quelques excès de l’ordre policier.

Welcome structure un propos de combat plus nuancé. Face au drame humain que représentent les migrations clandestines en France, Lioret dénonce l’attitude des pouvoirs publics et de l’état. La police use de moyens retors pour coincer les clandestins (lors de distributions de vivre par les ONG) et les Français qui les aident (la relation entre Simon et le lieutenant de police). En manque de moyens chronique, la Justice est dépassée par le nombre et l’ampleur des dossiers de reconduite à la frontière : les procès-minute s’enchainent, réglant des cas dramatiques et complexes en quelques secondes. En maintenant la misère à un niveau acceptable, les humanitaires sont aussi pointés du doigt, complices involontaires d’un statu quo qui condamne les migrants à végéter à Calais. Avec la mort de Bilal et l’arrestation de Simon, la politique migratoire de la France est montrée comme un échec collectif.

L’air de ne pas y toucher, Kaurismäki va encore plus loin dans la charge polémique. En francophile amoureux d’une nation qui le déçoit, le Finlandais livre une fable humaniste en forme de réquisitoire contre les défauts historiques d’une France qui n’assume plus son statut de terre d’accueil. La police est toujours agressive (les armes braquées sur le conteneur rempli de migrants, les perquisitions musclées, l’évocation de la destruction de la Jungle de Calais) et l’administration est obsédée par le rendement des reconduites à la frontière (le discours off du préfet). Face à un état qui reprend goût à certains travers sombres de son passé, l’action démocratique et participative est plus que jamais nécessaire. Grâce, par exemple, à un concert caritatif et clandestin organisé par les habitants d'un quartier ouvrier pour récolter l’argent qui permettra à Ydrissa de franchir la Manche, la solidarité des petites gens parvient à s’organiser au quotidien. La France du peuple, des modestes, résiste à la France des bureaux et des administrations. Emboitant les métaphores, Kaurismäki donne à son égérie finlandaise Kati Outinen la mission d’incarner la figure symbolique du foyer maternel et féminin (la France ? l’Europe ?). Malade et en danger de mort tout au long du film, elle retrouve la santé et l’espoir de façon miraculeuse lorsque le jeune Africain réussit quitter le Havre pour s'installer et prospérer en Grande-Bretagne. Œuvre profondément subversive, Le Havre préconise la désobéissance civique (le commissaire Monet) pour remédier à la crise de l’humanisme français et européen. Avec son dernier plan –un cerisier en fleurs, Le Havre est aussi une œuvre d’espoir.

18/1/2012, kleszewski

Source : classroom

En Crise depuis 2008, l’Espagne et l’Italie, tout comme leur homologue français ont vu leur note dégradée par les agences de notation. Une situation qui ne saurait être sans incidence sur les Marocains y résidant et sur les échanges Maroc-UE.

La crise financière qui frappe l’Europe depuis 2008 n’a cessé de faire des ravages. Après une première dégradation de sa note en juin 2009 passant d’AAA à AA-, l’Espagne est passée ce vendredi de l’AA- au A. Ce qui veut dire que la huitième puissance mondiale va mal. L’autre pays qui a reçu le coup de marteau de l’agence de notation, c’est l’Italie. Avec sa noté abaissée de deux crans, l’Italie est passée de A à BBB+.

Hier, dans un communiqué de presse, Coface annonce déprécier la note du risque pays de plusieurs pays d’Europe parmi lesquels l’Espagne et l’Italie, abaissés d’un cran. Selon l’agence, cette notation est justifiée car l’Italie est « fragilisée par un endettement public massif, l’Espagne par l’endettement de son secteur privé ». L’Italie est ainsi passée au même niveau que le Maroc.

Quels risques pour les MRE ?

Il apparait clairement que cette situation ne sera pas sans impact sur les Marocains résidents dans ces pays. A noter qu’ils constituent la communauté étrangère la plus importante en Espagne et en Italie. Depuis le début de la crise, la hausse du chômage a entrainé des mouvements migratoires importants. Cependant, la plaie devient de plus en plus profonde. Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a évoqué sa volonté de prendre des « mesures d’austérités afin d’assainir les finances publiques ». À cela vont s’ajouter les mesures prises par son prédécesseur, pour ne citer que le cas espagnol.

Pour Le directeur du pôle économique de la Fondation Hassan II, M. Ftouh, les MRE ne sont pas au bout de leur peine, « car l’état actuel des choses ne donne pas de perspectives de quiétude, même les Espagnols vivent très mal la situation». Plusieurs Marocains migrent vers d’autres régions d’Europe à la recherche de conditions de vie meilleures. D’autres préfèrent retourner au Maroc. Une tendance qui devrait à priori être observée sur la période, souligne M. Ftouh.

Le Maroc devrait-il se faire du souci ?

Jusqu’ici, les MRE se sont bien investis dans l’économie du pays via les transferts d’argents importants ainsi que plusieurs autres investissements. La fréquence de ces-derniers pourrait être affectée par la crise. Ce qui entrainerait une chute des entrées.

Par ailleurs, la phase de récession dans laquelle vont entrer les pays de la zone Euro, notamment l’Espagne, risque d’avoir un impact négatif sur leur investissement au Maroc. Le Royaume qui pourtant restait jusqu'alors un partenaire privilégié de l'Union Européenne.

18/1/2012, Ristel Edimo

Source : Yabiladi

Ils sont environ un million de Marocains ayant choisi le sol espagnol comme terre d'accueil. La communauté marocaine en Espagne est le premier collectif non originaire de la communauté européenne établi chez notre voisin du nord. Ceci, sans compter des Marocains naturalisés espagnols...Suite

Le Salon de l'immobilier marocain à Bruxelles compte se distinguer cette année par une offre inédite malgré la crise européenne. En 2011, le salon a accueilli 32 000 visiteurs, pourra-t-il atteindre ce chiffre en 2012…Suite

En matière d’égalité homme-femme ou de racisme, “il fautconvaincre sans faire sourire”. La ministre veut lutter contre le sexisme.

Entretien

Vice-Première ministre CDH, et ministre de l’Intérieur, Joëlle Milquet a gardé l’Egalité des chances qu’elle détenait déjà dans le gouvernement Leterme. Sur deux fronts importants - l’égalité entre hommes et femmes et la diversité -, des gardes ont été baissées, constate-t-elle. "L’égalité des chances semble être tout sauf la priorité du moment, tant au niveau politique que dans la société, et d’autant moins qu’on est dans une période de crise et de réformes institutionnelles. Mais, en fait, le combat doit être plus que jamais mené !"

Le racisme et l’inégalité des femmes, ce sont toujours des réalités ?

Mais oui ! Il suffit de voir, suite à la tuerie de Liège, ce qui s’est déversé sur Internet comme propos racistes, xénophobes et rejetant toute une communauté au départ d’un fait criminel évidemment inacceptable. Les frontières de l’acceptable s’éloignent. Et c’est la même chose pour le respect de la femme : cela commence par l’injure, le stéréotype Il suffit de voir la génération de mes enfants pour mesurer les combats à mener : changer l’image de supériorité de l’homme sur la femme, accepter la culture et la religion de l’autre Je dois tout le temps rectifier le tir.

Quelles sont vos priorités en matière d’égalité entre hommes et femmes ?

C’est d’abord la lutte contre la violence intrafamiliale, qui devient une priorité du plan national de sécurité. Il faut un accord de coopération, avec un vrai comité interministériel porté par tous les niveaux de pouvoir. Deuxième priorité, c’est tout ce qui relève du "gender mainstreaming" : il faut mesurer dans chaque prise de décision politique s’il y a un impact ou pas sur l’égalité hommes-femmes. J’ai demandé à chacun de mes collègues d’identifier deux priorités pour tenir compte du genre. Il faut convaincre sans faire sourire.

Mais serrer la vis dans les crédits-temps, comme l’a décidé le gouvernement Di Rupo, c’est d’abord préjudiciable aux femmes…

J’aurais préféré ne pas devoir le faire, mais je me suis battue pour qu’on garde trois ans de crédit-temps : dans les propositions sur la table, c’était limité à un an. Ma troisième priorité concerne d’ailleurs la carrière des femmes : comment avoir une formation égalitaire, où on les oriente vers les sciences, la chimie, le pilotage d’avion, et pas de manière stéréotypée vers la coupe-couture-coiffure ? Le parcours d’embûches commence dès la première primaire, et se poursuit dans l’enseignement supérieur. Il faut éviter le plafond de verre mental dans le choix des spécialisations et, ensuite, garantir aux femmes qu’elles peuvent devenir chefs, directeurs et gagner la même chose que les hommes à fonctions égales.

Ce qui n’est vraiment pas le cas aujourd’hui !

C’est un énorme combat, que je ne peux mener qu’avec mes collègues de l’Emploi et des Pensions. On ne peut pas pénaliser les femmes qui ont accouché, qui s’occupent d’un enfant malade ou d’un parent en soins palliatifs dans le calcul de leur pension. Il s’agit d’assimiler ces périodes à la carrière professionnelle.

Vous dites vouloir lutter contre le sexisme.

Je ne suis pas du tout une féministe exaltée : je m’inscris en faux contre le "il = elle". On est profondément, génétiquement, mentalement différent. Tant mieux et il faut le respecter. En revanche, sur l’égalité des chances, il y a des boulevards à franchir. Le sexisme est une sorte de racisme, de discrimination, consciente ou pas, envers les femmes. Sans jouer les vierges effarouchées, il y a des choses inacceptables. Je suis allée au Salon de l’Auto. Quand je vois de belles mécaniques, "blinquantes", et, à côté, des femmes comme des bimbos, ça me choque : je vois deux objets. Pour le prochain salon, je voudrais qu’il y ait des recommandations. On est en train de travailler à un projet de loi avec l’Institut pour l’égalité entre hommes et femmes pour voir comment définir le sexisme.

Les mariages forcés, c’est une réalité en Belgique. Comment lutter contre cette pratique ?

On ne peut pas accepter que dans notre pays, dans nos écoles, des jeunes filles nées ici et qui ont la nationalité belge se voient imposer un mariage qui les traumatise. Il faut d’abord sensibiliser les parents, de manière positive, sur les valeurs, le socle commun et la charte de citoyenneté qui s’impose à tout qui vit en Belgique. Les parents sont nombreux à avoir le sentiment d’être totalement dans leurs droits en respectant leur culture. Des mamans n’ont pas conscience qu’il s’agit de mariages forcés. On doit être ouverts à la différence homme-femme mais on doit être radical sur l’égalité homme-femme : on ne peut pas laisser passer l’imposition d’un partenaire à une jeune fille, quelles que soient ses origines et sa culture. On n’est pas encore assez clairs sur la responsabilité parentale. Les mariages forcés, c’est une pratique qu’il faut combattre intelligemment, sans caricatures, mais fermement. Ne peut-on pas imaginer quelque chose de spécifique pour empêcher une jeune fille de quitter la Belgique quand l’intention est de l’emmener dans le pays d’origine pour la marier contre sa volonté ?

18/01/2012, Annick Hovine

Source : Lalibre.be

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