lundi 18 novembre 2024 00:19

Le nouvel édifice, qui a ouvert ses portes au premier jour du ramadan, a attiré près de 1500 habitants tout sourire…Suite

Le Groupe Accueil et Solidarité (GAS), à Villejuif, accompagne une centaine de femmes dans leur combat pour l'obtention du droit d'asile. Rencontre avec deux réfugiées.

Maria-Victorine, 37 ans, République démocratique du Congo, en France depuis 2009

"Quand Laurent-Désiré Kabila [NDLR:président de la République du Congo de 1997 à 2001] est arrivé au pouvoir, il a exigé que tous les anciens militaires de Mobutu [NDLR:président de 1965 à 1997] travaillent dans les camps. Un jour, la police est arrivée à la maison et ils ont enlevé mon père car il était proche de Mobutu. Avec d'autres, j'ai alors fondé une association pour faire la lumière sur sa disparition.

En raison de cette implication, j'ai été obligée de franchir la frontière pour prendre un avion à Brazzaville, en République du Congo. En arrivant à Paris, je me suis rendue directement à France Terre d'Asile. J'ai ainsi été hébergée dans un hôtel quelques mois. Puis, en mai 2010, on m'a redirigée vers le Centre d'accueil pour demandeurs d'asile (CADA). En janvier 2011, ma demande de statut de réfugié a été rejetée par l'OFPRA qui a jugé mon dossier trop superficiel. J'ai eu un mois pour quitter le foyer, avec en poche un simple récipicé valable trois mois.

Malgré mon diplôme d'Etat en math-physiques, je n'ai pas le droit de travailler. Alors avec mon fils de 10 ans, on vit des Assedics et des Restos du cœur. Comme je n'ai pas de logement, je n'ai que le choix d'appeler le 115. S'il n'y a plus de place, je dors dehors avec mon fils. Mon problème de logement est ma seule préoccupation, j'y pense toute la journée. Ce n'est pas une vie pour mon fils qui est scolarisé dans le 94.

Ma dernière chance est en septembre. Avec le GAS (Groupe Accueil et Solidarité) on fait rouvrir le dossier de demande d'asile mais je risque d'être déboutée. Rentrer dans mon pays est trop risqué. Si au moins on pouvait me transférer vers un pays où les réfugiés sont mieux traités. Moi, je croyais que la France était une terre d'asile".

Aïcha, 24 ans, Guinée Conakry, en France depuis août 2010

"Ma mère est décédée quand j'avais 8 ans. Mon père s'est remarié. Avec ma belle-mère, je devais faire toutes les tâches ménagères et je n'avais pas le droit de manger. En Guinée, j'ai été victime de violences, de viols, d'excision et de prostitution forcée.

Un jour, un de mes clients m'a pris sous son aile. Mathieu m'a aidé à quitter mon pays. Sans lui, je n'aurais eu ni l'argent ni le visa nécessaire au départ. Il m'a accompagné au Sénégal pour prendre un avion en direction de Paris.

A mon arrivée en France, j'ai dormi dehors pendant deux semaines. Un soir, j'ai enfin croisé un homme qui parlait la langue Soussou [NDLR:langue d'Afrique de l'ouest]. Hallassan m'a hébergé chez lui et il m'a mis en contact avec un ami qui était suivi par le GAS. Là-bas, j'ai rencontré une famille guinéenne. Elle m'héberge mais comme la mère est décédée, je ne peux plus y rester et maintenant je ne sais plus où dormir.

Comme je ne peux pas travailler, je ne vis que de l'allocation temporaire d'attente du droit d'asile, 10 euros par jour. Elle ne dure que le temps de la procédure. Ma première demande d'asile a été rejetée par l'OFPRA car je n'apportais pas assez de détails dans mon récit. J'ai rencontré des difficultés à m'expliquer car quand je suis arrivée je ne parlais pas le français. J'ai suivi des cours de langue par le GAS qui m'accompagne également dans la réouverture de mon dossier. Si ma demande est de nouveau rejetée je n'aurais plus de solution et je ne peux pas rentrer chez moi. Les associations me donnent le courage d'aller au bout. Comme en Guinée j'ai vécu de nombreuses épreuves, je n'ai pas peur d'être ici".

2/8/2011

Source : Youphil

Le Groupe Accueil et Solidarité (GAS), à Villejuif, accompagne une centaine de femmes dans leur combat pour l'obtention du droit d'asile. Rencontre avec deux réfugiées.

Maria-Victorine, 37 ans, République démocratique du Congo, en France depuis 2009

"Quand Laurent-Désiré Kabila [NDLR:président de la République du Congo de 1997 à 2001] est arrivé au pouvoir, il a exigé que tous les anciens militaires de Mobutu [NDLR:président de 1965 à 1997] travaillent dans les camps. Un jour, la police est arrivée à la maison et ils ont enlevé mon père car il était proche de Mobutu. Avec d'autres, j'ai alors fondé une association pour faire la lumière sur sa disparition.

En raison de cette implication, j'ai été obligée de franchir la frontière pour prendre un avion à Brazzaville, en République du Congo. En arrivant à Paris, je me suis rendue directement à France Terre d'Asile. J'ai ainsi été hébergée dans un hôtel quelques mois. Puis, en mai 2010, on m'a redirigée vers le Centre d'accueil pour demandeurs d'asile (CADA). En janvier 2011, ma demande de statut de réfugié a été rejetée par l'OFPRA qui a jugé mon dossier trop superficiel. J'ai eu un mois pour quitter le foyer, avec en poche un simple récipicé valable trois mois.

Malgré mon diplôme d'Etat en math-physiques, je n'ai pas le droit de travailler. Alors avec mon fils de 10 ans, on vit des Assedics et des Restos du cœur. Comme je n'ai pas de logement, je n'ai que le choix d'appeler le 115. S'il n'y a plus de place, je dors dehors avec mon fils. Mon problème de logement est ma seule préoccupation, j'y pense toute la journée. Ce n'est pas une vie pour mon fils qui est scolarisé dans le 94.

Ma dernière chance est en septembre. Avec le GAS (Groupe Accueil et Solidarité) on fait rouvrir le dossier de demande d'asile mais je risque d'être déboutée. Rentrer dans mon pays est trop risqué. Si au moins on pouvait me transférer vers un pays où les réfugiés sont mieux traités. Moi, je croyais que la France était une terre d'asile".

Aïcha, 24 ans, Guinée Conakry, en France depuis août 2010

"Ma mère est décédée quand j'avais 8 ans. Mon père s'est remarié. Avec ma belle-mère, je devais faire toutes les tâches ménagères et je n'avais pas le droit de manger. En Guinée, j'ai été victime de violences, de viols, d'excision et de prostitution forcée.

Un jour, un de mes clients m'a pris sous son aile. Mathieu m'a aidé à quitter mon pays. Sans lui, je n'aurais eu ni l'argent ni le visa nécessaire au départ. Il m'a accompagné au Sénégal pour prendre un avion en direction de Paris.

A mon arrivée en France, j'ai dormi dehors pendant deux semaines. Un soir, j'ai enfin croisé un homme qui parlait la langue Soussou [NDLR:langue d'Afrique de l'ouest]. Hallassan m'a hébergé chez lui et il m'a mis en contact avec un ami qui était suivi par le GAS. Là-bas, j'ai rencontré une famille guinéenne. Elle m'héberge mais comme la mère est décédée, je ne peux plus y rester et maintenant je ne sais plus où dormir.

Comme je ne peux pas travailler, je ne vis que de l'allocation temporaire d'attente du droit d'asile, 10 euros par jour. Elle ne dure que le temps de la procédure. Ma première demande d'asile a été rejetée par l'OFPRA car je n'apportais pas assez de détails dans mon récit. J'ai rencontré des difficultés à m'expliquer car quand je suis arrivée je ne parlais pas le français. J'ai suivi des cours de langue par le GAS qui m'accompagne également dans la réouverture de mon dossier. Si ma demande est de nouveau rejetée je n'aurais plus de solution et je ne peux pas rentrer chez moi. Les associations me donnent le courage d'aller au bout. Comme en Guinée j'ai vécu de nombreuses épreuves, je n'ai pas peur d'être ici".

2/8/2011

Source : Youphil

Vaals, une ville de 10 000 habitants au sud-est des Pays-Bas, introduit des règles spéciales interdisant le droit de séjour aux étrangers, y compris aux ressortissants de l'UE, qui n'auraient pas les moyens de subvenir à leurs propres besoins. La Commission a affirmé qu'elle examinerait cette décision de près.

Le conseil de Vaals affirme qu'il verse déjà de l'argent à un grand nombre d'immigrés au chômage et qu'il ne peut plus se permettre d'accueillir de nouvelles personnes sans travail.

Vaals est située à tout juste 23 km de l'endroit où le Traité de Maastricht a été signé en février 1992, ce même traité qui a mené à la monnaie unique et a ouvert la voie à l'élargissement de l'UE, rappelle ironiquement l'Irish Times à ses lecteurs.

La presse néerlandaise a cité le maire de Vaals, Jean-Paul Kompier, qui a déclaré que les travailleurs polonais et roumains avaient de « grandes difficultés » à trouver du travail à cause de leur connaissance limitée de la langue néerlandaise.

Selon M. Kompier, neuf personnes sur 100 « voulant s'installer à Vaals demandent une aide financière ». Le conseil affirme que ce pourcentage est plus élevé que dans les grandes villes telles que Rotterdam.

Interrogé par EurActiv, Matthew Newman, porte-parole de la commissaire aux affaires intérieures, Cecilia Malmström, a déclaré que le refus du droit de séjour aux citoyens de l'UE pourrait constituer une violation des règles européennes sur la libre circulation de la population au sein de l'Union.

Il a admis que l'exécutif européen n'avait reçu aucune information officielle sur cette interdiction et qu'il suivait l'évolution de la situation à travers les médias.

En principe, la libre circulation des citoyens de l'UE et leur droit de résider où ils le souhaitent dans l'Union sont stipulés dans une directive de 14 pages adoptée en 2004.

« Pour des périodes de séjour supérieures à trois mois, les États membres devraient pouvoir requérir l'enregistrement des citoyens de l'Union auprès des autorités compétentes du lieu de résidence, certifié par une attestation d'enregistrement délivrée à cet effet », stipule l'article 12 de la directive.

Les autorités néerlandaises pourraient toutefois refuser l'enregistrement des ressortissants bulgares et roumains pour lesquelles La Haye a maintenu certaines restrictions s'agissant de la circulation des travailleurs. Cependant, depuis le 1er mai, toutes les restrictions ont été levées pour les travailleurs polonais et les ressortissants des huit Etats membres d'Europe centrale qui ont rejoint l'Union en 2004.

En mai dernier, La Haye a soumis des propositions de modification de la législation néerlandaise sur l'immigration à ses partenaires européens, afin d'« aboutir à une Europe plus forte, plus sûre et plus prospère ». L'eurodéputé Jacek Saryusz-Wolski, qui dirige la délégation polonaise au sein du Parti populaire européen de centre-droit au Parlement européen, s'est insurgé contre ces propositions.

La substance des propositions néerlandaises reste confidentielle, mais le gouvernement des Pays-Bas a publié une prise de position intitulée « Point de vue néerlandais sur la politique d'immigration de l'UE » qui reflète largement l'esprit du document officieux, ont affirmé des sources.

Dans le même temps, la ville belge wallonne de Plombieres, juste de l'autre côté de la frontière proche de Vaals, rejetterait elle aussi les citoyens de l'UE qui ne pourraient pas subvenir à leurs propres besoins.

2/8/2011

Source : Euractiv

L'IFOP a produit une analyse sur l'évolution de l'Islam en France qui montre que les musulmans sont plus pratiquants qu'il y a 20 ans, notamment les plus jeunes. L'image du chef de l'Etat reste négative dans ces populations, malgré le Conseil français du culte musulman et une conception plus ouverte de la laïcité.

Une étude de l'IFOP publiée ce lundi dans La Croix démontre une hausse continue de la pratique du culte musulman en France depuis 1989, et notamment chez les jeunes qui se rendent de plus en plus à la Mosquée. Comment interpréter, comment expliquer cette tendance ?

Jérôme Fourquet : Il s'agit d'une compilation de sondages réalisés ces dernières années qui nous offre aujourd'hui un panorama global et détaillé sur la population française d'origine musulmane.

Deux phénomènes permettent de parler d'un regain de religiosité : d'une part, l'assiduité à la prière du vendredi à la Mosquée qui a progressé de manière significative en 20 ans (même si la pratique reste minoritaire) ; et d'autre part, l'observance du jeûne du ramadan qui rassemble 71 % de la population qui se définit comme étant "d'origine musulmane". Le ramadan constitue un signal plus signicatif et plus fort car il est très largement répandu, et a progressé de 10 points sur les 15 dernières années.

Plusieurs causes peuvent expliquer cette tendance, qui n'est d'ailleurs pas uniquement observable en France en ce qui concerne les communautés musulmanes issues de l'immigration. Il existe d'abord un cycle d'intérêt nouveau. On peut aussi penser à une certaine forme d'affirmation identitaire face au modèle dominant, et d'insatisfaction face au modèle d'intégration proposé, ou encore une volonté de s'affirmer en marquant sa différence. Il est d'ailleurs intéressant de constater que l'assiduité à la prière du vendredi a d'abord et avant tout progressé chez les jeunes générations.

Il ressort aussi de cette étude que la pratique des rites de l'Islam progresse cependant que celle du catholicisme continue de régresser...

Tout à fait. Nous sommes face à une religion dominante en déclin et une religion minoritaire en croissance. Cela étant, si l'on considère le protestantisme, nous observons un afflux assez fort de croyants dans les églises évangélistes. Il y a là aussi un regain d'une forme de religiosité plus identitaire avec un lien plus strict aux textes et aux rites. Parfois, évangélistes et musulmans cohabitent dans un même espace, comme en Seine-saint-Denis qui reste le département le plus important de France en terme de pratique de l'Islam et où les communautés évangélistes et pentecôtistes se développent avec dynamisme.

Il n'est d'ailleurs pas impossible et inimaginable que de tels mouvements puissent aussi un jour toucher le monde catholique. Notons enfin que le regain de religiosité dans le monde musulman est un phénomène réel mais non massif. Le ramadan est aussi le temps d'une convivialité familiale, culturelle associée à une certaine hygiène de vie. Ce n'est pas uniquement un phénomène religieux.

Deuxième nuance : le mouvement touche d'abord et avant tout une sphère culturelle précise : la population d'origine musulmane née essentiellement au Maghreb ou en Afrique sub-saharienne. Les conversions à l'Islam existent, mais ne forment pas un phénomène d'ampleur.

Ce qui semble massif en revanche, c'est, d'un point de vue politique, le rejet de Nicolas Sarkozy par une part importante de la population d'origine musulmane ?

Oui, mais ce n'est pas tout à fait nouveau. Dès l'élection de Nicolas Sarkozy, on constate un écart de 30 points en terme de popularité entre ce que nous mesurons dans l'ensemble de la population française et ce que nous mesurons dans la population qui se déclare musulmane. Cette défiance s'est accrue tout au long du quinquennat comme dans le reste de la population française. L'effet de seuil est particulièrement marqué au moment du débat sur l'identité nationale, associé à la place accordée à l'Islam dans notre société. L'image et la popularité de Nicolas Sarkozy ont été particulièrement impactées à partir de ce moment précis.

Nicolas Sarkozy a mené une politique qui aurait pu infléchir cette tendance, mais son travail sur le Conseil du culte musulman, sur l'abolition de la double peine ou sur une conception plus positive, ouverte et tolérante de la laïcité n'ont pas permis de combler l'écart initial. De manière générale toutefois, les populations de confession musulmane ne votent traditionnellement pas à droite, même si beaucoup sont revenus de la gauche. Elles ne constituent pas l'assise sociologique que laquelle le président de la République pourrait compter pour se faire réélire, même si cette désaffection peut devenir problématique.

2/8/2011

Source : Atlantico

Elles sont de plus en plus nombreuses à quitter leurs pays seules. Pourtant, la société continue de les ignorer.

Nounous, aides à domicile, femmes de ménages… Les femmes migrantes sont parties prenantes du quotidien des Français. Or, dans les banlieues, celles qui triment dans l'ombre passent facilement inaperçues.

Dans l'imaginaire collectif, le migrant est un homme, généralement travailleur et le plus souvent sans-papiers. Pourtant, d'après l'étude Trajectoires et origines, la France comptait officiellement 5 millions d'immigrés en 2010, dont 53% de femmes. "On a toujours cherché à rendre invisible les femmes et la misogynie survit dans les esprits. Cette représentation est également liée aux premières vagues d'immigration, dans les années 60", commente Nadia Chabaane, féministe et militante à l'Association des Tunisiens de France (ATF).

Depuis les années 40, la majorité des femmes migre dans le cadre du regroupement familial. Cependant, ce descriptif ne correspond plus tout à fait aux spécificités de l'immigration féminine. Dorénavant, les femmes prennent de plus en plus le large en solo. Différemment des hommes. "Les migrantes n'empruntent que rarement les parcours de la désespérance, comme ceux en provenance de Tunisie, en raison notamment du protectionnisme familial", pondère Nadia Chabaane.

Il n'en reste pas moins que, depuis les années 90, la recherche d'un meilleur avenir ailleurs, des prises de positions politiques ou des violences peuvent conduire celles-ci à laisser derrière elles leurs pays d'origine, que ce soit au Maghreb, en Afrique sub-saharienne, en Amérique Latine ou en Asie. "Beaucoup de ces femmes partent pour faire vivre leurs familles rester au pays. Elles veulent, aussi, bénéficier de conditions de vie plus décentes au vu de leur niveau d'études supérieures", décrit Violaine Husson.

Lors de ses permanences, cette coordinatrice de l'Action femmes à la Cimade en Ile-de-France accompagne la majorité des migrantes dans leurs démarches de régularisation. Une minorité d'entre elles ont été persécutées dans leurs pays du fait, notamment, de leur participation à des associations de défense des droits des femmes. Victimes de crimes d'honneur, de mariages forcés, de violences conjugales et de mutilations génitales, elles réclament, contre vents et marées, le statut de demandeuses d'asile.

Un silence juridique

En France, elles sont à la fois invisibles dans la société et dans les textes juridiques. "Lors de la rédaction de la Convention de Genève en 1951, le réfugié était alors un jeune, homme et militant. Ils n'imaginaient pas qu'un jour se serait au tour d'une femme", précise France Terre d'Asile. Le premier rapport sur la demande d'asile incluant le genre ne sera publié qu'en septembre 2011. Or, 17.344 femmes, originaires principalement d'Arménie, d'Azerbaïdjan et de Russie, ont réclamé ce statut en 2009. Seul 20% des demandes ont été reconnues par l'OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et des Apatrides).

A l'heure de l'émancipation féminine, les migrantes sont confrontées à une double violence, en tant que femmes et en tant qu'étrangères. Toujours considérées comme "épouse de" ou "femme de", elles ont besoin de l'accord de leurs maris pour le renouvellement des papiers.

Pire encore. Venant de pays où les droits des femmes sont souvent bafoués, "au moment d'un divorce, des hommes vont choisir le pays qui leur est le plus favorable. Les migrantes ne pourront dès lors bénéficier des lois françaises, notamment les Algériennes. Cette situation pose des problèmes quant à la répudiation et à la garde des enfants", déplore Françoise Briée, vice-présidente de la Fédération Nationale Solidarité Femmes, qui gère le centre d'appel Violences Conjugales Info (3919).

Un choix cornélien s'impose donc à elles. En cas de séparation pour violences maritales, les migrantes s'exposent au risque de perdre leurs cartes de séjour. Sans recours, elles viendront alors alimenter le bataillon des 300.000 sans-papiers. "Les femmes ne veulent pas prendre ce risque car elles peuvent se retrouver à la rue et être exposées à des risques de violences sexuelles ou de prostitution", dénonce Françoise Briée.

Victimes ou coupables?

De son côté, Violaine Husson admet quelques avancées. "La loi sur la lutte contre les violences faites aux femmes, de juillet 2010, a modifié le Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (Ceseda)", note-t-elle. Désormais, les femmes peuvent bénéficier d'une ordonnance de protection, qui permet entre autres leur régularisation. Mais dans la réalité, elles demeurent en situation d'expulsion. En effet, la mise en application de la loi reste défaillante et engendre des difficultés dans leur mise à l'abri. Les préfets et agents d'administration ne leur attribuent la plupart du temps qu'un droit de séjour provisoire d'une durée de 4 mois.

La délivrance d'un titre de séjour est en effet conditionnée à la condamnation de l'époux et au dépôt d'une plainte préalable. Or, de nombreux commissariats refusent tout simplement de les enregistrer. Les maris demeurant dans l'impunité, de victime à coupable il n'y a qu'un pas.

En 2010, la campagne "Ni une ni deux" a souhaité mettre un terme à cet omerta en sensibilisant l'opinion et les pouvoirs publics sur les pratiques abusives des administrations.

Une rupture du lien social

Les immigrées peinent effectivement à faire entendre leurs voix. "Si les féministes sont incapables de défendre leurs droits dans leurs propres pays, les femmes africaines sont victimes d'une triple discrimination: femmes, migrantes et noires", démontre Damary Maa Marchand, présidente de la Fédération IFAFE (Initiatives des Femmes Africaines de France et d'Europe).

Plus précaires, plus vulnérables, les migrantes se retrouvent dans des situations d'isolement extrême. Loin de leurs familles, elles ne disposent pas du réseau social nécessaire pour connaître leurs droits et doivent surmonter, seules, les obstacles administratifs.

Tandis que les hommes frappent aisément aux portes des syndicats du secteur du bâtiment et de la restauration – où ils sont sur-représentés - les femmes, elles, travaillent essentiellement dans les services à la personne quand elles ne sont pas à la recherche d'un emploi.

"Les travailleuses n'ont pas de collègues, constate Violaine Husson. Leur force de mobilisation est donc nulle. Les seules retombées qu'elles peuvent espérer sont des répercussions sur leurs salaires avec des licenciements à la clé".

Comme les autres femmes, elles sont donc davantage frappées par la précarité et combinent temps partiels, contrats précaires et emplois du temps surchargés. A leur arrivée en France, elles souffrent d'un déclassement social aggravé par une alphabétisation insuffisante et des discriminations récurrentes.

Dans une société plus propice à la répression qu'à l'information, les initiatives associatives réunies au sein du Collectif Action et Droits des Femmes Exilées et Migrantes (ADFEM) sont cruciales. Elles soutiennent les immigrées notamment dans leurs recherches d'emploi, de logement, leur insertion au sein de la société et leur orientation professionnelle.

"Les organisations doivent regrouper ces femmes éparpillées afin qu'elles gagnent en confiance et fassent enfin apparaître au grand jour leurs difficultés", souligne Ana Azaria, présidente de Femmes égalité. Cette association place l'accent sur le travail, facteur d'autonomie en milieux populaires. Or, à leur arrivée en France, les migrantes sont confrontées à un problème d'équivalence et à des discriminations à l'emploi. "On garde l'idée qu'elles ne sont pas diplômées mais elles travaillent toutes car il faut bien survivre", déplore Violaine Husson.

Son organisation a ouvert, en partenariat avec le Comede, un groupe d'échanges entre femme dans le but de libérer la parole de ces femmes, qui, en raison de leurs origines, ne sont pas habituées à s'exprimer en public.

2/8/2011

Source : Youphil

Le personnel du Service intégré d'accueil et d'orientation (SIAO) doit gérer l'accueil de trois familles albanaises dans ses locaux. Mais il n'est pas en mesure de les héberger.

Lundi matin, en entrant dans leurs locaux, les salariés du Service intégré d'accueil et d'orientation (SIAO), rue de Belle-Fontaine, ont été surpris. Trois familles albanaises dormaient à l'intérieur du bâtiment. Elles y ont passé tout le week-end. Le personnel avait oublié de fermer une des portes. « Quand nous sommes arrivés, les enfants dormaient par terre, sur les tapis », témoigne Sophie Guyvarch, employée du SIAO.

« Désengorger les services à Rennes »

Pourquoi et comment ces familles sont-elles arrivées là ? Ces demandeurs d'asile se sont d'abord adressés aux services sociaux de Rennes. Débordés, ceux-ci les ont orientés vers le SIAO de Lorient. Initialement, les SIAO reçoivent les gens en demande d'hébergement. Ils évaluent leur situation et les orientent ensuite vers un centre adapté.

Depuis le 11 juillet dernier, à la suite des directives nationales, leur mission a changé. « Aujourd'hui, on nous demande de gérer des dossiers de demande d'asile mais, à la base, ce n'est pas notre travail, explique Sophie Guyvarch. Nous devons les domicilier mais on ne peut que leur donner une adresse, pas d'hébergement. Tous les centres à Lorient sont complets. Ça n'a pas de sens ».

« Une situation inadmissible »

Loïc Tandé, délégué du personnel, voit dans cette nouvelle mission une façon de « désengorger les services à Rennes et diffuser le problème sur toute la Bretagne. Le budget alloué au social se réduit et on nous en demande toujours plus. Ce n'est pas possible ! »

Si une des trois familles albanaises a pu être hébergée provisoirement au Centre d'hébergement et de réinsertion sociale Robelin (CHRS), il n'y a pas de solution pour les deux autres qui ont chacune des jeunes enfants. Certains d'entre eux sont malades. Les travailleurs sociaux ont dû appeler SOS médecin.

« Cette situation est intenable. C'est nous qui allons devoir leur dire : maintenant, vous sortez », déclare la directrice adjointe du SIAO, Françoise Guillard. Ce soir [lundi soir], ces deux familles dormiront dehors avec leurs enfants. Et ce n'est qu'un début. » Jeudi, les familles ont rendez-vous à la préfecture, au sujet de leur demande d'asile. « Si on ne prend pas la parole, qui le fera pour eux ? », interpelle Sophie Guyvarch.

Contactés, les services de la sous-préfecture n'étaient pas en mesure de répondre hier.

Claire ZINDY

2/8/2011

Source : Ouest France

Le nouveau Centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot, considéré par les associations comme un "camp d'internement" d'étrangers sans-papiers, a partiellement ouvert lundi, à un moment où le rythme des reconduites à la frontière s'est sensiblement accru.

Selon le ministère de l'Intérieur, "une partie du centre", proche de l'aéroport parisien de Roissy, a ouvert lundi matin.

"Le CRA déjà existant ferme provisoirement ses portes, ses installations étant devenues vétustes. La trentaine de retenus qui étaient dans l'ancien CRA va donc être transférée vers le CRA n°2" lundi, a-t-on précisé de source policière, sans pouvoir indiquer la date d'ouverture du CRA n°3.

Les CRA n°2 et n°3, qui devaient initialement ouvrir en mars 2010, peuvent accueillir chacun 120 personnes. Elles viendront s'ajouter aux 96 places du CRA n°1, fermé lundi pour travaux.

Le complexe est "organisé en 6 unités de vie de 40 places autour de deux bâtiments administratifs jumeaux, eux-mêmes reliés par une passerelle de commandement. Une double enceinte grillagée et barbelée entoure l'ensemble du camp équipé de caméras et de détecteurs de mouvements", décrivent les associations, qui ont manifesté à plusieurs reprises contre l'ouverture.

Selon la Cimade, seule association d'aide aux sans-papiers à y intervenir, "les conditions d'ouverture ne sont pas réunies".

Les CRA accueillent les étrangers en attente d'expulsions. Ils sont six en France pour une capacité totale de 2.058 places. En 2008, 32.284 personnes de 163 nationalités ont été enfermées de 24 heures à 32 jours dans ces centres de rétention, dont 118 familles avec 222 enfants.

Dans un communiqué, la Cimade explique que "ses partenaires associatifs" et elle "n'ont eu cesse de dénoncer l'illégalité et la déshumanisation de ce camp en alertant l'opinion publique et en saisissant le Conseil d'État qui, à ce jour, ne s'est toujours pas prononcé".

"Aujourd'hui, l'ouverture de ce CRA, le plus grand de France, vient rappeler que l'enfermement est bien devenu un mode banal de gestion, de contrôle et de mise à l'écart des populations migrantes", dénonce l'ONG.

Selon l'Intérieur, le rythme des reconduites à la frontière s'est sensiblement accru depuis mai, et l'objectif des 28.000 reconduites pourrait être porté à 30.000 en 2011. La Cimade, comme la place Beauvau, voit là l'effet de la récente loi sur l'immigration.

Principaux outils dans l'arsenal de l'administration: l'allongement de 32 à 45 jours du délai de rétention administrative, qui offre plus de temps pour obtenir des laissez-passer consulaires, et un pouvoir plus grand accordé au juge administratif, désormais compétent pour trancher sur un arrêté préfectoral d'expulsion.

La loi a aussi repoussé à cinq jours (au lieu de deux) l'intervention du juge des libertés et de la détention (JLD) lorsqu'un étranger en situation irrégulière est placé en rétention administrative.

Selon des associations, le CRA du Mesnil-Amelot "porte une déshumanisation incompatible avec les droits des personnes". Elles évoquent un isolement des immigrés retenus, un contrôle permanent de mouvements par la vidéosurveillance, un manque d'intimité, une identification par un numéro et le bruit permanent des avions rappelant le risque d'expulsion.

Deux salles accueilleront les audiences des juges des libertés et de la détention (JLD), dans un bâtiment à proximité du nouveau CRA, une première en France.

Contacté par l'AFP, le président du TGI de Meaux, Jean-Michel Malatrasi, a expliqué que "l'ouverture de cette annexe n'est pas programmée avant le début de l'hiver".

1/8/2011

Source : L’Express / AFP

L'actrice Sanaa Alaoui se met dans la peau d'une sirène pour incarner le personnage principal du téléfilm La sirène marocaine de Lars Jessen, qui sera diffusé vendredi 5 août à 20h40 sur Arte…Suite

Plus de 124.000 Marocains résidant à l'étranger (MRE) ont regagné le Maroc à travers Bab Sebta depuis le début de l'opération transit, le 5 juin dernier, a-t-on appris de source douanière.

Le nombre de véhicules des MRE enregistré au niveau de ce point de passage a ainsi atteint, jusqu'à dimanche soir, près de 90.000 et celui des autocars 18.

Par ailleurs, le nombre des MRE ayant quitté le Maroc à travers Bab Sebta, a atteint jusqu'à dimanche soir, plus 90.000 et celui des véhicules plus de 24.000, a-ton précisé de même source.

Supervisée par la Fondation Mohammed V pour la solidarité, l'opération Marhaba 2011 se déroule dans les meilleures conditions grâce notamment à la mobilisation des différents services qui ont mis en place un dispositif important pour faciliter leur accueil.

Parmi les mesures prises au niveau de ce point de passage, figurent l'ouverture de couloirs réservés aux MRE, l'équipement de ce dernier en ordinateurs dernière génération afin de permettre la célérité et la fluidité du passage, la mobilisation de plus de 130 douaniers et douanières en plus des responsables, ainsi que la mise en place d'une cellule d'accueil pour informer les MRE de tout ce qui a trait au domaine douanier et recevoir leurs doléances.

L'été dernier, l'Opération Transit 2010 avait enregistré l'entrée au Maroc, à travers Bab Sebta, de plus de 181.000 MRE, et plus de 48.000 véhicules dont 46 autocars.

1/8/2011

Source : Au fait / MAP

 

A quelques jours de la reprise du championnat de France, Michael Basser et Youssef Hadji sont toujours à Nancy. Les deux internationaux marocains ont pourtant affiché, depuis plusieurs semaines, leurs envies de quitter le club. Dans les deux cas, la question financière pose encore problème.

Basser aurait reçu une proposition de Getafe, selon le site Maroc Football qui cite le quotidien l’Equipe. Les détails de l’offre n’ont pas été précisés, mais le salaire réclamé par le latéral international marocain aurait refroidi le club espagnol de la banlieue de Madrid.

Pour Hadji, les prétendants sont moins nombreux depuis que Nancy a fixé l’indemnité de départ du joueur à au moins 3 millions d’euros. Les exigences du club lorrain n’auraient cependant pas refroidi les ardeurs des clubs allemands de Wolfsburg et de Schalke. Le problème : aucune offre n’a encore été formulée. Hadji avouait d'ailleurs récemment que le montant réclamé pour son transfert avait de quoi décourager.

1/8/2011

Source : Yabiladi

Plus des deux tiers de la croissance de la population de l’Union européenne (2,7 pour mille), en 2010, est réalisée par l’immigration. Les pays qui connaissent les plus forts taux de croissance de leur population sont, pour la majorité d’entre eux, des pays qui possèdent un solde migratoire supérieur à la croissance naturelle de leur population.

 62,4% de la croissance de la population de l’Union européenne, en 2010, est le fait de l’immigration, selon les statistiques de l’institut Eurostat, publiées dans un communiqué de presse, vendredi 28 juillet. En un an, la population de l’Union a gagné 1,4 million de personnes pour parvenir à un total de 502,5 millions habitants. Une croissance faible (2,7 nouveaux habitants pour mille anciens) soutenue par l’immigration : le solde migratoire de 0,9 million (+1,7‰) est supérieur à l’accroissement naturel de la population de 0,5 million (+1,0‰).

Chaque pays associe croissance naturelle de sa population et solde migratoire d’une façon qui lui est propre. Toutefois, les pays qui connaissent les plus forts taux de croissance de leur population totale sont aussi ceux, en général, qui connaissent les taux de croissance du solde migratoire les plus élevés. Plus de la moitié du taux de croissance de la population belge, 7,2 pour 1000, a été réalisé par l’immigration : le taux de croissance du solde migratoire est de 5,2 pour 1000.

Il en va de même pour le Danemark et le Luxembourg. Le Danemark a connu une croissance de sa population globale de 5,6 pour mille, l’une des plus fortes de l’Union européenne parce que son solde migratoire est 2,5 fois plus élevé que la croissance naturelle de sa population. 22 000 immigrés sont arrivés sur le territoire danois contre seulement 9000 naissances de plus que de décès. C’est au Luxembourg que le phénomène de croissance de la population soutenue par l’immigration est le plus fort. Pour ce tout petit pays de seulement 511 800 habitants, au premier janvier 2011, le taux de croissance naturelle a été, en 2010, de 4,2% tandis que le taux de croissance du solde migratoire a été de 15,1 pour mille.

La France est un cas particulier. Elle fait aussi partie des nations de l’Union européenne qui connaissent le plus fort taux de croissance de leur population globale - comme le Danemark, la Belgique et le Luxembourg - avec 5,5 nouveaux habitants pour 1000 anciens. Cependant, cette croissance est majoritairement le fait de la croissance naturelle de la population et non l’augmentation du nombre d’immigrés. La croissance naturelle de la population est ainsi plus de 3,7 fois supérieure (284 000 naissances de plus que de décès) à son solde migratoire (75 000 nouveaux immigrés).

Pour certains pays, l’immigration ne fait pas que renforcer la croissance naturelle de la population, elle peut aussi compenser le déficit de naissance par rapport au décès. C'est-à-dire que si ces pays ne bénéficiaient pas de l’arrivée de nouveaux migrants en 2010, leur population totale diminuerait fortement. L’Italie est le pays de l’Union européenne qui a le plus fort solde migratoire de l’Union : 311 000 immigrés, en 2010. Ces arrivées font plus que compenser la baisse naturelle de sa population qui est de -0,4 pour mille. Par cette immigration, la croissance globale de sa population s’élève à 4,7 pour mille : un taux de croissance parmi les plus élevés de l’Union. Sa situation est à rapprocher de celle de l’Allemagne. Malgré l’arrivée de 130 200 immigrés, le pays voit sa population diminuer de 0,6 pour mille. Une baisse qui serait de 2,19 pour mille sans le bénéfice de l’immigration.

Dans toute l’Union, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni sont les trois seuls pays à avoir reçu plus de 100 000 immigrés durant l’année 2010.

1/8/2011

Source : Yabiladi

Nas-Nas ou moitié-moitié, voilà la nouvelle ambition de la Maison des cultures maroco-flamandes à Bruxelles : Daarkom.

Fidèle à son objectif de rapprocher les 2 cultures, Daarkom part à la quête de l’ultime recette de la gastronomie maroco-flamande par la tenue d’un concours à l’issu duquel devrait naitre un plat qui contient des ingrédients typiques aux 2 cultures ou qui marie les modes de préparation des 2 traditions.

Le concours aura lieu à l’occasion des journées portes ouvertes les 24 et 25 Septembre. Les envois de recettes des participants seront évalués par des personnes connues dans le domaine à l’instar de Choumicha de la chaîne marocaine 2M et Albert Verdeyen chef privé et conseiller culinaire.

La mise sur table d’une telle recette devrait permettre davantage le raffermissement des cultures marocaine et flamande.

1/8/2011

Source : Yabiladi

Interviewé par Etienne Séguier

En ce premier jour du ramadan, rencontre avec l'anthropologue américain John Bowen, dont l'ouvrage l'Islam à la française analyse la manière dont les musulmans vivent leur religion en France, et nos idées reçues à ce sujet...

Le ramadan débute le 1er août. Et si nous écoutions l’avis d’un anthropologue américain sur les images de l’islam qui sont véhiculées dans notre pays ? Diplômé de l’université de Stanford, John Bowen s’est spécialisé dans l’étude de cette religion à travers le monde. Après l’Indonésie, il a consacré ses recherches à la France et publie le 17 août l’Islam à la française (éditions Steinkis). Son expertise a le mérite de remettre en question des idées reçues, même si son optique pourra paraître trop optimiste à certains.

Quelle critique avez‑vous le plus entendue lors de vos recherches en France ?

Les musulmans refuseraient de se mélanger aux autres et de s’insérer dans l’espace public républicain. Ils n’auraient de cesse de se regrouper au sein d’associations de quartiers ou dépendantes des mosquées.

Cette accusation de communautarisme vous paraît-elle justifiée ?

Cette attitude n’est pas propre aux musulmans. Toutes les religions ont adopté cette stratégie de regroupement au sein d’associations. Depuis la « privatisation » de la religion en 1905, c’est même ainsi que catholiques, protestants et juifs ont assuré leur présence en France. Que l’on songe à toutes ces associations culturelles, sportives et autres patronages créés par les paroisses ! Or, sur le long terme, elles se mettent à recruter au-delà de leurs croyants, en contribuant au « vivre ensemble » dans les quartiers.

Comment évaluez-vous l’attitude des pouvoirs publics à ce sujet ?

Ils cultivent souvent un double discours. Sur le terrain, ils soutiennent la constitution de ces associations pour les contrôler. Mais, dès que des élections approchent, ils surfent sur la peur de leurs concitoyens, en dénonçant le communautarisme des musulmans. Il faudrait choisir !

Vous trouvez aussi excessives les craintes liées à l’apparition d’écoles islamiques françaises. Pourquoi ?

Ces craintes laissent entendre que l’enseignement délivré au sein de ces institutions diffère radicalement de celui dispensé dans les établissements publics. Mais, si l’on compare les emplois du temps, les écoles musulmanes se distinguent seulement par une heure d’enseignement religieux en plus des autres matières. C’est peu et, en tout cas, sans commune mesure avec ce qui est autorisé dans d’autres pays, comme l’Angleterre, par exemple.

Pourquoi vous inquiétez-vous d’une immixtion des pouvoirs publics dans la vie privée des musulmans ?

La république garantit l’exercice du culte, tout en veillant au respect de l’ordre public. Mais ce que vivent les croyants chez eux échappe au contrôle de l’État. Ce dont tout le monde se félicite. Pourtant, de plus en plus de responsables politiques souhaitent contrôler aussi les musulmans jusque dans leur sphère privée. Avec l’argumentation suivante : leurs comportements de tous les jours témoignent de valeurs anciennes incompatibles avec les valeurs de la république. Peut-on imaginer un tel regard pour les autres religions ? Pourrait-on, par exemple, envisager que l’on refuse la nationalité à un catholique, sous prétexte qu’il est contre l’avortement ? Les musulmans ont droit à une ­égalité de traitement, comme tous les citoyens français.

1/8/2011

Source : La Vie

La ville de Los Angeles, deuxième plus grande agglomération des Etats-Unis, accueille actuellement une exposition sur l’épanouissement des sciences et de la technologie dans le monde islamique du VIIe au XIIe siècle. Intitulée 1001 inventions : l’Age d’or de la civilisation islamique. Une  exposition itinérante se tient jusqu’au 31 décembre 2011 au Centre des  sciences de Californie à Los Angeles après avoir été inaugurée à Londres, puis s’être rendue à Istanbul et à New York.

Pour Mme Diane Perlov, première vice-présidente de ce programme, cette  exposition «dévoile les origines multiculturelles des sciences modernes et les liens étroits entre la société occidentale et des autres cultures», dont celle de l’Islam. Elle présente des exemples de progrès réalisés dans le domaine de l’ingénierie, de la navigation maritime, de l’architecture, des mathématiques et de la médecine, ainsi que des objets nés à l’ère islamique et que l’on trouve aujourd’hui dans les usages quotidiens du monde moderne. Un des conservateurs de cette exposition déplore «l’amnésie historique au vu des avancées scientifiques et culturelles réalisées au Moyen-Age par des scientifiques musulmans et que cette exposition cherche à rectifier». Ceux qui se rendent à l’exposition se familiarisent avec les innovateurs de l’ère islamique, tel le physicien et mathématicien El-Hassan ibn Al-Haytham, né en 965, qui découvrit les fondements de l’optique physiologique et a été l’un des pères de la physique quantitative.

Pionnière médecine 

Devançant de quelques siècles plusieurs découvertes faites par des scientifiques occidentaux pendant la Renaissance, il inventa «la chambre noire», qui a finalement mené à la création des appareils photos modernes.  

L’exposition fait aussi connaître aux visiteurs américains le médecin andalou Al-Zahrawi (936-1013), qui fut le premier chirurgien à utiliser systématiquement des sutures provenant de boyaux de moutons.

Il a aussi mis au point des techniques chirurgicales particulièrement  remarquables telles l’extraction des calculs rénaux par les voies naturelles,  la ligature des grandes artères pour arrêter une hémorragie, la chirurgie des  yeux et la suture des plaies pratiquée de l’intérieur pour qu’il y ait moins  de traces visibles à l’extérieur.  Il inventa également divers instruments chirurgicaux sophistiqués, dont le scalpel, les seringues, les forceps et les aiguilles chirurgicales. Bien que de tels instruments chirurgicaux soient actuellement fabriqués à partir de matériaux qui dépassent de loin ceux dont disposait Al-Zahrawi,  «leur concept et la façon de les utiliser demeurent les mêmes», affirment les  organisateurs.

Les visiteurs de l’exposition peuvent aussi examiner une copie fonctionnelle d’une horloge à eau de 5 mètres de haut, du XIIe siècle, dite horloge-éléphant, son socle ayant la forme de l’animal.  Elle a été mise au point par Al Djazari (1135-1206), un ingénieur qui  a révolutionné la science de la mécanique, en inventant notamment la pompe hydraulique, le vilebrequin, les automates et le premier ordinateur du monde,  un calculateur analogique. 

Histoire interactive 

Parmi les écrans interactifs que l’on trouve à l’exposition, l’un propose aux visiteurs de déplacer une figurine sur l’écran à travers une maison moderne  et trouver tous les articles dont l’origine remonte à l’ancienne civilisation musulmane. En outre, un jeu informatique vous fait suivre une ancienne route commerciale et vous demande de décider quels articles vendre ou acheter dans quels marchés.   Selon Mme Perlov, «non seulement les visiteurs apprennent quels biens et services étaient échangés dans le cadre d’un commerce mondial mais aussi  comment les informations et le savoir se propageaient de la sorte».

Pour les organisateurs, «l’un des messages les plus importants que cherche à transmettre cette exposition est que l’humanité partage un legs scientifique  commun». «Nous vivons aujourd’hui à l’ère de la mondialisation, en l’occurrence du partage des sciences et des idées à travers le monde entier, mais cela se produisait aussi dans le passé», observent-ils. Aussi, reconnaissent-ils, «des hommes ont oeuvré ensemble à l’époque  de la civilisation musulmane pour avancer nos connaissances du monde».

2/8/2011

Source : Al Watan

Les victimes, 25 hommes originaires d'Afrique sub-saharienne, se trouvaient à l'intérieur de la cale du bateau surchargé, où elles ont été exposées durant des heures aux gaz d'échappement du moteur.

Les drames des migrations en provenance de Libye n'en finissent pas. Les cadavres de 25 migrants morts par asphyxie ont été retrouvés ce lundi dans un bateau de réfugiés en provenance de Libye, sur la petite île italienne de Lampedusa. Depuis le mois d'avril, plusieurs centaines de migrants ont disparu dans des naufrages à proximité de cette île. 

271 migrants ayant survécu à la traversée sur cette embarcation d'une quinzaine de mètres ont été pris en charge par les garde-côtes. Les victimes sont 25 hommes "probablement" originaires d'Afrique sub-saharienne, selon le commandant du port de Lampedusa. Le bateau transportait notamment 36 femmes et 21 enfants. 

Entassés dans la cale, accessible à travers une trappe de 50 centimètres de large

Le parquet d'Agrigente (Sicile), qui a ouvert une enquête, a annoncé qu'il allait autopsier les corps "même si de premières vérifications montrent que la mort a apparemment été causée par asphyxie", selon le procureur, Renato Di Natale. Les victimes se trouvaient à l'intérieur de la cale, accessible seulement à travers une trappe de 50 centimètres de large. 

"Les victimes sont probablement décédées depuis au moins 48 heures, vu l'état dans lequel ont été retrouvés les cadavres", a confirmé un médecin de l'hôpital local, Pietro Bartolo. 

Selon les déclarations des rescapés, les victimes auraient été les premières à embarquer samedi à Tripoli et se seraient installées dans la partie inférieure du bateau, où elles ont été exposées durant des heures aux gaz d'échappement du moteur. L'air serait devenu irrespirable et les malheureux auraient tenté de sortir de la cale, mais les migrants occupant le pont s'y seraient opposés en raison du manque d'espace. 

Dimanche soir, alors qu'il était à 35 milles (environ 65 km) des côtes de Lampedusa, le bateau en difficulté avait lancé un SOS. "A 19H30, trois bateaux sont partis à leur secours", selon un porte-parole des garde-côtes. "A 1H20, le bateau est arrivé à 1 mille (près de 2 km) de Lampedusa, et notre équipage est monté à bord pour la manœuvre d'accostage". C'est alors que les garde-côtes ont fait leur macabre découverte. 

Les survivants, originaires notamment de Somalie, du Nigeria et du Ghana, sont "très éprouvés et choqués par ce qui s'est passé", a témoigné Tarek Brhane, un responsable de l'ONG Save The Children qui a pu s'entretenir avec eux: "Parmi les morts figurent certains de leurs amis et proches". En outre, "certains migrants nous ont raconté que les bombardements rendent toujours plus difficile leur vie en Libye mais aussi les départs et les déplacements vers les ports", a-t-il ajouté. 

Des milliers de personnes fuyant la Libye, la plupart des travailleurs immigrés venant d'Afrique ou des réfugiés des conflits de la région, sont arrivés au cours des derniers mois à Lampedusa, une petite île à mi-chemin entre les côtes africaines et la Sicile. 

1/8/2011

Source : L’express

Plusieurs ambassadeurs du Maroc à l'étranger ont offert de brillantes réceptions à l'occasion de la célébration du 12ème anniversaire de l'accession de SM le Roi Mohammed VI au Trône de Ses glorieux ancêtres.

Ainsi, une réception a été donnée par l'ambassadeur du Maroc en Egypte, M. Mohamed Fredj Doukkali, qui a été marquée par la présence de représentants du gouvernement égyptien et de nombreux diplomates accrédités au Caire.

La cérémonie a également connu la présence de diplomates marocains accrédités auprès de la ligue arabe et de personnalités du monde de la politique, de la culture, des médias et des affaires et des membres de la communauté marocaine établie en Egypte.

De même, une réception a été offerte par l'ambassadeur du Royaume au Sultanat d'Oman, M. Nourdine Benamer, a été, quant à elle, rehaussée par la présence du président du Conseil d'Etat du sultanat, M. Yahya Ben Mahfoud El Moundari et de plusieurs responsables gouvernementaux Omanais.

La cérémonie a également connu la présence de nombreux diplomates accrédités au Sultanat et de personnalités du monde de la culture, des médias et des membres de la communauté marocaine établie au Sultanat d'Oman.

Le consulat général du Maroc à Las Palmas, a pour sa part, organisé une brillante réception samedi soir dans un grand palace de la ville.

Ont pris part à cette réception, qui a été présidée par le consul adjoint du Royaume à Las Palmas, M. Abderrahim Mouzayane, notamment le défenseur du peuple aux Canaries, Manuel Alcaide, la maire-adjointe de Las Palmas de Grande Canarie, Maria Hernandez Bento, le maire de la ville de Mogan, José Francisco Gonzalez et le président de la Chambre du Commerce, de l'Industrie et de la Navigation de Las Palmas, José Sanchez Tinoco ainsi que plusieurs autres personnalités civiles et militaires.

La réception a été également rehaussée par la présence d'autres personnalités du monde de la politique, de membres du corps consulaire accrédité aux Canaries, de journalistes et d'hommes d'affaires.

31/7/2011

Source : MAP

Le gouvernement de l'Ontario (Canada) a nommé le Marocain Mohammed Brihmi Juge de paix et le Juge en chef de la Cour de justice de l'Ontario l'a assigné à la cour régionale de Toronto à partir de ce vendredi.

 Contacté par la MAP, le Premier magistrat d'origine marocaine au Canada s'est dit "honoré, comblé et heureux d'avoir obtenu cette distinction" que "je dédie à nos enfants et aux membres de notre communauté marocaine".

Le juge de paix Mohammed Brihmi a exercé pendant plus de 25 ans dans la fonction publique, œuvrant auprès des communautés francophones établies à l'étranger comme dans la province anglophone canadienne de l'Ontario.

Il a aussi enseigné dans les secteurs des sciences sociales, du développement des ressources humaines, de la gestion de projets et de la planification stratégique, en se consacrant aux problèmes affectant les communautés francophones, ainsi que les immigrants et les réfugiés.

M. Brihmi a siégé au sein de plusieurs conseils et comités, comme le conseil d'administration de la "Toronto Foundation for Student Success", exerçant dernièrement le rôle d'arbitre pour l'Investigation, Complaints and Reports Committee du Royal College of Dental Surgeons of Ontario.

Outre son action auprès des communautés francophones, le juge de paix Brihmi a également œuvré bénévolement au sein d'organismes desservant notamment les nouveaux arrivants des communautés marocaines et musulmanes-arabes, ainsi que les communautés ethniques.

30/7/2011

Source : MAP

Le gouvernement annonce de nouvelles restrictions en matière de délivrance de visas de travail pour les étrangers non membres de l'Union européenne. Seuls quinze métiers leur seront accessibles…Suite

Quelque 250 Marocains résidant hors du territoire national dans plus de 40 pays des 5 continents ont été conviés par le ministère délégué à la communauté marocaine à l'étranger à participer aux festivités de la fête du Trône organisées à Tanger et à Tétouan…Suite

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