lundi 8 juillet 2024 08:20

La capitale sénégalaise Dakar abrite, les 22 et 23 novembre courant, la 3-ème "Conférence ministérielle euro-africaine sur la migration et le développement", avec la participation des ministres compétents en matière de migration et de développement des pays d'Afrique centrale et de l'Ouest, du Maghreb et d'Europe.

Baptisée aussi "Processus de Rabat", la première conférence tenue dans la capitale du Royaume en juillet 2006, cette manifestation euro-africaine procédera à l'évaluation du "Programme de Coopération Triennal de Paris" (2008-2011), ainsi qu'à l'adoption d'une nouvelle stratégie qui fixera les priorités du dialogue sur la migration entre les pays partenaires pour la période 2012-2014.

Dans un contexte marqué par les drames humanitaires causés par les flux croissants de migrants en situation irrégulière depuis l'Afrique sub-saharienne vers l'Europe, les ministres de plus d'une cinquantaine de pays d'origine, de transit et de destination se sont réunis pour la première fois en 2006 à Rabat, afin de répondre aux questions soulevées par les enjeux migratoires.

Les vues convergentes exprimées lors de ces assises ont révélé la nécessité d'appréhender les questions migratoires de façon équilibrée et dans un esprit de responsabilité partagée.

La déclaration et le Plan d'action adoptés lors de la Première Conférence de Rabat, témoignent de ce partenariat novateur caractérisé par une vision commune qui a jeté les bases d'un partenariat étroit entre les pays concernés par la "route migratoire africaine" comprenant les flux migratoires vers l'Europe en provenance du nord, du centre et de l'ouest du continent noir.

Le "Processus de Rabat" avait pour objectif de créer un cadre de dialogue et de consultation au sein duquel sont mises en oeuvre des initiatives concrètes et opérationnelles.

Il témoignait d'une nouvelle vision des questions migratoires caractérisée par une gestion globale et équilibrée. L'Union européenne demande aux partenaires africains de poursuivre une politique de prévention et de réduction de la migration irrégulière.

En revanche, l'Europe œuvre pour une politique migratoire, qui vise à mieux organiser la migration légale et à promouvoir le lien entre migration et développement.

16/11/2011

Source : MAP

Etablie depuis plus de 18 ans à Montréal, Khadija Lamrani, qui s'adonne à cœur ouvert et à bras-le-corps pour apporter un tant soit peu de réconfort à ses congénères à besoins spécifiques dans la métropole canadienne, ne semble point essoufflée et sa détermination ne fait qu'accentuer son "acharnement" contre un handicap qui hypothèque la vie d'une personne et la soumet à l'état de dépendance et à l'altruisme d'autrui.

Son implication effective dans cette action de bienfaisance, sa bravoure et abnégation qui forcent l'admiration du monde communautaire et des acteurs de la société civile montréalaise, vont au-delà du soutien des handicapées pour prendre l'aspect d'un militantisme engagé auprès des organisations de défense de droits des femmes dans une situation de précarité, dans le but de contribuer à leur assurer une éducation décente et une autonomie financière.

Consécration: Mme Lamrani s'est "emparée" de droit et haut la main, récemment, du Trophée Femmes arabes du Québec 2011 dans la Catégorie "Associatif et communautaire" décerné par l'Organisation Espace Féminin Arabe (EFA), lors d'une cérémonie "humaniste" et "humanitaire" en présence, notamment de la ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles du Québec, Kathleen Weil et de députés de renom, ainsi que de plusieurs acteurs du monde associatif, culturel et académique.

Ayant eu la malchance de contracter la poliomyélite au berceau dans son pays d'origine, le Maroc, et de traîner avec elle ce handicap tout au long de son bas-âge et de son adolescence, Mme Lamrani a fait du combat contre la discrimination et la marginalisation des personnes handicapées en général et de la femme en situation d'handicap en particulier, son cheval de bataille, voire sa raison d'être.

Nonobstant son travail à plein temps à l'Agence du Revenu Québec, Mme Lamrani fut également l'un des membres-fondateurs de l'Association de Solidarité Canada-Maroc, dont elle occupe le poste de présidente, qui a vu le jour en 2002 et dont la mission est d'apporter l'aide et l'assistance nécessaires aux femmes handicapées, vulnérables et vivant dans la précarité.

Diplômée en Administration des affaires et en finances, Mme Lamrani fut également administratrice de l'Association des étudiants handicapés de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) et de l'Association des étudiants post secondaires de Québec. Elle est également conférencière et présidente de l'Union des femmes du Maroc (section de la région de Meknès).

A travers son association, Mme Lamrani oeuvre pour la mise en marche d'un Centre de soutien à l'intégration des migrants, particulièrement les personnes handicapées et femmes en situation de précarité, ainsi que la mise en oeuvre du programme "s'enraciner sans se déraciner" visant la prévention du décrochage scolaire chez les jeunes issus de l'immigration.

L'Association de solidarité Canada-Maroc, a-t-elle confié à la MAP, s'attelle à booster son programme de transfert des connaissances et d'expertises pour le développement local en matière de handicap à l'échelle du Royaume à travers son projet de fabrication de chaises roulantes et de formation et à lancer une ligne de financement destinée à envoyer des véhicules adaptés pour le transport des personnes handicapées du Maroc.

Sa devise: "Ensemble, nous pouvons aider un enfant handicapé à poursuivre ses études, soulager une mère et lui éviter de transporter son enfant dans ses bras pour le ramener à l'hôpital ou tout simplement donner le goût à une personne handicapée d'aller au travail en ayant un moyen de transport adapté à ses besoins".

16/11/2011, Mohammed Farhane

Source : MAP

 

La Banque mondiale et l'Union africaine ont décidé conjointement de réduire le coût des envois de fonds des immigrants africains vers l'Afrique grâce à la création d'une base de données qui contribuera à accroître la transparence des prix et à encourager la concurrence entre les prestataires de services.

Intitulée ''Send Money Africa'' (envoyer de l'argent en Afrique), cette base de données est le fruit de plusieurs années de partenariat entre la BM, la Commission de l'Union africaine et les bailleurs de fonds.

Ce dispositif permet aux migrants de comparer les tarifs pratiqués par les prestataires de services d'envois de fonds pour transférer un montant donné dans un pays donné, a indiqué mercredi la BM.

Pour consulter cette base de données par les immigrants africains, ces derniers peuvent obtenir les informations à travers un site web édité en 8 langues (http://remittanceprices.worldbank.org/).

Pour le Chef du Programme Diaspora africaine à la Banque mondiale, M. Richard Cambridge, ''Send Money Africa stimulera la concurrence entre les prestataires de services et entraînera une réduction des coûts. Les expéditeurs et destinataires d'envois de fonds pourront ainsi bénéficier de services de transfert transparents, efficients et moins coûteux''.

Selon les chiffres de la BM, environ 120 millions d'Africains reçoivent un total de 40 milliards de dollars par an de la part de près de 30 millions de parents et d'amis expatriés.

Toutefois, les migrants désireux d'envoyer de l'argent en Afrique ne disposent pas des informations nécessaires pour choisir le meilleur opérateur en terme de coût.

A ce propos, la base de données de la Banque mondiale constate que l'Afrique est la destination la plus coûteuse en matière d'envois de fonds.

Le coût moyen des transferts d'argent en Afrique dépasse 12 % du montant transféré, contre une moyenne mondiale de 9 %.

''En raison de leur caractère anticyclique, les envois de fonds jouent un rôle essentiel dans la vie des ménages pauvres. Toute réduction du coût des transferts devrait donc permettre aux migrants et à leurs familles de conserver plus d'argent'', souligne le Directeur du département des Affaires sociales à la Commission de l'Union africaine, M. Olawale Maiyegun.

A l'heure actuelle, Send Money Africa fournit des données sur le coût de l'envoi et de la réception de montants relativement faibles (équivalant à 200 ou 500 dollars) en provenance de 15 grands pays expéditeurs dans le monde et en Afrique et à destination de 27 pays africains.

16/11/2011

Source :Agence algérienne APS

Pendant des années - trois -, Sylvain George a filmé les migrants venus d'Afrique ou d'Asie, bloqués à Calais dans l'attente et l'espoir d'un passage vers le Royaume-Uni. Qu'ils reposent en révolte, qui emprunte son titre à un vers d'Henri Michaux, est l'objet imposant et parfois rebutant qu'il a tiré du matériau accumulé au long de ces années.

Fait de longues séquences en noir et blanc, le film additionne des moments, passe d'une saison à l'autre. De temps en temps, un monologue vient briser ces images sans commentaires. Un migrant raconte son voyage, à travers le Sahara, la Libye, la Méditerranée ou à travers l'Iran, La dernière partie du film montre la destruction de la "jungle" par les forces de l'ordre françaises agissant sur instruction du ministre de l'immigration et de l'identité nationale, Eric Besson. La caméra s'attarde sur les rebuts de la société de consommation (affiches, cartons d'emballage) qui avaient servi à la construction des cahutes. On entrevoit le ministre, sûr de lui, du bon droit de l'Etat. On voit les policiers procéder "avec humanité", comme l'avait dit M. Besson.

Cette dernière partie, qui retrouve le fil du temps qui passe, contraste avec les deux heures qui l'ont précédée. Pendant ce temps, très long, qui forcément suscitera l'ennui, la rêverie, Sylvain George montre un monde étriqué - les rues de Calais qui ne changent qu'au gré des saisons - habité d'hommes (il n'y a pas de femmes) qui n'ont d'autre identité que celle de migrants, d'autre histoire que celle de leur voyage.

Ils prennent la parole un par un, on dirait que cette société n'en est justement pas une, qu'il n'existe qu'une addition d'individus isolés qui jamais ne commercent entre eux.

Ce parti pris, qui ne recouvre pas exactement ce qu'on a vu ailleurs de la vie à Calais dans la période entre la fermeture du camp de Sangatte et la destruction de la "jungle", forme le discours poétique du film (car l'aspiration à la poésie transparaît à chaque plan).

Il impose également au spectateur une patience, une disponibilité totale. Il reviendra à chacun, au bout de 153 minutes, de déterminer si cette patience et cette disponibilité ont été payées de retour.

15/11/2011, Thomas Sotinel

Source : Le Monde

"Adolescences en exil", c'est le titre d'un livre écrit par deux ethnologues de l'UCL. Durant deux ans, elles ont enquêté auprès de jeunes immigrés ou issus de l'immigration dans des quartiers précarisés de Bruxelles. Il en ressort un constat assez critique: dans ces quartiers-là et pour ces jeunes-là, l'intégration ne fonctionne pas.

Les conclusions de l'enquête donnent une impression de déjà vu: ces jeunes ne trouvent pas leur place, leur image dans les médias est négative et l'ascenseur social est en panne pour eux.

Justement, pour Jacinthe Mazzocheti, l'une des deux chercheuses, c'est bien ça le problème: la situation n'évolue pas pour ces jeunes dans certains quartiers. "Ce qui est justement interpellant pour nous, c’est de voir comment les choses se répètent, comment on n’a pas pris leçon des échecs de toute une série de politiques et que, d’une génération à l’autre de primo-migrants, dans certains quartiers, les non-possibilités de s’insérer se répètent", constate-t-elle.

Cette répétition de comportement s'observe de génération en génération. Si bien que, dans certains quartiers, les jeunes issus de l'immigration mais nés en Belgique se retrouvent dans la même situation que les nouveaux arrivants.

"Ceux qui viennent d’arriver sont, pour la plupart, dans des logiques de réussite, analyse la chercheuse.Ils sont venus faire leur vie ici. Ils sont très motivés. Mais, en fonction des violences, des procédures, à la fois leurs espoirs, mais aussi leurs possibilités réelles de réussite diminuent. Du côté des jeunes qui sont nés ici, ils ont déjà vécu des échecs successifs. Donc, toute une série d’entre eux intériorise le fait que ce n’est pas possible."

Cette étude ne dresse que des constats, mais elle va déboucher sur des groupes de travail avec des acteurs de terrain professionnels.

16/11/2011, Geoffroy Fabré – Delphine Wilputte

Source : RTBF

Le président de la Fifa Joseph Blatter a été pris dans une controverse mercredi, après avoir affirmé dans une interview que le racisme n’existait pas dans le football et qu’une poignée de main pouvait absoudre certains comportements.

«Il n’y a pas de racisme, mais peut-être un mot ou un geste déplacé, a d’abord affirmé le Suisse à la chaîne américaine CNN World Sport. Et la victime devrait se dire que ce n’est qu’un jeu et serrer la main» de son adversaire.

Il a ensuite tenu à nuancer ses propos. Dans un communiqué publié peu après, Blatter, 75 ans, a expliqué que ses propos «ont été mal interprétés». «Ce que je voulais souligner c’est que les joueurs de football se livrent bataille et parfois, les choses se font de manière incorrecte», a-t-il déclaré.

«Mais, normalement, à la fin de la partie, vous présentez vos excuses à votre adversaire si cela a été rude durant le match. Vous vous serrez la main, et tout est fini, a expliqué le président de la Fifa. Toute personne qui a disputé un match de football ou de n’importe quel sport sait que c’est le cas.» Ses commentaires interviennent le jour même où la Fédération anglaise a accusé l’international uruguayen Luis Suarez d’avoir tenu des propos et/ou eu un comportement raciste envers le Français Patrice Evra.

«Ceci dit, je tiens à souligner une nouvelle fois que je ne veux pas sous-estimer le problème du racisme dans la société et le sport. Je m’engage à combattre cette plaie et à la chasser du football», a conclu Joseph Blatter.

17/11/2011

Source : Libération/AFP

Ce texte est produit à la fois par des auteurs du référentiel, des professionnels de terrain, des chercheurs spécialistes depuis longtemps de la formation linguistique et d'autres qui ne le sont pas, mais que le domaine concerne parce qu'ils sont engagés dans la construction de masters incluant des orientations insertion et intégration. Il est enfin co-rédigé par des chercheurs qui entendent intervenir de façon distanciée dans un débat qui échappe aux principes de rigueur qui constituent le socle de notre engagement professionnel.

Il est sain que la mise en place du label FLI interroge les chercheurs autant que les praticiens et il nous semble nécessaire que toutes les personnes préoccupées par la mise en place du FLI possèdent les informations sur les tenants et les aboutissants de la rédaction du label. Cependant, les accusations d'instrumentalisation et certains propos tenus sur les experts qui ont participé à la rédaction du référentiel sont inacceptables, voire calomnieux. L'intérêt soudain porté au FLI est exactement proportionnel au désintérêt qu'a suscité, pendant de très longues années, la formation linguistique des migrants adultes et ses acteurs. L'histoire de ce champ éducatif est en train de s'écrire et démontre combien il a peiné à se faire une place aux côtés du FLE puis du FLS. Les attaques, auxquelles nous allons répondre, par leur virulence et parfois leurs outrances, tendent au moins à démontrer qu'il est désormais incontournable.

Nous souhaitons donc apporter ici quelques éléments de réflexion au débat.

Les critiques, par leur caractère désordonné, confus et contradictoire, révèlent davantage une crise profonde de la sociolinguistique et de la didactique du français qu'une force scientifique sereine et sûre d'elle-même. Quand les uns s'alarment d'un éclatement de la didactique du français, les autres proposent une nouvelle spécification comme contrepoint au français langue d'intégration. Les critiques mêlent des arguments scientifiques mais également de politique linguistique et des arguments purement idéologiques. De nombreuses remarques ont porté notamment sur l'avant-propos en lui reprochant ses faiblesses scientifiques: c'était oublier que ses rédacteurs ne sont précisément pas des scientifiques et qu'ils écrivent en tant que responsables de la publication de ce référentiel, non en tant qu'experts. Ils écrivent comme premiers responsables des deux directions ministérielles (la DGLF-LF, du ministère de la culture et la DAIC du ministère de l'intérieur) qui ont pris conjointement l'initiative de la rédaction de ce référentiel. Ils ont tenu à cet égard à assumer leur texte, en le signant, de façon à ce qu'il ne soit pas confondu avec le travail des experts.

Sur le fond, nous voyons plusieurs causes à ces débats et à ces inquiétudes.

La première tient au fait que le choix des experts a sans doute pu froisser quelques susceptibilités en dérogeant à certaines règles de préséance. Or, ce référentiel est d'abord un outil de travail destiné aux professionnels de la formation des adultes. Les experts ont donc été choisis parce qu'ils connaissent intimement le terrain de la formation linguistique des adultes migrants, qu'ils soient professionnels ou chercheurs, ces derniers étant particulièrement peu nombreux. Des lecteurs extérieurs ont étésollicités et ont formulé des remarques très intéressantes mais qui portaient essentiellement sur l'avant-propos qui, nous l'avons dit, relève de la responsabilité des deux directions ministérielles. Les autres remarques des lecteurs extérieurs posaient des interrogations, certes tout à fait légitimes, mais qui portaient essentiellement sur l'orientation même du référentiel: elles n'auraient pu être intégrées sans remettre en cause la cohérence d'ensemble de ce travail. Par ailleurs, les remarques et les objections des relecteurs étaient parfois tout à fait contradictoires entre elles. Les experts sont tout àfait conscients du travail que ces lecteurs ont effectué et ils les en remercient, mais ils ont dû procéder à des choix d'orientation.

La seconde raison tient au fait que certains s'inquiètent du rapport entre les décrets publiés sur la naturalisation et la parution du label. C'est oublier que le label FLI arrive au bout d'un processus qui a débuté avec le Contrat d'Accueil et d'Intégration (CAI) et le Diplôme Initial de Langue Française (DILF) qui ont mené à la reconnaissance, à la légitimation et à la structuration d'un champ éducatif dont nous avons dit qu'il avait été longtemps négligé. Le label FLI ne tombe pas «comme un cheveu sur la soupe» mais s'inscrit dans une logique que les acteurs de ce champ ont acceptée et soutenue; il s'inscrit dans une logique de hausse permanente de la qualité des prestations destinées aux migrants. Ce processus s'est accéléré en 2001 avec la transformation du FAS (Fonds d'action sociale), opérateur«historique» depuis 1959, en FASILD (Fonds d'action et de soutien à l'intégration et à la lutte contre les discriminations), indépendamment des contextes politiques successifs. Les acteurs de terrain d'ailleurs, pour qui ce référentiel a été conçu, nous le rappelons, sont partie prenante de cette évolution et s'associent à cette nouvelle étape qualitative que représente le label FLI. Le CAI, le DILF et enfin le FLI s'inscrivent par ailleurs dans le combat mené depuis longtemps par les associations de défense des migrants pour le droit à la langue, c'est-à-dire pour le droit d'apprendre le français, condition indispensable, si elle n'est non suffisante, pour faciliter la vie sociale et citoyenne des migrants. Les experts se sont donc engagés en toute connaissance de cause dans ce travail parce-que, connaissant l'histoire de ce champ, ils ont mesuré l'opportunité que représentait le label FLI pour la reconnaissance des organismes de formation qui œuvrent avec compétence et combativité pour une meilleure insertion socioprofessionnelle des migrants en leur garantissant, entre autres, une qualitéd'enseignement/apprentissage de la langue d'usage en France. Le choix de travailler à ce label était également lié au niveau de langue requis pour l'obtention de la nationalité française. Celui-ci a été fixéau niveau B1 à l'oral, ce qui signifie que les migrants faiblement scolarisés et en difficulté à l'écrit conserveront cette «protection» que leur donnait le niveau A1.1. Ce niveau, par ailleurs, est celui exigé par de nombreux pays européens qui ne sont pas particulièrement répressifs en matière de politique d'immigration. Ce qui est frappant d'ailleurs concernant le débat actuel sur le niveau de langue exigé pour la naturalisation, c'est qu'au moment où a été institué le A1.1, le DILF avait étéaccusé d'être un diplôme au rabais pour les migrants. Le parcours de migrants qui pourront aller jusqu'à l'acquisition d'un niveau B1 à l'oral devrait bénéficier de financements et nous pouvons nous en réjouir pour les apprenants et les organismes de formation. Nous resterons vigilants à ce que les formations gratuites nécessaires pour atteindre le niveau B1 soient effectivement mises en œuvre et que le respect du principe du droit à la langue du pays d'accueil continue d'être garanti.

Concernant la spécification en FLI, nous avons tout d'abord une question: pourquoi s'offusquer de l'apparition du FLI alors que les autres spécifications citées n'ont pas fait l'objet d'une aussi intense critique au moment où elles sont apparues? Le FLE lui-même a d'ailleurs été considéré comme une spécification inutile au regard de la didactique du français (qui inclurait le FLM) voire de la didactique des langues en général. Le FLI est une notion en construction et l'objet du référentiel, qui n'est pas un texte scientifique mais un document d'orientation, n'est pas de le définir. Par ailleurs, comment peut- -on opposer aussi peu rigoureusement une notion «floue» (FLI) à des «concepts» soit disant stabilisés (FLE et FLS) quand on sait l'imprécision de ces deux derniers? Nul n'est en mesure de définir aujourd'hui précisément le FLS; quant au FLE, il est si évanescent qu'il relève du «ça va de soi», contre toute logique scientifique. Nous pensons que, plutôt que de s'alarmer face à l'éclatement de la didactique du français, il faut mesurer et analyser les conditions et les raisons qui conduisent àce qu'il convient d'appeler une crise de la didactique du français plutôt que de pratiquer l'invective et l'anathème. La didactique générale du français se cherche et ne se retrouve plus que dans ces particularisations; il est temps d'en comprendre les raisons. Concernant le FLI, les raisons qui conduisent à cette spécification reposent pour l'essentiel sur le fait que les didactiques sont nécessairement contextualisées et que, à cet égard, le champ éducatif de la formation linguistique des migrants adultes est un champ éducatif, professionnel et social distinct des champs d'intervention du FLE et du FLS notamment. Cependant, ces spécifications ne sont pas irréductibles l'une à l'autre, mais tout à fait complémentaires, comme c'est le cas du FLI avec le FLP (Français langue professionnelle) ou le FOS (Français sur Objectif Spécifique) par exemple. Plutôt que de nous complaire dans la nostalgie du temps qui passe, nous pensons urgent de mener une réflexion sur cette nouvelle configuration didactique, d'en dégager les lignes de force et les cohérences. Le FLI est une contribution à cette nouvelle construction et on ne peut pas lui demander d'être parfaitement défini dès sa naissance quand on sait que les appellations «historiques» ne le sont toujours pas, des décennies après leur apparition, tout en étant très largement utilisés par la communauté scientifique sans véritable examen critique. Par ailleurs, le champ du FLI fait partie du vaste ensemble de la formation d'adultes et de l'éducation permanente, dont il a emprunté bon nombre de pratiques et de valeurs depuis les balbutiements de l'alphabétisation des années 60 jusqu'aux orientations actuelles basées sur les apports de l'ingénierie de formation et de l'ingénierie pédagogique. La délimitation du champ ne peut s'effectuer qu'en le reliant à des ensembles plus vastes d'intervention éducative dont les cadres théoriques sont incontournables.

Les critiques portent également sur le fait que le référentiel serait un texte «assimilationniste». Au-delà du fait qu'il s'agit d'une critique d'ordre purement idéologique, et non scientifique, le référentiel est un équilibre entre les différentes sensibilités des experts où apparaît la nécessité d'aider les migrants, par l'apprentissage de la langue du pays d'accueil, à s'intégrer avec succès dans la sociétéfrançaise, mais tout en tenant compte de leur diversité. Ces orientations se situent dans l'esprit de ce qu'évoquent Archibald & Chiss (2007) (1): «Non seulement la langue citoyenne est une affaire d'état, mais aussi dans une large mesure la langue des organismes de la société civile qui par la force intégratrice de celle-ci rassemble bien des migrants autour d'activités qui exigent une connaissance de la langue commune pour pouvoir participer pleinement à la vie sociale et économique». Les orientations que propose le référentiel pour les compétences attendues des formateurs et les contenus de l'intervention didactique sont parfaitement clairs à cet égard. La meilleure façon, ici comme ailleurs, est de lire le référentiel et de ne pas se satisfaire des «bonnes feuilles» qu'une critique bien peu professionnelle a proposé de sélectionner pour «ceux qui n'auraient ni le temps ni l'envie de lire le texte». Le référentiel est accusé de propager cette introuvable idéologie monolingue qu'on ne trouve que dans le caricatural rapport Benisti. L'idée de s'appuyer au contraire sur les langues d'origine est intéressante, et nous ne la rejetons absolument pas, mais elle a été développée sur la base de recherches-actions dans le cadre de l'école. Concernant la formation linguistique des adultes migrants, bien peu de recherches-actions ont été menées et l'intervention didactique concrète ne peut se contenter de déclarations générales, fussent-elles d'origine universitaire, invitant à la prise en compte des langues d'origine. Là comme ailleurs, bien peu de chercheurs sont descendus sur le terrain de la formation des migrants adultes pour une expérimentation scientifique des professions de foi plurilingues et, surtout, pour les traduire en termes de contenus didactiques. Or ce terrain est pris par des contraintes qui ne sont pas celles de l'école et le modèle des expériences effectuées en milieu scolaire n'est pas exportable tel quel. Par ailleurs, s'agissant d'adultes, les références théoriques ne sont pas pédagogiques mais andragogiques. Qui connait un tant soit peu le terrain et ses acteurs sait que les conditions sont difficiles et que les formateurs ne sont pas que des enseignants. Devant l'urgence des situations, les contraintes matérielles, le temps court des formations (quelques centaines d'heures maximum dans le meilleur des cas), la question de la prise en compte obligatoire des langues d'origine dans les formations représente, pour l'instant, pour les apprenants et les formateurs, non pas un appui mais un poids supplémentaire dans la mesure où, faute de bases expérimentales éprouvées par la recherche-action, les acteurs seraient livrés à eux-mêmes.

Au-delà de cette question «technique» se profile cependant un autre débat de fond, politique. Le référentiel parle de deux conceptions de l'intégration des migrants, l'une qualifiée de multiculturaliste et l'autre de républicaine ou universaliste. C'est une opposition parfaitement connue que Todd, entre beaucoup d'autres, a mis au jour dès les années 80 et qui traverse de part en part toutes les familles politiques. Ce n'est donc pas en ce sens une opposition gauche-droite. Le référentiel, comme document d'orientation en matière de politique linguistique, a fait le choix d'un modèle d'intégration républicain et citoyen basé sur les principes issus des Lumières et de la Révolution Française. La critique de ce choix est parfaitement légitime mais elle doit se faire sur le plan explicite du débat idéologique et citoyen et non sur des bases présentées comme scientifiques. Les documents d'orientation du Conseil de l'Europe sont également des documents de politique linguistique et ils sont imprégnés d'idéologie. Cependant, ils représentent la doxa en matière de formation linguistique et l'examen critique des orientations politico-didactiques des textes du Conseil de l'Europe commence à peine. Nous sommes légitimement en droit de nous demander pourquoi de si percutants analystes, traquant l'idéologie politiquement incorrecte dans ce modeste référentiel, ont tranquillement avaliséles textes européens pourtant saturés d'idéologie? Encore une fois, nous pensons bien sûr que chacun a le droit d'adhérer à l'idéologie qui lui sied, y compris les chercheurs, mais il convient alors de porter le débat sur le terrain idéologique et de sortir des faux-semblants scientifiques.

Concernant les formations de master enfin, on assiste à une véritable entreprise de désinformation. Cette labellisation répond d'abord à une demande pressante du terrain notamment en termes de formations de formateurs : quiconque connait la réalité de la vie des organismes de formation sait la difficulté de recruter des formateurs capables de s'adapter à ce terrain si particulier après leur formation initiale en FLE ou en FLS. Un article est particulièrement évocateur à cet égard (Bruley-Meszaros, 20082), qui montre le désarroi des nouveaux venus sur le terrain de la formation des adultes migrants. Il ne s'agit pas de créer des masters exclusivement («mention») FLI, ce qui n'a pas de sens, mais des parcours spécialisés FLI dans des cursus généraux de didactique des langues, de sciences du langage, de sciences de l'éducation... Plusieurs universités ont d'ores et déjà pris cette orientation: rien ni personne ne contraint les universités à faire le choix du FLI, elles restent parfaitement libres de proposer les cursus qu'elles souhaitent. L'objectif est que des universités proposent des cursus intégrant la dimension FLI de façon à enrichir l'offre de formation nationale pour permettre ainsi aux étudiants intéressés de choisir leur cursus en fonction de leurs origines géographiques, de leurs parcours d'étude et de leur projet professionnel. Il n'est pas question de réserver le label FLI à quelques happy few: cette décision appartiendra à une commission indépendante prévue par le dispositif.

Que ce référentiel provoque un débat nous semble parfaitement légitime et cela fait partie de la vie scientifique. Cependant, plutôt qu'il ne passe par des pétitions, nous aurions souhaité qu'il s'appuie sur la confrontation d'expériences et de résultats de recherche convaincants. Or ceux-ci manquent cruellement dans le domaine. Nous invitons donc les lecteurs critiques de ce référentiel à descendre et nous rejoindre sur le terrain de la formation linguistique des migrants adultes afin de mener des recherches et des recherches-actions qui seraient forts utiles aux formateurs et aux apprenants.

Post Scriptum

En complément, nous proposons aux lecteurs de (re)lire l'article que nous mettons en lien ci-dessous3, qui nous paraît particulièrement éclairant.

1) Tout d'abord l'auteur, Christine Candide. Elle est la cheville ouvrière du FLI et, que ce soit sous l'égide du FAS, du FASILD, de l'ANCSEC, de l'ACSE ou de la DAIC, connaît particulièrement bien le terrain depuis longtemps.

2) Ensuite, le sujet abordé : il s'agit de la question que nous évoquons dans notre texte du droit àl'apprentissage de la langue du pays d'accueil. Cet article montre bien que le FLI s'inscrit dans la très longue durée et qu'il ne s'agit pas d'un "coup" préparé dans la précipitation pour d'obscures raisons. 3) Enfin, nous invitons le lecteur à considérer la date de parution de cet article (2001) en le replaçant dans le contexte politique de l'époque (gouvernement Jospin). Les gouvernements passent mais les orientations demeurent....

16/11/2011

Source : Médiapart

En trente ans, la croissance démographique a été beaucoup plus forte en France que chez ses voisins, ce qui s'explique notamment par une plus forte fécondité, une hausse de l'espérance de vie et les effets des migrations, selon une étude de l'Insee publiée mercredi.

La population est passée de 55 millions d'habitants en 1981 à 65 millions au 1er janvier 2011. La croissance démographique a été beaucoup plus forte en France qu'en Allemagne (+3 millions en 30 ans), en Italie (+4 millions) ou au Royaume-Uni (+6 millions), souligne l'Insee dans son "Portrait social" 2011.

Selon l'Institut national de la statistique, la forte fécondité française explique largement l'écart de croissance avec l'Allemagne ou l'Italie (1,85 enfant par femme, contre 1,77 au Royaume-Uni, 1,37 en Allemagne et 1,33 en Italie), mais pas l'ampleur de la croissance de la population française.

Comme dans les autres pays, la hausse de l'espérance de vie, qui a augmenté en France en trente ans de 8 ans pour les hommes et 6,5 ans pour les femmes, a entraîné une hausse de la population française de 3,1 millions de personnes.

Un troisième facteur de croissance démographique est le solde migratoire, différence entre les entrées et sorties du territoire, qui dépasse deux millions de personnes en trente ans. Le Royaume-Uni a connu, selon l'Insee, un solde migratoire proche, tandis qu'il était plus élevé en Allemagne (6 millions) ou en Italie (4 millions).

Enfin, les évolutions démographiques antérieures à 1981 expliquent en grande partie l'augmentation de la population au cours des trente dernières années.

En effet, en 1981, les générations âgées de moins de 35 ans, notamment celles nées pendant le baby-boom, étaient relativement nombreuses et ce sont elles qui ont eu des enfants les années suivantes.

A l'inverse, poursuit l'Insee, les générations âgées de plus de 60 ans étaient quant à elles peu nombreuses, un déficit de naissances lié à la première guerre mondiale. En trente ans, la France (comme l'Italie) a donc connu deux millions de décès de moins que le Royaume-Uni, explique l'Insee.

16/11/2011

Source : Libération/ AFP

Cecilia Malmström, commissaire chargée des Affaires intérieures à la Commission européenne prendra part à la troisième conférence interministérielle euro-africaine sur la migration et le développement, prévue à l’hôtel Méridien de Dakar du 22 au 23 novembre, a annoncé l'Agence de presse Sénégalaise.

Une visite du centre de sauvegarde de Cambérène dédié à la formation des jeunes en partenariat avec l'Union Européenne, sera au menu du séjour de Cecilia Malmström dans la capitale sénégalais. Récemment, Cecilia Malmström s'était prononcée sur la réforme de l'Espace Schengen et les contrôles aux frontières.

17/11/2011

Source : TVM

La Fondation Pierre Elliott Trudeau a rendu public, dans le cadre de son colloque annuel à Halifax, du 17 au 19 novembre, un sondage indiquant que 97 % des Canadiens veulent que les immigrants adoptent les valeurs canadiennes. Cette condition leur tient plus à cœur que l’autonomie financière.

Selon l’étude, les Canadiens souhaitent presque à l’unanimité (97 %) que les nouveaux arrivants adhèrent aux valeurs canadiennes en matière de tolérance envers les autres et d’égalité des sexes pour être acceptés au pays. Cette opinion est partagée par la même proportion des immigrants reçus.

D’autre part, moins de 60 % de la population considère que les immigrants devraient atteindre l’autonomie financière dès leur première année au Canada.

«Le Canada s’est bâti grâce à l’immigration. Elle fait partie de notre histoire, d’où l’importance de comprendre comment elle peut – et doit – participer à l’avenir du pays», a affirmé Pierre-Gerlier Forest, président de la Fondation Pierre Elliott Trudeau.

Les résultats sont tirés d’un sondage téléphonique effectué par Environics Research Group du 11 au 22 octobre 2011 auprès d’un échantillon représentatif de 2000 Canadiens. L’erreur d’échantillonnage est de plus ou moins 2,1 %, 19 fois sur 20.

La Fondation Pierre Elliott Trudeau est un organisme de bienfaisance canadien sans affiliation politique créé en 2001 par les proches de l’ancien premier ministre. En 2002, le gouvernement du Canada accordait un fonds de dotation de 125 millions $ à la Fondation, à la suite d’un vote unanime de la Chambre des communes. Grâce à ses programmes de bourses, elle encourage la réflexion sur les questions fondamentales de la société canadienne.

16/11/2011,  Agence QMI

Source : Canoë

La loi électorale est à géométrie variable. Lors du référendum sur la Constitution, le vote des Marocains résidant à l’étranger a été autorisé et organisé dans de bonnes conditions.

Mais pour les élections législatives du 25 novembre, ces derniers pourront au mieux, et à certaines conditions, donner procuration à une tierce personne résidant au Maroc. De plus, cette personne ne pourra voter que pour un seul MRE.

Mais il se trouve qu'entre ces deux processus électoraux bien de chez nous, s'est inséré le vote de l’assemblée constituante en Tunisie, qui a vu 80% des Tunisiens résidant à l’étranger voter pour le mouvement islamiste.

Est-ce la crainte de voir nos MRE porter leur préférence au PJD qui a fait que nos compatriotes vivant à l’étranger se voient dans la quasi impossibilité de glisser un bulletin dans l’urne le jour J?

La chose ne paraît pas impossible, il y aurait même à ce sujet un consensus national avec le consentement, à demi-mot, du même… PJD.

Il semblerait, en effet, que nos compatriotes de l’étranger seraient plus islamistes que leurs homologues tunisiens.

Par ces agissements, la démocratie en prend un coup au passage, même si certains trouveront cela à leur goût.

Mais dans cette bataille électorale, les MRE ne sont pas seuls. En effet, les candidats indépendants auront également la tâche malaisée. Il n’y aura le 25 novembre que 2 candidats indépendants...

Et bien que dure sera la tâche, espérons que la chute le sera moins.

17/11/2011, Editorial

Source : Aufait

Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur a affirmé que "les immigrés que nous accueillons chez nous" devaient "adopter nos coutumes, respecter nos lois" et "être intégrés", jeudi sur LCI, avant un déplacement à Montfermeil (Seine-Saint-Denis) sur le thème de l'intégration.

Ce déplacement fait suite à une étude, conduite par le politologue Gilles Kepel, à Clichy-sous-Bois et Montfermeil (Seine-Saint-Denis), qui a mis l'accent sur une "intensification de l'identité musulmane" chez des habitants qui se sentent relégués socialement.

"C'est précisément pour cela que je vais à Montfermeil", a expliqué le ministre, qui a ajouté: "Cette étude (...) montre que se constituent à Montfermeil, à Clichy-sous-Bois (...) des communautés qui sont d'origine immigrée, qui vivent selon des règles qui sont les leurs, qui s'éloignent du respect de la règle commune, et qui d'ailleurs ont peu connaissance des lois de la République, des modes de vie de la France."

"Je trouve que c'est un mode d'implantation des immigrés en France qui n'est pas acceptable", a dit M. Guéant, selon lequel "ce qui n'est pas acceptable c'est que la règle de la communauté vienne en opposition à la règle de la vie commune en France", a-t-il insisté.

"Les immigrés que nous accueillons chez nous doivent adopter nos coutumes, respecter nos lois. Ils doivent être intégrés", a fait valoir M. Guéant.

Cette déclaration intervient deux jours après la remise au ministre de l'Intérieur d'une "charte des droits et devoirs du citoyen français" élaborée par le Haut Conseil à l'Intégration (HCI), et que devront signer les étrangers naturalisés à partir du 1e janvier 2012.

"La naturalisation c'est un moment très important, c'est l'accès à la nationalité française, et ce n'est pas simplement une formalité administrative", a dit le ministre. Cela constitue "un acte d'adhésion aux principes essentiels de notre société, aux règles majeures de notre vie républicaine".

"Nous devons développer des programmes d'apprentissage du français et de familiarisation avec nos institutions et nos modes de vie, mais les personnes immigrées doivent aussi se plier à cette volonté qui est la nôtre. Quand on vient en France on adopte les modes de vie français et on n'importe pas les modes de vie d'ailleurs", a-t-il affirmé.

17/11/2011

Source : Libération/ AFP

Le gouvernement allemand va simplifier les procédures de recrutement de travailleurs immigrés pour soutenir la croissance et s'attaquer aux pénuries de main-d'oeuvre qualifiée, a déclaré mardi le ministre de l'Economie, Philipp R”sler.

L'initiative, a-t-il précisé lors d'une rencontre avec le patronat à Berlin, sera en partie menée via le réseau des chambres de commerce allemandes.

"Nous devons mieux promouvoir à l'étranger l'emploi en Allemagne", a-t-il dit.

L'économie allemande manque notamment d'ingénieurs et de personnels hautement qualifiés, un problème qui devrait s'amplifier du fait du vieillissement de la population et de la baisse de la natalité.

Selon ldes règles en vigueur en Allemagne, une entreprise souhaitant recruter un ressortissants étranger hors Union européenne doit prouver au préalable qu'elle n'a pu trouver un candidat répondant à ses critères de recrutement au sein des pays de l'UE.

Ce dispositif est l'un des plus stricts d'Europe, et des spécialistes des questions d'immigration jugent qu'il conduit des migrants qualifiés à chercher du travail dans des pays plus accueillants, comme la Grande-Bretagne ou l'Irlande.

15/11/2011, Gernot Heller

Source : REUTERS

Les contrôles aux frontières ont été assouplis au niveau de 28 ports et aéroports du Royaume-Uni, a indiqué mardi la ministre britannique de l'Intérieur, Theresa May.

En réponse aux questions du Parlement, Mme May a également révélé que plus de 10 millions de personnes sont entrées au Royaume-Uni en août dernier lorsque le plan d'allégement des contrôles aux frontières a été mis en application.

Ses services ont été autorisés cet été, pour réduire les files d'attente, à ne pas vérifier la puce biométrique, notamment à l'aéroport londonien d'Heathrow.

La police des frontières avait également arrêté de comparer des empreintes et des détails personnels avec une base de données sur des immigrés clandestins et personnes soupçonnées de terrorisme.

L'ancien responsable de l'Agence des contrôles aux frontières (UKBA), Brodie Clark, suspendu la semaine dernière, a été interrogé par la Commission des affaires intérieures du Parlement.

Mme May a annoncé qu'il aurait trois enquêtes sur ce qui s'est passé, la principale conduite par l'inspecteur en chef de l'Agence des frontières britannique, John Vine. Les députés du comité vont également mener leur propre enquête.

Le président de la Commission, le député travailliste, Keith Vaz, a déclaré qu'il était "déterminé à aller au fond de cette violation grave de la sécurité".

15/11/2011

Source : Agence de presse algérienne (APS)

Le président italien Giorgio Napolitano a souligné, mardi, que les immigrés et leurs enfants font partie intégrante de l'Italie et représentent une "grande source d'espérance" pour son pays.

Ces immigrés aident l'Italie à porter le fardeau de la dette publique, qui "sans leur contribution, aurait été encore plus difficile à supporter", a affirmé M. Napolitano lors d'une rencontre à Rome avec un groupe de "nouveaux italiens".

Ceux qui ne saisissent pas la portée du phénomène migratoire et l'importance première de la contribution des immigrés, ne peuvent prétendre "avoir la capacité de voir la réalité et l'avenir", a-t-il soutenu.

Tout en rappelant que le nombre des résidents étrangers en Italie s'est multiplié par 12 lors des 20 dernières années, le président Napolitano a émis l'espoir de voir son pays s'ouvrir davantage sur les jeunes.

Il a appelé, à cet égard, les classes dirigeantes italiennes et européennes à assumer pleinement la responsabilité qui leur incombe vis-à-vis des jeunes, y compris ceux issus de l'immigration.

Le nombre d'enfants issus de l'immigration nés en Italie s'élève à un demi million alors que ceux qui fréquentent ses écoles se chiffrent à 700 mille.

Les enfants nés en Italie ne peuvent prétendre à la nationalité italienne avant l'âge de 18 ans.

L'Italie, dont la population atteint un peu plus de 60 millions d'habitants, compte près de quatre millions d'immigrés dont quelque 550 mille Marocains-

15/11/2011

Source : MAP

Fraîchement diplômée de l'école de management de Grenoble, Yasmine, Tunisienne de 24 ans, a été embauchée en mai dernier par un cabinet de conseil parisien.

Mais alors qu'elle attendait que son changement de statut, d'étudiante à employée, soit validé par la préfecture, une lettre de refus de permis de travail est arrivée fin septembre sur le bureau de son employeur.

Cette lettre évoquait "l'inadéquation" entre ses études et son poste. Depuis, Yasmine a reçu une obligation de quitter le territoire français sous trente jours.

"Dans deux ou trois semaines, je serai dans la clandestinité", dit-elle avec fatalité, dans l'attente du résultat de son recours auprès du ministère de l'Intérieur.

Comme elle, plusieurs centaines d'étudiants étrangers diplômés des universités et grandes écoles françaises comme Sciences Po, Centrale ou encore HEC, font face depuis plusieurs mois à des difficultés inédites pour passer du statut d'étudiant à celui d'employé et obtenir une expérience professionnelle en France.

En cause, une circulaire du 31 mai dernier adressée aux préfets de région et de département par le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, et le ministre du travail, Xavier Bertrand.

Cette circulaire, qui a pour objet la "maÂŒtrise de l'immigration professionnelle", demande aux préfets d'instruire "avec rigueur" les demandes d'autorisation de travail des étudiants, et d'exercer un "contrôle approfondi" des demandes de changement de statut des étudiants étrangers hors Union européenne.

"Les étudiants étrangers ont prioritairement vocation, à l'issue de leur séjour d'études en France, à regagner leur pays pour y mettre en oeuvre les connaissances acquises", souligne-t-elle.

L'OPPOSITION A LA CIRCULAIRE S'ORGANISE

Fin septembre, une centaine d'étudiants français et étrangers ont formé un collectif pour protester contre cette circulaire. A ce jour, il recense près de 500 jeunes diplômés qui risquent d'être renvoyés dans leur pays malgré une offre d'emploi qui correspond à leur formation. Le collectif du 31 mai estime qu'entre 8.000 et 10.000 étudiants sont concernés par cette directive.
Ces dernières semaines, de nombreuses voix se sont élevées dans le monde politique, syndical et de l'enseignement pour soutenir le collectif et demander le retrait de la circulaire du 31 mai.

La Conférence des grandes écoles (CGE), la Conférence des présidents d'université (CPU) et l'Association française des entreprises privées (Afep) ont exprimé leur inquiétude au ministre de l'Intérieur. Mardi, la sénatrice socialiste de Paris et vice-présidente du Sénat Bariza Khiari a même présenté une proposition de résolution sur le sujet. Cette proposition, jugée recevable par le gouvernement, devrait bientôt être inscrite à l'ordre du jour du Sénat.

Pour Bariza Khiari, l'application de la circulaire du 31 mai est en contradiction avec la loi du 24 juillet 2006, d'après laquelle la situation de l'emploi en France n'est pas opposable aux étudiants étrangers titulaires d'un diplôme équivalent master.

"Les termes du contrat qui a été proposé (aux étudiants étrangers) ne sont pas respectés, donc il y a une forme d'escroquerie intellectuelle", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse, ajoutant que ce texte menaçait le rayonnement culturel, économique et scientifique de la France.

"Nous savons bien que dans les années à venir (ces étudiants seront) les meilleurs ambassadeurs de l'économie française (...) donc le gouvernement (...) se tire une balle dans le pied", a-t-elle dit. "Des ambassadeurs humiliés ne sont plus des ambassadeurs", a-t-elle ajouté.

UNE TRADITION D'ACCUEIL EN QUESTION

En 2010-2011, la France a accueilli plus de 280.000 étudiants étrangers (en comptant les étudiants européens), d'après CampusFrance. Ils représentent 12% du total des étudiants et 41% des doctorants. La France est ainsi le quatrième pays au monde d'accueil des étudiants internationaux, après les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie.

Une attractivité que certains acteurs du monde de l'éducation craignent de voir entamée avec cette circulaire.

"On pense ce qu'on veut du classement de Shanghai, mais ce qu'on fait avec cette circulaire, c'est une atteinte directe au classement de nos universités, de nos grandes écoles", a dit à la presse Jean-Yves Leconte, sénateur socialiste représentant les Français de l'étranger.

De nombreux étudiants soulignent en effet l'importance d'acquérir une première expérience professionnelle à l'étranger avant de retourner dans leur pays natal.

Face à la colère grandissante des milieux éducatifs, le ministre de l'Enseignement supérieur Laurent Wauquiez avait déclaré dans un entretien au journal Le Monde début octobre que la circulaire serait "corrigée". Mais il avait par la suite défendu le texte à l'Assemblée nationale.

Aujourd'hui, le ministère propose aux universités et grandes écoles de revoir les dossiers des étudiants au cas par cas. Sur près de 500 dossiers d'étudiants étrangers, 75 ont été revus positivement, d'après le collectif. Un traitement "purement technique", qui ne satisfait pas les détracteurs du texte.

"Le problème est tellement grave qu'il faut aussi un traitement politique", estime Pierre Aliphat, délégué général de la Conférence des grandes écoles.

Le collectif du 31 mai devait déposer mercredi un recours auprès du Conseil d'Etat pour demander l'annulation du texte. Les représentants des établissement d'enseignement supérieur devraient par ailleurs être reçus au ministère de l'Enseignement supérieur sous peu pour "faire le point" sur le sujet.

16/11/2011, Patrick Vignal

Source : Reuters  

L'Association Européenne pour la Défense des Droits de l'Homme , qui regroupe des ligues et associations de défense des droits de l'Homme des pays de l'Union E Européenne, vient de publier un document analysant la   réglementation de l’immigration de travail dans l’Union européenne…Suite

Le halal concerne plus de 5 millions de consommateurs. Restaurants chics et supermarchés spacieux accueillent maintenant les nouvelles générations de musulmans. Problème : il existe une soixantaine d’organismes de certification halal, et bien peu de contrôles de l’abattage rituel. La révolte gronde, et Paris Match a mené l’enquête au pays de la viande fraîche.

La décoration est sobre et feutrée. Murs aux teintes chaudes, mobilier blanc design et lumière tamisée. Une ambiance bobo branchée. Bienvenue chez Les Enfants terribles, l’un des premiers – et rares – restaurants ­parisiens estampillés « gastronomie halal ». Derrière le bar, les deux patrons : Kamel et Sofiane, frères et musulmans, préparent des cocktails... sans ­alcool. Forcément. « Il y a encore cinq ans, quand je sortais avec des amis, je mangeais toujours du poisson. Nous n’avions jamais accès à la bonne cuisine française traditionnelle, se souvient Kamel, 33 ans. Quelle frustration de ne pas pouvoir déguster une bonne viande ! Alors, avec mon frère, on a imaginé ouvrir un restaurant halal de qualité. »

Le duo s’organise, leur rêve devient réalité : en avril 2007, ils inaugurent l’établissement rue des Boulets, dans le XIe arrondissement, et proposent le fin du fin : traditionnel foie gras, chutney d’oignons aux fruits rouges, magret de canard rosé sur sa fine sauce aux pêches blanches, médaillon de veau à la moutarde violette et « champagne » halal, du jus de raisin pétillant. Succès immédiat. Quatre ans plus tard, la formule fonctionne toujours. Autour de nous, les tables sont pleines. Familles, jeunes banlieusards, « beurgeois » parisiens, une clientèle éclectique. « On affiche complet tous les soirs, on fait entre 40 et 70 couverts en semaine, et jusqu’à 110 le week-end. » Un deuxième restaurant ouvre en février 2010, avenue Daumesnil dans le XIIe arrondissement. Le halal séduit.

Fateh Kimouche, spécialiste et créateur du blog Al-Kanz : « “Halal” signifie en arabe ce qui est “licite”, ce qui est permis, autorisé. A l’inverse de “Haram” qui veut dire “illicite”. D’un point de vue alimentaire, le halal désigne les aliments qui peuvent être consommés par un fidèle. » Avec, en France, un marché de 5,5 milliards d’euros de chiffre ­d’affaires en 2010, dont 1 milliard d’euros pour la restauration, la ­distribution du halal est devenue un business lucratif. C’est deux fois la valeur du marché du bio (2,6 milliards d’euros). Quelque 5 millions de personnes sont concernées, dont 20 % en Ile-de-France.

D’après une étude Ifop réalisée en décembre 2009, 87 % des personnes interrogées achètent de la viande fraîche halal et 60 % mangent tout halal. Sachant qu’un Français musulman consomme deux fois plus de viande que les autres, et qu’un consommateur musulman dépense 30 % de son budget dans l’alimentaire, contre 14 % en moyenne pour le reste de la population, les économistes s’accordent à dire que son avenir est radieux. Résultat : il s’industrialise et s’occidentalise. Abbas Bendali, directeur du cabinet Solis et conseiller auprès des grands groupes agroalimentaires, le confirme : « Avec une croissance de 10 % par an depuis dix ans, nous sommes sur des marchés additionnels à forte augmentation.

Depuis 2008, le halal sort du commerce traditionnel. Le marché français de la charcuterie étant saturé, les entreprises doivent trouver d’autres axes, le halal en est un. Pour remplir les portefeuilles, les grands groupes agroalimentaires ont tous développé des gammes de produits. » Leurs cibles ? Les deuxième et troisième générations d’immigrés musulmans. Le spécialiste explique : « Ils sont jeunes, actifs, habitent dans des grandes agglomérations urbaines, sont pressés et ont des revenus. Du coup, ils veulent acheter leurs aliments halal au même endroit que les autres. Surtout, ils veulent manger à la française. Dans les chariots, on retrouve des plats cuisinés, des sauces, des bonbons...»

Reste un bémol : le manque évident de transparence du circuit

Des organismes de certification sont responsables de l’appellation halal. C’est eux qui doivent vérifier dans les abattoirs le bon déroulement des abattages rituels. Or, personne n’est capable d’évaluer leur nombre. Alors qu’en Malaisie – un modèle du marché halal – il n’y en a qu’un, en France on en compte entre 40 et 60. Aucun cahier des charges précis n’existe pour établir cette certification qui n’est même pas obligatoire, chaque société de contrôle fonctionne avec ses propres règles… Les industriels se rabattent sur les moins chères et les moins regardantes. Logique, quand on sait que le surcoût de la fabrication halal s’élève à 20 %, un coup de tampon étant estimé entre 10 et 15 centimes.

Y aurait-il de la triche au royaume du sacré ? Fateh ­Kimouche dénonce un « halalgate » : « J’en parle depuis des années. Ce n’est pas un problème religieux, le halal, c’est un problème de contrôle, de certification. C’est une querelle de porte-monnaie, pas une querelle de chapelle. Les organismes de certification se sont liés aux industriels. Pour l’abattage casher, les contrôleurs sont là, ils verrouillent tout. Pour le halal, rien ! » Même son de cloche chez Antoine Bonnel, fondateur et créateur en 2004 du premier Salon halal pour professionnels : « Aujourd’hui, tout le monde peut apposer le mot “halal” sur un produit. Il faut une réglementation. Honnêtement, je n’y crois pas, c’est trop tard. » Selon Lahcène Belatoui, président de l’organisme de certification AVS (A votre service), « le marché du halal est ambigu car l’opacité règne du début à la fin de la chaîne et alimente une suspicion, bien souvent légitime. Hélas, ce ne sont pas les consommateurs qui dictent les règles, mais les industriels qui ordonnent un marché quasiment à leur merci ».

Les consommateurs n’ont plus confiance, ils sont perdus

Selon une étude récente, plus de la moitié d’entre eux assurent être mal informés et 63 % souhaitent une charte, un label unique. Abbas Bendali, du cabinet Solis, n’est pas étonné : « Avant, le consommateur ne se posait pas de questions, il achetait sa viande chez le boucher du coin, c’était une personne de confiance. Tout est différent avec la grande distribu­tion. » Les membres d’Asidcom, une des rares associations de consommateurs musulmans, sont d’accord. Hadj Abdelaziz Di Spigno, son ancien président, ne mâche pas ses mots : « Nous sommes pour l’application de la réglementation européenne, pour l’application des droits civils. Les musulmans ne sont pas des sous-citoyens. Nous devons acheter en connaissance de cause. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. La viande vendue halal ne l’est pas, on retrouve du porc dans les plats halal… On en a marre de se faire escroquer ! » Sur vingt-cinq sociétés évaluées par l’association, plus du tiers ne fournit aucune information aux consommateurs sur ses procédés de certification. Mieux : sur trois animaux abattus rituellement, presque deux seront en fait consommés par l’ensemble des clients toutes religions confondues. Par exemple, tandis que les musulmans consomment les abats et les pièces à bouillir (pour des raisons culturelles et financières), les filets et les entrecôtes halal repartent dans la filière normale, destinés aux non-musulmans.

40 à 80 % de la viande Halal finit dans le circuit classique…

Officiellement, en 2008, la Direction générale de l’alimentation estimait que 12 % des bovins et 49 % des ovins étaient tués rituellement. Or les pratiquants musulmans et juifs ne représentaient que 7 % de la population française. Lahcène Belatoui : « L’inverse est vrai aussi, les musulmans consomment à leur insu de la viande non halal. Or le halal a une dimension spirituelle et religieuse capitale. Sacrifier cet aspect sur l’autel du bénéfice est une marque de mépris à notre encontre. Les musulmans sont beaucoup trop silencieux sur les méthodes d’abattage industriel qui méprisent les ­souffrances des bêtes. » Sans étourdissement préalable, les ­animaux souffrent.

Les associations de défense des animaux s’en mêlent

Au Royaume-Uni, en ­Allemagne, en Suède et en Suisse, l’« assommage » est ­toléré, voire obligatoire. En France, on est laxiste. Charles, responsable d’un abattoir : « Je connais beaucoup d’agriculteurs qui ont le cœur brisé à l’idée de voir leurs bêtes égorgées et saignées. C’est un sujet très polémique, ils enragent de voir leur bétail ainsi traité ! » Marie Rivenez, directrice générale de l’entreprise GRG (commerce de gros de viande), avoue : « Une bête non étourdie est plus stressée, elle produit du cortisol, la viande est moins bonne. »

En écho, l’écologiste Frédéric Freund, directeur de l’Oaba (Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs) et ­végétarien, ne décolère pas : « Les bêtes égorgées non ­assommées mettent jusqu’à quatorze minutes pour perdre conscience. Elles sont suspendues et dépecées vivantes dans 75 % des cas… Un abattage rituel sur deux est mal fait avec des instruments mal aiguisés, trop petits. On dénonce cette situation depuis très longtemps, les animaux souffrent terriblement, les rites ne sont même pas respectés, et aucune mesure n’est prise ! Ce n’est plus tolérable ni pour les animaux ni pour les musulmans. On ne respecte personne. Et le ministère de l’Agriculture ne fait pas son boulot, à savoir : contrôler ! » Un inspecteur vétérinaire directement concerné confirme : « On manque de moyens humains. Et le gouvernement n’a pas le courage de s’engager dans ce débat sensible. Encore moins maintenant, à quelques mois de la campagne présidentielle. Ils ont peur de perdre des voix… »

15/11/2011, Emilie Blachere

Source : Paris Match

Hier midi, devant le tribunal administratif. Une poignée de syndicalistes CGT bravent le froid depuis déjà trois heures, avec banderole, tracts et drapeaux. « Et on n'a même pas de brasero ! », plaisante Patrick Brochier. Qu'importe, le soutien à leur camarade Abdelkarim vaut bien quelques engelures. Ce travailleur sans-papiers tunisien a en effet déposé un recours au tribunal administratif, après s'être vu refuser la délivrance d'un titre de séjour.

Un dossier pourtant complet

« Abdelkarim est présent depuis plus de 12 ans en France et travaille comme plaquiste dans le BTP, explique Mariano Bona (CGT). Nous avions constitué un dossier de régularisation avec toutes les preuves et le soutien de son employeur mais il a été rejeté en septembre par la préfecture et la Direccte [inspection du travail], sans aucun motif valable. Le précédent Air Liquide les a sans doute énervés. » Un refus incompréhensible pour Chiaka Fané, du syndicat CGT des travailleurs sans-papiers : « Le dossier se référait à la liste des pièces fixée par la préfecture et des inspecteurs du travail avaient donné un avis favorable. L'Etat respecte de moins en moins les critères depuis quelques mois. Espérons que le tribunal annule cette décision. » Contactées, la Direccte et la préfecture n'ont pu être jointes.

16/11/2011, Manuel Pavard

Source : 20 minutes.fr

Le texte du Haut conseil à l'intégration présenté à Claude Guéant explicite le droit et les coutumes françaises et impose des obligations à ceux qui veulent devenir Français.

 «Vous souhaitez devenir Français. C'est une décision importante et réfléchie. Devenir Français n'est pas une simple démarche administrative. Acquérir la nationalité française est une décision qui vous engage et, au-delà de vous, engage vos descendants», explique la Charte des droits et des devoirs du citoyen français que devront désormais signer les candidats à la naturalisation, lors de l'entretien d'assimilation qui finalise leur demande.

Le texte, voulu par la loi du 16 juin 2011 sur l'immigration et l'intégration a été rédigé par le Haut conseil à l'intégration qui le présente mardi après-midi à Claude Guéant. Il reprend et explicite le droit et les coutumes françaises. Si la charte est avant tout symbolique, elle souligne certaines obligations: «Tout citoyen concourt à la défense et à la cohésion de la nation». Ou encore: «En devenant Français, vous ne pourrez plus vous réclamer d'une autre nationalité sur le territoire français». Une formule pour clore les débats qui ont eu lieu ces derniers mois autour de la double nationalité, certains députés UMP ayant envisagé de l'interdire. En droit, cela serait pratiquement impossible, puisque des pays comme le Maroc ne permettent pas de renoncer à sa nationalité. Un Marocain et ses descendants restent toujours marocains aux yeux du Royaume. Ce «serait vouloir légiférer sur des droits étrangers», reconnaît-on au cabinet du ministre de l'Intérieur, où l'on préfère «s'assurer que les personnes qui obtiennent la nationalité française sont bien assimilées».

Pour cela, le niveau de français exigé a été augmenté par un décret paru en novembre et applicable en janvier. Les candidats devront maintenant, comme dans le reste de l'Europe, avoir le niveau «fin de scolarité obligatoire». Certains immigrés installés de longue date en France, sont analphabètes. Et pourraient peiner. Mais officiellement, il ne s'agit pas de restreindre l'accès à la nationalité. «Quand on est Français, on parle français» a tranché Claude Guéant.

L'an passé près de 95.000 personnes ont été naturalisées. La plupart sont en France depuis quinze ans. Et demandent la naturalisation, souvent lorsque leurs enfants deviennent français. «Mon pays, c'est celui où vit ma famille. Où vivront mes enfants et petits-enfants. C'est la France», selon la formule de Fatima, 50 ans, naturalisée en août dernier, après 25 ans de résidence.

Un niveau de connaissance de base en histoire

À l'avenir, ces candidats devront aussi justifier d'un niveau de connaissance de base en histoire, culture générale et société française. Le ministère a réuni des historiens pour établir «le niveau, type collège». Le contrôle se fera probablement par un questionnaire… Le décret est en cours de validation. Et sera appliqué également en janvier.

La charte, elle, ne fixe pas de conditions supplémentaires pour acquérir la nationalité, mais rappelle qu'il s'agit d'une adhésion: «C'est pour vous et pour vos descendants, la volonté d'adopter ce pays qui vous a accueilli et qui va devenir le vôtre, adopter son histoire, ses principes et ses valeurs et ainsi, en intégrant la communauté nationale, accepter de contribuer à le défendre et devenir un acteur solidaire de son avenir. En retour, la France vous reconnaît comme un citoyen de la République». Le texte qui détaille aussi les droits sociaux (congés payés, droit à la sécurité matérielle) doit encore être validé par le conseil d'État avant d'être adopté par décret. Si d'aventure, lors de son entretien, un candidat contestait les valeurs de laïcité, d'égalité homme-femme explicitées dans la Charte… il pourrait être recalé.

15/11/2011, Cécilia Gabizon

Source : Le Figaro

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