samedi 6 juillet 2024 22:26

La décision du Danemark, annoncée mercredi 11 mai, de rétablir unilatéralement les contrôles à ses frontières intra-européennes, devait pimenter un peu plus la réunion des ministres de l'intérieur des Vingt-Sept, jeudi, à Bruxelles…Suite

Fils de communiste, marié à une femme d'origine algérienne, Laurent Blanc voulait faire oublier l'échec moral de la Coupe du Monde. Serge Raffy raconte comment le sélectionneur s'est laissé piéger dans une histoire qui pourrait transformer le football en champ de ruines…Suite

Jérôme Ruillier reprend les témoignages rapportés par Yamina Benguigui dans un roman graphique, les mettant à la portée des jeunes lecteurs.

Art Spiegelman rendit hommage au sort des Juifs pendant la Shoah avec des chats et des souris. Parions que Maus côtoiera désormais Les Mohamedsur les rayons des bibliothèques ! Car, dans ce roman graphique, des oursons moustachus racontent avec pudeur leur vie d'immigrés en France, de la fin des années 1950 à nos jours. A travers les témoignages issus du livre de Yamina Benguigui, Mémoires d'immigrés, l'auteur-illustrateur Jérôme Ruillier retrace des destins complexes et touchants.Ceux des pères d'abord. Venus en France pour travailler dans les mines de charbon ou chez Renault, ils vivent entre hommes dans des foyers, expédiant leur salaire à la famille restée au bled. C'est Khémaïs, l'OS de l'île Seguin, venu en bateau de Tunisie, des phrases de Victor Hugo plein la tête, les mains vissées à la chaîne quarante ans durant. Ahmed, lui, a élevé ses cinq enfants au sport pour "être meilleurs que les autres et être acceptés". Son fils Djamel décrochera la médaille d'or de judo, aux Jeux d'Atlanta. Les mères, à l'heure du regroupement familial de 1974, racontent le choc des cultures, la France qu'elles idéalisaient, le sort qu'on leur réserve. Mal-être pour Djamila qui se sent nue sans son voile ou joie conquérante de Yamina qui, après avoir été soumise à l'autorité du père puis du mari, reprend sa "liberté" et donne des cours d'alphabétisation en citant Eluard. C'est aussi l'histoire des enfants. Wahib a débarqué avec l'illusion que "les Français étaient tous des présidents" et déchante lorsqu'il arrive au bidonville et doit aider au foyer. Ces témoignages des difficultés traversées par trois générations d'Algériens, de Marocains et de Tunisiens interrogent le lecteur sur son propre regard. Humiliation, incompréhension, ténacité, désillusion, courage de ces êtres humains dont l'histoire personnelle dessine en creux l'histoire de l'immigration maghrébine. Les Mohamed sont une BD à partager en famille pour aller au-delà des clichés identitaires, découvrir des parcours de vie et parvenir à appréhender ces destins. Et peut-être nous aider à mieux vivre ensemble.

11/05/2011, Nathalie Riché

Source : L’Expresse

Le festival du film marocain s'apprête à souffler sa première bougie à Montréal du 13 au 14 mai. Au rendez-vous du 7e art, sept films sont à l'affiche. Synopsis...Suite

Des ONG estiment que le régime Kadhafi, acculé militairement, force de nombreux Africains à partir pour accroître la pression sur les pays européens…Suite

Le film de fin d'études "Drari" de Kamal Lazraq, étudiant de La Fémis, (Ecole nationale supérieure des métiers de l'image et du son, sous tutelle du ministère de la culture et de la communication) a été sélectionné au Festival de Cannes à la Cinéfondation…Suite

Alors que Nicolas Sarkozy, président de la République française et Silvio Berlusconi, président du Conseil Italien ont décidé de sceller un partenariat destiné à (re)contrôler leurs frontières, qu'en est-il des modifications concrètes pour l'octroi du visa Schengen ? Eneko Landaburu, Ambassadeur et Chef de la Délégation européenne à Rabat, s'exprime sur la ligne politique de Bruxelles en matière de mobilité sociale des citoyens de la rive Sud vers le ... Nord…Suite

L'affaire des quotas et le supposé racisme des dirigeants du football professionnel laissent perplexe le sociologue, qui doit rompre avec les effets des médias qui tendent soit à valoriser le "multiculturalisme sportif" dans le sport de haut niveau soit à mettre en exergue le "communautarisme sportif".

Soyons clair : le projet des quotas est discriminatoire et injustifié. De même qu'est condamnable le langage utilisé par les responsables du football français lors de la fameuse réunion de travail, et notamment les stéréotypes associant la morphologie d'un joueur et ses performances à son ethnie. La naturalisation des capacités sportives des "immigrés" ou des "Blacks" renvoie ainsi à des stéréotypes racistes, car il n'existe aucune propriété physiologique spécifique chez les athlètes noirs ou de qualités intrinsèques chez les sportifs issus de l'immigration.

Cependant, comme le souligne Zinédine Zidane, dans une interview publiée dimanche 8 mai par L'Equipe, "on fait un mauvais procès à Laurent Blanc (...) qui n'est bien sûr pas raciste". Avant de dénoncer l'usage du mot "Black", il faut rappeler qu'il s'est imposé tant dans la publicité, que dans les cours de récréation ou dans le football comme un terme générique, et positif employé dans les cités célébrant la culture afro-américaine. Depuis 2000, la plupart des joueurs d'origine africaine qui se sont imposés au plus haut niveau sont issus des banlieues parisiennes et il est courant dans le monde du football d'utiliser cette catégorie pratique d'autant plus qu'elle a été consacrée par le slogan "Black Blanc Beur" après la Coupe du monde de 1998.

Le conseiller du ministre de l'intérieur de l'époque commentait ainsi cette victoire : "Zidane a fait plus par ses dribbles et ses déhanchements que dix ou quinze ans de politique d'intégration." Après l'ouvrier-footballeur des années 1930 aux années 1980, c'est "l'immigré" qui devient la nouvelle figure médiatique de la réussite dans le football. Les origines africaine, algérienne, arménienne, portugaise et argentine de Vieira, Dessailly, Zidane, Boghossian, Djorkaeff, Pires et Trezeguet sont alors mises en exergue, démontrant ainsi le caractère "multiculturel" des Bleus et, par extension, de la France.

Or, parmi les vingt-trois joueurs de l'équipe de 1998, seuls trois sont des enfants d'immigrés - au sens sociologique du terme. Les autres joueurs étaient presque tous issus des DOM-TOM. De même, parmi les vingt-trois joueurs de l'équipe de France de 2010, seuls cinq sont issus de l'immigration. L'absence de définition précise du terme "immigré" et l'instrumentalisation des origines masquent les contrastes essentiels qui marquent les trajectoires des joueurs ainsi désignés et nous conduisent à oublier leurs origines sociales.

Alors que l'équipe de 1998 avait une homogénéité dans son recrutement social (des enfants des classes moyennes et populaires), celle de 2010 est plus contrastée avec, d'un côté, des joueurs issus de familles défavorisées qui ont grandi dans des cités et, de l'autre, des joueurs issus de classes moyennes. Néanmoins, comme dans "l'affaire des quotas" et des supposés propos "racistes" de Laurent Blanc, seules les origines ethniques sont mises en avant par la presse, et le débat public se cantonne aux questions raciales ou de nationalité. Comment expliquer ce déplacement du regard (du social vers l'ethnique), souvent suscité par les journalistes et alimenté par des discours politiques tant français qu'européens ?

A partir des années 1990, les origines nationales ou ethniques des footballeurs commencent à être invoquées. Ainsi, Michel Platini rappelle dans un entretien son étonnement d'être considéré comme un immigré : "Un jour, j'étais reçu par un adjoint au maire à Belfort en tant qu'entraîneur de l'équipe de France. Dans son discours, l'élu a parlé de moi comme un bon exemple d'intégration. J'ai été surpris parce que je ne me suis jamais considéré comme étranger. Je n'avais jamais parlé italien, mon père non plus. Je suis de la troisième génération." De même, les origines algériennes du Français Zidane et son attachement à la "mère patrie" ne sont mis en avant qu'à l'occasion du match France-Algérie en 2001. Les médias le sollicitent alors sur ses origines et ses sentiments "patriotiques" et, sous le feu des questions des journalistes, sur ses racines, il concède qu'il aura un "pincement au coeur" en rentrant sur le terrain.

On observe ainsi un changement de regard de l'opinion : sans cesse rappelées par les médias dans une savante mise en scène, l'origine ethnique et la cité deviennent le symbole d'une réussite sportive, surtout dans des sports populaires. Alors qu'en France, les discriminations raciales ou ethniques dans le sport ont été jusqu'à présent très peu analysées, dans les pays anglo-saxons, la situation des minorités et la tradition de traitement des questions raciales ont créé les conditions d'une attention à ces phénomènes. Dès la fin des années 1960, les premiers travaux américains décrivent l'exclusion et l'exploitation des Noirs dans le sport et contestent la croyance selon laquelle le sport serait épargné par le racisme et favoriserait l'intégration sociale. Mais au-delà de leur intérêt scientifique, ces études contribuent à racialiser les questions sociales et influenceront les chercheurs européens.

On remarque en effet que l'explication sociologique de l'exclusion en termes de classes sociales s'efface au profit d'analyses ethnicistes. Sur le terrain politique, cette influence anglo-saxonne se retrouve dans les recommandations des institutions européennes appelant à davantage de "diversité" au sens ethnique et l'intégration des minorités au sein des structures dirigeantes tant des entreprises que des clubs et fédérations pour lutter contre le racisme. Plusieurs pays ont alors mis en place des politiques multiculturalistes qui consistent à accorder une place aux minorités, y compris dans le sport.

Dans cette affaire des quotas, les prises de position des anciens joueurs de l'équipe mythique de 1998 sont ainsi présentées de manière à créer une opposition réductrice "Noirs contre Blancs". Ne risque-t-on pas de développer une confusion en utilisant l'ethnicisation des rapports sociaux comme mode de régulation ? A qui profite cette nouvelle fracture ethnique ?

William Gasparini, Sociologue, professeur à la faculté des sciences du sport et directeur du laboratoire Sciences sociales du sport à Strasbourg

12/5/2011, William Gasparini

Source : Le Monde

L'immigration est l'un des moteurs de la croissance économique dont bénéficie l'Espagne depuis plusieurs années, selon les conclusions d'une étude rendue publique mercredi.

Plus de 60% de la croissance de l'économie espagnole entre 2000 et 2010 vient de l'immigration, indique cette étude élaborée par la Fondation "Ideas" et consacrée à "la contribution de l'immigration à l'économie espagnole".

L'arrivée d'immigrés lors de la dernière décennie en Espagne a contribué à augmenter de 32% le produit intérieur brut (PIB) par habitant pour atteindre 23.000 euros en 2010, précise l'étude, faisant remarquer que les immigrés ont apporté 5 milliards d'euros par an au régime de la Sécurité sociale espagnole lors de la même période ce qui a aidé le système à préserver son équilibre financier.

De la même manière, la Fondation Ideas a calculé que, sans l'apport de l'immigration, le PIB par habitant en Espagne aurait baissé en moyenne de 0,1% par an et que la reprise économique suite à la crise aurait tardé au moins un an.

D'après la même source, l'arrivée des immigrés a permis également de favoriser l'intégration de la femme dans le marché du travail et de promouvoir la mobilité professionnelle qui constitue un vecteur pour l'ascension sociale des salariés.

Une autre étude publiée récemment souligne que l'immigration apporte à l'Etat espagnol plus que ce qu'elle lui coûte, même si une grande partie de la société pense le contraire.

La contribution financière des immigrés établis légalement en Espagne a favorisé notamment la contention salariale et permis d'éviter un déficit des caisses de retraites durant les cinq dernières années.

L'Espagne comptait au 1er janvier dernier 47,1 millions d'habitants, dont 5,7 millions sont des étrangers, soit 12,2% de la population totale, selon les dernières statistiques officielles.

Les Marocains représentent la deuxième communauté étrangère établie en Espagne avec 769.920 habitants, juste derrière les Roumains (864.278 habitants).

11/5/2011

Source : Casafree

(Vous pouvez consulter le rapport en espagnol en cliquant ici)

Des parlementaires de tous bords ont rendu public mercredi, à l’Assemblée nationale, un rapport d’audit mené pendant près d’un an sur la politique d’immigration de la France pour «éclairer l’approche des phénomènes migratoires».

Si aucune recommandation conjointe n’émerge de cet audit conduit auprès de 35 chercheurs et experts, les parlementaires (députés, sénateurs et représentants français au Parlement européen) à l’origine de la démarche entendent bien «peser» sur le sujet ou «interpeller» leurs formations respectives.

Ainsi, Sandrine Mazetier (PS) a indiqué qu’elle «interpellera les candidats à la primaire socialiste» sur la politique d’immigration qu’ils entendent mener.

Etienne Pinte (UMP), opposant notoire à la politique du gouvernement dans ce domaine, a regretté qu’«aujourd’hui on alimente les peurs, alors qu’il faut faire appel à l’intelligence de nos concitoyens».

Il a assuré qu’il «ne déserterait jamais sa famille comme Eric Besson (ex-PS) l’a fait avec la sienne» mais qu’il entendait «peser» sur elle, citant en exemple l’abandon par la majorité de la déchéance d’extension de nationalité dans le projet de loi sur l’immigration.

Le rapport apporte un éclairage sur des aspects souvent peu ou mal connus du grand public. Ainsi, le fait que les migrants subsahariens ont en moyenne un niveau d’instruction supérieur aux personnes vivant en France métropolitaine (40% d’entre eux sont diplômés du supérieur) ou encore, que le taux d’activité entre les étrangers de 30 à 49 ans et les Français du même âge est sensiblement identique.

L’universitaire Lionel Ragot a souligné que si la France optait pour une «immigration zéro» ce n’est pas 3% mais 5% du PIB supplémentaire qu’il faudra trouver à l’horizon 2050 pour financer la protection sociale.

Martine Billard (Parti de Gauche) a fait état d’une autre étude selon laquelle si les immigrés «coûtent» annuellement 47,9 milliards d’euros en dépenses de protection sociale, il rapportent 60,3 milliards en cotisations, soit un solde largement positif.

Tous les parlementaires présents ont regretté les fins de non-recevoir des responsables institutionnels sollicités et que ce rapport d’audit n’ait pu se faire dans un strict cadre parlementaire (le rapport ayant été financé par eux-mêmes).

12/5/2011

Source : Libération/AFP

L'association SOS Racisme s'est dite mercredi atterrée après l'adoption par l'assemblée nationale du projet de loi sur l'immigration, un texte qu'elle juge inique.

Alors que le gouvernement ne cesse les sorties xénophobes et appels du pied au Front National, SOS Racisme est atterré de voir que le Parlement suit le pouvoir exécutif dans l'application concrète des discours démagogiques qui auront bientôt des conséquences humaines inacceptables, selon un communiqué de l'ONG.

Au-delà du vivre-ensemble piétiné par ce gouvernement, ce sont des milliers d'êtres humains, français et étrangers qui feront les frais de cette loi inique, déplore l'association en estimant que les étrangers sont devenus le bouc-émissaire d'une politique économique gouvernementale désastreuse.

L'Assemblée nationale a donné mercredi son ultime feu vert (297 voix contre 193) au projet de loi sur l'immigration qui durcit les règles d'éloignement des étrangers sans-papiers, avant un vote du Sénat dans la soirée, qui vaudra adoption définitive du texte par le Parlement.

11/5/2011

Source : AFP/Romandie

Geert Wilders refait encore parler de lui en s’attaquant à l’Islam et aux musulmans. Pas chez lui cette fois, mais en Amérique du nord où il est en tournée. Aux Canadiens, il a appelé à arrêter leur politique de multiculturalisme qui ne favorise selon lui, que l’islamisation de leur société.

 « Je crains que le multiculturalisme ne soit un désastre, pour la simple raison qu’il ne serve qu’à promouvoir l’Islam ». Déclaration signée Geert Wilders, le leader de l’extrême droite néerlandaise, jamais à l’aise sans ses invectives contre les musulmans et leur religion. Las de s’attaquer à ces concitoyens et étrangers adeptes de l’Islam dans son pays, il a cette fois pris son bâton de pèlerin pour tenter de créer la polémique outre Atlantique, au Canada, où il a tenu ces propos.

Selon ce populiste de 47 ans, les Canadiens risquent, à terme, de perdre leurs valeurs culturelles, ainsi que leur liberté d’expression, s’ils continuent de mener des politiques multiculturelles, qui ne font que renforcer l’islamisation du pays : « Les soldats canadiens qui ont donné leurs vies pour libérer l’Europe durant la Seconde Guerre mondiale ne l’ont pas fait pour que 50, 60, ou 70 ans plus tard, nous nous trouvions de nouveau face à une idéologie totalitaire appelée l’Islam», qui, assène-t-il, est « contraire à la liberté ».

Pour la société canadienne, la lutte contre « l’islamisation », théorise Wilders, doit se matérialiser par l’arrêt de l’immigration en provenance des pays islamiques, l’expulsion des immigrés liés à la criminalité, mais surtout par l’arrêt de la construction de mosquées et la fermeture des écoles islamiques, où la haine contre les valeurs occidentales est enseignée, assure-t-il. Sans parler bien sûr de l’interdiction de la burqa.

Printemps arabe

A propos du fameux « printemps arabe », Geert Wilders a soutenu qu’il n’aboutira pas à grand-chose, à moins que les Arabes ne se « libèrent de l’Islam et rejettent (…) le Coran ». Un Livre sacré qu’il compare aux rêves d’Adolf Hitler condensés dans Mein Kampf.

Si la venue de l’élu populiste néerlandais au Canada mobilise les organisations locales contre le racisme qui comptent organiser des manifestations, parallèlement à ses meetings, les instances représentatives des musulmans de Canada semblent ne pas trop accorder d’intérêt aux provocations de Wilders. Le Congrès islamique canadien et l’Islamic society of Toronto n’ont pas commenté la venue de cet homme qui risque jusqu’à un an de prison dans son pays, en raison de ses attaques contre l’Islam.

11/5/2011, Oumar Baldé

Source : Yabiladi

Les ministres de l'Intérieur se retrouvent à Bruxelles pour débattre du rétablissement temporaire des contrôles aux frontières.

Le débat sur Schengen entre dans le vif du sujet. Jeudi à Bruxelles, les ministres européens de l'Intérieur doivent avancer sur le rétablissement provisoire des contrôles aux frontières, dans le sillage des propositions de la Commission. L'idée satisfait la France et l'Italie mais suscite de fortes réticences au Parlement européen.

Réintroduire les contrôles aux frontières

Il s'agit surtout de préparer le terrain sur un sujet sensible, certains craignant une remise en question du principe de ­libre circulation. «Le débat, ce n'est pas pour ou contre Schengen, ce n'est pas faut-il rétablir les frontières», assure-t-on de source proche des négociations. Mais «le système actuel a des lacunes qui demandent un surcroît d'action». Pour les promoteurs du projet, il en va de la capacité de l'espace Schengen à répondre aux crises.

Bruxelles présentera jeudi matin un paquet de mesures dont l'élément saillant est la possibilité pour les États membres de réintroduire, de façon exceptionnelle et temporaire, les contrôles aux frontières. Il faudrait pour cela une «défaillance» d'un État dans la gestion de son tronçon des frontières extérieures, face, par exemple, à une pression migratoire «forte et inattendue». Une suggestion poussée par Paris et par Rome après l'arrivée de migrants en provenance de Tunisie et de Libye, et à laquelle se rallie Berlin, qui y voit un moyen de combler une «brèche» dans le dispositif actuel. «On pourra accepter plus facilement un pays dans l'espace Schengen si l'on sait qu'on a la possibilité de réinstaurer les contrôles» en cas de problème grave, a affirmé mercredi le ministre allemand de l'Intérieur, Hans-Peter Friedrich.

Garde-fou

Signe de la montée des inquiétudes sur le sujet, le Danemark a annoncé mercredi sa décision de rétablir «au plus vite» des contrôles permanents à ses frontières intra-européennes - en l'occurrence sous la forme de contrôles douaniers aléa­toires sur les véhicules. «On ne peut pas créer un appel d'air. L'Europe ne pourrait pas digérer des centaines de milliers de migrants», souligne une source européenne.

Mais à l'heure où cette immigration se termine parfois de façon dramatique, le HCR chiffrant à 800 le nombre de morts dans les tentatives de traversée depuis le 25 mars, la crainte d'une «forteresse Europe» suscite des réticences. La Commission elle-même maintient un langage ambigu, en assurant que les flux actuels ne rempliraient pas les critères d'exception.

Un jeu de ping-pong entre Sarkozy et Berlusconi

En guise de garde-fou, Bruxelles plaide pour un mécanisme permettant de décider quels États réintroduiraient des contrôles et pour combien de temps. Mais l'idée d'une ingérence séduit peu Paris et Berlin. «C'est l'État membre qui est juridiquement responsable des frontières. Personne ne peut imposer à un État de réintroduire des contrôles», souligne une source diplomatique. La Commission préconise également de plancher sur un système européen de gardes-frontières, et de lever l'exemption de visa dont bénéficient certains pays, ceux de l'ex-Yougoslavie, par exemple.

Une décision devrait être arrêtée lors du Conseil du 24 juin, et les propositions législatives soumises ensuite au Parlement, où le projet est diversement accueilli. Ces idées «courent après les thèses populistes de l'extrême droite», a lancé mardi l'eurodéputée socialiste ­Sylvie Guillaume, tandis que le chef du groupe libéral, Guy Verhofstadt, dénonçait «un jeu de ping-pong entre MM. Sarkozy et Berlusconi catastrophique pour l'Europe». Au sein du groupe PPE même, les avis sont partagés. «Schengen est un grand acquis. Le diluer partiellement est une folie bureaucratique et poli­tique», affirmait récemment Elmar Brok, membre de la CDU, à la presse allemande.

12/5/2011, Claire Gallen

Source : Le Figaro

Immigration et droit d'asile: l'UE se prononce sur une approche plus sécuritaire

Rétablissement des frontières nationales, retour des visas, conditionnalité de l'aide: l'Union européenne va se prononcer jeudi pour une approche très sécuritaire des mouvements migratoires dictée par l'influence grandissante de ses partis populistes et xénophobes.

"Il n'est pas question de construire une forteresse", se défend Cécilia Malmström, la commissaire chargée des questions d'immigration.

Les propositions qu'elle va soumettre aux ministres européens de l'Intérieur s'inscrivent dans le cadre d'une "stratégie" et se veulent une réponse ponctuelle aux carences constatées dans le contrôles des frontières extérieures du sud de l'UE, soumises à des arrivées massives de migrants fuyant la misère économique, corollaire inattendue des révolutions dans le monde arabe, soutient-elle.

"Tout va ensemble: des contrôles aux frontières efficaces, une politique d'intégration et une politique de réadmission" des illégaux renvoyés dans leur pays. Mais la commissaire n'est pas dupe. Les seules nouveautés dans ses propositions sont les mesures sécuritaires imposées par la France avec le soutien de l'Allemagne et de nombreux autres pays du Nord.

Libérale, attachée au principe de la libre-circulation en Europe, la commissaire s'est fait forcer la main pour inscrire des mesures sécuritaires et craint de ne pas obtenir d'avancées sur les volets asile et protection internationale, dans l'impasse depuis des mois, confie son entourage.

"En ce moment, la priorité c'est la sécurité. Toutes les autres problématiques, comme les droits des migrants, la protection des demandeurs d'asile et la solidarité sont loin d'être résolues", soutient Sergio Carrera, spécialiste des questions d'immigration (European Policy Studies).

Ce sentiment est entretenu par les prises de positions du président français Nicolas Sarkozy. Dans une lettre au président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, du 6 avril, il rejette toutes les demandes de Mme Malmström en matière d'asile et de protection internationale "par souci de ne pas créer d'effet d'appel".

Paris veut combattre les carences, les mauvaises pratiques et les abus dans la politique d'immigration et d'asile de l'UE.

La possibilité de rétablir les contrôles aux frontières nationales et de restaurer une obligation de visa est "une arme de dissuasion" et l'objectif est de "ne pas avoir à s'en servir", assurent les autorités françaises.

La demande révèle toutefois un manque de confiance à l'égard de la Grèce et de l'Italie, soupçonnées de vouloir exporter leurs difficultés et, surtout, de la Bulgarie et de la Roumanie, dont l'adhésion à Schengen, l'espace sans frontières de l'UE, est bloquée à cause des doutes sur leur capacité à assurer le contrôle des frontières avec la Turquie et l'Ukraine.

Cecilia Malmström entend batailler jeudi pour éviter un usage discrétionnaire de cette "arme de dissuasion". Elle va plaider pour que la décision d'autoriser un Etat à réintroduire des contrôles à ses frontières nationales soit prise au niveau européen.

Elle veut également obtenir des avancées dans l'accueil des réfugiés. Le conflit en Libye a déplacé des centaines de milliers de ressortissants africains installés dans ce pays.

Beaucoup prennent la mer pour tenter de gagner l'Italie, porte d'entrée dans l'UE. Au cours des derniers jours, un millier de personnes ont débarqué à Lampedusa et ont fait état du naufrage d'une embarcation au départ de Tripoli.

"L'Europe doit s'occuper des réfugiés en provenance de Libye", soutiennent les autorités italiennes. "L'Union européenne doit montrer sa solidarité", plaide Cecilia Malmström.

La réponse de la France devrait être négative. "Il n'est pas question de redistribution d'un Etat membre vers d'autres", soutient le président Sarkozy.

12/5/2011, Christian SPILLMANN

Source : Les Echos.fr

Certes, les parlementaires auteurs de l’audit de la politique d’immigration, d’intégration et de codéveloppement, rendu public hier, n’ont pas pondu un brûlot. Peut-être parce que ces députés, sénateurs et députés européens sont de tous bords, du Parti de gauche à l’UMP.

Par Catherine Coroller

Le Parlement adopte le projet de loi sur l'immigration

Le Parlement français a définitivement adopté mercredi soir le projet de loi sur l'immigration, l'intégration et la nationalité qui comporte de nombreuses mesures dénoncées par l'opposition.

Après les députés, les sénateurs l'ont entériné à leur tour, majorité contre opposition, mais les socialistes vont saisir le Conseil constitutionnel.

"Votre texte ne règle rien. Il est inconstitutionnel et n'est pas du tout adapté", a dit la socialiste Sandrine Mazetier tandis que le Vert Noël Mamère accusait la majorité de "braconner sur les terres du Front national".

Le texte prévoit qu'un titre de séjour pour les étrangers malades ne pourra être attribué "qu'en cas d'absence de traitement approprié" dans le pays d'origine, l'autorité administrative pouvant toutefois prendre en compte des "circonstances humanitaires exceptionnelles".

Cette mesure a été vivement dénoncée par la gauche et plusieurs associations comme Aides et Act Up-Paris, associations de lutte contre le sida et de défense des droits des malades.

Ces deux associations ont publié sous la forme d'un faire-part de décès un communiqué dans lequel elles annoncent "la fin du droit au séjour des étrangers gravement malades".

Pour les sans-papiers en instance d'expulsion, l'intervention du juge des libertés et de la détention (JLD) est repoussée à cinq jours et non plus deux comme actuellement.

Enfin, les "mariages gris", conclus entre un étranger et une personne de nationalité française abusée dans ses sentiments, seront passibles d'une peine de cinq ans de prison et d'une amende de 15.000 euros.

Le projet de loi reprend notamment plusieurs mesures annoncées le 30 juillet dernier par Nicolas Sarkozy lors de son discours de Grenoble sur la sécurité.

Mais, sous la pression de la gauche, il ne prévoit plus l'extension de la déchéance de la nationalité aux citoyens naturalisés depuis moins de dix ans ayant causé la mort d'une personne dépositaire de l'autorité publique.

11/5/2011, Emile Picy, édité par Yves Clarisse

Source : Le Point/Reuters

La 1-ère rencontre des femmes marocaines des Amériques sera organisée, les 14 et 15 mai à Montréal, à l'initiative du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME).

La rencontre de Montréal fait suite à celle de Bruxelles, organisée en décembre 2010, première initiative d'une série de réunions régionales que le CCME organise dans le cadre de la troisième édition des +Marocaines d'ici et d'ailleurs+, indique, mercredi, le CCME dans un communiqué, et dont les deux précédentes éditions ont eu lieu à Marrakech en 2008 et 2009.

Cette rencontre ambitionne d'apporter un éclairage scientifique et une meilleure compréhension des problématiques spécifiques de l'immigration marocaine féminine propre à cette région, ajoute le Conseil.

Les 250 femmes marocaines invitées à cet événement, en provenance du Canada, des Etats-Unis, du Brésil, du Mexique, du Pérou et du Maroc, issues du milieu politique, économique, universitaire, culturel et associatif traiteront, dans une approche axée sur les droits humains et l'égalité, trois grands axes.

Le premier axe "Agir contre les discriminations" traitera, sous une approche comparatiste, des politiques publiques de lutte contre les discriminations dont sont victimes les femmes migrantes de par leur sexe et leur origine, ainsi que les actions menées, dans ce cadre, par les pouvoirs publics des pays de résidence et les divers acteurs sociaux.

Le second axe "Agir pour l'égalité" se penchera sur les questions liées aux inégalités juridiques, particulièrement celles qui concernent les dispositions du Code de la famille et leur application effective dans les pays de résidence.

Quant au 3ème axe: "Femmes et citoyennes", il sera dédié aux différentes formes d'engagement civique des Marocaines des Amériques et de celles du Maroc pour améliorer leurs droits sociaux et promouvoir leur participation à la vie publique.

Après Montréal, les prochaines rencontres régionales, consacrées aux femmes marocaines de l'Afrique subsaharienne et des pays arabes, seront programmées durant l'année 2011, poursuit la même source.

L'histoire de l'émigration marocaine aux Amériques remonte au XVI siècle avec le départ de quelques noyaux de pionniers. Elle a connu un essor vers les années 1960 et n'a cessé de s'amplifier depuis. La migration marocaine, féminisée à 42 pc, a connu une croissance très rapide dans ces pays, rappelle le communiqué.

11/5/2011

Source : MAP

Les sociétés européennes doivent accepter leur diversité culturelle, fruit de migrations successives, et recréer sur cette base les conditions d'une véritable égalité entre leurs citoyens, recommandent les auteurs d'un rapport publié sous l'égide du Conseil de l'Europe.

Cette réflexion sur le "Vivre ensemble au 21e siècle" a été commandée à un groupe de personnalités politiques pour répondre à la montée de la xénophobie en Europe.

Il devait être présenté ce mercredi à Istanbul lors d'une réunion du Comité des ministres du Conseil de l'Europe qui conclura la présidence semestrielle de la Turquie.

"La diversité est bel et bien la destinée de l'Europe", estiment les dix rédacteurs du rapport qui ont été choisis par le secrétaire général du Conseil de l'Europe, l'ancien Premier ministre norvégien et président du comité Nobel, Thorbjørn Jagland.

"Elle est là pour durer", ajoutent-ils en constatant le vieillissement des sociétés européennes dont la main d'oeuvre devrait "diminuer d'environ 100 millions" au cours des 50 prochaines années pour la seule Union européenne.

L'ancien ministre allemand des Affaires étrangères, l'écologiste Joschka Fischer, préside ce groupe où l'on trouve le Français Martin Hirsch, ancien haut commissaire aux Solidarités actives de Nicolas Sarkozy et personnalité classée à gauche, la radicale italienne et ancienne commissaire européenne Emma Bonino ou le socialiste Espagnol Javier Solana, ancien représentant de l'UE pour la politique étrangère.

Le Commissaire aux droits de l'homme de la Fédération de Russie, une eurodéputée Danoise, deux journalistes britanniques, une universitaire turque et une sociologue serbe complètent le panel.

DIVERGENCES SUR LE VOILE INTÉGRAL

Autant que par le déclin économique, l'Europe est, selon eux, menacée par l'intolérance, qui mine ses valeurs, par la montée "d'une vague de populisme radical" et par les préjugés qui gagnent jusqu'au discours public.

Ils pointent le danger que constituent, pour la cohésion sociale, les discriminations dont sont victimes les populations étrangères ou autochtones, s'agissant des Roms.

S'y ajoute "une population virtuellement sans droits", celle des clandestins, qui représentent plusieurs millions d'individus.

Les auteurs, dont le profil laisse à penser qu'ils s'entendaient sur les postulats, refusent d'employer le terme de "multiculturalisme", qualifié d'échec par Angela Merkel, David Cameron et Nicolas Sarkozy.

Ils défendent toutefois l'acceptation d'identités "mixtes", sous réserve qu'elles relèvent d'un contrat social entre l'étranger et la société qui l'accueille.

"Les personnes qui s'installent dans un nouveau pays ne devraient pas se voir exiger d'abandonner leur foi, leur culture ou leur identité", disent-il, "mais elles doivent obéir à la loi, devraient apprendre la langue de la majorité de leurs nouveaux voisins et se rendre utiles à la société".

Le droit de vote aux élections locales fait partie de ceux qui devaient être accordés aux résidents de longue durée, affirment-ils.

Le rapport n'exclut pas "la possibilité d'un clash entre liberté de religion et liberté d'expression" sans vraiment conclure sur ce point.

"Au moins sur une de ces questions (celle du droit de porter ou non un voile intégral dans l'espace public), même les membres de notre groupe n'ont pas pu s'entendre", avouent-ils.

Gilbert Reilhac, édité par Jean-Philippe Lefief

11/5/2011

Source : Reuters/Tribune.fr

L'Etat marocain a déployé d'énormes efforts pour faciliter le rapatriement, dans les meilleurs conditions, des marocains résidant dans des pays en crise, a affirmé, mardi, le ministre chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger, M. Mohamed Ameur.

Intervenant devant la Commission des Affaires étrangères, de la défense nationale et des affaires islamiques de la Chambre des représentants sur "les conditions instables de la communauté marocaine dans des régions et les pays en crise et les efforts déployés par le gouvernement pour la réconforter", le ministre a ajouté que depuis le déclenchement des événements dans des pays arabes et africains, une commission comprenant les départements des Affaires étrangères et de la coopération et de la Communauté marocaine résidant à l'étranger a été mise en place pour suivre ces événements, en coordination avec les ambassades et les consulats dans ces pays.

Le ministre a souligné que dès réception des premières sollicitudes de rapatriement de Libye, par exemple, toutes les mesures ont été adoptées et les moyens matériels mis en place afin que l'opération de rapatriement soit accomplie dans les meilleurs conditions, en coordination avec la compagnie nationale Royal Air Maroc (RAM).

Dans un deuxième temps, a poursuivi M. Ameur, des mesures ont été prises en coordination avec la Fondation Mohammed V pour la solidarité et avec les autorités de Tanger, pour accueillir les personnes rapatriées à bord des trois navires dépêchés en Libye, relevant que son département a également assuré le transport terrestre des rapatriés vers leurs villes d'origine à partir de la ville du Détroit.

De même, le ministre a expliqué les conditions de transfert des marocains désireux d'être rapatriés via le poste frontalier tunisien de Ras Ajdir, soulignant que cette opération se poursuit encore et que 400 personnes attendent d'être rapatriées dans les plus brefs délais.

Evoquant les mesures prises par son département pour accompagner les rapatriés et faciliter leur réintégration provisoire au Maroc, M. Ameur a indiqué qu'une cellule a été mise en place au niveau du ministère pour accueillir et orienter les marocains rapatriés de Libye, afin de les réconforter pendant leur séjour dans le Royaume.

Cette cellule, a fait savoir le ministre, a accueilli environ 3.000 personnes et reçu d'innombrables courriers, rappelant que son département a convenu avec le groupe Al-Omrane de faire bénéficier les rapatriés, de manière prioritaire, des logements sociaux avec les mêmes conditions offerts aux citoyens résidant au Maroc.

Il a été aussi convenu d'intégrer les enfants des familles rapatriées dans les écoles publiques, tout en assurant leur suivi dans certaines matières et en leur procurant des cours supplémentaires.

De même, a ajouté le ministre, une trentaine de personnes souffrant de maladies chroniques ont bénéficié de traitements gratuits dans les centres hospitaliers.

Pour leur part, les parlementaires ont appelé à la mise en place d'une stratégie claire permettant de réconforter les marocains résidant à l'étranger en cas de crise dans leur pays d'accueil.

Les députés se sont également interrogés sur les mécanismes d'action des institutions en charge de la communauté marocaine à l'étranger, insistant sur la nécessaire coordination et la complémentarité entre ces différents organes.

Ils ont estimé que la promotion des conditions de la Communauté marocaine résidant à l'étranger est tributaire d'une réforme radicale des institutions y afférentes.

Cette réunion avec M. Ameur a été initiée par les groupes parlementaires à la Chambre des représentants (groupe Socialiste, groupe Authenticité et modernité, groupe Justice et développement, groupe Haraki, groupe Rassemblement constitutionnel unifié) dans le but de clarifier la question du rapatriement des marocains résidant dans des pays en crise.

11/05/11

Source : MAP

Aziza Chaouni et Tarik Oualalou, deux jeunes Marocains représentant cette nouvelle génération d'architectes cosmopolites, ont partagé, lundi soir à New York, leur conception d'une architecture "équitable" et moderne basée sur le développement durable, à travers des projets originaux actuellement en cours, notamment un projet d'écotourisme à Mhamid El Ghizlane et la réhabilitation du Musée de Volubilis.

--- Par Bouchra Benyoussef ---

Réunis dans le cadre de la 4ème édition du festival "World Nomads Morocco", autour de leur mentor Jean Louis Cohen, un des historiens de l'architecture parmi les plus réputés, enseignant à Paris et New York, les deux architectes qui ont fait de ce métier une passion, ont raconté tour à tour leurs expériences, "encore récentes, mais combien intenses", même si "l'architecture, disent-ils, c'est souvent, faire des compromis".

"Ils ont conscience de leur environnement, et surtout ont su tirer les enseignements des succès et des erreurs de leurs aînés", relève Jean Louis Cohen qui est revenu sur l'âge d'or de l'architecture au Maroc, évoquant Jean-François Zevaco, qui compte à son actif l'aérogare de Tit Mellil, le tribunal de Mohammedia ou la poste centrale d'Agadir.

Il citera également Elie Azagury, le premier architecte marocain, également engagé dans la reconstruction d'Agadir après le tremblement de terre et à qui l'on doit aussi la station balnéaire de Cabo Negro.

Jean Louis Cohen, familier du Maroc, co-auteur, avec Monique Eleb, de l'ouvrage de référence incontournable sur Casablanca "Casablanca, mythes et figures d'une aventure urbaine", reviendra sur l'architecture emblématique imaginée entre les années 40 et les années 70, qui était "marquée par une conception innovante" et qui faisait écho à de nombreux projets à travers le monde, notamment en Allemagne et au Brésil, souligne ce spécialiste des avant-gardes architecturales et de l'urbanisme du XXe siècle en Europe et aux ‰tats-Unis.

"Aujourd'hui, le Maroc foisonne de projets structurants et vit un dynamisme culturel sans précédent. Un véritable laboratoire pour les idées", dit-il, tout en appelant à accorder une attention particulière aux écosystèmes et aux paysages.

+Restituer les paysages dans leur contexte+

Ce souci est partagé par Aziza Chaouni, diplômée de la prestigieuse université de Harvard (USA), qui s'est lancée dans un projet d'écotourisme dans la région de M'hamid Elghizlane.

Ce projet en cours de réalisation, une unité d'accueil en zone rurale, est conçu en partenariat avec une centaine de femmes des sept ksours de la région réunies en coopérative.Â

C'est dans le cadre du volontariat qu'elle s'est engagée au côté de l'ONG Zaila pour aider ces femmes à mettre en valeur leur savoir-faire, préserver leur environnement et créer une activité génératrice de revenu.

"Taragalt Ecolodge", se propose de créer un environnement propice au développement économique locale tout en combattant la désertification. Ce projet, qui bénéficie du soutien de l'INDH, s'est vu décerner le 2ème prix par le prestigieux Musée Of Modern Art (MoMA) de New York, dans le cadre de la compétition 2010 de l'urbanisme, catégorie "Nouvelle architecture à engagement social".Â

Dans le même esprit, la jeune architecte qui vit entre Toronto, où elle enseigne et Fès, travaille également sur le site de la "Dune blanche" à Dakhla. Une vision stratégique pour la création d'un ressort écologique à "dimension humaine".

Là encore, l'approche environnementale est très présente, dit-elle de ce projet conçu autour d'une baie et d'une réserve naturelle, dans le cadre de la vision 2020.

Ce même principe est défendu par Tarik Oualalou qui veut "recréer l'espace, l'adapter et lui donner un sens".

La place "Moulay El Hassan" à Rabat (ancienne place Piétri) illustre ce concept. Elle "n'est pas un simple parking mais un lieu d'interaction" qui rassemble. Elle deviendra un "lieu convivial " qui faisait défaut à la capitale, dit-il.

"Parfois des éléments totalement disparates peuvent aboutir à une identité", souligne Oualalou qui revient sur son expérience à Volubilis, devenu, pour lui, un " paysage habitable".

Cette notion "d'insérer le projet dans le paysage" est très présente chez ce jeune architecte diplômé de Paris, à la tête d'une agence basée dans la capitale française avec des antennes à Casablanca et à New York.

 Pour Benjamin Prosky, commissaire de cette manifestation, et responsable des programmes publics à l'école d'architecture de l'université de Columbia à New York, cette jeune génération d'architectes a une vision créatrice qui repose sur l'observation et la restitution des paysages dans leur contexte.

"Ils ont conscience des contraintes de la nature et inscrivent leurs projets dans cette problématique", dit-il.

"World Nomads Morocco" est initié par le "Frence Institute Alliance Française" (FIAF), en partenariat avec l'"Association Essaouira-Mogador" et la "Fondation Esprit de Fès".

10/05/11

Source : MAP

Le projet de loi sur l’immigration à l’étude jeudi 12 mai à l’Assemblée nationale sera difficilement efficace.

En février dernier, quatre tunisiens attendent en salle de garde à vue à Modane, en Savoie. Selon une décision de la Cour de justice européenne, une telle situation pourrait dorénavant être interdite

R. QUADRINI / KR Images Presse

En février dernier, quatre tunisiens attendent en salle de garde à vue à Modane, en Savoie. Selon une décision de la Cour de justice européenne, une telle situation pourrait dorénavant être interdite

Ce texte se heurte à une décision de la Cour de justice européenne interdisant l’incarcération - et par conséquent la garde à vue - des sans-papiers qui refusent d’être reconduits à la frontière. La chancellerie prépare une circulaire.

C’était l’argument phare du gouvernement pour justifier un nouveau projet de loi sur l’immigration. Rendre la lutte contre l’immigration clandestine plus efficace, alors que moins de 30 % des sans-papiers placés en rétention sont finalement reconduits aux frontières.

Un nouveau régime de l’éloignement des étrangers doit être adopté aujourd’hui à l’Assemblée nationale, à l’issue de la commission mixte paritaire.

Désormais, il devrait appartenir d’abord au juge administratif de prononcer l’éloignement, l’intervention du juge des libertés et de la détention, garant du bon respect de la procédure, étant repoussée à quatre jours (contre deux actuellement). Mais la loi n’est pas encore définitivement votée que déjà on parle de la reprendre.

Des cours d’appel annulent les gardes à vue de sans-papiers

Vendredi 6 mai, les cours d’appel de Rennes et de Nîmes ont en effet annulé les gardes à vue d’étrangers sans titre de séjour. Le 7 mai, la cour d’appel de Toulouse faisait de même.

Motif : une décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) qui, saisie fin avril par un tribunal italien, a jugé illégal l’emprisonnement d’un sans-papiers au seul motif d’un séjour irrégulier.

Les tribunaux français en ont conclu qu’en l’absence d’infraction punie par le code pénal, il était impossible de priver de liberté un étranger en situation irrégulière, même pour une durée de 24 heures.

Harmonisation avec l’Europe

Ces premières mises en liberté constituent sans doute les premiers cas d’une longue série. « La chaîne qui va du contrôle policier à la garde à vue puis la rétention est l’outil principal de l’administration pour mener à bien les éloignements. Environ 80 % des dossiers présentés au juge des libertés et de la détention passent par cette procédure », constate Christophe Pouly, avocat spécialisé dans le droit des étrangers.

L’administration française, pour s’harmoniser avec le règlement européen, aura toujours la possibilité de retenir un sans-papiers pendant quatre heures, durée suffisante pour obtenir un arrêté de reconduite à la frontière. Les ressortissants roumains, notamment, sont régulièrement éloignés dans ce délai. Mais pas plus.

Une décision qui revient à la Cour de cassation

Le ministère de l’intérieur, en réaction à l’arrêt de la Cour de justice de Luxembourg, a estimé que la France n’était pas concernée par cette décision, car celle-ci, rendue à la suite d’une demande italienne, vise « directement une réglementation italienne ».

Il revient maintenant à la Cour de cassation de trancher sur la légalité de ces gardes à vue. Si le gouvernement perdait ce bras de fer juridique, il serait contraint, à nouveau, de modifier la loi. Conscient du problème, le ministère de la justice a annoncé hier qu’il préparait une circulaire pour « préciser la portée » de la décision de la CJUE.

11/5/2011, JEAN-BAPTISTE FRANÇOIS

Source : La Croix

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