samedi 6 juillet 2024 20:20

De nos jours, les Marocains voient avec méfiance les migrants venus du continent. Pourtant les relations avec les populations noires ont toujours enrichi l'histoire du Maroc…Suite

A force de courir derrière le FN, l'UMP a fini par le rattraper. Depuis des semaines, Marine Le Pen dénonce le fait que les étrangers n'ayant pas travaillé puissent bénéficier du minimum vieillesse – désormais allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), qui porte à environ 750 euros les ressources des personnes âgées les plus démunies…Suite

Le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme (le Centre) a présenté aujourd’hui son quatrième rapport « Migration ». En l’absence de mesures politiques, le Centre plaide pour la troisième année consécutive pour une politique migratoire durable et propose les fondations sur lesquelles elle pourrait se construire.

L’année 2010 était une année inhabituelle. Le gouvernement était en grande partie chargé uniquement des « affaires courantes ». Ceci n’a pas empêché la Belgique de présider avec succès l’Union européenne, même si les résultats au niveau de l’asile et de la migration ne sont pas ceux qui étaient espérés.

Au niveau belge, l’année écoulée reste marquée par des choix importants qui n’ont pas pu être posés. Par ailleurs la situation critique des demandeurs d’asile a été gérée par des mesures urgentes.

« La migration sera toujours une matière sensible et difficile, mais on ne peut pas se permettre de repousser sans cesse des choix qui doivent être posés » estime Edouard Delruelle, directeur adjoint du Centre « et encore moins d’adopter des mesures peu nuancées qui ne prennent pas suffisamment en compte les intérêts multiples des migrants, de la société d’accueil tout comme ceux des pays d’origine. »

Un Etat qui développe une politique migratoire prend des mesures qui ont un impact sur les droits fondamentaux des individus, comme par exemple leur droit à mener une vie familiale. Cela se justifie si l’intérêt de la société l’exige et à condition que l’impact sur l’exercice des droits fondamentaux soit mesuré. Les critères pour une politique migratoire durable que le Centre propose ne constituent pas une réponse aux questions concrètes mais permettent de cadrer le débat, mettre les mesures à l’épreuve et les évaluer.

10/05/2011

Source : Centre pour l’égalité des chances

Pour consulter le rapport cliquez ici

Un juge fédéral américain a bloqué, mardi, une loi sur l'immigration adoptée dans l'Utah qui aurait permis aux policiers de vérifier la citoyenneté de toute personne arrêtée, citant sa ressemblance avec les parties les plus controversées de la loi de l'Arizona sur l'immigration, qui aboutira probablement devant la Cour suprême.

Le juge Clark Waddoups a rendu son jugement à Salt Lake City 14 heures après l'entrée en vigueur de la législation, estimant qu'il y avait suffisamment d'éléments permettant de penser que certaines parties de la loi pourraient être déclarées inconstitutionnelles.

La loi de l'Utah, promulguée par le gouverneur républicain Gary Herbert en mars, exige que les policiers vérifient la citoyenneté de toute personne arrêtée et soupçonnée d'un acte délictueux grave ou d'un méfait, tout en laissant la discrétion aux policiers de vérifier la citoyenneté des personnes arrêtées pour des infractions au code de la route ou d'autres délits moins graves.

L'American Civil Liberties Union et le National American Law Center ont intenté une poursuite la semaine dernière pour faire bloquer la mise en application de la loi, estimant qu'elle pourrait mener à du profilage racial. Les deux groupes ont soumis à la cour des centaines de pages de preuves et de déclarations sous serment pour faire valoir leur point de vue.

Le procureur général adjoint de l'Utah, Jerrold Jensen, a affirmé que le jugement n'était «pas une surprise». M. Jensen a déclaré après l'audience que la loi était «entièrement constitutionnelle» et que son bureau entendait la défendre «vigoureusement».

La loi de l'Utah est sensiblement différente de celle de l'Arizona parce qu'elle ne permet pas aux policiers de vérifier le statut de toute personne qu'ils rencontrent, a fait valoir M. Jensen devant la cour.

«Ils veulent juger la loi de l'Arizona, et ils font des allégations contre l'Utah qui auraient très bien pu s'appliquer à l'Arizona», a dit M. Jensen.

«Ce n'est pas parce que la loi de l'Arizona est inconstitutionnelle que celle de l'Utah l'est aussi.»

La prochaine audience, lors de laquelle les deux parties devront débattre de la constitutionnalité de la loi, a été fixée au 14 juillet. Le juge décidera alors s'il laissera la loi entrer en vigueur ou s'il la renversera pour des raisons constitutionnelles. Si le juge renverse la loi, son destin pourrait dépendre de l'opinion de la Cour suprême sur la loi adoptée par l'Arizona.

La décision du juge Waddoups intervient un jour après que la gouverneure de l'Arizona, Jan Brewer, eut annoncé son intention de demander au plus haut tribunal du pays de renverser un jugement d'une cour d'appel qui a pour effet de suspendre la loi sur l'immigration adoptée dans son État.

L'Arizona a jusqu'au 11 juillet pour interjeter appel auprès de la Cour suprême.

11/5/2011,  Josh Loftin

Source :  The Associated Press

Le président américain, Barack Obama, a réitéré son appel mardi à une réforme globale de l'immigration, soulignant la nécessité de trouver une solution pour les millions de travailleurs illégaux présents aux Etats-Unis.

"Nous nous définissons comme un pays d'immigrants qui accueille ceux qui sont prêts à adopter les valeurs de l'Amérique", a dit Obama lors d'une visite à El Paso, au Texas (centre sud).

"Peu importe d'où vous venez. Ce qui importe, c'est que vous croyez aux idéaux qui ont présidé à la création (de ce pays), que vous croyez que nous sommes tous égaux", a affirmé le locataire de la Maison Blanche dans un discours sur la réforme du système de l'immigration "défaillant".

Obama a mis en avant l'impératif de promouvoir la mise en oeuvre de la réforme de l'immigration, qui avait constitué en 2008 l'une des promesses de sa campagne électorale et lui avait valu le soutien d'une grande partie de la communauté latino-américaine, concernée en premier lieu par cette réforme.

A rappeler que près de douze millions de personnes vivent clandestinement sur le sol américain.

Lundi dernier, le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney a déclaré qu'une réforme de l'immigration globale "demeure une priorité" pour l'administration US. Selon lui, cette réforme, qui avait recueilli un soutien bipartisan dans le passé, peut "avoir de nouveau le même soutien".

11 Mai 2011

Source : Atlas info

Depuis le début des années 2000, les flux migratoires qui traversent le Sahara focalisent l'attention des médias et des pouvoirs publics, tant en Afrique qu'en Europe. (Brachet, 2009).

Relégué au rôle de « monde-frontière » par l'épisode colonial après avoir été marginalisé par les routes océanes, contraint à la latence et réduit à une marginalité extrême, le Sahara refait irruption dans le système relationnel international et en bouleverse les échelles. En se connectant, directement, à la rive Sud de la Méditerranée par des routes transsahariennes revivifiées et démultipliées, le Sahara émerge dans l'espace méditerranéen, le conforte dans son rôle d'espace privilégié du passage et confronte ses deux rives aux réalités des nouvelles connexions qui se profilent à l'échelle planétaire.

Les itinéraires transsahariens relient dorénavant directement l'Afrique noire et la Méditerranée en prenant un double sens. Ils prennent d'abord sens comme itinéraires à l'intérieur de l'Afrique où ils ont pour conséquence de remettre en contact le Monde arabe et l’Afrique noire, remettant en cause les lignes de séparation qui ont régi les rapports entre ces deux espaces. Mais captés par l'Europe et tendus vers elle, ces itinéraires prennent aussi sens comme nouvelle liaison directe entre l'Europe et des « Sud » de plus en plus lointains et deviennent, de ce fait, lignes de contact et de confrontation inédites entre l'Europe et le Sud le plus « profond ».

Si les itinéraires transsahariens ont fini par s'imposer comme des circuits majeurs sur le chemin de l'Europe, c'est, paradoxalement, en raison de leur dangerosité et de l'opacité de l'espace saharien. Face à la stratégie de verrouillage de l'Europe, ils permettent de déployer, comme réponse, une stratégie du contournement et de l'opacité qui s'impose comme alternative pour des migrations contraintes à la clandestinité et pour lesquelles le Sahara est à la fois espace de rétention et tremplin vers l'Europe (Bensaâd, 2005).

S'étendant de l'Afrique Noire jusqu'aux rives Sud de la Méditerranée et se propulsant sur l'Europe, les circuits de migration transsaharienne apparaissent comme un nouvel itinéraire migratoire et s'imposent comme une voie majeure sur le chemin de l'Europe. Ils illustrent les bouleversements qu'introduit la dynamique de globalisation dans le système relationnel international et qui touchent tout autant les configurations migratoires que celles spatiales qui, comme vecteurs, canalisent, impulsent et portent les flux.

Contraints à la clandestinité et revêtant un caractère informel, se déployant par la marge, au travers d'un espace périphérique opaque, les itinéraires transsahariens, revivifiés, sont devenus en raison même de cette opacité, une des principales voies d'accès à l'Europe. C'est le résultat paradoxal des stratégies de verrouillage du « Vieux Continent » qui favorisent, en réponse, des stratégies d'opacité et de contournement, et promeuvent le Sahara comme nouveau carrefour migratoire intercontinental (Bensaâd, 2004). Ses itinéraires drainent des flux de toute l'Afrique et étendent leur rayonnement au-delà de ce continent, devenant un détour « facilitateur » emprunté par des filières d'émigration clandestines aussi lointaines que les filières asiatiques ou même, plus récemment, latino-américaines. La conséquence en est que, d'une part, le problème de l'immigration ne se limite plus à l'espace euro-maghrébin mais prend une dimension intercontinentale et, d'autre part, les frontières de l'Europe se trouvent étendues jusqu'aux confins sahariens. Les filières migratoires entre pays sahéliens et Maghreb se nouent dans les confins sud algérien et sud-ouest libyen, principalement aux frontières séparant la Libye du Niger et du Tchad, l'Algérie du Mali, et surtout du Niger, et l'Algérie de la Libye. Cela représente un immense espace, aux conditions climatiques extrêmes, où ''convoyeurs'' de migrants de toutes origines, pour toutes destinations, cohabitent avec des forces de sécurité de toutes natures, plus ou moins sévères, plus ou moins accommodantes selon les besoins et les vicissitudes du moment (Lahlou, 2003).

Le Sahara devient alors le nouveau théâtre d'irruption des tensions que l'Europe tente de délocaliser de ses frontières. Une ligne de démarcation, réaffirmée et creusée par le double mouvement d'attraction et de fermeture que l'Europe exerce sur ses « Sud », qui est aujourd'hui transformée en clôture avancée. D'où la détermination des pays européens, en plus de la construction de la frontière électronique sur la frontière Sud de l'Europe, de faire du Sahara une sorte de râpes par l'embrigadement forcé des pays maghrébins dans le rôle de « sentinelles avancées », contraintes de jouer le rôle de barrages de rétention et de sous-traitant d'une répression délocalisée loin des opinions européennes (Bensaâd, 2004). Ainsi, les accords de réadmission signés avec l'Union européenne par les pays riverains du Sud de la Méditerranée devenus garde-frontières de l'Europe les ont transformés alors en sas où les migrants du sud restent quand ils ne parviennent pas à aller plus loin. Le Sahara en acquiert, de ce fait, le caractère de frontière  il l'est par rapport à l'Europe la tranchée ultime.

La faille saharienne fonctionne comme une réplique géographique, un relais et un amplificateur à l'affirmation plus marquée de la faille méditerranéenne. C'est une conséquence de la fermeture plus grande de l'Europe.

Le Sahara devient une ligne de faille, de différenciation et de confrontation. L'accroissement simultané du tropisme de l'Europe et de sa plus large diffusion, d'une part, et de sa fermeture, d'autre part, crée, entre les différents éléments de sa périphérie, un mouvement de rapprochement et de découverte en même temps qu'une révélation et une exacerbation de leurs différentiels. Espace de transit et de connexion, le Sahara est aussi un terrain porteur de confrontations et de heurts (Bensaâd, 2004).
Le verrouillage de l'Europe la refoule, par défaut, vers le Maghreb. De zone de transit, celui-ci est ainsi en voie de devenir zone tampon pour l'Europe. Mais l'irruption de l'immigration africaine, dans ces terres d'émigration, y pose un problème sociétal inédit à des sociétés en proie aux dysfonctionnements du mal développement et largement déstabilisées par des plans d'ajustement draconiens (Bensaâd, 2004).

Une multiplication des facteurs de départ concourt à transformer la plupart des pays méditerranéens du Sud en zone de transit :
-La fermeture des frontières Sud par les pays riverains de la Méditerranée sous la pression des politiques de fermeture de l'Union européenne, qui rend de plus en plus difficile et dangereuse la traversée de la Méditerranée. On compte 14.000 morts de clandestins en Méditerranée depuis 1998. Chaque été, des Africains embarqués sur des bateaux de fortune ou agrippés à des cages à poissons périssent en mer ou sont repêchés par des gardes-côtes ou des pêcheurs riverains.

-Les crises sociales, économiques et sanitaires dans plusieurs pays subsahariens qui génèrent de nouveaux profils de migrants (mineurs non accompagnés, femmes seules, diplômés). La région subsaharienne réunit les indices les plus bas du développement humain au monde, selon les critères retenus par le PNUD en termes d'espérance de vie, d'éducation et de niveau de vie. Le cumul des risques y est le plus élevé au monde et la migration est une stratégie d'adaptation pour y faire face ;

-Les crises politiques, les guerres civiles et la désertification provoquent des flux de migrations forcées. Elles peuvent aussi mettre fin à des mobilités séculaires quand un pays décide de fermer ses frontières à un pays voisin qui lui fournissait de la main-d'œuvre ou y effectuait du commerce (Côte d'Ivoire/Burkina, Mauritanie/Sénégal); les migrations se déplacent alors vers le Maghreb et l'Europe ;

-Les effets des médias qui donnent à voir ou à entendre un monde où l'accès à la société de consommation et à la monétarisation de l'économie offre d'autres horizons tout en favorisant les diasporas transnationales, facteurs de mobilité accrue ;

-L'absence d'espoir et le manque de confiance dans les pays de départ qui apparaissent figés, corrompus, incapables de proposer une autre vie à une population jeune, de plus en plus scolarisée, urbanisée et sans emploi;

-La forte urbanisation qui s'accompagne d'une plus importante scolarisation et d'une amélioration des conditions de vie des familles de migrants, du fait des transferts de fonds, au risque d'aggraver les écarts de richesse entre les familles de ceux qui partent par rapport à celles qui ne partent pas, entre les régions migratoires et sans migration et de transformer les premiers en rentiers des migrations. Toutes les conditions sont donc réunies pour accroître la mobilité (Wihtol de Wenden, 2009);
-La multiplication des frontières, suivie de la fermeture des frontières entre l'Afrique subsaharienne et les pays d'Afrique du Nord, pénalisant le nomadisme et la fluidité des circulations migratoires traditionnelles, de même qu'entre pays subsahariens, du fait de crises politiques identitaires qui se sont traduites par le rejet des étrangers au Sud (comme en Côte d'Ivoire et en Mauritanie) qui refluent alors vers le Nord. La généralisation de la délivrance des passeports de la part des pays de départ qui hier en limitaient la distribution, a inscrit dans l'esprit des plus aventureux l'existence d'un « droit de sortie » porteur d'espoir (Wihtol de Wenden, 2009).

Avec l'augmentation des flux subsahariens transitant par l'Afrique du Nord, les pays du Sud de la Méditerranée, en particulier le Maroc, l'Algérie et la Libye sont devenus récepteurs de migrants, ces dynamiques migratoires posant de nouveaux défis dans un contexte socioéconomique et politique déjà fort turbulent. Ces pays de départ sont ainsi devenus aussi des pays d'accueil et de transit vers l'Europe (Wihtol de Wenden, 2009).

Ben Saad (2010) a consacré un ouvrage à ces nouveaux flux qui partent du Niger, du Mali ou de Mauritanie pour une traversée du Sahara en camion et à pied. Agadez, Nouadhibou sont devenus des nœuds de passage où les migrants rencontrent les passeurs qui leur feront traverser un bout du désert. Ils se retrouvent ensuite en Algérie ou en Libye. Si l'aventure échoue, ils vont grossir le flux des sans-papiers et alimenter le travail au noir dans ces pays. La Libye est devenue tellement attractive, vue du Sud, qu'elle fait l'objet de nombreux accords bilatéraux avec ses voisins du Nord (Italie notamment) qui tendent à en faire un « portail » de filtrage des clandestins et demandeurs d'asile candidats à l'immigration en Europe. Ainsi, l'Italie a récemment offert en 2009, en vertu d'un accord bilatéral avec la Libye, la construction d'une autoroute est-ouest à travers tout le pays en échange du contrôle des sans-papiers qui transitent en Libye et s'apprêtent à passer en Italie (Wihtol de Wenden, 2009).

Tout porte à croire que la migration sub-saharienne va se poursuivre, compte tenu de l'absence de perspectives à court terme pour le plus grand nombre.

A l'horizon 2050, le continent africain comptera un milliard d'habitants et à la fin du vingt et unième siècle, les prévisions démographiques annoncent deux milliards d'habitants en Afrique. L'Afrique concurrencera ainsi la Chine et l'Inde comme plus grand réservoir mondial de main-d'œuvre. La métropolisation du continent africain s'accompagne aussi d'une bidonvilisation des abords des grandes villes, créant un terrain favorable à la migration par la multiplication des rapports sociaux, l'accès à la monétarisation de l'économie, la présence des passeurs. La migration subsaharienne, moins touchée par la transition démographique va se poursuivre. La sécheresse, la pauvreté, les guerres civiles vont mettre sur la route des milliers de migrants.
La réunion d'un ensemble d'éléments d'ordre économique (pauvreté), politique (troubles et conflits inter et intra plusieurs pays africains) et réglementaire (généralisation du système des visas et mise en place de l'espace Schengen) va conduire à l'augmentation du nombre de migrants vers l'Europe, et, en conséquence, à une plus grande visibilité du phénomène migratoire via le Sahara (Lahlou, 2003).

* (Docteur en géographie, environnement, aménagement de l'espace et paysages - Université Nancy 2 - GEOFAO Etudes et Ingénierie, Agadir

Mardi 10 Mai 2011, Hassan FAOUZI

Source : Libération

Depuis ses débuts, l'immigration maghrébine en France a sa musique spécifique, ses musiciens amateurs et professionnels, qui ont chanté le blues de l'exil dans les bars de Barbès. Toute une tradition musicale s'est créée, reposant sur les anciens, et adapté par les nouvelles générations d'artistes d'origine maghrébine en France. « De fait, ces artistes, au statut particulier, ont bercé la solitude des migrants, transmis le patrimoine de la communauté et participé à la construction de nouvelles symboliques », estime Rabah Mezouane, journaliste et critique musical.

Du 11 au 28 mai, le spectacle musical Barbès Café rend hommage a ces différentes générations de musiciens, accueilli par le Cabaret Sauvage (Parc de la Villette, Paris). Chaque jour (excepté les lundis et mardis), les musiciens du Cabaret Sauvage invitent un musicien de marque à partager la scène. Souad Massi, Ait Menguellet ou encore Rachid Taha se produiront ainsi au Parc de la Villette.

10/5/2011

Source : Yabiladi

Les regrets de Laurent Blanc n'y changeront rien. L'"affaire des quotas" va laisser des traces. Et pas seulement au sein de feu "la grande famille" du football français. Les propos tenus à huis clos et destinés à le rester - "il ne faut pas que ce soit dit" - par de hauts dirigeants de la fédération, sélectionneur des Bleus et directeur technique national (DTN) en tête, ont beau relever de la "discussion de comptoir" - comme l'affirment les principaux accusés -, leur publicité les a chargés de sens.

"On a l'impression qu'on forme le même prototype de joueurs : grands, costauds, puissants. Qu'est-ce qu'il y a actuellement comme grands, costauds, puissants ? Les Blacks. Dieu sait que dans les centres de formation, dans les écoles de football, ben y en a beaucoup. Je crois qu'il faut recentrer, surtout pour des garçons de 13-14 ans, 12-13 ans, avoir d'autres critères, modifiés avec notre propre culture, notre histoire (...). Les Espagnols, ils m'ont dit : "Nous, on n'a pas de problème. Nous, des Blacks, on n'en a pas."" Les mots, prononcés par Laurent Blanc, forment un message ravageur pour tous ces jeunes "Blacks" de "13-14 ans", souvent issus de banlieues, pour lesquels le football constitue l'un des rares vecteurs de réussite et de reconnaissance dans une société qui leur ferme de nombreuses portes.

Les techniciens du football français qui ont participé à cette fameuse réunion du 8 novembre 2010 expliquent que la discussion visait simplement à trouver une solution au "problème" des joueurs binationaux susceptibles de changer de sélection. D'où la suggestion de François Blaquart, le DTN, d'introduire "une espèce de quota" afin de "limiter l'entrée du nombre de gamins qui peuvent changer de nationalité" dans les centres de formation.

"Quand les gens portent les maillots de l'équipe nationale dès 16 ans, 17 ans, 18 ans, 19 ans, 20 ans, Espoirs, et qu'après ils vont aller jouer dans des équipes nord-africaines ou africaines, ça medérange énormément", confesse Laurent Blanc. A la rigueur, si les Karim Benzema, Samir Nasri, Hatem Ben Arfa ou, avant eux, Zinédine Zidane avaient choisi de porter les couleurs du pays d'origine de leurs parents après avoir été formés dans le système fédéral, on pourrait comprendre l'agacement du sélectionneur des Bleus. Mais l'Algérie n'a pas éliminé l'équipe de France du Mondial 2010 !

Et il est heureux que des jeunes joueurs qui restent aux portes de l'équipe de France puissent rejoindre les rangs d'une autre sélection afin de tenter d'assouvir le rêve de tout footballeur : disputer une Coupe du monde.

A l'heure de la mondialisation, les cadres de la fédération devraient d'ailleurs s'enorgueillir de former des joueurs qui vont renforcer les sélections de pays, souvent des anciennes colonies, qui ont fourni des bataillons de joueurs à l'équipe de France. Au lieu de cela, ils voudraient que des enfants se "déterminent" dès l'âge de 12-13 ans pour l'équipe de France ou la sélection du pays d'origine de leurs parents. Demande-t-on à un étudiant qui entre à HEC ou à Sciences Po de s'engager à faire sa carrière dans une entreprise ou une administration française ? "C'est gens-là doivent se déterminer et essayer qu'on les aide à se déterminer, défend pourtant Laurent Blanc. Tu peux les aider à s'identifier." Le mot est lâché.

Car l'affaire des quotas n'est finalement qu'une nouvelle manifestation de l'obsession identitaire qui hante la France de Nicolas Sarkozy et qui a fini par contaminer le football. Une obsession qui s'était déjà exprimée à l'été 2010 après le fiasco des Bleus au Mondial sud-africain à l'encontre des grévistes de Knysna, élevés au rang de traîtres à la nation.

A l'Assemblée nationale, Roselyne Bachelot, alors ministre des sports, n'avait-elle pas décrit "une équipe de France où des caïds immatures commandent à des gamins apeurés" ? Une phrase lourde de sous-entendus, à rapprocher de la saillie du philosophe Alain Finkielkraut à l'encontre d'une équipe de France rongée par les "divisions ethniques et religieuses " et sous la coupe d'une "bande de voyous" appartenant à la "génération "caillera"".

Cette génération qui, un soir de France-Tunisie d'octobre 2008, osa, comble de la provocation, siffler l'hymne national au Stade de France. On se souvient que le président de la République, étonnamment silencieux aujourd'hui, menaça d'arrêter les matches aux prochains sifflets et convoqua sur-le-champ le patron de la Fédération française de football pour lui expliquer que les joueurs se devaient de montrer l'exemple en chantant La Marseillaise.

Etait-ce pour prouver qu'il avait bien retenu la leçon ou que les Bleus ne comportaient plus de "traîtres à la nation" dans leurs rangs ? Lorsqu'il prit les rênes de l'équipe de France en août 2010, l'une des premières décisions de Laurent Blanc fut de distribuer les paroles de La Marseillaise aux Bleus, et de leur demander de la chanter avant les rencontres.

Quatre ans après la campagne présidentielle de 2007, le slogan du candidat Nicolas Sarkozy semble bien être devenu celui de la Fédération française de football : "L'équipe de France, on l'aime ou on la quitte."

11/5/2011, Stéphane Mandard

Source : Le Monde. L’Editorial

Alors que José Manuel Barroso aurait dû immédiatement éteindre le feu lancé par les deux plus actifs pyromanes européens du moment, Silvio Berlusconi et Nicolas Sarkozy, le président de la Commission européenne souffle sur la braise en admettant, lui aussi, indirectement, que 20 000 immigrants tunisiens, comparativement à 500 millions d'Européens, pourraient justifier le rétablissement temporaire des frontières intérieures au niveau européen.

Honteuse, destructrice pour l'intégration européenne, cette surenchère doit achever de convaincre les progressistes européens de se montrer suffisamment audacieux pour s'emparer du thème de l'immigration honnêtement : en combattant les préjugés, en défendant la solidarité et le respect des droits de l'homme, mais en admettant aussi que la solidarité ne suffit pas et qu'il faut maîtriser le phénomène. Nous devons faire de ce sentiment extraordinaire une réalité pratique, humaine, profitable à tous.

L'Europe a besoin des immigrés. Grâce au progrès médical, l'espérance de vie ne cesse d'augmenter, confrontant l'Europe à de gros problèmes démographiques. De 333 millions de personnes actives actuellement en Europe, nous allons passer à 242 millions en 2050, soit une baisse de 90 millions. Si l'Europe veut maintenir l'équilibre entre la population active et la population inactive et - compte tenu d'un taux de fécondité de 1,6 - assurer la viabilité du système des retraites, elle aura besoin, d'ici trente ans, de plus de 30 millions d'immigrés. Bien entendu ces chiffres concernent l'Europe dans son entièreté, mais ces quelques données montrent à quel point il est urgent de reconsidérer les immigrants comme un atout et non comme un danger.

Il faut bien que nous reconnaissions que l'immigration soulève de nombreuses questions aux niveaux social, culturel, religieux et même anthropologique sur le "vivre ensemble", puisant parfois dans notre côté le plus obscur et le plus sombre. Cette peur de l'autre, de la différence, le choc entre autochtones et allochtones, la droite en joue, favorisant le développement de partis nationalistes, normalisant des personnalités aux thèses xénophobes.

L'Europe doit respecter les cultures que les immigrés apportent, ce phénomène de métissage, ce "mélange des sangs" dont parlait l'historien français Lucien Febvre, qui entraîne enrichissement et développement de la civilisation européenne comme de toute autre civilisation. Mais le respect des principes et des lois est un principe non négociable : ceux qui décident de venir vivre en Europe doivent respecter ce principe à la base de notre contrat social.

De ce point de vue, l'expérience de la Turquie et des mouvements démocratiques qui se développent dans le monde arabe montrent que l'islam n'est pas du tout incompatible avec les valeurs démocratiques.

Quelles peuvent être, dans ce contexte, les réponses à apporter ? Un contrat clair entre le pays d'accueil et les immigrants doit être la base même d'une politique migratoire progressiste. Un contrat qui comprend des droits et des devoirs pour tout un chacun. En ce qui concerne les droits des immigrants, l'Union européenne (UE) doit s'engager à accélérer le processus de citoyenneté. C'est-à-dire une pleine reconnaissance des droits sociaux et civils des migrants dans le pays d'accueil, ce qui inclut, bien entendu, le droit de vote.

Prenons l'exemple de l'Italie où les immigrés génèrent 11 % du produit intérieur brut (PIB) et représentent une partie importante des travailleurs les plus humbles. Quel genre de démocratie vivons-nous si une partie si consistante de la société n'a pas de droit de vote ? Nombreux sont les immigrants qui travaillent en Europe grâce à de faux papiers. Ils contribuent au système social du pays d'accueil, cotisent pour une sécurité sociale et une retraite dont ils savent qu'ils ne les toucheront jamais.

Comment l'UE pourrait-elle permettre une telle situation de négation des droits politiques, économiques et sociaux d'une partie de sa population sans que la démocratie en soit affaiblie ? En contrepartie, les droits engendrent naturellement des devoirs. Les immigrants doivent, eux aussi, s'engager à respecter les lois de leur pays d'accueil, ce qui implique le respect de toutes les lois, même en ce qui concerne des sujets aussi délicats que l'égalité des genres. Aucun manquement à la loi et aux droits de l'homme ne saurait être toléré au nom de la différenciation culturelle.

Ce contrat de droits et de devoirs concerne aussi l'immigration irrégulière. Les flux migratoires doivent être menés main dans la main par l'UE et les pays émetteurs d'immigration. N'oublions pas de préciser à quel point les intérêts des pays membres de l'UE sont diversifiés en la matière. En effet, alors que l'Allemagne, par exemple, n'a plus de frontières avec l'extérieur, l'Espagne et l'Italie, elles, sont des portes d'entrée pour l'Afrique.

La politique de l'UE est, depuis plusieurs années, de délocaliser la gestion de l'immigration irrégulière, c'est-à-dire l'externalisation des frontières, impliquant les pays émetteurs dans la surveillance de celles-ci. Cela engendre des effets tragiques en termes de respect des droits de l'homme que nous avons trop longtemps cautionnés en signant, par exemple, des accords avec la Libye de Kadhafi.

Toutefois, si les pays à forte émigration dans le nord de l'Afrique ne respectent pas les droits de l'homme, les pays membres de l'UE ne sont pas exempts de tout reproche. Nous, progressistes, devons insister davantage sur les droits de l'homme, notamment en ce qui concerne les centres de détention, les expulsions et, en particulier, le traitement des demandeurs d'asile.

Redéfinir notre relation avec l'Afrique paraît tout aussi essentiel puisque nous sommes passés dans ce domaine, du point de vue économique, d'une relation de domination - héritage de la période coloniale puis de la guerre froide - à une relation dont le mot d'ordre est la dérégulation, comme l'illustrent, décennie après décennie, les accords de Yaoundé, de Lomé et de Cotonou.

En encourageant la mise en place de monocultures d'exportation vouées à l'échec, en accentuant la dépendance envers le marché mondial en dépit de systèmes de stabilisation, en favorisant l'implantation de nos entreprises largement subventionnées, et/ou en empêchant la construction de marchés sous-régionaux, nous avons contribué à créer le terreau des émeutes de la faim dont les "révolutions" tunisienne et égyptienne sont un prolongement salutaire.

Si nous souhaitons un vrai changement, nous devons mettre l'accent sur l'éducation et la formation. Il faut, de plus, trouver une alternative de développement durable à l'envoi d'argent au pays par les immigrés, trop souvent considéré par les gouvernements comme la base, le fonds de commerce du développement.

Tant que la différence de niveau de vie et de revenu sera aussi grande, la tentation d'immigrer sera trop forte et la gestion des flux migratoires sera extrêmement difficile.

La guerre, la famine, les mauvaises conditions économiques, le manque de perspectives et d'avenir sont autant d'éléments qui poussent les jeunes à tenter l'aventure européenne coûte que coûte, parfois même au prix de leur vie. Rares sont ceux qui quittent volontairement leur pays. Ne l'oublions jamais.

11/5/2011, Massimo D'Alema

Source : Le Monde

Le Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme a plaidé mardi, à l'occasion de la publication de son rapport annuel "Migration 2010", pour une "politique migratoire durable".

L'année 2010 a été une année "inhabituelle", dans un contexte de gouvernement en affaires courantes, marquée par des choix importants qui n'ont pas pu être posés et par le recours à des mesures urgentes pour gérer la situation critique des demandeurs d'asile, relève le Centre. "La migration sera toujours une matière sensible et difficile mais on ne peut pas se permettre de repousser sans cesse des choix qui doivent être posés", estime le directeur adjoint du Centre, Edouard Delruelle. Le Centre pour l'égalité des chances, dont le rapport compte 49 recommandations, propose dès lors quatre critères pour une politique migratoire durable et plaide concrètement pour une politique basée sur des "objectifs clairement définis", des "droits individuels", des "outils adéquats" et "des chiffres et des faits". Tout en prenant compte des intérêts légitimes des pays d'origine et d'accueil et des migrants. Le solde migratoire vers la Belgique a connu une nouvelle progression en 2009, selon les derniers chiffres disponibles, avec un afflux de 126.877 étrangers et le départ de 57.873 personnes, soit un solde migratoire positif de 69.004 personnes. En 2010, 19.941 demandes d'asile ont été introduites dans notre pays, soit une hausse de 16% sur un an. Le niveau de demandes d'asile est relativement important puisque 8,6% des demandes introduites dans l'UE en 2009 l'avaient été en Belgique. (VIM)

10 mai 2011  

Source:  Le Vif/Belga

Le projet de loi sur l’immigration à l’étude jeudi 12 mai à l’Assemblée nationale sera difficilement efficace.

 

En février dernier, quatre tunisiens attendent en salle de garde à vue à Modane, en Savoie. Selon une décision de la Cour de justice européenne, une telle situation pourrait dorénavant être interdite

R. QUADRINI / KR Images Presse

En février dernier, quatre tunisiens attendent en salle de garde à vue à Modane, en Savoie. Selon une décision de la Cour de justice européenne, une telle situation pourrait dorénavant être interdite

Ce texte se heurte à une décision de la Cour de justice européenne interdisant l’incarcération - et par conséquent la garde à vue - des sans-papiers qui refusent d’être reconduits à la frontière. La chancellerie prépare une circulaire.

C’était l’argument phare du gouvernement pour justifier un nouveau projet de loi sur l’immigration. Rendre la lutte contre l’immigration clandestine plus efficace, alors que moins de 30 % des sans-papiers placés en rétention sont finalement reconduits aux frontières.

Un nouveau régime de l’éloignement des étrangers doit être adopté aujourd’hui à l’Assemblée nationale, à l’issue de la commission mixte paritaire.

Désormais, il devrait appartenir d’abord au juge administratif de prononcer l’éloignement, l’intervention du juge des libertés et de la détention, garant du bon respect de la procédure, étant repoussée à quatre jours (contre deux actuellement). Mais la loi n’est pas encore définitivement votée que déjà on parle de la reprendre.

Des cours d’appel annulent les gardes à vue de sans-papiers

Vendredi 6 mai, les cours d’appel de Rennes et de Nîmes ont en effet annulé les gardes à vue d’étrangers sans titre de séjour. Le 7 mai, la cour d’appel de Toulouse faisait de même.

Motif : une décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) qui, saisie fin avril par un tribunal italien, a jugé illégal l’emprisonnement d’un sans-papiers au seul motif d’un séjour irrégulier.

Les tribunaux français en ont conclu qu’en l’absence d’infraction punie par le code pénal, il était impossible de priver de liberté un étranger en situation irrégulière, même pour une durée de 24 heures.

Harmonisation avec l’Europe

Ces premières mises en liberté constituent sans doute les premiers cas d’une longue série. « La chaîne qui va du contrôle policier à la garde à vue puis la rétention est l’outil principal de l’administration pour mener à bien les éloignements. Environ 80 % des dossiers présentés au juge des libertés et de la détention passent par cette procédure », constate Christophe Pouly, avocat spécialisé dans le droit des étrangers.

L’administration française, pour s’harmoniser avec le règlement européen, aura toujours la possibilité de retenir un sans-papiers pendant quatre heures, durée suffisante pour obtenir un arrêté de reconduite à la frontière. Les ressortissants roumains, notamment, sont régulièrement éloignés dans ce délai. Mais pas plus.

Une décision qui revient à la Cour de cassation

Le ministère de l’intérieur, en réaction à l’arrêt de la Cour de justice de Luxembourg, a estimé que la France n’était pas concernée par cette décision, car celle-ci, rendue à la suite d’une demande italienne, vise « directement une réglementation italienne ».

Il revient maintenant à la Cour de cassation de trancher sur la légalité de ces gardes à vue. Si le gouvernement perdait ce bras de fer juridique, il serait contraint, à nouveau, de modifier la loi. Conscient du problème, le ministère de la justice a annoncé hier qu’il préparait une circulaire pour « préciser la portée » de la décision de la CJUE.

11/5/2011, JEAN-BAPTISTE FRANÇOIS

Source : La Croix

Avec Bernard Stasi, qui s'est éteint le 4 mai 2011, c'est un homme politique français d'une grande rectitude intellectuelle qui a disparu…Suite

Colloque organisé, le 20 mai 2011 à la Maison du Barreau de Paris, par l’EILN (réseau de praticiens des Etats membres de l’Union spécialisés dans l’immigration et la libre circulation des personnes sous le régime juridique communautaire), avec le soutien du Barreau de Paris et de l’ADDE (Avocats pour la Défense des Droits des Etrangers).

Ce colloque s’adresse principalement aux avocats et juristes amenés à traiter du droit au regroupement familial dans le cadre normatif de l’UE, ainsi qu’aux universitaires travaillant sur ce domaine.

Le programme a été conçu de manière à permettre aux participants de mieux appréhender les problèmes que leurs clients sont susceptibles de rencontrer, afin qu’ils soient mieux armés pour défendre leurs intérêts.

Il revient plus précisément sur deux directives :

- La directive 2003/86 qui fixe les conditions de l’entrée et du séjour des membres de famille de ressortissants d’Etat tiers qui résident dans l’Union. Elle s’applique à tous les Etats membres, à l’exception du Danemark, de l’Irlande et de la Grande Bretagne. Un arrêt récent de la Cour de Justice de l’Union Européenne (C-578/08 Chakroun) permet d’entrevoir l’interprétation que la Cour pourra en donner concernant des problèmes concrets de mise en oeuvre dans les Etats membres.
- La directive 2004/38 et accessoirement le règlement 1612/68 traitent des conditions du regroupement familial bénéficiant aux membres de famille des citoyens UE ayant exercé leur droit de libre circulation au sein de l’UE. La directive a été transposée dans l’ensemble des Etats membres. Pourtant, selon les rapports de la Commission Européenne, la transposition de la directive est loin d’être satisfaisante. En effet, juristes et associations confirment que dans de nombreux Etats membres, les citoyens européens rencontrent encore des obstacles pour être rejoints par les membres de leur famille non communautaires.

9/5/2011

Source : Cité nation de l’histoire de l’immigration

Le rapporteur de la mission d’information parlementaire sur la nationalité révèle dans La Croix les grandes orientations de ce travail qui sera achevé d’ici à la fin mai.

Claude Goasguen: « Il est tout de même gênant qu’une personne puisse voter en France et dans un autre État. »

Il proposera notamment de limiter la bi-nationalité.

Le député juge ce sujet essentiel et condamne la polémique au sein des instances du football qui vient « polluer » le débat de fond.

 La Croix  : Quel est l’enjeu du rapport sur la nationalité que vous rédigez ?

Claude Goasguen : L’idée qui se dégage de façon à peu près consensuelle au sein de la mission est que nous allons vers une réaffirmation de la nationalité française. Depuis vingt ans, nous nous sommes intéressés à la citoyenneté mais on a délaissé la nationalité. La citoyenneté, on le perçoit bien, c’est le respect de la vie civique, des principes généraux de la République…  Mais le respect n’est pas l’adhésion. Or la nationalité qui suppose une forme d’adhésion volontaire a été complètement fragilisée par la mondialisation. Avec le président de la mission, Manuel Valls, et d’autres personnalités socialistes comme Julien Dray, nous nous sommes retrouvés sur cette idée qu’il faut redonner une signification volontariste à l’adhésion à la nationalité qui vaut autant pour ceux qui naissent Français que pour ceux qui le deviennent.

Comment doit se manifester cette adhésion ?

C.G. : Est-ce que le serment qui existe avec une connotation très religieuse aux États-Unis mais aussi sous une forme plus laïque en Italie, peut être adapté en France ? C’est difficile mais nous étudions cette piste. Dans le cadre du projet de loi sur l’immigration actuellement en débat, ma proposition de demander une démarche volontaire pour les jeunes qui n’ont pas acquis la nationalité à 16 ans, n’a pas été retenue.  Mais au sein de la mission, nous allons essayer de nous mettre d’accord lors de la dernière réunion que nous aurons ces jours-ci. Entre la remise d’un titre de séjour, puis de la carte de résident et enfin de la carte d’identité, il doit y avoir une graduation qui marque l’adhésion des gens à la Nation.

Le rapport va-t-il proposer de revenir sur la bi-nationalité ?

C.G. : Notre pays est confronté à une montée du racisme. Dans ce contexte malsain, la France doit s’emparer de cette question de la bi-nationalité. On ne peut pas vouloir réussir l’intégration en l’écartant de la réflexion. Il est certes impossible, comme le suggèrent certains extrémistes, de supprimer la bi-nationalité mais il faut la limiter. Je souhaite que l’on commence par enregistrer les situations de double nationalité au moment des actes de mariage, de naissance ou de naturalisation. On disposerait ainsi à terme d’un registre des binationaux. En France aujourd’hui, on ne sait pas combien ils sont, sans doute 4 à 5 millions. Je souhaite aussi qu’on aille progressivement vers une limitation de la double nationalité par le biais de discussions bilatérales avec les pays.

Concrètement, quelles seraient les conséquences pour les personnes concernées ?

C.G. : Cela veut dire qu’on demanderait aux gens de choisir entre deux nationalités. Ou bien qu’on aille vers une limitation des droits politiques. Car il est tout de même gênant qu’une personne puisse voter en France et dans un autre État. En procédant ainsi, un binational se retrouverait en quelque sorte avec « une nationalité et demie ».

Que pensez-vous de la polémique sur la bi-nationalité des joueurs de football ?

C.G. : On a mélangé les questions de nationalité et d’ethnie qui n’ont rien à voir. La France n’est pas un pays ethnique. Notre pacte républicain repose sur le dépassement de cette notion. Le débat de la Fédération a dérapé sur ces questions de couleur de peau. Dans un contexte de montée de la xénophobie, la polémique vient polluer la réflexion de fond sur la bi-nationalité qui devient un problème majeur non seulement en France mais dans tous les pays. Je pense qu’il faudra en arriver un jour à une convention internationale au niveau de l’ONU pour élaborer un droit commun de la nationalité.

La ministre des sports, Chantal Jouanno, a-t-elle bien fait de demander un rapport ?

C.G. : Les politiques n’ont pas trop à s’en mêler. Soit la Fédération s’assume comme un service public et l’État reprend la main. Soit elle est indépendante et elle se débrouille toute seule. Moi, je n’aurais pas mis le doigt dans ce débat que je trouve venimeux. Il faut condamner sans ambiguïté les propos tenus mais laisser les dirigeants régler une situation où interfèrent surtout des problèmes de personnes et des enjeux de pouvoir. Il y a déjà eu, l’an dernier, une commission parlementaire après la Coupe du monde. Il faut arrêter.

9/5/2011, BERNARD GORCE

Source : La Croix

Dans un entretien accordé au Matin, Remy Enfrun, revient sur l'alignement des anciens combattants marocains sur celles de leurs frères d'armes français.

LE MATIN : Quel est l'objet de votre visite au Maroc ?

Remy Enfrun : Il s'agit pour moi d'abord de faire connaissance avec ce nouveau service du consulat de France de Casablanca et qui est intégré à l'Office des anciens combattants et victimes de la guerre. J'ai donc pu visiter ce service et rencontrer ses responsables. J'ai pu voir le travail qu'il fait notamment tout ce qui concerne l'orthopédie et l'appareillage médical. Cette visite au Maroc m'a permis en outre de nouer et de renforcer les contacts avec les partenaires institutionnels marocains qui interviennent dans le domaine du soutien au anciens combattants, principalement la Fondation Hassan II pour les œuvres sociales des anciens militaires et anciens combattants. J'ai rencontré également le ministre délégué chargé de la Défense pour poursuivre des actions de coopération qui sont déjà très bien engagées. Puis j'ai voulu aussi et surtout communiquer sur cette 3e phase de la décristallisation des pensions des retraites des militaires qui permet aux anciens militaires marocains, ayant combattu aux côtés de la France, de percevoir la même pension de retraite que leurs homologues français .

A combien se monte la différence entre la pension d'un ancien combattant marocain et d'un ancien combattant français ?

Difficile de donner un ordre de grandeur. Car c'est au cas par cas. Ce qui est certain, c'est que la mesure de décristallisation va augmenter considérablement les pensions des anciens combattants marocains. Mais cette augmentation sera variable d'une personne à l'autre selon les états de service. Environ 10 000 personnes vont pouvoir bénéficier de cette revalorisation. Mais elles ne seront pas les seules. Il y aura d'autres personnes qui, du fait de la dernière modification des textes législatifs en vigueur, seront éligibles aux pensions de retraites, alors qu'elles ne l'étaient pas antérieurement. Selon l'évaluation qui a été faite, cette mesure coûtera au budget de l'Etat français, des sommes importantes. Environ 82 millions d'euros en 2011, 100 millions d'euros en 2012, 125 millions d'euros en 2013 et 150 millions d'euros par an au-delà.

Qu'est-ce qui a changé dans les textes et qui a permis à plus de personnes d'avoir droit à des pensions de retraites ?

Les conditions se sont assouplies. Le Parlement, sur décision du Conseil constitutionnel du 28 mai 2010, a reconnu qu'il y avait une discrimination envers les anciens combattants d'Afrique du nord et d'Afrique noir qui ont combattu avec la France. Le président de la République s'est engagé le 14 juillet 2010 à aligner tous les anciens combattants sur les pensions des anciens combattants en France. On a donc procédé de la sorte, car c'est un devoir de reconnaissance et parce qu'il fallait aussi appliquer la décision du Conseil constitutionnel. On est même allé plus loin, tous les ayants droit des anciens combattants pourront percevoir des pensions de réversion. Par le passé, ces ayants droit se sont vu refuser le bénéfice d'une pension de réversion par ce qu'ils ne remplissaient pas les conditions de mariage telles que précisées dans le code des pensions de 1948.
Il fallait avoir au moins deux années de mariage avant la radiation du défunt mari des cadres de l'armée française. Or, la loi française de 2011 ne pouvait pas se référer au code de 1948 mais au code de 1964 qui était en place au moment où cette loi est entrée en vigueur.

Désormais, donc, le droit à une pension de réversion est ouvert s'il y a quatre ans de mariage ou si un enfant est né, mais peu importe si ce mariage est intervenu avant ou après la radiation des cadres de l'armée.

Que faire pour ceux qui n'ont plus de pièces prouvant qu'ils avaient combattu aux côtés de la France ?

Permettez-moi d'insister sur une chose : il y a une ferme volonté d'attribuer les pensions à ceux qui les méritent. Il va falloir donc faire en sorte que ceux qui n'ont pas tous les documents nécessaires, et qui ont servi aux côtés de la France, puissent bénéficier des pensions. Il faut qu'on arrive à les aider à préparer leurs dossiers de manière à les rendre recevables. Et là nous comptons beaucoup sur le nouveau service de l'ambassade de Casablanca mais aussi sur la Fondation Hassan II pour les œuvres sociales des anciens militaires et anciens combattants et ses délégations régionales. Techniquement on peut aider les gens qui n'ont pas de documents prouvant leur engagement aux côtés de la France. Mais il y a deux conditions qu'il faut réunir.
Il faut d'abord que ce soit un ayant droit, un vrai. Et qu'il ait un minimum d'informations qui permettent de retracer son parcours, même s'il n'a pas de preuves. Il doit nous adresser des informations significatives-par exemple son nom, le régiment dans lequel il a servi et en quelles années- pour qu'on puisse trouver ses références dans nos archives.
Notre but est d'aider ceux qui ont des droits à les faire valoir. Cela étant, il faut garder présent à l'esprit qu'on aurait parfois affaire à des gens qui vont essayer de tricher. On a eu affaire par le passé à des gens qui ont pu fournir des pièces plus vraies que vraies, notamment dans plusieurs pays d'Afrique. C'est comme les faux monnayeurs. Ils ont pu bénéficier indûment de pensions. On est obligé donc de faire des contrôles et des vérifications.

Que signifie pour vous la nouvelle décristallisation des pensions des militaires ?

Cela signifie beaucoup pour moi. Et j'ai salué cette décision quand le président de la République l'a annoncée. Autant la France a voulu depuis très longtemps avoir une reconnaissance à ses frères d'armes à travers des commémorations rappelant leurs sacrifices, autant elle tenait à leur offrir son soutien au niveau social, médical et financier.

Quelle est l'image qu'on a en France d'un ancien combattant marocain ?

Il est perçu comme un combattant farouche et courageux. En tout cas, il a une belle image. La participation des Marocains à la seconde guerre mondiale a été quelque chose de déterminant dans les esprits. Tout ce qui ce fait participe de cette admiration et de cette reconnaissance pour le combattant marocain.

10/5/2011, Abdelwahed Rmiche

Source : Le Matin

Un groupe de jeunes filles d’origine marocaine installées aux Pays-Bas,a participé à un voyage culturel au Maroc, à l’initiative du ministère de la Communauté marocaine résidant à l’étranger. Le Soir échos en a rencontré quelques-unes, pour connaître leurs impressions et leurs attentes du mouvement de réformes. Elles arborent un sourire rayonnant, emportées par le bonheur de se sentir chez soi et de goûter à la chaleur familiale. C’est un beau cadeau qu’a offert le ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l’étranger, 32 jeunes femmes d’origine marocaine, établies aux Pays-Bas, pour ce séjour d’une semaine, du 29 avril au 8 mai, dans leur pays natal. Marrakech, Ifrane, Fès, Meknès, Rabat et Casablanca ont été les escales de ce voyage culturel, au cours duquel ces maroco-hollandaises ont joué les touristes en faisant le tour des monuments historiques de chaque ville.

Expliquer à l’entourage qu’on n’est pas «terroriste», devient pour elles un lourd fardeau à porter.

A première vue, rien dans leur look ne montre qu’elles sont imprégnées d’une autre culture que celle de leur origine, arabe et musulmane. D’ailleurs, plusieurs d’entre elles portent le voile, ce n’est que lorsqu’elles commencent à discuter qu’elles attirent très vite l’attention. « Les gens ici ne sont pas habitués à entendre le néerlandais. Ils ne savent pas quelle langue nous parlons. En Hollande, on parle tous le néerlandais et notre deuxième langue, c’est l’anglais. Mais avec nos parents, première génération des Marocains des Pays-Bas, nous ne parlons que le dialecte marocain », explique en parfaite darija Halima Gaddour, une des bénéficiaires de ce voyage. Née à Amsterdam en 1985, elle y effectue actuellement des études en business/économie et donne en même temps des cours, deux fois par semaine, dans une université. Comme elle, le reste de l’équipe appartient à la seconde génération des Marocains de Hollande et est composé de profils très brillants, de jeunes femmes ambitieuses, qui ont toutes atteint un très haut niveau d’instruction.

Ambitieuses et pragmatiques

Le Soir échos a discuté avec six d’entre elles : Halima Gaddour, Asma Ben Ayad, Nora El Jebli, Fatiha Echarrouti, Mariam Boukhoubezae et Leïla Beyyoudh. A leurs côtés, Adil El Hamdani leur accompagnateur, et l’haj Mohamed Seddik Echarrouti, président de la Fondation Ibn Khaldoun à Amsterdam, qui est aux petits soins de tout le groupe. « Au Maroc, on se sent beaucoup mieux, plus libre de disposer de son temps. En Hollande, on est comme télécommandé ! », lance l’haj, originaire d’El Hoceima et établi aux Pays-Bas depuis 41 ans. Toutes les filles hochent la tête en signe d’acquiescement. Fatiha, sa fille, née dans ce pays européen en 1978, est consultante sociale à Amsterdam, où elle est mariée et mère de trois enfants. « J’adore venir au Maroc, j’ai toujours une nostalgie pour mes traditions et mes racines, mais je ne dispose malheureusement pas d’assez de temps pour venir plus souvent », confie-t-elle en ajustant son foulard.

Le Maroc, elle ne le connaissent qu’à travers les vacances d’été, pour leur grande majorité. « Je passe mes vacances presque toujours dans le nord, Tanger et Tétouan, avec le reste de ma famille. J’en profite pour un bain de culture régulier », indique Asma, qui prépare un Master en psychologie et exerce en parallèle, dans un centre de prise en charge d’immigrés souffrant de problèmes psychologiques. Asma, elle aussi mariée mais sans enfant, porte le voile. « Aux Pays-Bas, le voile n’a jamais été un problème, pour moi », dit-elle avant d’être interrompue par Nora, qui ne partage pas vraiment son point de vue : « Ce n’est pas mon cas. Moi, je suis comptable dans une société et mon aspect vestimentaire ne plait pas à tout le monde, mais heureusement qu’en Hollande, c’est la compétence qui s’impose et rien d’autre », souligne cette jeune femme de 33 ans, native elle aussi d’Amsterdam.

Rien dans leur look ne montre qu’elles sont imprégnées d’une autre culture que celle de leur origine, arabe et musulmane.

Pour elles, vivre dans un pays d’accueil a ses bons côtés. « Les Pays-Bas ont réussi leur système éducatif, on impose un minimum d’instruction et un suivi pour encourager les jeunes à apprendre un métier ou à décrocher un diplôme. Une bourse est d’ailleurs octroyée à tout étudiant pour les quatre années d’université, mais s’il ne décroche pas son diplôme, il est obligé de rendre sa bourse », fait remarquer avec satisfaction Asma. « En fait, dès la cinquième année, l’étudiant qui n’a pas réussi doit payer », ajoute Halima. Aux yeux de l’haj Echarrouti, l’école néerlandaise est un véritable modèle, dont l’une des meilleures composantes réside dans le fait de dispenser l’élève du primaire de porter sur son dos de gros livres : « les manuels, c’est l’école qui les donne et qui les garde aussi. Chaque année, les nouveaux sont servis sans avoir à acheter, ni à porter ces fournitures colossales », indique-t-il. « Le talent et les valeurs de chacun sont mis en valeur et c’est une très bonne chose. On est pas obligé de passer par l’université », remarque Mariam, native de Tétouan, employée à la Caisse de protection sociale de la municipalité d’Amsterdam.

A l’éducation qui semble satisfaire ces Marocaines, elles ajoutent également la solidarité que leur témoigne une grande partie des Néerlandais, à chaque occasion, notamment lorsqu’il s’agit du respect de la pratique religieuse.

Dans la ligne de mire…

« Malgré cela, le problème qui subsiste, c’est que dès qu’un attentat est commis, on est tout de suite appelé à nous défendre et à ré-expliquer nos principes», regrette Halima. Dès qu’un attentat ou un crime a lieu aux Pays-Bas, elles prient toutes que ça ne soit pas lié au Maroc, ni aux Marocains. « On se sent surveillées, accusées, contraintes de nous défendre, on est tout le temps sous cette pression », avoue Mariam. Et de préciser que les médias jouent, dans ce cas précis, le mauvais rôle, puisqu’ils colle automatiquement tout acte de ce genre aux communautés étrangères, musulmanes en premier.

Expliquer à l’entourage qu’on n’est pas « terroriste », que l’Islam prône la tolérance et condamne les crimes pareils, devient pour elles un lourd fardeau à porter et une mission indispensable. « Au travail, nous devons expliquer les origines des prières et du Ramadan à nos collègues, et notre nécessité de les respecter », renchérit Halima, pour qui la prudence reste toujours le maître-mot pour la communauté marocaine (ou étrangère). Un perpétuel affrontement idéologique, c’est ce que ressentent ces maroco-hollandaises. « Ce que j’apprécie, en revanche, c’est le grand attachement des Marocains à la religion. C’est une sorte de lien sacré qui nous unit et grâce auquel nous passons un excellent Ramadan aux Pays-Bas. je préfère passer le Ramadan en Hollande plutôt qu’au Maroc, où cette ambiance manque réellement. Je n’ai pas le même sentiment quand je suis dans mon bled durant le Ramadan », révèle Nora.

Le Maroc de demain

Pour elles, qui ont pour la plupart toujours vécu aux Pays-Bas, la comparaison des deux pays est inévitable et estiment que pas grand-chose n’a changé au Maroc. Pour elles, la mutation économique l’emporte sur le tant attendu « changement des mentalités ». « Les lois sont là, mais elles ne sont jamais exécutées », s’insurgent-elles en chœur. « Le fait de fumer dans les lieux publics ne doit plus être admis. Il faut sanctionner le tabagisme passif, parce que c’est un véritable poison ambulant », recommande Leïla Beyyoudh, qui est actuellement étudiante en sciences de la santé aux Etats-unis. Fille du consul du Maroc à Amsterdam, Abderrahim Beyyoudh, Leïla est la moins bavarde du groupe, mais lorsqu’elle prend la parole, c’est une explosion d’énergie qu’elle dégage autour d’elle. Halima réagit en suivant : « Les Pays-Bas ont atteint un degré de libertés exceptionnel.

Qu’elles soient bien ou mal vues, elles n’engagent que la responsabilité de la personne. Ce n’est pas parce que le cannabis se vend au coffee shop du coin que j’irai me droguer ! », affirme-t-elle.

Ces jeunes femmes parlent de responsabilisation, de maturité, mais aussi d’équité des chances. « C’est essentiel pour pouvoir percer, bâtir une carrière. Au Maroc, le piston, le clientélisme et la discrimination continuent de sévir autant qu’avant », s’indignent-elles avant de préciser que les mentalités représentent l’obstacle majeur des réformes. L’haj Eccharouti confesse même que c’est la raison pour laquelle plusieurs MRE ne se décident pas à revenir dans leur pays, malgré leur volonté. « En fait, le Maroc a besoin d’améliorer l’hygiène de ses infrastructures autant que le relationnel, de faire en sorte d’abolir la bureaucratie et de renforcer l’éducation civique des enfants », résume-t-il. « Nous sommes toujours face aux mêmes problèmes : pour un papier administratif, le renouvellement du passeport ou autre, nous ne sommes ni servis, ni accueillis, humainement parlant », déplore Nora.

Deux pays à deux vitesses, ces Marocaines ne veulent pas de traitement de faveur. « Si aux douanes de l’aéroport, on nous recevait avec du respect et un sourire, ce serait l’idéal ! », espère Asma. Les Marocaine des Pays-Bas ont besoin d’une « positive attitude », dans le bon sens du terme. Pour y arriver, selon elles, ce ne sont ni les manifestations, ni les lois, qui feront le Maroc de demain, mais les mentalités !   

10/5/2011, Laila Hallaoui

Source : Le Soir

Les conservateurs sont maintenant majoritaires au gouvernement canadien et le Québec a de nouveau démontré sa spécificité, cette fois en votant massivement pour le NPD. À quoi peut-on s'attendre sur le plan de l'immigration?

Le gouvernement Harper a déjà pris plusieurs orientations qui vont sans aucun doute être renforcées. Ainsi on risque de voir baisser le nombre de réfugiés et augmenter celui des travailleurs temporaires. N'oublions pas qu'au Canada, si on comptait 252 000 résidents permanents en 2009, il y avait en parallèle plus de 400 000 travailleurs temporaires dont les conditions d'entrée et de sortie sont fixées à la fois par des limites légales et par leurs contrats de travail et dont les conditions vie au Canada sont précaires.

C'est clairement cette catégorie de travailleurs facilement adaptables au marché de l'emploi volatile qu'on souhaite développer.

Mais le Canada veut aussi augmenter le volume de résidents permanents arrivant comme travailleurs qualifiés nécessaires au développement économique du pays. Le gouvernement Harper a déjà démontré sa volonté d'en contrôler de plus en plus les caractéristiques socio-économiques à l'arrivée. Finalement, les contrôles de sécurité aux frontières vont en augmentant et le contrôle de l'immigration est de plus en plus associé à la sécurité nationale, faisant planer le doute sur les intentions des immigrants qui pourraient venir, non pas pour vivre ici et s'y développer, mais pour mettre à mal la sécurité et l'équilibre du pays!

Si cette vision est directement importée à la fois des États-Unis et des pays européens, cette association entre sécurité nationale et limitation de l'immigration est nouvelle au Canada et inquiète les organisations de défense des droits de la personne que ce soit à l'échelle nationale ou internationale.

Quelles cartes le Québec joue-t-il dans cette gestion de l'immigration?

Rappelons que depuis 1991, une entente avec le Canada attribue au gouvernement du Québec quatre prérogatives: la sélection des personnes qui viennent s'y établir à titre permanent ou temporaire, leur admission au Canada, leur intégration à la société québécoise ainsi que la détermination des niveaux d'immigration à destination du Québec.

Le Québec a depuis cette date fait de nombreux efforts pour accueillir plus d'immigrants et renforcer ainsi à la fois la démographie québécoise et sa part dans le Canada. Cette immigration, qui atteint près de 55 000 nouveaux arrivants en 2010 et représente environ 18 % de l'immigration au Canada, a aussi pour objectif de maintenir, voire d'accroître, la place de la langue française au Québec mais aussi au Canada et en Amérique du Nord.

C'est pourquoi les critères de sélection des immigrants résidents permanents au Québec reposent à la fois sur l'âge des nouveaux arrivants, leur niveau d'éducation et de qualification professionnelle ainsi que sur leur connaissance du français, soit comme langue maternelle, soit comme langue seconde. Pour satisfaire à ces conditions de sélection, le Québec a tout comme le Canada étendu la carte des régions du monde d'où arrivent ses migrants.

Une nouvelle carte des pays d'origine: jouer la diversité!

Au Québec, on a donc vu les pays d'origine des immigrants se diversifier et de nouvelles populations arriver: de nombreuses familles en provenance du Maghreb et de Roumanie, en particulier, à partir des années 2005. Et ce n'est pas un hasard mais bien un choix, et sûrement une chance pour le Québec puisqu'il s'agit de populations francophones ou francophiles pour qui le français représente la langue d'éducation et de travail. Pour ces populations, le Québec est choisi comme terre d'immigration parce qu'on y vit et qu'on s'y développe en français.

Ainsi entre 2006 et 2010, on trouve parmi les 10 premiers pays d'émigration vers le Québec: l'Algérie, le Maroc, la France, la Chine, la Colombie, Haïti, le Liban, les Philippines, la Roumanie et le Mexique. L'Afrique est le continent de départ de plus de 32 % de cette population et plus de 21 % d'entre eux viennent du Maghreb.

Mais on le sait, ces populations rencontrent aussi des difficultés d'intégration socio-professionnelle importantes au Québec: le chômage chez les Maghrébins frôle les 18 %, taux le plus élevé parmi toutes les populations immigrantes. Ces familles vivent beaucoup d'insatisfactions à leur arrivée: leurs diplômes sont mal reconnus, le regard porté sur eux est souvent plein de préjugés et les employeurs sont frileux à leur ouvrir leurs portes.

Le fait qu'ils soient, pour la majorité, musulmans renforce les stéréotypes: on les voit comme traditionnels, repliés sur leur communauté, voire menaçants... On perçoit les femmes comme soumises au foyer et les hommes comme rigides, machos et anti-démocratiques. Et les débats récurrents sur la laïcité ou encore sur le port des signes religieux dans les milieux publics et professionnels viennent les placer au coeur d'enjeux dont ils ne sont pas les porteurs. N'oublions pas que ces populations arrivent, comme tout immigrant, avec leurs bagages professionnels, religieux, historiques et culturels pour trouver leur place au Québec, y vivre et participer au développement socio-économique du pays.

Une donne inédite: limiter et sélectionner l'immigration selon l'origine géographique?

C'est dans ce contexte que la ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles du Québec a lancé le 14 avril une consultation publique sur la planification de l'immigration au Québec. Dans la planification proposée, on note sept orientations dont la première vise à augmenter à 50 % le nombre de travailleurs qualifiés en adéquation avec les besoins du marché du travail. On vise aussi à renforcer la connaissance du français parmi les nouveaux arrivants et à continuer à les sélectionner parmi les moins de 35 ans.

Si ces orientations sont vertueuses, on peut déjà mettre quelques bémols en particulier quant à l'adéquation de la sélection par rapport à un marché de l'emploi qui est très conjoncturel et fluctuant. On risque de se retrouver avec une population dont la qualification correspondra un temps aux besoins québécois mais qui devra ensuite continuer à s'adapter comme toute la population aux transformations de l'emploi. Il n'existe pas d'immigrant prêt à l'usage qui collerait juste à nos besoins! Et qui serait de plus «re-jetable» après!

Deux autres orientations doivent particulièrement nous interpeller. D'abord, on veut réduire l'immigration annuelle pour la maintenir à un niveau de 50 000 arrivées par an, ceci permettant a priori de maintenir le poids démographique du Québec dans le Canada. Il semble très risqué de prendre ce type de décision à un moment où le Canada et les pays limitrophes continuent à augmenter leur taux d'immigration en le contrôlant bien sûr. Plus encore, les projections démontrent que notre population connaîtra de toute façon un vieillissement accéléré dans les prochaines années et que nul ne sait comment en limiter les effets.

Alors pourquoi cette idée d'un nombre d'immigrants à «ne pas dépasser»? Est-ce l'argument de la sécurité ou celui de la peur de l'invasion qui prévaut? Cette question mérite d'être posée d'autant plus qu'une autre orientation vise à limiter cette fois le pourcentage d'immigrants par bassin géographique de départ.

La ministre propose de ramener le taux de chaque bassin d'immigration (ici continent) à 30 % du total en 2015, ce qui équivaut à faire baisser le nombre d'Africains et surtout de Maghrébins admis au Québec. Voici là encore une mesure inattendue qui fait penser aux orientations prises par plusieurs pays européens que nous taxons de discriminatoires de notre côté de l'Atlantique.

La vraie question est éthique et reste implicite: si les Maghrébins ont de la difficulté à entrer en emploi au Québec et vont parfois grossir les rangs des minorités francophones hors Québec, est-ce parce qu'ils sont non intégrables ou bien parce que notre société ne leur a pas encore fait la place nécessaire? Doit-on en réduire le nombre et de ce fait renforcer les réflexes discriminatoires de notre marché de l'emploi ou au contraire les accueillir et travailler l'ouverture de notre société pour mieux les accompagner vers nos besoins en employabilité? Réduire leur nombre et fixer des quotas ethniques répond-il réellement aux besoins sociaux et économiques de notre société ou est-ce une manière détournée de renforcer les stéréotypes existants et de donner raison à quelques voix qui représentent la fermeture et l'intolérance au Québec?

Il est important que les Québécois regardent de près cette consultation et se prêtent à l'exercice en sortant des stéréotypes et des peurs collectives dont plusieurs sont sous-jacentes aux orientations proposées. Il est aussi important qu'ils continuent à marquer leur différence par rapport au gouvernement canadien en se montrant critiques par rapport à leurs propres politiques, ouverts, inclusifs et respectueux des droits de la personne.

9/5/2011

Source : Cyberpresse.ca

La gouverneur de l'Arizona (ouest des États-Unis) a annoncé lundi que sa loi contestée sur l'immigration, dont les dispositions les plus controversées ont été suspendues par la justice fédérale, serait portée devant la Cour Suprême des États-Unis.

La républicaine Jan Brewer a réaffirmé lundi que l'entière application de la loi était nécessaire dans la bataille contre l'immigration illégale.

«J'ai toujours su que cette bataille judiciaire serait longue», a-t-elle dit. «Mais maintenant que nous avons choisi cette voie (la Cour Suprême), je suis sûre que (la position) de l'Arizona prévaudra».

Peu avant son entrée en vigueur en juillet dernier, la loi sur l'immigration de cet État frontalier du Mexique avait été purgée de ses dispositions les plus controversées par une juge fédérale, à la demande de l'administration Obama.

L'une d'elles autorisait la police à vérifier le statut migratoire de toute personne interpellée, même si cette interpellation était sans motif.

L'État d'Arizona avait immédiatement fait appel de la décision de justice, mais la suspension a été confirmée en appel en avril. Mme Brewer aurait pu demander un nouvel examen par la cour d'appel, mais a préféré porter directement l'affaire devant la Cour Suprême.

«En portant l'affaire devant la Cour Suprême, le plus probable est que les questions légales entourant (la loi) seront rapidement résolues, afin que la loi puisse (entrer en vigueur entièrement) et commencer à faire son travail», a-t-elle dit.

«Face à l'injustice, les habitants de l'Arizona ne vont pas rester les bras croisés. Il vont agir», a-t-elle ajouté. «Le problème dépasse la simple sécurité aux frontières. Il s'agit du principe selon lequel un État doit être capable de protéger la sécurité et le bien-être de ses citoyens, notamment quand le soutien de l'État fédéral est insuffisant».

Un tiers des 6,6 millions d'habitants de l'Arizona ne sont pas nés aux États-Unis et quelque 460 000 personnes, selon les estimations, sont en situation irrégulière.

9/5/2011

Source : Cyberpress.ca

Issu de la CSU, la branche bavaroise de la CDU d'Angela Merkel, le ministre allemand de l'Intérieur, Hans-Peter Friedrich, effectue mardi sa première visite en France depuis sa nomination en mars, pour assister au G8 des ministres de l'Intérieur à Paris.

LE FIGARO.- Paris et Rome réclament une modification du traité de Schengen et la possibilité de rétablir des contrôles aux frontières pour contenir la vague d'immigration provoquée par les révolutions arabes. Êtes-vous favorable à cette initiative?

Hans-Peter FRIEDRICH. - La proposition de la France consiste à rendre plus flexible le traité de Schengen, qui comporte une lacune: il ne prévoit pas le cas où un pays membre manquerait à son obligation de protéger ses frontières extérieures. Nous soutenons l'initiative de la France visant à combler cette brèche.

De nombreuses voix en Allemagne mettent en garde contre une entrave à la liberté de circulation dans l'espace européen. Alors que la crise de l'euro a déjà renforcé l'euroscepticisme, ne craignez-vous que l'attachement des Allemands à l'Europe soit encore affaibli?

Le principe de la liberté de circulation au sein de l'UE ne doit en aucun cas être remis en cause. Cette libre circulation, décidée par Helmut Kohl et François Mitterrand, est l'un des acquis les plus palpables de la construction européenne pour nos concitoyens. Mais il est aussi important que le système Schengen soit renforcé pour faire face à des situations exceptionnelles.

L'Italie se plaint d'un manque de solidarité de l'Europe du Nord pour l'aider à faire face à l'afflux d'immigrés. L'Allemagne est-elle prête à faire davantage?

L'Italie n'a aucune raison de se plaindre d'un manque de solidarité. À peine 25.000 immigrés sont arrivés en Italie depuis le début du soulèvement démocratique. La plupart d'entre eux ont immédiatement poursuivi leur voyage vers le nord, notamment en France et en Belgique. Un grand pays comme l'Italie peut accueillir sans grande difficulté les quelque 10.000 ou 12.000 réfugiés, qui ont choisi de rester sur son territoire. La solidarité implique aussi que l'on remplisse ses propres obligations. Au cours de l'année passée, l'Allemagne a, à elle seule, accepté plus de 40.000 demandeurs d'asile.

Avec la forte reprise économique, l'Allemagne est confrontée à une pénurie de main-d'œuvre. L'immigration est-elle une chance pour la surmonter ainsi que la chute de la natalité?

Il est temps de penser le marché du travail de façon plus européenne. En Allemagne, nous connaissons des pénuries de main-d'œuvre, bien que le marché du travail de la zone euro compte plus de vingt millions de chômeurs. Avant de faire venir d'autres immigrés, nous devons trouver des solutions au sein de l'Europe. Je ne lance pas d'appel… Cependant je constate que les Irlandais, les Espagnols ou les Portugais ont la possibilité, à tout moment, de venir travailler en Allemagne. L'immigration à elle seule ne peut pas résoudre nos problèmes. Nous devons former et qualifier au mieux les 3 millions de chômeurs restant en Allemagne, pour leur offrir de meilleures chances. L'appel à l'immigration ne doit pas conduire à délaisser ce potentiel.

La chancelière juge que le multiculturalisme a échoué en Allemagne. Comment comptez-vous améliorer l'intégration des immigrés, en particulier des musulmans?

Depuis 2005, l'Allemagne a investi un milliard d'euros dans un programme de cours d'intégration, où l'on enseigne la langue, mais aussi la culture et l'histoire allemandes. Nous allons continuer tout en expliquant aux musulmans qu'ils peuvent vivre leur croyance religieuse dans notre pays. Nous voulons leur offrir la même possibilité qu'aux enfants chrétiens de suivre des cours de religion à l'école. Nous voulons aussi offrir dans nos universités une formation pour les imams. Nous voulons que l'on puisse se sentir à son aise dans notre pays en tant que musulman. Mais les musulmans doivent reconnaître que notre loi fondamentale exige la tolérance envers les autres religions. Ils doivent aussi reconnaître qu'en Allemagne c'est la loi fondamentale qui fixe le cadre juridique et que nous n'y tolérerons pas la charia.

Comment lutter contre la dénatalité?

Nous devons rallonger la durée des journées de travail dans les écoles et offrir davantage de places en crèche pour apporter une solution aux problèmes de garde. Nous devons aussi faire évoluer les mentalités. L'Allemagne doit offrir la possibilité aux femmes, de façon beaucoup plus large, de mener de front une carrière professionnelle et une vie familiale avec des enfants. On doit aussi insister sur la joie immatérielle qu'apporte un enfant dans une famille. L'Allemagne sera confrontée dans les années à venir à une baisse de sa population. Une Allemagne plus petite ne signifie pas pour autant qu'elle sera moins bonne ou qu'elle doit être différente.

L'Allemagne est-elle plus en sécurité depuis la mort de Ben Laden?

La menace terroriste d'al-Qaida est affaiblie par sa disparition. Mais à court terme nous devons nous attendre à des attaques visant à venger sa mort, en particulier contre les intérêts américains. Nous n'allons pas baisser la garde et allons renforcer la vigilance. Nous devons aussi reconduire notre arsenal de mesures et de lois antiterroristes pour une durée limitée.

Angela Merkel a été critiquée pour avoir exprimé sa «joie» après la mort de Ben Laden.

Elle ne s'est pas réjouie de la mort d'un homme. Elle s'est félicitée qu'un terroriste, meurtrier de masse, ait été neutralisé.

10/5/2011, Patrick Saint-Paul

Source : Le Figaro

La capitale britannique abritera cette semaine un débat sur le grand chantier de réformes constitutionnelles et politiques engagées au Maroc sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI.

La rencontre, initiée par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), s'inscrit dans le cadre d'un vaste programme de consultation lancé auprès des Marocains du monde afin d'impliquer la communauté marocaine établie à l'étranger dans le débat national.

La rencontre offre ainsi l'opportunité aux représentants d'associations marocaines, aux chercheurs et autres acteurs de la société civile en Grande-Bretagne d'apporter leur contribution, dans un climat de sérénité et de pluralisme, au débat engagé sur les moyens de renforcer la marche du Royaume vers la modernité et consolider les institutions et les acquis démocratiques du pays.

"La rencontre est une occasion de contribuer au mouvement de démocratisation et de débat public initié par SM le Roi Mohammed VI", confie à la MAP, Mme Souad Talsi, membre du CCME et présidente de l'association Al-Hassaniya pour la femme marocaine à Londres.

Elle a rappelé que la communauté marocaine à l'étranger, y compris celle établie en Grande-Bretagne, a été placée, au même titre que l'ensemble des Marocains, au cœur de ce débat.

Le questionnaire, lancé dans ce contexte par le CCME, a permis aux Marocains du monde d'exprimer leur avis sur le processus de réformes, a encore dit Mme Talsi.

Les membres de la communauté marocaine à l'étranger sont, certes, au fait du dynamisme politique et économique que connait la mère-patrie par le biais des médias, mais la rencontre de cette semaine permettra aux Marocains du Royaume-Uni de s'inscrire réellement dans un débat national qui permettra au Royaume d'occuper la place qui lui revient dans le concert des sociétés ouvertes et démocratiques, ajoute l'activiste.

"Le Maroc s'est engagé, depuis plusieurs années, dans un processus de démocratisation", a fait observer Mme Talsi, soulignant que les analystes internationaux s'accordent à souligner l'exception d'un Maroc où le processus de démocratisation prend forme d'une manière évolutive.

Des membres de la communauté marocaine à Londres, y compris des acteurs de la société civile, se sont félicités, dans des déclarations à la MAP, de l'initiative du CCME, soulignant que leurs compatriotes du Royaume-Uni, riches de leur diversité et de leurs horizons différents et forts de leur attachement indéfectible à la mère-patrie, auront ainsi l'occasion de démontrer cette exception marocaine et travailler main dans la main pour un Maroc encore plus fort et uni dans sa marche démocratique sereine et souveraine.

Ils ont rappelé que le Maroc s'est engagé dans un vaste chantier de réformes depuis des années, tout en se félicitant que l'accélération de cette dynamique de réformes suite au Discours Royal du 9 mars, dans lequel SM le Roi Mohammed VI a annoncé le lancement du processus de réformes constitutionnelles et l'installation d'une Commission consultative chargée de la réforme de la Constitution.

10/5/2011

Source : MAP

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