samedi 2 novembre 2024 20:25

Après avoir montré sa fermeté sur les flux migratoires, Manuel Valls semble désormais se concentrer sur l'immigration économique, en rupture avec les dix années précédentes.

Que veut le gouvernement en matière d’immigration ? Quelle pourrait être la vraie rupture avec dix ans de sarkozysme ? Six mois après l’arrivée de Manuel Valls place Beauvau les premières lignes de son projet s’esquissent. Sans vraiment de surprise, il cherche une articulation entre approche sécuritaire de l’immigration et volonté d’intégration des étrangers vivant en France. Le premier axe domine encore comme l’ont montré plusieurs dossiers: fermeté à l’égard des Roms, poursuite des expulsions des étrangers en situation irrégulière (elles seront en 2012 supérieures à 2011), pratique toujours stricte concernant les contrôles d’identité des sans-papiers, et mise en place prochaine de critères de régularisation qui se veulent moins arbitraires mais en aucun cas ne signifient une large ouverture des portes de la France.

«Trop facile à exploiter pour la droite»

On voit au moins ce dont Manuel Valls ne veut pas: un coup de barre idéologique qui ouvrirait nos frontières aux quatre vents.  A l’image des socialistes depuis de nombreux mois, le ministre de l’Intérieur est guidé par l’obsession d’un embrasement sur le sujet de l’immigration. C’est l’impression partagée par de nombreux visiteurs de la place Beauvau. «Dès décembre 2011 un actuel ministre m’a expliqué que l’immigration ne devait pas apparaître pendant la campagne, car c’était trop dangereux et trop facile à exploiter pour la droite. Le gouvernement reste sur cette ligne hyper frileuse, très défensive», confie un responsable d’association. Pendant la -campagne un rapport, pourtant réalisé par Terra Nova, think tank proche du Parti socialiste, a été gardé au placard car jugé trop innovant sur les questions migratoires par l’équipe de Hollande.

Mais que veut vraiment le ministre de l'Intérieur ? Finalement — et c’est une forme de paradoxe — la réelle avancée pour la politique migratoire française serait de mener à terme ce que Nicolas Sarkozy a laissé comme une sorte de brouillon: développer et surtout rationaliser l’immigration économique. Conceptualisée en 2007 comme «immigration choisie», elle a été rebaptisée «immigration intelligente» par François Hollande pendant la campagne. Or, de nombreux spécialistes des migrations, comme El Mouhoub Mouhoud sont formels: l’immigration est surtout un sujet exploité politiquement (encore plus lorsqu’il est attisé par l’extrême droite) mais absolument pas pensé par rapport aux besoins réels du pays. La meilleure preuve, récente, est la stupéfiante volte-face effectué par le précédent gouvernement sur le sujet: en mars 2011, Claude Guéant déclarait:  «Nous nous étions engagés à promouvir l’immigration professionnelle, nous l’avons fait. Alors que moins de douze mille étrangers bénéficiaient en 2006 d’une carte de séjour attribuée pour des motifs de travail, ils ont été 21 000 en 2008 et 20 000 en 2009.» Un mois plus tard, il assénait: «J’ai demandé que l’on réduise le nombre de personnes admises au titre de l’immigration du travail.» Puis, en mai, Nicolas Sarkozy renchérissait: «Contrairement à une légende, il est inexact que nous ayons besoin de talents, de compétences issues de l’immigration.» La raison de ce changement de cap: l’échec de l’UMP et la montée du FN aux cantonales. Traduction dans les faits: 12 400 titres de travail délivrés en 2010, et 9100 en 2011.

Idées reçues tenaces

L’absurdité de cette politique est facilitée par les idées reçues, donc fausses, sur l’état de l’immigration en France. Il y de plus en plus d’étrangers en France? Non: depuis 1995 la France et le Japon sont les deux pays riches qui ont le moins accepté de nouveaux entrants. Nous sommes un des pays d’Europe les plus fermés, mais l’opinion inclut souvent les enfants d’immigrés, en réalité français, dans sa confusion. Les immigrés «voleraient» le travail des Français? Non: ils occupent le plus souvent des emplois complémentaires dans des secteurs en pénurie, et une étude de 2010 qui fait autorité a même établi qu’une hausse de 10% de l’immigration en France entre 1962 et 1999 avait augmenté les revenus des nationaux de 10%. On pourrait multiplier les exemples, mais les idées reçues ont le propre d’être tenaces, et la crise a encore accentué le rejet des immigrés, comme l’a démontré la spécialiste Catherine Witol de Wenden, alors qu’au sein de l’OCDE après la crise de 2009 les migrations du travail ont baissé de 6% et les flux de travail temporaires (saisonniers) de 16%.

Tout semble donc fonctionner à l’envers: nous avons de plus en plus besoin des immigrés et le constat semble de moins en moins pris en compte par les politiques. D'autant qu'un autre constat, établi par les Nations Unies, fait froid dans le dos: pour la première fois en 2011 la population en âge de travailler a baissé en Europe. Et les spécialistes le répètent à satiété: seuls les flux dits «discrétionnaires» - ceux liés au travail - sont plus ou moins maîtrisables.

«Ils vont ajuster le tir selon le climat politique»

Le gouvernement Ayrault va-t-il oser inverser la tendance? C’est encore difficile à dire car les signaux sont contradictoires. Parmi les plus positifs l’organisation, début 2013, d’un débat au Parlement sur l’immigration économique. Interrogé récemment par Libération sur sa vision d’une politique d’immigration économique, Manuel Valls a indiqué «que c’était trop tôt, je veux d’abord consulter les partenaires sociaux». En juin, cette fois au Monde, il avait indiqué que concernant la régularisation des sans-papiers célibataires «outre leur durée de présence, le critère peut être le travail. Mais leur sort touche au sujet plus large des besoins en terme de migration économique de la France. Or, cette question doit être débattue au Parlement et avec les partenaires sociaux, comme l’a promis François Hollande.» Sauf qu'en avril, lors du débat télévisé qui l’avait opposé à Nicolas Sarkozy, Hollande avait indiqué que «l’immigration économique dans un contexte de croissance ralentie doit être limitée. Une phrase particulièrement ambiguë il semble difficile pour la France de faire encore moins en la matière. «En réalité, ils vont ajuster le tir selon le climat politique. Si le débat sur le projet de loi sur l’immigration en octobre se passe mal, ils freineront sur l’immigration du travail», prédit un responsable associatif.

Il existe pourtant des signes positifs. Ainsi la première décision prise par Manuel Valls en matière d’immigration a été, dès le 31 mai, l'abrogation de la circulaire Guéant sur les étudiants étrangers. Fin septembre une circulaire visant à redresser le nombre de naturalisations a gommé l’obligation de présenter un CDI, qu’avait introduite le précédent gouvernement, afin de faciliter l’intégration de personnes travaillant depuis plusieurs années en France. La proposition, contenue dans le projet de loi bientôt examiné au Parlement, de créer un titre de séjour de trois ans (au lieu de celui de un an trois fois renouvelable) va aussi dans le sens d’une intégration et d’une stabilité plus grande pour les immigrés légaux qui travaillent en France.

Mais après ces premiers pas surtout symboliques, le gouvernement va maintenant rentrer dans le dur, en justifiant à la fois une maîtrise des flux migratoires assez proche de celle de la droite depuis dix ans et une meilleure intégration des immigrés qui pourront rester en France.

27 novembre 2012 , FABRICE TASSEL

Source : Libération

Originaires d'Afrique de l'Ouest, des étudiants témoignent de la violence et du racisme quotidien dont ils sont victimes au royaume chérifien.

Quand Fatim est arrivée au Maroc pour entamer ses études de droit à la faculté de Souissi à Rabat, elle s'attendait à une belle aventure. Mais, pour la Guinéenne de 20 ans, toujours installée dans la ville marocaine, sa vie d'étudiante s'est muée en un traumatisme qui la pousse, aujourd'hui, à quitter le pays.

La raison: le racisme. En quatre ans, Fatim ne s'est pas faite un seul ami local et a connu plusieurs agressions. «Vous êtes Africains, vous êtes des Noirs», lui a-t-on souvent lancé tandis qu'elle arpentait les rues du quartier Océane avec ses amis africains.

En octobre 2009, alors qu'elle se rend à la banque en milieu d'après-midi, elle se retrouve encerclée par six jeunes hommes qui la dépouillent, la battent, couteaux à la main. Dès lors, son père, inquiet, lui interdit de sortir seule. Une autre fois, elle quitte le supermarché aux environs de 21h30. Nouvelle agression. On la traite de «azia» (noire ou négresse en français) en lui mettant les pieds sur le visage et le ventre.

Finies les virées nocturnes et les soirées en boîte, Fatim reste calfeutrée chez elle. Elle ne met le nez dehors que pour aller en cours ou accompagnée de ses amis.  

«Les Marocains se considèrent comme des Blancs. Ils n'aiment pas la peau noire. Je ne m'attendais vraiment pas à ça», confie l'étudiante, toujours sous le choc. «À la fac, c'est très difficile. Certains profs donnent les cours en arabe et refusent de parler français. Quand on leur dit qu'on ne comprend pas la langue, ils nous disent méchamment de nous adresser à nos voisins ».

Son amie, Awa, elle aussi guinéenne, est arrivée au Maroc pour des études d'ingénieur à l'Institut Supérieur du Génie Appliqué (IGA) à Casablanca. Elle dit subir un racisme, qui, désormais, lui passe au dessus de la tête. Quotidiennement, elle se fait insulter, en pleine rue, par des enfants, des adolescents et même des personnes âgés: «singe», «négresse», «sale Africaine» ou encore «esclave». 

«Je me suis faite agressée deux fois. La première fois, c'était à Casablanca, alors que j'attendais le bus 900 pour me rendre à Rabat. Un jeune homme est venu m'arracher mon sac en me traitant de négresse et de singe. Personne n'a levé le petit doigt», raconte l'étudiante de 21 ans.

Des autorités laxistes

La deuxième fois, dans le quartier de Mohammedia, un homme d'une trentaine d'années, armé d'un couteau lui a dérobé son téléphone portable alors qu'elle était accompagnée d'une amie:

«Nous attendions un taxi devant sa porte, un samedi soir. Il y avait beaucoup de monde. Du monde qui s'en foutait royalement. À la longue, on s'y fait. Il me reste deux ans d'études, alors je prends des précautions».

Mais pourquoi ces jeunes étudiants ne vont-ils pas porter plainte? «Quand les policiers nous insultent eux-mêmes, je ne vois pas trop ce qu'ils peuvent faire pour nous. C'est peine perdue», répond un autre étudiant, âgé de 28 ans, un Béninois installé depuis cinq ans au Maroc et qui préfère garder l'anonymat.  

«Quand les Africains arrivent au Maroc, ils s'investissent beaucoup plus dans les études. Certains professeurs ne veulent pas que les étudiants marocains soient dominés par des Noirs, alors ils ne nous notent pas plus de 11 sur 20 quelque soit la qualité de notre travail», dénonce-t-il.

Selon un rapport de l'Unesco datant d'octobre 2011, le nombre d'étudiants d'Afrique Subsaharienne présents au Maroc est passé de 4024, en 2005, à 6038, en 2009. En 2010, selon l'Institut Statistique de l'Unesco, ils étaient près de 5000 dont une grosse proportion de Guinéens (518) et de Sénégalais (504) – compte tenu des relations diplomatiques qu'entretient le Maroc avec ces deux pays.

Awa dit avoir choisi le royaume chérifien pour sa proximité avec son pays d'origine: «C'est plus facile de retourner voir les parents. Et au Maroc, il y a de très bonnes écoles». Sans compter que la plupart des Africains subsahariens n'ont pas besoin de visa pour se rendre au Maroc.

«Si le pays a évolué, les mentalités restent archaïques. Les Marocains considèrent toujours les Noirs comme des esclaves», reprend Awa.

Cette dernière raconte d'ailleurs avoir eu affaire à un bailleur qui refusait de louer ses appartements à des Noirs, tout comme Bintou, une Sénégalaise de 24 ans, qui a vu circuler une pétition pour lui faire quitter sa résidence sans motif apparent. «Nous ne sommes certainement pas au 21ème siècle ici», déclare Awa un brin déconcertée.

« Tous les Marocains ne sont pas racistes»

Pour son ami béninois, il faut temporiser les choses. «Tous les Marocains ne sont pas racistes. Il ne faut pas exagérer. Et moi je n'en veux pas aux journalistes de Maroc Hebdo qui parlent du "péril noir". Beaucoup d'immigrés africains foutent la merde ici, en attendant de pouvoir partir pour l'Europe», analyse-t-il.   

«Les Africains subsahariens présents au Maroc sont soient des clandestins, des "débrouillards" qui travaillent au noir dans les centres d'appel ou des étudiants», explique Iriébi, un étudiant Ivoirien en gestion, vice-président de la Confédération des élèves, étudiants et stagiaires africains étrangers au Maroc (CESAM), créée en 1981.

Cette association, basée à Rabat, comporte plusieurs subdivisions consacrées à chaque communauté étudiante d'Afrique occidentale. Pour ce qui est du racisme, Iriébi parle de «petit couacs»: 

«Cela fait six ans que je suis ici. Maintenant je ferme les yeux, quand on m'insulte dans la rue. Quand les choses s'aggravent, nous nous adressons à l'ambassade du pays de l'étudiant concerné. L'ambassade s'adresse ensuite au ministère des Affaires étrangères marocain. Et puis ça s'arrête là. Quand on va voir la police, elle fait un constat, organise deux ou trois convocations, puis l'affaire est étouffée».

Du choc à l'indifférence

En d'autres termes, il n'y a rien à faire. Pour Souleymane, qui a quitté le pays il y a tout juste un an pour retrouver son Sénégal natal, la négrophobie se fait plus sentir à Fès ou Agadir qu'à Casablanca.

«Oui, je me suis fait traiter de cafard, j'ai essuyé des regards méprisants dans la rue, on m'a jeté des sachets d'eau sur la tête, mais en tant que sénégalais, je me suis toujours senti mieux loti. Les Sénégalais sont des musulmans très pratiquants, et ça aide à se faire accepter», raconte le jeune homme de 23 ans. «Un jour, pour nous désigner, un professeur nous a appelé "les Africains". Je lui ai rétorqué que lui aussi était Africain. Il s'est excusé en disant qu'il aurait dû nous appeler les Subsahariens».

Iriébi, lui, préfère jouer l'indifférence. «Si ça les amuse que ma peau soit noire, je rigole désormais avec eux». Binta aussi aurait voulu rire le jour où, juste après la prière du matin, elle est sortie faire quelques pas, son chapelet à la main, et a croisé sur son chemin un vieillard visiblement mal en point. Ce dernier a refusé son aide et quelques minutes après, s'est soudainement mis à rire à gorge déployée en la traitant de «négresse».  

28/11/2012, Katia Touré

Source : Slatafrique

Pendant que le niveau de scolarité des nouveaux arrivants au Canada ne cesse d'augmenter, leur salaire ne cesse de chuter comparativement à celui des Canadiens d'origine, selon une étude de l'Institut de recherche et d'informations socio-économique (IRIS).

L'étude démontre qu'en 2006, 51 % des immigrants « très récents » de 25 à 64 ans - c'est-à-dire des gens établis au Canada depuis moins de 5 ans - détenaient un diplôme universitaire dans 51 % des cas, comparativement à 19 % des Canadiens d'origine.

Malgré cet écart de scolarisation favorable aux immigrants, le salaire moyen de ces derniers est passé de 85 % de celui des Canadiens en 1980 à 63 % en 2005.

La situation des immigrants est pire au Québec, selon les chercheurs de l'IRIS. « Avec des taux de scolarisation largement plus élevés que la moyenne des natifs du Québec, les immigrants affichent des taux de chômage 2 à 3 fois plus élevés et d'importantes différences salariales », affirme le chercheur de l'IRIS, Mathieu Forcier. « Ces différences sont d'ailleurs plus marquées au Québec qu'au Canada. »

L'étude démontre que c'est au Québec que l'expérience de travail à l'étranger est le moins considérée (32 %) alors que la proportion de reconnaissance des acquis est de 47 % en Ontario, soit la plus élevée au Canada. L'IRIS estime qu'une augmentation des programmes de stages et de mentorats, comme c'est le cas à Toronto, aiderait à corriger ces lacunes.

L'IRIS souligne également que le Québec accueille moins d'immigrants que les autres provinces canadiennes. En 2006, la population immigrante représentait 27,5 % de la population de la Colombie-Britannique, une proportion qui est de 28,3 % en Ontario. Au Québec, à pareille date, la population immigrante représentait seulement 11,5 % de la population.

« L'immigration n'est pas qu'une affaire économique, nos sociétés font aussi le choix de l'immigration pour des raisons culturelles et politiques, poursuit M. Forcier. Toutefois, sur le strict plan économique, si les compétences des personnes immigrantes étaient pleinement reconnues, l'économie canadienne gagnerait l'équivalent de 370 000 travailleurs et travailleuses et les revenus des immigrants augmenteraient de 30,7 milliards de dollars, soit 2,1 % du PIB [Produit intérieur brut] », lance Mathieu Forcier.

Les chercheurs de l'IRIS estiment que le Canada, et a fortiori le Québec, aurait intérêt à mieux intégrer ses immigrants.

Pendant que le niveau de scolarité des nouveaux arrivants au Canada ne cesse d'augmenter, leur salaire ne cesse de chuter comparativement à celui des Canadiens d'origine, selon une étude de l'Institut de recherche et d'informations socio-économique (IRIS).

L'étude démontre qu'en 2006, 51 % des immigrants « très récents » de 25 à 64 ans - c'est-à-dire des gens établis au Canada depuis moins de 5 ans - détenaient un diplôme universitaire dans 51 % des cas, comparativement à 19 % des Canadiens d'origine.

Malgré cet écart de scolarisation favorable aux immigrants, le salaire moyen de ces derniers est passé de 85 % de celui des Canadiens en 1980 à 63 % en 2005.

La situation des immigrants est pire au Québec, selon les chercheurs de l'IRIS. « Avec des taux de scolarisation largement plus élevés que la moyenne des natifs du Québec, les immigrants affichent des taux de chômage 2 à 3 fois plus élevés et d'importantes différences salariales », affirme le chercheur de l'IRIS, Mathieu Forcier. « Ces différences sont d'ailleurs plus marquées au Québec qu'au Canada. »

L'étude démontre que c'est au Québec que l'expérience de travail à l'étranger est le moins considérée (32 %) alors que la proportion de reconnaissance des acquis est de 47 % en Ontario, soit la plus élevée au Canada. L'IRIS estime qu'une augmentation des programmes de stages et de mentorats, comme c'est le cas à Toronto, aiderait à corriger ces lacunes.

L'IRIS souligne également que le Québec accueille moins d'immigrants que les autres provinces canadiennes. En 2006, la population immigrante représentait 27,5 % de la population de la Colombie-Britannique, une proportion qui est de 28,3 % en Ontario. Au Québec, à pareille date, la population immigrante représentait seulement 11,5 % de la population.

« L'immigration n'est pas qu'une affaire économique, nos sociétés font aussi le choix de l'immigration pour des raisons culturelles et politiques, poursuit M. Forcier. Toutefois, sur le strict plan économique, si les compétences des personnes immigrantes étaient pleinement reconnues, l'économie canadienne gagnerait l'équivalent de 370 000 travailleurs et travailleuses et les revenus des immigrants augmenteraient de 30,7 milliards de dollars, soit 2,1 % du PIB [Produit intérieur brut] », lance Mathieu Forcier.

Les chercheurs de l'IRIS estiment que le Canada, et a fortiori le Québec, aurait intérêt à mieux intégrer ses immigrants.

27 novembre 2012

Source : Radio Canada

Un immigré sur cinq seulement travaille légalement sur le territoire de la Communauté des Etats indépendants, a annoncé mardi le chef-adjoint du département pour la coopération dans le domaine de la sécurité du Comité exécutif de la CEI, Nourlan Kourmanov, lors d'un point de presse à Minsk.

"Nous accueillons de huit à dix millions de travailleurs immigrés, dont seulement deux millions travaillent légalement", a déclaré le responsable. 

Selon lui, les travailleurs immigrés proviennent principalement des ex-républiques soviétiques de l'Asie centrale, ainsi que de la Moldavie, de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan.

"Ces données sont indirectement confirmées par les transferts monétaires que les travailleurs immigrés réalisent vers leurs pays d'origine. La part de transferts de travailleurs immigrés dans le PIB de l'Ouzbékistan est de 9,6%. Pour le Tadjikistan, ce chiffre est de près de 50% et pour la Moldavie de plus de 14%", selon le responsable.

Il a ajouté que le nombre des travailleurs immigrés ne provenant pas de la CEI était en diminution. Près de 2,5 millions de ces travailleurs ont été enregistrés en 2008, tandis qu'en 2011, leur nombre a reculé à un peu plus d'un million.

27/11/2012

Source : Ria Novosti

Les sans-nom et les sans-visage ont donc vieilli. Les immigrés ont atteint l’âge des paysages blancs, comme disent les poètes. C’est l’heure pour les institutions de prendre en charge la question de cette partie de la population négligée jusque-là. Les associations se sont organisées pour venir en aide aux chibanis et bousculer les structures qui leur rendent la vie impossible. Le président de l’Assemblée nationale, le socialiste Claude Bartolone, a décidé d’ouvrir un chantier prometteur, en créant une mission d’information sur les immigrés âgés.

Le bref communiqué indique que «cette mission sera chargée d’informer la représentation nationale sur la situation des personnes immigrées âgées de plus de 65 ans, qui sont, pour la plupart d’entre elles, venues travailler en France dans les années cinquante et soixante, contribuant ainsi à la reconstruction de notre pays. Elle analysera les difficultés auxquelles ces personnes âgées sont aujourd’hui confrontées: conditions de logement précaires et inadaptées aux besoins de personnes en perte d’autonomie, isolement, santé défaillante, problèmes d’accès à la retraite, aux droits sociaux, à la nationalité».

Pour l’heure, on ne connaît pas la composition de cette mission parlementaire qui sera présidée par un membre de l’opposition. Tout au plus sait-on qu’elle «formulera des propositions visant à améliorer la situation de ces personnes âgées, qui sont pour beaucoup d’entre elles parents et grands-parents de citoyens français». Quel est donc l’état des lieux ? La mission ne partira pas du néant. Les rapports se sont accumulés sous la précédente mandature. Ainsi, le Haut conseil à l’intégration (HCI), du temps où il était présidé par Blandine Kriegel, avait rendu un avis transmis au Premier ministre. En conclusion d’une cinquantaine de pages, le HCI formulait des propositions.

Un catalogue impressionnant. D’abord, le Haut conseil demandait plus de souplesse à la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) qui «doit développer les services spécialisés d’information et d’aide pour la population des travailleurs migrants âgés». La durée de résidence obligatoire devait être annulée, permettant aux vieux de rester dans leur pays s’ils ont choisi de s’y replier, avec même la possibilité de toucher les prestations de la sécurité sociale chez eux. Et, pour les vieux restant en France, la possibilité d’y être enterrés grâce à la multiplication souhaitée de carrés musulmans dans les cimetières, ce qu’avait d’ailleurs encouragé le ministère de l’Intérieur, en 2007, par une circulaire aux maires.

Plus important peut-être, le HCI touchait au cœur de la cible la perception des Français des vieux immigrés : «La recherche historique devrait s’intéresser à la contribution des vieux travailleurs émigrés à l’histoire de France et, en particulier à l’édification  économique et sociale française dans les années 1950 et 1960». Pour imposer l’image de l’apport de l’immigration à la construction nationale, le HCI allait jusqu’à envisager que «les maires et les chefs d’entreprise concernés puissent apposer des plaques commémoratives ou autres ‘‘monuments’’ dans les lieux où l’apport de la main-d’œuvre immigrée a été le plus important».

Enfin, «l’école devrait enseigner la contribution des travailleurs migrants à l’édification économique de notre pays. En outre, les grandes entreprises françaises qui ont bénéficié de l’apport de la main- d’œuvre immigrée devraient se concerter sur les moyens par lesquels elles pourraient faire valoir leur reconnaissance à cette population». Autant dire que la mission parlementaire a déjà des billes pour commencer à travailler, afin que des décisions interviennent rapidement, ainsi que des propositions de loi.

27.11.12, Walid Mebarek

Source : El Watan.com

Début septembre 2012, la Banque d’Angleterre avait défrayé l’actualité du monde financier en publiant une petite annonce pour trouver son prochain gouverneur dans les colonnes de l’hebdomadaire The Economist.  Elle vient de signer une première mondiale en nommant à sa tête Mark Carney, actuel gouverneur de la banque centrale canadienne (depuis 2008) et, président du Conseil de stabilité financière, une organisation composée de banques centrales, ministères et régulateurs de 24 pays, chargée de développer et de mettre en place des règles pour assurer la stabilité du système bancaire international.

Le futur gouverneur, âgé de 47 ans, censé occuper le poste de gouverneur du Canada jusqu’à 2015 va devoir le quitter pour occuper ses fonctions à partir du 1er juillet 2013, il va devoir surtout demander la nationalité britannique pour remplir sa nouvelle fonction de gouverneur durant cinq ans. Une démarche administrative classique, mais qui devrait être accélérée sous l’impulsion du gouvernement britannique pour une issue avant la date butoir du 1er juillet.

27/11/2012

Source : CCME

 

Le réseau Transferts & Compétences organise un forum sur le thème « Compétences des MRE et compétitivité », le samedi 15 décembre 2012 à Paris.

Une célèbre femme d'affaires chinoise est au coeur d'une polémique en Chine depuis qu'a été révélé le fait qu'elle détenait un passeport étranger, un privilège courant chez les millionnaires mais qui suscite l'irritation de l'opinion publique.

Des appels à boycotter la très prospère chaîne de restaurants South Beauty, fondée par Mme Zhang Lan, ont été lancés, a rapporté mardi le journal China Daily, sans préciser quelle autre nationalité avait obtenue Mme Zhang.

Mme Zhang s'était rendue célèbre en 2010 en s'exprimant contre l'émigration des Chinois aisés lors d'une émission sur une chaîne de télévision de Hong Kong. "Je serai loyale envers mon pays parce que je suis chinoise", avait-elle assuré, citée par le journal.
L'irritation visant la femme d'affaires est amplifiée par son appartenance à la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), une assemblée sans grand pouvoir de décision.

L'existence de son passeport étranger a été connue après qu'elle l'a utilisé dans une procédure judiciaire dans laquelle elle était impliquée.
Pékin n'autorise pas la double nationalité et les Chinois qui reçoivent un deuxième passeport doivent renoncer à leur nationalité d'origine. Certains toutefois taisent, au moins temporairement, leur détention d'un autre passeport.

Le cas de Zhang Lan vient confirmer la tendance générale chez les riches Chinois à privilégier l'étranger --Etats-Unis et Canada surtout-- pour s'établir, placer leur fortune et éduquer leurs enfants.

Une attitude considérée comme antipatriotique par le Chinois de la rue, déjà outré par le train de vie doré de la nomenklatura du régime communiste et des nouveaux riches de la deuxième économie mondiale.

L'an dernier, une étude de la Bank of China et du magazine chinois Hurun avait conclu que près de la moitié des millionnaires chinois envisageaient de quitter la Chine, tandis que 14% d'entre eux étaient déjà en train de le faire.

Le cas de Mme Zhang a déclenché des réactions ironiques sur Sina Weibo, l'équivalent de Twitter en Chine: "Nos responsables politiques envoient tous leurs enfants étudier à l'étranger et il y a tellement d'officiels corrompus qui émigrent... Rien de nouveau sous le soleil", a écrit un internaute.

27 nov 2012

Source : AFP

Les envois de fonds des migrants, issus des 48 pays les plus pauvres, ont atteint quelque 27 milliards de dollars (20,8 milliards d'euros), une somme en progression malgré la crise mais dont ne profitent pas assez les gouvernements, indique l'ONU dans un rapport publié lundi.

Dans son rapport, la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (Cnuced) recommande aux gouvernements des 48 pays les moins avancés (PMA) "d'exploiter ces importantes ressources, dont une grande partie fait l'objet de transferts privés directs destinés aux familles, pour diversifier et renforcer leur économie" en renforçant leurs capacités productives.

Car bien que les envois de fonds des migrants à destination des PMA en 2011 représentaient une somme considérable comme source de financement extérieur, uniquement devancée par l'aide publique au développement (42 milliards en 2010), ils ne sont pas assez mis à profit par les autorités, a indiqué aux médias le secrétaire général de la Cnuced, Supachai Panitchpakdi.

Pourtant ces envois ont été multipliés par huit entre 1990 et 2011 grâce notamment au fait que le nombre de travailleurs migrants des PMA est passé de 19 millions de personnes en 2000 à 27 millions en 2010. Depuis 2008, ils ont continué d'augmenter malgré la crise économique et financière mondiale, a-t-il souligné.

Selon la Cnuced, les envois de fonds devraient continuer de croître à moyen terme.

Mais "seuls six ou sept" gouvernements des PMA ont mis en place des politiques pour gérer ces fonds, a déploré le directeur de la division Afrique et PMA de la Cnuced, Taffere Tesfachew.

Selon la Cnuced, les autorités devraient encourager les familles ayant reçu des fonds à consacrer -- une fois leurs besoins vitaux satisfaits -- une part plus importante de cet argent au développement d'infrastructures locales ou à la formation professionnelle.

En ce sens, les experts recommandent la création d'un "plan spécial", disposant notamment d'un "mécanisme international d'appui" dont les modalités devraient encore être précisées et qui serait administré par des banques de développement régional, pour mieux exploiter le potentiel financier des diasporas des pays pauvres.

En outre, les gouvernements devraient notamment prendre des mesures pour réduire les coûts de transfert liés à l'envoi de fonds, qui peuvent atteindre 12% du montant soit un tiers de plus que la moyenne mondiale, selon M. Tesfachew.

Pour y parvenir, la Cnuced recommande aux gouvernements d'éviter les accords d'exclusivité conclus avec des sociétés de transfert de fonds car ils limitent la concurrence.

26 nov 2012

Source : AFP

La CNUCED a indiqué lundi que les ressortissants instruits et hautement qualifiés des pays les plus pauvres partis travailler à l'étranger, pourraient contrer les effets de la "fuite des cerveaux" dans leurs pays d'origine en contribuant au transfert de connaissances et en orientant l'investissement vers ces pays.

Les statistiques disponibles sur "l'exode des compétences" des 48 pays les moins avancés (PMA) montrent que, parmi ceux de leurs ressortissants qui ont reçu une formation universitaire, une (1) personne sur cinq (5) part travailler à l'étranger, contre une (1) sur 25 dans les pays développés.

"Ce sont les PMA qui affichent le taux d'exode des compétences le plus élevé, avec 18,4%, un taux bien supérieur aux 10% observés dans les autres pays en développement, note la CNUCED.

Elle révèle aussi que six des 48 PMA comptent plus de ressortissants hautement qualifiés vivant à l'étranger que dans leur pays natal.
En 2000, les PMA comptaient 1,3 million d'émigrants, une augmentation de 58% par rapport à 1990.

Aujourd'hui, ce chiffre aurait dépassé les 2 millions et les effets néfastes du phénomène "risquent désormais de l'emporter sur les avantages tirés des milliards de dollars que ces travailleurs envoient chaque année à leurs familles restées dans leur pays d'origine", soutient cette organisation.

"L'exode des compétences tend en effet à renforcer les inégalités entre les pays en termes de personnel qualifié et à compromettre les perspectives de croissance économique à long terme des PMA", explique-t-elle.

Pour compenser ces effets négatifs, la CNUCED propose de créer un mécanisme international d'appui à travers lequel les expatriés hautement qualifiés des PMA pourraient contribuer au transfert des connaissances spécialisées et orienter l'investissement vers leurs pays d'origine.

Appelé "investissement dans le transfert des connaissances des diasporas, ce dispositif propose de mobiliser ceux qui sont "disposés à investir dans la création et l'acquisition des connaissances dans leur pays d'origine".

L'objectif étant de mettre en valeur les apports des membres de la diaspora dotés de compétences hautement spécialisées pouvant contribuer au développement des entreprises et au renforcement des capacités productives de leurs pays d'origine, notamment dans les secteurs de moyenne et de haute technologie et dans les secteurs à forte intensité de compétences (comme l'ingénierie).

Depuis des années, la CNUCED défend l'idée que l'amélioration des capacités productives des PMA est, pour ces pays et leur population, la clef pour parvenir à une croissance économique durable et sortir de la pauvreté.

Le mécanisme international d'appui qui est proposé sur les PMA vise à réduire les risques auxquels s'exposent généralement les diasporas qui décident d'investir dans leurs pays d'origine.

A travers ce mécanisme, elles pourraient par exemple bénéficier d'un accès préférentiel au financement de départ à des taux d'intérêt préférentiels. Les gouvernements pourraient également fournir des garanties d'emprunt en vue de ces investissements.

Aussi, suggère la CNUCED, les fonds nécessaires à la mise en Âœuvre du dispositif pourraient être fournis par les pays développés et par les pays en mesure d'apporter leur contribution, ainsi que par les institutions financières internationales et régionales.
D'une manière générale, insiste-t-elle, "il est clair qu'un plan spécial s'impose pour inciter les membres qualifiés des diasporas des PMA à contribuer au renforcement du socle des connaissances et des capacités d'innovation de leurs pays d'origine".

Le mécanisme proposé pourrait être administré par des banques de développement régionales (Banque africaine de développement pour la diaspora africaine par exemple), en collaboration étroite avec les banques nationales de développement.

Plusieurs gouvernements de PMA ont tenté d'exploiter le potentiel de leurs diasporas au profit de leur pays, mais, pour l'heure, les résultats sont bien maigres, observe-t-elle.

Elle relève également la nécessité d'adopter de nouvelles politiques et stratégies industrielles, et de les élaborer en tenant compte des compétences et des capacités des émigrants, et de créer des réseaux efficaces de partage du savoir des diasporas.

26 nov 2012

Source : APS

La Russie donne un an à l'Union européenne pour faire progresser les négociations sur la mise en place d'un régime sans visa, et va imposer dès décembre des visas aux équipages d'avions de ligne européens, a déclaré mardi un responsable de la diplomatie russe, cité par les agences.

Moscou réclame depuis des années la libre circulation de ses citoyens, proposant la réciprocité, mais dénonce les réticences des Européens.
Le président russe, Vladimir Poutine, va mettre la question sur la table de manière "catégorique" lors d'un nouveau sommet Russie-UE le 21 décembre à Bruxelles, a déclaré l'ambassadeur extraordinaire Anvar Azimov, cité par Itar-Tass.

Selon Interfax, le haut responsable russe a mis en garde l'UE contre de nouvelles réticences.

"S'il n'y a pas d'avancée dans la rédaction d'un accord (de libre circulation) d'ici la fin 2013, la Russie en tirera les conséquences", a-t-il déclaré.

"Nous sommes prêts à patienter encore un an. Il est difficile d'énerver les Russes, mais le contre-coup est ensuite approprié", a-t-il ajouté.

"Nous ne le souhaitons pas, je pense que nous devons nous entendre", a ajouté le diplomate, selon lequel tous les aspects techniques ont été réglés et ne manque qu'une décision politique.

Il a cependant indiqué que la Russie exigerait déjà, à partir de décembre, que les équipages d'avions de ligne européens soient munis de visas.

"C'est pour nous désormais une question de principe. Nous ne plierons plus. Nous voulons un dialogue d'égal à égal" avec l'UE, a déclaré M. Azimov, cité par Ria Novosti.

Selon la presse russe, Bruxelles avait clairement lié lors du précédent sommet en décembre 2011 l'instauration de la libre

à la question des droits de l'Homme et de l'Etat de droit.

27 nov 2012

Source : AFP

Ce mercredi 21 novembre 2012, une classe de 32 élèves du lycée Ibn Soulayman Roudani se dirige vers la mairie de TAROUDANT, dans le hall une riche exposition les attend…Suite

Le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) condamne avec la plus grande vigueur la profanation de la mosquée de Villefontaine (Isère), dans la nuit de vendredi à samedi 24 novembre 2012, par des tags racistes.
La profanation de cette mosquée, quatre mois après son inauguration, intervient en ce jour particulier du calendrier musulman qu’est Achoura 1434 et s’ajoute à la liste longue et triste d’agressions dont ont été victimes de nombreuses mosquées de France depuis le début de l’année 2012.
Le CFCM exprime son soutien total aux responsables des mosquées profanées et sa solidarité avec l’ensemble des musulmans de France fortement indignés par ces actes xénophobes.
Devant la monté inquiétante des actes antimusulmans, notamment ceux qui touchent les mosquées de France, le CFCM appelle les pouvoirs publics à mobiliser davantage de moyens face aux auteurs de ces actes insupportables.
24/11/2012
Source : Site du Conseil français du culte musulman

Tout au long de l’année, l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas à Rabat et l’Institut Néerlandais au Maroc (NIMAR) organisent les Soirées du Film Néerlandais, tous les derniers mercredis du mois à 19h00. Les films sont en néerlandais, sous-titrés en français, les projections sont en DVD et d’accès gratuit…Suite

Les organisateurs du spectacle "Barbès Café", pour leur étape oranaise, se sont contentés, dimanche soir, de programmer seulemement la partie "bal" de ce travail concocté par Améziane Azaïche.
Le public qui s'est déplacé pour suivre ce spectacle, organisé en collaboration avec l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC), à défaut de découvrir l'histoire de l'immigration par la chanson, s'est surtout "défoulé" en dansant et en reprenant en chÂœur des chansons bien connues, puisées d'un répertoire "adapté" pour cette soirée oranaise.
Même le coordinateur du spectacle, Mohamed Ali Allalou, n'a pas caché sa déception. "Nous aurions aimé présenter à Oran notre spectacle dans tous ses volets de comédie musicale, de théâtre, de concert musical et de montage vidéo. Mais notre partenaire nous a demandé de ne programmer que le volet bal", a-t-il expliqué à l'APS, à la fin du spectacle.
Dans un décor simple reconstituant la devanture d'un débit de boisson et sous une enseigne lumineuse annonçant "Barbès Café", dix musiciens et chanteurs ont évolué deux heures durant pour interpréter une vingtaine de chansons, des succès pour la plupart, des années 40 jusqu'aux années 70, avec une place bien importante û ville d'accueil oblige û pour les genres oranais et raï.
Le spectacle a débuté sur les chapeaux de roue, avec un clip de Rachid Taha chantant "Barbès", cette "Little Algéria", en plein cÂœur de Paris, avant que ne s'enchaînent pêle-mêle les autres "tubes" de Cheikh Hasnaoui, Raïna Raï, Zoulikha, Wahbi, Salim Hellali, Djamel Allam, Idir, H'nifa, Rimiti, Hadj M'hamed El Anka, Deriassa, Blaoui Houari.
C'est le groupe "Noujoum Essaf" qui mettra le feu dans la salle, en invitant jeunes et adultes à envahir littéralement la scène pour danser aux rythmes entraînants du genre "Saf" très répandu dans la région de Sebdou (Tlemcen).
Une histoire pas suffisamment connue
Mohamed Ali Allalou a indiqué que ce spectacle raconte "l'histoire de la chanson de l'émigration algérienne vue à travers un café. Une histoire écrite par des artistes algériens qui n'ont jamais eu de place que le café du quartier pour chanter. Mohamed El Kamal, El Hasnaoui, Saadaoui Salah, Hnifi, Rimiti et bien d'autres n'ont jamais fait de grandes scènes parisiennes".
"Notre spectacle reconstitue toute cette histoire et rend hommage à toutes ces figures. Il a été monté en 2011, pour marquer le cinquantenaire des massacres du 17 octobre 1961 à Paris. Il y a une partie allant des années 40 jusqu'à 1962 où est racontée toute cette époque d'El Ghorba (l'exil) et de la guerre de libération nationale. Elle s'achève avec +El Hamdoulilah+ du regretté El Anka", a-t-il précisé.
Le coordinateur a ajouté que "la seconde partie commence à partir de 1962 pour retracer la résistance des algériens en France face au racisme, la résistance des jeunes Beurs, l'époque de Sarkozy et la fierté d'être d'origine algérienne avec Zizou", ajoutant que l'objectif d'Ameziane Azaïche est de "montrer le travail de ces artistes algériens dont les grands succès ont été faits dans les années 40 jusqu'aux années 70 dans l'exil et de faire re(découvrir) cette histoire pas suffisamment connue".
De son côté, le chef du service communication de l'AARC, M. Bousbaa Faycal, a indiqué que cette tournée s'inscrit dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance et de la mission dévolue à son organisme chargé de "faire connaître à la communauté algérienne à l'étranger les Âœuvres nées en Algérie et, dans l'autre sens, de promouvoir en Algérie les expressions issues de l'émigration".
"Barbès Café" sera présenté ces lundi et mardi à Alger après avoir été programmé à Tizi-Ouzou et Oran.
26 nov 2012
Source : APS

"Les questions des droits de l'Homme liées à la situation des frontières dans l'Oriental " est le thème d'une table-ronde qui sera organisée le 1er décembre prochain à Oujda par la commission régionale des droits de l'homme.
Selon un communiqué de la commission, cette rencontre se veut une contribution à la réflexion et au débat autour d'un certain nombre de questions liées à la situation des frontières dans la région, afin de dégager des idées sur les moyens de traiter ces questions, en coopération avec les acteurs régionaux concernés.
La fermeture des frontières terrestres entre le Maroc et l'Algérie et les effets de la position officielle de ce pays vis-à-vis de la question du Sahara marocain ont eu des conséquences graves sur les droits de l'Homme d'une grande frange de la population de l'Oriental.
Les débats seront animés par des enseignants à la faculté des lettres et des sciences humaine d'Oujda, des chercheurs et des spécialistes de l'immigration et de la psychologie.
26 nov. 2012
Source : MAP

Le gouvernement fédéral envisage de se délester d'une partie de ses engagements auprès des réfugiés en confiant cette responsabilité au secteur privé.
Ottawa demande à des groupes communautaires de subvenir aux besoins d'un millier des réfugiés que le Canada s'est engagé, auprès des Nations unies, à accueillir au cours des trois prochaines années.
Le ministère de l'Immigration a indiqué que ce changement était dû au fait que le secteur privé était plus efficace pour aider lesdits réfugiés à s'installer une fois au pays.
Des organisations sans but lucratif soutiennent toutefois que les conservateurs agissent ainsi puisque cela coûte moins cher à l'État.
Au même moment, le gouvernement impose une limite au nombre de demandes que les groupes privés peuvent accepter de leur propre initiative.
Selon Janet Dench, du Conseil canadien pour les réfugiés, les groupes communautaires sont placés dans une position inconfortable, où ils doivent aider les réfugiés que le gouvernement désire accueillir ou n'aider personne.
Les groupes sans but lucratif craignent ainsi de devoir accomplir les objectifs gouvernementaux, plutôt que les leurs.
L'accueil des réfugiés au Canada est un domaine partagé entre le gouvernement et environ 80 groupes, qui ont des ententes formelles avec Ottawa pour financer l'arrivée des réfugiés.
Le Canada accueille volontairement environ 10 % des réfugiés de la planète. L'an dernier, 7365 réfugiés aidés par le gouvernement et 5585 autres subventionnés par le privé, selon des statistiques fédérales.
Entre 2006 et 2011, les cinq principaux pays d'où provenaient les réfugiés aidés par le gouvernement étaient l'Irak, la Colombie, le Bhoutan et l'Afghanistan, selon une analyse des statistiques offerte par Citoyenneté et Immigration Canada.
Des groupes privés tentent également d'accueillir des réfugiés identifiés par les Nations unies, mais choisissent souvent des pays d'origine ou des individus possédant certains liens avec leurs organisations religieuses ou communautaires. Pendant la même période, les cinq principaux pays d'origine des réfugiés aidés par le secteur privé étaient l'Irak, l'Afghanistan, l'Éthiopie, l'Érythrée et la Somalie.
Des limites sont cependant désormais imposées en ce qui concerne le nombre de demandes pouvant être soumises par les groupes privés, en plus d'autres restrictions.
« Nous n'avons pas droit à aucune ''commandite'' en Afrique. Nous n'avons reçu que 36 ''places'' l'an dernier. Comment étais-je censé répondre à des centaines de demandes de financement? », a demandé Khwaka Kukubo, un conseiller pour le programme de réfugiés de l'Église unie du Canada.
Le gouvernement affirme que les restrictions sont en place pour que les missions d'accueil puissent passer au travers du grand nombre de demandes en attente, avant d'ajouter que cela n'affecte pas le nombre de réfugiés financés par le privé qui arrivent au Canada chaque année.
Certains soutiennent cependant que cela reflète un changement dans les priorités du gouvernement.
Un porte-parole du ministère a indiqué que la décision de demander aux groupes privés d'aider à accueillir 1000 réfugiés choisis par le gouvernement avait été prise parce que des études avaient démontré que les réfugiés s'en sortaient mieux lorsqu'ils immigraient au Canada sous l'aile protectrice des organisations privées.
« Certains organismes se sentent manipulés puisqu'ils se disent qu'Ottawa a fermé la porte à leurs pratiques habituelles, mais que puisqu'ils sont des groupes aidant les réfugiés à s'établir au Canada, ils devraient malgré tout mettre la main à la pâte », a dit Mme Dench.
Au final, cette dernière craint qu'en forçant les organismes à accepter des réfugiés avec lesquels ils ne partagent pas de lien commun, ceux-ci ne finissent par en accueillir moins, ce qui pourrait empêcher Ottawa d'attendre ses objectifs, menant ultimement le gouvernement à jeter le blâme sur le secteur privé.
25 novembre 2012
Source : Radio Canada

Il y a quelques mois, la frontière longue de 200 km qui sépare la Grèce de la Turquie était la plus grande faille dans l’enceinte de la « forteresse européenne ». C’était le point d’entrée dans l’Union européenne (UE) de la majorité des migrants sans papiers.
Des centaines de personnes se rassemblaient chaque nuit sur les rives du fleuve Évros, qui sépare les deux pays, pour être entassées sur des canots pneumatiques par des passeurs qui les poussaient sur l’eau. Lorsqu’ils atteignaient l’autre rive, ils étaient en Europe. Selon Georgios Salamagas, chef de la direction de la police d’Orestiada, une ville de la région grecque d’Évros, entre début 2010 et août 2012, au moins 87 000 migrants y sont parvenus.
« Depuis 2010, notre région avait un problème avec l’immigration clandestine », a-t-il dit à IRIN. « Les chiffres étaient astronomiques [...] Nous vivions dans une situation de crise humanitaire permanente. »
Colmater la brèche
Après avoir traversé la rivière, les migrants se présentaient généralement au poste de police le plus proche. Ils y étaient enregistrés de manière expéditive et se voyaient délivrer un document qui leur donnait 30 jours pour quitter le pays. Puis on les laissait poursuivre leur route.
Nombre d’entre eux finissaient par embarquer clandestinement sur des bateaux en direction de l’Italie ou payaient des passeurs pour les aider à atteindre d’autres destinations en Europe. Les moins chanceux et les moins riches finissaient dans les rues d’Athènes ou d’autres villes grecques, où l’Aube dorée, un parti d’extrême droite de plus en plus populaire, les tient pour responsables d’une multitude de maux, allant de la crise financière à la hausse de la criminalité.
Début août, sous la pression croissante de la population grecque et de l’UE, le gouvernement a lancé une opération visant à colmater les brèches de la frontière gréco-turque. Deux mille agents de police supplémentaires ont été envoyés en patrouille dans la région. Une clôture de 12 km de long est sur le point d’être achevée le long de l’un des points d’entrée les plus populaires. En outre, tous les migrants sans papiers interpellés près de la frontière sont arrêtés et placés en rétention.
« Tous ceux qui entrent sur le territoire grec sont appréhendés », a dit M. Salamagas. « S’ils sont demandeurs d’asile, ils sont placés en rétention le temps que leur demande soit traitée. Ceux qui doivent être expulsés restent [en rétention] jusqu’à six mois, renouvelables sur accord du procureur. »
Ces mesures ont eu un effet spectaculaire. Alors qu’en juillet, 6 000 traversées clandestines de la frontière avaient été signalées, seulement 70 migrants ont essayé de passer illégalement en septembre.
Les autorités grecques se sont félicitées du succès de cette opération. Pourtant, des questions se posent quant à l’humanité et l’efficacité de ces mesures pour dissuader les migrants déterminés à atteindre l’Europe.
« Les efforts déployés pour verrouiller les frontières de la région d’Évros sont inquiétants, car cela signifie que les véritables réfugiés ne peuvent pas non plus passer », a commenté Ketty Kahayioylou, porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) en Grèce. « Les murs et autres moyens de dissuasion n’empêchent pas les gens de venir. Ils trouvent juste d’autres itinéraires, des itinéraires plus dangereux. »
Les migrants et leurs passeurs se sont manifestement déjà adaptés. Ils ont repris la voie maritime entre la côte turque et les îles grecques de l’est de la mer Égée qu’ils empruntaient déjà avant 2010. M. Salamagas admet que les migrants adopteront probablement de nouveau la voie terrestre dès que l’opération policière prendra fin le long de l’Évros, comme ils l’avaient fait en février 2011, lorsque s’était achevée une opération conjointe de trois mois entre la police grecque et l’Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures (Frontex). L’opération actuelle vient d’être prolongée pour deux mois, mais elle risque de ne pas se poursuivre indéfiniment.
Conditions de rétention
La perspective de soumettre les migrants à des séjours prolongés dans des centres où les conditions de rétention ont fait l’objet de critiques répétées de la part d’organisations de défense des droits de l’homme soulève elle aussi des inquiétudes. Selon un rapport publié en juin 2011 par l’organisation humanitaire internationale Médecins Sans Frontières (MSF), les conditions de rétention inhumaines dans la région d’Évros causent « des problèmes sanitaires majeurs ». La Cour de justice de l’UE a d’ailleurs jugé l’année dernière que les autres pays de l’UE ne devaient pas renvoyer les demandeurs d’asile en Grèce — comme le requiert le règlement de Dublin — en raison des mauvaises conditions de rétention dans ce pays.
M. Salamagas a fait la liste des réparations qui avaient été faites dans plusieurs centres de rétention de la région, notamment l’installation de nouveaux sanitaires et de nouveaux systèmes de chauffage. « Les migrants détenus ne coopèrent pas », a-t-il déploré. « Lorsqu’ils tentent de s’évader, ils causent beaucoup de dommages ».
Margaritis Petritzikas, un avocat pour le Conseil hellénique des réfugiés qui visite régulièrement les centres de rétention d’Évros, convient que des améliorations ont été faites, mais soutient que certains problèmes persistent. « La qualité et la quantité de nourriture sont insuffisantes », a-t-il dit, ajoutant que dans certains centres, il n’y avait pas assez de lumière naturelle ou d’espaces découverts pour que les détenus puissent faire de l’exercice.
Un problème européen
L’UE a vilipendé les centres de rétention pour migrants de la Grèce, la porosité de ses frontières et sa mauvaise gestion des demandeurs d’asile. Mais de nombreux Grecs se demandent pourquoi leur pays, déjà touché par une crise de la dette écrasante, devrait être porté responsable de ne pas avoir réussi à mieux gérer la part disproportionnée du fardeau de l’immigration clandestine en Europe qui lui incombe.
« C’est une grande hypocrisie de la part de l’Europe », a dit Nikitas Kanakis, directeur de l’antenne grecque de l’organisation non gouvernementale Médecins du Monde (MDM). « Ils ne cessent de nous accuser pour ce qu’on fait ici, mais ils ne veulent pas non plus accepter [ces migrants dans leurs pays]. »
Ioanna Kotsioni, une spécialiste de l’immigration travaillant pour MSF à Athènes, a convenu que les problèmes n’étaient pas véritablement partagés.
L’UE paie 75 pour cent du coût de la lutte actuelle contre l’immigration clandestine à Évros et ailleurs. Les États membres ont également prêté à la Grèce, par le biais de Frontex, 200 agents d’immigration et des équipements de surveillance pour faciliter le contrôle aux frontières. L’UE couvre par ailleurs une partie des coûts d’expulsion des migrants à travers le Fonds européen pour le retour.
Selon Mme Kotsioni, toutes ces mesures participent à la tendance de « sécurisation de l’immigration » qui s’est intensifiée au cours des dix dernières années et a donné l’expression de « forteresse européenne ».
Certains groupes comme le HCR, MSF et MDM préfèreraient voir l’UE et la Grèce créer des centres de rétention pour les migrants ouverts et humains, établir un système d’asile plus efficace, adopter une législation reformant le règlement de Dublin et prévoir des dispositions spéciales pour les pays comme la Grèce, qui sont confrontés à d’importants afflux de migrants.
« Nous devons envisager ce problème dans une perspective européenne », a dit M. Kanakis, de MDM.
26 novembre 2012
Source : IRIN

Emmad Saeed* et sa famille voulaient à tout prix échapper au conflit en Syrie, mais ils étaient peu enthousiastes à l'idée d'y assister depuis un camp de réfugiés poussiéreux en Jordanie. Ils ont donc payé des passeurs pour les amener en Europe. Ils espéraient rejoindre des parents en Allemagne ou en Suède, mais leurs passeurs leur garantissaient seulement qu'ils atteindraient le continent européen. C'est en Grèce que leur petit bateau a accosté.
Malheureusement pour M. Saeed, la Grèce a l'un des plus faibles taux de reconnaissance du statut de réfugié en Europe et les demandeurs d'asile sont souvent placés en détention jusqu'à ce que leur demande soit examinée, ce qui peut prendre jusqu'à six mois. L'Allemagne et la Suède affichent des taux de reconnaissance plus élevés, mais, jusqu'à récemment, les demandeurs d'asile qui avaient déjà déposé une demande en Grèce couraient le risque de s'y voir transférés s'ils tentaient de faire une seconde demande d'asile dans un autre pays membre de l'Union européenne (UE).
Aucune région du monde n'a réussi à harmoniser le traitement de ses demandeurs d'asile. Même les pays qui ont ratifié la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés l'interprètent et la mettent en ouvre différemment. Pour les demandeurs d'asile, il en résulte une sorte de « loterie de l'asile ». Ils peuvent être gardés en détention pendant des mois dans un pays pendant que leur demande est examinée - et finir par essuyer un refus -, alors que, dans un autre, ils sont reconnus comme réfugiés et ont le droit de travailler ou d'étudier pendant que leur demande est traitée.
Nulle part ailleurs qu'en Europe n'a-t-on autant débattu de ces divergences. Il y a plus de dix ans, les pays membres de l'UE se sont entendus sur le principe d'un Système d'asile européen commun (SAEC) et ont fixé la date butoir pour sa mise en place à 2012, mais les normes en matière de conditions d'accueil et d'octroi du statut de réfugié varient encore considérablement d'un pays à l'autre.
L'adoption du règlement Dublin II par l'UE en 2003 a été une étape cruciale dans l'établissement du système d'asile commun. Le règlement a pour objectif de décourager les demandeurs d'asile de déposer des demandes dans plusieurs pays. Dans cette optique, il établit une hiérarchie de critères permettant de déterminer quel État membre devrait être responsable du traitement d'une demande d'asile. Si le maintien de l'unité familiale et les considérations humanitaires font partie des éléments que les États doivent considérer, le critère du « pays de première entrée » a cependant été, en pratique, l'un des plus largement utilisés. Dans ce contexte, des milliers de demandeurs d'asile ont été transférés d'États comme l'Allemagne et la Suède vers des pays « de première ligne » comme la Grèce, l'Italie et la Pologne.
Un système imparfait
La majeure partie des transferts vers la Grèce ont cessé à la suite de deux décisions rendues par la Cour de justice de l'UE en 2011. La Cour a conclu que les demandeurs d'asile renvoyés en Grèce étaient parfois victimes de traitements inhumains ou dégradants, principalement en raison des conditions de détention notoirement médiocres du pays. On continue toutefois de procéder aux transferts des demandeurs d'asile vers d'autres pays ayant une mauvaise réputation en termes de détention et de traitement des étrangers, notamment la Hongrie, l'Italie et Malte.
Le règlement Dublin II a été largement critiqué. Ses détracteurs estiment en effet qu'il est fondé sur un Système d'asile européen commun (SAEC) qui n'est, pour l'instant, qu'un ensemble de normes minimales difficiles à appliquer en matière de conditions d'accueil, de procédures d'asile et de détermination du statut de réfugié.
Par exemple, la France a rejeté 84 pour cent des demandes d'asile déposées pendant le deuxième trimestre de 2012, alors que l'Allemagne en a seulement refusé 52 pour cent, selon les statistiques de l'UE. Pendant la même période, les ressortissants russes avaient plus de chances d'obtenir le statut de réfugié en France qu'en Belgique.
« Le système est basé sur une fausse hypothèse selon laquelle tous les pays respectent de la même manière les droits des demandeurs d'asile », a dit Ana Fontal, du Conseil européen pour les réfugiés et les exilés (ECRE), une alliance d'organisations non gouvernementales (ONG) qui viennent en aide aux réfugiés basée à Bruxelles.
Selon un rapport publié en décembre 2011 par le Service jésuite des réfugiés (Jesuite Refugee Service, JRS), le système de Dublin pénalise les demandeurs d'asile qui se réfugient en Europe et les encourage à contourner le système en faisant appel à des passeurs et à des trafiquants pour entrer illégalement dans les pays où ils auront de meilleures chances d'obtenir l'asile.
Par ailleurs, ce système ne fait rien pour assurer la distribution équitable du fardeau des demandes d'asile. Cecilia Malmström, commissaire européenne chargée des Affaires intérieures, a souligné que la plupart des demandes d'asile étaient déposées dans une poignée de pays membres et que le système d'asile commun devrait prévoir des mécanismes permettant de rééquilibrer les responsabilités des pays membres de manière plus égalitaire.
Emilie Wiinblad, haut fonctionnaire chargé des politiques au Bureau Europe du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), a quant à elle fait remarquer que le règlement Dublin II n'était pas conçu pour assurer une distribution équitable des demandeurs d'asile. Elle doute qu'un mécanisme puisse permettre d'atteindre cet objectif et qu'il s'agisse de la principale finalité. « D'un point de vue légal, ce qui est le plus important, c'est que ceux qui ont besoin de protection puissent l'obtenir. Une distribution plus équitable des responsabilités dépendra ensuite de la solidarité », a-t-elle dit à IRIN.
Amendements au règlement Dublin II
En septembre de cette année, les membres de la commission des libertés civiles du Parlement européen se sont entendus sur une série d'amendements au règlement Dublin II. Ces amendements seront soumis à un vote final en décembre ou en janvier. S'ils sont approuvés, ils obligeront les États membres à fournir aux demandeurs d'asile davantage d'informations au sujet de leurs droits et une aide juridique gratuite s'ils décident de contester une décision de transfert. Ils comportent également des dispositions précises permettant de déterminer quand un demandeur d'asile peut être détenu, dans quelles conditions et pour combien de temps, même s'ils n'interdisent pas la détention des mineurs non accompagnés.
Les amendements, qui vont dans le même sens que les décisions rendues par la Cour au sujet de la Grèce, permettraient de suspendre le transfert des demandeurs d'asile vers les pays dont les procédures d'asile comportent des lacunes systématiques qui peuvent donner lieu à des traitements inhumains ou dégradants. Le texte inclut également des dispositions pour la création d'un système d'alerte précoce dont l'objectif serait d'identifier les défauts et les dysfonctions des systèmes d'asile nationaux avant qu'ils n'atteignent un point critique. Plusieurs questions demeurent toutefois en suspens quant au mode de fonctionnement de ce mécanisme.
Les critères permettant de déterminer quel État membre est responsable de traiter une demande d'asile demeurent largement inchangés, même si la définition du regroupement familial a été légèrement élargie.
Sylvie Guillaume, députée européenne et rapporteuse fictive sur la révision de Dublin, a indiqué que les amendements laisseraient encore « beaucoup de place à l'interprétation par les pays membres » et qu'il était peu probable que le nouveau système d'alerte précoce permette de créer « un régime de partage de responsabilité efficace faisant la promotion de la solidarité entre les États membres ».
« Le système doit changer »
Mme Fontal, de l'ECRE, croit aussi que les changements qui ont été apportés ne sont pas suffisants. « Nous sommes contents qu'il y ait eu des améliorations, mais le système doit changer à plus long terme », a-t-elle dit à IRIN.
La première étape, a-t-elle ajouté, aurait pour objectifs de renforcer les systèmes d'asile et d'améliorer des conditions d'accueil au niveau national. Des financements pour ce type d'efforts peuvent être obtenus par l'intermédiaire du Fonds européen pour les réfugiés (FER). Le Bureau européen d'appui en matière d'asile peut par ailleurs offrir des formations sur la détermination du statut de réfugié.
L'ECRE aimerait que le système accorde plus d'importance aux liens que les demandeurs d'asile pourraient avoir avec un pays en particulier à cause de leur famille ou de leur communauté. La prise en compte de ces considérations pourrait en effet permettre d'améliorer leurs perspectives d'intégration.
Mme Wiinblad, du HCR, a reconnu la nécessité de développer un système qui met davantage l'accent sur les liens familiaux. Elle a cependant signalé que les demandeurs d'asile, s'ils ont le droit de demander protection en vertu des lois internationales, ne peuvent pas nécessairement choisir dans quel pays ils veulent vivre. « Les réfugiés peuvent être contraints d'accepter la protection qui leur est offerte dans un pays tiers où ils sont en sécurité si celle-ci satisfait aux normes requises », a-t-elle dit à IRIN.
26 novembre 2012
Source : IRIN

Fouad Ahidar deviendra chef de groupe sp.a au Parlement bruxellois à partir du 1er décembre, ont annoncé les socialistes flamands dans un communiqué. Il remplacera à cette fonction la députée régionale Elke Roex qui se concentrera sur son travail d'élue bruxelloise et d'échevine de la Propreté et des Affaires néerlandophones à Anderlecht. Fouad Ahidar sera remplacé comme chef de groupe au sein de l'assemblée de la VGC, la Commission communautaire flamande, par le député Jef Van Damme. Fouad Ahidar siège au Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale depuis 2004. Il est également conseiller communal à Jette. Le sp.a siège dans l'opposition au Parlement bruxellois. (VIM)

25/11/2012

Source : La libre Belgique

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