Face aux interrogations que pose l'arrivée de nouvelles religions à la laïcité, l'État français semble en partie démuni. Mais le pluralisme religieux n'a-t-il pas contribué à la définition même de laïcité? Spécialiste de la pluralité religieuse, l'historienne Rita Hermon-Belot, auteur entre autres de Enseigner le pluralisme, revient sur la genèse du concept de laïcité et sur ses acceptions actuelles.
À quel moment et dans quel contexte situez-vous l'origine du concept de laïcité?
Pour l'origine d'un concept aussi complexe et prégnant dans la société française, rien ne saurait être monocausal. Il est nécessaire d'articuler plusieurs modes d'évolutions et plusieurs temporalités. La notion de laïcité en France relève à la fois d'une longue durée, et d'un moment spécifique que je situerais au XIXe siècle, durant l'affrontement entre une version spécifique de l'Eglise catholique conservatrice et anti-révolutionnaire qui a pris le pouvoir, et les Républicains. À partir de cet épisode, la laïcité française prend tout son sens, selon lequel la sphère de l'Universel doit nécessairement se situer hors du religieux, toujours perçu comme diviseur. Lorsque nous comparons cette histoire avec celle des États-Unis par exemple, nous assistons à deux formules de séparations très différentes. En effet, la séparation américaine entre les Églises et l'État a été opérée pour protéger les institutions religieuses de l'intervention de l'État.
De quelle manière la pluralité religieuse a-t-elle pesé sur l'origine de ce concept?
Il est d'abord nécessaire de comprendre que la France du XIXe siècle, bien qu'elle l'ait été majoritairement, n'était pas que catholique. Les interlocuteurs n'ont pas seulement été les Républicains et l'Église catholique. La pluralité religieuse a donc toujours joué un rôle.
Si l'on remonte au XVIIe siècle, la pluralité religieuse apparaît de manière négative. La France a été un précurseur dans l'acception de la diversité religieuse avec l'Édit de Nantes de 1598, qui n'accorde certes pas la liberté religieuse, mais la tolérance d'une pluralité au sein d'un même État. Or la France rejette également ce modèle avec l'Édit de Fontainebleau, appelé la Révocation de l'Édit de Nantes en 1685, alors même que d'autres pays d'Europe commencent à accepter cette diversité. À partir de cette Révocation, qui repose sur la fiction de la disparition du protestantisme dans le royaume, car les fidèles de la Réforme n'ont ni le droit de manifester leur foi, ni le droit de partir du Pays, s'opère une éradication de la culture pluraliste. Il me semble que nous souffrons toujours d'un déficit de culture pluraliste en France, et que la laïcité en pâtit.
Sur une plus courte durée, le XIXe siècle semble marquer une rupture dans l'histoire de la France religieuse. Des deux dernières décennies du XIXe jusqu'à 1905, l'Etat prend ses distances avec les religions. L'article 2 de la loi de séparation des Églises et de l'Etat stipule que « la République ne reconnaît aucun culte ». Le régime des cultes reconnus édifié tout au long du XIXe est donc mis à mal. Cependant, Aristide Briand, lorsqu'il élabore la loi de 1905, affirme ne pas vouloir créer une loi anticléricale, et confie la rédaction de la définition des associations religieuses à deux juristes, dont l'un est protestant et l'autre juif. Des membres de cultes non-catholiques jouent donc un rôle important dans la genèse de l'idée de laïcité, comme les travaux de Patrick Cabanel l'ont montré pour les protestants.
Pourquoi la laïcité française semble aujourd'hui découvrir l'idée de pluralité religieuse?
Selon moi, deux raisons expliquent ce phénomène. Tout d'abord, il faut garder à l'idée que la laïcité n'est pas un régime des cultes, mais une définition du politique. N'est-ce pas la République que la Constitution définit comme laïque? La laïcité en France s'applique donc d'abord au politique. À l'inverse, l'histoire religieuse et politique depuis la Révolution se focalise sur la division entre l'État et l'Église catholique, ce qui tend à estomper l'importance de la pluralité religieuse dans l'histoire de France.
Ensuite, il semble que ce phénomène tient à une profonde méconnaissance de l'histoire religieuse de la France. Avec les problèmes actuels posés par de nouvelles religions dans ce pays, l'État semble découvrir la question du pluralisme religieux. Or, il serait important de garder en mémoire que la France a toujours été confrontée à cette question, mais peut-être qu'elle y répond aussi aujourd'hui avec des outils hérités de son histoire.
20/09/2012, Romain Vilaud
Source : Le Monde
Le maire de Nice a annoncé hier soir jeudi la mise à la disposition d'un nouveau lieu de culte pour les musulmans mais n'envisage pas de construction de mosquée. Christian Estrosi prévoit aussi l'extension de deux locaux de prière existants.
Christian Estrosi, élu maire de la cinquième ville de France en 2008, avait promis la création d'un grand lieu de culte musulman central durant sa campagne électorale. Une façon de se démarquer du précédent maire, Jacques Peyrat, proche de l'extrême-droite et hostile à la création d'une mosquée.
Entouré jeudi au cours d'un point de presse par des représentants de la communauté musulmane, M. Estrosi a indiqué ne pas avoir reçu de demande pour une grande mosquée. Son feu vert pour un local de 500 m2 pouvant accueillir quelque 500 fidèles (un ancien laboratoire médical au pied de la cité HLM Bon Voyage au nord-est de Nice), correspond "au voeu exprimé", a-t-il souligné.
Deux projets d'extension dans des quartiers sensibles, l'Ariane au nord-est et les Moulins à l'ouest, ont également reçu son aval préliminaire avant une phase d'étude. M. Estrosi estime que sa ville compte 5.000 à 6.000 pratiquants occasionnels, dont environ 2.500 pratiquants réguliers. Selon des statistiques non officielles, il y aurait quelque 120.000 musulmans dans les Alpes-Maritimes dont la moitié à Nice.
Reportage ce soir à 19H15 dans notre édition de Nice
Les représentants musulmans qui rencontrent régulièrement le député-maire ont affiché leur satisfaction, face à "un très bon début" visant à répondre aux demandes de différents quartiers, tout en rêvant un jour de la construction d'un lieu de culte central.
La place du culte musulman à Nice constitue un long feuilleton, qui n'a cessé d'alimenter l'actualité locale depuis une quinzaine d'années. Nice compte actuellement 17 lieux de culte, qui peuvent accueillir au maximum près de 5.000 personnes pour répondre aux normes de sécurité. Reste que trois lieux -accueillant entre 300 et 400 personnes selon des représentants de la communauté- sont en passe d'être fermés pour des questions de sécurité ou de non respect des règlements.
A trois jours du premier tour des dernières législatives, début juin, Christian Estrosi, avait notamment annoncé la transformation en poste de police d'une salle de prière musulmane de 240 m2 (accueillant 200 à 300 personnes). Motif invoqué: le local avait été transformé en lieu de culte sans autorisation et posait des problèmes de sécurité. Plus récemment, c'est une salle polyvalente d'un foyer Adoma de l'est de la ville, transformé en salle de prière le vendredi, qui a été fermée au grand dam des fidèles qui ont protesté en priant dans la rue. L'Adoma a également justifié sa décision par des questions de sécurité.
"Depuis mon élection, j'ai tout mis en oeuvre pour qu'il n'y ait pas d'islam des caves sur la ville de Nice", a insisté M. Estrosi, qui entend continuer à combattre "les prières de rue" et favoriser "des lieux de culte dignes".
21/9/2012, Karine Jerama avec AFP
Source : France3
Interrogé jeudi par une chaîne de télévision hispanophone en Floride, Barack Obama a regretté l'absence de grande réforme de l'immigration sous son premier mandat, une demande de longue date de la communauté latino-américaine. «Comme vous me le rappelez, mon plus grand échec jusqu'ici est de ne pas avoir réalisé une réforme globale de l'immigration», a-t-il dit.
«Mais ce n'est pas faute de l'avoir voulu», a ajouté le président démocrate sur la chaîne Univision, notant que les républicains majoritaires à la Chambre des représentants depuis 2010 ont bloqué tout projet en ce sens.
«Au début de votre gouvernement, vous aviez le contrôle des deux chambres du Congrès et vous n'avez pourtant pas proposé de réforme de l'immigration», lui a rétorqué le présentateur de la chaîne Jorge Ramos, ce à quoi Barack Obama a répondu que sa priorité était alors de redresser l'économie.
Position modérée
Les efforts pour poser les bases d'une nouvelle législation sur l'immigration se sont heurtés à l'indifférence des républicains, a-t-il insisté. «On ne peut pas changer Washington de l'intérieur, on ne peut que le changer de l'extérieur. C'est comme cela que l'on peut accomplir de grands projets comme la réforme de la santé», a souligné le président américain.
L'immigration est un thème important de la campagne en vue de la présidentielle du 6 novembre, sur lequel Barack Obama et son rival républicain marquent leur différence. De nombreux conservateurs préconisent un durcissement de l'arsenal législatif contre l'immigration clandestine et Mitt Romney lui-même défend l'idée «d'auto-expulsion» pour les clandestins, ce qui lui vaut les critiques d'une grande partie des électeurs hispaniques.
Barack Obama, qui défend une position modérée, a légalisé en juin la situation de plusieurs centaines de milliers d'immigrants illégaux arrivés enfants aux Etats-Unis. L'opposition a dénoncé une manoeuvre électoraliste, mais Barack Obama a répondu jeudi qu'il disposait déjà d'un large avantage sur son rival parmi les hispaniques quand il a pris sa décision.
21.09.12
Source : Reuters
En Belgique, les immigrés voteront pour la deuxième fois le 14 octobre prochain lors d'élections communales. Verdict ?
"Cher concitoyen, depuis un certain temps, vous participez à la vie de la commune de Schaarbeek où vous êtes installé. Si vous ne possédez pas la nationalité belge, nous vous invitons à participer à la vie démocratique de votre commune en vous inscrivant sur les listes électorales." 8 464 immigrés non européens résidant dans cette commune belge de Schaarbeek, à forte population d'origine étrangère et qui appartient à la ville de Bruxelles, ont reçu ce courrier signé du bourgmestre, Bernard Clairfayt. Ils sont 1 437 à y avoir favorablement répondu. "On est dans la moyenne", constate l'élu libéral, un peu déçu tout de même du manque d'enthousiasme de ses "concitoyens" : "On souhaiterait qu'ils soient plus nombreux. Ça reste décevant au regard de la démocratie."
En France, le gouvernement promet le droit de vote à cette catégorie de la population aux élections municipales en cours de mandature, tandis qu'en Belgique, les isoloirs leur seront ouverts pour la deuxième fois le 14 octobre, à l'occasion des élections communales. Il suffit pour cela de résider officiellement dans le royaume depuis cinq ans minimum, "et de signer une attestation de respect de la déclaration des droits de l'homme ainsi que des lois du peuple belge", précise Bernard Guillaume, élu de Schaarbeek, chargé de l'état-civil.
Désintérêt
Pourtant, l'appel de l'urne ne fait pas recette. Malgré un travail de sensibilisation des élus locaux et de nombreuses associations sur le terrain, 14 % des 150 000 personnes concernées au niveau national ont fait la démarche. Les experts sont nombreux à s'être penchés sur ce relatif désintérêt. Ils évoquent trois catégories de raisons : la démarche doit être "volontaire" (alors que les Belges sont automatiquement inscrits sur les listes, car le vote est obligatoire), l'immigré "non communautaire" a, les premières années de son installation, d'autres priorités comme de s'insérer, trouver un travail, etc., ce qui limite le sentiment d'être un acteur de la vie de la cité. Enfin, le faible niveau de conscientisation politique des Belges se répandrait dans toute la société, résidents étrangers inclus. Certains notent aussi que la possibilité de voter est encore trop récente : Aux Pays-Bas, pionnier en la matière depuis 1986, le taux de participation est deux fois plus élevé.
À Schaarbeek, les noms sur les affiches électorales qui tapissent les vitrines des commerces sont aussi multiculturels que l'ambiance dans les rues. Les électeurs y sont sensibles. Mais on ne peut pas parler de vote ethnique. En tout cas, pas pour tout le monde : "Les Turcs et les Albanais sont plus nationalistes avec un plus fort réflexe communautaire", affirme Bernard Clairfayt. "Les résidents turcs ont aussi tendance à venir nous voir pour nous dire : ok, si je vote pour vous, pouvez-vous me rendre telle ou telle faveur", indique Marc Weber, directeur de cabinet du maire.
"Choix de proximité"
L'approche est différente dans la communauté marocaine : les Marocains, qui ont vu des candidats de même origine leur faire dans le passé des promesses qu'ils n'ont pas tenues, votent plus comme des Belges. "Aux élections locales, on fait des choix de proximité, analyse le politologue Marco Martiniello : la personne visible, le voisin, celui de même origine. C'est une attitude qu'on constate aussi chez les Belges d'origine."
Confirmation, de l'autre côté de la barrière, par la conseillère communale d'origine turque Filiz Gulès : "Je fais naturellement campagne dans la communauté turque et je suis le messager entre mes concitoyens d'origine et les "Belgo-Belges". Mais une fois élue, il faut être ouvert à tous. C'est la condition sine qua non pour durer en politique."
20/9/2012, Alain Franco
Source : Le Point
Le passage Roche est l'une de ces voies anonymes qui bordent des entrepôts industriels. Une ruelle étroite, dans laquelle ne s'engagent souvent que les camions de livraison. Dans ce coin à peine tracé sur les plans survivait un petit bâtiment en longueur au crépi défraîchi.Un lieu qu'avaient investi, jusqu'à la nuit du 27 au 28 septembre 2011, une vingtaine de Tunisiens et d'Egyptiens sans argent, sans papiers et sans toit, évadés des "printemps arabes".
Mgader, Slimane et les autres ...Suite
Près d'un tiers de Russes (31%) souhaitent quitter le pays, révèlent les résultats d'un sondage réalisé par le centre analytique Romir.
Selon l'étude, parmi les personnes les plus désireuses de s'installer dans un pays étranger figurent des hommes ayant une formation supérieure et un haut niveau de revenus, célibataires ou vivant en concubinage. 48% des sondés de 18 à 24 ans voudraient quitter la Russie.
Il y a sept ans, seuls 19% des Russes faisaient état de leur envie de partir, indique Romir.
L'Europe reste la destination prioritaire des émigrés potentiels (37% contre 51% en 2005), suivie par l'Amérique du Nord, l'Australie et la Nouvelle-Zélande.
Le sondage a été réalisé auprès d'un échantillon de 1.000 personnes majeures vivant dans des villes de plus de 100.000 habitants dans les huit districts fédéraux du pays.
Les experts considèrent les résultats de l'étude comme inquiétants, principalement en raison du taux de jeunes tentés par l'émigration, et expliquent ces chiffres par une vision pessimiste de l'avenir politique et économique du pays.
21/9/2012
Source : RIA Novosti
A l’occasion de ses 25 ans, l’association Génériques, avec le soutien de la Direction de l'accueil, de l'intégration et de la citoyenneté (DAIC) du ministère de l'Intérieur, organise les 10 et 11 décembre 2012 à la Maison de l'Europe à Paris (4e arr.) un colloque européen sur le thème du patrimoine de l’immigration.
Ce colloque a pour objectif non seulement de développer la connaissance sur le patrimoine de l’immigration mais aussi d’interroger et de croiser les pratiques de ceux et celles qui y travaillent au niveau local, national, transnational et européen (associations, pouvoirs publics, acteurs culturels, institutions patrimoniales, chercheurs...).
Les personnes intéressées sont invitées à envoyer une proposition de communication avant le 11 octobre 2012 à…Suite
L'UMP a annoncé mercredi le lancement d'une pétition nationale contre le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales, "une perspective extrêmement inquiétante pour la cohésion nationale".
Le principal parti d'opposition de droite a mis le texte sur internet en fin d'après-midi. Il y dénonce une initiative contraire à la tradition républicaine française et relevant du "cynisme électoraliste".
"La gauche donne le droit de vote aux étrangers dès 2013 pour empêcher une vague bleue aux municipales de 2014", lit-on dans cette pétition. "Favoriser le vote communautariste pour compenser la perte du vote populaire, c'est le calcul d'une gauche qui sacrifie l'intérêt général pour garder le pouvoir."
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a confirmé mercredi matin sur RTL la préparation d'un projet de loi pour 2013 instaurant un tel droit. Il n'a pas exclu la possibilité d'organiser un référendum - que réclame la droite - sur cette promesse de campagne du président François Hollande.
"C'est là pour nous un point de rupture majeur sur lequel il est capital que le peuple français se prononce", a déclaré le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, lors d'un point de presse.
Le bureau politique de l'UMP s'est prononcé à l'unanimité pour le lancement d'une pétition nationale invitant Françaises et Français "à faire connaÂŒtre directement (...) leur opposition" à ce projet, a-t-il précisé.
"Cette démarche de notre part est une manière aussi de rappeler qu'il y a un parcours d'intégration à accomplir, que chacun de celles et ceux qui sont étrangers non communautaires sur notre territoire peuvent engager un processus de naturalisation et ainsi d'accession (...) à la citoyenneté française et dès lors à l'ensemble des droits et devoirs afférents", a-t-il ajouté.
Selon un sondage Ifop pour le site Atlantico diffusé mercredi, seuls 39% des Français - contre 55% en décembre 2011 - sont favorables au droit de vote aux élections locales pour les étrangers non européens résidant depuis plus de cinq ans en France.
19 septembre 2012, Emmanuel Jarry
Source : Reuters
Cherifa, Françoise Altlan et Tooria Hadraoui ouvriront le bal le 3 octobre prochain. 150 artistes marocains et bel gomarocains prendront part à la prochaine édition du Festival « Daba Maroc » dont le coup d'envoi sera donné le 3 octobre prochain à Bruxelles...Suite
Cinéaste et réalisatrice marocaine, Myriam Bakir s'est faite connaître grâce à son 1er long métrage «Agadir-Bombay». Qui avait en ligne de mire la prostitution dans le Sud marocain. Elle a récemment participé à une résidence d'écriture exclusivement dédiée au film documentaire qui s'est déroulée …Suite
Ce salon cible la communauté marocaine qui dépasse les 4S 000 personnes, en plus des Émiratis amis du Maroc...Suite
L’immigration irrégulière via la frontière algéro-marocaine s'est intensifiée ces derniers mois. Plusieurs facteurs y ont contribué: drames sociaux, guerres civiles et crises économiques. Pour contenir les flux migratoires plusieurs approches ont été expérimentées et appliquées. Pour les seuls trois derniers mois, les différents services de sécurité, au niveau de l'Oriental, ont procédé à l'arrestation et le refoulement de plus de 5400 immigrants clandestins de diverses nationalités africaines la plus part des mineurs. La majorité, une fois sur le territoire algérien, retoume au Maro...Suite
"L'herbe est toujours plus verte sur l'autre rive". Ce dicton semblait pouvoir s'appliquer un peu partout dans le monde. Il n'épargne pas l'Autriche, un pays pourtant si ... vert.
Et pourtant... Selon "Die Presse" , l'Autriche souffrirait d'une hémorragie des diplômés. Chaque année, un quart des diplômés autrichiens, soit 20.000, tentent leur chance en dehors du pays. Une moyenne annuelle de 5.000 ne reviennent plus. Paradoxe des paradoxes, ce pays tenant tout son charme de leur nombre, moins d'un étudiant étranger sur 5, originaire de pays en dehors de l'UE, a postulé en 2011 pour un emploi en Autriche à la fin de ses études universitaires. Le solde entre ceux qui restent et ceux qui partent, nationaux et étrangers confondus, est négatif pour l'Autriche.
Comment un pays aussi attractif, s'interroge Die presse, peut-il perdre autant de ses diplômés et avec eux, les compétences dont le pays a besoin et dont la formation est d'un coût très lourd pour le pays?
Sur les 222 étudiants étrangers, hors UE qui en 2011, ont postulé pour un emploi, 188 ont obtenu un poste conforme à leurs qualifications. A noter que le caractère attractif de l'Autriche joue de manière diverse selon les nationalités. C'est ainsi que 67, soit 31%, de ces diplômés sont bosniaques. Arrivent, en seconde position... les très inattendus chinois suivis respectivement des russes, indiens et des turcs. Il est à noter que ces derniers n'arrivent qu'en dernière position alors que leur compatriotes représentent la communauté étrangère résidant en Autriche de loin la plus importante.
Dès lors, la question qui se pose, pour s'arrêter un instant sur cette communauté est celle de la distinction entre les étudiants et l'immigration turque en Autriche. Les étudiants d'origine turque sont- ils issus de l'immigration turque ou bien viennent-ils de leur pays pour leurs études avant de rentrer chez eux, une fois ces dernières achevées alors que leurs compatriotes issus de l'immigration bénéficieraient moins de la promotion sociale par les études supérieures?.
Pour avoir une idée précise de la question, il faudrait aussi intégrer dans les calculs, les étudiants d'origine turque qui, une fois naturalisés ne sont pas pris en compte dans ces statistiques.
Magrit Kreuzhuber, déléguée pour la migration et l'intégration de la chambre autrichienne du commerce, insiste sur la nécessité d'une importante opération de communication afin d'améliorer le nombre des postulants de manière significative (!). Les syndicats universitaires désignent les critères quasi impossibles à satisfaire qu'oppose l'administration pour la régularisation de la situation des postulants éventuels.
Il nous semble important de comprendre ce qui exprime une doléance et un regret de la part d'un quotidien représentant l'aile plutôt conservatrice de l'opinion publique généralement prompte, quand elle a des regrets à exprimer en la matière, à se désoler de ce que les étrangers ne repartent pas chez eux.
L'explication est que la démographie en Autriche comme en Allemagne connait une phase de "récession" inédite. Le nombre des naissances baisse de manière significative depuis quelques années. C'est ainsi que la moyenne des naissances par femme est de 1,3 ce chiffre incluant les communautés étrangères. Il signifie un déficit de la natalité aggravé par le vieillissement de la population. Dès lors ce phénomène de fuite des cerveaux, généralement jeunes, est doublement pénalisant pour le pays.
20 sept. 2012, Abdallah BOUHAMIDI
Source : MAP
Attaques de magasins, menaces ou harcèlement policier: la vie n'est pas simple pour les immigrés installés en Afrique du Sud, dont les représentants accusent les autorités de légitimer la xénophobie.
La situation s'est certes calmée depuis les violentes émeutes anti-étrangers qui avaient fait 62 morts en 2008. Mais des incidents sporadiques n'ont pas cessé dans les townships.
"L'Afrique du Sud est un pays assez xénophobe", témoigne Gwada Majange, porte-parole du Consortium pour les réfugiés et les migrants (CoRMSA). "Cette année, par exemple, nous avons eu de nombreuses attaques dans le pays, ciblant principalement les propriétaires d'épiceries".
Leurs magasins sont régulièrement pillés. Les agresseurs sont souvent des concurrents locaux, ou des chômeurs leur reprochant de voler le travail des Sud-Africains.
En juillet, 500 personnes ont ainsi été déplacées après des attaques à Botshabelo, une township de l'Etat libre (centre), tandis que des boutiques ont été incendiées dans la banlieue du Cap.
Les victimes sont surtout des Bangladeshis, Somaliens ou Ethiopiens. Leur tort? S’associer pour acheter en gros et vendre moins cher, faire crédit aux clients fidèles, ouvrir tôt, fermer tard...
En ville, il y a moins d'agressions physiques, mais on reproche aussi d'être là au jardinier malawite ou à la secrétaire congolaise, dont le quotidien est une suite sans fin de vexations et de harcèlements policiers.
Car si l'Afrique du Sud fait figure d'eldorado et de havre de stabilité sur le continent, le taux de chômage officiel y dépasse les 25%.
"Ils arrêtent les gens qui n'ont pas de papiers, et même ceux qui en ont", raconte Jean-Pierre Lukamba, vice-président du Forum de la diaspora africaine, une fédération d'associations de réfugiés et d'immigrés.
"Il y a des rafles, comme jeudi dernier: ils disent +vous allez montrer vos papier au juge lundi+, et vous restez au poste le vendredi, le samedi et le dimanche. Et on vous refuse tout contact avec le reste du monde! Des fois, on ne vous dit même pas pourquoi vous êtes arrêté. Certains policiers peuvent même déchirer vos papiers", dit-il.
"C'est comme à Paris, on vous arrête à tous les coins de rue. Mais ici, les policiers sont noirs aussi", confirme Elisabeth Mozanga, une Congolaise.
La discrimination ne s'arrête pas là, comme le note Marc Gbaffou, président du Forum: "Quand tu vas à l'hôpital, si tu n'as pas de papiers sud-africains, ça devient très lent... Il y a une femme qui a perdu son enfant comme ça".
"Et pour le travail, c'est un autre problème: sur beaucoup d'offres, il y a marqué "SA only" ou "Bring your ID" (Sud-Africains seulement, apportez vos papiers sud-africains, ndlr). Les immigrants sont exclus!"
"Il n'y a pas de menaces directes ici en ville, pas comme dans certaines townships (...) Mais si tu sors, il vaut mieux ne pas oublier tes papiers! Et pour le business, les autorités font du zèle. Par principe, pour eux, on est des voleurs", ajoute un Camerounais de Johannesburg, qui n'a pas voulu donner son nom.
Les autorités sont accusées de laxisme, voire de complicité latente.
"Le gouvernement est en train de légaliser les attaques xénophobes. C'est la grande menace", souligne Marc Gbaffou.
En cause notamment, un projet de résolution de l'ANC, le parti au pouvoir en Afrique du Sud. Regrettant que le pays ait signé la convention de Genève sur les réfugiés, l'ANC prône une immigration choisie.
"Les non Sud-Africains ne devraient pas pouvoir acheter ou gérer des épiceries ou des entreprises plus grandes sans s'être conformés à certaines dispositions législatives", écrit-il notamment, sans autre précision.
"Ils veulent institutionnaliser la xénophobie. Si même les policiers et le gouvernement vous attaquent, ça vous rend bien plus vulnérable", déplore M. Gbaffou.
"On attend le document final pour faire du tapage", ajoute-t-il.
L'ANC préfère ne faire aucun commentaire sur ce texte qui ne doit être adopté que lors de son congrès en décembre.
L'Afrique du Sud compterait un peu moins de 2 millions d'immigrés, soit 3 à 4% de la population selon des statistiques très incomplètes sur le sujet.
Quant aux étrangers blancs, ils ne sont pas inquiétés.
20/9/2012
Source : Libération/AFP
Arrivés dans les années 1970 pour construire les villes nouvelles, de nombreux travailleurs migrants vivent encore isolés dans des foyers Adoma. Une expo leur est consacrée à Evry.
Taieb retire son bonnet et avant de prendre la pose, solennel, passe sa main dans ses cheveux blancs. A bientôt 70 ans, cet Algérien n’a pas perdu en coquetterie, à moins que ce ne soit de la pudeur. La pudeur de ceux qui se sont faits petits durant trop longtemps et qui, à force, n’ont jamais vraiment pris leur place. Celle de Taieb Ben Hafed fait 7 m2. Une chambre qu’il occupe depuis 1977 au foyer Adoma des Miroirs à Evry, comme tant d’autres qui ont construit la France des 30 Glorieuses.
Ce sont les « chibanis », les vieux travailleurs migrants restés en France. Jusqu’au 27 septembre, une exposition de photographie les met à l’honneur à la maison départementale de l’habitat à Evry.
Au cœur du quartier des Pyramides, plus de la moitié des 267 résidants du foyer des Miroirs ont maintenant plus de 60 ans. Soixante d’entre eux ont même dépassé les 80 ans. « J’ai laissé ma femme et mes six enfants pour venir travailler en France en 1970 », explique Taieb comme une évidence. « J’ai travaillé partout, j’ai construit Evry-Village, la préfecture, les Tarterêts… A l’époque, c’était des champs et des bois », se souvient le chibani, les yeux perçant de fierté.
Après une vie de labeur, il vit aujourd’hui avec 800 € par mois. Une petite retraite, une aide de la CAF et le minimum vieillesse. Seulement, pour ne pas les perdre, Taieb doit justifier de six mois de résidence en France par an. « Je fais des allers-retours entre l’Algérie et ici, mais j’aime bien voyager, c’est pas grave », raconte-t-il sans ressentiment. « Il est jeune lui, ça lui fait du bien de bouger », se moque Saïd, son voisin croisé dans le hall de la résidence. Construite en 1970 pour accueillir les travailleurs migrants dont la France avait besoin, elle n’a depuis pas fait l’objet de réhabilitation. « Cela commence à être problématique, le bâtiment n’est pas adapté à une prise en charge des personnes âgées », avoue Eric Poli, responsable du foyer des Miroirs. « Autrefois, nous avions une cafétéria où les chibanis se retrouvaient tous les jours et échangeaient avec les plus jeunes, mais plus personne ne vient, on l’a fermée », lance-t-il, premier déçu. Avec sa collègue, ils s’occupent en ce moment de faire venir une aide à domicile, « pour un résidant qui perd la tête ». Les autres chibanis sont encore autonomes.
Dans sa chambre, Saïd M’Barek, 65 ans, ne manque de rien. Un petit lit, un frigo, et surtout des dizaines de photographies de sa famille, restée au Maroc. Sur les murs aux couleurs tièdes, les calendriers des dernières années passées ici. « Trente-neuf ans, ça fait beaucoup mais j’aime la France, je veux garder ma piaule », lâche le bientôt retraité. Arrivé en France en 1973, il a travaillé à la construction du centre commercial Parly 2 (Yvelines), à la gare d’Evry et a « fabriqué des 4L » chez Renault à Boulognes-Billancourt (Hauts-de-Seine). « Ma vie est ici, les jeunes du quartier, je les connais depuis qu’ils sont tout petits. » Surtout, il faut entretenir sa famille restée « là-bas ». De famille, Khemiri Bel Hassen, 70 ans, n’en a plus. Ni en Tunisie ni en France. Les 300 € de loyer payés, il ne lui reste pas beaucoup plus pour vivre avec sa petite retraite de manutentionnaire. Alors, depuis 1983, il se satisfait de sa chambre et a trouvé ses repères au foyer. « C’est petit, mais où aller? Ma vie, elle est ici malgré tout, non? » Demande-t-il le souffle court, avant de se dérober rapidement malgré un pas hésitant.
19.09.2012, Marion Kremp
Source : Le Parisien
L'histoire émouvante de la tata de Djelika relatée cette semaine dans Le Devoir est une affaire courante devenue une source de tristesse et de frustration pour beaucoup d’immigrants. Par exemple, l’ambassade du Canada à Rabat a rejeté la demande de visa d’une mère de 75ans qui n’a pas vu sa fille depuis cinq ans et qui ne connaît pas ses petits-enfants !
La raison : la vieille femme n’a pas convaincu le consul qu’à l’issue de son séjour, elle retournerait au Maroc ! Pourtant, cette femme visite régulièrement ses deux autres filles en Espagne et en Allemagne.
Farid, un ingénieur à la retraite, au Canada depuis 32ans, a invité pour les vacances sa nièce, étudiante en médecine. La demande a été rejetée également. La raison : on craint que la jeune fille risque de rester illégalement au Canada.
Il y a quelques années, à Damas, l’ambassade du Canada a refusé d’accorder le visa à ma soeur de 60 ans. La raison : elle n’est pas propriétaire d’une maison. Comme si un locataire n’a pas le droit de voyager. Pourtant, elle est déjà venue au Canada à deux reprises auparavant.
Soupçonnés d’illégalité
Tous les jours, des frères, des soeurs, des oncles, des tantes, des grands-parents sont empêchés d’assister aux mariages ou à d’autres événements familiaux pour des raisons farfelues et sans fondements qui remettent en question l’honnêteté et la crédibilité des citoyens sans histoire en les soupçonnant de faciliter l’immigration illégale.
Pourtant, tous les Canadiens ne vivent pas cette situation. Les immigrants originaires des pays occidentaux peuvent recevoir, quand ils veulent, n’importe qui, n’importe quand, même sans liens familiaux et sans aucune preuve ou justifications. Une grand-mère française ou allemande peut décider le jour même de prendre l’avion pour voir sa fille et ses petits-enfants installés au Canada.
Le refus d’accorder le visa canadien à un certain nombre de personnes est devenu tellement arbitraire et sans fondement qu’il sent désormais le racisme et de la discrimination dans le pays du multiculturalisme et de la Charte des droits et des libertés.
Il est temps que les Canadiens de toutes origines mènent la bataille afin que le droit de visite des parents soit inconditionnel et que les autres membres de leurs familles puissent venir les visiter s’ils réunissent les conditions normales (billets aller-retour, prise en charge, etc.) avec l’engagement de celui qui les invite que ses hôtes respectent les conditions de séjour au Canada et quittent le pays à l’expiration de leur visa.
20 septembre 2012, Hassan Jamali
Source : Le Devoir.com
Le Maroc dispose de trois atouts majeurs pour attirer les investissements des Marocains résidant à l’étranger: un cadre économique favorable, une main d'œuvre compétitive et qualifiée et un positionnement géographique stratégique. La diaspora marocaine peut, sur ce plan-là, être d’un grand apport pour l’économie nationale. Afin de l’encourager et de l’accompagner dans sa volonté d’investir dans le royaume, d’importants efforts économiques, fiscaux et douaniers ont été consentis par l’Etat.
Pourquoi investir au Maroc ?
Le Maroc s’est engagé dans un ambitieux programme de réformes structurelles dans plusieurs domaines axés sur la libéralisation de l’économie et l’amélioration de la compétitivité des entreprises. Ces dernières années, plusieurs accords d’association et de libre-échange ont été signés, contribuant ainsi à l’ouverture de son économie. Pour attirer les investisseurs étrangers, le royaume développe une stratégie d’attraction qui repose sur un cadre institutionnel et légal plus incitatif à l’égard de ces derniers. Le Maroc a considérablement progressé pour ce qui est de la stabilité macroéconomique avec des taux d’inflation faibles et une maîtrise de la balance des paiements. Des accords bilatéraux de protection et garantie des investissements ou de non double imposition ont été conclus avec plus de 30 pays. Enfin, le pays a développé des infrastructures d’accueil conformes aux standards internationaux telles que le grand port Tanger Méditerranée, des zones industrielles entièrement aménagées, des techno parcs, des zones franches d'exportation et logistiques et des places offshore dans les principales villes du royaume.
Ainsi, son emplacement stratégique (à seulement 14 kilomètres de l’Europe), son économie croissante, le développement des infrastructures et les accords commerciaux avec plus de 40 pays font du Maroc une plateforme par excellence ouverte aux investissements et à l'exportation vers les pays de l'Union Européenne, l’Amérique du nord, le Moyen Orient et l'Afrique.
Environnement favorable pour l’investissement MRE.
Partout dans le monde, la diaspora marocaine développe aujourd’hui une expertise et un savoir-faire qui lui ont permis d’investir et de maîtriser les domaines à haute valeur ajoutée. Parallèlement, le Maroc s’est engagé, depuis plus d’une décennie, dans de vastes chantiers structurants touchant l’ensemble des secteurs économiques en vue de développer des pôles de compétitivité visant à le repositionner sur l’échiquier économique international, créant ainsi d’importantes opportunités d’investissement. Pour permettre aux Marocains du Monde de saisir ces opportunités d’investissement tout en faisant bénéficier leur pays de l’expertise qu’ils ont acquise, l’Etat a mis en place un dispositif exceptionnel pour les inciter à investir dans leur pays d’origine. En effet, en plus des exonérations fiscales octroyées dans le cadre du droit commun, la réglementation marocaine prévoit des avantages spécifiques d’ordre financier, fiscal et douanier accordés aux investisseurs dans le cadre de conventions ou contrats d’investissement à conclure avec l’Etat. Celui-ci contribue à certaines dépenses liées à l’investissement via le Fonds de Promotion de l’Investissement (FPI) et contribue également à certaines dépenses pour la promotion de l’investissement dans des secteurs industriels déterminés à travers le Fonds Hassan II pour le Développement Economique et Social. Aussi, les investisseurs bénéficient-ils au Maroc de certaines exonérations dont les principales sont l’exonération des droits de douane et l’exonération de la TVA à l’importation. A noter que ces quatre avantages sont cumulables au titre d’un même projet d’investissement.
19/9/2012, Mouna Lahrach
Source : Protail des Marocains du monde
La Suisse est de plus en plus masculine. Le marché du travail attire plus d'hommes que de femmes de l'étranger. En Suisse centrale, les hommes sont déjà plus nombreux que les femmes.
La Suisse ne compte plus que 110'000 femmes de plus que d'hommes, avertit mercredi le Tages-Anzeiger. Depuis 2001, la part des femmes à l'ensemble de la population est passée de 51,1% à 50,7%. Non pas qu'elles vieillissent moins bien: cette tendance reflète l'impact de l'Accord sur la libre circulation des personnes.
Depuis l'ouverture du marché du travail, la Suisse a attiré plus d'hommes que de femmes de l'étranger. Au point que si la tendance actuelle se maintient, les femmes pourraient perdre tantôt la part majoritaire à la population qu'elles ont prise depuis les années 50 du fait du vieillissement de la population, confirme l'Office fédéral de la statistique (OFS) dans une évaluation effectuée à la demande du quotidien zurichois.
Avec l'immigration, le marché du travail est responsable de ce mouvement de rééquilibrage hommes-femmes. La finance, la construction, l'industrie et le commerce de matières premières sont des secteurs qui recrutement fortement à l'étranger, explique le professeur François Höpflinger, de l'Institut de sociologie de l'Université de Zurich. Et classiquement, ces branches engagent plutôt des hommes.
Le Jura, Fribourg et le Valais
La Suisse latine n'est pas la plus exposée au phénomène: la proportion d'hommes y est encore de 48,9%. Mais le Jura (49,2%), le Valais (49,4%) et surtout Fribourg (49,8%) se rapprochent de la parité hommes-femmes, selon les chiffres de l'OFS pour 2011 compilés par Le Matin.
Outre-Sarine, seuls les deux Bâle et Berne connaissent encore, comme la plupart des Romands, une nette surreprésentation de femmes. Partout ailleurs, la proportion d'hommes est de 49% et plus.
Elle est même aujourd'hui supérieure à 50% dans les cantons de Suisse centrale, ainsi que dans les deux Appenzell et en Thurgovie. Schwytz (51,1%) détient le record de Suisse. Il y manque déjà 3200 femmes.
Pour le travail et la vie citadine
Ces cantons sont largement tournés vers l'industrie et l'agriculture, expliquent les spécialistes. Comme celles issues de l'immigration, les jeunes femmes qui y grandissent quittent leur région pour s'établir dans les centres urbains, attirées notamment par des possibilités de formation et d'emploi nettement plus importantes.
Les professions de la santé, où les femmes sont fortement représentées, sont par exemple largement inscrites dans les tissus urbains. Ce mouvement vers les villes explique aussi pourquoi les femmes restent majoritaires à Bâle, Berne et Zurich, ainsi qu' à Genève et dans le canton de Vaud.
19.09.2012, Marc-Henri Jobin
Source : Le Matin.ch/(Newsnet)
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