La 10ème Réunion de Haut niveau Maroc-Espagne qui se tiendra, mercredi à Rabat, sous la présidence des Chefs de gouvernements des deux pays, MM. Abdelilah Benkirane et Mariano Rajoy, sera un nouveau rendez-vous pour promouvoir un meilleur rapprochement bilatéral et jeter les bases d'un véritable partenariat stratégique de futur, basé sur la confiance mutuelle et qui sera bénéfique pour les deux peuples voisins, surtout en cette conjoncture difficile marquée par des défis majeurs.
Cette nouvelle rencontre intervient, en effet, dans le sillage des contacts réguliers et intenses tenus au cours des derniers mois et qui ont été marqués par l'échange périodique de visites des responsables des deux côtés, comme signe de l'excellence des relations existant entre les deux pays, des liens solides unissant SM le Roi Mohammed VI et SM le Roi Juan Carlos ainsi que des rapports historiques liant les deux Familles royales.
Autant d'indicateurs qui sont en fait apparus ces derniers mois témoignant d'une évolution notable des relations entre l'Espagne et le Maroc. Le choix de Rabat comme première destination à l'étranger de Mariano Rajoy, après son investiture en décembre dernier, une visite au cours de laquelle il a été reçu en audience par SM le Roi, le rythme des visites aux niveaux ministériel, des missions économiques, de journalistes et de parlementaires, ainsi que le renforcement du dialogue bilatéral permanent dans tous les niveaux et les sphères constituent la preuve de cette affinité dans les relations entre les deux Royaumes. En plus, les contacts politiques au haut niveau sont empreints d'une confiance mutuelle notable prévalant entre les deux pays qui sont liés par un accord de voisinage et de coopération signé à Rabat en 1991.
La forte délégation espagnole comprenant le chef du gouvernement et sept de ses ministres, qui se déplacera au Maroc pour ce rendez-vous, témoigne de l'intérêt important qu'attache Madrid à ses relations avec le pays voisin. Les deux pays sont plus que jamais déterminés à s'ouvrir de nouveaux horizons de coopération, animés d'une ferme volonté de raffermir davantage leurs relations bilatérales dans tous les domaines.
Les observateurs notent qu'avec les nouveaux gouvernements marocain et espagnol, on assiste à la multiplication des visites des hauts responsables des deux pays dont l'objectif est de mener un dialogue constant autour des questions d'intérêt commun.
Tout récemment et dans le sillage de cette ferme volonté affichée par les responsables des deux pays d'établir des relations stratégiques, loin des clichés et des stéréotypes, s'était tenue dans la capitale Rabat une réunion entre le ministre délégué aux Affaires étrangères et la coopération, M. Youssef Amrani et le Secrétaire d'Etat espagnol des Affaires Etrangères, M. Gonzalo De Benito, qui a été sanctionnée par une Déclaration conjointe, réitérant l'engagement des deux gouvernements à construire des relations solides et exemplaires basées sur la confiance mutuelle et la responsabilité partagée et ce, dans l'objectif de les ériger en un modèle de partenariat en Méditerranée
Le responsable espagnol a réaffirmé, à cette occasion, l'appréciation du gouvernement de Madrid à SM le Roi Mohammed VI qui a exprimé, dans le Discours du Trône de juillet 2012, la solidarité du Maroc avec le pays ibérique dans la difficile conjoncture économique actuelle qu'il traverse et Son engagement à favoriser l'émergence de nouvelles conditions économiques propices à la création de richesses conjointes, afin de donner un contenu concret aux liens profonds entre les deux pays voisins.
Et comme indicateur de cette bonne volonté, il y a lieu de souligner surtout le déplacement, le même jour et dans le même vol à Rabat, des Présidents des deux chambres du parlement espagnol, en vue de prendre part au Forum des parlementaires des deux pays, organisé début septembre, et qui a été une occasion idoine pour se réunir autour de la même table et discuter et dialoguer, en toute franchise, de tous les sujets d'intérêt commun et surtout des énormes défis qui guettent la région, en particulier les menaces à la sécurité dans la région du Sahel, le problème de l'immigration irrégulière, le trafic de drogue et le crime organisé, entre autres.
Dans leurs recommandations, les parlementaires des deux pays ont appelé à unifier leurs efforts pour faire face aux répercussions des mutations éventuelles que risquent d'engendrer les défis sécuritaires dans la zone sahélo-saharienne. La problématique migratoire a été aussi au centre de ces réunions. M. Amrani note dans ce cadre que le Maroc a toujours privilégié une approche globale basée sur les triptyques: sécurité, développement et solidarité pour faire face aux différents défis que pose la migration entre l'Afrique et l'Europe.
La réunion du 3 octobre à Rabat sera ainsi une nouvelle opportunité de renforcer la coopération bilatérale dans tous les domaines et en particulier sur les plans économique, sécuritaire, culturel et éducatif, en incluant la coopération avec l'UE, ainsi que la coordination des positions des deux pays au sein de l'ONU et des instances internationales. L'initiative conjointe de promotion de la médiation en Méditerranée présentée vendredi par les deux pays à New York constitue un exemple dans ce sens.
En lançant cette initiative, le Maroc et l'Espagne s'assignent pour objectifs de "développer la pratique de la médiation dans la région méditerranéenne comme un outil de prévention et de règlement des conflits eu égard à la persistance de crises politiques dans la région", avait indiqué le ministre des affaires étrangères et de la coopération, M Saad dine El Otmani. Cette initiative vise également à promouvoir la pratique de la médiation par le renforcement des capacités nationales en matière de prévention et de résolution des conflits, à travers l'implication de la société civile et des milieux académiques et l'inclusion de la médiation dans les programmes et cursus académiques.
En effet, le Maroc et l'Espagne n'ont pas d'autre choix que de fonder un avenir commun et de raffermir leurs relations eu égard à leur proximité géographique et aux défis de la mondialisation avec audace, responsabilité et sans appréhension aucune du passé.
Le renforcement des relations économiques et sociales et la réduction du déficit de compréhension et de connaissance mutuelles peuvent servir d'amortisseurs pour consolider davantage ces liens et éviter la survenue de "crises" ou de "petits problèmes" entre les deux pays voisins, qui, comme l'avait souligné de Benito, doivent être réglés par "la voie du dialogue et dans la discrétion".
Lors de sa rencontre avec une délégation de journalistes et éditorialistes marocains, qui a visité du 17 au 19 septembre dernier Madrid, M. De Benito a affirmé que l'Espagne considère ses relations avec son voisin du sud comme "stratégiques", soulignant l'existence d'une " réelle volonté" de placer les rapports maroco-espagnols au niveau des constantes politiques de l'Etat ainsi que de réduire l'influence des positions partisanes sur ces relations et d'extraire le sujet Maroc des surenchères politiques et électorales en Espagne.
Cette volonté, outre les efforts entrepris pour jeter des ponts entre les sociétés civiles et médias des deux pays et le renforcement de la coopération culturelle, scientifique et académique, sont de nature à imprimer une nouvelle impulsion aux relations maroco-espagnoles.
Actuellement, en cette conjoncture économique et financière difficile, les conditions de bâtir des relations stratégiques tournées vers le futur et au service des deux peuples sont plus que jamais réunies, ce qui requiert avant tout la nécessité de rompre avec l' image et les stéréotypes qu'ont certains milieux espagnols du Maroc, pour briser d'abord certains tabous et lever ensuite les préjugés qui freinent encore et fragilisent parfois l'énorme potentiel d'affinités qui caractérise les deux peuples voisins.
Outre Rajoy, la délégation officielle à cette réunion, comprendra les ministres des Affaires étrangères et de la coopération, Jose Manuel Garcia Margallo, de l'Intérieur Jorge Fernandez Diaz, de l'équipement, Ana Pastor, de l'Agriculture, de l'Alimentation et de l'environnement, Miguel Arias Canete, de l'industrie, de l'énergie et du tourisme, Jose Manuel Soria, de l'éducation, Jose Ignacio Wert, de la Justice Alberto Alberto Ruiz Gallard?n, et le Secrétaire d'Etat au Commerce, Jaime Garcia Legaz.
1er oct 2012, Abdelkrim Kninah
Source : MAP
Le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Maazouz, s'est entretenu, lundi à Ottawa, avec le ministre canadien de l'immigration, Jason Kenny, de plusieurs questions d'intérêt commun, particulièrement les moyens à même de faciliter l'intégration des membres de la diaspora marocaine dans ce pays.
Lors de cet entretien, qui s'est déroulé en présence de l'ambassadeur du Maroc au Canada, Mme Nouzha Chekrouni, M. Mâzouz a soulevé la question de l'équivalence de diplômes et de titres professionnels des Marocains délivrés par les écoles et universités marocaines, ainsi que les difficultés liées, en particulier, à la reconnaissance de leurs diplômes qui empêchent tous ces MRE d'exercer au pays.
La participation des résidents marocains au Canada aux élections locales du pays d'accueil, l'enseignement de la langue arabe dans les écoles et universités canadiennes et la préservation de l'identité et de la culture marocaine ont été aussi évoqué par le ministre marocain, qui a appelé à trouver des "pistes" de coopération entre les deux pays afin que l'intégration se fasse dans de "bonnes condition".
Le ministre canadien de la Citoyenneté, de l'Immigration et du Multiculturalisme a fait part, de son côté, de la nouvelle exigence proposée par son département, expliquant que les immigrants potentiels seraient tenus de faire évaluer et vérifier leurs diplômes d'études par un organisme désigné, avant leur arrivée au Canada. ministre canadien.
Pour M. Kenny, cette mesure vise à faciliter l'intégration des migrants sur le marché de l'emploi au Canada, qui accueille annuellement quelque 250.000 nouveaux arrivants, dont la majorité sont des "immigrants économiques", soit des travailleurs qualifiés, des investisseurs ou des entrepreneurs.
Et d'estimer qu'"une évaluation préalable à l'arrivée permettrait aux demandeurs de découvrir dans quelle mesure leurs attestations d'études sont comparables aux diplômes canadiens". Cette mesure permettra d'éviter l'arrivée de personnes qui ne possèdent pas le niveau de scolarité voulu, et contribuera à régler le problème des immigrants qui, à leur arrivée au Canada, sont incapables de travailler dans leur domaine, a-t-il estimé.
Des milliers d'immigrants de part le monde se heurtent chaque année à la non-reconnaissance de leurs attestations d'études acquises à l'étranger, même s'ils ont fréquenté des universités européennes.
Le Canada a attiré environ un quart de million d'immigrants en 2011, dont 156.077 immigrants dans la catégorie économique et 56 419 immigrants dans la catégorie du regroupement familial.
Alors que le problème de l'emploi est manifeste de manière globale, et dans la région de Québec en particulier avec un "taux élevé" du chômage parmi les cadres immigrants, en particulier maghrébins, la question de l'équivalence des diplômes, de l'intégration et du regroupement familial se posent de plus en plus malgré l'appel à "une immigration plus francophone" au Québec.
En 2010, le Canada a accueilli un nombre record d'immigrants (280.636 résidents permanents), un nombre inégalé en plus de 50 ans. En plus des résidents permanents, le pays a accueilli 182 322 travailleurs étrangers temporaires, 12.098 réfugiés et 96 147 étudiants étrangers, soit 28 292 étudiants étrangers de plus qu'en 2005.
1er oct 2012
Source : MAP
Du 7 au 10 octobre courant, se tiendra à Casablanca la cinquième édition du Festival national de la femme marocaine. Organisée conjointement par l’Association Moltaka B’ladi pour la citoyenneté (A.M.B.C) et la délégation régionale du ministère de la Jeunesse et des Sports à Casablanca-Anfa, cette édition se décline sous le thème : «La femme marocaine…compétences sans frontières». La date choisie n’est pas anodine car la célébration coïncide avec la Journée nationale de la femme marocaine, célébrée le 10 octobre de chaque année depuis 2003.
Les organisateurs de la 1ère Foire musulmane de Bruxelles, qui s'est tenue du 28 septembre au 1er octobre, ont enregistré plus de 20 000 visiteurs, ont-ils annoncé lundi après-midi à l'agence Belga. "Nous comptions sur 15 000 à 20 000 visiteurs au total, et, déjà dimanche soir, nous dépassions ces chiffres. C'est donc une réussite totale", se réjouit Karim Chemlal, coordinateur de l'événement.
Une quinzaine de débats-conférences ont eu lieu durant les quatre jours de la Foire, dont notamment celles impliquant le cheikh Issam Al Bachir et le théologien tunisien Ahmed Jaballah, dont la venue avait provoqué une vive réaction du député Denis Ducarme car, selon lui, "ils n'hésitent pas à promouvoir les attentats-suicides".
"Ces conférences ont permis à ces personnes pointées du doigt d'apporter une réponse d'ouverture. Ils ont pu prouver qu'ils prônaient un Islam européen, ouvert et responsable. Cet événement a permis de montrer une image de citoyenneté active et participative de la part des musulmans", ajoute Karim Chemlal.
Les organisateurs se réjouissent également de l'affluence de visiteurs non-musulmans. "Cette foire a été un vrai succès populaire, dans une ambiance familiale et conviviale. Nous comptons donc bien organiser une seconde foire l'année prochaine, si Dieu le veut."
Karim Chemlal souhaite enfin remercier le SPF Intérieur pour "sa collaboration et sa coopération efficaces".
Lors de cette foire, près de 90 exposants étaient présents dans des domaines aussi divers que la cuisine, la littérature, le tourisme ou encore la création vestimentaire.
1/10/2012
Source : RTBF/Belga
Les jeunes marocains résidant à l'étranger (MRE) doivent être au cœur de la dynamique de mise en œuvre des dispositions de la nouvelle constitution, adoptée par référendum en 201, a affirmé le secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), Abdellah Boussouf.
Dans une interview à la MAP, M. Boussouf a noté que "les jeunes sont notre défi majeur", d'où la nécessité de les aider à réussir une intégration dans les pays de résidence tout en renforçant leurs liens avec le Maroc, à faire face à l'échec scolaire et à affronter le sentiment de l'exclusion. Il a, à ce propos, cité également la nécessité d'aider les jeunes MRE à retrouver une identité équilibrée, plaidant en faveur d'une réflexion profonde pour aider ces jeunes à surmonter ces défis dans un contexte mondial marqué par la crise et ses répercussions sociales.
"La mondialisation a eu son impact sur l'immigration marocaine. Plus de 4 millions de nos citoyens sont éparpillés sur les différents continents du monde avec une concentration significative en Europe occidentale ( ) C'est à la fois une chance et un défi pour le Maroc", a-t-il indiqué, faisant remarquer que le Maroc subit directement ou indirectement les avantages et les inconvénients de cette présence marocaine à travers le monde.
M. Boussouf a également attiré l'attention sur les influences culturelles que subissent les jeunes MRE et qui exigent du Maroc d' "œuvrer pour la préservation de ces citoyens contre ces fléaux et de consolider leur identité et les valeurs qu'elle incarne" et ce, "à travers le développement de programmes innovants et efficients en faveur" des MRE.
De même, "nous assistons, de plus en plus, à des fléaux religieux provoqués par une +contamination+ cultuelle subie par les Marocains du monde à travers des courants religieux et doctrinaux installés dans les pays européens grâce à/ou à cause de l'immigration", a-t-il relevé, ajoutant qu'"investir dans le volet culturel au sens large du terme est un moyen qui permet de garantir aux Marocains du monde une position confortable sur les plans identitaire et social".
Interrogé sur les grands axes de l'action du CCME pour cette année, M. Boussouf a souligné que le CCME, dont la principale mission consiste à assurer le suivi et l'évaluation des politiques publiques relatives aux ressortissants marocains établis à l'étranger, se doit d'accompagner la dynamique de la mise en application des principes de la nouvelle Constitution tout en respectant sa mission consultative et prospective qui un double objectif: défendre les intérêts de la communauté marocaine à l'étranger et les intérêts du Maroc.
"Le CCME a contribué au débat qui a accompagné la préparation du texte constitutionnel à travers l'organisation de plusieurs rencontres avec les acteurs associatifs des Marocains du monde dans les pays de résidence et l'appui des activités similaires proposées par les associations des Marocains à l'étranger", a-t-il rappelé, ajoutant que "cette dynamique s'est poursuivie par un dialogue ouvert avec les acteurs de la communauté marocaine de l'étranger et les acteurs politiques au Maroc pour mieux préparer la mise en application des dispositions de la Constitution en concertation avec les différentes parties concernées".
Il a dans ce sens mis l'accent sur trois paramètres qui doivent être présents dans ce processus de réflexion. D'abord "la question de l'immigration marocaine est liée à la souveraineté nationale au sens temporel et spirituel de l'état marocain et à ce titre elle ne doit pas être sujette à des manipulations et des spéculations politiques ou politiciennes. Ensuite", qu'"elle ne concerne pas uniquement le Maroc mais aussi les pays de résidence, puisque les Marocains du monde, et plus particulièrement les nouvelles générations, sont aussi citoyens des pays où ils sont installés". Enfin qu'"elle est hautement stratégique parce qu'elle représente une chance à la fois pour le Maroc et pour les pays de résidence ".
M. Boussouf a également mis l'accent sur l'approche participative dans un cadre partenarial, adoptée par le CCME afin de consolider et renforcer les mécanismes de complémentarité et de mutualisation des efforts et des actions.
"Nous sommes ( ) appelés à développer davantage les outils et les moyens de la diplomatie parallèle, aussi bien au niveau politique qu'au niveau culturel et religieux", a-t-il souligné, ajoutant que la démarche du CCME est axée sur la nécessité d'impliquer des responsables politiques et des acteurs académiques et associatifs des pays de résidence dans les réflexions relatives aux questions qui devraient donner lieu à la production d'avis ou de consultations.
Créé en décembre 2007, le CCME a pour mission d'assurer le suivi et l'évaluation des politiques publiques du Maroc envers ses ressortissants établis à l'étranger et leur amélioration en vue de garantir la défense de leurs droits et d'amplifier leur participation au développement politique, économique, culturel et social du pays.
Le CCME est chargé par ailleurs d'assurer des fonctions de veille et de prospective sur les problématiques migratoires et de contribuer au développement des relations entre le Maroc et les gouvernements et les sociétés des pays de résidence des émigrés marocains.
01 oct. 2012, Ali Refouh
Source : MAP
Plusieurs livres viennent de sortir sur l'immigration, sur les Français,... Comment la littérature jeunesse parle de ces questions ? La réponse de Raphaële Botte, journaliste à Mon Quotidien.
En découvrant ces livres sur l'immigration, on a surtout le sentiment que les auteurs du rayon jeunesse sont soucieux d'affronter le débat sans tabous ni gêne. Ces livres ne ressemblent absolument pas à des manuels scolaires d'éducation civique.
65 millions de Français et moi et moi et moi de Stéphanie Duval et Sandra Laboucarie chez Bayard, s'adresse à des enfants à partir de 9/10 ans. Ce livre raconte la diversité française et posent des questions simples que les adultes n'osent parfois même plus se poser. Pourquoi je suis français ? Naît-on français ou le devient-on ? Un immigré est-il français ou étranger ?
Vivons ensemble, de Mustapha Harzoune et Samia Messaoudi chez Albin Michel, propose une approche plus encyclopédique pour répondre aux questions des enfants sur l'immigration. L'éditrice a pensé ce livre, avec les auteurs, comme une réponse aux débats d'actualité.
Le sujet peut aussi être abordé de manière fictive, c'est le principe de la collection Français d'ailleurs. Un roman illustré et quelques pages documentaires à la fin. Un nouveau titre vient tout juste de sortir. Il est en plein dans l'actualité : Lyuba ou la bonne étoile : les Roms, de la Roumanie à l'île de France chez Autrement.
LA sortie de la semaine pour les enfants : Kirikou et les hommes et les femmes
Kirikou est de retour quatorze ans après le premier Kirikou, le petit héros africain de Michel Ocelot revient dans un troisième film. On plonge dans les souvenirs de l'enfance de Kirikou. Le charme n'est pas rompu et les aventures de Kirikou sont toujours aussi poétiques, belles, colorées, drôles et émouvantes... Visible dès 4 ans.
1/10/2012
Source : France info
La grande mosquée de Strasbourg a donc été inaugurée officiellement ce jeudi 27 septembre en présence de Manuel VALLS, Ministre de l'intérieur et des cultes, représentant Le Président de la République, François Hollande, et d'une importante délégation marocaine, conduite par le Ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Taoufik, ainsi que plusieurs élus et personnalités religieuses, politiques et intellectuelles, dont Mohamed Moussaoui, Président du Conseil Français du Culte Musulman.
C'est maintenant la plus grande mosquée de France, édifiée sur un terrain de plus de 10 000m2, dont plus de 2700m2 bâtis, pouvant accueillir plus de 1500 fidèles, dont 500 femmes en mezzanine.L'esprit andalous orne de beauté son intérieur, avec ses 500 000 pièces de zellige et mosaïques colorées, importées du Maroc, et posées à la main des artisans marocains de Fès. Au-dessus des motifs géométriques que forment les zelliges, les artisans marocains ont écrit une sourate du Coran, dont la transcription calligraphique court sur les quatre murs de la grande salle. Sa belle coupole de cuivre qui culmine à 24 mètres témoigne de la visibilité de l'émergence de l'islam de France. Son cadre extérieur verdoyant, au bord de l'eau, lui assure une imposante prestance sereine.
Le projet qui date de 1993 a coûté 10,5 millions d'euros, dont 26% financés par les collectivités locales grâce aux spécificités du droit d'Alsace-Moselle, 37% par le Maroc, 13% par l'Arabie Saoudite et le Koweit, et des dons des fidèles.
« L'Islam de France c'est aussi la France ! »
« Cette Grande mosquée, implantée à moins de deux kilomètres de la cathédrale Notre-Dame, a la force du symbole. Elle donne à l'islam son envergure, son éclat, sa grandeur, elle donne à l'islam toute sa place. Oui, l'islam, deuxième religion de notre pays, a toute sa place en France car l'islam de France, c'est aussi la France » c'est indéniablement la plus belle déclaration de la cérémonie d'inauguration de la Grande Mosquée de Strasbourg, prononcée sous les applaudissements de l'assistance, par Manuel Valls, Ministre de l'intérieur. Au passage, il rend hommage à la « sagesse des responsables du culte musulman » et à « la maturité dont ont fait preuve les musulmans de France » après la diffusion sur internet du film islamophobe "L'innocence des musulmans" et les caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo en France.
Mais le ministre de l'Intérieur a lancé un avertissement : « La République sera intransigeante avec ceux qui entendent la contester et je n'hésiterai pas à faire expulser ceux qui se réclament de l'islam et représentent une menace grave pour l'ordre public et qui, étrangers dans notre pays, ne respectent pas nos lois et nos valeurs. Je n'accepterai pas les comportements des salafistes et autres groupes qui défient la république. Il est temps que l'islam de France prenne ses responsabilités et s'organise pour traiter avec l'Etat les vrais problèmes : financement des lieux de cultes, formation des imams et des aumôniers, gestion du pèlerinage à la Mecque ».
Bien que certains musulmans présents n'ont pas appréciés l'intrusion des ''salafistes et des hors la loi'' dans cette belle cérémonie d'un islam apaisant. Une intrusion qualifiée ''d'attitude paternaliste'' et ''d'injection'' qui ne les concernent pas.
A mon sens, le Ministre de l'intérieur et des cultes se trouve également, dans son rôle en évoquant des questions liées à l'ordre public, eu égard à une actualité récente.
« Un rêve devenu réalité »
S'ily 'avait qu'un discours à entendre, c'était sans doute celui d'Abdallah Boussouf, l'ancien recteur de la mosquée de Strasbourg. Cette remarque pertinente, est celle d'un journaliste français présent.
Abdallah Boussouf est l'initiateur du projet de la grande mosquée de Strasbourg, il était à la tête de la coordination ayant emporté l'adhésion de la Municipalité, au détriment d'une autre coordination concurrente, présidée par M. Bouamama, universitaire d'origine algérienne.
Dans son intervention, M. Boussouf s'est souvenu avec émotion des (( dons de chrétiens, de juifs, d'athées, de prisonniers, pour que ce projet puisse voir le jour. Cela je ne l'oublierai jamais)). Il a également rappelé cette anecdote, qui donne une grande dimension humaine à l'édifice: (( à l'origine du projet, le Maire de l'époque m'avait demandé si nous serions solvables. Tout ce que j'avais, c'était une mallette remplie des bijoux de femmes musulmanes de Strasbourg, grâce à cette mallette, grâce à ces femmes nous avons pu réaliser notre rêve. Je souhaite que ces femmes aient toute leur place dans cette mosquée et dans les instances dirigeantes.)) Il met l'accent sur le dialogue inter-religieux, en rappelant ses bonnes relations avec les représentants de l'Eglise et de la communauté juive dont le grand rabbin René Gutman avait également pris la parole.
M.Boussouf, fustige habilement les laïcards au Maroc dont la laïcité est basée sur sur le rejet de la religion là où les laïques de France sont plus tolérants et reconnaissent la liberté religieuse.
L'ancien Strasbourgeois, ancien recteur de la mosquée de Strasbourg, devenu Secrétaire général du CCME (Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger), après un passage par Bruxelles, n'oublie pas que c'est ici qu'il a fait ses premières armes. A la fin de la cérémonie, sur le l'esplanade de la mosquée, sourire aux lèves, il est à l'aise, il donne des interview en langue arabe aux chaînes arabes, en français aux chaînes françaises, interrompues par des accolades, en parlant Rifain, à ses anciens amis de Strasbourg.
Abdellah Boussouf, vient de passer avec brio l'examen de passage, qui lui ouvrira probablement la voie vers d'autres responsabilités.
La cérémonie de l'inauguration s'est déroulée sans fausse note, le savoir faire des marocains était à l'honneur. Ici, c'est du concret. Désormais, la plus grande mosquée de France est d'obédience marocaine.
30 Septembre 2012, Hamid Soussany
Source : emarrakech
Ces travailleurs migrants, originaires de l’Asie du Sud-Est, partagent une chambre sans lits ni climatisation à proximité de leur lieu de travail au Bahreïn.
Les autorités bahreïnies, comprenant que les travailleurs migrants ont aidé à construire le pays, ont institué des réformes importantes. Mais si elles ne sont pas appliquées plus énergiquement, ces réformes n’ont que peu d’effet sur les violations des droits les plus répandues, comme le non-paiement des salaires et la confiscation des passeports des travailleurs.
Joe Stork, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord
(Beyrouth) – Des centaines de milliers de travailleurs migrants au Bahreïn, originaires pour la plupart d’Asie du Sud, sont victimes d’exploitation et d’abus, malgré certaines réformes entreprises par le gouvernement afin de les protéger, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd’hui.
Le rapport de 123 pages, For A Better Life: Migrant Worker Abuse in Bahrain and the Government Reform Agenda (« Pour une vie meilleure : Les abus contre les travailleurs migrants au Bahreïn et le programme de réformes du gouvernement »), décrit les nombreuses formes d’abus et d’exploitation subies par les travailleurs immigrés du Bahreïn, ainsi que les efforts du gouvernement pour accorder des réparations et renforcer les protections des travailleurs. Les autorités bahreïnies doivent appliquer les garanties dans le domaine du travail, revoir les mécanismes déjà en place et poursuivre les employeurs fautifs, a déclaré Human Rights Watch. Le gouvernement devrait étendre la portée de la loi sur le travail de 2012, relative au secteur privé, aux employés domestiques, qui sont exclus des protections décisives.
« Les autorités bahreïnies, comprenant que les travailleurs migrants ont aidé à construire le pays, ont institué des réformes importantes », a déclaré Joe Stork, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Mais si elles ne sont pas appliquées plus énergiquement, ces réformes n’ont que peu d’effet sur les violations des droits les plus répandues, comme le non-paiement des salaires et la confiscation des passeports des travailleurs. »
Le Bahreïn emploie plus de 458 000 travailleurs migrants, environ 77 % de la force de travail totale, secteurs public et privé confondus. La plupart occupent des emplois peu qualifiés et peu payés, dans la construction, le commerce, l’industrie et le travail domestique.
Human Rights Watch a interviewé 62 travailleurs migrants et rencontré des responsables du gouvernement, des agents de recrutement, des diplomates de pays d’où émigrent beaucoup de travailleurs, des avocats du droit du travail et des défenseurs de travailleurs.
Les réformes initiées récemment par le gouvernement comprennent des réglementations de sécurité, des mesures pour lutter contre le trafic d’êtres humains, des campagnes de sensibilisation sur les droits des travailleurs, et des règles permettant aux migrants de quitter leurs employeurs plus facilement. Human Rights Watch a constaté que les autorités renforçaient certaines protections, comme l’interdiction de faire travailler les ouvriers sur les chantiers en milieu de journée pendant les mois d’été, quand la chaleur est dangereuse. Mais les autorités n’ont pas mis à exécution comme il se devait plusieurs autres mesures pour protéger les travailleurs, notamment contre les rétentions de salaire, les frais de recrutement et les confiscations de passeports. Toutes ces pratiques font qu’il est plus difficile pour les travailleurs d’abandonner les situations de travail abusives.
Les travailleurs migrants au Bahreïn subissent également des discriminations et des abus de la part de la société bahreïnie en général. Human Rights Watch a détaillé plusieurs agressions violentes contre des travailleurs immigrés, en mars 2011, lors d’une période de troubles politiques accrus. Dans certains cas, les migrants ont déclaré que leurs agresseurs étaient des manifestants anti-gouvernement. Des travailleurs pakistanais ont fourni à Human Rights Watch des preuves d’agressions ayant abouti à la mort d’un de leurs collègues et en ayant grièvement blessé d’autres.
Human Rights Watch a constaté que les employeurs qui violaient les droits des travailleurs immigrés n’encouraient généralement pas les peines prévues par la loi bahreïnie et ne subissaient presque jamais les conséquences pénales esquissées dans le code pénal et dans les lois pour le trafic d’êtres humains. Human Rights Watch n’a trouvé aucun signe que les autorités bahreïnies se soient servis de la législation anti-trafic, introduite en 2008, pour poursuivre les violations liées au travail.
La situation désespérée de nombreux travailleurs migrants débute dans leur pays natal, où beaucoup paient à des agences locales de recrutement des frais équivalant à 10 à 20 mois de salaire au Bahreïn, engageant des dettes importantes et utilisant souvent le domicile familial et des objets de valeur comme garantie. Cette dette, parfois aggravée lorsque les employeurs refusent de payer les salaires, oblige dans les faits de nombreux migrants à accepter des conditions de travail abusives. Au Bahreïn, les employeurs confisquent de façon systématique les passeports des travailleurs. Associées au système dominant de prise en charge par un « parrain » (kefala), ces pratiques limitent fortement la capacité des travailleurs à quitter leur employeur et à rentrer librement chez eux.
Les travailleurs ont régulièrement déclaré à Human Rights Watch que les salaires impayés étaient en tête de la liste de leurs griefs. La moitié de ceux que Human Rights Watch a interviewés ont déclaré que leurs employeurs avaient retenu leur paye pendant trois à dix mois. Une employée domestique n’avait pas reçu de salaire de son employeur pendant cinq ans.
Raja H. a travaillé dans la construction avec 19 autres hommes qui ont déclaré qu’ils n’avaient pas été payés pendant quatre mois. « Mon père est mort, et je suis le fils aîné », a-t-il déclaré. « J’ai des frères et sœurs plus jeunes, et un frère qui travaille comme ouvrier au Pakistan. J’appelle ma famille et ils me demandent de leur envoyer de l’argent. Si je ne trouve pas d’argent, qu’est-ce que je suis censé leur dire ? J’ai une femme, mes enfants sont à l’école, et c’est un énorme problème ».
Les travailleurs ont également décrit des salaires bas, des horaires de travail excessifs, des abus psychologiques et physiques – et dans le cas des employés domestiques, des abus sexuels. Les ouvriers de construction ont élevé le problème persistant des camps de travail surpeuplés et mal sécurisés. Le taux de suicide des travailleurs migrants est alarmant, a constaté Human Rights Watch. Dans quelques cas, les conditions de travail relèvent du travail forcé.
Les employées domestiques, presque toutes des femmes, ont décrit des journées de travail qui durent jusqu’à 19 heures, avec des pauses réduites au minimum et aucun jour de repos. Beaucoup ont déclaré qu’on les empêchait de quitter la maison de leur employeur, et certaines ont rapporté qu’on ne les nourrissait pas correctement.
« Nous travaillions de 5h30 à 23h », a relaté Ayesha K. « Pas de temps de pause. Pas de repos. Même pas le temps de manger ». Le Gulf Daily News a rapporté le 18 septembre 2012 le cas d’Aakana Satyawati, 63 ans, dont l’employeur ne l’aurait pas payée pendant deux ans et aurait refusé, pendant près de 21 ans, de l’autoriser à partir afin de rendre visite à sa famille en Inde. « Isolées dans des domiciles privés, les travailleuses domestiques sont souvent victimes d’horaires de travail épouvantables pour un maigre salaire, et parfois d’abus physiques et sexuels », a déclaré Stork. « Ces travailleuses sont confrontées au plus grand risque d’abus, pourtant ce sont elles qui ont le moins de protections légales».
Une nouvelle loi du travail, qui a pris effet en juillet, élargit quelques protections aux employés domestiques, y compris le congé annuel, et en codifie d’autres, notamment le recours aux médiations pour les conflits du travail. Cependant, la loi omet des réformes nécessaires telles que la mise en place d’horaires plafonds de travail, par jour et par semaine, et de jours de repos hebdomadaires.
Dans certains domaines, le Bahreïn a opéré des améliorations notables, a constaté Human Rights Watch. L’Autorité régulatrice du marché du travail, une agence créée en 2006, rationalise les demandes de visa de travail et gère des campagnes de sensibilisation des travailleurs, dont certaines fournissent des informations sur les droits des travailleurs et les réparations. Une loi adoptée en 2009 a réduit drastiquement le transport d’ouvriers à l’air libre dans des camions, ce qui causait de nombreuses blessures et décès. Depuis 2006, un refuge géré par le gouvernement recueille des travailleuses migrantes fuyant des employeurs abusifs.
Dans de nombreux domaines cruciaux, les réformes ne sont pas allées assez loin et leur mise en œuvre n’a pas été adéquate, a constaté Human Rights Watch. Les ouvriers de deux camps de travail visités par Human Rights Watch ont déclaré que les inspecteurs du ministère du Travail avaient cité leurs employeurs des années auparavant pour leurs violations graves et dangereuses du code du logement, mais que les employeurs n’avaient jamais pris les mesures requises et que les camps restaient ouverts.
Le ministère du Travail permet aux travailleurs de déposer des plaintes, la plupart relatives aux salaires, et sert de médiateur pour les conflits du travail. Pourtant les employeurs fautifs refusent souvent les arrangements ou ignorent les demandes de rencontres du ministère. Selon les données fournies par le ministère, en 2009, 2010 et 2011, les médiateurs n’ont résolu que 30% des plaintes déposées par des travailleurs migrants, au lieu de 56% pour les plaintes des travailleurs bahreïnis.
Quand les travailleurs immigrés déposent des plaintes, les employeurs se vengent souvent en prétendant que l’employé a commis un vol ou un crime similaire, ou a « pris la fuite » sans permission, soumettant ainsi les travailleurs à une possible détention, une déportation ou à l’interdiction de revenir dans le pays.
« Si vous allez parler aux ministres et que vous regardez la loi, tout est parfait et il n’y a rien qui ne puisse être résolu », a déclaré Marietta Dias, de la Société de protection des travailleurs migrants, un groupe local de la société civile.« Mais quand vous allez voir les petits employés [des ministères], les gens qui traitent tout, ou bien ils n’ont pas l’autorité de faire quoi que ce soit, ou bien ils n’ont pas été informés de la loi ».
Des avocats ont informé Human Rights Watch que les tribunaux émettent souvent des verdicts favorables aux travailleurs, mais que les affaires mettent entre six mois et un an à être résolues et qu’elles peuvent faire l’objet d’un appel. Les travailleurs migrants sont légalement incapables de travailler ou d’avoir un revenu pendant cette période, et disent donc qu’ils ne voient généralement pas d’autre choix que d’accepter un arrangement à l’amiable défavorable.
Dans le cadre de tels arrangements, de nombreux migrants acceptent un billet pour rentrer dans leur pays et la restitution de leur passeport, renonçant à une bonne partie des salaires qu’on leur doit, et parfois à la totalité. Certains travailleurs ont même déclaré qu’ils avaient payé leurs anciens employeurs pour leur rendre leurs passeports et annuler leurs visas, ce qui leur a permis de quitter le pays.
Le système de gestion de cas introduit dans la nouvelle loi du travail est potentiellement utile, a déclaré Human Rights Watch. Il devrait rationaliser les litiges relatifs au travail et pourrait renforcer la capacité des travailleurs migrants à demander réparation devant les tribunaux civils.
« Le Bahreïn cherche à être connu comme un pays ayant des pratiques progressistes concernant le travail des immigrés », a conclu Joe Stork. « Les autorités devraient commencer par s’attaquer à la culture de l’impunité pour les abus commis contre les travailleurs migrants, qui est le résultat direct de l’absence de poursuites et d’application des peines prévues par les lois. »
1 octobre 2012, Samer Muscati
Source : Human Rights Watch
Pendant des années, l’Allemagne de l'Ouest a été une destination de choix pour les émigrés polonais. Mais aujourd'hui, ce sont les Allemands qui traversent l’Oder à la recherche d’un emploi en Pologne.
"Lève-toi, paresseux, avant que je perde patience. Nous allons à Łódź !", dit le texte d’une chanson bien connue en Allemagne ("Theo, wir fahr'n nach Lodz") écrite au XIXe siècle, à l'époque de l'industrialisation et du plein essor industriel du district de Łódź. Pour les Allemands, cette ville était un eldorado. C’est ici qu’ils voyaient la possibilité d’une vie meilleure, c’est ici qu'ont bâti leur fortune les Scheibler de la Rhénanie, ou les familles saxonnes Geyer et Herbst. L'histoire aime se répéter.
Après les cataclysmes des deux guerres mondiales, et après l'effondrement du communisme, assistons-nous une nouvelle fois à l'arrivée d'une vague d'immigrants allemands en Pologne ? Certes, ce n'est pas encore l'exode, mais notre pays est néanmoins devenu l'un des lieux d'installation préférés des Allemands.
En 2006, la Pologne était à la cinquième place du classement des destinations pour les expatriés allemands, qui sont désormais plus nombreux en Pologne qu'en Espagne ou en France. Selon l'Office fédéral allemand des statistiques, 9 434 citoyens allemands ont déjà élu domicile en Pologne. Notre pays a ainsi détrôné de sa troisième place l'Autriche, pour se placer juste derrière la Suisse et les Etats-Unis.
Les Allemands en route
Il y a quelques années, les déplacements se faisaient dans la direction opposée. Jusqu'à la chute du communisme et la transformation de la Pologne, l'Allemagne de l'Ouest était une destination de rêve pour les réfugiés polonais qui, avec des photos de leurs parents éloignés en uniformes de la Wehrmacht, sollicitaient des papiers allemands ou, faute de mieux, une Aufenthaltsbewilligung, une autorisation de séjour.
Aujourd'hui, malgré les incitations pour venir travailler en Allemagne, sous forme d'offres de cours de langue gratuits, ou de formation professionnelle, ou même de versements de bonus exceptionnels par certaines entreprises, l'intérêt de nos compatriotes pour partir vivre au-delà de l'Oder est relativement faible.
Les rôles se sont inversés, la Pologne est devenue pour des milliers de voisins de l'Ouest l'un des pays les plus attractifs pour vivre et faire carrière. Près de 6 000 sociétés allemandes, petites et moyennes pour la plupart, ont déjà jeté l'ancre en Pologne. La valeur des investissements allemands est estimée à 22 milliards d'euros, ce qui représentait l'an dernier 21% de tous les investissements étrangers en Pologne.
Il y a quelques années, quand un Allemand déclarait vouloir partir travailler en Pologne, il entendait en règle générale : "Tu es fou ?!" Aujourd'hui, plus personne ne s'étonne. Les chômeurs allemands, en particulier ceux de la zone frontalière de l'ancienne RDA, y voient la possibilité de trouver un emploi fixe, et les jeunes diplômés une opportunité d'avancement professionnel et de missions plus ambitieuses.
Bartłomiej Sochański, l'ancien maire de la ville de Szczecin et consul honoraire de la République fédérale d'Allemagne dans cette ville, parle de quelque 2 500 travailleurs allemands dans sa région : installateurs de plomberie et de chauffage, menuisiers, maçons, couvreurs, etc..., venus notamment des régions du Brandebourg et du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale tout particulièrement touchées par le chômage. Nombreux sont ceux qui, installés de l'autre côté de la frontière, n'envisagent plus de retourner en Allemagne.
Ce qui séduit les Allemands en Pologne est aussi le désir de retourner sur les traces familiales, ainsi qu’une certaine forme de nostalgie. Gotthard Sinapi a choisi le village Lekowo, à côté de Swidwin. Ce restaurateur de monuments de 58 ans est l'un des co-propriétaires du château, ou plutôt de ce qui reste de la bâtisse du XVIIe siècle. La restauration, financée par les membres de toute la famille éparpillée à travers le monde, a duré plusieurs années. Il reste encore beaucoup à faire, mais d'ores et déjà plusieurs chambres d'hôtes sont prêtes à recevoir des amateurs d'agrotourisme ; une salle de chasse a été aussi rénovée, tout comme la pièce qui, trois fois par an, accueille le public pour un concert.
Les chevaux attendent
Le plus connu des Allemands "polonais" est sans doute l'acteur Steffen Möller, devenu célèbre grâce à la série télévisée "M jak miłość" (A comme amour). Dans son one-man-show, ce véritable "ambassadeur" de notre pays en Allemagne (auteur du best-seller Viva Polonia. Als deutscher Gastarbeiter in Polen, Viva Polonia, Un travailleur immigré en Pologne) prodigue des conseils à ses compatriotes sur la manière de s'insérer parmi les Polonais. "Je vous préviens : ce soir, certaines personnes devront jeter par-dessus bord leurs stéréotypes préférés – après tout notre voisin oriental est pour nous le pays d'émigration numéro 3!". Son dernier livre Expedition zu den Polen [Expédition en Pologne] a occupé pendant plusieurs semaines le premier rang des livres les plus lus en Allemagne. Dans les librairies et sur Internet, on voit un nombre croissant de livres spécialisés destinés aux émigrés et consacrés à la réglementation polonaise en matière de création d'entreprise, d’emploi, ou de système fiscal.
"Cet ignoble trou, je suis trop jeune pour toute cette saloperie, j'ai besoin de musique et de danse, et d’un peu d'élégance, reprends toi et en route, là-bas je serai libre, là-bas je vivrai enfin, et je goûterai à l'amour, Theo, partons pour Łódź ". Cette chanson, reprise par la chanteuse grecque Yicky Leandros, était (il y a quelque temps...) un tube en Allemagne. Bien avant cela, à l'époque des partitions de la Pologne, elle a été chantée, notamment par des soldats autrichiens, qui l'accompagnaient d'un persiflage écrit par Fritz Löhner-Beda, un auteur juif assassiné en 1942 à Auschwitz. Les émigrés allemands trouveront-ils chez nous leur "terre promise" ? Quoi qu'il en soit "les chevaux attendent", comme dit la chanson.
Source : Presseurop
Il existe, premier ressort, une véritable économie de la lutte contre les étrangers en séjour irrégulier, nourrie par l'augmentation de la dépense publique dans ce domaine. Le budget de l'agence européenne des frontières, Frontex, est ainsi passé de 6 millions d'euros par an à sa création en 2005 à 130 millions en 2011, auxquels s'ajoute pour la période 2007-2013 une dotation de 285 millions. Claire Rodier soutient que les entreprises du secteur privé - sous-traitantes des administrations pour convoyer les migrants expulsés, fournisseurs de technologies de surveillance et de services dans les centres de rétention - constituent l'un des moteurs de ces politiques, notamment en raison des liens qu'entretiennent industriels et politiques, particulièrement au sein du "groupe de personnalités", créé en 2003 par l'UE, rassemblant des représentants des institutions européennes, des instituts de recherche et huit sociétés spécialisées dans la sécurité et la défense.
Un deuxième ressort relève du discours ambiant qui tend à criminaliser l'immigration irrégulière. Claire Rodier dénonce l'image souvent présente dans les médias et les discours politiques d'une d'invasion de migrants irréguliers, prédateurs et délinquants. Pour appuyer son propos, l'auteure évoque le traitement des Roms, pourtant citoyens européens, par l'Italie et la France. Autre tendance à l'œuvre, la volonté de plus en plus assumée par les États de l'UE de faire exécuter le "sale boulot" par les autres, en l'occurrence les pays de départ et de transit (Maroc, Libye, Ukraine, Géorgie…).
La délocalisation des missions de surveillance et de contrôle des frontières extérieures permet aux États membres de s'affranchir des obligations que les lois communautaires leur imposent en matière de respect des droits humains.
Même si tous les lecteurs ne partageront pas tous les points de vue de son auteure, ce livre, solide et documenté, fait éclater l'hypocrisie des politiques de contrôle des migrations menées depuis plus de deux décennies. Et administre la preuve de leur coût élevé comme de leur inefficacité.
Xénophobie Business. Les contrôles migratoires comme système, par Claire Rodier, aux éditions La Découverte
Septembre 2012, Robin Assous
Source : Alternatives Internationales
Jusqu'au 9 novembre, la Cité internationale universitaire de Paris et le Crous de Paris ouvrent leur service d'accueil aux étudiants étrangers, une plate forme qui facilite les procédures d'intégration des quelques 58 000 étudiants étrangers scolarisés à Paris. Avec comme problème numéro 1 le logement puisque moins de 10 % (environ 5 000) sont reçus à la Cité internationale universitaire et dans les logements mis à leurs disposition par le Crous. Le chiffre peut paraître faible mais il représente en fait une bonne moitié des logements universitaires parisiens et les trois quarts de ceux de la Cité.
De nouveaux logements en construction
Le choc de celui qui va pour la première fois à la Cité internationale universitaire de Paris est d’abord visuel. A une encablure du périphérique se retrouvent des architectures du monde entier – grecque, marocaine, cambodgienne, etc. – dans ce qu’on appelle les « maisons » fondées par des pays du monde entier pour recevoir leurs étudiants à Paris. Et aujourd'hui, après plus de 40 ans de repos – aucun bâtiment n’a été construit depuis 1969 –, la Cité internationale se remet à croître avec, à l'horizon 20116, la construction de sept nouveaux bâtiments et 2 200 nouveaux logements.
Mixité culturelle
Une évolution qui ne sera pas qu’en nombre et sera également l’occasion d’accueillir de nouveaux pays dont les plus intéressés sont la Corée, la Colombie, la Russie et, bien sûr, la Chine. Les étudiants chinois sont en effet aujourd'hui les plus nombreux, juste devant les Américains, mais répartis dans de nombreux pavillons. Car c’est là une autre particularité de la Cité : si de nombreux pays ont leur propre pavillon, ils acceptent tous d’y accueillir au moins 30% d’étudiants venus d’autres pays pour favoriser la mixité culturelle du lieu. Le collège d’Espagne, et son style classique inspiré du Palais de Monterrey à Salamanque, compte ainsi 130 étudiants espagnols et 70 venus du reste du monde et… de France car chaque maison reçoit des Français, ce que les étudiants étrangers apprécient beaucoup.
Une petite ville
Pour intégrer la Cité, il faut être inscrit dans une des universités parisiennes, qui sont d’ailleurs propriétaires du site, ou dans une grande école y possédant sa propre maison. C’est par exemple le cas de l’Ecole nationale supérieur des arts et métiers, la plus importante de la Cité en termes d’effectifs. Dans tous les cas, les places sont réservées aux étudiants de master, voire parfois de 3ème année de licence. Ils y passeront en moyenne une année et jamais plus de trois. La Cité est aussi un outil de rayonnement et de compétitivité pour les universités parisiennes. C’est un véritable plus pour attirer les étudiants de pouvoir leur dire qu’ils y seront hébergé. Les heureux élus trouvent à la Cité une petite ville - en tout 12000 personnes y passent chaque année ! -, avec ses commerces, ses salles de spectacle, ses terrains de sport, sa vie gérée par l’administration mais aussi par les étudiants eux-mêmes au sein de comités de résident qui désignent ensuite un comité global.
Un peu d’histoire
La première résidence de ce qui allait devenir la Cité internationale universitaire de Paris a été inaugurée en 1925. Dans la lignée de la Société des nations, ses fondateurs souhaitent alors créer une « école des relations humaines pour la paix ». Aujourd'hui, la Cité compte 40 maisons réparties sur les 34 hectares de son site historique, dans le XIVème arrondissement de Paris et sur l’île de Bréhat.
Pour ceux qui veulent en savoir plus, des promenade architecturale au sein de la Cité sont organisées certains dimanche. Plus d’infos sur le site de la Cité.
28 septembre 2012, Olivier Rollot
Source : Le Monde
En matière d’immigration, le changement de majorité en France n’a apporté aucune nouveauté. Hormis la suppression d’une circulaire sur les étudiants et un projet de loi en cours de préparation sur les naturalisations, le gouvernement de François Hollande ne mène pas une politique différente de celle de son prédécesseur de droite. Des polémiques ont déjà éclaté après des propos du ministre de l’Intérieur Manuel Valls sur les musulmans et les décisions concernant les Roms.
C’est dans ce contexte que Manuel Valls va effectuer sa première visite à Alger. Selon nos informations, le déplacement est prévu les 13 et 14 octobre. Comme les ministres français qui l’ont précédé à Alger depuis l’été, M. Valls viendra préparer la visite de François Hollande en Algérie, prévue à la fin du mois de novembre ou début décembre. Mais la question de l’immigration et des visas devrait dominer la visite du premier flic de France.
Cette semaine, une délégation de hauts fonctionnaires du ministère français de l’Intérieur, parmi lesquels figure Stephane Frattacci, secrétaire général du ministère en charge de l'Immigration, sera à Alger pour préparer la visite. Une réunion est prévu jeudi avec la partie algérienne. Au début de l’année, les Algériens avaient unilatéralement mis fin aux réunions sur l’immigration pour signifier leur opposition à une révision des accords de 1968, souhaitée par le gouvernement de Nicolas Sarkozy.
Le nouveau gouvernement socialiste, au pouvoir depuis mai dernier, n’a pas encore fait connaître ses intentions concernant les accords de 1968. Mais côté algérien, les choses n’ont pas évolué : « nous défendrons les droits acquis des ressortissants algériens régulièrement installés en France et nous nous emploierons a préserver le caractère spécifique des accords de 1968 qui donnent toute sa singularité à la dimension humaine en tant que marqueur important de la relation algéro‑française », explique à TSA une source algérienne.
L’autre dossier concerne les visas. Les Algériens, tant la population que les dirigeants, restent mécontents des conditions d’attribution de visas pour la France. Régulièrement, Alger demande une hausse du nombre demandes acceptées et de meilleures conditions d’accueil des demandeurs. Paris répète que les choses se sont nettement améliorées ces dernières années et le nombre de visas en constante hausse. Sans vraiment convaincre.
1/10/2012, Samir Allam
Source : TSA
Depuis la rentrée, quatre écoles de Bonn dispensent des cours de religion musulmane. Cet enseignement contrôlé par l'Etat est appelé à s'étendre en Rhénanie et dans le pays…Suite
Sur fond de crainte de manifestation islamiste, un après-midi de visite se transforme en cauchemar pour une famille française d'origine marocaine…Suite
Dar AI Maghrib de Montréal, inaugurée juin dernier, accueille la saison culturelle de cette année. Au programme, des expositions et des animations culturelles, dédiées principalement à la communauté marocaine de la ville québécoise Montréal…Suite
Après des années d'incompréhension et de rapports tendus, la paix semble finalement avoir été scellée entre les résidents d'origine étrangère de la région de Trévise (Vénétie-nord de l'Italie) et l'ancien maire de la ville, un membre du parti de la Ligue du Nord, tristement célèbre pour ses positions xénophobes et anti-immigrés.
L'opportunité en a été offerte par la cérémonie de prestation de serment organisée, jeudi, au siège de la mairie à l'occasion de l'octroi de la nationalité italienne à un ressortissant marocain qui, dans un geste de grande noblesse, a tenu à y inviter l'ex-maire (actuellement maire-adjoint), Giancarlo Gentilini, et même à lui demander d'en être le président de séance.
Lui rendant la politesse, lui dont les positions tranchées sur les immigrés sont connues de tous, le "Shérif" (son surnom) a saisi la main tendue par Abdellah Khezraji.
Les deux hommes, il est vrai, se connaissent bien. Les 23 ans de présence en Italie de Khezraji, qui assure la vice-présidence du Conseil régional pour l'immigration, lui ont donné, à maintes reprises, l'occasion de réagir au sévère réquisitoire dressé à chaque fois par son hôte à l'encontre de la communauté immigrée et de répondre aux dérapages qu'il commettait à certaines de ses sorties.
Parmi les dérives que la mémoire des membres de cette communauté retient, Gentilini s'était mis une fois à souhaiter que l'on déguise les immigrés en lapins pour que les chasseurs viennent s'entrainer à tirer sur eux. Il avait aussi ordonné que les bancs publics du jardin situé en face de la gare de la ville soient démantelés afin que les immigrés illégaux ne viennent s'y asseoir.
Jadis adepte de la tolérance zéro, Gentilini a, semble-t-il, choisi de revenir à d'autres convictions aujourd'hui. Ses propos lors de la cérémonie de prestation de serment, ne tarissant pas d'éloges envers la communauté marocaine, la plus importante de la région, en sont un signe fort. En en louant le sérieux et le courage et en en vantant l'honorable parcours d'intégration, il a en tout cas pris une option sur ses discours, des discours que tous espèrent empreints de compréhension, de tolérance, d'entraide et de paix.
En fin de cérémonie, Gentilini, s'est retourné vers les enfants de Khezraji leur recommandant de bien se conduire puisqu'ils pourraient eux aussi un jour devenir maires. Des paroles qui révèlent le virage pris par l'homme.
28 sept 2012, Amina Benlahsen
Source : MAP
Le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Maâzouz a procédé, vendredi soir à Montréal, au lancement de la saison culturelle 2012-2013 de Dar Al-Maghrib, inauguré le 1er juin dernier par SAR la Princesse Lalla Hasna et ayant pour vocation de promouvoir la culture et la civilisation du Royaume à travers le monde et de favoriser l'intégration de ses ressortissants dans les sociétés des pays de résidence, tout en contribuant à consolider leurs liens avec leur pays d'origine.
Lors de cette cérémonie, qui s'est déroulé en présence, notamment, de l'ambassadeur du Maroc au Canada, Nouzha Chekrouni, du consul général du Maroc à Montréal, Zoubair Hakam et de la première vice-présidente de l'Assemblée nationale du Québec, Fatima Houda-Pepin, ainsi que de plusieurs personnalités de la communauté? marocaine et canadienne.
A cette occasion, le ministre a invité les membres de la communauté marocaine établie au Canada, les présidents des associations, les étudiants, les compétences, hommes et femmes d'affaires ainsi que les personnalités canadiennes à renforcer l'offre culturelle au sein de cet établissement, un lieu d'échange et d'information convivial situé au centre de Montréal.
La saison culturelle 2012-2013 proposera des expositions, des animations et des festivités mettant en valeur la communauté marocaine et son rôle dans le pays d'accueil, a expliqué, pour sa part, la directrice de Dar Al-Maghrib, Wassane Zailachi.
Le dispositif culturel intervient également pour l'accompagnement des projets, pour des partenariats avec des associations ou des structures liées à la culture, a-t-elle indiqué, soulignant que ce centre culturel pourrait être aussi un lieu d'accueil pour le tissu associatif avec des activités porteuses de lien social et de créativité, outre des activités permanentes (consultations du fonds documentaire, cours de langues et culture du Maroc pour enfants et pour adultes, cours d'éveil musical pour enfants).
La cérémonie de lancement de la saison culturelle 2012-2013 a été, aussi, marquée par la signature d'une convention de partenariat entre Dar Al-Maghrib et l'Association des écoles marocaines de Québec à Montréal, prévoyant le lancement des cours de langue et culture du Maroc à Dar Al-Maghrib. La convention a été signée par la directrice de Dar Al-Maghrib et le président de l'Association des écoles marocaines de Québec à Montréal, Ali Bouanba.
Une convention spécifique de partenariat entre Dar Al-Maghrib et le Forum des compétences marocaines résidant au Canada (FCMRC) a été également signée, lors de cet événement.
Paraphée par la directrice de Dar Al-Maghrib et le président du FCMRC, Mohamed Boukkouri, cette convention stipule que les parties signataires partagent le souhait de collaborer et de promouvoir des activités conjointes afin de favoriser la diversité sociale et l'ouverture vers l'autre, et de renforcer les méthodes d'échange culturel et social entre les peuples canadien et marocain et les autres communautés.
Cette cérémonie s'est déroulée en présence de personnalités marocaines et canadiennes, d'acteurs associatifs, de représentants du corps consulaire accrédité à Montréal, de hauts responsables du gouvernement du Québec et de représentants de départements provinciaux et municipaux, ainsi que d'une pléiade d'académiciens, d'intellectuels et d'artistes.
29 sept. 2012
Source : MAP
Une réception a été donnée vendredi dans la mairie de Montréal pour rendre hommage à des compétences marocaines établies au Canada, en présence du ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Maâzouz, du consul général du Maroc à Montréal, Zoubair Hakam, de la directrice de Dar Al-Maghrib, Wassane Zailachi, et des responsables du Conseil de la métropole québécoise.
Les personnalités honorées ont signé, par la même occasion, le Livre d'or de la ville de Montréal, en reconnaissance à leurs efforts au profit de la communauté marocaine établie au Canada et pour le rapprochement entre les différentes communautés culturelles et confessionnelles. Il s'agit de Rachid Badouri (humoriste), Mohamed Brihmi (juge de paix à la Cour de Toronto), Souad El Maallem (vice-présidente, Bombardier Aéronautique), Leila Gouchi (chanteuse) et Joseph Bennarosh (homme d'affaires).
C'est la première fois que les représentants d'une communauté arabe ou musulmane soient invités à signer le Livre d'or de la ville Montréal.
Ces hommages, à l'initiative du groupe Atlas Médias, témoignent également des apports des originaires du Maghreb à la société québécoise et à la francophonie canadienne aussi bien en matière économique, qu'académique ou artistique et culturelle.
Par la même occasion, la responsable des communautés d'origines diverses et de la jeunesse, membre du comité exécutif de Montréal, Mme Mary Deros, a invité le ministre Maâzouz ainsi que les responsables du Groupe Atlas Media, Abdelghani Dades et Rachid Najahi, à signer le Livre d'or de la ville.
Auparavant, M. Maâzouz s'est entretenu avec le président de la ville de Montréal, Harout Chitilian, et Mme Deros des moyens â même de fructifier les liens de coopération entre Dar Al-Maghrib et la Mairie de Montréal.
Il a eu aussi une rencontre avec les responsables de la place des Arts de Montréal. "Notre collaboration nous permet d'aller plus loin et de voir plus grand", a dit le ministre, émettant le souhait de voir davantage d'activités et de coopération entre les différents intervenant en la matière.
Le renforcement de la coopération avec les autorités publiques de la ville de Montréal a été aussi au centre des discussions entre les deux parties, au service des intérêts de la communauté marocaine.
M. Maâzouz a, en outre, rencontré des cadres associatifs, des étudiants et des compétences marocaines, afin de les mettre au courant des récentes dispositions gouvernementales prises en leur faveur et de les mobiliser davantage au service du développement de leur pays.
Les intervenants ont salué le processus de réformes engagé au Maroc et les acquis accordés par la nouvelle Constitution aux MRE, plaidant pour davantage de simplification des procédures administratives, plus d'intérêt à l'enseignement de la langue arabe aux enfants des Marocains établis au Canada et pour l'implication des cadres et compétences marocains exerçant à l'étranger dans les projets de développement socioéconomique entrepris au Maroc.
M. Maâzouz effectue, depuis mercredi, une visite de travail au Canada, marquée par des rencontres avec des membres de la communauté marocaine établie dans ce pays et des entretiens avec des responsables canadiens.
Le renforcement de la coopération avec les autorités publiques du Canada au service des intérêts de la communauté marocaine figure au centre de cette visite de travail (26 septembre- 2 octobre), qui a conduit le ministre à Toronto et Montréal. D'autres rencontres sont prévues à Sherbrooke et Ottawa, le but étant le raffermissement des liens de communication avec les différentes composantes et compétences de la communauté marocaine résidant au Canada.
29 sept. 2012
Source : MAP
Le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Maâzouz, a présenté, samedi à Dar Al-Maghrib à Montréal, devant des acteurs associatifs et des compétences marocaines, les grands axes de l'action du gouvernement en faveur des MRE, les incitant à adhérer aux chantiers de développement du Maroc dans les différents domaines et à participer "à tout moment" à la vie politique du pays d'accueil.
Les stratégies et actions du gouvernement marocain destinées aux MRE sont inspirées des hautes orientations et directives de SM le Roi Mohammed VI qui ne cesse d'entourer de sa bienveillance la communauté marocaine établie à l'étranger, a souligné M. Maâzouz, rappelant l'importance accordée aux MRE dans la Constitution, dont plusieurs dispositions insistent sur le rôle de la diaspora marocaine au développement national et sur sa participation à la vie politique et publique.
M. Maâzouz a, d'autre part, appelé à des actions à même de consolider les attaches des MRE avec leur pays d'origine et pour la défense des causes nationales, tout en soulignant leur devoir de contribuer à l'essor du Royaume et d'oeuvrer au raffermissement des liens avec le pays de résidence.
Les rencontres avec les membres du Forum des compétences marocaines résidant au Canada (FCMRC) et du Think-tank "Mémoires et Dialogue", qui se sont déroulées en présence du consul général du Maroc à Montréal, Zoubair Hakam, et de la directrice de Dar Al-Maghrib, Wassane Zailachi, ont été l'occasion de souligner l'importance de la participation de la communauté marocaine à la vie politique et d'une présence active dans les instances dirigeantes d'institutions locales du pays d'accueil.
Lors de son séjour au Canada (26 septembre-2 octobre), le ministre a également eu des rencontres avec des acteurs associatifs et des compétences marocaines à Toronto ainsi que des entretiens avec des responsables canadiens.
30 sept 2012
Source : MAP
Au nombre de 6648, les disparus ou absents préposés à l’émigration clandestine maintiennent leurs épouses dans des liens du mariage pouvant conduire à des drames. Le poids des traditions aidant, ces dernières vivent le calvaire de la séparation avec un lot d’angoisses : la grossesse, l’entretien, l’éducation des enfants et le problème d’un éventuel remariage, entre autres.
Sud Quotidien est allé à la rencontre de ces braves «veuves de la mer» qui se battent de toutes leurs forces pour s’en sortir, refusant de sombrer dans la fatalité ou la prostitution.
Ville rendue célèbre par le massacre des tirailleurs de la deuxième guerre mondiale qui revendiquaient leurs droits à la France, Thiaroye traverse un autre drame : celui de l’émigration clandestine. Ville de pêcheurs par excellence, cette ville de banlieue a perdu une bonne partie de sa jeunesse dans les eaux profondes de l’océan atlantique.
Selon les statistiques du département de l’intérieur d’Espagne, 31678 clandestins ont atteint les côtes ibériques via la mer, celle année là. C’est le plus gros chiffre observable sur les onze années de tentative pour rejoindre l’Europe par la voie maritime.
Mais jusque là, ce sont les morts, les disparus et la détresse des veuves, des orphelins, des parents qui sont mis en exergue. Quid des épouses qui refusent de faire le deuil ? Elles continuent de vivre avec l’espoir qu’un miracle pourrait ramener leurs maris. Un scénario improbable auquel s’ajoute le poids de la tradition qui les contraint dans les liens de mariage.
«On nous a simplement dit que leur pirogue a chaviré et qu’il serait mort». Cette phrase, Mame Bator, ne cesse de la rabibocher. Cette jeune fille de 35 ans croit encore au miracle. Son mari ayant décidé d’affronter les vagues de l’océan atlantique, via le fameux «Mbeuk mi» (pirogue), depuis 2006, n’a plus donné signe de vie. Elle vit avec ce cauchemar et l’ espoir de retrouver le père de ses quatre bouts de bois de Dieu. Femme au foyer, Mame Bator est désormais obligée de se battre pour nourrir sa famille et veiller à l’éducation de ses enfants. Elle s’essaie entre le ménage à faire dans certains foyers et la vente de poissons et légumes.
Des Mame Bator, il en existe beaucoup. Surtout à Thiaroye, une des villes sénégalaises les plus touchées par le phénomène «Mbeuk Mi». Alioune Ndiaye, un jeune qui a été refoulé après avoir passé 13 jours en mer, témoigne : «En 2006, il n’y a pas eu de navétanes à Thiaroye parce que tout simplement, il n’y avait plus de jeunes. Tout le monde était parti. Personnellement, ma maman avait fini de faire le deuil. Mais, quand je l’ai appelé pour lui dire que je suis en vie, elle a failli mourir de joie».
Rarissime, ce cas de figure contraint plusieurs femmes à rester dans les liens du mariage. Aïssatou Ly est en une. Lasse d’entendre un mari qui pendant six longues années n’avait pas donné signe de vie, elle décide alors de refaire sa vie. La suite fut pathétique ! Deux mois après avoir contracté un nouveau mariage, son désormais ex-mari est rentré à Dakar en provenance d’Espagne, raconte-t-elle. Le vin était tiré, il fallait le boire. Même si, assure son papa : « Je suis peut-être fautif mais je voulais du bien à ma fille. Elle est jeune. Elle est née en 1980 et déjà elle a deux enfants : une fille et un garçon».
Kiné Mbaye a failli subir le même sort. Tombée amoureuse de Abdourahmane Niang, elle avait un projet de mariage avec son copain qui rêvait d’un Eldorado. Il escomptait ainsi pouvoir se donner les moyens de fêter son union futur avec Kiné qui était l’objet de beaucoup de convoitises. «Sa beauté », témoigne Fatou Ndoye Niang, maman de Abdourahmane, « ne laisse aucun jeune du quartier indifférent».
Malheureusement, il ne reviendra pas de son voyage. «Au début, la fille était désemparée. Elle a refusé plusieurs avances de garçons dans l’espoir d’un probable retour de son Abdourahmane. Mais, avec la pression familiale, elle a fini par céder et se marier. Elle a eu un enfant et elle est présentement en état de grossesse», confie Fatou Ndoye née Mme Niang. Non sans préciser que le choc était terrible : «Mon fils est peut-être mort, mais le mariage de sa copine a été terriblement ressenti. C’est égoïste, mais, je voyais mon fils à travers cette fille. D’ailleurs, notre relation a été rompue depuis qu’elle s’est mariée».
A côté de ces jeunes femmes, d’autres éprouvent d’énormes difficultés à se remarier. Et pour cause ! «Les enfants constituent un frein. Vous pouvez sortir avec un homme, mais dés qu’il s’agit de mariage, il s’éclipse parce que la plupart des hommes sénégalais ne sont pas souvent prêts à entretenir des enfants qui ne sont pas les leurs», explique Daba Niang. Elle dit avoir perdu deux fils dans l’émigration clandestine.
Le premier, Youssou, avait deux épouses. La première et la seconde ont eu respectivement cinq et deux enfants.
Quant au second, El Hadji, son épouse Daba, est mère d’un garçon de trois ans.
«Mes ex-belles filles ne sont plus dans les liens de mariage. Elles ont regagné leurs familles parce que cela fait plus de sept ans que leurs maris sont partis sans donner signe de vie. On nous a fait savoir que leur pirogue a chaviré. Mais elles ont du mal à se remarier à cause de leurs enfants. C’est une lourde charge», confie Daba Niang.
Un argument qui n’agrée pas sa copine qui a assisté à l’entrevue. «C’est du n’importe quoi ! Si elles ne sont pas encore remariées, c’est parce que leurs courtisans ne les aiment pas. Quand on aime une femme, on doit aussi s’efforcer d’aimer ses enfants», plaide-t-elle sans convaincre l’assistance qui le lui fait savoir par une bronca.
Une autre dame, Houlimata Niang, met l’accent sur les problèmes psychiques que sa belle-fille a traversés après la disparition de son mari. «J’avais cinq garçons. Ils ont tous pris la pirogue pour se rendre en Espagne.
Malheureusement, un seul est arrivé à bon port. Les quatre autres sont restés dans l’océan», confie-t-elle, la gorge pleine d’émotion.
1/10/2012, Abdoulaye THIAM
Source : Sud Online.sn
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