On l'a vu dernièrement dans le film «Andalousie mon amour !» de Mohamed Nadif, campant le rôle d'un jeune candidat à l'immigration clandestine. Avec son jeu juste, sans cabotinage aucun, ni geste fortuit, Ali Esmili ne passe pas inaperçu. Portrait d'un jeune acteur qui a de l'avenir
Mince, silhouette filiforme, mais athlétique, le visage très expressif, Ali Esmili donne l'impression d'être né pour être acteur. Une théorie que confirme d'ailleurs son parcours. Passionné de littérature depuis son jeune âge, il fait des études d'économie en France avant de tout arrêter pour revenir à ses premières amours : le cinéma. D'une simplicité déconcertante, Ali parle de sa passion pour les arts du spectacle le plus normalement du monde.
Et c'est tout aussi simplement qu'il décide d'entamer des études de cinéma à Nanterre qu'il renforce avec des ateliers de théâtre. Fort de cette formation, il se présente au concours, sélectif et très sérieux, de l'Ecole nationale supérieure des arts et techniques du théâtre (ENSATT). Il l'obtient haut la main et effectue ses trois ans de formation. Naturellement, il fait du théâtre au sein d'une troupe à Valence.
Décidément, la vie artistique d'Ali coule de source. Sa facilité à s'exprimer, matinée d'une certaine retenue, tout de même, ainsi que sa détermination l'ont toujours poussé de l'avant. Son engouement pour l'art le prédestinait à monter sur scène.
Son talent et sa persévérance se sont occupés du reste. «Aujourd'hui, je suis ce qu'on appelle un intermittent du spectacle en France. Je vis du théâtre et du spectacle tout en étant soutenu par l'Etat», avance-t-il tout simplement.
En France, pays d'adoption où il vit depuis 1996, il fait du théâtre.
Au Maroc, son pays de naissance, il avance à pas de géant dans le cinéma depuis seulement près de 3 ans. «Je me retrouve autant dans le théâtre que dans le cinéma», confirme Ali avant d'expliquer : «Le cinéma demande un jeu dans la nuance, dans l'économie et le presque rien alors que le théâtre requiert une tout autre énergie». Un équilibre qui le comble et l'exalte. Et c'est avec beaucoup de bonheur qu'il jongle avec les deux arts.
Ce fils du théâtre a découvert le cinéma il y a quelques années à peine avec Selma Bargach qui lui a confié le rôle principal de son film «La 5e corde».
Aujourd'hui, il est à l'affiche du film «Andalousie mon amour !» de Mohamed Nadif, actuellement dans les salles. Une expérience qu'il qualifie de riche et d'instructive. D'ores et déjà, Ali se sent conquis par l'univers magique du 7e art. «En apprenant le cinéma, je suis heureux. C'est une aventure qui m'a plus», avance-t-il avec assurance.
Mais pourquoi cet acharnement à faire l'acteur et que signifie cette étiquette pour lui? Encore une fois, sans faire dans la complication, le jeune homme fait la part des choses entre le cinéma et le théâtre. «Pour ce qui est du théâtre, jouer c'est de pouvoir créer et défendre une parole collective en vue d'instaurer un espace de débat qui nous permet de réfléchir avec le public. Quant au cinéma, faire l'acteur revient à défendre la vision du réalisateur qui réfléchit le monde à partir d'une idée. On peut donc dire que je suis un intermédiaire qui a pour mission d'ouvrir le débat ». Ouvrir le débat, mais pas seulement.
Vous avez dit une carrière à l'international ?
«Je rêve de pouvoir continuer à faire ce métier comme il se doit et comme j'en ai envie ». Pour cela, Ali Smili ne se pose pas trop la question de savoir si cela doit se faire à un niveau national ou international. Il se contente de faire du théâtre en France et du cinéma au Maroc. «Je n'ai pas une ambition carriériste, mais artistique», une déclaration qui résume parfaitement la vision du jeune acteur. Aujourd'hui, c'est sur les planches qu'il évolue en compagnie d'une troupe lyonnaise qui présente une pièce destinées à être présentée à un public de lycéens. Un projet «de proximité» qui lui tient à cœur. Il est également en tournée avec une pièce de Youssef Fadel intitulée «Cahier d'histoires». La pièce sera présentée en mars prochain en France. Le 23 juin, c'est sur les planches françaises, plus exactement dans le Jura, qu'il jouera «Israël - Palestine : Portraits», de Pauline Sales. Mais le meilleur reste à venir pour ce comédien de talent qui s'investit corps et âme dans son art.
19/1/2012, Kenza ALAOUI
Source : Le Matin
Installée aux Etats Unis, Saida Fikri chante pour la tolérance, l’amour et la paix. Son neuvième album « Daniya Fi Almizane » est sur le point de sortir. Sa voix chaleureuse et douce décrit les sentiments de la révolte et de l'espoir des gens. Artiste compositeur, guitariste et interprète, elle est connue pour l'expression d'une ferveur sociale et humaniste dans un style musical inédit. Portrait.
Quand elle monte sur scène, Saida Fikri fait battre les cœurs et leur procure du bonheur. Ce sont des dizaines de milliers de fans qui viennent l’accompagner et l’admirer au Maroc ou ailleurs. Eloignée des plateaux de la télévision et des ondes de la radio quand elle se produit dans les grands festivals marocains, elle demeure proche du petit peuple et des jeunes.
Un patchwork musical ouvert sur le monde.
A 12 ans, Saida a composé sa première chanson « Liyyam Aliyyam ». Armée de courage et d’orgueil et d’une sensibilité débordante, elle a inventé son propre style. Entre 1994 et 2007, elle a sorti « Nadmana » « Salouni aladab » « Al Hamech » « Kloub errahma » « Jbal errif » « Hanna » « Essilm » en plus de « One World », album destiné au public américain. Ses chansons, Saida les réalise du début jusqu'à la fin. Son genre musical est unique, à la croisée d’influences artistiques diverses. Rock, blues, jazz, folk, pop, country et reggae se mêlent aux notes musicales gnawi, rai ainsi que berbères, orientales et andalouses. Un patchwork musical dont le dialecte maghrébin, français et anglais sonne comme une ouverture à l’infini. Artiste sans frontières, Saida embrasse les cultures et les scènes au Maghreb, aux Amériques et en Europe. Pour elle, « le plus important, c’est le partage ».
Sur scène, Saida Fikri, c’est une allure sportive, les cheveux en l’air, très peu de maquillage avec une présence douce et surtout une communion parfaite avec le public. Sa guitare, tout comme les autres instruments de la musique occidentale auxquels elle recourt n'enlèvent en rien à la qualité de ses tonalités marocaines.
Cette artiste acharnée se donne à sa passion musicale chaque jour. Saida est mariée à Thami et mère de deux jeunes filles ; Rania, guitariste a écrit une trentaine de chansons en anglais et Ghofrane est pianiste.
La guitare accompagne Saida partout. Elle l’a adoré toute jeune au conservatoire de Casablanca. Toute jeune, elle la gratte pour interpréter la musique « country » et les chansons anglo-saxonnes des années fifties et sixties. Elle interpréta avec brio Dolly Parton avant de se lancer avec « Miséria », dans son style marocain doux à la Joan Baez. Une guitare et des paroles qui coulent pour brosser le visage d’une société où l’inégalité et l’injustice sont criantes.
Entourée de musiciens confirmés de nationalités différentes, Saida Fikri, la Casablancaise puise ses textes dans le vécu de son pays d’origine. Ce n’est pas difficile pour elle. Comme elle l’explique, « il suffit juste de rester informé et à l’écoute du quotidien du peuple » Son frère est là aussi, pour lui proposer des paroles et des textes. La détresse, « dakt biya lyam » l’exclusion, « nadmana », la souffrance, « rahlou lakhyam », la nostalgie du pays, « Ya Ahli » sont des thèmes assez présents dans ses chansons.
Au festival de Mawazine, Saida a été accueillie par les vives acclamations de plus de 30.000 fans qui récitaient ses paroles mot par mot. Elle retrouvera son public marocain, le 10 mars à Agadir pour un grand concert à l’occasion de la journée internationale de la femme.
18/1/2012, Fouzia Benyoub
Source : Portail des Marocains du monde
Forts du succès de leur première édition, Zakria Belamri et ses amis de l’association Keep smiling ont renouvelé le concept de la Soirée du Rire Solidaire. Un plateau d’artistes humoristes mené par Hassan Elfad qui a fait un tabac sur la scène de l’Espace REUILLY à Paris en ce début d’année
Ils sont venus dire leur solidarité avec les enfants vivant dans la rue au Maroc. Et soutenir les actions de Keep Smiling qui œuvre depuis 2005 pour la réinsertion sociale des enfants en situation de rue. Hassan El Fad, Badiaa Sanhaji, de Casablanca, DJAL, Samia Orosemane, Nadia RoZ, Nabil Doukali de Paris, Illias Tiiw Tiiw, le Tangerois de Bruxelles et Tareek de la radio Beur Fm, étaient là pour faire rire un public jeune et le sensibiliser à la question des enfants de la rue.
Faire renouer avec l’espoir.
Cette soirée d’humour et de rire fut l’occasion également de mettre en avant de jeunes talents. Elle a été animée par l’artiste Badiaa Sanhaji pour qui «la plus courte distance entre les êtres est l'humour » Quant au parrain de la soirée, HassanEl Fad, il a été dans son rôle de fin observateur des habitants de Casablanca. Comme lorsqu’il traduit son regard décadent des gens qui « rivalisent à qui mieux enfreindra les lois ». Sa ville : « une cité hors la loi » et ses êtres « chacun se considère comme étant un Etat à lui seul »
Samia Orosemane, cette femme de « couleurs », franco-tunisienne, pleine d’énergie et de fraîcheur raconte à merveille multiples personnages. De son quotidien, elle transcrit les anecdotes qui font la vie des femmes de l’immigration. Maghrébines ou Africaines, elle caresse les « mamas » avec douceur et fait ressortir leurs traits en prônant la tolérance. Tombée amoureuse du Maroc lors de son passage à Agadir l’année dernière, elle dit vouloir y revenir. Nadia Roz, dont le plat préféré est le « macaron à l’harissa » a ébloui le public par son mouvement et sa voix. Courant et bougeant, elle occupe l'espace avec une énergie débordante. Elle virevolte avec fraîcheur, se transformant en un clin d’œil en chacun des personnages qu'elle mime.
Atypique, jouant sur les mots (arabe dialectal et français) et raisonnant par l’absurde, le pétillant Nabil Doukalli ne manque pas d’humour pour raconter les scènes de vie des campagnards du Bled. A chaque public, Nabil réserve un spectacle. Il revient ces jours-ci avec son nouveau one man show « Mes heures de gueuloire » où le verbe le dispute à la gestuelle et où le rire n’est que prétexte à la réflexion. Tout content de sa participation à la soirée de Keep Smiling, Illias Tiw Tiw, ce Maroco-Belge n’en revient pas : « Hassan Elfad et les artistes de ouuufff...machallah 750 personnes... Un public de ouuf machallah...10000 merciii » Ce grand fan de la dakka marrakchiya attire le regard dès son entrée sur scène. Un corps qui bouge et une grande voix qui raconte le périple du voyage familial en voiture de Bruxelles à Tanger. Le petit diable, ou TiwTiw de son surnom, avait gagné le premier prix de théâtre de toutes les écoles de Belgique avant de lancer seul son premier spectacle à l’âge de 16 ans.
Des visages d’enfants de la ville de Marrakech ont surgi de l’écran pour raconter le lien qui se crée avec les bénévoles de l’antenne locale installée dans la ville ocre. La réinsertion, un cap exprimé par des paroles mais surtout des regards. A cette enfance qui a quitté les bancs de l’école et connu, souvent, la rupture du lien familial, Keep Smiling œuvre à partir de Paris pour redonner l’espoir et faire retrouver un nid et le chemin de l’apprentissage,
17/1/2012, : Fouzia Benyoub
Les enfants arrivés seuls et clandestinement à Douvres (Royaume-Uni) depuis la France étaient renvoyés automatiquement dans l'Hexagone, révèle une enquête de la commissaire britannique aux droits des enfants.
Un gentleman's agreement secret datant de 1995 autorisait jusqu'en 2011 ce renvoi dans les 24 heures s'ils ne demandaient pas immédiatement le droit d'asile, alors que les enfants seuls débarqués à Douvres sont généralement affamés, malades, épuisés et en détresse, détaille ce rapport de Maggie Atkinson.
Or ces enfants, qui arrivaient dans des conteneurs ou cachés dans des camions, étaient principalement des réfugiés fuyant des zones de guerre ou des jeunes victimes de trafics mafieux, explique le Guardian.
Maggie Atkinson décrit l'accueil des clandestins, immédiatement interrogés sans pouvoir se reposer ou voir un médecin, sans contact avec les services sociaux ou de protection de l'enfance anglais, comme «un échec significatif dans la protection de l'enfance».
Le ministre de l'Immigration a affirmé que, désormais, l'interrogatoire des enfants n'avait lieu qu'après qu'ils aient pu se reposer pendant quelques jours, et trouver des avocats.
Le rapport [PDF] explique aussi que, comme les services sociaux sont prévenus très peu de temps avant l'interrogatoire, ils ne peuvent généralement envoyer un membre de leur personnel. De plus, les sessions se font avec des traducteurs par téléphone, ce qui mène a davantage d'incompréhensions que si elles se faisaient avec un interprète présent lors de l'interrogatoire, et conduit à des désavantages pour les enfants et leur dossier, du coup incomplet ou pas tout à fait correct.
L'accord aura duré plus de quinze ans, entre le 20 avril 1995 et août 2011, lorsque Maggie Atkinson a découvert son existence, après quoi le nouveau responsable de l'agence douanière anglaise y a mis fin. Le gentleman's agreement avait été signé en 1995 par Jean-Paul Faugère, alors directeur des libertés publiques du ministère de l'Intérieur, aujourd'hui chef de cabinet de François Fillon, note Le Monde.
Il concernait adultes et enfants français et belges tentant d'entrer en Angleterre illégalement, et ne s'appliquera plus que pour les adultes.
Ce gentleman's agreement était en plus en désaccord avec la politique britannique, comme le détaille le Guardian, puisque le vice-Premier ministre Nick Clegg a réaffirmé en mars dernier que les enfants arrivant seuls en Angleterre «devaient être envoyés à la plus proche autorité locale pour s'assurer qu'ils reçoivent le même niveau d'attention et de soutien que n'importe quel autre enfant dans le besoin».
18/1/2012
Source : States.fr
A la veille d’un rendez-vous électoral majeur, les questions autour de l’immigration sont au centre des débats dans un flot de discours aussi nauséabonds que dangereux. Nauséabonds parce qu’ils se nourrissent de l’exploitation des instincts les plus bas et de fantasmes qui favorisent le rejet de l’autre et le repli sur soi. Dangereux parce qu’ils divisent, rejettent, excluent et attisent les haines. Dans ce jeu de massacre, la droite sarkozienne et le Front National rivalisent pour capter le maximum de voix. La cible : un électorat déboussolé qui se sent délaissé, écrasé et qui cherche des issues à la pire crise que la France ait connue. Et pour cause : focaliser l’attention sur la question des immigrés permet non seulement de déverser des contre-vérités, mais surtout d’éviter d’aborder les vrais problèmes liés à la crise. Cette dérive est si inquiétante dans tous les pays européens notamment que l’Organisation internationale des migrations (OIM) la dénonce dans son dernier rapport en fustigeant un débat “excessivement tendancieux, polarisé et négatif”, surtout en période de crise. “La migration est souvent invoquée pour masquer les peurs et les incertitudes de la population face aux problèmes du chômage, du logement et de la cohésion sociale dans les pays d’accueil”.
Et le plus écœurant dans cette démarche, ce sont ces calculs froids faits sur le dos de femmes, d’hommes, de familles dont on nie les droits à la dignité et finalement à l’existence. Des calculs et une démarche de la droite aussi bien que du FN fondés sur un accord de fond : la défense des intérêts de la finance.
Où est le vrai problème ? Le nombre d’immigrés ou le système qui les exploite ? La question mérite d’autant plus d’être posée, qu’à l'heure où la crise s’aggrave à cause justement d’un système politique et financier qui a failli, l’heure est à la recherche de vraies solutions pour en sortir. En tirant les leçons de l’expérience, en combattant les fausses solutions et en s’appuyant sur nos atouts et nos vraies valeurs d’ouverture, de fraternité et de solidarité.
18-01-2012, Rolland Martinez Editorial
Source : La Marseillaise
L'immigration s'invite de plus en plus sur les chaînes de télévision mondiales, surtout sous forme de documentaires mais aussi d'émissions de téléréalité et de jeux, a révélé mercredi l'institut Médiamétrie.
Dans le monde, "côté société, l'immigration occupe le devant de la scène", selon l'étude de Médiamétrie New on the air (Nota) présentée lors d'une conférence de presse.
Les formats sont très différents: ainsi, dans l'émission de téléréalité suédoise "Allt for Sverige", dix Américains d'origine suédoise reviennent aux sources de leurs origines.
Politiquement incorrect, "No place like home", diffusé aux Pays-Bas, permet aux immigrés en passe d'être expulsés de gagner de l'argent. Ils sont testés sur leurs connaissances des Pays-Bas. Le gagnant remporte une somme d'argent qui lui permet de refaire sa vie... dans son pays d'origine.
Le documentaire britannique "Mixed Britannica" suit les histoires d'amour de plusieurs couples mixtes.
Les Néerlandais sont très en pointe sur le sujet. Ils proposent "West side stories" (série documentaire sur l'intégration raciale à Amsterdam), ainsi qu'un feuilleton documentaire "Liefs uit" (le présentateur suit cinq couples dont l'un des partenaires a immigré) et "De slavernij" (série documentaire sur le commerce des esclaves et l'esclavagisme moderne).
Dans la série documentaire suédoise "Ensamkomande flyktingbarn", le téléspectateur découvre le quotidien de sept jeunes réfugiés illégaux de moins de 18 ans.
"Toutes les émissions s'adaptent à la culture locale. Mais l'immigration n'a certainement pas sa place en France pour le moment" sous forme de jeux ou de téléréalité, a estimé Amandine Cassi, directrice du pôle études du service international de Médiamétrie (Eurodata).
Mais, selon elle, "dans quelques années" ce thème pourrait être décliné sous ces formes sur les chaînes françaises.
18/1/2012
Source : AFP
Depuis quelques années, le cinéma a pris en charge le problème des migrations en Europe et l’ambivalence morale et politique des Européens à l’égard des migrants illégaux. En se répondant ou en s’opposant, trois films récents ont abordé des thématiques proches ou similaires : Welcome de Philippe Lioret (2009), Biutiful de Alejandro González Inárritu (2010) et Le Havre d’Aki Kaurismäki (2011).
Le passeur en quête de rédemption.
Prenant le point de vue des Européens plutôt que celui des migrants, deux des trois films présentent des figures de héros identiques. Simon, le maître-nageur bourru de Welcome, défie les autorités pour apprendre à nager à Bilal, un jeune Irakien cherchant à traverser la Manche. Marcel, le cireur de chaussures bohème du Havre, prend en charge Ydrissa, un jeune Africain échappé des griffes de la police. Dans les deux cas, les personnages n’agissent pas par altruisme. Simon veut jouer à l’humanitaire pour épater et récupérer son ex-compagne. Les efforts déployés pour faire passer Ydrissa en Angleterre permettent à Marcel d'oublier son dénuement matériel et la maladie de son épouse. Parce que leurs couples et leurs foyers vont mal, ces hommes sont en quête de rédemption à travers l'accomplissement d'une action héroïque et civique. Dans le premier cas, cette action est socialement suicidaire et contre-productive : Simon est arrêté et Bilal se noie. Dans le second cas, le jeune garçon finit par quitter le Havre en bateau et Marcel retrouve la quiétude d’un foyer réenchanté.
Dans Biutiful, Uxbal ne prend pas en charge les migrants par charité. Comme Angie dans It’s a free world de Ken Loach (2007), c’est un pauvre qui prospère sur la misère des plus pauvres, un ex-junkie devenu marchand d’hommes qui met en relation la main d’œuvre clandestine et les entrepreneurs locaux. Rongé par le remords, agonisant, il tente de se racheter en aidant certains immigrés. Chez Inárritu, la rédemption prend un caractère historique et spirituel. Uxbal est lui-même le produit de l’immigration, fils d’un latino-américain venu travailler en Espagne (magnifique scène où le fils découvre le corps de son père à la morgue, pétrifié par le formole dans une éternelle jeunesse). Malade mais pourvu de dons de spirite inattendus (il communique avec les défunts), l'âme du héros migre à travers la frontière qui sépare le réel et l’irréel.
Ces trois films mettent en scène des figures d'immigrés plus ou moins substantielles. Dans Biutiful, la caméra ne cesse de tourner autour d’Uxbal, dans une approche à la fois doloriste et misérabiliste, qui empêche le regard du spectateur de se porter sur d’autres peines. Instrumentalisés par le réalisateur, les migrants composent une simple toile de fond scénaristique, apportant de la grandeur à un univers glauque, rendant possible le chemin de croix salvateur du héros. Bilal permet à Lioret de montrer de nombreux aspects de la vie des clandestins (l’ennui et le danger dans la Jungle, les liens discontinus avec une famille émigrée à Londres). La relation d’amitié qu’il noue avec Simon est forte. Mais il reste finalement un faire-valoir scénaristique commode au rachat du héros. Kaurismäki, pour sa part, met en scène un conte. Le personnage d’Ydrissa n’est jamais vraiment défini. Son pays d’origine est inconnu. L’histoire de sa famille reste complexe et obscure. Le réalisateur finlandais réutilise une vielle figure rhétorique du mélo, celle de l’homme mûr et de l’enfant (le Kid de Chaplin).
Si chacun de ces films aborde la question des migrations internationale, leur point de vue épouse toujours celui des hôtes européens. Le récit du malheur des clandestins sert moins à analyser les causes profondes des flux migratoires Sud-Nord qu’à mettre en valeur les tares démocratiques et civiques du vieux continent et de certains de ses pays (la France et l’Espagne). Souvent géographiques, ces œuvres sont d'abord politiques.
Dans Welcome, Lioret filme Calais de manière presque documentaire. Plantant sa caméra dans les lieux usuels et identifiables d’une ville tranquille de province (la piscine, la rue principale, les supermarchés), il montre par contraste un autre monde, souterrain ou périphérique, invisible aux habitants calaisiens, dont seuls les réfugiés maîtrisent la géographie et connaissent les dangers. Des lieux perçus comme des culs-de-sac institutionnels (un centre de rétention avec son tribunal express), informels (la Jungle, la périphérie rurale, les plages, les files d’attente devant les tréteaux des associations caritatives) et géographiques (le port de passagers inaccessible sans billets ou papiers d'identité en règle). La rencontre entre les habitants et les réfugiés relève toujours du hasard et de l'accident (des vigiles expulsant des migrants d'une grande surface devant les clients indifférents ou révulsés). Lioret s'appuie sur une information fouillée, quasi-journalistique, notamment lorsqu’il décrit les règles complexes qui régissent l’utilisation par les émigrés d’une cabine téléphonique ou lorsqu’il montre les techniques employées par certains clandestins dissimulés dans des camions pour déjouer les contrôles de la police. Des trois films, Welcome est le seul à présenter une interface dans son fonctionnement intime et dans la sélectivité qu’elle induit entre migration légale (les touristes, les transporteurs de fret) et illégale.
Inárritu pose sur Barcelone le regard d’un migrant mondialisé. Mexicain œuvrant aux Etats-Unis mais travaillé par ses racines hispaniques, il débarque à Barcelone en voyageur sans attaches, dépositaire du poids de toutes les migrations mondiales en cours. Le port catalan n’est pas un lieu de passage mais un terminus pour des migrants venus d’Asie (des Chinois) ou d’Afrique, parqués dans les périphéries (le centre est le domaine des Catalans). Si le réalisateur montre les filières complexes qui distillent la main d’œuvre illégale à travers les chantiers de construction d’une métropole européenne en expansion ou les ateliers de confection clandestins, Barcelone reste tout de même à ses yeux une impasse continentale qui bloque l'accès à l’Europe. Les corps inertes étendus sur la plage après le chavirage mortel d’une embarcation de fortune ou l’asphyxie de dizaines de Chinois dans une cave en témoignent. De fait, la ville modèle du dynamisme méditerranée et européen (voir l'image de Barcelone dans l’Auberge espagnole de Cédric Klapisch en 2002) perd ses attributs juvéniles et touristiques pour devenir un port de hasard désespérant, qui mélange les peuples et les races dans une confusion de quartiers dégradés où les pauvres venus du monde entier se superposent aux pauvres locaux. Avec ses appartements miteux ou ses caves sordides, la Barcelone d’Inárritu ressemble à une ville du Sud à la dérive, échouée en pleine Europe. Elle fait souvent penser au Marseille décrit par Simenon dans la Fuite de Monsieur Monde.
Kaurismäki n’est pas sensible au caractère moderniste du Havre. Les immeubles d’après-guerre sont filmés de loin, confondus dans les brumes du port industriel, saisis dans une atmosphère toute aussi siméonienne. Il s’intéresse peu à la véracité des lieux qu’il filme : les scènes à Calais ont l’air d’avoir été tournées dans une bourgade normande et les lieux de rétention pour réfugiés sont passés à la moulinette de son kitch triste et minimaliste. En choisissant de placer son action dans des cafés ringards, des rues en brique, des maisons ouvrières modestes et des commerces de quartier périmés, c’est la guerre de 1940 qu’il translate en plein XXIe siècle. Son Havre est une ville de l’Occupation et de la Collaboration, avec ses voisins délateurs, ses rafles et sa misère domestique. La présence des migrants africains traqués par les CRS entraîne la répétition automatique de scènes de cauchemar historique (les rafles de Juifs et de résistants par la police française) que la mémoire des lieux semble avoir conservées par delà l'oubli des habitants et des spectateurs. Résolument anti-documentaire, Le Havre est pourtant, face à Biutiful ou Welcome, l'œuvre la plus politique et la plus militante.
Une politique migratoire européenne en accusation.
La démarche d’Inárritu est trop égotiste pour développer un quelconque point de vue sur la politique migratoire pratiquée en Europe. Dans une scène d’une grande violence, le réalisateur mexicain montre cependant la brutalité de la police espagnole à l’égard des migrants. La poursuite d’une poignée de vendeurs de rues africains donne lieu à une séquence de guerre urbaine, dans laquelle les méthodes policières sont décrites dans toute leur radicalité. Le centre blanc et européen nettoie ses espaces de toute trace de migration et de pauvreté. La quiétude d’un mode de vie urbain moderne mérite bien quelques excès de l’ordre policier.
Welcome structure un propos de combat plus nuancé. Face au drame humain que représentent les migrations clandestines en France, Lioret dénonce l’attitude des pouvoirs publics et de l’état. La police use de moyens retors pour coincer les clandestins (lors de distributions de vivre par les ONG) et les Français qui les aident (la relation entre Simon et le lieutenant de police). En manque de moyens chronique, la Justice est dépassée par le nombre et l’ampleur des dossiers de reconduite à la frontière : les procès-minute s’enchainent, réglant des cas dramatiques et complexes en quelques secondes. En maintenant la misère à un niveau acceptable, les humanitaires sont aussi pointés du doigt, complices involontaires d’un statu quo qui condamne les migrants à végéter à Calais. Avec la mort de Bilal et l’arrestation de Simon, la politique migratoire de la France est montrée comme un échec collectif.
L’air de ne pas y toucher, Kaurismäki va encore plus loin dans la charge polémique. En francophile amoureux d’une nation qui le déçoit, le Finlandais livre une fable humaniste en forme de réquisitoire contre les défauts historiques d’une France qui n’assume plus son statut de terre d’accueil. La police est toujours agressive (les armes braquées sur le conteneur rempli de migrants, les perquisitions musclées, l’évocation de la destruction de la Jungle de Calais) et l’administration est obsédée par le rendement des reconduites à la frontière (le discours off du préfet). Face à un état qui reprend goût à certains travers sombres de son passé, l’action démocratique et participative est plus que jamais nécessaire. Grâce, par exemple, à un concert caritatif et clandestin organisé par les habitants d'un quartier ouvrier pour récolter l’argent qui permettra à Ydrissa de franchir la Manche, la solidarité des petites gens parvient à s’organiser au quotidien. La France du peuple, des modestes, résiste à la France des bureaux et des administrations. Emboitant les métaphores, Kaurismäki donne à son égérie finlandaise Kati Outinen la mission d’incarner la figure symbolique du foyer maternel et féminin (la France ? l’Europe ?). Malade et en danger de mort tout au long du film, elle retrouve la santé et l’espoir de façon miraculeuse lorsque le jeune Africain réussit quitter le Havre pour s'installer et prospérer en Grande-Bretagne. Œuvre profondément subversive, Le Havre préconise la désobéissance civique (le commissaire Monet) pour remédier à la crise de l’humanisme français et européen. Avec son dernier plan –un cerisier en fleurs, Le Havre est aussi une œuvre d’espoir.
18/1/2012, kleszewski
Source : classroom
En Crise depuis 2008, l’Espagne et l’Italie, tout comme leur homologue français ont vu leur note dégradée par les agences de notation. Une situation qui ne saurait être sans incidence sur les Marocains y résidant et sur les échanges Maroc-UE.
La crise financière qui frappe l’Europe depuis 2008 n’a cessé de faire des ravages. Après une première dégradation de sa note en juin 2009 passant d’AAA à AA-, l’Espagne est passée ce vendredi de l’AA- au A. Ce qui veut dire que la huitième puissance mondiale va mal. L’autre pays qui a reçu le coup de marteau de l’agence de notation, c’est l’Italie. Avec sa noté abaissée de deux crans, l’Italie est passée de A à BBB+.
Hier, dans un communiqué de presse, Coface annonce déprécier la note du risque pays de plusieurs pays d’Europe parmi lesquels l’Espagne et l’Italie, abaissés d’un cran. Selon l’agence, cette notation est justifiée car l’Italie est « fragilisée par un endettement public massif, l’Espagne par l’endettement de son secteur privé ». L’Italie est ainsi passée au même niveau que le Maroc.
Quels risques pour les MRE ?
Il apparait clairement que cette situation ne sera pas sans impact sur les Marocains résidents dans ces pays. A noter qu’ils constituent la communauté étrangère la plus importante en Espagne et en Italie. Depuis le début de la crise, la hausse du chômage a entrainé des mouvements migratoires importants. Cependant, la plaie devient de plus en plus profonde. Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a évoqué sa volonté de prendre des « mesures d’austérités afin d’assainir les finances publiques ». À cela vont s’ajouter les mesures prises par son prédécesseur, pour ne citer que le cas espagnol.
Pour Le directeur du pôle économique de la Fondation Hassan II, M. Ftouh, les MRE ne sont pas au bout de leur peine, « car l’état actuel des choses ne donne pas de perspectives de quiétude, même les Espagnols vivent très mal la situation». Plusieurs Marocains migrent vers d’autres régions d’Europe à la recherche de conditions de vie meilleures. D’autres préfèrent retourner au Maroc. Une tendance qui devrait à priori être observée sur la période, souligne M. Ftouh.
Le Maroc devrait-il se faire du souci ?
Jusqu’ici, les MRE se sont bien investis dans l’économie du pays via les transferts d’argents importants ainsi que plusieurs autres investissements. La fréquence de ces-derniers pourrait être affectée par la crise. Ce qui entrainerait une chute des entrées.
Par ailleurs, la phase de récession dans laquelle vont entrer les pays de la zone Euro, notamment l’Espagne, risque d’avoir un impact négatif sur leur investissement au Maroc. Le Royaume qui pourtant restait jusqu'alors un partenaire privilégié de l'Union Européenne.
18/1/2012, Ristel Edimo
Source : Yabiladi
Ils sont environ un million de Marocains ayant choisi le sol espagnol comme terre d'accueil. La communauté marocaine en Espagne est le premier collectif non originaire de la communauté européenne établi chez notre voisin du nord. Ceci, sans compter des Marocains naturalisés espagnols...Suite
Le Salon de l'immobilier marocain à Bruxelles compte se distinguer cette année par une offre inédite malgré la crise européenne. En 2011, le salon a accueilli 32 000 visiteurs, pourra-t-il atteindre ce chiffre en 2012…Suite
En matière d’égalité homme-femme ou de racisme, “il fautconvaincre sans faire sourire”. La ministre veut lutter contre le sexisme.
Entretien
Vice-Première ministre CDH, et ministre de l’Intérieur, Joëlle Milquet a gardé l’Egalité des chances qu’elle détenait déjà dans le gouvernement Leterme. Sur deux fronts importants - l’égalité entre hommes et femmes et la diversité -, des gardes ont été baissées, constate-t-elle. "L’égalité des chances semble être tout sauf la priorité du moment, tant au niveau politique que dans la société, et d’autant moins qu’on est dans une période de crise et de réformes institutionnelles. Mais, en fait, le combat doit être plus que jamais mené !"
Le racisme et l’inégalité des femmes, ce sont toujours des réalités ?
Mais oui ! Il suffit de voir, suite à la tuerie de Liège, ce qui s’est déversé sur Internet comme propos racistes, xénophobes et rejetant toute une communauté au départ d’un fait criminel évidemment inacceptable. Les frontières de l’acceptable s’éloignent. Et c’est la même chose pour le respect de la femme : cela commence par l’injure, le stéréotype Il suffit de voir la génération de mes enfants pour mesurer les combats à mener : changer l’image de supériorité de l’homme sur la femme, accepter la culture et la religion de l’autre Je dois tout le temps rectifier le tir.
Quelles sont vos priorités en matière d’égalité entre hommes et femmes ?
C’est d’abord la lutte contre la violence intrafamiliale, qui devient une priorité du plan national de sécurité. Il faut un accord de coopération, avec un vrai comité interministériel porté par tous les niveaux de pouvoir. Deuxième priorité, c’est tout ce qui relève du "gender mainstreaming" : il faut mesurer dans chaque prise de décision politique s’il y a un impact ou pas sur l’égalité hommes-femmes. J’ai demandé à chacun de mes collègues d’identifier deux priorités pour tenir compte du genre. Il faut convaincre sans faire sourire.
Mais serrer la vis dans les crédits-temps, comme l’a décidé le gouvernement Di Rupo, c’est d’abord préjudiciable aux femmes…
J’aurais préféré ne pas devoir le faire, mais je me suis battue pour qu’on garde trois ans de crédit-temps : dans les propositions sur la table, c’était limité à un an. Ma troisième priorité concerne d’ailleurs la carrière des femmes : comment avoir une formation égalitaire, où on les oriente vers les sciences, la chimie, le pilotage d’avion, et pas de manière stéréotypée vers la coupe-couture-coiffure ? Le parcours d’embûches commence dès la première primaire, et se poursuit dans l’enseignement supérieur. Il faut éviter le plafond de verre mental dans le choix des spécialisations et, ensuite, garantir aux femmes qu’elles peuvent devenir chefs, directeurs et gagner la même chose que les hommes à fonctions égales.
Ce qui n’est vraiment pas le cas aujourd’hui !
C’est un énorme combat, que je ne peux mener qu’avec mes collègues de l’Emploi et des Pensions. On ne peut pas pénaliser les femmes qui ont accouché, qui s’occupent d’un enfant malade ou d’un parent en soins palliatifs dans le calcul de leur pension. Il s’agit d’assimiler ces périodes à la carrière professionnelle.
Vous dites vouloir lutter contre le sexisme.
Je ne suis pas du tout une féministe exaltée : je m’inscris en faux contre le "il = elle". On est profondément, génétiquement, mentalement différent. Tant mieux et il faut le respecter. En revanche, sur l’égalité des chances, il y a des boulevards à franchir. Le sexisme est une sorte de racisme, de discrimination, consciente ou pas, envers les femmes. Sans jouer les vierges effarouchées, il y a des choses inacceptables. Je suis allée au Salon de l’Auto. Quand je vois de belles mécaniques, "blinquantes", et, à côté, des femmes comme des bimbos, ça me choque : je vois deux objets. Pour le prochain salon, je voudrais qu’il y ait des recommandations. On est en train de travailler à un projet de loi avec l’Institut pour l’égalité entre hommes et femmes pour voir comment définir le sexisme.
Les mariages forcés, c’est une réalité en Belgique. Comment lutter contre cette pratique ?
On ne peut pas accepter que dans notre pays, dans nos écoles, des jeunes filles nées ici et qui ont la nationalité belge se voient imposer un mariage qui les traumatise. Il faut d’abord sensibiliser les parents, de manière positive, sur les valeurs, le socle commun et la charte de citoyenneté qui s’impose à tout qui vit en Belgique. Les parents sont nombreux à avoir le sentiment d’être totalement dans leurs droits en respectant leur culture. Des mamans n’ont pas conscience qu’il s’agit de mariages forcés. On doit être ouverts à la différence homme-femme mais on doit être radical sur l’égalité homme-femme : on ne peut pas laisser passer l’imposition d’un partenaire à une jeune fille, quelles que soient ses origines et sa culture. On n’est pas encore assez clairs sur la responsabilité parentale. Les mariages forcés, c’est une pratique qu’il faut combattre intelligemment, sans caricatures, mais fermement. Ne peut-on pas imaginer quelque chose de spécifique pour empêcher une jeune fille de quitter la Belgique quand l’intention est de l’emmener dans le pays d’origine pour la marier contre sa volonté ?
18/01/2012, Annick Hovine
Source : Lalibre.be
" Vers une nouvelle vie " est l'histoire de l'immigration illégale qui se focalise sur l'enfance et ses désirs complexes. Le réalisateur Abdellatif Amajgag a choisi un enfant d'une dizaine d'années pour camper le rôle principal.
Les courts métrages projetés depuis l'ouverture du festival national du film à Tanger (12-21 janvier) sont une révélation d'une nouvelle vague de réalisateurs qui contribuent à une embellie du cinéma marocain.
Les jeunes réalisateurs marocains, lauréats des instituts et hautes écoles du septième art dont les courts sont en compétition officielle, ont rejoint leurs aînés et amplifié le mouvement de la diversité de l'expression cinématographique. Le premier court métrage marocain avait été produit en 1947 par le centre cinématographique marocain (CCM).
Ces jeunes se sont succédés pour révéler leur parfaite maîtrise des choix esthétiques et culturels qu'ils se sont assignés. Ils ont mis sur grand écran des films qui viennent revisiter le patrimoine national, lever les tabous d'une société et, embrasser les aspects les plus surréalistes de la création au gré de surprendre et parfois même de choquer le grand public à l'exemple du court métrage "comme ils disent" réalisé par Hicham Ayouch.
C'est ainsi que les courts métrages visionnés ont été le clou du festival en ce sens que leurs auteurs sont parvenus à faire preuve d'audace et de talent pour expérimenter le sujet traité et jouer avec les plans d'ensemble dans le laps de temps extrêmement court de rigueur.
" Les murmures des cimes " du réalisateur Cherqui Ameur est une de ces belles créations et un magnifique voyage dans le sud-est marocain.
Ce court métrage qui cherche à sensibiliser sur la conservation de la mémoire orale est constitué de moments d'écoute fabuleux de la poésie et chants berbères. Il est un hommage du cinéaste aux vétérans de la poésie notamment aux poètes, musicien et historien Ahmed Bouaazama Ben Aamar, Ahmed Outtaher et Ammari Amarou.
" Le murmure des cimes ", souligne le réalisateur, également fondateur et directeur du festival du cinéma universitaire d'Errachidia, " est un exercice de réalisation et un mode d'expression avec l'image ". C'est aussi un moyen de conserver " une mémoire qui m'inspire énormément " et de permettre aux festivaliers d'écouter cette poésie enchanteresse.
" Vers une nouvelle vie " est l'histoire de l'immigration illégale qui se focalise sur l'enfance et ses désirs complexes. Le réalisateur Abdellatif Amajgag a choisi un enfant d'une dizaine d'années pour camper le rôle principal.
Tel un mime, cette fiction ne contient aucun dialogue entre les acteurs mais plutôt une gestualité, une expression des visages et un échange de regards pour exprimer les rêves de chacun.
Mené de main de maître, le court métrage de Abdellatif Amajgag est dépouillé. Ce dépouillement est son intensité. C'est dans une chambre délabrée près de l'océan que des candidats à l'immigration clandestine attendent le passeur qui les mènera sur une autre rive et " vers une nouvelle vie ".
" La main gauche ", de Fadil Chouika zoome sur les faux tabous d'une société à travers le quotidien d'une famille. La relation père enfant et de surcroît gaucher est violente et à un impact sur l'avenir du fils. Etre gaucher peut parfois être considéré par certaines familles comme une " tare " parce que " refusé " par un père autoritaire.
" Les vagues du temps ", de Ali Benjelloun fait un voyage dans la mémoire d'artistes. Le jeune cinéaste à choisi le grand acteur Mohammed El Khalfi comme tête d'affiche qui touche à la psychanalyse , à l'amnésie et au dédoublement de la personnalité.
Ce huis-clos entre un vieux pianiste solitaire qui ne joue plus, son épouse artiste-peintre décédée, et un jeune homme fuyant l'asile psychiatrique, est un récit qui possède plusieurs pistes de lectures.
"Les vagues du temps " dégagent l'amertume du propos et reflètent une sensibilité artistique qui s'exprime par le choix des plans d'ensemble d'une plage déserte et de l'espace d'un appartement quasiment vide.
18/1/2012
Source : MAP
Certes, les vols à main armée baissent, mais les homicides et les tentatives d'homicide augmentent. Bien sûr, les vols de véhicules continuent à diminuer, mais les cambriolages de résidences principales grimpent… jusqu'à retrouver leur niveau de 2002. Et puis il y a l'activité des services, qui est plus forte, un bon signe. Mais elle concerne surtout les usages de stupéfiants et les sans-papiers; la répression des usages-reventes et des trafics baisse ou stagne.
Pour sa première conférence de presse annuelle de bilan de la délinquance, qui est aussi la dernière du quinquennat de Nicolas Sarkozy, mardi 17 janvier, le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, était confronté à la complexité des chiffres. Comme ses prédécesseurs, M. Guéant s'est félicité de la baisse de la délinquance générale, un agrégat fourre-tout. Mais il a juré que c'était la dernière fois qu'il l'utilisait. Une promesse qui l'engage assez peu, vu les échéances d'ici janvier 2013. Il a donc préféré creuser le sillon emprunté depuis quelques mois : la délinquance des étrangers, à qui il attribue la hausse des cambriolages, le "point noir" de l'année 2011. M. Guéant a imputé cette augmentation aux "raids" de "malfaiteurs venus de l'étranger" et salué le dépôt par trois députés de la proposition de loi sur la délinquance étrangère qu'il avait appelée de ses vœux en décembre.
Le ministre le répète souvent, en petit comité : au fond, en matière de sécurité publique et de délinquance, tout a été fait. Et les marges de manœuvre budgétaires sont nulles. Ce fin connaisseur de la machine policière a donc pesé sur l'organisation pour mettre plus de policiers sur le terrain : c'est le sens de la réforme des patrouilleurs et du grand ménage annoncé dans le maquis des délégations syndicales. Rien de bien spectaculaire ni même médiatique.
Depuis son arrivée, M. Guéant a donc recentré sa communication. Le ministre de l'intérieur se place dans la lignée du discours de Grenoble du président de la République, le 30 juillet 2010, qui prônait notamment la déchéance de la nationalité pour les personnes d'origine étrangère auteurs d'un meurtre de policier. Alors secrétaire général de l'Elysée, il en avait supervisé la rédaction.
D'abord, il y eut les Roumains. "2% de la délinquance en France sont le fait de Roumains et (…) presque la moitié des délinquants roumains sont des mineurs", affirme le ministre, le 29 août 2011, sur RMC Info. La Place Beauvau laisse la polémique sur ses propos prospérer, puis, le 12 septembre 2011, M. Guéant annonce en exclusivité dans Le Parisien-Aujourd'hui en France des mesures contre "la délinquance impliquant des ressortissants roumains". Un plan de communication bien organisé, pour ce qui sera le fil rouge de l'automne. Au menu, une intensification de la coopération avec la Roumanie, le rapatriement des mineurs délinquants (mesure avortée) et un arrêté anti-mendicité médiatisé sur les Champs-Elysées.
Il faut dire que la délinquance des Roms – ce sont bien eux qui sont visés – est une épine dans le bilan du ministre. Si elle est numériquement faible, elle touche les catégories de délinquance les plus susceptibles d'influer sur le sentiment d'insécurité: vols à l'arraché, vols à la roulotte et cambriolages.
Jusque-là, il est encore peu question de délinquance des étrangers globale. La veille de l'offensive contre la délinquance roumaine, le 11septembre, une sortie lors du "Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI", sur l'"immigration comorienne qui est la cause de beaucoup de violences" à Marseille avait provoqué une forte émotion dans la diaspora issue de l'archipel, obligeant le ministre à présenter ses excuses.
"MESURES SPÉCIFIQUES"
Changement de ton, le 22 décembre 2011 : la radio Europe1 révèle le "plan Guéant" contre la délinquance, que le ministre a évoqué devant des parlementaires. La nouveauté, c'est l'"instauration d'une peine complémentaire automatique d'interdiction du territoire pour les étrangers nouveaux arrivants qui commettraient des délits “sérieux” sur le territoire français", une forme de retour atténué à la double peine. Le ministre aurait demandé à un député de plancher sur une proposition de loi.
Le scoop d'Europe1 prend au dépourvu la Place Beauvau autant que les élus présents lors du dîner informel cité par le journaliste, en fait le rendez-vous régulier des fidèles de M. Guéant à l'Assemblée : Jean-Paul Garraud, Eric Ciotti, Guy Geoffroy, Cécile Dumoulin ou encore Bernard Carayon. Ces derniers pensaient plutôt à des pistes pour le projet présidentiel. L'un d'eux avoue d'ailleurs, sur le coup, qu'il ne voit pas bien comment le projet pourrait être adopté avant la fin de la session parlementaire. Mais le ministre rebondit, dans la soirée, sur Europe1, en confirmant les informations de la radio. Pour M. Guéant, la délinquance commise par les étrangers est "supérieure à la moyenne" et elle appelle des "mesures spécifiques" à prendre "dès les prochains mois".
Dernier étage du plan de communication, le ministre lance le "buzz" autour d'une étude de l'Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP). L'observatoire a prévu, de longue date, de mettre à jour son enquête de 2006 sur la délinquance des étrangers. Avec une nouveauté, la répartition par nationalité. M. Guéant annonce une parution en janvier. Les vacances passent, puis le service après-vente débute. Un obstacle se dresse sur la route du ministre: l'ONDRP ne paraît pas décidé à avancer la date de parution de son enquête, qu'il annonce pour début février. Mais les chiffres sont déjà là, à portée de main: l'Observatoire, dans son dernier rapport annuel, affirme que le nombre d'étrangers mis en cause pour cambriolage a augmenté de 40% depuis 2008 ; et le ministère de la justice publie, chaque année, des statistiques par nationalité (12,7% des condamnés sont étrangers).
Le 10 janvier, sur RMC Info, M.Guéant estime que la hausse prévisible du nombre de cambriolages en 2011 "est très liée à la délinquance étrangère". Trois jours plus tard, la proposition de loi des députés UMP Jean-Paul Garraud (Gironde), Eric Ciotti (Alpes-Maritimes) et Philippe Goujon (Paris) "tendant à renforcer l'effectivité de la peine complémentaire d'interdiction du territoire" est révélée par Le Figaro.
Le texte concerne les étrangers qui sont présents en France depuis moins de trois ans condamnés à plus de trois ans d'emprisonnement. "Le juge devra obligatoirement envisager l'interdiction du territoire, sinon, il devra le motiver", explique M.Garraud. Pour le député de Gironde, il ne faut pas y voir une "stigmatisation": "C'est en relation avec la nature de l'infraction: pour un chasseur en infraction, on supprime le permis de chasse, pour un conducteur, on suspend son permis, un étranger qui vient commettre des délits sur notre territoire, on lui interdit de revenir."
Entre-temps, la session parlementaire a été prolongée. "Il y a une fenêtre pour faire adopter le texte", explique-t-on Place Beauvau. "L'objectif, c'est de le faire voter en procédure d'urgence", explique M.Ciotti, qui se félicite que M. Guéant se soit "saisi avec force" du texte. Oubliant au passage que c'est bien le ministre qui l'a impulsé…
18.01.1212, Laurent Borredon
Source : Le Monde
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le théâtre Darna à Tanger ont signé, lundi, deux accords de coopération pour le financement de plusieurs projets culturels communs en faveur des jeunes durant la première moitié de 2012.
La première convention porte sur la production de 21 représentations des pièces théâtrales "El Halqa" et "Les arènes de César" en faveur des élèves de huit établissements scolaires et de quatre maisons des jeunes.
L'autre convention prévoit la préparation de nouveaux spectacles de théâtre et l'édition de supports audiovisuels qui s'inscrivent dans la lignée des objectifs de l'OIM visant à sensibiliser les jeunes qui se trouvent dans une situation précaire aux questions de la citoyenneté, de la pauvreté, de la violence et de l'exclusion.
Ces supports seront préparés par l'association Darna et présentés au cours d'une quarantaine de séances dans 12 établissements scolaires et maisons des jeunes, grâce à des équipements audiovisuels apportés par l'OIM.
Selon un communiqué de l'organisation, cette initiative fait partie d'un programme de prévention global pour la réinsertion et la qualification des jeunes marginalisés.
Ce programme est financé par l'Agence américaine pour le développement international.
Le théâtre Darna est l'une des structures de l'association tangéroise Darna, aux multiples ramifications, qui cherche à promouvoir par des initiatives de développement local la réappropriation par des "enfants des rues" d'espaces de vie, d'expression et d'apprentissage de leurs droits et de leurs devoirs.
Fondée par un collectif de citoyens en 1995, cette association s'est développée, année après année, dans plusieurs quartiers de la ville. 17/01/2012
Source : MAP
Les lettres marocaines seront à l'honneur lors de la 18-ème édition du "Maghreb des livres", le plus grand salon consacré à la création littéraire maghrébine en France, prévue les 11 et 12 février prochain à Paris, a-t-on appris auprès des organisateurs.
Une douzaine d'écrivains et intellectuels marocains, dont Fouad Laroui, Mohamed Nedali, Zakia Daoud, Rita El-Khayat et bien d'autres, sont attendus à cette édition, aux côtés d'une centaines auteurs venus des différents pays du Maghreb, dont une grande majorité résidant en France.
Ils participeront à l'animation de débats axés sur des thèmes d'histoire ou d'actualité en lien avec les préoccupations de la région maghrébine, en mettant en avant l'apport de la création littéraire marocaine, à travers notamment une table-ronde sur "l'écrivain marocain face à la pluralité des langues" et une autre rencontre sur "la vitalité de la création littéraire au Maroc".
Le programmation de cette édition comprend d'autres tables-rondes portant sur "le rôle des sociétés civiles dans la construction de l'unité du Maghreb", "l'immigration maghrébine: une nécessité pour l'Europe? Une chance pour la prospérité commune en Méditerranée?", ou encore "la solidarité du Maroc et de la Tunisie envers les Algériens dans leur lutte pour l'indépendance".
Conjoncture oblige, le "Printemps arabe" s'invitera pour la deuxième année consécutive au "Maghreb des livres" qui avait dédié sa 17-ème édition à la révolution tunisienne.
Chaque année, à tour de rôle, un Etat du Maghreb est mis à l'honneur lors de cette manifestation, avec un coup de projecteur sur la littérature du pays hôte, mais aussi sur son infrastructure éditoriale, le mécénat cultuel, l'histoire des idées.
Conçu au départ comme une séance de dédicace des livres par leurs auteurs, Le Maghreb des Livres, une initiative de l'association française "Coup de Soleil", est devenu au fil des années un véritable festival des lettres maghrébines, ponctué de rencontres, de débats, de lectures et de projections de films.
17/1/2012
Source : MAP
2010 dans les 27 centres de rétention français de métropole et outre-mer. C'est deux fois plus qu'il y a onze ans, soulignent France Terre d’Asile, l’Ordre de Malte, le Forum réfugiés et l’Association service social familial migrants dans leur rapport commun.
A Toulouse le centre de rétention administrative (CRA) de Cornebarrieu en service depuis 2006 (photo ci-contre) a pour "particularité" de pouvoir accueillir des familles avec des enfants mineurs. Une situation contraire à la Convention européenne des droits de l’homme et à la convention internationale des droits des enfants.
Léo Claus coordinateur de la Cimade à Cornebarrieu s’alarme des conséquences de l’enfermement des mineurs sous prétexte qu’ils accompagnent leurs parents. Entretien :
LibéToulouse : la particularité du centre de rétention de Cornebarrieu est de pouvoir accueillir des familles.
Léo Claus : C’est exact. Ce n’est pas le seul en France. La Cimade n’a jamais cessé de dire qu’un centre de rétention est un lieu d’enfermement et que ce n’est pas la place d’un enfant. La Préfecture a peur que les personnes sous le coup d’une mesure de reconduite à la frontière soient tentées de disparaître du jour au lendemain. C’est pour cette raison qu’elle place des personnes en rétention afin de prévenir les risques de fuite.
Dans le cas d’une famille ce n’est pas pourtant pas le cas du fait notamment de la scolarisation des enfants. Ces familles pourraient être assignées à résidence au lieu d’être placées en rétention. D’autant plus qu’elles sont très rarement expulsées du fait de la mobilisation d’associations comme le Réseau éducation sans frontières (RESF) mais aussi d’un nombre croissant de juges qui se refusent à valider les mesures d’expulsion concernant les familles.
L’enfermement est traumatisant et destructeur pour les enfants et leurs parents. L’administration n’a jamais voulu reconnaître l’énormité des conséquences pour des enfants témoins aux premières loges du choc que l’interpellation et la privation de liberté de leurs parents génère. Ces moments là resteront sans doute à jamais inscrits dans leur mémoire. C’est du grand n’importe quoi !
En principe, le droit français ne protège-t-il pas les enfants contre toute mesure d’éloignement ?
Léo Claus : Un enfant placé en rétention n’a pas de statut légal. Un adulte placé en rétention est identifié. Il est inscrit avec un numéro de retenu. Pas les enfants. Ils sont juste enregistrés en tant qu’ "accompagnants des parents".
Vous avez constaté en 2010 l’augmentation du placement en rétention administrative d’un seul parent, généralement le père...
Léo Claus : La pratique administrative consistant à placer le père de famille au Centre de rétention puis à l’expulser se répand. Le parent demeurant en France avec les enfants est ainsi fortement incité à quitter le territoire à son tour ou contraint d’attendre dans la précarité le retour hypothétique de son conjoint.
En ce moment il y un père de famille tchétchène retenu depuis 17 jours à Cornebarrieu tandis que sa femme et ses trois enfants sont restés à Montauban. L’administration pense sans le dire que s’il est expulsé vers Moscou, le reste de la famille suivra. En 2010, 24 pères de famille ont été placés seuls au CRA de Cornebarrieu, tandis que le reste de la famille également en situation irrégulière, était présent sur le territoire.
Quelles sont ces familles placées à Cornebarrieu ?
Léo Claus : Elles viennent pour l’essentiel d’Europe de l’est. Arménie, Azerbaïdjan, Tchétchénie, Roumanie, Kosovo.
17/1/2012, Jean-Manuel ESCARNOT
Source : Libération
L'Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP) publiera d'ici février une nouvelle enquête sur la délinquance des étrangers avec la répartition par nationalité, a annoncé ce mardi son président Alain Bauer.
Il a souligné lors de la présentation du bilan 2011 de la délinquance que ce rapport s'appuierait à la fois sur les données de la police et de la justice. «Vous aurez à la fois les mises en cause par la police et les condamnations par la justice», a-t-il dit sur I-Télé. Prié de dire si une telle étude pouvait avoir un caractère xénophobe, il a répondu: «Ce serait xénophobe s'il était faux, ou s'il généralisait par rapport à des populations qui ne sont pas mises en cause».
La polémique Guéant
Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a créé une polémique lors de la même présentation du bilan de la délinquance en attribuant l'essentiel de la hausse de 16% des cambriolages à des «raids de malfaiteurs venus de l'étranger.» Il a en outre salué le dépôt par trois députés d'une proposition de loi sur la délinquance étrangère qu'il avait appelée de ses voeux en décembre. En août dernier, Claude Guéant avait assuré que «2% de la délinquance en France sont le fait de Roumains».
Des responsables de gauche soupçonnent le ministre de viser une nouvelle fois des Roms d'origine roumaine et bulgare et dénoncent des propos xénophobes. Le conseil de l'Europe a jugé «discriminatoires» et «contraires à la dignité humaine» les expulsions collectives de Roms menées l'été 2010 par la France, qui modifié la circulaire controversée où il précisait l'ethnie visée.
17.01.1212
Source : 20minutes.fr/ Reuters
Pour lancer son année d’action en faveur des réfugiés, AI France publie une synthèse unique de la situation des réfugiés dans le monde, couvrant une cinquantaine de pays sur les dix dernières années.Un outil indispensable pour décrypter le discours trompeur des États et faire prendre conscience des menaces qui pèsent sur des milliers de vies humaines.
COMPRENDRE la situation des réfugiés dans le monde
Dans le monde, 16 millions de réfugiés ne peuvent retourner dans leur pays sans risquer d’y être exécutés, emprisonnés, torturés, discriminés. Contrairement aux idées reçues, la majeure partie d’entre eux se réfugient dans des pays voisins du leur, au Sud.
Le récent conflit en Libye les a rendus encore plus visibles, aux portes de l’Union européenne. Un peu plus loin, la situation emblématique du Kenya – qui continue d’accueillir des centaines de milliers de personnes - montre qu’au-delà de crises ponctuelles, les réfugiés sont souvent dans des situations de crise prolongée.
Ailleurs, des murs s’érigent entre la Grèce et la Turquie, l’Espagne et le Maroc. Souvent, comme en Arabie Saoudite ou en Égypte, la traversée des frontières pour se mettre à l’abri devient dangereuse et parfois meurtrière : les États tentent par tous moyens de contrôler leurs frontières, aux prix de vies humaines et du respect des droits de ces personnes qui fuient les persécutions.
DECRYPTER les discours trompeurs des Etats
Une des stratégies de "défense" des États consiste à créer un amalgame entre migrants et "sans papier", demandeurs d’asile et criminels. En attisant la suspicion, en criminalisant ou en déshumanisant les réfugiés, les États peuvent refouler des personnes vers le danger alors qu’ils devraient les protéger.
Pourtant, les droits des demandeurs d’asile et des réfugiés sont garantis par les textes internationaux relatifs aux droits humains. Et les obligations des Etats sont claires, précises et simples.
La protection des réfugiés passe obligatoirement par l’examen individuel et complet de leur situation et un accueil décent le temps de leur procédure. C’est à cette seule condition que peut être respectée l’impérieuse nécessité de ne pas renvoyer des réfugiés dans leur pays s’il y a un risque qu’ils y soient persécutés.
AGIR, avec Amnesty International, pour que les droits des réfugiés soient respectés
AI France le rappelle en formulant 10 recommandations pour sortir de l’impasse dans laquelle la protection des réfugiés se trouve. Dix recommandations simples qui concluent sur un plus grand besoin de solidarité internationale entre les Etats, ceux qui accueillent le plus grand nombre de réfugiés et ceux qui souhaitent n’en recevoir que très peu...
Apprendre avec Amnesty International
Amnesty International France a contribué, en partenariat avec le Centre National de la Documentation Pédagogique (CNDP), au numéro de janvier 2012 de la revue Texte et documents pour la classe consacrée aux réfugiés, document de référence dans le monde de l'enseignement.
En croisant le regard des historiens, des géographes ou encore des juristes, Amnesty International France et le CNDP reviennent sur les différentes problématiques auxquelles sont confrontés les réfugiés, pour comprendre leur histoire, leurs parcours mais aussi leurs droits.
18/01/2012
Source : Amnesty.fr
commun à la dix-huitième édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL) qui se tient à
Casablanca du 10 février au 19 février 2012.
La nouvelle circulaire de Guéant vient à peine d'être diffusée, mais elle était présente de tout on poids lors de la 6e édition du Forum Horizons, organisé par l'Association marocaine de grande école (AMGE), les 14 et 15 janvier...Suite
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