lundi 21 octobre 2024 08:28

Après avoir présenté d'ambitieuses propositions quant à la révision constitutionnelle, ils reviennent avec 50 projets de développement au Maroc..Suite

Mohamed Ameur, ministre délégué en charge de la communauté marocaine résident à l'étranger (CMRE), s'exprime sur l'après tremblement de terre en Espagne et les conséquences pour les MRE, les conditions des Marocains résidents en Libye ou encore sur la mise à place des listes électorales destinées, entre autre, à favoriser la participation de la diaspora marocaine aux prochaines échéances comme le référendum prévu en juillet…Suite

Le Parti populaire et Plataforma per Catalunya ont réalisé une poussée dimanche aux élections locales dans cette région traditionnellement à gauche.

Jouant sur le sentiment xénophobe, la vidéo électorale a porté ses fruits. On y voit des jeunes filles gambader librement dans les rues de la Catalogne d’aujourd’hui ; puis, sans transition, une projection en 2025 montre les mêmes gamines couvertes d’une burqa.

L’auteur de ce clip attisant le spectre d’un islam conquérant, Plataforma per Catalunya, seule formation officiellement raciste en Espagne, se frotte les mains. Jusqu’ici confidentiel, ce parti dirigé par Josep Anglada a multiplié son score par cinq : à l’issue des municipales de dimanche - véritable déculottée pour le Parti socialiste de José Luis Zapatero au niveau national -, il passe de 17 à 67 élus. Adeptes du porte-à-porte, les dirigeants de Plataforma per Catalunya n’ont pas froid aux yeux : ils militent pour une «Catalogne propre», proposant de retirer toute subvention aux étrangers, d’annuler les bourses d’études aux fils d’immigrés, et de faire payer aux consulats du Maroc et du Pakistan les dépenses que génèrent leurs ressortissants…

Badalone, troisième commune de Catalogne - proche de Barcelone -, ville aux 70 nationalités, en constitue un inquiétant laboratoire. Ces dernières années, dans cette cité-dortoir de 200 000 habitants, la droite nationaliste (quoique faible en Catalogne) y a gagné du terrain, en agitant l’épouvantail de l’immigration. Avec succès, puisque ce dimanche, ce bastion socialiste depuis trois décennies est tombé dans l’escarcelle du Parti populaire (PP, droite). Le vainqueur, Xavier Garcia Albiol, avait axé sa campagne sur l’insécurité et sur un «nécessaire contrat civil devant être signé par tous les étrangers».

«déloyale». Sur place, la poussée de cette réaction raciste est palpable. En particulier dans les quartiers d’Artigas-San Roc, La Salut ou La Pau, où le taux d’immigrés avoisine les 30%. Sur initiative du PP ou de Plataforma, beaucoup parlent de réduire la présence des immigrés. Artigas, par exemple, est un de ces anciens quartiers populaires qui, outre sa population d’ouvriers et de gitans autochtones, a assisté ces dernières années à un afflux massif de Marocains, et surtout de Pakistanais. Dans calle Chile, se succèdent le salon de coiffure Bismillah, des boucheries islamiques, la boutique vidéo Abbas. Les hommes arborent des salwar-kameez (robe) traditionnels, les femmes sont rares, on boit un peu partout du chai, le thé au lait. Se sachant fustigés, les Pakistanais se montrent discrets : le soir venu, les fidèles sortent furtivement d’une petite mosquée.

Ces quartiers constituent un terreau idéal : la plupart des «autochtones» sont eux-mêmes des émigrés, souvent âgés, venus du sud de l’Espagne dans les années 50-60. Et qui, en pleine crise économique (le chômage atteint ici 17%), voient d’un mauvais œil ces nouveaux arrivants. Cinq mille signatures ont été recueillies pour la fermeture de la mosquée, une modeste salle où se concentrent une grosse centaine de fidèles pakistanais. Angel Vendrell préside une association de quartier : «On a mis en place une école pour leur enseigner le catalan et l’espagnol. Mais il y a beaucoup de tension. Ici, les gens voient l’étranger comme une menace, une concurrence déloyale, une source d’instabilité. Dans la plupart des cages d’escaliers, les différences culturelles augmentent la défiance mutuelle.»

«pyromanes». Pour désamorcer les querelles de voisinage, les socialistes ont mis sur pied des «unités de bonne coexistence», les UCO. «Cinq patrouilles de ces médiateurs travaillent sans répit,explique le maire sortant, Jordi Serra. Des dizaines d’édifices posent problème, c’est vrai, mais cela reste une minorité. La droite veut s’implanter, alors elle donne des coups bas.» Khan, un grand Pakistanais qui tient deux commerces à Artigas, est inquiet : «Les gens ici sont plus raisonnables que ces pyromanes racistes, d’autant que nous sommes une communauté modèle ; on va jusqu’à installer à nos frais les lumières de Noël ! Mon inquiétude, ce sont ces immigrés qui entrent par effraction dans des logements réquisitionnés par les banques, parce que leurs propriétaires n’ont plus les moyens de rembourser les prêts immobiliers. Ces squatteurs ne respectent aucune règle, aucune norme, et les conflits de voisinage se multiplient. Avec, toujours, l’immigré dans le rôle du coupable.»

La crispation anti-étrangers s’est généralisée dans le reste de la Catalogne. La bourgade de Vic s’est ainsi opposée à l’inscription municipale de ses immigrés illégaux, une première. Au sud, dans la région de Tarragone, une demi-douzaine de mairies ont prohibé le niqab et la burqa dans l’espace public, même si ces accoutrements y sont très rares. Ces initiatives ont les faveurs du public. D’après l’institut Noxa, une grosse moitié des 7,5 millions de Catalans (tous partis confondus) estiment que le nombre d’immigrés est «excessif».

Le Parti populaire s’est engouffré dans cette brèche avec force. Parfois trop : récemment, le parti a lancé un jeu vidéo dans lequel une candidate, déguisée en Lara Croft, s’amuse à «tuer» des pions représentant… des étrangers. Face aux protestations, le PP a retiré ce jeu, et présenté des excuses.

25/5/2011, FRANÇOIS MUSSEAU

Source : Libération

Maroc se réfléchit, se reflète et se pense, à travers son cinéma»

Lors de la soirée de vendredi dernier, la cinéaste marocaine Leila Kilani a pu savourer la montée des marches au festival international du cinéma de Cannes, en compagnie des actrices vedettes de son film «Sur la planche», projeté dans la section «la Quinzaine des réalisateurs». Émotion et fierté étaient au rendez-vous.

LEILA KILANI : «Sur la planche» s'inscrit dans une urgence cinématographique, au même titre que mes films précédents. Sa programmation à la Quinzaine est une très belle étape : je suis à la fois heureuse et très fière que notre film représente le cinéma marocain. Mais d'une manière générale, mes films répondent à chaque fois à la nécessité impérieuse de fabriquer une image qui serait la nôtre. Ce qui est très possible au Maroc, grâce au volontarisme très fort qui s'y manifeste pour développer cet art. Nous avons compris que si nous voulons fabriquer nos propres images, il faut pouvoir les financer, ne pas avoir à mendier l'argent ailleurs. Le cinéma marocain vit un temps stimulant, plein de vitalité et créativité. Sont en train d'éclore des écritures singulières, multiples… et tellement libres.

Comment percevez-vous cette multiplicité de voix et de visions ?

D'un film à l'autre, chacun recherche sa propre forme de narration. Les réalisateurs mettent en scène, écrivent, décrivent, et cette écriture cinématographique n'est ni neutre ni transparente. Nous produisons nos images, cela a le mérite d'articuler l'individuel et le collectif. Des chroniques individuelles se constituent, une image collective s'esquisse… comme un espace commun, une communauté, un espace civique où se tissent des liens complexes, où s'exprime l'identité marocaine. Le cinéma présente à son public un miroir dans lequel il lui convient de se reconnaître et, surtout, de se reconnaître collectivement, en tant que communauté. Le Maroc se réfléchit, il se reflète et se pense, à travers son cinéma.

Pouvez-vous nous décrire votre sentiment en montant les marches du Festival de Cannes ?

Ce fut une émotion immense d'avoir pu le vivre avec les jeunes actrices. Que leur baptême de jeunes actrices se soit fait à Cannes est une féérie. D'ailleurs, toute première projection de film est un rituel très fort. Ce rituel signifie la naissance d'un film et le début de sa vie autonome. C'est un moment qui se vit collectivement. La présence des actrices pour la Première mondiale du film a toujours été une évidence, quel que ce soit l'endroit où a pu s'organiser cette Première. Cannes est un conte de fée… Il était impossible qu'elles ne puissent pas être là. Tout simplement impossible.

Dans «Sur la planche», 4 jeunes femmes de 20 ans travaillent pour survivre le jour et vivre la nuit. Pour vous, ces femmes sont emblématiques de la transformation du Maroc, mais aussi d'une transformation plus vaste, qui a lieu partout. De quelle manière avez-vous essayé de traiter cette ambivalence, si ambivalence il y a ?

...Quarante ans durant, sa légende de haut lieu «select» n'avait fait de Tanger qu'une métropole régionale atrophiée en récession économique. Aujourd'hui, Tanger la mal aimée, la délaissée, prend sa revanche : la ville de transit est elle-même en transition, charnière de deux mondes. Sitôt débarqués des porte-conteneurs, les produits (textiles, pièces aéronautiques ou automobiles, notamment) sont retravaillés par des armées d'ouvrières marocaines, puis expédiés vers l'Europe et les États-Unis, sans droits de douane ni quotas. Le miroir aux alouettes dont l'objectif déclaré est de créer 250 000 emplois d'ici à 2015 et de faire de la région la base arrière industrielle de l'Europe. Le Smig n'est qu'à 200 euros. De l'autre côté, une autre frontière : la Zone franche installée, proche, palpable, évidente, «à portée d'yeux», est cadenassée, interdite, accessible uniquement à ceux munis d'un «laissez-passer de travail». On peut la voir, l'approcher, mais pas y entrer. On ne peut que la fantasmer...
Qu'en est-il des personnages-femmes ouvrières ?

Venus du sud, les ouvriers arrivent par milliers, chaque année, des quatre coins du pays. Ils posent leur baluchon par terre à Tanger et s'agglutinent aux portes de la ville. Tanger, la Zone, les attire, comme un aimant. Ces filles pour moi sont un emblème de la transformation du Maroc, mais aussi d'une transformation plus vaste, qui a lieu partout. Ce sont des filles jeunes, qui arrivaient, qui changeaient la ville. Elles sont dans un rapport à l'espace, à elles-mêmes et au temps complètement différent. Cela passe par le travail, mais pas comme dans les années 1970. La manière qu'elles ont d'affirmer leur identité individuelle est totalement nouvelle, pas du tout idéologique. Ce flot d'humains qui vient buter sur cette ville, c'est un peu la Californie dans les années 1930 ou 1940, avec en toile de fond la récession qui frappe toute l'Afrique.
Le titre de votre film est très révélateur. «Sur la planche» peut être lu de différentes manières. Pour vous, quelle(s) forme(s)

cette planche peut-elle prendre ?

Le personnage principal de «Sur la Planche» est sur un tremplin, peut-être une planche à requins ou un plongeoir. C'est le déséquilibre qui mène à la dégringolade que raconte ce film.

Dans votre film, Tanger est un personnage à part entière. Vous avez un rapport particulier à cette ville ? Comment pouvez-vous le définir ?

Je suis originaire de Tanger, ville frontière regardant l'Europe depuis le détroit de Gibraltar. J'ai grandi les yeux rivés sur un cliché écorné que l'on effeuille avec la complaisance de la nostalgie : celui de «Tanger l'internationale», celle d'avant l'Indépendance, Tanger où se coudoyaient artistes et voyous, espions et librettistes, miséreux et affairistes.

Quand «Sur la planche» sera-t-il dans les salles au Maroc ?

Le plus rapidement possible. La sélection de la Quinzaine à Cannes s'est faite alors que les dernières étapes de post-production du film n'étaient pas encore achevées. C'est une copie numérique qui a été projetée. Nous devons kinescoper le film en 35 mm afin qu'il puisse être projeté dans les salles marocaines. Pour les festivals marocains, nous attendons la décision du comité de sélection du Festival de Marrakech. Mais il est encore trop tôt pour le savoir.

Quels sont vos projets d'avenir ?

Je prépare un documentaire sur les Révolutions arabes. Une fiction à Rabat et une autre à Paris.

Genèse du film

C'est en ces termes que Leila Kilani raconte l'histoire de la naissance de son film : «L'hiver 2001, je tournais mon premier documentaire. Je filmais les «brûleurs», les immigrés clandestins qui tentent de traverser la Méditerranée. Je les suivais sur le port, la nuit.

À l'aube, au moment où ils rentraient dormir, on découvrait ces armées d'ouvrières, ces colonnes compactes de femmes qui engorgent la ville dans un va et vient quotidien. Ce sont les hordes du «Maroc de l'intérieur», celles qui ont posé leur balluchon dans les collines des faubourgs, dont l'énergie, le mouvement, l'apparence offraient un contraste saisissant avec l'aspect très poétique, très onirique des brûleurs dans l'attente. J'ai commencé à discuter avec ces filles.

Leur obsession, c'est le travail stable sous contrat, l'usine. Le statut à conserver coûte que coûte. L'angoisse : se mettre à l'étal pour louer sa force de travail à la journée, être parmi les autres à attendre qu'un employeur vous désigne pour une tâche».

26/5/2011, Kenza ALAOUI

Source : Le Matin

 

Le Maroc prend part en tant qu'invité d'honneur à la 9ème Conférence mondiale de l'investissement (World investment conference WIC), qui a ouvert ses travaux, mercredi à La Baule (ouest de la France), avec la participation de plus de 500 personnalités internationales du monde politique, des affaires et des médias.

Représenté par une délégation d'hommes d'affaires et de patrons de grandes entreprises publiques conduite par le ministre de l'Industrie, du Commerce et des nouvelles technologies, Ahmed Reda Chami, le Maroc sera au centre des trois journées de travaux de cette conférence de haut niveau.

Sous le thème "Stimuler la croissance européenne : Les leviers pour dynamiser les investissements internationaux", les débats de la WIC 2011 s'articulent autour de trois grandes problématiques clés pour l'avenir de l'Europe : le financement de la croissance et de l'innovation, l'inter-connectivité des infrastructures et la transformation des secteurs de l'industrie et des services.

Pour aborder ces thèmes, une centaine d'intervenants de haut niveaux sont attendus tels Michel Barnier, Commissaire européen en charge du marché intérieur et des services, Augustin de Romanet, Directeur général de la Caisse des dépôts et Consignations CDC-France) , ou encore Laurent Wauquiez, ministre français chargé des affaires européennes.

A l'issue des trois jours de travaux, les grands points soulevés pendant les ateliers et les séances plénières seront présentés sous forme de recommandations à l'Union européenne et au gouvernement français afin de proposer un programme économique à portée internationale pour assurer l'attractivité mondiale de l'Europe et sa croissance globale à venir.

Outre le fait qu'elle offre l'occasion de débattre de l'actualité économique internationale, cette manifestation permet aux participants de trouver des investisseurs, des clients, de rencontrer des hommes politiques et des journalistes qui leur assurent une certaine visibilité.

Initiée par le think tank "Fondation Europe" (une organisation co-fondée par PGA Group et Ernst & Young) il y a dix ans, la WIC attire chaque année des invités politiques (Commissaires européens, Hauts fonctionnaires, ministres) et des entreprises multinationales afin de permettre à des petites et moyennes entreprises innovantes de trouver une porte d'entrée pour développer leur activité en Europe.

25/5/2011

Source : MAP

Une opération de rapatriement temporaire de Marocains sinistrés du séisme de Lorca (Sud est de l'Espagne), qui a fait neuf morts, le 11 mai, a été organisée mardi, apprend-on mercredi de sources consulaires marocaines.

L'opération, organisée en coordination entre le ministère chargé de la communauté marocaine à l'étranger, l'ambassade du Maroc en Espagne, le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger et le consulat du Maroc à Valence, intervient en réponse à la demande de plusieurs membres de la communauté marocaine de Lorca de revenir temporairement à leur pays d'origine.

Selon les mêmes sources, quelque 71 ressortissants marocains, en majorité des femmes et des enfants, ont quitté dans la nuit de mardi à mercredi la ville de Lorca à bord de deux autocars mis à leur disposition par les autorités marocaines.

Plusieurs autres ressortissants marocains hébergés dans des campements mis en place au profit des sinistrés de ce séisme, ont préféré rester à Lorca pour des raisons liées essentiellement à leurs engagements professionnels, a indiqué à la MAP, le consul général du Maroc à Valence, El Hassan Dahmane.

Les autorités consulaires et les associations de la société civile continuent d'oeuvrer, en collaboration avec les autorités espagnoles, pour aplanir les difficultés rencontrées par les sinistrés marocains qui traversent des moments difficiles à l'instar des autres communautés étrangères résidant dans la ville et des autres habitants espagnols, a indiqué le diplomate marocain.

Une délégation officielle marocaine s'était rendue, il y a deux semaines, dans la ville de Lorca pour s'enquérir de la situation des Marocains y résidant.

A cette occasion, les membres de la délégation se sont réunis avec plusieurs membres de la communauté marocaine affectés par le séisme, dans le but de connaître leurs besoins urgents relatifs notamment aux conditions d'hébergement. Ils se sont également enquis de l'ampleur des dommages causés à leurs biens et logements.

La délégation, composée de l'ambassadeur du Maroc en Espagne, Ahmed Souilem, du secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) Abdellah Boussouf, du consul général du Maroc à Valence El Hassan Dahman, du directeur du cabinet du ministre délégué chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger Ibrahim Ounnir et du directeur de la Direction des émigrés au ministère Abdelfattah Sahibi, avait également tenu une réunion avec le délégué du gouvernement central espagnol dans la région de Murcie, Rafael Gonzalez Tovar.

La réunion a été axée sur la situation des membres de la communauté marocaine résidant dans cette ville du Sud est espagnol, ainsi que sur les préoccupations de certains Marocains affectés par le séisme, notamment celles relatives aux conditions d'hébergement, à leurs spécificités socioculturelles et aux moyens de les aider à surmonter les conséquences de cette catastrophe naturelle.

25/5/2011

Source : MAP

"Mondialisation, immigration, intégration" : la France est donc tentée par le repli (Le Monde, 24-25 avril). Dans certains secteurs de notre vie nationale, c'est cependant déjà plus qu'une tentation, et bien une réalité. En particulier dans l'enseignement supérieur. Depuis des mois, les discours se succèdent sur "l'explosion du nombre d'étudiants étrangers" (Brice Hortefeux, décembre 2010) et sur la nécessité de faire la chasse aux "étudiants fantômes" qui ne viendraient faire leurs études en France que pour bénéficier de nos aides sociales. En parallèle, les consulats brident les attributions de visas étudiants, les obstacles administratifs restent nombreux pour l'inscription dans une université ou l'obtention d'un titre de séjour, jetant ainsi dans la précarité nombre d'étudiants de bonne foi mais sans-papiers, menacés d'expulsion et arrêtés dans des conditions intolérables. Un situation qui, en focalisant l'attention sur quelques cas marginaux de fraudes avérées, généralise les attitudes de suspicion à l'égard de l'ensemble des étudiants étrangers.

Au-delà des dangers évidents que font peser pareils discours et pratiques de repli (ayons garde de ne pas oublier les conséquences de l'hostilité aux " métèques " dans les universités françaises des années 1930), ce positionnement pourrait bien être aussi une triple erreur.

Erreur stratégique tout d'abord, puisque tout le monde sait qu'à l'heure du capitalisme cognitif, la puissance d'un État et de ses entreprises dépend de la maîtrise des savoirs et de l'innovation, et que, pour rester compétitif, l'attractivité des universités et des grandes écoles représente un enjeu majeur. L'accueil d'universitaires étrangers, et notamment de jeunes chercheurs, détermine la capacité de notre recherche nationale à se trouver en phase avec l'innovation scientifique, à favoriser les transferts de connaissances et de technologies, à exporter nos savoirs à l'étranger – c'est-à-dire, sur le long terme, notre influence internationale.

Erreur économique ensuite, dans la mesure où le séjour prolongé de chercheurs et d'étudiants étrangers représentent une manne potentielle pour nos commerces et nos entreprises, en étant source de créations d'emplois. Le récent rapport parlementaire d'Audit de la politique de l'immigration, de l'intégration et du codéveloppement vient même de prouver, à rebours de toutes les idées reçues, que les immigrés rapportent plus à la France qu'ils ne lui coûtent.

Erreur politique enfin, car la configuration de repli général en Europe pourrait, à condition de s'en démarquer, nous être profitable. David Cameron a par exemple annoncé fin avril une restriction du nombre de visas qui seront désormais accordés à des travailleurs qualifiés. Objectif : 80 000 étudiants étrangers de moins. Une politique qui, tout en visant les étudiants non-européen s'est susceptible d'affaiblir les équipes internationalisées de chercheurs en Grande-Bretagne, souvent même dans des secteurs-clefs (informatique, biotechnologies, etc.). Or, si la France ne prend pas le contre-pied de ce courant général, à qui profiteront les migrations scientifiques internationales si ce n'est à l'Europe ? Aux Etats-Unis, à l'Inde et à la Chine, ces deux dernières attirant déjà nombre d'universitaires et d'étudiants africains chassés par nos politiques d'immigration restrictives.

Contre une logique de repli, notamment dans l'enseignement supérieur et la recherche, il faut au contraire faire le pari de l'étranger. Pari raisonné qui, loin de laisser faire une mondialisation dérégulée, pourrait s'appuyer sur une série de mesures simples : harmonisation des politiques consulaires d'attribution de visas, mise en place de co-recrutements dans les établissements et les laboratoires en vue d'encourager les aller-retour et le co-développement, internationalisation accrue des cursus universitaires français afin d'attirer les étudiants non-francophones, soutien aux réseaux d'études avancés pour améliorer l'accueil des chercheurs étrangers en France, redynamisation de notre diaspora scientifique à l'étranger, à travers nos instituts, si mal considérés aujourd'hui.

La vie universitaire et scientifique est intrinsèquement internationale. À l'heure où l'on ne parle plus que de "politique de civilisation" chez nos responsables politiques, il serait suicidaire pour l'avenir de notre pays de ne pas en tenir compte.

25/5/2011, Guillaume Tronchet

Source : Le Monde

La Commission propose un train de mesures afin d’améliorer la gestion des flux migratoires originaires du Sud de la Méditerranée, ainsi que des modifications à apporter au règlement relatif aux visas pour éviter d’éventuels abus du régime d’exemption des visas. La solidarité à l’égard des États membres les plus exposés aux pressions migratoires et le renforcement de la coopération avec les pays tiers restent une priorité absolue.

«La situation dans le Sud de la Méditerranée appelle de nouvelles mesures au niveau européen. L’Union a déjà pris un certain nombre de mesures à court terme pour aider les pays d’Afrique du Nord à faire face aux pressions migratoires et pour soutenir les États membres qui se trouvent en première ligne, en veillant à apporter une réponse européenne cohérente à ceux qui ont besoin de son aide. Mais ce que je propose aujourd’hui va plus loin que ces seules mesures d’urgence. Notre projet est de mettre en place une coopération plus structurée avec les pays d’Afrique du Nord. Tant l’Union que les pays d’Afrique du Nord ont intérêt à promouvoir la mobilité et des migrations bien gérées. L’Europe dépendra de plus en plus des migrations de main­d’œuvre, et le potentiel qu’offrent les pays d’Afrique du Nord devrait profiter aux uns et aux autres. Nous devons également permettre aux étudiants, chercheurs et hommes et femmes d’affaires de se rendre plus facilement dans d’autres pays. À cette fin, nous devons offrir davantage de voies légales d’entrée en Europe, en intensifiant la coopération avec nos voisins méridionaux, en établissant des règles claires et des conditions de sécurité telles que cette circulation des personnes satisfera les intérêts de toutes les parties prenantes. Nous devons aussi permettre aux personnes de se rendre plus aisément dans l’Union en assouplissant encore davantage les régimes des visas. En contrepartie, il nous faut veiller à empêcher toute application abusive des accords correspondants. C’est pourquoi je propose aujourd’hui d’y insérer une clause de sauvegarde à n’appliquer que dans des circonstances exceptionnelles et des conditions très strictes. J’espère que la confiance des États membres s’en trouvera ainsi renforcée et qu’ils seront disposés à assouplir davantage de régimes des visas à l’avenir», a déclaré Cecilia Malmström, membre de la Commission européenne chargée des affaires intérieures.

Parmi les initiatives présentées aujourd’hui figurent:

- Une communication intitulée «Un dialogue sur les migrations, la mobilité et la sécurité avec les pays du Sud de la Méditerranée»

- Le rapport annuel sur l’immigration et l’asile (2010)

- Une proposition de modification du règlement (CE) n° 539/2001 relatif aux visas

Prochaines étapes

Ces initiatives sont les premières suites données à la communication sur la migration adoptée le 4 mai 2011. Elles seront examinées lors du prochain Conseil «Justice et affaires intérieures» prévu le 9 juin 2011 et ouvriront la voie à un débat sur la politique européenne d’asile et de migration entre les chefs d’État ou de gouvernement européens, qui sera organisé pendant la réunion du Conseil européen à Bruxelles le 24 juin 2011.

25/5/2011

Source : Euromaghreb

« Les deux tiers des échecs scolaires, c’est l’échec d’enfants d’immigrés », la phrase de Claude Guéant lancée dimanche au micro d’Europe-1 a, sans surprise, provoqué l’indignation de la communauté éducative. « Ignoble », « fantaisiste »... Syndicats d’enseignants et associations de parents d’élèves ont immédiatement réagi aux propos du ministre en s’interrogeant sur l’origine d’une telle statistique. D’où le ministre de l’intérieur tient-il pareil chiffre ? Contacté le lendemain, un porte-parole du ministère assurait que Guéant reprenait simplement les données du rapport du Haut Conseil à l’intégration intitulé « Les défis de l’intégration à l’école ».

Pourtant, si le rapport pointe bien les difficultés scolaires des enfants issus de l’immigration, aucune trace d’une tel chiffre dans le rapport. « Il a sans doute été lu dans la presse par le ministre », estime une représentante du HCI… Rue de Grenelle, la gêne était tout aussi palpable : « Nous n’avons pas eu connaissance de ce chiffre », nous précise un porte-parole. Interrogé mardi par l’AFP, Claude Guéant a cette fois dit qu’il s’agissait de données de l’Insee et de l’OCDE… Sans plus de précision. Et pour cause.

Contrairement à ce qu’ont pu affirmer les associations de parents d’élèves, qui ont rappelé que les statistiques ethniques étaient interdites en France, les chiffres sur la scolarité des enfants d’immigrés existent bien, et depuis longtemps. Mais aucun n’aboutit à un tel résultat. Le rapport du HCI auquel s’est d’abord référé le ministère de l’intérieur met effectivement en évidence les difficultés scolaires des enfants d’immigrés : « Les enfants de famille immigrée sortent aussi presque deux fois plus souvent du système éducatif sans qualification (11% contre 6% pour les non-immigrés). » Le redoublement les touche plus souvent que les autres élèves : plus d’un sur quatre a redoublé à l’école élémentaire contre un sur cinq quand aucun ou un seul parent est immigré. En 2002, sept ans après leur entrée au collège, seul un enfant d’immigré sur quatre prépare un baccalauréat général (27% contre 40% des non-immigrés). Ils sont plus souvent dans les voies professionnelles (35% contre 25% des non-immigrés), et technologiques (20% contre 18% des non-immigrés) et ont moins recours à l’apprentissage (6% contre 9%).

Mais pour les chercheurs spécialistes de la question, pour accablants qu’ils paraissent, ces chiffres n’ont en réalité que peu de sens s’ils ne sont pas mis en perspective. Réalisé à la demande du premier ministre, le rapport du Haut Conseil à l’intégration a semble-t-il eu à cœur de coller à la demande, très politique, qui lui était faite. Il a ainsi mis en valeur les médiocres performances des élèves issus de l’immigration en omettant les spécificités sociologiques de cette population qui rendent l’opposition entre performances scolaires des enfants d’origine française ou immigrée totalement absurde.

« Affirmer qu’il y a sur-représentation des “enfants d’immigrés” qui – pour prendre un indicateur d’“échec” – sortent du système scolaire sans diplôme relève d’une confusion et d’un mauvais usage des statistiques puisque on ne peut pas raisonner en chiffres bruts sans prendre en compte, au moins, la dimension sociale. Or, l’échec scolaire est d’abord l’échec des enfants des milieux populaires, plus que celui des enfants d’immigrés », affirme ainsi Séverine Chauvel, sociologue et co-auteur d’Orientation scolaire et discrimination, qui vient de paraître à la Documentation française. Pour elle, « cette affirmation relève de l’idéologie : attribuer la cause de l’échec aux familles qui ont migré en France permet surtout de ne pas remettre en cause les politiques éducatives actuelles ».

Inégalité de traitement

Tradition républicaine oblige, la recherche sur les performances scolaires en fonction de l’origine a longtemps été difficile. Pour obtenir des résultats sur le comportement scolaire des enfants d’immigrés, les chercheurs s’en sont souvent tenus à des pratiques de contournement : recherches à partir des patronymes, de la nationalité, etc. Or, le panel 1995, qui suit les parcours de tous les élèves entrés en sixième cette année-là, offre pour la première fois des statistiques sur la nationalité des parents. Il permet d’obtenir des données très précises sur la scolarité de cette population. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elles ne vont pas du tout dans le sens du « chiffre » avancé par Claude Guéant.

« Leurs résultats sont globalement moins bons. Mais à classe sociale équivalente ce n’est plus vrai. A caractéristiques sociales comparables des parents, on observe au contraire un avantage des enfants d’immigrés essentiellement dû à l’investissement très forts des parents », explique Annick Kieffer, auteur avec Yaël Brinbaum de l’étude La scolarité des enfants d’immigrés de la sixième au baccalauréat (2009, lire sous l’onglet Prolonger). « C’est vrai à l’entrée en sixième et c’est vrai également au niveau du BEPC. »

Selon cette étude, parmi les élèves dont les parents sont ouvriers et employés, 46% ont le bac chez les enfants d’immigrés, contre 40% chez les Français d’origine. Ce chiffre monte à 88% chez les enfants d’immigrés cadres. Ils sont aussi plus nombreux à aller vers une seconde générale. « Le problème, c’est qu’on ne s’intéresse plus à l’origine sociale, déplore Annick Kieffer. On compare deux populations (enfants issus de l’immigration et français d’origine) dont les caractéristiques socioprofessionnelles n’ont absolument rien à voir. » Et de rappeler que dans le cas des enfants d’immigrés, les ségrégations urbaines et scolaires se superposent. Les élèves d’origines maghrébines, par exemple, sont cinq fois plus inscrits en ZEP que les autres.

A l’opposé du Haut Conseil à l’intégration, qui fait mine de pouvoir isoler le critère de l’origine en faisant fi des autres paramètres, la recherche sur la scolarité des enfants d’immigrés tente plutôt aujourd’hui d’ouvrir un champ jusque-là laissé en friche : celui d’une inégalité de traitement selon l’origine. « L’idée d’une légère sur-réussite des enfants d’immigrés, à niveau social égal, ne doit pas faire oublier le sentiment d’injustice criant et la souffrance de beaucoup de ces élèves », souligne ainsi Fabrice Dhume qui a coordonné l’ouvrage Orientation scolaire et discrimination (La Documentation française, 2011, en partenariat avec la Halde). Les élèves de parents immigrés ont-ils les mêmes chances que les autres dans l’école de la République ? Sont-ils notés, orientés de la même façon ? Le panel 95 révèle que 39% des élèves d’origine maghrébine se sont vu refuser leur vœu d’orientation contre 23% pour les élèves français d’origine. Pour ce chercheur de l’ISCRA, il est temps que les pouvoirs publics « sortent du déni sur ces questions ». Pas sûr que, dans le climat actuel, il soit entendu.

25/5/2011

Source : Médiapart

Un groupe de 15 lycéens du LPA Chalossais de Mugron, « Émigrante del Mundo », a ouvert ses portes à l'occasion d'une répétition le 9 mars. En choisissant la danse comme mode d'expression, ces lycéens engagés ont décidé de transmettre un message politique, sensible et actuel : l'immigration, en s'appuyant sur le mélange des nationalités et les échanges entre les peuples. Ce spectacle propose 10 minutes de voyage autour du monde qui mêle des rythmes entraînants américains, brésiliens et européens. Un véritable défi pour ces 15 jeunes landais, membres d'un club de danse dans leur lycée agricole, qui enchaînent les performances tout en passant d'un style à l'autre. Avec cette équipe habituée du festival et motivée, le spectacle promet d'être dépaysant !

26/5/2011

Source : Sud Ouest

Un toutes-boîtes émanant du Vlaams Belang et distribué depuis quelques jours dans chacune des 19 communes bruxelloises suscite l'indignation.

Le document, qui lie notamment insécurité et immigration, propose également un mini-canif aux personnes qui répondraient au questionnaire qui y est joint, révèlent jeudi Le Soir et La Dernière Heure.

Le document distribué par le Vlaams Belang évoque l'insécurité, les personnes qui profitent du système de santé belge, les violences domestiques, etc... des faits à chaque fois imputés aux immigrés. Le parti invite également les citoyens à s'exprimer sur leurs préoccupations en offrant aux participants qui rempliront le questionnaire un mini-canif estampillé VB.

Plusieurs bourgmestres et élus bruxellois ont chargé des avocats spécialisés d'étudier le document en vue de l'introduction d'une éventuelle plainte notamment.

La bourgmestre de Boitsfort, Martine Payfa, estime ainsi que le parti "se rend non seulement coupable de la distribution d'armes potentiellement dangereuses, mais on peut y voir également une incitation à la violence".

26/05/11

Source : 7sur7 (belga)

L'Agence européenne de surveillance des frontières a lancé mercredi une mise en garde contre les idées de rétablir les contrôles aux frontières internes de la zone Schengen face au risque d'une immigration massive à la suite des troubles en Afrique du Nord.

"Nous ne pourrions pas résoudre le problème même en construisant une clôture. Une clôture n'est pas une solution", a déclaré le directeur de Frontex Ilkka Laitinen.

26/5/2011

Source : Fenêtre sur l’Europe

Le Rassemblement des Musulmans de France (RMF) a décidé à l'unanimité, lors de son conseil d'administration tenu dimanche 22 mai, l'investiture de l’actuel président Mohammed Moussaoui pour un nouveau mandat à la tête du Conseil Français du Culte Musulman lors des prochaines élections du 5 et du 19 juin prochain.

Le RMF se félicite du bilan "honorable" du CFCM pour le mandat qui s'achève, "au cours duquel de nombreux dossiers liés au culte musulman ont réalisé des avancées significatives".

Il cite, entre autres, l'augmentation de la construction des lieux de culte en France, "grâce aux relations de confiance qui se sont installées avec les Mairies", l'élaboration d'une "charte Halal" pour la clarification des exigences nécessaires pour la certification Halal, et l'accroissement de la mise en place des carrés musulmans dans les cimetières.

Le RMF met en avant également la mise en place d'un suivi des "actes anti-musulmans", au niveau national avec le CFCM et au niveau régional avec les CRCM (conseils régionaux du culte musulman en France), dans le cadre d'une convention signée avec le ministère français de l'Intérieur en juin 2010, outre le développement du dialogue et de la concertation avec l'ensemble des religions de France, à travers notamment la mise en place du Conseil des Responsables de Cultes en France (CRCF).

"Conscient du travail qui reste à accomplir au sein du CFCM", le RMF réaffirme "sa volonté de poursuivre les chantiers qui ont été entamés, avec l'ensemble des composantes du CFCM, et dans le dialogue avec les Pouvoirs Publics".

"Pour cela, le RMF renouvelle sa totale confiance à M. Mohammed Moussaoui, en tant que Président du CFCM, pour mener à bien les projets à venir et relever les défis pour la défense de l'intérêt et de la dignité du culte musulman en France", conclut le communiqué.
25 Mai 2011

Source : Atlasinfo

Quoique leur rythme se soit ralenti, depuis la crise financière et économique de 2008, les transferts d'argent effectués par les Marocains résidant à l'étranger continuent toujours à jouer un rôle de premier rang dans l'économie nationale, aussi bien sur le plan macroéconomique qu'au niveau des familles qui en bénéficient. Car même si la physionomie de la diaspora marocaine change et ses habitudes évoluent, son attachement au pays et à la famille n'a pas subi de mutation notable. Et ce n'est pas pour demain que cette donne changera, d'après les observateurs et comme le laissent apparaître les différents rapports à ce sujet.
Il en est ainsi d'un récent rapport réalisé conjointement par la Commission économique de l'ONU pour l'Afrique (CEA) et de l'Union africaine (UA), qui fait ressortir que le Maroc figure parmi les six pays africains ayant le plus bénéficié des transferts de fonds des émigrés. Les cinq autres pays sont l'Algérie, l'Égypte, le Nigeria, le Soudan et la Tunisie. Avec le Maroc, ces pays ont absorbé plus de 75 % du total des transferts vers le continent. Le rapport, qui porte sur les perspectives économiques de l'Afrique en 2011, note également un recul des entrées totales d'envois de fonds en Afrique, en raison des répercussions de la crise économique mondiale de 2008. Ce qui a mis un coup de frein à la montée en puissance de ces transferts ces dernières années.
En fait, relève le rapport, les envois de fonds ont, en valeur, considérablement augmenté au niveau mondial durant la dernière décennie, avant que ce trend ne se rompe. «Les pertes d'emplois dues à la crise économique mondiale et les conditions de travail plus difficiles des migrants dans les pays d'accueil ont modifié cette tendance», précise ce rapport qui indique que ces transferts sont passés successivement de 41,1 milliards de dollars en 2008, à 38,5 milliards en 2009 et à 21,5 milliards de dollars en 2010. Par ailleurs, ce ralentissement des envois des MRE est visible dans les statistiques de l'Office des changes qui montrent que ces transferts n'ont progressé que de 2,1% ou +334,2 MDH au cours des quatre premiers mois de cette année par rapport à la même période de 2010 (16,58 MMDH contre 16,25 MMDH). Il est à rappeler qu'en 2010, ces transferts ont porté sur 54,09 MMDH contre 50,21 MMDH en 2009, en progression de 7,7% ou +3,88 MMDH. Par rapport à la moyenne des années 2005 à 2009, soit 49,37 MMDH, ces recettes ont progressé de 9,6% ou +4,72 MMDH. En outre, ces flux financiers, qui représentent à peu près 9% du PIB du pays, jouent un rôle socioéconomique d'une grande importance.

Certes, d'après les études qui ont été réalisées à ce sujet, plus de 75% de ces fonds sont destinés au soutien familial et une petite part seulement du reste est dédiée à l'investissement, en particulier dans le domaine immobilier. Toutefois, les économistes signalent que le soutien familial est tout aussi important que l'investissement, du fait qu'il contribue à la lutte contre la pauvreté. Surtout que la plupart des MRE sont issus des régions pauvres et du monde rural. D'ailleurs, souligne-t-on, cette solidarité des MRE n'est pas seulement destinée à leurs familles, mais également à leurs communautés, comme l'illustrent les projets de développement local qui sont initiés par les MRE dans des régions, en particulier dans le Sud.
Toutefois, cela ne dispense pas les intervenants dans ce domaine de concevoir et de mettre en place des dispositifs et des mécanismes pour orienter les 25% restants vers l'investissement.

Encourager l'investissement

Pour inciter les MRE à investir, l'État a créé le fonds «MDM Invest». Lancé en juillet 2009, il est géré par la Caisse centrale de garantie et est ouvert aux MRE présentant un nouveau projet d'investissement ou un projet d'extension d'un montant égal ou supérieur à 1 MDH, promu directement par un MRE. Le montage financier des projets combine un apport personnel en devises de 25% du coût du projet, une aide de l'État de 10% du coût du projet et un financement bancaire pouvant atteindre 65% du coût du projet.

De même, on a procédé à l'extension de la garantie du fonds «Damane Assakane» aux MRE, aux mêmes conditions que pour les résidents.

25/5/2011, Lahcen OUDOUD

Source : Le Matin

Méditerranée Sud, le retour du cosmopolitisme ?
Mobilités, altérités et reconstructions identitaires sur la rive sud de la Méditerranée.

Organisé par le CCME, la BNRM, le CJB et l’IF Rabat

Rabat, les 8, 9 et 10 juin 2011
Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc

Colloque international organisé en partenariat par le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), Le Centre Jacques Berque, l’Institut Français de Rabat, et la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc (BNRM).

Les questions de l’altérité, de la coexistence et du « vivre ensemble » se réinvitent dans les pays du Sud de la Méditerranée. Elles s’y reformulent sous une perspective inédite dessinée par l’irruption de l’immigration dans des terres traditionnellement d’émigration. Ces questions stimulent et bousculent des reconstructions identitaires en œuvre où l’illusion d’un entre-soi identitaire national ou culturel est déjà largement fissurée par l’effet de processus de mondialisation qui traversent tous les secteurs de la vie de la région. Mais surtout, elles posent probablement les prémices de l’émergence d’une perspective cosmopolite dans une région d’où elle a été évacuée.

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Comité scientifique du colloque :

Michel Abitbol, Professeur des Université ENSG

Ali Bensaâd, Centre Jacques Berque, Rabat/ IREMAM Aix en Provence

Mohamed Berriane, Professeur, Université de Rabat

William Berthomière, Directeur Migrinter, Poitiers

Zoubir Chattou, Professeur, ENA, Meknès

Mohamed Charef, Professeur, Université d’Agadir

Pierre Noel Denieuil, Directeur de l’IRMC (Institut de Recherche sur le Maghreb ), Tunis

Kamel Dorai, IFPO (Institut Français du Proche Orient), Damas

Baudouin Dupret, Directeur du Centre Jacques Berque, Rabat

Driss El Yazami, président du Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger

Philippe Fargues, professeur à l’Institut Universitaire Européen de Florence et directeur du Policy Migration Center

Yvan Gastaut, CCMC (Centre de la Méditerranée, Nice)

Driss Khrouz, Directeur de la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc, Rabat

Hervé Le Bras, Directeur de Recherches à l’EHESS, Paris

Jean François Pérouse, Responsable de l’Observatoire Urbain d’Istanbul (IFEA)

Abdelhak Serhane, Ecrivain, chercheur

Benjamin Stora, Professeur à l’Inalco

Wassila Tamzali, Ecrivaine, chercheure

Alain Tarrius, Professeur de Sociologie, Université de Toulouse

Catherine Whithol de Wenden, Directrice de recherche au CERI, Sciences Po

Lucette Valensi, Directrice d’Etudes, Centre d’Histoire Sociale de l’Islam méditerranéen.

Comité d’organisation :

François Xavier Adam, Institut Français de Rabat

Younes Ajarraï, CCME

Ali Bensaâd, Centre Jacques Berque, Rabat/ IREMAM Aix en Provence

Cecilia Malmstrôm, commissaire européenne aux affaires intérieures, devait présenter, mardi 24 mai, un plan en plusieurs volets concernant l'immigration. Il consiste en un projet de « dialogue sur la mobilité, l'immigration et la sécurité» avec les pays de la Méditerranée – en premier lieu, la Tunisie, le Maroc et l'Egypte - et une révision de la politique de visas…Suite

Plus de 130 dossiers des descendants des migrants marocains sont en cours d'étude par les autorités marocaines pour l'obtention de la nationalité.

Une délégation marocaine représentant le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, le ministère de la Justice, le ministère de l'Intérieur et le ministère chargé de la Communauté marocaine à l'Etranger a visité quelques mois auparavant le Sénégal. Le but de cette mission était de rencontrer les descendants de migrants marocains dans ce pays qui n'ont pas pu avoir la nationalité marocaine. En effet, la présence de migrants marocains au Sénégal remonte au 19e siècle. De nombreux commerçants marocains faisaient à cette époque des allers et des retours entre le Sénégal et les villes marocaines principalement Fès.

«La plupart de ces commerçants fassis effectuaient chaque année des séjours de plusieurs mois au Sénégal. Ils arrivaient au mois de ramadan et repartaient après la fête du sacrifice (Aïd El Kébir). Le choix de cette période de l'année n'est pas fortuit. Le commerce des Marocains rencontrait un grand engouement à l'occasion des fêtes religieuses.

Ils se sont spécialisés dans la vente des habits traditionnels et autres produits d'artisanat», explique Abdalilah, médecin marocain installé à Dakar depuis la fin des années 80 du siècle dernier. «Certains commerçants se mariaient avec des Sénégalaises et effectuaient des séjours encore plus longs. D'autres ont même fini par s'installer définitivement au Sénégal une fois leurs femmes marocaines décédaient», ajoute-t-il. Les descendants de ces migrants sont aujourd'hui des Sénégalais d'origine marocaine. Mais ils sont nombreux à demander la nationalité marocaine auprès des autorités consulaires.

Mais la mission est tellement difficile que les dossiers qui ont été déjà soumis n'ont pratiquement pas progressé. Les demandeurs devaient en effet fournir des pièces qui prouvent la nationalité marocaine de leurs ancêtres, chose qui est tout à fait difficile aujourd'hui pour la majorité de ces descendants. «Les demandeurs devaient fournir au moins une pièce qui prouve la nationalité marocaine de leurs ancêtres telle qu'un acte de naissance, un acte de mariage ou même un simple courrier reçu du Maroc.

Mais la tâche a été beaucoup plus compliquée qu'on croyait puisque les petits fils des premiers migrants ne possèdent pas des pièces similaires», explique une source consulaire à Dakar. Et d'ajouter : «la délégation marocaine est donc rentrée au Royaume pour essayer d'établir les liens familiaux de ces descendants à partir du Maroc. Ces derniers ont fourni des adresses, notamment à Fès où leurs proches parents habitent».

Au total, la délégation marocaine est rentrée avec plus de 130 dossiers de descendants de la première génération des migrants marocains. Mais des difficultés ont commencé encore une fois à surgir. Les adresses fournies par les Marocains du Sénégal n'ont pas été toutes retrouvées. Selon des sources consulaires, certains quartiers indiqués ont complètement disparu.

C'est dire que la mission s'annonce difficile. Malgré ces obstacles, l'obtention de la nationalité marocaine reste possible grâce aux facilités introduites par la modification des codes de la famille et de la nationalité.

Enseignement

Le Sénégal compte une communauté estudiantine assez importante. Le nombre des étudiants marocains avoisine actuellement les 900 étudiants. Environ 100 étudiants sont boursiers alors que le reste est constitué par des candidats libres. La majorité des étudiants marocains sont inscrits dans les facultés de médecine et de la pharmacie. Les deux pays avaient en effet signé un accord d'échange dans le domaine de l'enseignement dans les années 60 du siècle dernier. En vertu de cet accord, 100 étudiants marocains s'installent chaque année au Sénégal pour continuer leurs études supérieures alors qu'une centaine d'étudiants sénégalais arrivent annuellement au Maroc. Au début, tous les boursiers marocains s'orientaient vers la médecine et la pharmacie. Aujourd'hui, une quarantaine parmi ces derniers seulement opte pour ces filières. A noter que de nombreux étudiants marocains se sont installés au Sénégal après la fin de leurs études supérieures. Les ressortissants des deux pays n'ont pas besoin d'autorisations spéciales pour avoir un travail.

25/5/2011, Mohamed Badrane

Source : Le Matin

Barbès Café au cœur de Paris continue son spectacle jusqu'au 28 mai. La nouvelle génération de chanteurs y entonne les ritournelles des premiers émigrés et reprend leurs refrains cultes et leurs textes poignants. Qui sont ces grandes voix qui ont marqué la chanson maghrébine? …Suite

Les Marocains expatriés de Libye n'en démordent pas. Hier, ils étaient en sit-in devant le siège du ministère chargé de la Communauté marocaine à l'étranger, à Rabat, pour réclamer du travail et un toit…Suite

Le Forum économique et de coopération des compétences canado-marocaines, organisé les 23 et 24 mai à Rabat, a permis la rencontre de plus de cent compétences des deux pays. La plupart sont des porteurs de projets venus témoigner de leur souhait de participer à notre processus de développement…Suite

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