samedi 19 octobre 2024 11:21

Les travaux du Colloque méditerranéen "Enfants en situation précaire et enfants de l'émigration clandestine" ont débuté jeudi à Tanger, avec la participation d'experts et acteurs de la société civile des deux rives de la Méditerranée.

Cette rencontre, organisée par la Délégation de l'Education nationale à Tanger-Asilah en collaboration avec la série mensuelle "Al Maarifa Lil Jamii" (la connaissance pour tous), vise à examiner les conditions de vie des enfants en situation difficile dans cette région du monde.

Dans une déclaration à la MAP, le secrétaire général du secteur de l'enseignement scolaire, M. Youssef Kassmi, a indiqué que cette rencontre de trois jours vise à favoriser l'échange des expériences sur cette question entre les pays méditerranéens.

Les participants feront l'état des lieux du phénomène des enfants en situation précaire et des enfants de l'émigration clandestine, et examineront ses répercussions sur les sociétés, tout en essayant de proposer des solutions à cette problématique, a-t-il affirmé.

Par ailleurs, il a noté que le ministère de l'Education nationale fait de la promotion de la situation de l'enfance l'un des axes stratégiques de son action, ajoutant que les différents acteurs de l'éducation au Maroc oeuvrent pour garantir la scolarité des enfants âgés de moins de 15 ans.

A cet égard, M. Kassmi a précisé que les efforts du ministère se focalisent sur deux volets, à savoir l'éducation non formelle pour réintégrer les enfants en rupture de scolarité et la lutte contre la déperdition scolaire à travers le soutien direct aux enfants et à leurs familles.

De son côté, le représentant de l'UNICEF au Maroc, M. Aloys Kamuragiye, a exprimé sa satisfaction quant à la situation de l'enfance au Maroc, précisant que les indicateurs relatifs à cette catégorie s'améliorent d'année en année sur tous les niveaux.

Cette rencontre constitue une occasion pour les acteurs institutionnels, la société civile et les partenaires internationaux au développement pour examiner la réalité des enfants en situation précaire et enfants de l'émigration clandestine dans le bassin méditerranéen.

Le colloque, qui connaît la participation de chercheurs notamment des pays du Maghreb arabe, de l'Espagne, l'Italie et le Liban, vise à évaluer les efforts des gouvernements et des différents acteurs de la société civile pour l'amélioration de la situation économique, sociale et éducative des enfants, afin de contribuer au développement des mécanismes pour la lutte contre toutes les formes de maltraitance et de marginalisation des enfants.

Les participants proposeront aussi des solutions quant à l'émigration clandestine et à la situation vulnérable des mineurs non accompagnés dans les pays d'accueil, en vue d'élaborer une stratégie méditerranéenne de lutte contre l'exploitation des enfants et d'amélioration de leurs conditions de vie.

22/10/10

Source : MAP

Le secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger, M. Abdellah Boussouf s'est entretenu, jeudi à Palma de Majorque, avec les représentants des associations culturelles et islamiques marocaines basées aux iles Baléares.

Les entretiens qui se sont déroulés en présence du consul général du Maroc à Barcelone, M. Ghoulam Maichan, et des présidents des Centres islamiques de Catalogne et des Baléares, respectivement MM. Noureddine Ziani et Mustapha Oulharrak, ont porté sur les questions intéressant la communauté marocaine établie dans cette région autonome de l'Espagne notamment la formation des imams, l'encadrement religieux et l'enseignement de la langue arabe aux enfants des ressortissants marocains.

Lors de cette réunion qui s'inscrit dans le cadre des rencontre périodiques du CCME avec les membres de la communauté marocaine résidant à l'étranger, M. Boussouf a rappelé l'intérêt constant qu'accorde SM le Roi Mohammed VI à la situation des ressortissants marocains à l'étranger et à l'amélioration de leurs conditions de vie dans les pays d'accueil, exhortant les représentants du tissu associatif marocain dans les Baléares à promouvoir les liens spirituels et culturels avec leur pays d'origine.

Il a également exprimé la disponibilité du CCME à œuvrer en collaboration avec le Conseil des oulema pour la Communauté marocaine en Europe en vue d'assurer un encadrement religieux adéquat aux expatriés marocains résidant aux Baléares conforme au rite malekite et aux constantes religieuses de la nation marocaine, basées sur la tolérance et la modération.

M. Boussouf a dans ce sens exhorté les associations marocaines à développer des approches répondant aux impératifs d'interaction avec la société d'accueil, mettant l'accent sur la nécessité de promouvoir le rôle de la femme immigrée au sein du tissu associatif marocain.

Il de même souligné la volonté du CCME à œuvrer de concert avec les associations marocaines et du ministère chargé de la Communauté marocaine à l'étranger pour répondre aux doléances des ressortissants marocains établis aux Baléares concernant notamment l'enseignement de la langue arabe aux enfants des expatriés marocains. Il a été décidé à cet égard de mettre sur pied une association des parents d'élèves qui sera chargée provisoirement de cette mission

Les représentants des associations marocaines ont saisi cette occasion pour réaffirmer leur mobilisation constante derrière SM le Roi Mohammed VI pour la défense de l'intégrité territoriale du Royaume.

Le nombre de la communauté marocaine établie aux Baléares est estimé à plus de 37.000.

Source : MAP

La culture marocaine sera à l'honneur au festival du WorldFest (fête du monde), dont le coup d'envoi sera donné, samedi prochain, dans la ville d'Addison (Etat du Texas), avec la participation de 50 pays.

Lors de cette manifestation de deux jours, qui devra drainer, d'après les organisateurs, un nombre record de 30.000 visiteurs, un "Village marocain" sera monté à l'initiative du Secrétariat d'Etat Chargé de l'Artisanat et de la Maison de l'artisan.

Ce pavillon marocain, qui devrait être maintenu jusqu'à 7 novembre prochain, sera composé d'une vingtaine de tentes, donnant la part belle au génie et au savoir-faire de l'artisan marocain et exhibant des objets créés de différents matériaux dont le verre, le bois, le cuir et le bronze.

Les visiteurs du "Village marocain" pourraient également apprécier des spectacles de musique et de chants, grâce à des prestations du groupe "Renaissance", de la diva du Melhoun Laila Lamrini, et de la formation de musique Gnaoua "Ouled Bombara".

Le caftan marocain sera mis en vedette également lors des défilés de mode prévus dans le cadre de ce festival.

La participation du Royaume au WorldFest portera également sur une fête retraçant le cérémonial du mariage marocain qui puise ses sources dans des traditions ancestrales ainsi que sur la présentation de mets faisant la fierté de l'art culinaire marocain.

Selon Ahmed Yanouri, membre de la communauté marocaine établie à Dallas, le pavillon constitue "une excellente occasion pour faire connaître aux habitants du nord du Texas nos riches culture et patrimoine".

Source : MAP

Le flou entourant la pratique du renvoi d'étrangers condamnés en Suisse commence à se dissiper. L'enquête demandée par la Commission fédérale pour les questions de migration montre que les renvois augmentent et que la pratique s'harmonise.

Les débats, tant au Parlement que dans le public, sur l'initiative «pour le renvoi des étrangers criminels», ne s'appuient pas sur des données claires et fiables, a expliqué hier Francis Matthey. La Commission fédérale pour les questions migratoires (CFM), qu'il préside, a chargé le Forum suisse pour l'étude des migrations et le Centre de droit des migrations à l'Université de Neuchâtel de mener l'enquête auprès des cantons, compétents pour les renvois. Les résultats ont été présentés hier.

Combien renvoie-t-on d'étrangers?

Plusieurs milliers par an, répond l'enquête. En précisant qu'il s'agit, pour la grande majorité, de requérants d'asile déboutés, de dealers ayant purgé leur peine ou d'autres délinquants non domiciliés en Suisse. Mais ceux-là ne sont pas concernés par l'initiative: elle ne vise que ceux auxquels on peut retirer l'autorisation de séjour.

Alors combien d'étrangers avec permis sont renvoyés?

Sur la base des chiffres fournis par 20 cantons et extrapolés pour les 26, le nombre est d'au moins 750 pour 2009, contre 615 en 2008. De précédentes estimations donnaient 350 personnes en 2004 et de 400 à 450 en 2007. Même en l'absence de précision statistique absolue, la tendance est clairement à la hausse.

Qui risque le renvoi?

Tous les étrangers condamnés à de «longues peines» (dès 12 mois selon le Tribunal fédéral). Car, dans ces cas-là, les autorités doivent systématiquement examiner la question du renvoi. Et celui-ci est presque toujours prononcé lorsque la sécurité publique est menacée (grave agression physique et sexuelle, meurtre, trafic de drogue mesuré en kilos).

Et pour les délits moins graves?

Il y a des tendances générales dans les pratiques cantonales. Les étrangers venant de l'Union européenne risquent moins le renvoi que ceux d'autres pays: l'accord de libre circulation le réserve aux cas extrêmes. Les femmes et les étrangers de deuxième génération sont moins souvent expulsés. Et le permis d'établissement «protège» mieux que le permis de séjour.

Quand s'applique le «principe de proportionnalité»?

Dans tous les cas. En présence de délits graves, l'intérêt public à un renvoi l'emporte sur l'intérêt privé à y renoncer. Dans les autres cas, on tient compte de la durée du séjour en Suisse, de l'âge, de l'intégration, des liens conservés ou non avec le pays d'origine, de la situation familiale (couples binationaux avec enfants).

Quelles différences entre cantons?

Dans l'appréciation de l'intérêt privé, certains cantons donnent une «dernière chance» à un délinquant, d'autres pas. Les tendances générales (deuxième génération, type de permis de séjour) ne sont pas absolues et les pratiques peuvent différer. Mais, selon l'étude demandée par le CFM, il existe des «indices d'harmonisation» manifestes.

Aux yeux de la CFM, l'initiative souffre de plusieurs défauts. Le renvoi «automatique» qu'elle prévoit est contraire au principe de proportionnalité. Il n'est en tout cas pas applicable aux ressortissants de l'UE. Le fait que, pour les délits graves, notamment de violence, le renvoi est presque toujours ordonné, montre que le droit actuel (loi sur les étrangers, Code pénal) est suffisant. Avec l'initiative, on aurait un droit pour les Suisses, un autre pour les Européens et un troisième pour les pays tiers.

Source : Le Nouvelliste

Peut-on parler "d'intégration" des Français au Maroc? Le Maroc a-t-il une politique d'assimilation de ses étrangers identique à celle de la France?

L’auteur, Aurè1ia Picod-Kinany , est docteur en sciences sociale.  Après quelques années en tant qu'enseignant chercheur, elle décide de créer APK Conseils, un bureau d'études et de développement en sciences sociales humaines et soda les qui intervient dans les domaines de l'expatriation…Suite

Théâtre Le Public à Bruxelles accueille le 24/10 une conférence-débat  sur l’Altérité et les identités multiples : qu’est-ce qui nous anime ?...Suite

Une femme issue de l'immigration cumule les difficultés sur le marché du travail : elle sera moins souvent en emploi qu'un homme (immigré ou non) et moins souvent qu'une femme née de parents français, selon une étude de l'Institut national d'études démographiques (Ined).

On sait que les descendants directs d'immigrés maghrébins, aussi bien les femmes que les hommes, sont moins souvent en emploi que les personnes nées françaises de deux parents français de naissance ou les descendants d'Europe du Sud", rappellent Dominique Meurs et Ariane Pailhé dans cette étude publiée jeudi dans le dernier numéro d'"Economie et Statistiques" de l'Insee.

Mais les femmes issues de l'immigration maghrébine ont la particularité de cumuler "les inégalités sociales, d'origine et de genre", poursuit l'étude qui s'est concentrée sur les 18-40 ans.

Ainsi, si les hommes originaires du Maghreb sont moins souvent en emploi que les "natifs" (53% contre 74%), les femmes issues de l'immigration maghrébine sont encore plus mal loties : elles sont 37% à être en emploi contre 60% pour les natives.

Pour le chômage en revanche, être une femme ne change pas grand chose quand on est est issu de l'immigration maghrébine : 20,5% des hommes de ce groupe sont au chômage contre 7% des hommes natifs tandis que 19,7% des femmes immigrées sont chômeuses contre 7,9% des natives.

Une personne est considérée en emploi si elle travaille --même très peu-- et au chômage si elle n'a pas d'emploi mais en recherche un activement et qu'elle est disponible rapidement pour l'occuper.

Les femmes issues du Maghreb sont aussi plus souvent avec de jeunes enfants à domicile et moins souvent en couple que les autres, note l'étude, ce qui peut aussi compliquer leur accès au marché du travail.

Les femmes issues de l'immigration maghrébine ont aussi la particuliarité d'êre plus souvent en études que les natifs (homme ou femme), sorte de "stratégie" pour "contrebalancer les effets négatifs de la seule origine".

L'étude note aussi que même si l'on tient compte d'autres paramètres qui peuvent jouer sur la situation sur le marché du travail (scolarité, origine sociale, situation écomique locale...), les différences subsistent.

Source : L’Express/AFP

Plusieurs experts onusiens ont dénoncé jeudi le décès d'un Angolais pendant son expulsion par avion du Royaume-Uni, à l'aéroport londonien d'Heathrow, s'indignant du traitement accordé aux immigrés.

Plusieurs experts onusiens ont dénoncé jeudi le décès d'un Angolais pendant son expulsion par avion du Royaume-Uni, à l'aéroport londonien d'Heathrow, s'indignant du traitement accordé aux immigrés.

"Je suis inquiet de voir la manière dont les migrants sont traités, sans aucune dignité, en raison de la criminalisation des migrations irrégulières", a averti le Rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'homme des migrants, Jorge Bustamante, cité dans un communiqué.

Jimmy Mubenga, 46 ans, est mort mardi dernier à l'aéroport d'Heathrow dans l'avion régulier de British Airways qui devait le rapatrier en Angola. Il serait mort asphyxié alors qu'il était fortement maintenu par trois gardiens d'une société privée (G4S) travaillant pour le gouvernement britannique.

Selon la presse britannique, il serait mort étouffé, alors que ses gardiens le maintenaient plié en deux la tête sur les genoux, après qu'il se soit révolté.

"J'espère que le fait que le personnel de British Airways chargé de la sécurité à bord ne soit pas intervenu, malgré les nombreux appels à l'aide, n'est pas le reflet d'une indifférence croissante aux droits de l'homme des personnes placées sous surveillance des autorités", a relevé M. Bustamante.

Le président du groupe de travail de l'ONU sur l'utilisation des mercenaires, Alexander Nikitin, a demandé à Londres de s'assurer que les agents de sécurité privées "soient soumis aux mêmes règles que les représentants des forces de l'ordre".

Les trois gardiens, âgés de 35, 48 et 49 ans, ont été arrêtés mardi avant d'être placés en liberté conditionnelle jusqu'en décembre, dans l'attente d'un complément d'enquête.

M. Nikitin a déploré le décès de l'Angolais, soulignant que ce n'est pas la "première fois qu'un migrant décède lors de son expulsion", faisant référence au décès, en mars, d'un demandeur d'asile nigérian de 29 ans en instance d'expulsion par vol spécial au départ de Zurich (centre de la Suisse) à destination de Lagos.

L'homme, qui observait une grève de la faim pour dénoncer son expulsion, avait été victime d'un malaise soudain peu avant son départ. Ses menottes lui avaient été retirées mais il n'avait pas pu être ranimé.

Source : Le Matin/AFP

Le Conseil d'Etat a rejeté jeudi des recours en annulation du fichier "Oscar", qui vise à empêcher les bénéficiaires de l'aide au retour volontaire d'en jouir plusieurs fois, annonce le ministère de l'Immigration.

Le fichier Oscar (Outil simplifié de contrôle des aides au retour), opérationnel depuis le début du mois d'octobre, est un fichage biométrique des bénéficiaires de "l'aide au retour humanitaire" (300 euros par adulte et 100 euros par enfant).

Le gouvernement en a fait la promotion cet été, au moment de la polémique sur les nombreuses reconduites à la frontière de Roms, dont certains disaient accepter ce retour avant de revenir en France.

Plusieurs associations dont le Gisti (Groupe d'information et de soutien des immigrés) et la Ligue des droits de l'homme avaient déposé fin 2009 un recours en annulation de ce fichier.

Le Conseil d'Etat, dans une décision rapportée par le ministère de l'Immigration, juge que le fichier ne porte pas atteinte à la libre circulation au sein de l'Union européenne et que la photographie et les empreintes digitales des enfants de plus de douze ans "constituent des données pertinentes et adéquates".

La durée de conservation des données, pendant cinq ans, "n'excède pas celle nécessaire", dit encore la juridiction.

Le ministre de l'Immigration Eric Besson s'est félicité de cette décision dans un communiqué.

"Elle constitue (...) un nouveau revers pour tous ceux qui cherchent à ternir l'image de la France, en l'accusant de manquer à sa tradition républicaine, et au respect de ses engagements européens et internationaux", a-t-il dit.

Jean-Pierre Dubois, président de la Ligue des droits de l'homme, s'est dit "déçu" par l'interprétation du Conseil d'Etat, et dénonce le partage des données d'Oscar avec d'autres fichiers sur les étrangers.

"Je pense que c'est une décision qui ne pouvait que faire plaisir à M. Besson. C'est une décision très politique et très timide", a-t-il dit à Reuters.

L'organisation va réfléchir à la possibilité de porter la question devant la Cour européenne des droits de l'homme, a-t-il ajouté.

Source : Le Monde/Reuters

Une exposition d'artisanat marocain s'est ouverte, mercredi soir à Séville (Sud de l'Espagne), avec la participation de maîtres artisans en provenance du nord du Royaume, et en présence de personnalités Marocaines et Espagnoles, marquant ainsi la fin du cycle d'activités culturelles et artistiques "Le Maroc en trois cultures" initié depuis mai dernier par la Fondation des Trois Cultures de la Méditerranée.

Organisée à l'initiative de la Fondation des Trois Cultures de la Méditerranée, en collaboration avec la chambre d'Artisanat de Tétouan, l'exposition connaît la participation d'une quinzaine de maîtres artisans spécialisés dans la maroquinerie, l'ébénisterie, le fer forgé et la conception et la réalisation des bijoux traditionnels, venus du nord du Royaume spécialement de la ville de Tétouan, l'une des cités phares de l'artisanat au Maroc.

Cette exposition vise à faire connaître davantage les produits de l'artisanat Marocain chez le public Espagnol, selon le président de la chambre d'Artisanat de Tétouan, Ahmed Bakkour.

Cette exposition, qui se démarque par la participation des meilleurs maîtres artisans de la ville de Tétouan qui s'attelleront, quatre jours durant, de faire découvrir aux visiteurs leur savoir faire artisanale, sera également dédiée à la commercialisation de produits de l'artisanat du Maroc, a-t-il dit dans une déclaration à la MAP.

La manifestation, qui se poursuivra jusqu'au 24 octobre courant, sera également consacrée à examiner les moyens d'établir des partenariats en matière de formation professionnelle dans le secteur de l'industrie artisanale et d'informer les investisseurs Espagnols sur les opportunités d'affaires que propose le secteur.

De son côté, le Consul général du Maroc à Séville, Mohamed Said Douelfakar, a affirmé que cette exposition d'Artisanat Marocain a connu un véritable succès au premier jour de son ouverture, ajoutant qu'il sera examiné au cours de cette manifestation l'organisation, l'année prochaine dans la capitale Andalouse, de journées Marocaines.

Cette exposition marque la fin du cycle d'activités culturelles et artistiques "Le Maroc en trois cultures", initié depuis mai dernier par la Fondation des Trois Cultures de la Méditerranée et le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, en collaboration avec le gouvernement Andalou.

Ce cycle d'activités culturelles et artistiques consacré au Maroc a été initié dans le but d'exposer la réalité du Maroc dans tous les domaines à travers plusieurs initiatives et événements, et de rapprocher le public Espagnol des différents aspects de la vie sociale, culturelle et intellectuelle du Maroc. Pour ce faire, une programmation riche et diversifiée avait été retenue avec notamment à la clé des séminaires, des expositions, des défilés de mode et des concerts de musique.

Dans ce cadre, la célèbre chanteuse marocaine Najat Aatabou avait donné un concert à Séville le 16 septembre dernier, tout comme Hamid Bouchnak et Laila Gouchi qui s'étaient produits les 24 et 29 juin dernier, et l'orchestre Chekara, en mai dernier.

"Dynamiques migratoires des Marocains dans le contexte de l'Union Européenne et de l'Espagne", a été le thème d'un séminaire organisé en juin, dans le même cadre.

Au programme de cette manifestation, figureraient également des projections, de juin à juillet, de films marocains dans le cadre des "Mardi du cinéma" de la Fondation.

Créée à Séville en 1998, la Fondation des Trois Cultures de la Méditerranée est un forum fondé sur les principes de paix, de tolérance et de dialogue, dont l'objectif principal est de promouvoir la rencontre entre les peuples et les cultures de la Méditerranée.

La Fondation, qui est une initiative du gouvernement du Maroc et du gouvernement autonome de l'Andalousie, est l'un des organismes les plus actifs de l'espace euro-méditerranéen.

Source : MAP

Le secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), M. Abdellah Boussouf, s'est entretenu, jeudi à Palma de Majoque, avec le président du gouvernement autonome des Baléares, M. Francesc Antich de plusieurs questions intéressant la communauté marocaine établie dans cette région de l'Espagne.

Lors de cet entretien, qui s'est déroulé en présence du consul général du Maroc à Barcelone, M. Ghoulam Maichan, et des présidents des Centres islamiques de Catalogne et des Baléares, respectivement MM. Noureddine Ziani et Mustapha Oulharrak, les deux parties ont évoqué des questions relatives notamment à l'intégration de la communauté marocaine au sein de la société baléare ainsi que son rôle dans le raffermissement des liens d'amitié et de coopération entre cette région autonome de l'Espagne et le Maroc.

Les discussions ont également porté sur nombre de questions concernant l'encadrement religieux de la Communauté marocaine résidant aux Baléares, la formation des imams et la consolidation des liens culturels et spirituels entre les expatriés marocains et leur pays d'origine, a déclaré à la MAP M. Boussouf.

La délégation marocaine a informé, à cette occasion, le président des Baléares des derniers développements de la question de l'intégrité territoriale du Royaume, mettant en exergue les perspectives qu'offre l'initiative marocaine d'autonomie dans les provinces du Sud pour un règlement juste et pacifique à ce conflit artificiel.

Lors de cette rencontre, le président des Baléares a tenu à saluer l'intégration des membres de la communauté marocaine au sein de la société baléare qui constitue un "modèle" en la matière, exprimant la disposition de son gouvernement à soutenir toutes les initiatives visant à promouvoir la "sécurité spirituelle" des expatriés marocains établis aux Baléares dont le nombre s'élève à plus de 37.000.

M. Antich a, dans ce sens, rendu hommage aux efforts déployés par le Royaume en vue d'assurer un "encadrement religieux adéquat" à ses ressortissants basé sur la "tolérance et la modération et respectant les spécificités des sociétés d'accueil", soulignant l'importance du rôle que jouent les membres de la communauté marocaine dans la promotion des liens d'amitié et de compréhension entre les communautés issues des différentes religions établies aux Baléares.

Il a par ailleurs exprimé la détermination du gouvernement des Baléares à oeuvrer pour la consolidation des relations de coopération avec le Maroc à travers la signature d'accords de partenariat notamment dans le domaine du tourisme, mettant l'accent sur le soutien que porte son exécutif à la coopération entre les ONG des deux pays.

Le responsable baléare a, de même, fait part de son intention d'effectuer une visite au Maroc dont la date sera fixée ultérieurement afin d'explorer avec les responsables marocains les domaines de coopération entre les deux parties.

La visite de la délégation marocaine à Palma de Majorque s'inscrit dans le cadre de sa participation à une rencontre sur le thème de la migration, organisée les 22 et 23 octobre à l'initiative du Forum de l'immigration des Baléares.

Source : MAP

Partout en Europe, l'immigration est un sujet polémique. En France, le discours politiquement correct interdit l'évocation de problèmes spécifiquement liés aux enfants et petits-enfants d'immigrés : ils sont français, et toute recherche allant au-delà de ce constat cache nécessairement des intentions troubles. Cette conception se heurte à un sentiment populaire qui s'exprime parfois par des réactions racistes, mais le plus souvent par des conduites individuelles créatrices de ségrégation -on le constate aussi bien dans le logement ou dans le choix de l'école que dans le monde du travail. Pour rendre compte de ce malaise, Philippe d'Iribarne, qui trace depuis longtemps un chemin original dans la sociologie contemporaine, commence par distinguer deux conceptions de la société démocratique. D'un côté, c'est un « corps politique », uniquement défini par l'égalité de tous les citoyens devant la loi et les institutions publiques. De l'autre, c'est un « corps social », dont les membres présentent une grande diversité de capacités, de richesses, de statuts, de croyances, d'affinités… L'histoire des démocraties est marquée par la concurrence entre ces deux visions : face à la rigueur abstraite de la première, comment traiter les différences et les particularismes ? La France républicaine avait réalisé un équilibre acceptable entre l'affirmation de la citoyenneté et une « sphère privée » tenue à une certaine discrétion, mais ce compromis vole aujourd'hui en éclats, sous l'effet de deux forces.

« Une laïcité éxigeante »

La première est la progression constante, depuis la Révolution, de la conception égalitaire et universaliste du « corps politique » : élargissement du suffrage universel, action unificatrice de l'école, édification de l'Etat providence… Or, depuis quelques années, cet universalisme a changé de contenu : ce n'est plus la victoire progressive de la « raison »« assimilation », objectif consensuel à l'époque des grandes vagues migratoires du passé, est frappée d'une sorte de tabou : la société multiculturelle ne peut être qu'une juxtaposition de communautés. sur les particularismes archaïques, mais au contraire la sacralisation des différences et la célébration du multiculturalisme. Le nouveau « politiquement correct » prend appui sur la tradition égalitariste (les mêmes droits pour tous) et élargit son champ aux domaines moraux, éducatifs et culturels. Le lecteur peut difficilement ne pas voir, à l'origine de cette évolution, un changement de nature de l'immigration. L'

Ce modèle a été adopté par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, qui en ont aussi constaté les limites. La fin du livre montre qu'il est inconcevable en France, pour des raisons aussi bien morales (peut-on, notamment, fermer les yeux sur le statut des femmes ?) que pratiques (comment concilier des systèmes éducatifs ou juridiques hétérogènes ?) ou politiques (quelle solidarité entre les communautés ?) L'auteur, en conclusion, se place du côté de « la tradition française, qui veut que tous se mêlent et soient solidaires, sans souci de leurs origines, dans un espace public marqué par une laïcité exigeante » : une formule qui devrait suffire à définir notre « identité nationale ».

Source : Les Echos

Faire découvrir la culture marocaine aux habitants de Verviers (ouest de la Belgique à la frontière germano-néerlandaise), c’est l’objectif que s’est assigné l’association Assadaka, en collaboration avec  le Centre régional de Verviers pour l'intégration (CRVI), le Centre culturel régional de Verviers (CCRV) et l’association Essalem. Ensemble, ils lancent le « Maroc en Pays de Vesdre », afin de faire connaitre le Maroc aux  Verviétois mais aussi pour favoriser les échanges interculturels.

Au programme du « Maroc en Pays de Vesdre », une conférence-débat sous le thème « 50 ans d’immigration marocaine en Belgique », le mercredi 27 octobre à 19h. Elle se tiendra au CRVI et sera animée par Anne Frennet De Keyser, professeur à l'Université Libre de Bruxelles (ULB) et présidente du Centre d'archives et de recherche sur l'histoire de l'immigration maghrébine et arabe (CARHIMA).

Deux jours après, le vendredi 29 octobre, le CCRV programme à l'espace Duesberg (Boulevard de Gérardchamps), une soirée culturelle à partir de 20h. Les visiteurs découvriront un « one human show » de Sam Touzani, un comédien,  auteur et présentateur de télévision belge d’origine marocaine.

Son show sera suivi d’une mise à l’honneur de personnalités verviétoises de culture belgo-marocaine, d’un défilé de mode et d’une dégustation de spécialités marocaines.  Le prix des places pour le spectacle est de 12 euros (normal), 10 euros pour les moins de 25 ans et les personnes âgées de plus de 60 ans.

21/10/2010

Source : Yabiladi

Le Royaume sera représenté à cette rencontre, organisée à l'initiative du Forum de l'immigration des Baléares, par une délégation composée du secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), M. Abdellah Boussouf, du consul général du Maroc à Barcelone, M. Ghoulam Maichan, et des présidents des Centres islamiques de Catalogne et des Baléares, respectivement MM. Noureddine Ziani et Mustapha Oulharrak.

A cette occasion, la délégation marocaine prendra part à un colloque sur "L'immigration du point de vue des pays émetteurs", précise-t-on.
Elle sera reçue, en marge de cette manifestation, par le président du gouvernement autonome des Baléares, M. Francesc Antich.
Cette rencontre internationale, qui verra également la participation des consuls du Sénégal, de l'Argentine et de l'Equateur ainsi que des représentants de plusieurs partis politiques espagnols, sera également marquée par la tenue de deux tables rondes sur l'immigration et les droits des citoyens, le mouvement associatif immigré, et le rôle des forums dans la politique des régions autonomes en matière d'immigration.

21/10/2010

Source : MAP

Sachant que la recherche s’est particulièrement développée dans les pays récepteurs de migrants, la question se pose de savoir quels types d’appropriation et d’innovation théorique et conceptuelle s’en sont suivis dans les pays d’origine comme c’est le cas du Maroc ? Comment les chercheurs se sont saisi des nouveaux concepts et comment les ont-ils appliqués ?...Présentation et programme

Et de deux pour le Salon d'hiver-Biennale de Marrakech. Cette année, les organisateurs de cette manifestation culturelle, qui aura lieu du 16 au 19 décembre, ont concocté un programme riche et varié, touchant différentes formes artistiques. Ainsi, un hommage appuyé sera rendu au critique d'art et écrivain Edmond Arnran El Maleh, aux artistes peintres Karirn Bennani, André El Baz et Saâd Ben Seffaj. Des noms qui ont marqué par leurs œuvres les champs culturel et artistique national.

Le Salon d'hiver -Biennale de Marrakech qui se veut un carrefour des professionnels et des artistes, propose également un colloque consacré à la relation qu'entretenait le penseur marocain Abdelkébir Khatibi avec l'art contemporain. Autour du thème «Khatibi en héritage, questions des arts», ce colloque est dédié donc à ce grand intellectuel qui a inscrit la littérature marocaine d'expression française dans le modernisme…Suite

Que deviennent ces mineurs, une fois foulé le sol européen ? Comment convaincre ceux qui n'ont pas encore franchi le pas, de rester dans leur pays d'origine? C'est en vue de répondre à ces questions, et plus largement aux problèmes de l'enfance en situation précaire, qu'un colloque méditerranéen est lancé aujourd'hui à Tanger. Initiée conjointement par l'Association ATIL pour les initiatives professionnelles et sociales et la série mensuelle Al Maarifa Lil Jamii « La connaissance pour tous »), « la manifestation sera l 'occasion, trois jours durant, de dresser un bilan, d'exposer les nouveaux problèmes que rencontrent les jeunes en situation précaire et d 'apporter des ébauches de solutions »...Suite

En 2007, l'Association Marocaine d'Etudes et de Recherches (L'ANERM) a réalisé une enquête sur les migrants subsahariens en transit au Maroc. Une enquête qui donne une vision ' globale de la migration subsaharienne au Maroc et. qui a pour objectif de cerner les perceptions, les attitudes et les comportements des marocains à l'égard des migrants subsahariens…Suite

Une enquête Ined-Insee sur «la diversité des populations en France», indique que si 89% des enfants de naturalisés se sentent français, ils sont 37% à ne pas se sentir reconnus comme tels.

Pas facile de se sentir français lorsqu’on est d’origine immigrée. Les chercheurs de l’Institut national des études démographiques (Ined) parlent même d’un «sentiment d’exclusion du corps de la nation». En clair, à force de subir du racisme et des discriminations, les immigrés et leurs descendants ne se sentent pas reconnus comme des Français à part entière. Ces données sur le sentiment national chez les Français d’origine immigrée (personnes nées à l’étranger) et chez ceux issus de l’immigration (dont les parents sont nés à l’étranger) figurent dans l’enquête Trajectoires et origines (TeO) sur «la diversité des populations en France»,menée conjointement par l’Ined et l’Insee, dont une nouvelle vague de conclusions a été rendue publique hier.

«Francité». Sur le papier, 42% des immigrés sont pourtant français, et 97% de leurs descendants nés en France. Par ailleurs, 20% seulement des premiers et un tiers des seconds ont une double nationalité. Dans leur grande majorité, ils sont donc exclusivement français. Et pourtant, «parmi les immigrés ayant acquis la nationalité française, la moitié partagent ce sentiment de ne pas être perçus comme des Français», signalent les chercheurs de l’Ined. Quant à leurs descendants, «bien que de nationalité française, ils sont 37% à ne pas se sentir reconnus comme des Français». Ceux qui se sentent le mieux reconnus sont les Français d’origine subsaharienne, puis marocaine, tunisienne, algérienne et turque. En queue de peloton, les Français originaires d’Asie du Sud-Est. 32% d’entre eux seulement ont le sentiment que la société les considère comme des Français à part entière. Mais ces immigrés et ces descendants d’immigrés se sentent-ils, eux-mêmes, Français ? «Le fait de vivre en France crée un sentiment d’appartenance plus ou moins actif selon son histoire, son éducation, ses références, son milieu social, etc., observent les chercheurs. Inversement, avoir la nationalité française ne détermine pas nécessairement le rapport à la "francité".»

Schizophrénie. A en croire les chiffres de l’Ined, les immigrés naturalisés français et leurs descendants ont pourtant très majoritairement le «sentiment d’être français». A 82% pour les premiers, à 89% pour les seconds. Pas rancuniers, les immigrés d’Asie du Sud-Est seraient les plus cocardiers. Est-ce facile de se dire français quand la société vous conteste cette qualité ? Sans doute pas. Or, cette schizophrénie risque de s’accentuer, le gouvernement s’apprêtant à modifier profondément le droit de la nationalité, que ce soit à travers la dénaturalisation pour les assassins de policiers ou la remise en cause du droit du sol, sur laquelle une mission constituée par Nicolas Sarkozy devrait bientôt plancher. Les autres conclusions confirment ce que l’on savait déjà. En fin de collège, les garçons issus de l’immigration - à l’exception de ceux originaires d’Asie du Sud-Est - sont davantage orientés vers des filières plus courtes et moins valorisées que l’ensemble de la population.
Ils se caractérisent également par une plus forte proportion de décrochage scolaire. A l’inverse, les filles d’immigrés accèdent plus souvent aux filières longues générales que les filles de la population majoritaire. Les garçons en retirent un sentiment d’injustice face à ce qu’ils ressentent comme des «discriminations ethno-raciales».

Les inégalités entre les Français issus de l’immigration et l’ensemble de la population se retrouvent dans l’emploi. «En moyenne, les actifs immigrés ont un taux de chômage plus élevé que les actifs de la population majoritaire.» Et, pour leurs enfants, la situation est pire : «Le taux de chômage des descendants d’immigrés dépasse celui des immigrés de même origine.»

Décote salariale. Passée la barrière de l’embauche, les immigrés et leurs descendants subissent également des discriminations salariales. «Le salaire horaire des hommes immigrés venus d’Algérie est en moyenne de 13% inférieur à celui des salariés de la population majoritaire». Quant à leurs enfants, «la décote salariale apparaît souvent supérieure à celle des immigrés de même origine».
Malgré ces écarts de situation avérés, les immigrés se plaignent relativement peu des discriminations. A la question «pensez-vous qu’en France, certaines personnes subissent des traitements inégalitaires ou des discriminations à cause de leur origine ou de leur couleur de peau ?»,ce sont les Français non issus de l’immigration qui sont les plus alarmistes. Concernant le racisme, un tiers des immigrés et de leurs descendants déclarent l’avoir subi. Plus inquiétant, parmi ceux qui ont été épargnés jusque-là, 30% affirment s’y «sentir exposés».

Source : Libération.fr

En reprenant les thèmes contre le multiculturalisme, la chancelière allemande veut contenir son aile droite.

Le débat hystérique sur la place de l’islam en Allemagne et sur l’intégration des étrangers continue à faire des vagues outre-Rhin. Pour calmer la dérive populiste de certains responsables conservateurs qui veulent limiter «l’immigration massive» turque et arabe, Angela Merkel a durci le ton. Elle a décrété la mort du «multiculturalisme» (lire également p. 19), un projet de société, associé à la gauche, où les cultures cohabiteraient pacifiquement. La chancelière n’a pu que garantir aux ultras le primat de la culture allemande en Allemagne. Elle sait en effet que son pays, pour des raisons économiques et démographiques, ne peut se passer des immigrés, quelle que soit leur origine.

«Fourre-tout». La publication récente de statistiques officielles confirme les positions de la chancelière et montre que la thèse selon laquelle l’Allemagne fait face à une «immigration massive» est fausse. En 2009, l’Allemagne a enregistré 721 000 arrivées, principalement des Polonais et des Roumains, contre 734 000 départs, soit un solde négatif de 13 000 personnes (56 000 en 2008). «Mme Merkel a pris la mesure du danger. Elle essaye de prendre le contrôle du débat et de réunir une aile droite bavaroise qui a peur de voir apparaître un parti populiste concurrent, comme c’est le cas en France avec l’UMP et le Front national, et une aile plus modérée et libérale», explique Henrik Uterwedde, directeur adjoint de l’institut franco-allemand de Ludwigsburg : «Son attaque sur le multikulti était exclusivement destinée à satisfaire sa clientèle conservatrice. Le multikulti est un concept fourre-tout que la droite allemande a collé à la gauche et qu’elle utilise comme un chiffon rouge», précise-t-il.

Suivant la ligne d’attaque adoptée par la chancelière, les ministres de l’Economie, de l’Education, de l’Emploi et des Affaires sociales ont annoncé dès lundi un train de mesures concernant, d’une part, le renforcement du «devoir d’intégration», comme l’obligation de suivre des cours d’allemand sous peine de sanctions et, d’autre part, l’ouverture plus large des portes de l’Allemagne, mais seulement pour une «clientèle» triée sur le volet. Annette Schavan, ministre de l’Education, a pour sa part présenté un projet de loi qui doit faciliter la reconnaissance des diplômes étrangers. Et la très populaire Ursula von der Leyen, ministre de l’Emploi et des Affaires sociales, a précisé que les travailleurs des pays arabes et musulmans étaient les bienvenus, «pourvu qu’ils maîtrisent la langue, qu’ils aient une profession et un niveau de qualification dont nous avons besoin et qu’ils soient prêts à s’engager pour l’Allemagne». Les mesures évoquées seront approfondies dans des groupes de travail auxquels le chef des conservateurs bavarois a été aimablement convié. Par ailleurs, un Sommet national de l’intégration aura lieu le 3 novembre.

Le hasard du calendrier faisant bien les choses, l’offensive «intérieure» lancée par Angela Merkel est épaulée de l’extérieur par le président de la République fédérale, Christian Wulff, qui effectue une visite officielle de quatre jours en Turquie. En déclarant le 3 octobre que «l’islam fait évidemment parti de l’Allemagne», le chef de l’Etat a provoqué la rébellion populiste des conservateurs bavarois. Le président allemand en a profité pour rappeler que c’est une erreur «de prétendre qu’un groupe entier ne peut et ne veut s’intégrer». Sa position et celle de Mme Merkel sont renforcées par les déclarations du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, qui a récemment appelé ses compatriotes installés en Allemagne à apprendre l’allemand et à tout faire pour s’intégrer. Enfin, Mme Merkel a reçu le soutien des patrons allemands, qui s’inquiètent de plus en plus de la tournure du débat : «Nous avons un besoin urgent de migrants qualifiés venant de tous les coins du monde», a affirmé le président des chambres de commerce et d’industrie allemandes, Hans Heinrich Driftmann, en demandant que l’Allemagne s’engage à développer une «culture de la bienvenue».

Discours. Pendant que la droite bataille, la gauche allemande affiche une certaine réserve : «Sur la question de l’immigration, la droite n’hésite pas à taper du poing sur la table et à être politiquement incorrecte, elle est moins gênée que la gauche, dont une partie de l’électorat n’est d’ailleurs pas hostile à une limitation de l’immigration», explique Henrik Uterwedde, pour qui la ligne qui partage les populistes et les autres ne correspond pas au traditionnel clivage gauche-droite. La gauche allemande a ainsi salué le discours du 3 octobre du Président, membre éminent du parti conservateur. Et c’est le parti social-démocrate et les Verts qui ont été les premiers à créer, sous Schröder, les fameux parcours d’intégration sur lesquels le gouvernement Merkel s’appuie aujourd’hui : «Le SPD et les écologistes sont pragmatiques et plutôt proches des positions de Merkel. Quant à la gauche radicale, on ne l’entend presque pas, probablement parce qu’elle ne veut pas froisser son électorat de l’Est, qui n’a pas une grande habitude des étrangers.»

Source : Libération.fr

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