La Marocaine Nawal Bouayayne a décroché l'une des 15 bourses internationales Unesco-L'Oréal 2010 allouées aux jeunes chercheuses, doctorantes ou post-doctorantes dont les projets ont été acceptés par des laboratoires de recherche de renom en dehors de leur pays d'origine, a annoncé jeudi l'Unesco.
Cette bourse lui a été attribuée pour financer son projet sur l'exploration du potentiel pharmaceutique des substances naturelles extraites de quatre espèces d'algues de la lagune de Nador, retenu par la Faculté de pharmacologie de Toulouse (sud-ouest de la France), précise un communiqué de l'organisation onusienne.
Elle s'inscrit dans le cadre du "Programme Pour les Femmes et la Science" mis en place depuis 12 ans par l'Unesco et L'Oréal, groupe industriel français spécialisé dans les cosmétiques.
Il vise à mettre en valeur l'excellence scientifique des femmes et à encourager les vocations des jeunes filles dans le domaine de la science.
Les bourses internationales prévues au titre de cette année seront remises aux bénéficiaires le 3 mars prochain au siège de l'Unesco à Paris.
Le Programme Unesco-L'Oréal prévoit également l'octroi du Prix "Pour les Femmes et la Science" qui en est à sa 12-ème édition.
Il sera remis, le 4 mars à l'UNESCO, aux lauréates sélectionnées par un jury présidé par le Professeur américain Gunter Blobel, Prix Nobel de médecine 1999.
Les lauréates de cette édition sont Anne Dejean-Assémat (France), Rashika El Ridi (Egypte), Lourdes J. Cruz (Philippines), Elaine Fuchs (Etats-Unis) et Alejandra Bravo (Mexique). Chacune d'entre elles recevra 100.000 dollars pour sa contribution à la science.
Des tables rondes, sous le thème "Les découvertes qui vont changer le monde", seront organisées le même jour à Paris, en présence des lauréates des bourses internationales et des Prix L'Oréal-UNESCO.
Source : MAP
L'éditorialiste français Jean Daniel souligne le succès de la dernière édition du Siel de Casablanca
Jean Daniel, l'éditorialiste de l'hebdomadaire français +Le Nouvel Observateur+ revient, jeudi, sur sa participation au Salon international de l'édition et du livre (Siel) de Casablanca, mettant l'accent sur le succès de sa 16è édition (11-21 février).
"Chaque jour, il s'y est passé quelque chose de surprenant, d'imprévu et de pittoresque, à commencer par la présence, à certaines heures, d'une masse innombrable d'enfants, qui s'apparentait à une invasion de sauterelles", affirme-t-il dans son dernier éditorial sous le titre "Le français, patrie arabe?".
Jean Daniel note également que "les grands éditeurs français avaient pris soin d'assurer une présence prestigieuse et de promouvoir opportunément le succès des livres de poche".
"Le niveau des différents colloques était souvent ambitieux (...) mais quelle culture!", se félicite l'éditorialiste qui fait état également de sa participation une semaine auparavant au salon Le Maghreb des Livres à Paris, où l'Algérie était l'invité d'honneur.
Evoquant les deux salons ainsi qu'une exposition de calligraphies arabes, qui se tient à l'Institut du Monde Arabe, à Paris, l'auteur avoue avoir tiré de ces événements "un soulagement et un enrichissement".
"Dans les deux salons, au moment des débats sur l'identité nationale et sur l'immigration, j'ai découvert combien la France, par sa littérature, était entrée dans les mœurs, les échanges, les références d'un certain monde arabe. Surtout au Maghreb, mais pas seulement", conclut-il.
Source : MAP
L'Espagne accueillera en avril prochain, dans le cadre de sa présidence de l'Union Européenne (UE), une conférence ministérielle européenne sur l'immigration.
La conférence, la quatrième du genre, prévue les 15 et 16 avril à Saragosse (Nord de l'Espagne), se tiendra alors que la majorité des pays européens d'accueil de l'immigration comme la France, l'Espagne et l'Italie, ont durci leur politique d'immigration par l'approbation de lois plus restrictives.
La conférence doit aborder l'intégration comme facteur de développement économique et de cohésion sociale dans les sociétés européennes et évaluer les politiques d'intégration menées par les pays de l'UE, apprend-on jeudi auprès de la présidence espagnole de l'UE.
Les conclusions de cette conférence devront apporter des éléments permettant de renforcer les politiques d'intégration des immigrants dans l'UE, souligne-t-on de même source, ajoutant que le Conseil Européen de juin prochain réalisera une première évaluation de l'application par les Etats membres du Pacte Européen sur l'Immigration et l'Asile, adopté en octobre 2008, qui devra être préparée pendant la Présidence espagnole.
Selon la même source, la Présidence espagnole de l'UE se fixe comme objectif durant son mandat qui s'étend de janvier à juin 2010, de renforcer et de stimuler, dans le cadre du Conseil JAI (Justice et Affaires Intérieures), "la politique intégrale d'immigration de l'UE, vis-à-vis de l'immigration légale, avec une attention toute particulière pour l'intégration des immigrants et les mineurs non accompagnés ".
Dans ce cadre, une attention particulière sera accordée à l'approbation d'un Plan d'action en matière de mineurs non accompagnés. Sur le plan réglementaire, l'action de la Présidence se concentrera sur la réglementation des différents régimes de travailleurs immigrants, pour continuer de progresser dans l'implication de l'UE en matière d'admission, de séjour et d'exercice professionnel des travailleurs immigrants extra-communautaires, précise-t-on de même source.
La Présidence espagnole s'efforcera également à "avancer dans l'approbation des instruments nécessaires, réglementaires et institutionnels, pour que la politique d'immigration puisse répondre aux besoins des marchés du travail européens".
Parmi les autres priorités de la Présidence espagnole en matière d'immigration figurent également le renforcement de la capacité opérationnelle de l'Agence FRONTEX pour lutter contre l'immigration irrégulière et la mise en place du système commun d'asile.
Source : MAP
L'Union européenne a endossé jeudi 29 propositions françaises pour renforcer la protection des frontières européennes contre l'immigration illégale lors d'une réunion de ses ministres de l'Interieur et de l'Immigration à Bruxelles.
"Je me réjouis que nous soyons parvenus à un consensus de l'ensemble des ministres européens pour adopter la feuille de route proposée par la France", a déclaré le ministre français Eric Besson.
Ces 29 mesures avaient été présentées mercredi à Paris dans un communiqué officiel.
Selon M. Besson, cette feuille de route "constitue un programme de travail pour mettre en place une véritable police aux frontières européennes".
L'une des mesures phares est l'organisation de vols conjoints (pour le retour forcé des immigrants en situation irrégulière) organisés et co-financés par Frontex", l'agence européenne chargée de la gestion des frontière extérieures de l'UE.
"Je dis bien organisés par Frontex", a insisté M. Besson.
"Désormais Frontex pourra même acquérir ou louer des avions pour effectuer ces vols", a précisé le ministre.
La Commission européenne a toutefois mis en garde les gouvernements européens.
"Des milliers de personnes tentent de passer clandestinement en Europe, mais cela ne fait pas pour autant d'elles des criminels et elles doivent être traitées de façon digne", a averti la nouvelle commissaire en charge des Affaires étrangères, la Suédoise Cécilia Malmström.
"Je propose un code de conduite pour les opérations de retour, qui devront être assistées par des représentants d'ONG ou de la Croix Rouge", a-t-elle précisé.
En cas de manquement, les Etats coupables seront sanctionnés par le non remboursement des frais engagés pour les opérations de retour forcé, a-t-elle indiqué.
Elle a toutefois reconnu les limites de son action: "Nous présentons nos desiderata, mais les Etats restent souverains", a-t-elle reconnu.
Le Parlement européen aura néanmoins son mot à dire sur ces nouvelles propositions et les élus sont très pointilleux sur le respect des droits de l'homme.
Les propositions françaises tiennent compte de cette dimension. Elle préconisent une formation des garde frontières européens en ce sens, mais l'accent est surtout mis sur la coopération pour lutter contre les filières d'immigration clandestines et les passeurs.
Des programmes d'action avec la Libye et la Turquie, deux des plus importants pays par lesquels transitent les candidats à l'immigration vers le sud de l'Europe sont préconisées. Ces négociations sont engagées depuis des années, mais elles n'ont jusqu'à présent pas abouti.
M. Besson a enfin insisté sur la nécessité de rendre opérationnel dès le 1er juillet 2010 l'Etat major opérationnel de Frontex installée en Grèce, un des pays de l'UE les plus affectés par les problèmes posés par l'afflux d'immigrants clandestins, avec l'Italie et Malte.
La Commission européenne a complété cette feuille de route avec une demande de moyens supplémentaires à mettre à la disposition de Frontex.
Sa proposition impose aux Etats membres de l'UE "une contribution obligatoire en matériels et en ressources humaines" sans lesquels Frontex ne sera pas en mesure d'agir efficacement.
Source : Le Monde/AFP
Wassyla Tamzali, ancienne avocate à Alger et directrice des droits des femmes à l'UNESCO, est une militante féministe qui partage aujourd'hui son temps entre ses engagements et l'écriture. Avec "Une femme en colère, Lettre d'Alger aux Européens désabusés", elle signe son dernier essai où nombre de sujets sensibles relatifs aux libertés, à la religion et aux droits de l'homme sont évoqués. Dans cet entretien avec eMarrakech, elle revient, pour mieux les éclaircir, sur ces questions en apportant davantage d'éléments de réponse.
Wassyla Tamzali, vous vous présentez comme une « féministe laïque, musulmane et libre penseur ». Est-il nécessaire aujourd’hui de passer par cette définition pour justifier d’une sorte de « légitimité » quand on aborde des sujets aussi sensibles que la relation entre l’Europe et le monde arabo-musulman ?
Il ne s’agit pas de légitimité. Mais il est nécessaire de souligner d’où l’on se situe quand on exprime des idées, des convictions, pour permettre au lecteur de définir la personne qui s’adresse à lui. Par ailleurs, je suis obligée de le dire parce que je ne porte pas de voile et qu’aujourd’hui on a tendance à identifier la religion musulmane aux femmes voilées. Mais l’Islam fait bel et bien partie de ma culture. Cette complexité échappe aux européens, à qui ce texte s’adresse, alors qu’ils n’ont aucun mal à nous parler, eux, de leur complexité. Nous sortons d’une culture religieuse qui a imprégné la vie économique et sociale et d’une période coloniale où cette identité religieuse a joué un très grand rôle pour nous différencier des colonisateurs. Je me dois donc de dire que je parle de ce milieu culturel qui s’appelle la religion musulmane, de mon expérience et de mon approche laïque parce que je suis laïque et de mon cheminement qui est libre penseur. Je veux dire par là que j’ai vis-à-vis de la religion une attitude critique, de remise en question, qui ne signifie pas automatiquement athée, même si je le suis. Je pense que les croyants peuvent et doivent être libre penseurs dans la mesure où la religion, comme tous les autres domaines idéologiques, est un domaine de questionnement constant. C’est cette attitude qui sauvera la religion musulmane. Ce que les croyants semblent accepter comme issu de la religion est en réalité défini par des hommes. C’est donc à eux, en tant qu’individus libres, conscients et responsables, issus d’une culture religieuse mais aussi politique –la décolonisation- de dire quelle est leur approche de la religion, surtout que dans l’Islam il n’y a pas d’église et que chacun est censé avoir avec Dieu un rapport libre.
C’est cette idée de la conscience moderne que j’aborde dans ce livre. Je pense en effet que la solution à ces problèmes n’est ni dans les mains des politiques, ni dans celles des législateurs (notamment sur la question de la burqa). Elle est entre les mains des musulmans eux-mêmes qui doivent exprimer leur conscience moderne par rapport à tous ces sujets pour permettre de faire le tri entre ces mouvements politiques qui nous viennent de l’Arabie Saoudite et qui sont issus du wahabisme (le salafisme aussi d’ailleurs qui est né dans le giron du wahabisme) et entre nous maghrébins, pour pouvoir justement récupérer notre vision maghrébine de l’Islam qui est tout à fait différente.
Si ce n’est pas par le biais de la politique, comment est-il possible de faire porter cette voix ?
Par la résistance ! Nous, en tant qu’intellectuels laïcs, nous sommes dans une forme de résistance. Mais je m’adresse aux croyants qui doivent aussi entrer en résistance pour faire échec à cette liaison entre les politiques et la religion.
Dans votre dernier essai « Une femme en colère, Lettre d’Alger aux Européens désabusés », vous vous référez souvent aux intellectuels européens, qu’il s’agisse de militants d’aujourd’hui dont vous êtes proches ou d’écrivains et penseurs tels que Gide, Sartre ou Beauvoir. Pourquoi est-il toujours nécessaire de penser le progressisme et les droits de l’homme sous la tutelle européenne ?
Pourquoi parlez-vous de tutelle ? Les européens ont formulé –avant nous- ces idées que nous sommes en train de formuler en ce moment, mais il n’y a pas de tutelle. Le féminisme est un mouvement qui est peut-être né à un endroit précis mais cela ne l’empêche pas d’être universel. Il faut d’ailleurs défendre cette autonomie vis-à-vis des gens de chez nous qui nous accusent d’être sous la tutelle des occidentaux, mais aussi vis-à-vis des occidentaux qui nous reprochent de les imiter, avec la prétention des anciens colonisateurs. Ils pensent détenir les clés de l’univers et, quand nous commençons à parler d’égalité et de liberté, ils nous prennent pour des imitateurs. Cela est faux.
Je pense notamment aujourd’hui aux mouvements d’indépendance qui animent toujours nos pays, même quand ils sont portés par des hommes et des femmes analphabètes qui n’ont aucune idée de la déclaration universelle des droits de l’homme, mais qui continuent à envoyer leur enfants à l’école, qui continuent à protéger certaines libertés qui sont au cœur de la déclaration universelle des droits de l’homme. Mais c’est à nous, intellectuels, d’être une avant-garde. Je revendique cela car un pays ne se forme pas sans avant-garde et sans élite, même si cette attitude est méprisée. Elle est méprisée par les gens du pouvoir parce que nous sommes des concurrents dans la production de la pensée, mais aussi par une certaine intelligentsia européenne aujourd’hui, que forment des pseudo-anti-élites. La nouvelle élite base aujourd’hui son pouvoir sur le fait qu’elle ne veut plus se reconnaître comme élite et qu’elle veut donner la parole aux opprimés. Mais c’est toujours elle qui parle au nom des opprimés. C’est une pseudo-parole donnée parce que ce sont eux qui continuent à interpréter les choses. Aujourd’hui, même dans les universités, nous trouvons des courants postmodernes qui, sous couvert de donner la parole aux victimes –qu’il s’agisse des anciens colonisés, des maghrébins victimes du racisme, des prostituées victimes de l’esclavage sexuel ou des homosexuels victimes d’homophobie-, refusent qu’on réfléchisse sur leur condition de victimes et enlève la parole à ceux qui prennent leur défense pour soi-disant la donner à ces dites victimes mais, au final, ce sont toujours eux qui parlent.
Dans le cadre de cette dichotomie, vous pointez souvent du doigt une opposition absurde entre « européens » et « musulmans », où les traits géographiques et historiques des uns sont confrontés au concept culturel et religieux des autres. Pensez-vous que l’Europe aujourd’hui est restée confinée dans une nomenclature qui date de l’ère coloniale ?
Tout à fait. Quand les Européens arrivent dans les pays arabes, ils ne voient que la religion et les mœurs : le couscous, la polygamie, la manière de s’habiller, etc. Ils voient les habitants de ces pays uniquement de cette manière car ils ne veulent pas leur donner la parole en tant que citoyens politiques. Par conséquent, ils les cantonnent dans la religion et la culture. Et ce jusqu’à Camus ! Il refuse de reconnaître ces personnes comme algériens. Il y a une vingtaine d’années, je suis revenue vers Camus car il a eu sur la violence des positions morales utiles et intéressantes et qui me touchent beaucoup. Mais sur ce point-là, il a été comme les autres. Quand il a parlé de la pauvreté des algériens, il l’a pratiquement fait par charité chrétienne. C’est la même démarche aujourd’hui : une démarche apolitique. Camus est foncièrement apolitique, d’ailleurs il refuse l’histoire. L’histoire est l’expression de la politique. Personnellement, ça m’a beaucoup sauvée : mon père a été assassiné par le mouvement auquel il appartenait et auquel il a participé. Si j’avais été incapable de voir le trait de l’histoire, j’aurais été désespérée. Je suis triste évidemment puisque rien ne pourra me rendre mon père, mais je ne suis pas désespérée. Je sors du désespoir et je retrouve une force dans cette histoire pour justifier ma position d’aujourd’hui.
J’avais un grand oncle qui était né au 19e siècle et qui me disait : « Tu sais, on nous appelle des musulmans et nous finirons par n’être plus que des musulmans ». Et c’est vrai ! Ce post-colonialisme s’est inscrit dans la lignée du colonialisme, il n’a rien de révolutionnaire. C’est la théorie de la continuité. On nous renvoie à notre culture, qui est en partie religieuse, parce qu’elle n’a été que cela aux 18e et 19e siècles. C’est comme si l’on renvoyait Elizabeth Badinter au 18e siècle ! Tout siècle des Lumières qu’il était, elle serait embourbée dans la religion, comme nous le sommes aujourd’hui. Il ne faut pas faire d’anachronisme. Si vous dites aujourd’hui à une féministe comme Simone de Beauvoir qu’elle est d’origine judéo-chrétienne, ce n’est pas dangereux, car quand elle arrive à l’école normale, elle est déjà libérée de la religion. Mais si vous la renvoyez comme elle est au 17e siècle, elle sera aussi embourbée dans la religion. Nous devons en sortir d’abord pour le bien de la religion mais aussi pour le nôtre, parce que la religion d’aujourd’hui –et la religion n’est que ce que les hommes en font- est un obstacle fondamental à la libération des femmes.
A propos de ces « grandes messes » organisées sous le signe du dialogue des cultures et que vous jugez souvent vaines et caricaturales, vous dénoncez les récupérations idéologiques et autres alliances politiques contre-nature qui en ont résulté. A la question « à qui profite le crime ? » vous répondez sans hésiter : aux islamistes. Mais cette réponse n’est-elle pas réductrice ? Les nationalistes et conservateurs de tous bords, notamment dans la droite européenne, ne profitent-ils pas autant de ce contexte ?
Evidemment, je dis cela aussi. Il est clair que c’est une manière pour les européens de garder une main sur la planète en faisant alliance avec les pouvoirs en place et en renonçant à l’idée d’établir de vraies relations. J’imagine qu’ils doivent se dire entre eux qu’on ne peut pas changer ces gens et que ce n’est pas la peine de continuer. Je pense d’ailleurs qu’ils doivent tenir des propos assez racistes. Leurs sourires et leurs salamalecs ne servent qu’à conforter les dirigeants en place. Aujourd’hui, la condition des femmes dans ces pays-là est inadmissible, c’est réellement quelque chose qui dépasse la raison et l’entendement. Si ce n’était pas tellement une manière de rassurer les pouvoirs en place aujourd’hui avec des alliés comme la police officielle ou secrète, cela ne pourrait pas tenir ! C’est vraiment inouï !
J’ai rencontré les femmes d’Hassi Messaoud qui avaient été lynchées, torturées et violées dans cette ville pétrolière, pendant toute une nuit, en 2001. Là j’ai vraiment pris la mesure de l’état de maladie dans lequel on était et qui met en danger la civilisation. On a vraiment atteint la limite. Quand on voit aujourd’hui la burqa en Europe, cela veut dire qu’on est arrivé à la fin. Les « grandes messes » sur le dialogue des cultures avaient été faites avec de bonnes intentions, pour contrecarrer la position raciste de Bush sur l’axe du Mal. Mais les conséquences de cette approche sont catastrophiques. Je crois qu’il y a quelque chose de l’humain qui est en cause là-dedans. Ce n’est même plus la civilisation, la culture ou le niveau de développement. Cette conception de la femme est réellement pathologique. Il faut que les gouvernements en place dans les pays du Sud, qu’on dit musulmans et arabes, réagissent. On ne peut pas laisser les choses comme ça. Quand je parle du voile ou de la burqa, je suis dans tous mes états parce que ce sont des bouts de chiffon qui sont le symbole de cette situation. Les jeunes filles qui mettent ça pour la liberté sont le symbole d’une pathologie.
En même temps, si nous prenons l’exemple de l’Iran, avant la « révolution islamique », beaucoup de familles refusaient d’envoyer leurs filles à l’université. Depuis, l’université étant devenue « islamique », ces jeunes filles voilées ont eu accès à l’enseignement supérieur et leur nombre aujourd’hui est supérieur à celui des hommes.
Je ne crois pas du tout à ces progrès. Aujourd’hui, compte-tenu du niveau de violence en Iran, c’est la preuve que ce n’est pas la meilleure manière d’arriver au progrès. Je ne trouve là aucune raison de satisfaction et aucune raison de dire que le voile a permis aux femmes de s’évoluer. C’est une manière terrible de voir l’histoire. Où est passé notre indignation ? On ne peut pas parler de mouvement féministe quand on n’a pas au cœur cette indignation à l’égard de la condition des femmes. C’est comme si l’on disait que l’esclavage en Amérique a permis aux noirs américains d’être mieux éduqués que les noirs du Mali et que c’est grâce à cela qu’il y a aujourd’hui un président noir aux Etats-Unis.
Pour finir, et puisque votre livre est d’abord une « lettre d’Alger » : vous déplorez une révolution trahie en Algérie, car l’indépendance n’a pas été suivie par un travail d’évolution à l’intérieur même de la société, notamment en ce qui concerne le statut de la femme. Pensez-vous que cet élan progressiste a été totalement avorté aujourd’hui ?
Non puisque je suis là ! (sourire) Et je ne suis pas seule. Je ne suis pas une personne particulièrement importante ou courageuse. J’espère simplement –notamment avec ce livre- avoir donné la parole à un mouvement qui n’était pas visible à l’œil nu, parce qu’aujourd’hui, avec les médias sans doute, nous sommes arrivés à des visions très spectaculaires de ces questions-là. C’est un mouvement qui même en France a commencé par avoir mauvaise conscience. Hélé Béji disait « On a trahi ». Moi je pense plutôt qu’on a été trahi. Les preuves sont là. Aujourd’hui on comprend mieux le rapport des pouvoirs durant la guerre d’indépendance. On ne s’est pas seulement battu contre la France. Les acteurs de la guerre d’indépendance se sont battus entre eux pour prendre le pouvoir. Et bien évidemment, le rapport de force, comme toujours en temps de guerre, était du côté des militaires. Ce ne sont pas les civils qui ont le droit à la parole. Et les militaires sont des gens extrêmement intelligents qui ont très bien compris, dès le début, que le nationalisme identitaire et religieux leur donnerait beaucoup plus de chance de survivre après l’indépendance. Ils ont alors renforcé ce mouvement au détriment de l’autre qui était plus libéral. Quand l’Algérie arrive à l’indépendance, l’Algérien n’est pas seulement cet homme pauvre et démuni, même s’il y en avait beaucoup (on en était à 8% d’alphabétisation). Mais il y avait aussi des syndicats, une société urbaine, des écrivains, des musiciens. L’Algérie n’arrive pas dans un état de nudité complète comme on voudrait nous le faire croire aujourd’hui. C’est par la suite qu’on tentera de cacher tout cela et de le remplacer par des idées « baathistes », dans l’intérêt du panarabisme, même s’il est plus laïc que religieux (le panarabisme ne rompt avec la religion que lorsque celle-ci le met en péril, autrement elle est instrumentalisée). Pensez à la manière avec laquelle on a mobilisé les femmes. Ces femmes d’Hassi Messaoud dont je parlais tout à l’heure et qui se battent devant les tribunaux depuis 9 ans sont le symbole aussi de femmes fortes. Elles ont quitté leur domicile pour aller travailler sur une base pétrolière. Elles sont divorcées donc obligées de se débrouiller toutes seules. Elles ont été tellement martyrisées durant cette nuit qu’il y a au moins deux d’entre elles qui veulent continuer à se battre. Cela prouve bien que les sociétés évoluent. On est arrivé à une situation d’éclatement. Il faut que çcela change.
Nous devons faire l’inventaire de cet héritage et dire qu’on n’est pas sous la tutelle des occidentaux. Nous avons délocalisé le mouvement féministe. Kateb Yacine disait « le français est un butin de guerre ». Moi je dis que le droit des femmes c’est mon butin de guerre. Ce n’est pas une copie, je ne suis pas un clone de la civilisation occidentale.
Source : e Marrakech
L'année 2010 démarre sous de bons auspices pour le transfert d'argent. Les deux premiers mois, avec une progression de 4%, laissent présager, en effet, des jours meilleurs pour cette branche d'activité ayant subi les contrecoups de la crise économique internationale en 2008 et 2009. Du coup, un vent d'optimisme se fait sentir chez les acteurs de ce secteur, surtout que la Banque mondiale table, en 2010, sur une amélioration des transferts des migrants.
Dans ce sillage, le groupe Banque populaire et Western Union viennent de conclure un accord de partenariat en vue de dynamiser les transferts des Marocains du monde (MDM) et d'améliorer le positionnement des deux institutions sur le transfert cash to cash. Un canal de transfert utilisé, de plus en plus, par les Marocains du monde en raison de sa disponibilité, de sa rapidité et de sa fiabilité.
Ce qui explique la part importante qu'il occupe actuellement dans les transferts globaux à destination du Maroc qui avoisine les 31%. Ainsi, la BP, banque de référence des Marocains du monde avec une part de marché de plus de 53% en ce qui concerne les dépôts des MDM au moment où plus du tiers des transferts à destination du Maroc transitent par son canal, assurera, désormais, le service de transfert d'argent Western Union dans son large réseau d'agences à travers le Royaume. Ce service sera également disponible au niveau du réseau de la Fondation BP pour le micro-crédit portant, à terme, le nombre de points de vente assurant ce service à plus de 1200. «On est très confiant au titre de 2010. Ce partenariat va donner de l'élan aux transferts des Marocains du monde.
On va continuer à développer notre réseau. Il faut accompagner la reprise de l'économie au niveau des pays d'accueil», précise Hassan Basri, directeur général de la Banque des Marocains du monde à la BCP qui représente le secteur au niveau du Comité de veille stratégique constitué en 2009 pour la relance de cette branche d'activité. Et à lui de poursuivre, «En 2009, on a estimé la chute des transferts à 14%, or, la fin de l'année n'a fait état que d'une baisse de 5%. Ce qui ne fait que confirmer l'attachement des Marocains du monde à leur patrie».
De son côté, Western Union, un des leaders du transfert cash to cash, est un prestataire de premier plan de services de paiements internationaux qui offre à sa clientèle des moyens rapides, fiables et pratiques d'envoi et de réception d'argent à travers le monde. Les services des marques Western Union, Vigo et Orlandi sont offerts par le biais d'un réseau de plus de 410.000 points de vente dans 200 pays et territoires dont plus de 3500 au Maroc. C'est dans ce cadre que les deux leaders du marché ont décidé d'unir leur force et leur expertise en vue de rendre ce service plus accessible et plus proche tant des émetteurs que des bénéficiaires.
Ceci après avoir mis fin à la question d'exclusivité qui marquait la relation entre Western Union et certaines institutions financières locales.
Aujourd'hui, toutes les banques ont la possibilité de coopérer avec toutes les instances de transferts. De quoi permettre à ce secteur de prendre de l'élan. Au niveau international, cette activité a de beaux jours devant elle.
Les Nations unies ont signalé que plus de 200 millions de personnes vivent hors de leur pays d'origine.
Ils représentent environ 3% de la population mondiale. Durant ces trente dernières années, le nombre de migrants dans le monde a doublé (il était de 82 millions en 1970). Ce nombre est susceptible d'atteindre les 283 millions en 2050.
Présence en Afrique
Au niveau international, Western Union ne cesse de croître. Le nombre de points de vente Agents est passé de 50.000 en 2008 à plus de 410.000 en 2009. La société compte désormais plus de 6900 employés dans plus de 40 pays.
En Afrique, elle s'est implantée en 1995 avec l'ouverture du premier point de vente au Ghana. En une dizaine d'années, le développement de Western Union sur le continent s'est renforcé de manière significative, multipliant le nombre de pays et de points de vente à travers lesquels la société est présente.
Western Union est devenue l'un des premiers prestataires de services de transfert d'argent en Afrique, avec plus de 60 collaborateurs répartis dans deux bureaux locaux.
Source : Le Matin
L'offre «tout halal» du Quick de Roubaix est maintenant sous l'œil de la justice. Deux particuliers ont saisi la Halde mardi, jugeant cette confessionalisation des menus carnés contraire à la «laïcité» et à la «neutralité» du commerce. Il s'agit, semble-t-il, d'une saisine de principe, puisqu'ils n'habitent pas la commune. Le maire socialiste de Roubaix, René Vandierendonck, a, lui, déposé plainte pour «discrimination» jeudi dernier contre l'enseigne Quick, dont huit restaurants en France expérimentent des hamburgers garnis de viande de bœuf venant de bêtes abattues selon le rite halal et où la dinde fumée a remplacé le bacon. Le parquet de Lille a ouvert une enquête préliminaire pour vérifier les conditions d'affichage, le service proposé aux clients et auditionner les protagonistes. Mais la discrimination pourrait être difficile à établir. Les huit fast-foods concernés servent encore de la bière et des produits non halal à base de poisson ou de fromage, s'est défendu le groupe. «Quick n'exclut personne. On n'interdit pas à un musulman ou à un non-musulman de rentrer dans un restaurant.»
L'école touchée
L'émoi des premiers jours s'est heurté à la liberté du commerce. Les restaurants confessionnels fleurissent, et notamment les fast-foods halal. Le chiffre d'affaires du secteur de l'alimentation halal est évalué à 5,5 milliards d'euros en 2010, dont 1 milliard pour la restauration rapide, sachant que 5 millions de musulmans environ vivent en France, selon une étude du cabinet de conseil Solis.
Au-delà des sandwicheries spécialisées ou des kebabs, les chaînes de restauration rapide ne sont pas en reste. «La viande (exclusivement du poulet, NDLR) que nous vendons est halal», rappelle par exemple l'enseigne KFC, qui compte près de 100 restaurants en France. Mais KFC est régulièrement accusé de contourner les règles halal, en étourdissant les poulets avant leur mort, ce qui n'est pas accepté par un certain nombre de religieux. Des forums entiers sont consacrés à ces questions, car le halal est entouré de soupçon, faute d'une norme religieuse claire et d'une filière transparente.
Même ainsi, l'essor de l'alimentation halal se poursuit. Près de 60 % des «personnes d'origine musulmane», pratiquantes ou non, achètent systématiquement de la viande halal, selon une enquête Ifop révélée par Le Figaro en janvier. La progression du marché est essentiellement soutenue par la première génération des immigrés, avec «un rapport étroit à la religion». Mais, à l'instar de Quick, une nouvelle offre se développe à destination des générations suivantes qui ont «la culture de la grande surface, celle du fast-food», estime Abbas Bendali du cabinet Solis. Les adolescents se montrent souvent friands de halal, dans un bricolage identitaire.
La demande de viande confessionnelle touche aussi l'école. Mais la doctrine semble stabilisée, selon Christophe Herbert, qui dirige l'Association nationale des directeurs de la restauration municipale : la plupart des cantines offrent un plat de substitution les jours où le porc est au menu. Certaines villes vont plus loin et proposent des menus quotidiens sans viande, comme à Roubaix ou à Lyon. Un quart des enfants du primaire l'ont choisi, explique l'adjoint à la scolarité, Yves Fournel : «Depuis, je n'ai plus de demande de halal.»
Source : Le Figaro/AFP
L'ouvrage "Conversaciones en Tanger" (Conversations à Tanger) de l'écrivain et journaliste espagnol Joaquin Mayordomo Sanchez a été présenté, mardi soir, au siège de la Fondation des Trois Cultures de Séville.
Le livre présente un dialogue clair et direct entre l'auteur et neuf intellectuels, dont Juan Goytisolo, Lourdes Ortiz, Fernando Rodriguez Lafuente, Javier Sadaba, Nadia Naïr ou Mustafa Akalay Nasser, dans la ville de Tanger, concernant des thèmes d'actualité intéressant les deux rives de la Méditerranée.
A ce titre, l'écrivain met en exergue l'existence de sujets et questions qui suscitent un grand intérêt de la part de ces intellectuels, tel que l'immigration africaine vers l'Europe ou la promotion de la situation de la femme au Maroc.
La cérémonie de présentation de l'ouvrage, organisée dans le cadre des activités culturelles de la Fondation des Trois Cultures de Séville, s'est déroulée en présence de représentants du corps diplomatique marocain à Séville, notamment le consul général, Said Douelfakar, de la directrice de la Fondation, Elvira Saint-Girons, ainsi que de plusieurs personnalités du monde de l'art et de la culture.
Il a exercé comme journaliste dans plusieurs organes écrits et audiovisuels, dont les radios Onda Madrid et Cadena Ser et la télévision régionale andalouse, avant de diriger pendant cinq ans la revue éducative "Padres de Alumnos" (Pères d'élèves).
Créée à Séville en 1998, la Fondation des Trois cultures et des trois religions de la Méditerranée, est un forum fondé sur les principes de paix, de tolérance et de dialogue dont l'objectif principal est de promouvoir la rencontre entre les peuples et les cultures de la Méditerranée.
La Fondation, qui est une initiative du gouvernement du Maroc et du gouvernement autonome d'Andalousie, est l'un des organismes les plus actifs de l'espace euro méditerranéen.
Source : MAP
Les travailleurs immigrés Marocains en Espagne constituent la première communauté étrangère hors Union européenne (UE) affiliée à la sécurité sociale.
Selon des données rendues publiques par le ministère espagnol du Travail et de l'Immigration, le nombre des travailleurs immigrés Marocains inscrits à la sécurité sociale à fin janvier 2010 a été de l'ordre de 219.787 personnes.
Les travailleurs Equatoriens occupent la deuxième place avec 178.447 personnes, suivis des Colombiens avec 112.139 personnes, ajoute la même source dans un communiqué.
En juillet 2009, le nombre des travailleurs immigrés Marocains inscrits à la sécurité sociale en Espagne était de 238.569 personnes, rappelle-t-on.
Selon la même source, la région autonome de Catalogne (Nord est de l'Espagne) continue de concentrer le plus grand nombre de travailleurs immigrés avec 395.674, suivie de la communauté de Madrid avec 389.221 travailleurs et l'Andalousie avec 215.438 personnes.
Le ministère espagnol a fait également savoir que le nombre total des travailleurs immigrés inscrits à la sécurité sociale s'est établi à fin janvier dernier à 1.806.873 affiliés, dont 656.821 proviennent de pays de l'Union Européenne.
Les travailleurs immigrés en Espagne sont la principale victime de la hausse vertigineuse du taux de chômage enregistrée dans la péninsule ibérique depuis le début de la crise économique que traverse le pays Actuellement.
Selon les dernières statistiques sur l'immigration présentées récemment par le secrétariat d'Etat espagnol à l'immigration, le chômage affecte un immigré sur quatre en Espagne et s'est multiplié par trois en raison de la crise économique.
D'après "l'Annuaire 2009 sur l'immigration", 28 pc du collectif immigré en Espagne se trouve actuellement au chômage, soit près de 1,2 million de personnes en âge de travailler, contre 18 pc chez les Espagnols.
L'Espagne compte 46 millions d'habitants, dont 12 pc d'étrangers, venant principalement d'Amérique du Sud, du Maroc et d'Europe de l'Est.
Source : MAP
Le collectif « la journée sans immigrés, 24 heures sans nous » souhaite donner une visibilité de l’apport de l’immigration en France par l’organisation le 1er mars 2010 d’une « journée sans immigrés »…Suite
Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a exprimé mercredi dans un communiqué son indignation après le pillage et la profanation, le 12 février, de l'église de Morangis (Essonne), qu'il qualifie d'"acte odieux".
Le CFCM "note avec une extrême inquiétude la multiplication d'actes de vandalisme dont sont victimes les lieux de cultes chrétiens, juifs et musulmans", et "appelle les pouvoirs publics à prendre les mesures qui s'imposent pour protéger l'ensemble des lieux de cultes et à redoubler d'efforts pour faire aboutir les enquêtes portant sur ces crimes insupportables".
L'église de Morangis (Essonne) a été cambriolée et profanée le 12 février, le tabernacle fracturé à la hache, la sacristie fouillée et les objets liturgiques en or ont été volés, selon des sources religieuses et policières.
Source : La Croix/AFP
Un film politique, court mais puissant: porté par 350 cinéastes, On bosse ici! On vit ici! On reste ici!, est un manifeste en faveur de la régularisation des travailleurs sans papiers. Présenté lundi 22 février à la Cinémathèque à Paris, il va être projeté en France dans les salles de cinéma. Mediapart a choisi de le diffuser en retraçant l'histoire de cette grève inédite entamée en avril 2008.
Source : MédiaPart
Transitant souvent par des canaux informels, l'argent issu des transferts des migrants représente souvent un manque à gagner pour les économies en développement. C'est dans ce sens que le Programme des Nations unies pour le Développement a lancé, conjointement avec le ministère libanais des Affaires étrangères et de la diaspora, une initiative originale, LiveLebanon, en direction des expatriés libanais. Il s'agit de mobiliser les Libanais "du dehors" , pour financer des projets de développement dans des régions défavorisées.
On estime en effet la population vivant au Liban à 3,8 millions d'habitants, contre environ 12 millions de personnes qui composent la fameuse diaspora libanaise. Et cette diaspora n'oublie pas ses racines, puisqu'elle envoie, chaque année, entre 5 et 6 mds de dollars (3,69 à 4,43 mds euros) au Liban, ce qui représente 20% de son PIB. Le Liban se place d'ailleurs au 6ème rang mondial en matière de transferts d'argent des expatriés. Partant de ce constat, le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) a lancé une initiative originale, en novembre 2009, à l'attention des expatriés libanais, via un site Internet, baptisé LiveLebanon.net, les émigrés du pays du Cèdre sont appelés à effectuer des donations, pour financer des projets de développement dans des régions défavorisées du Liban. Il faut dire que l'argent de la diaspora intéresse notamment les banques occidentales.
Aussi les bailleurs de fonds et les banques de développement veulent se placer dans la course afin d'orienter la manne que représente les transferts des migrants vers le financement des programmes de développement. C'est dans ce sens justement que la Banque africaine de développement le gouvernement français et le Fonds international de développement agricole (FIDA) ont lancé, le 23 octobre dernier, à Paris un fonds fiduciaire multilatéral dédié aux transferts de fonds des migrants. Administré et géré par la BAD, ce fonds, avec une dotation initiale de plus de 6 millions d'euros, est ouvert à d'autres donateurs (Etats ou institutions). Il vise à fournir des financements pour l'amélioration des connaissances sur les transferts des fonds des migrants en Afrique, par la réalisation d'études thématiques et sectorielles ; l'amélioration des cadres règlementaires et des conditions de transfert, visant une réduction des coûts de transfert, offrir des produits financiers répondant mieux aux besoins des migrants et de leurs familles ; encourager les diasporas à investir dans les projets productifs individuels et dans le développement local des pays d'origine des migrants. L'Afrique reçoit chaque année près de 40 milliards de dollars de fonds en provenance du monde entier, transférés par ses migrants. Un récent rapport du fonds international de développement, agricole, publié récemment, estime toutefois que ces montants pourraient être nettement supérieurs si certains obstacles venaient à être levés.
Le principal concerne le coût élevé des transferts facturés par les sociétés de transfert. Les plus importantes sont western union et Money Gram. Selon le rapport, elles contrôlent près de 65% des points de paiement où les envois de fonds sont encaissés. Ce qui est énorme. Mais le plus grave est qu'elles imposent des coûts de transfert très élevés. Dans certains pays d'Afrique, les montants des commissions peuvent atteindre jusqu'à 25% du montant transféré.
Source : Le Maghreb
La préfecture du Loiret a justifié mardi l'expulsion de Najlae Lhimer, une lycéenne marocaine sans papiers dont le sort provoque la colère du Réseau éducation sans frontières (RESF) et de nombreux parlementaires.
La jeune femme, présente en France depuis 2005, s'était rendue vendredi dernier à la gendarmerie de Château-Renard, son lieu de résidence. Elle accusait son frère de violences physiques.
"Madame Lhimer Najlae n'a pas été interpellée alors qu'elle venait déposer plainte pour violences", affirment les services préfectoraux dans un communiqué transmis aux médias.
La jeune femme, en possession d'une interruption temporaire de travail de huit jours, se serait présentée à la gendarmerie pour "être accompagnée au domicile de son frère pour y récupérer ses affaires et ses documents d'identité", écrit la préfecture.
"A cette occasion, les gendarmes ont remis à madame Lhimer Najlae une convocation officielle pour le vendredi 19 février 2010 à 15h précisant son objet : examen de sa situation administrative au regard du droit au séjour", poursuit-elle, insistant sur le fait que la jeune femme "ne s'est pas opposée à la mesure prise".
Depuis son expulsion vers le Maroc, la situation de Najlae Lhimer est dénoncée par RESF, dont les militants assurent l'accompagnement à Casablanca.
"Najlae avait le droit de la justice pour les violences subies, elle avait le droit de contester le refus de séjour du préfet devant la tribunal administratif", écrit RESF Loiret dans un communiqué. "En précipitant son expulsion, le préfet lui a volé ces droits".
RESF affirme également que la jeune femme était bien présente à la gendarmerie pour y déposer plainte, ce que nie la préfecture.
Source : Reuters
Le récent débat sur l’identité nationale a donné le sentiment aux musulmans français que l’on instruisait leur procès. Reportages au cœur d’une communauté blessée par cette stigmatisation.
« Qu’Allah bénisse la France »… Avec ce titre volontairement provocateur pour l’« hidjabophobe » du coin et tout ce que l’Hexagone compte de fétichistes de la pureté laïque, le slameur Régis Fayette-Mikano, né à Paris de parents congolais et converti à l’islam soufi sous le nom d’Abd al Malik, publiait il y a cinq ans un livre choc dans lequel il racontait sa « déconstruction-reconstruction » d’enfant des cités en quête d’intégration. Un itinéraire que n’empruntera pas le ministre de l’Immigration, Éric Besson, né à Marrakech de parents français et contraint par la rumeur de publier un pénible démenti officiel quant à ses velléités de conversion pour l’amour d’une jeune Tunisienne, au sortir de quatre mois de débats houleux sur l’identité nationale. Si Allah bénit la France, Il n’y est pas encore heureux.
Arrière-pensées politiciennes
En faudrait-il encore une preuve que cet exercice, dont le Premier ministre François Fillon a sifflé la fin provisoire le 8 février, vient opportunément de la fournir. Si nul ne peut faire à Nicolas Sarkozy et Éric Besson le procès de ce qu’ils ne sont pas – nationalistes étroits, xénophobes, islamophobes –, il leur est difficile d’échapper au soupçon d’arrière-pensées politiciennes à quelques semaines des élections régionales de mars. Comment expliquer autrement que cette controverse artificielle sur ce qui fonde l’identité française, à la fois strictement régentée par l’État et mal préparée, sans l’appui d’historiens ni but précis, ait pu avoir lieu alors que nul ne semble s’être avisé des dérapages qui, inévitablement, allaient l’accompagner ? Gagner quelques points sur la peste brune du Front national justifiait-il qu’en échange d’une poignée de mesurettes symboliques (drapeau français et Marseillaise dans les écoles), on débouche sur cette remise en cause globale de la sincérité citoyenne des 5 à 7 millions de musulmans français, lourdement présente en filigrane des 350 débats locaux organisés dans tout le pays par les préfets ?
Boîte de pandore identitaire
Empoisonné, si l’on peut dire, par le référendum suisse sur l’interdiction des minarets et la polémique sur le port du niqab et de la burqa, ce défoulement républicain a immédiatement pris l’allure d’une stigmatisation de la deuxième religion de France – et cela, au plus mauvais moment. Alors même que les musulmans français, dont la pratique religieuse est notoirement faible, progressent comme tous leurs concitoyens sur la voie d’une cohabitation apaisée et définitive, voici que l’ouverture, que nul ne réclamait, de la boîte de Pandore identitaire les renvoie à cette pression constante, normative et sécuritaire, qui est un peu la caractéristique du regard français sur l’islam. Ici, constate Vincent Geisser, chercheur au CNRS, « un bon musulman est un musulman qui n’est plus musulman, un musulman sur mesure », un musulman invisible en somme, un musulman sans culture.
Certes, affaire franco-française, le débat sur l’identité nationale n’est pas en soi illégitime, d’autant que cette thématique fut l’une de celles qui ont irrigué la campagne électorale de Nicolas Sarkozy en 2007 et qui ont fait de lui un élu du peuple. Mais l’organiser sans précaution aucune au cœur d’une nation, fille aînée de l’islam en Europe, où les enfants des immigrés d’autrefois commencent à peine à se sentir Français comme les autres, c’était prendre le risque de voir resurgir une horde de démons nauséeux. Reste à espérer que l’évolution vers plus de tolérance et plus d’ouverture, très sensible et régulièrement mesurée depuis quelques années au sein des nouvelles générations, et cela quel que soit leur univers culturel, se poursuivra. 63 % des Français estiment que le débat porté par Éric Besson n’a pas été « constructif » – ce qui est somme toute plutôt bon signe. Espérons qu’une même proportion souscrive à cette petite phrase prononcée le 26 janvier par Jamel Debbouze : « La France a aussi un autre visage et il ressemble étrangement au mien. »
Source : Jeune Afrique
Des associations de Marocains résidant en Espagne ont dénoncé "la campagne de harcèlement" menée par la police catalane contre les immigrés marocains dans les différentes localités et villes de la communauté autonome de Catalogne.
Les mauvais agissements des forces de l’ordre dans cette région espagnole contre les immigrés, particulièrement marocains ne datent pas d’aujourd’hui. L’arrestation d’un Marocain, suivi par des affrontements la semaine dernière entre immigrés marocains et Mossos d’Esquqdra à El Vendrell, a été un événement de trop.
L'Association des travailleurs immigrés Marocains en Espagne (ATIME) a dénoncé "les campagnes d'identification" visant particulièrement les Marocains en Catalogne. Pour son président Kamal Rahmouni, "il est inconcevable que l'on définisse les cibles de ces campagnes sur la base de la couleur de leur peau ou de la langue". Tout en s’insurgeant contre "l'intervention violente" de la police le 17 février à El Vendrell, l'Association "Adib Biladi" basée à Tarragone, a fait savoir dans un communiqué que ces "actes ne correspondent pas aux agissements de la police d'un pays civilisé".
Pour l'Organisation non gouvernementale "Coopération et développement avec l'Afrique du Nord" (CODENAF-Catalogne), les actions policières sont "une campagne électorale avant terme, dont l'objectif est de récolter le plus grand nombre de voix, parmi la population anti-immigrés, lors des élections locales prévues en octobre prochain". La Fédération des entités culturelles catalanes d'origine marocaine (FECCOM), s’est exprimée dans le même sens. Son vice-président, Abdeladhim Bakkali, qui s’est dit opposé à l'utilisation des immigrés à des "fins purement électoralistes", a rappelé que certaines formations politiques catalanes ont appelé à resserrer l'étau sur les immigrés.
En janvier dernier, Kamal Rahmouni avait dénoncé l’utilisation des immigrés à des fins électoralistes. Il faisait allusion à l’époque à la volonté – abandonnée par la suite – de la municipalité de Vic (province de Barcelone), fief d’un leader d’extrême droite catalan, d’arrêter l’enregistrement comme résidents des immigrés ne possédant pas de titre de séjour.
Les représentants de la communauté marocaine de Tarragone ont eu une réunion avec ceux de la police catalane et la municipalité d’El Vendrell, après les heurts du 17 février. Cette fois, les délégués des Marocains souhaitent rencontrer le délégué du gouvernement central en Catalogne, Joan Rangel. De même, ils souhaitent une intervention du ministre de l'Intérieur Catalan, Joan Saura pour mettre fin à ces campagnes des Mossos envers les immigrés marocains.
Source : Yabiladi
La célébration de la culture et des auteurs marocains établis à l'étranger est un hommage pour leur apport enrichissant à la culture marocaine, a affirmé le ministre chargé de la Communauté marocaine à l'étranger, M. Mohamed Ameur, dans un entretien publié, mardi, par le quotidien +Al Ittihad Al Ichtiraki+.
Après avoir souligné l'engouement qu'a connu le stand de la communauté marocaine établie à l'étranger au 16ème Salon international de l'édition et du livre (SIEL), le ministre a affirmé que cette célébration est un hommage aux membres de cette communauté qui ont rendu et continuent de rendre de louables services à leur patrie, chacun selon ses possibilités, enrichissant ainsi la scène culturelle marocaine.
Cette action sera suivie par d'autres initiatives, notamment sous forme de salons réguliers ou itinérants, de colloques ou de concours, a-t-il ajouté, indiquant qu'une réflexion est menée par son département sur une nouvelle forme de manifestations devant permettre la découverte de nouveaux talents marocains à l'étranger.
L'une des préoccupations majeures du ministère est la recherche des compétences marocaines et la définition des domaines et mécanismes qui pourraient leur permettre de contribuer au processus de développement au Maroc et à sa renaissance, a-t-il poursuivi.
S'agissant du 16ème du Salon International de l'Edition et du Livre (SIEL) de Casablanca, M. Ameur a estimé que c'était "une édition réussie à tous les niveaux", citant à cet égard le succès du stand commun entre le ministère chargé de la communauté marocaine établie à l'étranger et le Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger (CCME).
M. Ameur a indiqué, par ailleurs, que des centres culturels marocains sont en cours de construction ou d'aménagement dans plusieurs villes à travers le monde, ajoutant que ces centres seront des structures d'information sur le patrimoine culturel marocain et d'appui à la création artistique et à l'apprentissage des langues.
Source : MAP
Il y a environ 800 000 Marocains résidant légalement en Espagne dont plus de 30% en Catalogne. D’après le président de l'Association Ibn Batuta, ils ne sont pas très nombreux dans la production culturelle, même si cette production est appelée à se développer. Toutefois, certains ont déjà réussi à se faire un nom sur la scène espagnole, à l’image de Najat El Hachmi, qui a reçu le grand prix du gouvernement catalan, l’écrivaine Laila Karrouch et le cinéaste Mohamed El Hafi, qui participe chaque année au Festival du cinéma africain organisé à Barcelone.
S’agissant du problème de reconnaissance du travail des artistes MRE au Maroc, Mohammed Chaib pense que ce genre de rencontres permettra de "normaliser les choses". Désormais, le ministère des MRE et le CCME, entendent promouvoir les travaux des Marocains de la diaspora.
Elu en 2003 puis réélu en 2006, le premier député musulman de Catalogne, est l’auteur de deux livres. Une autobiographie et un ouvrage traitant la cohabitation entre Marocains et Catalans ("Érita para convivencia", écrit en trois langues : arabe, catalan et espagnol).
Source : Yabiladi
La jeune lycéenne, arrivée en France en 2005 parce qu'elle a voulu échapper à un mariage forcé, était victime de violences de la part de son frère.
RESF (Réseau éducation sans frontières) a dénoncé lundi 22 février dans un communiqué l'expulsion d'une lycéenne marocaine de 19 ans d'Olivet (Loiret) victime de violences de la part de son frère contre qui elle venait de porter plainte.
Selon RESF, la jeune fille, en France depuis 2005 parce qu'elle a voulu échapper à un mariage forcé dans son pays et élève au lycée professionnel Dolto à Olivet (loiret), est maltraitée régulièrement par le frère chez qui elle réside.
Le 18 février, la jeune fille a déposé une main courante au commissariat de Montargis, puis le lendemain elle a porté plainte à la gendarmerie de Château-Renard. C'est là qu'elle est alors placée en garde à vue avant d'être expulsée samedi en direction du Maroc, selon RESF.
Mariée de force
RESF précise que la jeune femme a présenté aux autorités un certificat médical avec une incapacité de travail de huit jours. "Najlae ne veut pas retourner au Maroc car elle sait qu'elle est destinée à être mariée à un cousin", écrit RESF dans son communiqué, jugeant l'affaire "ignoble".
La présidente de l'association féministe Ni Putes Ni Soumises Sihem Habchi a qualifié dans une déclaration à l'AFP cette expulsion "d'intolérable, inacceptable à l'heure où une des grandes causes nationales est la violence faite aux femmes".
"Les services de l'Etat sont censés renforcer l'accueil des femmes dans les commissariats et les gendarmeries, si les femmes en allant déposer plainte, peuvent se retrouver expulsées, c'est un message qui les renvoie au silence" a-t-elle dit.
"Nous, membres de l'association Ni Putes Ni Soumises, avions eu la garantie que les femmes victimes de violence en situation irrégulière seraient bien accueillies et leur dépôt de plainte pris en compte, on va lancer une marche contre la violence faite aux femmes qui partira de Paris le 8 mars et il y aura une étape devant la préfecture du Loiret qui a ordonné cette expulsion" a-t-elle ajouté.
Source : Le Nouvel Observateur
Plusieurs associations de la communauté Marocaine résidant en Espagne ont dénoncé "la campagne d'harcèlement" menée actuellement par la police catalane contre les immigrés marocains dans les différentes localités et villes de la région autonome de Catalogne au Nord est de l'Espagne.
Ces associations se sont élevées contre "les agissements disproportionnés" de la police catalane à l'encontre des membres de la communauté marocaine établie en Catalogne, dénonçant l'agression menée, la semaine dernière dans une localité Catalane, par des agents de la police régionale contre un jeune immigré marocain.
Des affrontements avaient opposé, mercredi dernier dans la ville d'El Vendrell dans la province catalane de Tarragone, une centaine d'immigrés marocains et des agents de la police régionale à la suite de l'arrestation d'un jeune marocain lors d'un contrôle de routine.
Réagissant à ces incidents, l'association des travailleurs immigrés Marocains en Espagne (ATIME), la plus importante association de défense des droits des immigrés marocains dans ce pays, a dénoncé "les campagnes d'identification" qui ciblent particulièrement les Marocains en Catalogne.
Selon le président d'ATIME, Kamal Rahmouni, "il est inconcevable que l'on définisse les cibles de ces campagnes sur la base de la couleur de leur peau ou de la langue".
Il a également indiqué que son association compte demander une intervention du ministre de l'Intérieur Catalan, Joan Saura pour mettre un terme à ces campagnes policières qui ciblent uniquement les immigrés marocains.
ATIME compte demander également au ministre Catalan de l'Intérieur d'ouvrir une enquête pour clarifier les circonstances de l'agression d'un immigré marocain par des agents de la police Catalane comme cela a été rapporté par les médias locaux.
Le président de l'Organisation non gouvernementale "Coopération et développement avec l'Afrique du Nord" (CODENAF-Catalogne), Oussama Saadoune, a de son côté fustigé les campagnes policières anti-immigrés marocains menées actuellement en Catalogne.
Il a également indiqué que l'ONG va se réunir avec le représentant du gouvernement central en Catalogne, Joan Rangel pour lui demander des explications sur ces campagnes qui ciblent particulièrement les immigrés marocains en Catalogne, la plus grande communauté d'immigrés dans cette région autonome du Nord est de l'Espagne, forte de près de 300.000 personnes.
Selon le vice-président de CODENAF-Catalogne, Abderrahim Belmahdi, la police catalane, plus connue sous le nom de Mossos d'Esquadra, mène depuis quelques semaines une vaste campagne dans les différentes villes et localités de la région sous "le prétexte de vérifier l'identité des immigrés" et a intensifié pour ce faire les points de contrôle.
"Il s'agit d'une campagne électorale avant terme, dont l'objectif est de récolter le plus grand nombre de voix, parmi la population anti-immigrés, lors des élections locales prévues en octobre prochain", a-t-il estimé.
Abondant dans le même sens, le vice-président de la Fédération des entités culturelles catalanes d'origine marocaine (Feccom), Abdeladhim Bakkali, a lui aussi dénoncé "les agissements" des forces de l'ordre à l'encontre de la communauté marocaine, affirmant que de telles actions ne font que conforter le climat de "la xénophobie et de la haine des étrangers".
Il s'est également opposé à l'utilisation de la question de l'immigration à des "fins purement électoralistes", dénonçant la position de certains partis politiques en Catalogne qui appellent à resserrer l'étau sur les immigrés.
Pour sa part, le président de l'association "Adib Biladi" à Tarragone, El Hassane Jeffali, a fait part du climat de mécontentement qui règne parmi la communauté marocaine de Tarragone à la suite de l'agression du jeune Marocain dans la ville d'El Vendrell.
M. Jeffali, qui a dénoncé "l'intervention violente" de la police catalane contre le jeune Marocain et sa famille, a appelé à mettre un terme à ce genre de "dépassements qui visent les Marocains de Tarragone et qui sont de nature à nuire à l'entente et la convivialité".
De son côté, le président de l'association culturelle Arabe d'El Vendrell, Mohamed Bachiri, a qualifié de "scandaleux" les agissements de la police Catalane, ajoutant que la situation se compliquera encore davantage en cas de poursuite de ce genre de comportements qui menacent la paix sociale.
Des représentants de la communauté marocaine de Tarragone ont tenu des réunions avec des responsables de la police catalane ainsi qu'avec des élus locaux pour demander de mettre un terme aux agissements "provocateurs" de la police contre les immigrés marocains.
Des affrontements ont opposé, mercredi dernier dans la ville Catalane d'El Vendrell, une centaine d'immigrés marocains aux forces de l'ordre, faisant plusieurs blessés dans les deux rangs.
Selon la police, les heurts ont commencé lorsque des agents de la police catalane ont procédé, lors d'un "contrôle de routine", à l'arrestation d'un immigré marocain, mais des représentants de la communauté marocaine établie en Catalogne ont affirmé à la MAP que les affrontements dans cette ville sont le résultat logique de la "politique de harcèlement" et de "persécution" dont font l'objet les immigrés africains, principalement les Marocains.
Trois immigrés marocains ont été interpellés à la suite de ses heurts qui ont fait cinq blessés dans les rangs de la police catalane et plusieurs autres parmi les immigrés marocains.
Dans leurs déclarations à la MAP, des représentants de la communauté marocaine résidant à Tarragone ont affirmé que l'arrestation de l'immigré marocain a été "la goutte qui a fait déborder le vase" d'une situation tendue entre immigrés et police.
Ils ont, en outre, fait savoir que la police catalane a intensifié, ces derniers temps, le contrôle d'immigrés qu'ils soient réguliers ou illégaux.
Il ne s'agit pas de la première fois que des affrontements éclatent entre immigrés et police Catalane. L'été dernier, des heurts ont eu lieu dans la même ville à la suite d'une intensification de la pression policière contre des vendeurs ambulants immigrés originaires principalement d'Afrique subsaharienne, connus communément sous l'appellation "Top Manta".
Quelque 300.000 Marocains sont installés dans la région autonome de Catalogne, soit le tiers de l'ensemble de la communauté marocaine résidant en Espagne.
Source : MAP
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