lundi 8 juillet 2024 16:20

1981 La 80e proposition du programme de François Mitterrand s’engage à accorder le droit de vote aux étrangers pour les élections municipales, après cinq ans de présence sur le territoire français.

1985 Dans un entretien au Monde, Georgina Dufoix, ministre des affaires sociales et de la solidarité nationale, estime qu’il est « trop tôt » pour une participation politique des immigrés aux élections municipales.

1988 Jacques Chirac, candidat à l’élection présidentielle, critique la proposition de François Mitterrand d’accorder le droit de vote aux étrangers aux élections municipales. Le président sortant affirme sur RTL qu’il est « personnellement favorable au droit de vote des immigrés aux élections municipales mais non à leur éligibilité ».

1990 Le PS adopte un texte sur l’immigration qui abandonne la revendication du droit de vote aux élections locales pour les résidents étrangers.

1992 Le traité de Maastricht crée une citoyenneté européenne.

1998 La loi du 25 mai accorde aux citoyens de l’UE résidant en France le droit de vote aux municipales, en application d’une directive européenne du 19 décembre 1994. La loi n’accorde pas le droit d’être maire ou adjoint ni de participer à la désignation des sénateurs. Elle s’appliquera pour la première fois aux élections municipales de 2001.

2000 Dans la nuit du 3 au 4 avril, l’Assemblée nationale adopte une proposition de loi constitutionnelle accordant le droit de vote et d’éligibilité aux non-ressortissants de l’Union européenne aux élections municipales. L’opposition vote contre, à l’exception de deux députés UDF (Gilles de Robien, Jean-Louis Borloo). Lionel Jospin renonce à faire inscrire ce texte à l’ordre du jour du Sénat où il n’y a pas de majorité pour le voter.

2001 Dans son livre Libre, Nicolas Sarkozy « avoue ne pas être outrageusement choqué par la perspective de voir des étrangers, y compris non communautaires, voter pour les scrutins cantonaux et municipaux ».

2007 Dans un entretien à La Croix, le futur président de la République explique qu’il n’a pas inclus le droit de vote aux étrangers dans son projet « car (il est) minoritaire sur cette question ».

24/11/2011

Source : La Croix

Originaires du Maghreb, ils sont nés, ont grandi ou ont choisi de vivre en France. Leur point commun ; ils sont tous impliqués dans la vie citoyenne et politique. Nous les avons interrogés sur ce que signifie pour eux « être français ? », sur le défi de l’intégration et l’idée qu’ils se font de la France…Suite

La délégation marocaine participant à la 3ème "Conférence ministérielle euro-africaine sur la Migration et le Développement" a plaidé, mercredi à Dakar, pour le renforcement d'une coopération Nord-Sud novatrice et équilibrée qui vise à promouvoir la mobilité légale et faire du développement local un pilier de la lutte contre la migration irrégulière.

La conjoncture actuelle dans la rive sud de la méditerranée démontre plus que jamais que la question de la migration entre l'Afrique et l'Europe doit s'inscrire dans un partenariat basé sur la valorisation du potentiel humain, la lutte contre la pauvreté et l'investissement dans les régions à fort potentiel migratoire, a souligné le chef de la délégation marocaine, M. Mohamed Bernoussi, Secrétaire général du ministère chargé des affaires de la communauté marocaine à l'étranger.

Le Maroc, qui n'a ménagé aucun effort pour la mise en oeuvre des actions prévues par les programmes de Rabat et de Paris (1ere et 2eme conférence), notamment en matière de lutte contre la migration irrégulière, plaide pour le renforcement de la mobilité humaine à travers la migration légale qui constitue une opportunité indéniable pour le développement aussi bien pour les pays d'origine que de destination, a-t-il affirmé.

L'encouragement des flux légaux et la lutte en amont contre la migration irrégulière sont deux facteurs en forte corrélation du fait que l'espoir de la mobilité légale atténue fortement les velléités des départs clandestins, a-t-il précisé. Et d'attirer l'attention sur la nécessité de la promotion d'une migration légale qui ne soit pas préjudiciable aux pays d'origine à travers la fuite des cerveaux qui a pris des proportions inquiétantes pour toute l'Afrique.

M. Bernoussi qui a salué le partenariat novateur et équilibré Nord-Sud enclenché depuis la première édition de la conférence euro-méditerranéenne, a rappelé les efforts du Royaume pour une politique migratoire efficiente. Il a notamment cité la politique nationale de mobilisation des compétences auprès de sa diaspora pour mettre à contribution la migration dans les efforts de développement via le transfert de savoir-faire et d'expertise.

Les marocains résidant à l'étranger (MRE) qui dépassent actuellement 4,5 millions de personnes, soit 12 pc de la population nationale, constituent pour le Maroc un atout majeur au plan économique et un enjeu stratégique dans ses relations bilatérales avec plusieurs pays européens et arabes qui accueillent l'essentiel de cette communauté, a-t-il rappelé.

Baptisée aussi "Processus de Rabat", la première Conférence euro-africaine ayant été tenue dans la capitale du Royaume en juillet 2006, la 3eme édition de Dakar a procédé à l'évaluation du "Programme de Coopération Triennal de Paris" (2008-2011), ainsi qu'à l'adoption d'une nouvelle stratégie qui fixera les priorités du dialogue sur la migration entre les pays partenaires pour la période 2012-2014.

La déclaration et le Plan d'action adoptés lors de la Première Conférence de Rabat, ont inauguré une coopération Nord-Sud novatrice caractérisée par une vision commune qui a jeté les bases d'un partenariat étroit entre les pays concernés par la "route africaine" comprenant les flux migratoires vers l'Europe en provenance du nord, du centre et de l'ouest du continent noir.

Deux ans plus tard, la deuxième Conférence Euro-Africaine sur la Migration et le Développement, organisée cette fois-ci à Paris en 2008, confirmait la vitalité du "processus de Rabat" et opte pour l'adoption d'un ambitieux programme de coopération triennal (2008-2011) financé par l'Union européenne et l'Agence espagnole de la Coopération International et du Développement.
La 3eme édition de Dakar a réuni des ministres et hauts responsables en charge de la question de la migration de plus d'une cinquantaine de pays d'origine, de transit et de destination. Les débats ont porté sur l'évaluation du programme de coopération triennal (2008-2011) et quantifier leurs résultats.

Plusieurs intervenants ont salué cette nouvelle démarche dans le traitement de la migration clandestine qui intègre fondamentalement la question du développement des pays d'origine comme facteur de premier plan. Des partenaires du projet ont ainsi témoigné d'actions concrètes et de résultats tangibles, compte tenu de la baisse substantielle des flux de la migration clandestine.
Les partenaires du Sud ont plaidé pour le renforcement de l'aide au développement dans les zones à fort potentiel de migration, à travers les projets socio-économique, la formation et la valorisation du facteur humain.

La rencontre de Dakar a permis le lancement de plusieurs initiatives à cet effet et les partenaires du sud sont dans l'attente des moyens financiers et de l'accompagnement du partenaire européen, a souligné le ministre sénégalais des affaires étrangères qui a présidé la clôture des travaux de cette Conférence.

Sollicités sur la question de la mobilité légale, les représentants de l'Union européenne ont tenu à assurer que la politique du "Frontex" (l'agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des Etats membres de l'Union) ne vise pas à verrouiller l'Europe. Les efforts sont orientés pour promouvoir la migration régulière, le flux des migrants légaux observe une cadence régulière et près de 4 pc de la population européenne est issue de la migration, a-t-on fait valoir à ce sujet.

La 3eme conférence de Dakar a été sanctionnée par l'adoption d'une déclaration finale qui décline les orientations du partenariat euro-africain en matière de migration pour les trois prochaines années.

23/11/2011

Source : MAP

La 3ème conférence des ministres du processus euro-africain sur migration et développement, qui s’est tenue hier à Dakar n’était que formalité. Tout semblait être calé au préalable par l’Union européenne, avec à la clé, une stratégie migratoire 2012-2014. Les Etats africains devaient simplement approuver, aux frais du partenaire européen.

C’est depuis le 18 novembre dernier à Bruxelles que la Commission européenne a statué sur le renouvellement de sa stratégie migratoire, en mettant à l’épicentre des préoccupations le renforcement de la coopération et de la mobilité. Une stratégie taillée à la mesure des intérêts des pays européens et qui a été déclinée dans un communiqué sanctionnant la rencontre à la date précitée. A l’arrivée, c’est cette même position commune de l’Ue, en plus détaillée, qu’on retrouve dans la stratégie de Dakar pour 2012-2014, adoptée à la suite d’un approfondissement de la mise en œuvre du Programme de coopération triennal 2009-2011 de Paris en 2008. La même qui a été distribuée aux participants bien avant les débats et qui n’a connu aucun amendement.

L’Ue veut ainsi dynamiser ses relations avec les pays tiers pour mieux récolter les bénéfices mutuels que la migration peut apporter, indique-t-on. Dans la même source, Cecilia Malmström, commissaire chargée des Affaires intérieures de l’Ue, déclare : ’Nous définissons un cadre d’action stratégique clair et cohérent en matière de migration et de développement. C’est seulement en renforçant son dialogue et sa coopération avec les pays partenaires que l’Ue sera mieux armée pour encadrer le phénomène migratoire sur son territoire et dans le contexte international’. Mieux, ajoute-t-elle, ‘la nouvelle approche globale de la question des migrations et de la mobilité (Agmm) constitue le cadre stratégique ad hoc pour conférer une valeur ajoutée à l’action de l’Union et des Etats membres dans ce domaine’.

En face, rien n’a convaincu sur une concertation pré-sommet de Dakar entre Etats africains concernés pour peser sur la balance des négociations pour un partenariat aux bénéfices partagés. Aucune communication, aucune note informative là-dessus n’a circulé. En réalité, les Etats africains étaient intéressés par autre chose. Et peu importe ce que les sociétés civiles européennes et africaines peuvent déduire de la position préméditée par l’Ue avant de s’asseoir autour d’une table de discussion avec ses partenaires. L’essentiel, pour les Etats africains, ce sont les billets d’euros que l’Ue propose sous le nez pour une gestion ‘efficace et efficiente’ de la problématique migratoire entre les deux continents.

En attestent les propos d’ouverture, avec en arrière-fond, une mendicité ‘diplomatique’ du ministre d’Etat, Madické Niang, ministre des Affaires étrangères du Sénégal qui demande un appui financier pour étendre les expériences de la Goana, du plan Reva, du Faise, de la Plasepri, du projet Tokten, de l’Anej ou encore du Paids. Ceci, dans l’optique de réduire la migration ‘irrégulière’. Peu importe que l’Union européenne veuille, implicitement, fermer ses frontières aux cancres, - c’est ce qu’on entend par immigration choisie -, la finalité étant de retenir à l’intérieur des pays d’origine les migrants en échange des sommes d’argent considérables. Par exemple, ‘30 millions d’euros pour la Tunisie, presque 16 millions d’euros pour le Sénégal’, selon Jeannette Bougrab, secrétaire d’Etat Français, chargée de la Jeunesse et de la Vie associative. Un montant qui ne représente pas grand-chose comparé aux retombées économiques tirées de l’émigration pour le Sénégal. La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) évalue les volumes de transferts de fonds des migrants sénégalais à 617 milliards 2 millions de F Cfa, représentant plus de 15 % du produit intérieur brut (Pib).

Les trois piliers de la stratégie de Dakar

La stratégie de Dakar pour 2012-2014 est articulée autour de trois grands piliers dont l’organisation de la migration légale, grâce à la mise à disposition par l’Ue de 25 millions d’euros pour ‘faciliter la libre circulation et la gestion de la migration en Afrique de l’Ouest’ ; la lutte contre la migration irrégulière, aidée en cela par une amélioration de l’aide au retour et à la réinsertion par les accords de réadmission signés par les parties prenantes. Et enfin, le renforcement des synergies entre migration et développement.

A travers ces mesures cautionnées par les Etats africains, l’Ue veut faciliter les échanges entre les différents acteurs de la mobilité, donner aux institutions nationales et régionales les moyens et capacités pour mettre en œuvre des politiques de mobilité, garantir aux migrants et aux réfugiés le respect de leurs droits. De même, la stratégie de Dakar cherche à améliorer la gestion des frontières, l’efficacité des procédures de réadmission et les conditions de retour des migrants en situation irrégulière, renforcer la protection des groupes vulnérables, sécuriser et faciliter la gestion des registres d’état civil. L’adoption d’une approche inclusive des questions de migration et développement, l’amélioration de la mobilisation des transferts d’argent des migrants au bénéfice du développement des pays d’origine, la valorisation du potentiel de solidarité des migrants font aussi partie des objectifs à atteindre.

24/11/2011, Abdoulaye SIDY

Source : Walfadjri

Le gouvernement essaie d'éteindre l'incendie. Sans reculer sur ses principes et tout en essayant de réparer les dégâts provoqués par la polémique sur les difficultés accrues pour les étudiants étrangers diplômés en France d'acquérir le statut de salarié suite à la circulaire « Guéant-Bertrand » du 31 mai dernier. « Le message est simple, la France continue de vouloir attirer les talents du monde entier, qui sont ensuite des ambassadeurs à vie et un atout extraordinaire pour nos entreprises », a assuré hier le ministre de l'Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, qui a fait état d'un courrier de François Fillon aux conférences des grandes écoles, des présidents d'université et des ingénieurs rappelant « son attachement à l'attractivité de l'enseignement supérieur ». Laurent Wauquiez a indiqué que, sur 500 dossiers problématiques identifiés,« plus de la moitié ont obtenu une décision favorable pour leur changement de statut ». Il s'est donné jusqu'à la fin de l'année pour que les autres dossiers soient réglés et a précisé que le gouvernement était vigilant sur les métiers en tension et qu'il n'avait pas « le même regard sur les étudiants venant de Chine, du Brésil, du Canada, d'Inde, que sur ceux venant des pays en voie de développement. » Dans la droite ligne d'une tribune du ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, dans « Le Monde » d'aujourd'hui, « Contre le pillage des cerveaux »,

24/11/2011, Isabelle FICEK

Source : Les Echos

Fini l’époque où il allait braconner sur les terres de la gauche, en se disant à titre personnel favorable au vote des étrangers aux élections locales. Devant les maires de France conviés à l’Elysée, Nicolas Sarkozy s’en est pris mercredi 23 novembre à la proposition de loi du Sénat visant à accorder le droit de vote aux étrangers aux élections municipales. « Une telle proposition me paraît hasardeuse. Elle présente le risque de diviser profondément les Français au moment, où plus que jamais, nous avons besoin de nous rassembler », a expliqué le candidat non déclaré de l’UMP sous les applaudissements. « Le droit de voter et le droit d’être élu, dans nos territoires, doit demeurer un droit attaché à la nationalité française » et étendu aux ressortissants européens pour les élections municipales et européennes.

En octobre 2005, juste avant les émeutes de banlieues, celui qui était alors ministre de l’intérieur tenait un discours radicalement différent dans un entretien accordé au Monde. « A titre personnel, je considère qu'il ne serait pas anormal qu'un étranger en situation régulière, qui travaille, paie des impôts et réside depuis au moins dix ans en France, puisse voter aux élections municipales », expliquait M. Sarkozy, qui disait vouloir « renforcer la chance de l'intégration pour les étrangers en situation légale. Le droit de vote aux municipales en fait partie ».

Le candidat, alors, n’avait pas peur de brusquer son camp, comme il l’avait fait en abolissant lors de son arrivée place Beauvau la double peine, prévoyant l’expulsion des étrangers ayant purgé leur peine de prison. « Je ne demande pas à mon parti d'être d'accord avec moi sur tout. Et j'ai la liberté de ne pas être d'accord avec lui sur tout », expliquait encore en 2005 M. Sarkozy.

Mais 2007 n’est pas 2012. L’ouverture à gauche du début du quinquennat a désorienté la droite, sans ouvrir de perspective au centre. M. Sarkozy veille à rassembler son camp et à cliver le débat politique. Soutenu par les députés de la Droite populaire, il veut récupérer les électeurs tentés par le front national, alors que selon le politologue Patrick Buisson, conseiller de M. Sarkozy, l’immigration est devenu pour la première fois une préoccupation supérieure à celle de la délinquance. M. Sarkozy espère l’emporter face à M. Hollande, qui, selon M. Buisson, ne mordrait plus sur le centre ni sur les classes populaires, dont M. Sarkozy pense qu’elles feront l’élection. « François Hollande est redevenu candidat du PS », assène M. Buisson.

M. Sarkozy saisit aussi la proposition de loi du Sénat, pour faire toucher du doigt aux Français par avance ce que signifierait l’arrivée de la gauche au pouvoir. Il essaie ainsi de retourner à son profit le basculement de la Haute-Assemblée en en faisant un épouvantail.

Il n’est pas question, pour l’heure, de donner un coup de barre majeur à droite, comme l’avait fait Nicolas Sarkozy en juillet 2010 avec son discours de Grenoble sur la déchéance de la nationalité et les Roms. Il n’empêche, le chef de l’Etat multiplie les sujets d’affrontement avec la gauche, comme en atteste sa sortie contre la fraude aux prestations sociales, qui n’a été accompagnée d’aucune mesure concrète vraiment nouvelle.

Cette tactique serait d’autant plus fructueuse, selon le député de la Drôme Hervé Mariton, que la campagne marque, selon lui, « la fin des consensus » entre la gauche et la droite sur quelques sujets majeurs, qui vont au delà de l’économie et du social : la perspective proche qui régnait avec le PS sur le nucléaire n’existe plus et M. Sarkozy se déplacera vendredi au centre nucléaire de Tricastin à Pierrelatte, compte enfoncer le clou. M. Mariton accuse de vouloir faire de la défense une variable d’ajustement budgétaire. La droite compte attaquer la gauche sur sa politique familiale, en contestant l’individualisation des droits et la remise en cause partielle du quotient familial née de la fusion programmée de l’impôt sur le revenu et de la CSG. M. Mariton note que les lois bioéthiques n’ont pas été votées à l’unanimité. L’Elysée ne compte pas sortir du bois sur le mariage homosexuel, même si les Français s’y déclarent favorables dans les sondages: une ouverture sur ce point rapporterait très peu à M. Sarkozy et lui coûterait très cher auprès de l’électorat catholique traditionnel.

Enfin, M. Sarkozy a fait des droits d’auteurs et de Hadopi un combat personnel, qui l’oppose à la gauche. C’est dans ce domaine que M. Sarkozy veut apparaître moderniste. Il entend aussi mettre à dispositions des Français toute une série de banques de données publiques en provenance des administrations, pour donner un sentiment de transparence par la preuve et atténuer son image autoritaire.

23/11/2011, Arnaud Leparmentier

Source : Le Monde

Le chef de l'Etat estime que le «droit de voter et d'être élu doit demeurer un droit attaché à la nationalité française»...

Accorder des droits électoraux aux étrangers? Une proposition «hasardeuse», selon Nicolas Sarkozy. Le chef de l’Etat s'est ainsi prononcé contre le droit de vote et d'éligibilité des ressortissants de pays non membres de l'Union européenne résidant en France aux élections municipales, proposé par la nouvelle majorité sénatoriale socialiste.

Le Sénat, qui a basculé à gauche lors des sénatoriales de septembre, examinera le 8 décembre une proposition de loi constitutionnelle du PS en ce sens, déjà votée par l'Assemblée nationale le 3 mai 2000 sous le gouvernement du Premier ministre socialiste Lionel Jospin.

«Besoin de rassembler les Français»

«Une telle proposition me semble hasardeuse (...) parce que cette proposition risque de diviser profondément les Français au moment où, plus que jamais, nous avons besoin de les rassembler», a déclaré le président de la République devant quelque 2.000 maires reçus au Palais de l'Elysée à l'occasion de leur congrès annuel à Paris.

«Chacun peut avoir ses convictions (...) mais dans la crise que nous avons à affronter il y a une nécessité, qui est celle de rassembler», a-t-il insisté.

La Droite populaire, aile sécuritaire de l'UMP, a lancé le mois dernier une pétition contre cette proposition de loi dans laquelle elle voit une «imposture idéologique» et une «manœuvre électoraliste». Sans aller jusque-là, Nicolas Sarkozy a rappelé que les citoyens de l'UE résidant en France pouvaient participer aux élections municipales et européennes et s'est dit «très attaché» à ce que la Constitution française n'aille pas au-delà.

Il y était favorable en 2005

«Je crois depuis longtemps que le droit de voter et le droit d'être élu, dans nos territoires, doit demeurer un droit attaché à la nationalité française, étendu pour les élections municipales et européennes aux citoyens européens qui partagent avec nous une communauté de destin», a poursuivi le chef de l'Etat.

La seule façon pour un ressortissant d'un pays non membre de l'UE de participer aux choix politiques de la France est de prendre la nationalité française, à condition d'en remplir les conditions, a-t-il ajouté. Arno Klarsfeld, le président de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) a justifié ce refus par le fait que l'intégration était loin d'être une réussite et qu'existait le risque de voir apparaître des listes fondamentalistes aux scrutins locaux.

En 2005, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, s’était pourtant montré favorable au droit de vote des étrangers. «A titre personnel, je considère qu'il ne serait pas anormal qu'un étranger en situation régulière, qui travaille, paie des impôts et réside depuis au moins dix ans en France, puisse voter aux élections municipales», indiquait à l’époque le chef de l’Etat, dans le Monde.

24/11/2011, E.O., avec Reuters

Source : 20 minutes.fr

Le Marocain Mohamed Brihmi a été assermenté, mardi après-midi à Toronto (Canada), en qualité de juge de paix à la Cour de justice de l'Ontario. La cérémonie d'assermentation, qui s'est déroulée au Palais de justice de Toronto, a été rehaussée par la présence notamment de Mme Nouzha Chekrouni, ambassadrice du Maroc au Canada, M. Zoubair Hakam, consul général du Maroc à Montréal, ainsi que de plusieurs membres de la communauté marocaine établie au Canada.

Dans une déclaration à la MAP, le Premier magistrat d'origine marocaine au Canada s'est dit “honoré, comblé et heureux d'avoir obtenu cette distinction”, affirmant garder “une fierté absolue de mon héritage marocain”.

Installé au Canada en 1981 et titulaire de plusieurs prix et distinctions, M. Brihmi a exercé pendant plus de 25 ans dans la fonction publique, œuvrant auprès des communautés francophones établies à l'étranger comme dans la province anglophone canadienne de l'Ontario.

23/11/2011

Source : Au fait/MAP

Assis sur un banc, les cheveux blanchis, des hommes renfrognés regardent les passants et parlent du "bled", qu'ils ont quitté dans les années cinquante pour venir travailler en France: une pièce, "Invisibles", rend hommage à ces vieux immigrés, les "chibanis".

Ecrite par le metteur en scène Nasser Djemaï, lui-même d'origine algérienne, "Invisibles" entend donner "un corps, une voix, une personnalité" à ces travailleurs, qui ont été, selon lui, "des masses informes, incolores, inodores, éternellement interchangeables".

La pièce est à l'affiche à partir du 22 novembre à la Maison de la culture de Grenoble, avant une vaste tournée en France, puis à Lausanne, qui s'achèvera en mai prochain.

"J'ai pris le parti de parler uniquement des hommes qui n'ont pas fait venir leur famille parce que, pour moi, ils représentent une double tragédie", raconte Nasser Djemaï, dans un entretien à l'AFP. Ils ont vécu "l'exil, l'arrachement à la terre natale pour retrouver une misère plus froide encore et l'éloignement d'avec leur famille".

"Une fois vieillis, ces hommes se retrouvent seuls, avec des séquelles physiques très importantes et aussi pauvres que quand ils sont arrivés", affirme le metteur en scène, qui insiste sur "le rapport très ambigu, très paradoxal" qu'ont les "chibanis" avec leur pays d'origine. "Ils ont vieilli avec une carte postale dans la tête", déclare-t-il.

"Une histoire entre la vie et la mort"

"Le retour au pays est toujours une incompréhension avec à la fois ce mythe éternel du retour et leur présence ici liée notamment au fait qu'une partie de leur retraite ne peut pas être exportée", ajoute Nasser Djemaï.

Il a cherché pendant un an les acteurs susceptibles d'incarner ces hommes qui s'expriment à la fois en français et en arabe et recueilli des témoignages dans les cafés chibanis, les mosquées, les foyers en même temps qu'il lisait les ouvrages portant sur ce thème.

"C'est un peu aussi l'histoire de mon père qui est arrivé ici tout seul pendant deux ans, avant de faire venir sa famille", confie Nasser Djemaï, né en 1971 à Grenoble de parents algériens. "Les amis qu'il a côtoyés sont ces hommes-là. Ça fait partie de ma mythologie".

Mais, explique-t-il, "mon travail théâtral, c'est de m'emparer d'une parole authentique et d'arriver à tordre toute cette matière pour en faire des figures théâtrales".

"Cette histoire d'hommes qui ont quitté leur terre natale date de la nuit des temps", poursuit-il, évoquant Enée, condamné à l'exil et qui doit se rendre aux enfers pour que son père lui révèle où il doit fonder Rome. "J'ai trouvé ce mythe tellement beau que j'ai voulu aussi m'en servir", ajoute-t-il.

Le héros, Martin, n'a pas connu son père, l'un de ces immigrés, mais le retrouve grâce à sa mère, une Française, qui vient de mourir. "J'ai placé l'histoire entre la vie et la mort. C'est comme un monde parallèle. Ces hommes sont dans une sorte d'antichambre et Martin va être plongé dans ce monde à la demande de sa mère".

Mais "cette histoire, c'est une volonté d'apaisement, une reconstruction, celle d'un jeune homme qui va se réconcilier avec lui-même et avec son passé", selon Nasser Djemaï.

22/11/2011

Source : Le Point

L'Ille-et-Vilaine est le 3e département le plus touché par l'afflux de mineurs étrangers sans parents, avec une vingtaine d'arrivées par mois. Le président PS du conseil général, Jean-Louis Tourenne, somme l'Etat de prendre ses responsabilités, avec cet ultimatum : il ne prendra plus d'enfants en charge au 1er janvier.

Dominique Baudis, le nouveau défenseur des droits, a remis en début de semaine au président de la République son rapport sur les droits de l'enfant. Une partie de son travail est consacrée à la question des mineurs isolés étrangers. La France en compte officiellement 6.000. Elle est particulièrement touchée par l'augmentation des arrivées ces dernières années. En tête des départements touchés par cet afflux : Paris, la Seine-Saint-Denis et... l'Ille-et-Vilaine. Le président socialiste du Conseil général, Jean-Louis Tourenne, tire la sonnette d'alarme. Il explique à TF1 News pourquoi il ne peut plus faire face à ce "raz-de-marée" et pourquoi il appelle l'Etat à prendre ses responsabilités.

TF1 News : Combien de mineurs isolés étrangers (MIE) sont venus frapper à la porte du conseil général cette année ?
J-L.T. : Fin octobre, nous étions à 335 mineurs isolés étrangers arrivés dans le département. Quinze jours plus tard nous sommes à 349. Grosso-modo il en arrive une vingtaine par mois. Pour vous donner une idée, en 2000, ils n'étaient que cinq. Depuis le début, nous avons à cœur d'accueillir ces jeunes dans les meilleures conditions possibles, mais là, la situation devient intolérable. On ne sait plus la gérer. Nous avons créé 70 places supplémentaires en famille d'accueil et recruté 11 travailleurs sociaux pour faire face à ce raz-de-marée, mais là, on ne peut plus les accueillir dans de bonnes conditions.

TF1 News : D'où viennent ces mineurs isolés et pourquoi choisissent-ils votre département ?

J-L.T. : La majorité d'entre eux ont entre 14 et 18 ans. 68% viennent d'Afrique, 21% d'Asie, notamment de Mongolie et de Chine, et le reste des pays de l'Est et de l'Afghanistan. Leur arrivée est très organisée en amont. Les passeurs soit leur donnent les adresses de nos centres d'action sociale soit les déposent directement devant.

Avant d'être tentés par l'Ille-et-Vilaine, ils sont tentés par la France qui peut être perçue comme un Eldorado. Ensuite, il y a un certain nombre de centres d'accueil comme Sangatte qui ont été fermés, donc ils vont ailleurs. Comme leur destination finale est très souvent l'Angleterre, ils vont dans des départements qui servent de point de départ. La liaison Saint-Malo/Porthmouth, en Ille-et-vilaine, en fait partie.

TF1 News : Que faites-vous quand un de ces mineurs étranger se présente à vos services ?

J-L.T. : Le conseil général étant responsable de tous les mineurs présents sur son département et qui n'ont plus d'autorité parentale, qu'ils soient étrangers ou pas, nous les accueillons et nous les signalons à une plateforme d'orientation qui est complètement saturée ainsi qu'au procureur de la République. Ce dernier a normalement cinq jours pour se prononcer sur l'orientation que doivent avoir ces enfants. Trois cas sont possibles : ils sont mineurs mais peuvent être rapatriés car on a connaissance de la famille dans le pays d'origine, ils sont mineurs et doivent être placés dans un nos services, ou bien, ils sont majeurs et alors ils ne relèvent plus de nos services.

Le problème, c'est qu'au lieu des cinq jours prévus, cela prend entre trois et six mois car les services de la justice aussi sont encombrés. Du coup, ils font exactement comme les passeurs : ils les déposent devant nos services. Résultat, le département s'occupe de pléthore de jeunes dont il ne devrait pas s'occuper. Et cela a un coût important puisqu'il est de l'ordre de 13 millions d'euros par an.

TF1 News : Aujourd'hui, vous tirez la sonnette d'alarme pour que l'Etat prenne ses responsabilités...

J-L.T. : Oui, l'Etat ne s'inquiète absolument pas de cette question car pour lui le problème est réglé. Il nous dit : débrouillez-vous avec ces jeunes. Or, l'Etat est quand même le premier responsable de ces enfants. C'est l'Etat qui a signé la convention internationale des droits de l'Enfant et qui, par conséquent, a des comptes à rendre à la communauté internationale sur la façon dont ils sont traités. C'est l'Etat qui est responsable de la politique d'immigration, qui exerce les contrôles aux frontières et qui peut éventuellement en reconduire certains. Et c'est l'Etat, enfin, qui détermine quand un mineur devient majeur et comment il doit orienter ses services de justice. Malgré un rapport du préfet Landrieu en 2006, malgré le rapport de la sénatrice Isabelle Debré en 2010, et malgré le dernier rapport de Dominique Baudis, l'Etat n'a jamais assumé toutes ces responsabilités.

TF1 news : Sollicité le 20 octobre sur cette question des MIE lors du Congrès de l'Association des départements de France, le garde des Sceaux a annoncé le lancement prochain d'une réflexion interministérielle. Qu'en est-il depuis ?

J-L.T. : Il est gentil monsieur Mercier, c'est un adepte de la table ronde mais il n'en sort rien. Ce problème n'est pas nouveau. La façon dont il a décidé de régler le problème en Seine-Saint-Denis (ndlr : deuxième département le plus touché par l'afflux de MIE après Paris, avec plus d'un millier de mineurs déjà récupérés en 2011) avec le préfet et le procureur, est inacceptable. Ils ont décidé de dispatcher les enfants sur une dizaine de départements, un seul sur dix restant dans le 93, alors qu'il s'agit d'un problème de solidarité nationale. Nous, départements, acceptons de prendre nos responsabilités, mais l'Etat doit aider aussi, notamment au financement.

TF1 News : Vous avez lancé un ultimatum à l'Etat, disant qu'à partir de la fin de l'année vous ne prendrez plus d'enfant en charge, si rien n'est fait...

J-L.T. : Oui et je le maintiens. A partir de 2012, nous remettrons tous ces enfants directement à la justice, à qui il incombe de prendre des décisions. Nous, on ne peut plus. Matériellement, on n'a plus de place. Ca déborde de partout. A tel point que, malgré nos 850 familles d'accueil, nous ne sommes quasiment plus en mesure aujourd'hui d'appliquer les décisions judiciaires de placement prises pour des enfants originaires d'Ille-et-Vilaine. C'est tout le fonctionnement de l'aide sociale à l'enfance qui se trouve perturbé. Alors, s'il le faut, j'irai devant les tribunaux pour expliquer que l'on a des décisions mais qu'elles sont inapplicables par défaut de moyens.

23/11/2011,  Alexandra Guillet

Source : TF1

Notre monde connaît aujourd’hui une triple mutation : démographique et géopolitique d’abord avec la montée des «émergents» que sont la Chine, l’Inde et le Brésil ; éthique ensuite, avec des interrogations sur les impacts sociaux et environnementaux de notre modèle de développement ; structurelle enfin, avec l’avènement de l’économie de la connaissance.

Ces mutations exigent des réponses à l’échelle mondiale qui seront conçues et mises en place par les élites de demain, autrement dit les étudiants d’aujourd’hui. Or, d’après les projections de l’Unesco, le nombre d’étudiants dans le monde aura doublé entre 2000 et 2015, passant de 100 à 200 millions environ, les trois quarts de cette hausse spectaculaire étant dus au seul continent asiatique. Dès lors, il convient de jouer un rôle actif dans la formation de ceux qui deviendront des ambassadeurs de France dans leurs pays mais aussi des repeaters dans le domaine touristique.

La capacité à attirer les meilleurs étudiants de la planète est un facteur déterminant de la puissance d’un Etat. Si nous continuons d’évoluer tout au long de notre vie, la période étudiante est cruciale. C’est alors que se fabrique notre vision du monde par l’acquisition de références philosophiques, politiques et artistiques. Ainsi n’est-il pas surprenant que le journaliste et essayiste indo-américain Fareed Zakaria qualifie, dans son ouvrage (The Post-American World, 2008), le système universitaire américain comme étant «la meilleure industrie des Etats-Unis». En ayant accueilli et formé les meilleurs étudiants du monde, les universités américaines ont été un vecteur de puissance et se trouvent encore aujourd’hui au cœur de la stratégie américaine dite de smart power (puissance intelligente). Car si les rapports de force militaires continuent d’occuper une place centrale dans le monde multipolaire qui se profile, le poids d’un pôle dépend de plus en plus de sa capacité à influer sur les normes qui régissent le monde.

Disposant d’une image attractive auprès des étudiants étrangers, la France est la première destination non anglophone avec près de 280 000 étudiants étrangers. Auparavant troisième, elle se classe désormais en quatrième position derrière les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie. Aussi, la tentation de repli sur soi, instrumentalisée par une partie de la classe politique, est tout à fait dommageable : elle gangrène le débat démocratique à l’intérieur de nos frontières, elle traduit l’ignorance grave et coupable de nos dirigeants face aux enjeux mondiaux mais surtout elle nuit à l’image de la France. La circulaire du 31 mai restreignant les possibilités pour les diplômés étrangers de poursuivre leur carrière en France s’inscrit dans cette logique qui se donne comme finalité une baisse de l’immigration dans son ensemble. Ce positionnement démagogique est d’autant plus condamnable qu’il revient à séduire l’électorat d’extrême droite.

A rebours de ces tentations regrettables, il convient ainsi de saluer la volonté de la Conférence des grandes écoles de multiplier par trois, d’ici à 2020, le nombre d’étudiants étrangers formés par notre enseignement supérieur. Cette ouverture contribuerait au rayonnement de la France tout en confrontant les décideurs de demain à la complexité et à la diversité des expressions culturelles et politiques de notre monde.

L’accueil accru d’étudiants étrangers suppose néanmoins d’investir dans des infrastructures d’accueil adaptées (logements, transports…) et de recruter des personnels enseignants supplémentaires. Pour y parvenir en dépit du contexte actuel, nous pourrions facturer aux étudiants étrangers les formations de haut niveau. En s’alignant sur les prix mondiaux - atteignant 50 000 dollars pour une année universitaire à Harvard -, on s’apercevrait que l’accueil d’étudiants étrangers accroîtrait les moyens de notre système universitaire, moyens qui pourraient servir en partie à attribuer des bourses aux meilleurs étudiants étrangers sélectionnés mais dont les moyens financiers seraient insuffisants. Une autre partie de ces moyens permettrait de développer des projets académiques ambitieux pour attirer encore davantage les meilleurs étudiants et enseignants-chercheurs, et instaurer ainsi un cercle vertueux.

Par ailleurs, s’il est nécessaire de développer notre capacité à attirer les meilleurs étudiants étrangers, il faut aussi poursuivre les efforts consacrés aux programmes de mobilité des étudiants français. Les bienfaits d’une période d’expatriation, quelle qu’en soit la destination, sont en effet multiples : apprentissage de l’autonomie, enrichissement culturel, rayonnement de la France à l’étranger, prise de conscience de la valeur du modèle français, meilleure compréhension des modèles étrangers… Le programme Erasmus, qui a démocratisé la mobilité des étudiants européens, gagnerait par exemple à être élargi à l’ensemble du bassin méditerranéen. Alors que le continent européen devra faire face au vieillissement de sa population, le gouvernement choisit la stratégie de la petite politique interne pour répondre aux peurs populistes accentuées par la crise. Ce choix constitue d’ailleurs un paradoxe idéologique avec la politique économique du gouvernement qui rejette en bloc les arguments des partisans de la démondialisation et invite la Chine à racheter une partie des dettes publiques européennes. La schizophrénie semble devenir une norme en politique : on s’insurge contre toute mention de protectionnisme économique mais on n’hésite pas à invoquer un protectionnisme en matière de flux migratoires.

Enfin, et c’est peut-être le plus grave, l’image de la France continue à être écornée aux quatre coins du monde. L’image d’un pays en crise sur son identité, mais surtout qui trahit les principes qu’il a autrefois incarnés. Il est légitime de vouloir rompre avec l’arrogance occidentale consistant à vouloir imposer ses vues au monde. Mais cette rupture ne doit pas servir d’alibi pour abandonner les valeurs universalistes à l’origine de notre République ni pour réanimer la théorie culturaliste du «choc des civilisations». Promouvoir les valeurs auxquelles nous sommes attachés en respectant l’autre : voilà la ligne de crête qu’il nous faut emprunter si l’on veut profiter du meilleur point de vue.

24/11/2011, El Yamine Soum, Anas Jaballah

Source : Libération

 Des représentants d'une soixantaine de pays africains et européens ont adopté mercredi à Dakar une nouvelle stratégie commune de gestion du phénomène migratoire, à l'issue d'une conférence sur l'immigration et le développement, a constaté un journaliste de l'AFP.

La conférence de Dakar, précédée mardi par une réunion d'experts et qui faisait suite à des réunions similaires tenues à Rabat en 2006 et à Paris en 2008, visait à relancer et donner un nouveau souffle au processus eurafricain en matière de migration et de développement solidaire, selon la secrétaire d'Etat française chargée de la Jeunesse et de la vie associative, Jeannette Bougrab.
Il est important que des dispositifs existent pour améliorer l'éducation et la formation des jeunes dans les pays africains. Il ne faut pas que les talents de l'Afrique soit pillés. L'Afrique a un joyau qui est la jeunesse, l'Afrique c'est l'avenir, a-t-elle affirmé à l'AFP.
La réunion de Dakar a évalué le programme de coopération triennal (2008-2011) signé à Paris par les pays membres du processus eurafricain, dit de Rabat, en référence à la première conférence organisée dans la capitale marocaine, selon des participants.
Elle a débouché sur l'adoption d'une nouvelle stratégie, dite de Dakar, qui fixe les priorités du dialogue sur la migration entre les pays partenaires pour la période 2012-2014, selon des documents distribués à la presse.

La Stratégie de Dakar repose sur trois piliers: organiser la migration légale, renforcer les synergies entre migration et développement et lutter contre la migration irrégulière.

Africains et Européens s'engagent avec cette stratégie à atteindre dix objectifs prioritaires, dont la garantie du respect des droits des migrants et des réfugiés, l'amélioration de la mobilisation des transferts d'argent des migrants au bénéfice du développement des pays d'origine, la facilitation des échanges entre les services chargés de la mobilité.

Dakar lance des projets et des initiatives. Il nous appartient dans les discussions (à venir entre Africains et Européens) de voir les moyens de mise en oeuvre, a indiqué le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Madické Niang, lors d'une conférence de presse à l'issue des travaux.

La migration demeure une réalité de plus en plus présente dans les rapports entre l'Afrique et l'Europe qui reste une destination majeure du mouvement migratoire africain, avait-il auparavant estimé.

Les mesures nationales, aussi strictes soient-elles, ne suffisent guère pour maîtriser le problème de la migration iourcerrégulière qui risque de perdurer si on ne créée pas les conditions nécessaires à la fixation des potentiels candidats chez eux, en agissant contre la pauvreté et le chômage persistants, avait-il dit.

23/11/2011

Source : Romandie/AFP

La crise n'a pas réduit l'afflux de travailleurs étrangers outre-Manche, notamment non Européens. Ni leur capacité à trouver du travail : plus flexibles sur les horaires et les salaires, ils sont toujours plus nombreux à exercer une activité, alors que de plus en plus de Britanniques se retrouvent eux au chômage.

L’immigration au Royaume-Uni n’a guère faibli pendant les années de crise avec, cependant, moins d’entrées au motif du travail mais un accroissement très important des entrées d’étudiants.

David Cameron avait promis de traiter la question migratoire dans son ensemble pour qu’il n’y ait pas de report et éviter l’abus du statut d’étudiant. Il n’a manifestement pas réussi. Entre juin 2009 et juin 2010, le nombre d’étudiants ayant reçu un visa est passé de 268 000 à 362 000, soit une augmentation de 35 %.

Si la migration en provenance des nouveaux entrants dans l’Union européenne s’est ajustée à la crise – le solde des entrées et des sorties est désormais très faible -, il n’en va pas de même pour le reste de l’immigration étrangère. Le solde migratoire annuel des étrangers, en moyenne mobiles, était encore supérieur à 200 000 en mars 2010, soit un niveau comparable à celui observé en mars 2006. Le repli de l’immigration en provenance des nouveaux entrants de l’UE a donc eu peu d’effet sur le niveau d’ensemble des flux.

Des travailleurs étrangers plus flexibles

L’Office national de la statistique vient de publier une statistique qui fait scandale. En un an, l’emploi des personnes nées à l’étranger s’est accru de 181 000 alors que celui des Britanniques nés au Royaume-Uni s’est effondré (-311 000). La motivation et l’acceptation d’horaires et de conditions de travail pénibles seraient plus grandes chez ceux qui viennent de l’étranger. Les employeurs trouvent les jeunes Britanniques trop feignants et démotivés.

Ces arguments ne sont pas nouveaux. Les employeurs préfèrent recruter des immigrés plus qualifiés que les natifs, ou alors plus disposés à accepter les conditions de travail et les salaires que ces derniers refusent. En 2008, le rapport de la Chambre des Lords sur l’impact de l’immigration faisait déjà part de ses craintes que ne "se développe une demande spécifique des employeurs pour des immigrants aux exigences faibles en matière de salaire et de conditions de travail". Nous y sommes. En période de crise, la situation semble sans doute encore plus choquante.

Par ailleurs, une pétition lancée par Migration Watch UK demandant à ce que l’immigration soit progressivement réduite afin de revenir à un solde migratoire ne dépassant pas 40 000 a été signée, en une semaine, par 100 000 personnes. Avec les statistiques publiées sur les créations d’emploi par l’ONS, nul doute que la pression va s’accroître sur le gouvernement britannique pour faire baisser l’immigration étrangère.

23/11/2011

Source : Atlantico

Dans le cadre de l'édition 2011 du Forum de Genshagen intitulé "Flux migratoires et intégration : défis nationaux, enjeu européen", la Fondation Genshagen et l'Institut Montaigne ont commandé une enquête d'opinion réalisée parallèlement dans nos deux pays par Harris Interactive et le dimap afin de nourrir la réflexion sur ces questions et l'enrichir du point de vue des citoyens allemands et français.

SYNTHÈSE DES RÉSULTATS DE L'ENQUÊTE

L'afflux de migrants en provenance du Maghreb ou encore les prises de position concernant la réintroduction du contrôle aux frontières au sein de l'espace Schengen ont relancé le débat public sur l'immigration et les politiques d'intégration en France comme en Allemagne. Cette actualité a également souligné les difficultés et les contradictions des politiques nationale et communautaire en matière d'immigration et d'asile.

Que pensent les citoyens français et allemands des processus d'intégration des personnes immigrées à l'oeuvre dans leur pays ? Quels sont selon eux les principaux obstacles à une meilleure intégration de ces populations ? Se prononcent-ils pour davantage d'action à l'échelle européenne en matière de politique d'immigration ? Ces réponses reflètent-elles un mouvement de repli national ou appellent-elles à une plus grande harmonisation des politiques d'immigration en Europe ? L'enquête d'opinion commandée par la Fondation Genshagen et l'Institut Montaigne révèle des différences importantes entre nos deux pays, non seulement dans le regard que portent les Français et les Allemands sur les populations immigrées et les mécanismes nécessaires à leur accueil et à leur intégration, mais également dans l'approche de l'immigration et des politiques migratoires dans leur dimension européenne.

Dans l'ensemble, les Allemands sont plus satisfaits des résultats de l'intégration que les Français. 42 % des Allemands interrogés considèrent que l'intégration des personnes immigrées fonctionne plutôt bien en Allemagne, alors que seulement 19 % des Français interrogés sont de cet avis pour leur propre pays. Notons également que seuls 9% des Allemands considèrent que l'intégration des personnes immigrées fonctionne très mal en Allemagne contre 31 % des Français interrogés. En revanche, pour un Allemand sur deux "le manque de volonté des populations immigrées" est l'un des principaux obstacles freinant l'intégration des immigrés au sein de la société tandis que cette réponse n'a été retenue que par 39% des Français interrogés.

Sur quoi faut-il faire porter l'effort en priorité pour améliorer le processus d'intégration dans nos pays ? Une grande importance est donnée en Allemagne à l'apprentissage de la langue (60 %), tandis que les personnes interrogées en France privilégient la connaissance des lois et des traditions du pays d'accueil (44 %). Modèle allemand de la "culture dominante" (Leitkultur) d'un côté, modèle républicain de l'autre ? Dans les deux pays, plus le niveau d'études des personnes interrogées est élevé, plus la nécessité d'améliorer l'intégration scolaire des populations immigrées est mise en avant. Par ailleurs, un Allemand sur quatre et un Français sur trois sont convaincus que leur pays n'a pas besoin d'immigration. Cette opinion est surtout répandue chez les personnes plus âgées et à faible niveau d'études.

En revanche, pour une nette majorité des enquêtés, la France et l'Allemagne sont des pays d'immigration. Français et Allemands affirment de manière unanime que la diversité culturelle et la responsabilité humanitaire constituent les arguments les plus importants en faveur de l'immigration. Cependant, les enjeux propres aux contextes nationaux – par exemple le poids du vieillissement démographique en Allemagne ou encore les difficultés d'accès au marché du travail en France – se reflètent dans les résultats de l'enquête. Ainsi l'immigration est-elle davantage perçue par les personnes interrogées en Allemagne comme une réponse au manque de main d'oeuvre qualifiée et comme un facteur d'équilibre des systèmes sociaux.

En outre, quel échelon est le plus pertinent aux yeux des Français et des Allemands pour faire face aux enjeux de l'immigration ? 50 % des Allemands se prononcent en faveur de compétences communautaires renforcées en matière de politique d'immigration, contre 45 % des Français qui estiment que la politique d'immigration devrait plutôt être du ressort de l'Union européenne.

A cette occasion, la Fondation Genshagen et l'Institut Montaigne ont également interrogé des échantillons représentatifs des populations allemande et française au sujet de la relation franco-allemande.

La France et l'Allemagne sont citées par 75 % des Allemands et 80 % des Français comme étant les principaux partenaires l'un pour l'autre au sein de l'Union européenne. Les Français et les Allemands divergent cependant sur l'avenir de l'Union européenne. Alors que les Allemands sont très partagés sur la question de la répartition future des pouvoirs entre le niveau communautaire et celui des Etats membres au sein de l'Union, une majorité relative des Français (40 %) se prononcent en faveur du maintien du statu quo actuel. Dans les deux pays, ce sont surtout les jeunes dont le niveau d'études et le revenu mensuel sont élevés, ainsi que les générations de l'après-guerre, contemporaines des débuts de la construction européenne, qui souhaitent un approfondissement de l'intégration européenne.

23/11/2011, Fondation Genshagen et Institut Montaigne

Source : Le Monde

Nicolas Sarkozy, le 24 octobre 2005, déclarait au Monde : "Je ne trouve pas anormal qu'un étranger en situation régulière, qui travaille, paie des impôts et réside depuis au moins dix ans en France, puisse voter lors des élections municipales. J'ouvre un débat en faveur d'une mesure que je pense juste." Et comme il y a plusieurs droites à droite, une certaine "droite libre", "mouvement libéral-conservateur associé à l'UMP", lance sa propre pétition, associant, pour faire grand peur aux Français, danger islamiste et droit de vote des immigrés.

Et pourtant, recroquevillées dans leur château élyséen, nos droites se trompent en imaginant nos concitoyens plus xénophobes qu'ils ne le sont. Un sondage Harris Interactive réalisé les 28 et 29 octobre montre qu'une fois qu'ils ont été informés que les étrangers issus des pays membres de l'UE, installés en France, ont le droit de vote aux élections municipales (et européennes), 59 % se déclarent favorables à l'extension de ce droit aux étrangers résidents non-membres de l'UE. Et 56 % s'affirment également favorables à ce que tous les étrangers vivant en France puissent prendre part à l'ensemble des élections locales, contre 41 % qui s'y opposent.

L'octroi de ce droit, qui concerne plus de 3 millions de personnes, est sacrifié par la droite sur l'autel d'un nationalisme d'un autre temps. Nous sommes entrés dans une ère postnationale, où la citoyenneté ne peut plus être l'apanage des seuls nationaux. C'est en vain, nous l'espérons, que nos droites chauvines tentent de relancer leurs vieilles rengaines au parfum de terroir, pour occulter leur incapacité à innover. Quand le pays est au bord du gouffre, elles ne trouvent à nous servir que des poncifs éculés, espérant divertir le peuple, au lieu de lui insuffler énergie et espoir. Glorifier le passé - celui de la nation - ne "coûte pas cher". Construire l'avenir exige plus de volontarisme et d'inventivité.

L'intégration, tout le monde en parle ! Mais il ne saurait y en avoir sans que la société d'accueil s'engage, de son côté, à "intégrer". Or l'octroi du droit de vote serait, de ce point de vue, un acte positif. Il démontrerait à ceux, venus d'ailleurs, qui travaillent pour faire tourner la machine économique, qui élèvent leurs enfants dans notre pays et qui y paient leurs impôts, que les "nationaux" les reconnaissent comme leurs égaux et leur demandent à ce titre de participer à la vie de la République.

On sort là de la très théorique promotion de l'"égalité des chances", ce dernier loto à la mode. C'est par le vote, d'abord, qu'on responsabilisera les immigrés résidant en France depuis au moins cinq ans, et au-delà, par l'exemple, leurs propres enfants, 23 % des Français issus de l'immigration déclarant ne pas être inscrits sur les listes électorales, contre 7 % des Français "d'origine". Une manière aussi, pour eux, de faire entendre leurs voix pour faire changer leur condition au quotidien et sensibiliser leurs concitoyens à leurs problèmes. Mettons plus de République dans l'immigration et plus d'immigration dans la République. C'est la démocratie qui y gagnera.

Le traité de Maastricht, en 1992, ébauchait la notion de citoyenneté européenne en accordant le droit de vote et l'éligibilité aux élections locales et européennes aux résidents étrangers des pays membres de l'UE. Ce n'est qu'aux élections municipales de 2001 que la France, traînant les pieds jusque-là, appliquera ce principe. Une certaine droite, à nouveau, freine des quatre fers, distinguant cette fois entre "bons" et "mauvais" résidents étrangers. Une discrimination flagrante que la France reste un des derniers pays européens à pratiquer.

Le droit qu'on prétend discuter encore faisait déjà partie des "110" propositions de François Mitterrand, candidat socialiste à la présidentielle de 1981. Presque vingt ans plus tard, entre octobre 1999 et janvier 2000, quatre propositions de loi sont déposées à l'Assemblée nationale par la gauche plurielle. Les Verts, qui, sur cette question, sont en première ligne depuis 1981, signent la première, qui sera discutée en séance publique, en avril 2000, et c'est le député Noël Mamère qui en est le rapporteur.

La loi est adoptée par l'Assemblée le 3 mai 2000, sous le gouvernement de Lionel Jospin. Elle ne permet pas aux étrangers non communautaires d'exercer les fonctions de maire ou de maire adjoint, ni de participer à la désignation des grands électeurs et à l'élection des sénateurs. La majorité sénatoriale, dominée par l'UMP, refuse de l'examiner. Cette majorité a basculé. Et cette même loi est désormais inscrite à l'ordre du jour du Sénat, conformément à l'engagement pris par son nouveau président socialiste, Jean-Pierre Bel. Elle sera discutée le 8 décembre. Et c'est à nouveau une parlementaire Europe Ecologie-Les Verts, Esther Benbassa, qui en sera la rapporteure.

Il serait choquant que ce projet ne réunisse pas, au-delà de la gauche et du centre, une bonne partie des suffrages de la droite républicaine. L'enjeu est clair : ce vivre-ensemble qui nous fait tant défaut, et que la participation politique peut contribuer à créer. Ne laissons pas une nouvelle fois passer le coche.

En Angleterre, des immigrés siègent dans les conseils municipaux dès les années 1970, les élites locales ayant compris l'intérêt de toucher ces nouvelles composantes de la population ; ces élus allaient jouer les intermédiaires pour les atteindre. Dans les années 1990, dans certaines villes, ils sont parfois même surreprésentés par rapport à leur poids démographique. Dans le même temps, le nombre croît de descendants d'immigrés, britanniques de plein droit, qui siègent au Parlement. Et, depuis le scrutin de 2007, la Chambre des communes en compte 14, auxquels s'ajoutent 22 lords et quatre députés européens.

Même si ce résultat-là reste modeste, il est plus élevé que chez nous, qui tardons, par conservatisme et en raison du cumul des mandats, à ouvrir nos assemblées aux Français dont les racines ne plongent pas dans le terroir. Nos élites ont besoin de diversité pour se renouveler. Et dans cette direction le droit de vote et d'éligibilité des immigrés non européens aux élections locales sera, si nous le voulons, un premier pas décisif.

23/11/2011, par Esther Benbassa (Editorial)

Source : Le Monde

Une délégation marocaine a pris part, mardi à Dakar, aux travaux de la 3ème "Conférence ministérielle euro-africaine sur la Migration et le Développement" qui connait la participation des ministres en charge de la migration dans les pays d'Afrique centrale et de l'Ouest, du Maghreb et d'Europe.

Des représentants des ministères des affaires étrangères, de l'Intérieur et celui chargé de la Communauté Marocaine Résidant à l'Etranger ont entamé les travaux de cette rencontre par une réunion préliminaire de hauts fonctionnaires devant soumettre le document "stratégie de Dakar" à la rencontre des ministres compétents en matière de migration des pays d'Afrique centrale et de l'Ouest, du Maghreb et d'Europe qui devra se réunir ce mercredi.

Baptisée aussi "Processus de Rabat", la première Conférence ayant été tenue dans la capitale du Royaume en juillet 2006, cette manifestation euro-africaine procédera à l'évaluation du "Programme de Coopération Triennal de Paris" (2008-2011), ainsi qu'à l'adoption d'une nouvelle stratégie qui fixera les priorités du dialogue sur la migration entre les pays partenaires pour la période 2012-2014.
Cette 3ème conférence s'inscrit dans le cadre du "Processus de Rabat" qui a jeté les jalons de cette coopération Nord-Sud sur la question de la migration et qui a eu le mérite de développer une approche globale associant la lutte contre la migration illégale et la question du développement dans les pays du sud, a indiqué le chef de la délégation marocaine, Mohamed Bernousi, secrétaire général du ministère chargé des affaires de la communauté marocaine à l'étranger.

L'un des importants volets de cette conférence porte sur l'implication de la diaspora dans le développement des pays d'origine à travers des mécanismes appropriés, a souligné M. Bernousi, assurant que la délégation marocaine est très sollicitée par les partenaires du Processus compte tenu de l'expérience marocaine dans ce domaine.

Dans un contexte marqué par les drames humanitaires causés par les flux croissants de migrants en situation irrégulière depuis l'Afrique sub-saharienne vers l'Europe, les ministres de plus d'une cinquantaine de pays d'origine, de transit et de destination se sont réunis pour la première fois en 2006 à Rabat afin de répondre aux questions soulevées par les enjeux migratoires.

Les vues convergentes exprimées lors de ces assises ont révélé la nécessité d'appréhender les questions migratoires de façon équilibrée et dans un esprit de responsabilité partagée.

La déclaration et le Plan d'action adoptés lors de la Première Conférence de Rabat, témoignent d'un partenariat novateur caractérisé par une vision commune qui a jeté les bases d'un partenariat étroit entre les pays concernés par la "route migratoire africaine" comprenant les flux migratoires vers l'Europe en provenance du nord, du centre et de l'ouest du continent noir.

Deux ans plus tard, la deuxième Conférence Euro-Africaine sur la Migration et le Développement, organisée cette fois ci à Paris en 2008, confirmait la vitalité du "processus de Rabat" et opte pour l'adoption d'un ambitieux programme de coopération triennal (2008-2011) financé par l'Union Européenne et l'Agence Espagnole de la Coopération International et du Développement.
La troisième conférence ministérielle Euro-Africaine sur la migration et le développement de Dakar intervient dans la continuité des deux premières afin d'évaluer la mise en oeuvre du programme de coopération et paver la route de la coopération future en matière de migration.

En parallèle à cette manifestation, un réseau des sociétés civiles du Nord et du Sud organise, depuis lundi à Dakar, un "Contre sommet citoyen". Une initiative qui se veut une tribune pour interpeller les officiels de la 3ème Conférence de Dakar sur la question de la migration et des droits des migrants et personnes déplacées.

Mobilisés autour du slogan "Des ponts, pas des murs", les voix de ce sommet citoyen ont concordé pour dénoncer "les conséquences de la politique européenne d'immigration et proposer des alternatives à une Europe qui se transforme en forteresse, une Europe source de déséquilibre entre le Nord et le Sud".

22/11/2011

Source : MAP

Quelque 150 ressortissants maliens faussement accusés par le nouveau pouvoir en Libye d'avoir été des mercenaires de l'ex-dirigeant Mouammar Kadhafi, sont rentrés mardi à Bamako et ont livré à l'AFP des témoignages accablants sur la manière dont ils ont été traités.

Ces Maliens, "accusés de mercenariat par les rebelles devenus nouvelles autorités libyennes" du Conseil national de transition (CNT), "ont été emprisonnés", a déclaré un responsable des services de la protection civile de Bamako, venu les accueillir à leur retour par un vol spécial de l'Office internationale des migrations (OIM).

"Après enquête, la Libye a su qu'ils n'étaient que de simples travailleurs et ils viennent d'être libérés", a-t-il ajouté,

Plusieurs de ces Maliens rapatriés ont affirmé à l'AFP avoir été "victimes de brutalité, de racket, d'injures" en Libye.

"Pour les rebelles libyens, tout ce qui est Noir est mercenaire de Kadhafi. Moi j'étais chez moi, ils sont venus m'arrêter et on m'a emprisonné", a ainsi témoigné l'un d'eux, Ali Kéita.

"Moi, avant de m'emprisonner parce que, pour eux, j'étais un mercenaire, ils ont volé mon argent, près de 600.000 FCFA (un peu moins de 1.000 euros) et mon portable. Vraiment, ils ont été méchants", confirme Samuel, seul catholique du groupe.

Selon un autre témoignage, tous les Maliens arrêtés se sont retrouvés dans une prison insalubre plusieurs semaines, avant de pouvoir rentrer.

"En prison, on avait deux morceaux de pain par jour, on ne voyait pas le soleil", raconte Mamoud Kanté, ajoutant: "Un jour, un militaire libyen pris de peur parce qu'on se dirigeait vers lui a même tiré sur nous et il y a eu des blessés".

Dans la cour de la direction de la protection civile de Bamako où ils ont été amenés, l'un de ces Maliens présente des signes de démence. "Oui, ce jeune touareg est fou, il est très traumatisé, et dès qu'il voit un homme en tenue militaire, il a peur", explique un agent de la protection civile.

"Vraiment, au temps de Kadhafi, c'était mieux. Même si les militaires de Kadhafi étaient parfois méchants, c'était mieux. Aujourd'hui, les +nouveaux militaires+ nous traitent comme des chiens", estime Bréhima Touré, autre Malien rapatrié de Libye.

"Il y a beaucoup d'autres Africains en prison en Libye. Il faut que l'Afrique pense à eux. Sinon, ils vont mourir ", ajoute-t-il.

22/11/2011

Source : AFP

Le président de la République italienne, Giorgio Napolitano, a plaidé mardi, pour l'octroi de la nationalité italienne aux enfants d'immigrés nés en Italie, appelant le parlement à adopter une loi dans ce sens.

"Il est insensé que les enfants d'immigrés qui sont nés en Italie ne peuvent devenir des citoyens italiens", a déploré le chef de l'Etat italien, estimant que l'octroi de la nationalité à ces personnes est "un droit fondamental parmi leurs droits".

"J'espère que le Parlement abordera également cette question. Le nier est une vraie folie, une absurdité. Ces enfants ont cette aspiration", a souligné Giorgio Napolitano lors d'une rencontre avec une association religieuse, au siège de la présidence italienne.

Dans ce cadre, le chef de l'Etat italien s'est félicité de la création pour la première fois, en Italie, par le Premier ministre, Mario Monti, d'un ministère de la coopération et de l'intégration sociale, en charge notamment, de l'immigration.

Le président Napolitano a émis le vÂœu que "cette initiative fasse prendre conscience de la nécessité d'insuffler une énergie nouvelle à une société (italienne) gagnée par la vieillesse (...)".

Le projet de loi accordant la citoyenneté aux enfants d'immigrants qui sont nés et ont grandi en Italie avait rencontré l'opposition du gouvernement précédent de Silvio Berlusconi, où siégeait la Ligue du nord, un parti autonomiste et anti-immigration.

Vendredi dernier, le leader du parti démocratique (gauche), Pierluigi Bersani, a évoqué cette question lors du débat sur le programme du gouvernement Monti.

"Chers membres de la Ligue, nous avons des centaines de milliers d'enfants d'immigrés qui paient les impôts, vont à l'école, parlent l'italien, et qui ne sont ni immigrés, ni Italiens et ne savent pas qui ils sont. C'est une honte", avait-il, alors déploré. 22/11/2011

Source : Agence algérienne (APS)

Sommet citoyen de Dakar: près de 14.000 africains morts sur les routes de la migration clandestine

Près de quatorze mille africains sont morts en empruntant les routes périlleuses de la migration clandestine vers l'Europe entre 2006 et 2011, ont annoncé des acteurs des sociétés civiles réunis lundi à Dakar dans le cadre d'un "sommet citoyen des sociétés civiles du Nord et du Sud sur la migration".

"Que font les Etats africains pour protéger leurs ressortissants, alors que les pays européens ne lésinent pas sur les moyens pour obtenir la libération d'un seul de leurs concitoyens enlevé", s'est insurgé le coordonnateur de la manifestation, Mamadou Diouf qui déplore que des milliers d'africains sont réduits à l'errance et aux souffrances sur les routes de la migration clandestine à travers les déserts et la périlleuse traversée de la mer pour rejoindre les côtes européennes.

Par ce "contre sommet", le réseau des sociétés civiles du Nord et du Sud veulent ériger une tribune pour interpeller les officiels qui feront le déplacement à Dakar sur la question de la migration, des droits des migrants et personnes déplacées et déposer un mémorandum à la Conférence des Ministres.

La 3eme "Conférence ministérielle euro-africaine sur la Migration et le Développement" se tient, mardi et mercredi à Dakar, avec la participation des ministres compétents en matière de migration des pays d'Afrique centrale et de l'Ouest, du Maghreb et d'Europe.

Lors de ce rassemblement d'acteurs associatifs du Nord et du Sud mobilisés autour du slogan "Des ponts, pas des murs", les voix ont concordé pour dénoncer "les conséquences de la politique européenne d'immigration et proposer des alternatives à une Europe qui se transforme en forteresse, une Europe source de déséquilibre entre le Nord et le Sud".

Les critiques ont particulièrement fusé contre le "Frontex" (l'agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des Etats membres de l'Union) qui s'étend des côtes nord du Maghreb jusqu'à celle de l'Afrique de l'Ouest.

Les intervenants ont estimé que ce dispositif onéreux s'avère inefficace en se référant à la récente déferlante des migrants clandestins sur les côtes sud de l'Italie à partir de la Tunisie avec le lot de drames habituels.

Ils ont ainsi appelé à la suppression du Frontex qui s'est avéré inefficace et affecter plutôt son budget colossal à des projets de développement dans les pays du sud. Depuis que le Frontex a commencé à s'ériger en édifice entre l'Europe et l'Afrique, les migrants ont trouvé d'autres issues comme les pirogues qui empruntent la mer sur des distances de plus en plus longues avec un risque encore élevé, a-t-on expliqué à ce sujet.

Les organisations de la société civile ont également traité des accords de Cotonou sur la migration et particulièrement en son article 13 sur la réadmission des migrants clandestins refoulés.

Selon les activistes de la société civile, cet accord signé par l'Union Européenne et les pays ACP (Afrique-Caraïbes, Pacifique) est abusif pour les pays du sud qui sont obligés d'accepter la clause de la réadmission pour accéder à l'aide au développement.

Pour eux, l'aide européenne au développement ne doit pas être conditionnée au contrôle des flux migratoires, elle doit procéder d'une vision de solidarité et d'équité.

Par ce contre sommet, il s'agit de promouvoir une approche "Migration et développement " fondée sur les intérêts mutuels des migrants, des sociétés et des populations laborieuses du Nord et du Sud, indiquent les organisateurs, précisant que le contre-sommet de Dakar vise aussi à témoigner de "la mobilisation constante et sans faille des sociétés civiles face aux politiques migratoires des pays de l'Union Européenne".

Il est prévu que les travaux du sommet citoyen seront sanctionnés par un mémorandum qui sera adressé aux participants à la 3eme "Conférence ministérielle euro-africaine sur la Migration et le Développement".

Baptisée aussi "Processus de Rabat", la première conférence ayant été tenue dans la capitale du Royaume en juillet 2006, cette manifestation euro-africaine procédera à l'évaluation du "Programme de Coopération Triennal de Paris" (2008-2011), ainsi qu'à l'adoption d'une nouvelle stratégie qui fixera les priorités du dialogue sur la migration entre les pays partenaires pour la période 2012-2014.

22/11/2011

Source : MAP

Plusieurs rappeurs, comme La Fouine, Oxmo Puccino, Sefuy et Soprano, racontent leur premier contrôle policier dans la vidéo diffusée par le Collectif contre le contrôle au faciès. Ils ont visiblement de quoi nourrir leur récit: selon l'étude du CNRS «Police et Minorités Visibles : les contrôles d’identités à Paris» citée sur le site du collectif, «le fait d’avoir la peau noire entraîne un risque d’être contrôlé 3,3 à 11,5 fois supérieur selon les sites, et le fait d’avoir le type Maghrébin un risque 1,8 à 14,8 fois supérieur».

Pour l'égalité de traitement, le collectif a lancé une «action nationale, contre les contrôles d'identité abusifs»: «A chaque contrôle hors véhicule et sans motif, retenez la date, l’heure, le lieu, le contexte du contrôle, le motif annoncé, le déroulement et le comportement du policier», est-il expliqué sur le site. Il faudra ensuite envoyer toutes ces informations par SMS au 07 60 19 33 81, et «le Collectif vous rappellera en 24 heures pour faire valoir vos droits».

D'autres témoignages d'artistes ou de sportifs devraient suivre.

Le 29 octobre, une journée «Vos papiers» avait été organisée par les Indivisibles pour montrer l'inégalité des contrôles policiers. Le collectif demande une modification de l’article 78.2 du code pénal pour permette un recours en cas de discrimination lors d'un contrôle policier.

21/11/2011

Source : Libération

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