Des associations de défense des droits de l'homme ainsi que le programme commun des Nations unies sur le sida (Onusida) ont salué lundi la levée officielle des restrictions à l'entrée aux Etats-Unis des personnes séropositives.
Le président Barack Obama avait annoncé en octobre que son administration renoncerait à cette mesure mise en place en 1987 et dont la levée est entrée en vigueur lundi. L'Onusida a félicité "les Etats-Unis pour la mise en place de cette règlementation définitive qui lève les restrictions à l'entrée du pays, permettant à des voyageurs vivant avec le VIH d'entrer librement aux Etats-Unis à partir de ce jour".
Jusqu'ici, les personnes séropositives pouvaient obtenir un visa de séjour de 30 jours, ce qui toutefois les empêchait d'effectuer un séjour d'études ou de travail. L'organisation Human Rights Campaign (HRC), qui défend les droits des homosexuels, s'est également félicitée de la mesure: "aujourd'hui, un triste chapitre dans la réponse de notre pays aux personnes vivant avec le VIH est enfin clos et notre pays s'en porte mieux", a indiqué le président d'HRC, Joe Solmonese. "Cette politique mise en place il y a presque 20 ans n'était pas nécessaire et était inefficace", a-t-il ajouté dans un communiqué. Quelque 1,1 million de personnes vivent aux Etats-Unis avec le virus du sida, selon le CDC, le Centrs de contrôle des maladies.
Source : RTBF
La France est devenue un terreau fertile pour l'éclosion de nouveaux talents comiques marocains qui, de la farce à la satire de mœurs, excellent dans l'art de faire rire les Français.
Ces talents comiques, dont certains possèdent désormais une notoriété qui a franchi les frontières, sont au-devant de la scène de l'Hexagone. Il y en a pour tous les goûts, que vous soyez homme, femme, jeune ou moins jeune, ces humoristes visent toutes les couches de la population et abordent tous les thèmes de la société avec plus ou moins de sérieux mais toujours avec légèreté et finesse.
De Jamel Debbouze à Soraya Gari, en passant par Gad El-Maleh, Rachida Khalil, Arié El-Maleh, Booder (Mohamed Benyamna) ou encore Mustapha El-Atrassi, ils font rire encore et encore. Si certains ont su mettre leurs talents de comédiens au service du cinéma, d'autres, par contre, ont préféré l'intimité d'une salle de spectacle ou ont choisi la télévision qui leur a servi de révélateur et d'accélérateur de talents.
Vocation mise à part, le point commun des la majorité de ces humoristes est d'être fils et, puisque la profession tend à se féminiser, fille d'immigrés.
Dans la galerie exubérante de ces talents du rire, il en est deux qui ont réussi à "écraser" tous les autres par leur popularité et leur style : le nouveau "Coluche d'une France black-blanc-beur" Jamal Debbouze, l'un des comédiens les mieux payés de l'Hexagone, et Gad El-Maleh, le plus populaire des humoristes en France.
Révélé par le petit écran, Jamel est devenu en quelques saisons l'artiste comique le plus coté en France. Même si son génie d'improvisateur outrepasse toute forme de communautarisme, l'intenable vedette d'"Astérix et Obélix : mission Cléopâtre" distille à travers ses personnages un subtil dosage entre les clichés entourant les immigrés et leur dynamitage en règle.
Facétieux personnage à allure bédéesque de 1,60 m, il a commencé à faire le clown depuis qu'il était gosse et a été propulsé au rang de star en très peu de temps. Nouveau poulbot du cinéma français au potentiel prometteur, le bouffon de Trappes (région parisienne) colle bien à cette idée de la France réconciliée avec elle-même.
Si nombre de spectacles sont justement inspirés par le pays d'origine, tous ne parviennent pas toutefois à les évoquer sans renforcer certains clichés auxquels on aurait plutôt souhaité qu'ils tordent le cou avec humour. C'est notamment le cas de "La Vie rêvée de Fatna" ou "L'Odyssée de ta race", pièces interprétées par Rachida Khalil.
Si la jeune humoriste marocaine, qui a atterri en France à l'âge de 16 ans, donne une vision stéréotypée de la condition de la femme musulmane sous les latitudes occidentales, Booder (Mohamed Benyamna), quant à lui, fait de la discrimination, sous ses diverses formes, une thématique et un sujet de prédilection.
A travers ses aventures et ses galères, le public découvre l'itinéraire d'un jeune pas comme les autres en évoquant largement dans ses "one man show" 100 pc autobiographiques les difficultés et l'exclusion que l'on rencontre lorsque l'on n'a pas "la bonne adresse, la bonne taille et les bons cheveux".
Dans ses sketches, ce gavroche haut comme décrit les difficultés rencontrées pour décrocher un emploi ou séduire une jeune fille et dénonce au passage la société des "beaux gosses" dans laquelle on vit.
Un autre jeune comique marocain plein d'entrain se trouve désormais sur les traces de ses prédécesseurs et a la "tchatche" des grands humoristes qui ont fait leurs classes dans les cours d'improvisations : Mustapha El Atrassi.
Les coups de griffe d'El-Atrassi, connu au Maroc pour être l'un des personnages principaux du Sitcom "R'bib" après avoir été la révélation de l'émission "15 ans - 15 talents" de la chaîne de télévision "2M", sont ceux d'un grand "charmeur" doté d'une dérision à toute épreuve.
S'affirmant comme l'un des comiques majeurs de sa génération, Gad El Maleh continue, quant à lui, de ravir les spectacles et de s'illustrer en tant qu'acteur aux côtés de stars du 7-ème art.
Le champion toutes catégories des présentateurs aux Césars comme on le surnomme, a été propulsé au summum grâce notamment à "Chouchou", film aux quatre millions d'entrées, et à son one man show "L'autre, c'est moi", spectacle très physique de près de deux heures qui mêle performance sportive et séance de domptage.
Son frère Arié, qui a découvert le théâtre alors qu'il était encore à l'école Georges Bizet et ensuite au Centre culturel français de Casablanca, décide de s'orienter vers la comédie à 16 ans lors d'une représentation d'"Antigone".
Ayant montré ses talents tant au théâtre, au cinéma qu'à la télévision, le héros de "L'Ecole pour tous" avait confié, dans un entretien à la MAP, que son rêve est de se produire au Maroc avec une pièce ou une comédie qu'il monterait lui-même.
Cette pièce devrait être montée spécialement pour le Maroc qui est "le berceau de ma culture", a-t-il dit, faisant observer qu'il est intéressé par une pièce ou une comédie sur les Casablancais. "Il n'y a pas de mal de clichés casablancais qui sont susceptibles d'être montés", a-t-il ajouté.
La dernière à rejoindre la cour des grands et à montrer l'étendue de son talent n'est autre que Soraya Gari, actuellement en tournée en France avec son one woman show "100 pc Tata Khadija", spectacle drôle et plein d'émotions.
Dans ce spectacle hilarant à l'énergie contagieuse et aux textes aiguisés, Soraya parle des Français issus de l'immigration, leur culture, leur différence et de leur regard vis-à-vis de la Mère-Patrie.
Cocktail entre le Maroc et la France, l'humoriste a joué avec de grands artistes et rencontré de talentueux metteurs en scène avant de présenter son premier spectacle en 2007.
Ces talents issus de l'immigration contribuent largement à l'explosion que connaît le Maroc dans les différentes formes de la créativité culturelle, artistique et musicale.
Source : MAP
"Dynamiques démographiques et migrations" est le thème d'un colloque qui se tiendra les 5 et 6 janvier à Paris avec la participation des 27 Instituts français de recherche à l'étranger (IFRE), dont celui de Rabat.
Ce colloque, le deuxième du genre, permettra aux participants d'examiner la question migratoire et démographique dans sa dimension contemporaine en tenant compte des temps moyens ou longs qui définissent les structures des mouvements, précise un communiqué du réseau des IFRE, placé sous la tutelle du ministère français des Affaires Etrangères.
Cette rencontre permettra également d'apprécier l'évolution des dynamiques sociales à travers l'étude, entre autres, des faits sociaux, économiques, politiques et culturels, précise-t-on de même source.
Le réseau des IFRE est implanté dans trente trois pays, au Proche Orient, en Europe, en Amérique Latine, en Asie et en Afrique.
L'institut de Rabat a été créé en 1999 sous l'appellation "Centre Jacques Berque pour les études en sciences humaines et sociales au Maroc" (CJB).
Si les premiers instituts de recherche, fondés il y a un siècle, étaient principalement consacrés aux recherches archéologiques et historiques, leur vocation s'est progressivement élargie à l'ensemble des sciences sociales en mettant l'accent sur l'étude des sociétés contemporaines.
"L'originalité de ce dispositif français de recherche à l'étranger repose sur l'excellente intégration de ces établissements dans les structures universitaires des pays hôtes, où ils fonctionnent en partenariat avec les acteurs locaux", précise le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.
Les Instituts français de recherche à l'étranger, et en particulier, ceux de la dernière génération dont les champs de recherche concernent les périodes les plus contemporaines, contribuent à "une meilleure compréhension d'un monde en mutation profonde", selon le Quai d'Orsay.
Le réseau des IFRE est doté d'un budget de plus de 12 millions d'euros par an (dont 50 pc assurés par le ministère des Affaires étrangères), d'une équipe de 250 chercheurs, de plus de 90 boursiers, de 12 conseils scientifiques et d'un comité d'orientation scientifique.
Source : MAP
La chaine de télévision Al Oula diffusera dans le magazine « Biladi » du samedi 2 janvier 2010 à 10 h 45 (heure marocaine), un débat sur le bilan du ministère délégué chargé de la Communauté marocaine à l'étranger. Ont pris part à cette discussion, outre le ministre des MRE, Mohamed Ameur, Mohamed Ezzouak le représentant de Yabiladi.com, celui du site Wafin.be, Merouane Touali et Mohamed Aït Lachgar, responsable au sein de la rédaction de la SNRT.
Dans une présentation initiale, Mohamed Ameur a rappelé la mesure phare du gouvernement en faveur des MRE (retraités), c'est-à-dire l'abattement de 85% sur les droits de douane pour les voitures importées. Il a également rappelé la création de « MDM Invest », un fonds pour la promotion des investissements des MRE. Ce fonds est le résultat d'une convention entre l'Etat et la Caisse Centrale de Garantie (CCG) d'une part, et entre la Caisse et le secteur bancaire d'autre part. Il permet en effet, à un MRE investisseur qui a apporté 25% du financement de son projet, de bénéficier d'une aide de l'Etat de 10% et d'un crédit bancaire de 65%.
Mohamed Ameur a souligné un fait important, à savoir la hausse du budget de son département en 2009. Il atteint 400 millions de dirhams contre 164 millions de dirhams en 2008, soit une hausse de 244%. Cette augmentation stipule donc plus de moyens pour s'occuper des problèmes des MRE et donc des projets plus ambitieux.
Cependant, des obstacles demeurent encore. Mohamed Ameur a reconnu qu'il y a un besoin patent en personnel chargé des affaires sociales dans les consulats. A cet effet, il s'est dit disposé à ce que les postes soit ouvert aux MRE. Mohamed Ameur a apporté également des éléments de réponse à certaines questions qui lui ont été posées par le responsable de Yabiladi.com, entre autres, l'enseignement des langues marocaines aux enfants de MRE, la flambée du prix des bateaux...
S'agissant de l'enseignement de l'arabe, il faut rappeler qu'il y a eu des engagements (quantitatifs) dans le cadre du plan quinquennal (2008-2012) pour la promotion des affaires des MRE. Mais les bénéficiaires ont évoqué des difficultés pédagogiques. Pour y remédier, le ministère des MRE, la Fondation Hassan II et le ministère de l'Education étudient la manière de reformer la pédagogie, afin de mieux répondre aux attentes et aux besoins des enfants, a précisé le ministre. Il a rappelé qu'il y avait déjà plus de 540 enseignants envoyés par l'Etat marocain. « Et pourquoi pas la langue amazighe enseignée dans certaines régions ou pays d'accueil à forte concentration en Marocains amazighophones comme par exemple aux Pays-Bas? », a fait remarqué Mohamed Ezzouak. Le ministre s'est dit très ouvert et serait très fier le jour où il pourra annoncer la mise en place ou l'ouverture de la première classe amazighophone dans un pays d'accueil.
Concernant le sujet prix de la traversée du Detroit, qui a fait couler beaucoup d'encre cet été, et à la question de la responsabilité du gouvernement par rapport à une entente illicite entre les compagnies, le ministre a promis une intervention de l'exécutif. L'objectif sera de clarifier les choses et soulager les milliers de MRE, qui ont recours aux ferrys. Pour rappel, les tarifs avaient augmenté de 30% pendant l'été 2008, une hausse due à la montée du prix du pétrole. En 2009, une hausse plus légère a été constatée alors que le prix du baril a nettement baissé.
Source : Yabiladi
L'émigration précoce des mineurs est un phénomène obéissant à des facteurs structurels, socio-économiques et culturels mais aussi conjoncturels, les attentes et opportunités de formation et de travail, la situation des familles dans les quartiers périphériques, les liens communautaires.
Depuis 2006, afin de garantir la continuité et la légitimité de ses interventions sur cette problématique, l'association Casal del infants est chargée de développer avec plusieurs acteurs sociaux les activités de prévention et de sensibilisation du programme Catalunya Maghrib.
Ce programme a pour but de lutter contre l'émigration précoce à travers l'insertion socio-économique des mineurs en situation de risque social par le biais d'activités de formation et d'insertion socio- professionnelle.
Les activités développées par le Casal ont pour objectifs de prévenir et sensibiliser les situations de risques en suscitant des processus de participation transnationaux de communication et information entre des associations et des jeunes en situation de risque social entre Tanger et Barcelone par le biais d'outils multimédias de sensibilisation. Cet événement a pour but de présenter le travail mené et capitalisé par l'association Casal del infants à travers un réseau de 10 associations de Tanger et auprès de 200 jeunes en situation de risque social. Ce forum de 2 jours, co-organisé et dynamisé par l'ensemble des associations partenaires et soutenu par la mairie de la ville à travers le théâtre Mohamed Haddad, se compose des activités suivantes :
• Une exposition de romans-photos communautaires et participatifs.
• Une programmation de ciné-forum sur l'émigration.
• 4 ateliers participatifs de transferts des outils multimédias de sensibilisation auprès de 40 professionnels du secteur social et éducatif de Tanger; 1 atelier de technique de radio; 1 atelier de technique roman-photo; atelier de vidéo; 1 atelier de ciné-forum.
La participation des ateliers a été en nombre limité sur inscription.
Le Forum a été ouvert par les mots de bienvenue du responsable du programme Catalunya Maghreb qui, après le souhait de bienvenue aux autorités locales et aux participants, il a brossé un tableau du programme Catalunya à Tanger et a conclu par les objectifs de cette association espagnole. A son tour, le représentant de l'association Casal des infants a parlé longuement du bon travail accompli par ladite association à Tanger qui s'inscrit dans le but d'insérer les jeunes dans la vie socio-économique.
Ensuite, quatre ateliers ont été constitués pour étudier les quatre thèmes proposés suivis après d'animation et débat par les membres des associations présentes.
Pour clôturer ce forum, des recommandations ont été présentées à l'assistance nombreuse suivies d'une projection de documentaire sur les « coulisses des retours » concernant les processus de retour au Maroc des jeunes émigrés tangérois en Espagne, suivi de témoignages de certains jeunes.
A la fin, des diplômes ont été décernés aux participants.
Source : Le Matin
La France a nettement durci, en 2009, sa politique d'immigration en procédant à l'adoption de nouvelles règles plus sévères pour l'entrée, la circulation et le séjour des étrangers et en expulsant des milliers de personnes de son territoire, a constaté la PANA.
Selon les statistiques officielles, près de 45000 étrangers, dont des centaines d'Africains, ont été reconduits hors du territoire français ces dix- neuf deniers mois.
"On peut considérer que 2009 a été l'année du renouveau des politiques autoritaires en matière d'immigration. En présentant le 19 janvier dernier son bilan à la tête du ministère de l'Immigration, M. Brice Hortefeux a rappelé qu'il a contraint 45000 étrangers à quitter la France en 19 mois. C'est tout dire", a commenté pour la PANA, le politologue camerounais, spécialiste des questions migratoires, Lendja Ngnemzué.
Pour lui, l'arrivée de M. Eric Besson au ministère de l'Immigration n'a fait que renforcer le durcissement de la politique d'immigration, notamment par la création d'une nouvelle disposition légale proposant la régularisation des clandestins en échange de la dénonciation des passeurs.
"Le ministre Besson avait annoncé cette disposition le 5 février dernier dans les locaux de la préfecture de police de Paris. La circulaire dit clairement que tout clandestin qui dénonce son passeur recevra en contrepartie un titre de séjour. Cette mesure est un nouveau tour de vis à la politique migratoire", a averti M. Ngnemzué.
Il a en outre rappelé que la France a essayé, en 2009, de soumettre les candidats au regroupement familial à des tests ADN.
"Déjà avec la mise en place de la disposition carte de séjour contre dénonciation des passeurs, certains candidats à l'immigration clandestine ont été découragés. Car, la disposition met en péril leurs familles laissées au pays. Les tests ADN procédaient aussi de la logique du durcissement", a expliqué le politologue, auteur de "Les étrangers illégaux à la recherche des papiers", paru en 2008 chez "l'Harmattan" à Paris.
Soulignant les difficultés techniques posées par l'application des tests ADN, il s'est réjoui de la décision des autorités judiciaires françaises de refuser un système à deux vitesses, selon que l'on est français ou étranger.
"L'application des tests ADN débordait clairement de la politique d'immigration pour poser le problème du système juridique. Avec ces tests, selon que le français est marié à un conjoint étranger ou français, on n'allait pas lui appliquer la même loi", a soutenu le spécialiste des questions migratoires.
"On allait techniquement vers un éclatement du droit commun avec ses tests qui touchaient directement les fondements même culturels et identitaires la société française. Heureusement que le Conseil constitutionnel a encadré l'application de ces tests au point de les rendre inapplicables", a-t-il ajouté.
La France a par ailleurs poursuivi en 2009, la signature avec les pays africains des accords de gestion concertée des flux migratoires qui prévoient la réadmission par les Etats concernés de leurs ressortissants en situation irrégulière sur le territoire français en échange de la délivrance des titres de séjour et des visas.
Si le Burkina Faso et le Sénégal ont, entre autres, accepté de signer ces accords, en revanche, Bamako, sous la pression de la société malienne, refuse de céder aux exigences de la nouvelle politique migratoire française.
Source: Afrique en ligne
Jamal Belahrach, franco-marocain et manager général des filiales extérieures de Manpower (Maroc, Tunisie, Océan Indien, Nouvelle Calédonie, Guadeloupe, Martinique) vient de rédiger un livre «Envie de Maroc», aux éditions Le Fennec. Entretien.
- Yabiladi : Qu'est-ce qui vous a poussé à rédiger un livre ?
- Jamal Belahrach : L'envie de partager une expérience à la fois en tant qu'enfant d'immigrés vivant à Dreux avec les problématiques d'intégrations supposées et une expérience marocaine riche en apprentissage. Enfin, je voulais que mes enfants sachent que les engagements de leur père avaient un sens et que je les aimais même si en 12 ans, j'ai été plus présent dans ma vie professionnelle qu'à la maison.
- Le choix du titre est-il fortuit?
- Oui, parce que l'idée du livre qui est un parcours de l'âge de 8 ans en France à mon arrivée à Casablanca en 1997, c'est de dire à ceux qui souhaitent venir vivre une expérience au Maroc, qu'il faut se préparer et ne pas venir en terrain conquis. En outre, il faut une capacité d'adaptation supérieure à ceux qui ne sont pas d'origine marocaine. En effet, l'absence de lien affectif et émotionnel, facilite l'intégration. D'autre part, à ceux qui vivent au Maroc, qu'il faut l'aimer et en avoir envie pour devenir un acteur du changement et non bercer dans la critique. Nous connaissons tous les maux de notre pays, cependant, la véritable attitude est d'essayer de bousculer les habitudes. Certes, c'est loin d'être facile mais ne pas essayer, c'est être complice. Tous bâtisseurs, pourrait être la devise.
- Nombreux sont ceux qui ont dû mal à donner une lecture objective du Maroc, qu'en est-il pour l'auteur de "Envie de Maroc" ?
- Nul ne détient la vérité et il y a plusieurs vérités. En ce qui me concerne, j'ai essayé de regarder le Maroc avec mon histoire personnelle et ses attributs associés. Mes engagements et mon esprit critique et militant ne date pas de Casablanca. L'école de la République nous forme pour participer aux débats et donner notre opinion sur le cours des choses dés lors que nous avons des propositions à faire. Le Maroc est un vrai chantier économique, social et culturel. Des réformes majeures et stratégiques doivent voir le jour comme l'éducation, la santé et la justice pour construire une société juste et équitable. Cela ne se fera pas en claquant des doigts mais des ruptures mentales doivent émerger pour changer notre paradigme. Au delà de la croissance du PIB, il nous faudra travailler la croissance exponentielle des mentalités, en un mot une révolution culturelle. Le rapport au temps et à l'autre.
- 12 années de résidence, de... résistance, de combats, de challenges, de défis, d'engagements...ont-ils été nécessaires pour donner de la latitude à ton ouvrage?
- En termes de timing, le livre arrive à point nommé. Il m'a fallu vivre les choses avant de les extérioriser et prendre le recul nécessaire. Le Maroc a son histoire et ses codes et cela, il faut un peu de temps pour le sentir, l'appréhender pour mieux composer. En 2007, c'était le moment de faire le point sur sa vie et donner une orientation nouvelle correspondant au sens que l'on veut donner à sa vie.
- A la lecture du livre, on a envie de dire "ce qui ne tue pas, rend plus fort".
- C'est vrai. J'ai beaucoup appris au Maroc et cela a été une grande chance de vivre cette aventure depuis 12 ans. Je me suis beaucoup protégé, parfois à l'extrême, mais une chose est sure, si cela était à refaire, je signerai tout de suite mais je négocierai mieux mon salaire avant de venir.... (rires)
- Cet essai a-t-il vocation à interpeller des consciences, des mémoires ?
- La seule ambition de ce livre est de faire prendre conscience aux uns que la double culture est un vrai sujet auquel on doit prêter attention, et aux autres, que le Maroc a besoin de patriotes et non de nationalistes.
- "Envie de Maroc", c'est l'envie de poursuivre votre aventure de manière...durable au Maroc ?
- Bonne question. Je ne sais pas répondre à cette question de manière directe. Ce que je peux dire, c'est que mes projets professionnels et associatifs actuels sont encore aux Maroc. Je ne fais pas de projections pour le moment.
Source : Yabiladi
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