Deux avant-premières pour le film «Larbi ou le destin d'un grand footballeur» sont prévues, respectivement, le 19 août au Théâtre National Mohammed V à Rabat, puis le 23 du même mois au complexe Megarama à Casablanca, et ce à la veille de sa sortie nationale dans plusieurs salles marocaines.
C'est, en effet, le 24 courant que les salles obscures de Megarama, Lynx de Casablanca, 7e Art de Rabat, Colisée et Megarama de Marrakech ainsi que d'autres à Tanger et Tétouan auront rendez-vous avec cette production retraçant la vie de Larbi Benbarek ou la perle noire, personnage qui est resté gravé dans la mémoire de tous ceux l'ayant côtoyé de près ou de loin. « J'ai eu l'occasion d'approcher ce célèbre footballeur, dont la personnalité m'a beaucoup impressionné. C'était un homme de caractère, correct et déterminé pour réussir tout ce qu'il entreprend.», souligne le réalisateur Driss Mrini.
Cette force de caractère a poussé M. Mrini à suivre son parcours et chercher dans sa vie privée pour découvrir le lamentable sort dont il a était victime et la non reconnaissance envers lui et ses enfants. Car le but, de Driss Mrini, n'est pas, seulement, de faire un film sur une vedette du football, mais surtout de remettre en question la problématique de la reconnaissance du pays envers ses enfants, surtout ceux qui l'ont honoré.
«Le film, par son thème et sa finalité, s'inscrit dans une démarche de lutter contre les risques de l'indifférence et de l'oubli. Notre pays se doit, en effet, de préserver jalousement son patrimoine, d'honorer la mémoire de ses fils qui ont contribué, par leur effort et leurs sacrifices, à son rayonnement, bien au-delà des frontières nationales », précise-t-il. Ce personnage légendaire mérite, parfaitement, qu'on l'honore à travers un film consacré à sa carrière professionnelle et sa vie privée. Ses exploits en tant que grand footballeur et sa renommée internationale ont fait de lui une vraie icône du football. Mais, malheureusement, cette belle carrière s'est terminée vers sa fin par de dures épreuves que le défunt a affrontées seul avec foi et courage. Une tranche de vie, très douloureuse, où il a vécu le malheur de la perte de ses deux femmes, de ses trois enfants, la maladie de son fils, puis sa propre maladie qui l'a mené à une mort dans la solitude. « C'est ce destin bien spécifique qui m'a motivé à réaliser un film sur une tranche de vie, de 1917 à 1992, de ce grand homme qui a laissé ses empreintes dans l'histoire ». A travers cette œuvre très attachante, le réalisateur rend hommage à cette personne hors pair qui fut un exemple parfait de l'homme généreux, patriotique, patient et dévoué pour son pays. Sa célébrité internationale ne l'a pas pour autant empêché de vivre humblement son destin très dur, en s'armant de foi, de courage, de sérénité et de dignité. Autant d'événements que le réalisateur et scénariste, Driss Mrini, nous rend par un subtil jeu de flash-back, en faisant rentrer le spectateur dans les principales phases, les moments forts, hautement symboliques, à forte charge sportive, patriotique, affective et émotionnelle de ce grand monsieur du football.
Un personnage hors du commun
Coproduit par la société de production Intaj Com et la Société Nationale de Radio-Télévision « S.N.R.T », le film « Larbi, ou le destin d'un grand footballeur » a bénéficié de l'avance sur recette du Centre Cinématographique Marocain. Cette fiction, inspirée de la vie du grand footballeur Haj Larbi Benbarek , raconte l'histoire d'un personnage hors du commun. En dehors de sa notoriété footballistique, la Perle Noire fut un symbole de la persévérance et de la loyauté, et de surcroît un homme authentique, fier sans être hautain, profondément croyant, généreux, courageux et serein, qui a su assumer son destin et encaisser les coups durs de la vie avec foi et dignité. Cette production constitue ainsi une rétrospective d'un parcours d'exception et un vrai hommage à la hauteur de ce personnage hors du commun.
8/8/2011, Ouafaâ Bennani
Source : Le Matin
Abdo Lamnabhi, membre du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) et président du Centre euro-méditerranéen immigration et développement tire la sonnette d’alarme. Dans une lettre ouverte, il a interpellé le gouvernement marocain sur la nécessité de faire participer les Marocains résidant à l’étranger aux prochaines élections législatives. Pour lui, si le nouveau texte constitutionnel leur accorde le droit de vote et la participation à partir des pays de résidence, ce droit n’est pas tout à fait acquis, puisqu’une loi organique doit déterminer les conditions et les modalités de leur candidature.
Libération : La nouvelle Constitution a satisfait l’une des principales revendications des Marocains résidant à l’étranger (MRE) à savoir le droit d’élire leurs représentants au Parlement marocain à partir de leurs pays de résidence et d’y être éligibles. Qu’en pensez-vous ?
Abdo Lamnabhi :A vrai dire, les nouvelles dispositions constitutionnelles concernant les MRE sont un signe fort et un acte positif qu’on a fortement applaudi en son temps. Mais, aujourd’hui, la question qui s’impose a trait aux modalités d’application de ces dispositions. Ceci d’autant plus que la phrase « jusqu’à ce que les conditions nécessaires soient réunies » nous laisse perplexes.
Car on ne sait pas de quoi il s’agit. Est-ce qu’on parle des conditions techniques, politiques ou autres ? Personne n’est capable de répondre. Cependant, s’il s’agit du premier argument, je pense que le dernier référendum sur la Constitution a démontré les capacités techniques et logistiques dont dispose le Maroc pour l’organisation des scrutins à l’extérieur du pays.
S’agit-t-il, comme l’avancent certaines parties du refus des pays d’accueil d’accepter la tenue de ce genre d’élections sur leur territoire ? Nous pensons que cette thèse est infondée puisque on sait que les scrutins se déroulent dans les consulats et les ambassades du Maroc qui sont considérés comme des extensions du territoire national.
Donc, on exige des explications. Car il s’agit dans le fond d’un droit, celui de la citoyenneté. Soit on est des citoyens à part entière ou on ne l’est pas. Il n’y a pas de citoyenneté incomplète.
C’est pourquoi on pense que la phrase « jusqu’à ce que les conditions nécessaires soient réunies » doit être l’objet de débats lors de la discussion de la loi organique relative aux élections.
Mais en attendant que ces soi-disant conditions soient réunies, on estime qu’il faut réfléchir à d’autres modalités pour faire participer les MRE aux prochaines élections. C’est dans ce cadre, qu’on a proposé une liste nationale pour les MRE.
Mais est ce que vous croyez que cette proposition trouvera son chemin alors qu’il y a débat sur la liste nationale, notamment de la part des femmes ?
S’il y a débat, je crois qu’il est du ressort des partis politiques et c’est à eux de trouver une issue pour solutionner ce problème. Mais ce que nous proposons, c’est soit l’augmentation du nombre des listes nationales, soit l’élargissement de la liste nationale existante ou la création d’une nouvelle liste rassemblant les femmes, les jeunes, les MRE et les cadres.
Donc, on estime qu’il faut entamer un débat du fond, serein pour remédier à cette situation. Pour nous, qu’il y ait une liste nationale élargie ou une liste spéciale ou que les partis intègrent dans leurs propres listes des élus MRE, l’essentiel c’est une représentativité des MRE, même symbolique, afin de donner confiance à ces citoyens marocains et de les encourager à exercer leurs droits.
Je tiens également à préciser que cette liste ne doit pas être établie par les MRE eux-mêmes. On appelle à l’intégration des élus MRE dans les listes nationales marocaines et au choix des candidats par les partis politiques qui leur donnent leur investiture car on ambitionne que les MRE votent pour des programmes portés par des formations politiques et non pas pour des individus ou des listes indépendantes. On est fortement liés à nos partis politiques marocains.
Pensez-vous que les partis politiques soient prêts à jouer le jeu ?
Malheureusement, on a constaté que beaucoup de partis sont trop hésitants sur la question. On se demande même si le dossier de l’immigration constitue l’un des domaines d’intérêts des ces formations ou pas.
Pire, certaines d’entre elles adoptent des positions qui contredisent les dispositions de la nouvelle Constitution. Pour nous, les choses sont claires : soit qu’ils ne sont pas prêts à franchir le pas, soit qu’ils sont incapables de traduire dans les faits l’esprit de la Loi suprême.
Une peur illégitime qui entoure la question de l’immigration. On pense que les partis politiques ont aujourd’hui une occasion en or pour établir de nouvelles relations avec la communauté marocaine à l’étranger. Le nouveau texte constitutionnel ouvre de nouveaux horizons pour la participation des MRE dans le développement du pays et dans le renforcement de la dynamique des réformes. On pense qu’il est temps de rompre avec les anciennes mentalités et d’établir de nouvelles relations avec les MRE.
Et du côté des MRE ?
La communauté marocaine à l’étranger a beaucoup changé, notamment avec l’émergence des 2ème et 3ème générations. Il y a l’apparition de beaucoup de jeunes cadres et de compétences encadrées politiquement. Certains d’entre eux sont déjà des élus ou des parlementaires dans les pays d’accueil.
Mais cette jeunesse n’a pas coupé pour autant ses liens avec son pays d’origine. Elle veut s’investir dans la chose publique au Maroc.
Cet intérêt a commencé avec l’intronisation de S.M Mohammed VI et la série de réformes qu’il a entreprises qui a fait émerger chez la communauté marocaine une sorte de fierté d’appartenir à un pays qui est en train de. Il y a une certaine dynamique mais cette dernière demande de nouveaux moyens de communication et un changement de mentalités de la part des officiels marocains.
Car, s’il est vrai que 70% de nos attentes sont dans les pays d’accueil, cela n’empêche pas de dire que notre combat est le même ici comme ailleurs. On lutte pour une citoyenneté pleine et entière, on lutte contre le racisme et la discrimination, on lutte pour le droit au travail, pour le droit à la dignité, etc.
Aujourd’hui, la communauté vit des mutations radicales. Son existence même est en question. La montée en puissance des partis xénophobes, de l’islamophobie, de la crise économique et des discours sécuritaires poussent plusieurs MRE, notamment ceux qui se croient les mieux intégrés, à réfléchir à une émigration en sens inverse.
On croit que le Maroc doit prendre une position claire face à ces problèmes. Les MRE doivent se sentir des citoyens ici et là.
Revenons aux prochaines élections, comment envisagez-vous leur déroulement au niveau du choix des candidats et du vote des MRE ?
On est contre les candidats indépendants et contre un parti réservé aux seuls MRE. On croit à l’importance du rôle que les partis politiques existants jouent dans le processus d’investiture des candidats qui adoptent les mêmes positions qu’eux.
La communauté marocaine à l’étranger est traversée par une multiplicité de sensibilités politiques et idéologiques. Le débat actuel à l’intérieur du Maroc sur la mobilisation de citoyens pour la chose politique, on le vit également chez les MRE.
Concernant le vote de ces derniers, on a publié un communiqué dans lequel on a refusé le vote par procuration, car si cette démarche est possible en cas de maladie ou de handicap, on croit que l’utilisation de cette mesure va ouvrir la voie devant le clientélisme, la falsification, la manipulation des résultats et on va éveiller les sensibilités tribales et familiales.
Si l’Etat est sincère, il doit prendre en charge ses MRE pour voter au Maroc comme, c’est le cas en Turquie ou exiger l’utilisation des cartes d’identité nationale comme c’était le cas lors du dernier référendum.
Je crois qu’on est devant une étape très importante dans la consolidation de l’Etat de droit et la démocratie. Et je pense que chacun doit assumer ses responsabilités.
Vendredi 5 Août 2011
Source : Libération
Un député UMP de Saône-et-Loire, Michel Raison, a profité de la torpeur estivale pour interpeller le ministre de la culture, Frédéric Mitterrand, sur la nécessaire censure d'"un rap fait par des jeunes issus de l'immigration" et interroge le gouvernement sur les moyens de contrôle que ce dernier souhaite mettre en place, notamment sur Internet.
Un député UMP de Saône-et-Loire, Michel Raison, a profité de la torpeur estivale pour interpeller le ministre de la culture, Frédéric Mitterrand, sur la nécessaire censure d'"un rap fait par des jeunes issus de l'immigration" et interroge le gouvernement sur les moyens de contrôle que ce dernier souhaite mettre en place, notamment sur Internet.
Cette interpellation révèle un profond mépris pour ces fameux "rappeurs issus de l'immigration", pour ne pas dire tout simplement "jeunes noirs et arabes qui chantent sur Internet". La meilleure réponse aurait pu être l'ignorance pour ne pas alimenter le buzz de l'été. La teneur de ses propos nous oblige néanmoins à réagir sur le fond et à proposer une autre lecture de cette intervention.
En premier lieu, et que cela soit dit une fois pour toutes, "le cadre d'exercice du métier de rappeur" est clairement considéré par la jurisprudence française. Autant en matière de sanctions que de protection, la justice est active sur le terrain du rap !
En matière de sanctions, le ministère de l'intérieur porte plainte régulièrement contre des "Artistes anonymes" postant des vidéos Internet violentes à l'égard de la police et obtient leur retrait, voire des condamnations, y compris à de la prison ferme dans le cas des provocations les plus graves.
En matière de protection de la liberté d'expression, la victoire en Cour de cassation du groupe La Rumeur, après huit ans de procédure face à l'ancien ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy, n'a fait, paradoxalement et malgré son caractère exceptionnel, que renforcer le cadre régissant l'expression artistique.
Le terrain judiciaire déblayé, il nous paraît important de soulever, ici, plusieurs questions et d'interpeller, à notre tour, ce député qui se permet d'opérer une discrimination claire en direction de personnes "issues de l'immigration", au mépris du principe d'égalité qui doit primer dans cette Assemblée. Le tout au détriment de l'objectif qui aurait pu être d'aborder la question des vidéos à caractère violent circulant sur Internet.
Est-il crédible de parler dans la même Assemblée de "vivre ensemble " et accepter de tels propos ?
Nous considérons aujourd'hui que ce qui s'est exprimé et l'inexistence de réaction officielle illustrent un malaise plus important et largement plus dangereux.
Comme nous l'avons à plusieurs reprises dénoncé, ces interventions publiques ne sont que régurgitations de combats menés par des groupes identitaires au niveau local et sur l'Internet, qui, sous prétexte de lutter contre un "racisme anti-Blancs", prennent régulièrement la parole. Cette expression raciste est une nouvelle fois légitimée et portée par l'intervention de Michel Raison.
Dans le contexte d'hystérie identitaire que nous connaissons en France et partout en Europe, avec ses conséquences parfois dramatiques, nous pensons qu'il faut être vigilant face à ces tentatives de détournement du débat public et ne pas traiter ce sujet par-dessus la jambe, puisqu'il ne s'agirait finalement que "d'histoires de rap".
Au-delà de la condamnation de ces propos et de la vigilance nécessaire, nous y voyons également une intervention révélatrice de notre époque et de la sociologie décalée de notre Assemblée nationale.
En effet, en moins de trente ans, une nouvelle génération d'artistes a surgi des ghettos du monde entier et a porté une parole nouvelle par le rap.
Parfois avec médiocrité, voire avec des excès. Mais le plus souvent avec brio, dans la lignée des combats de ses pères inspirateurs, comme le regretté chanteur, écrivain et pianiste américain Gil Scott-Heron (1949-2011).
A l'échelle de la culture mondiale, le rap est un vecteur d'expression et d'émancipation des jeunes dans le monde entier, qui, de Rio à Abidjan, de Tunis à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), de Los Angeles à Shanghaï se reconnaissent dans un même mouvement culturel.
Cette expression aura également bouleversé l'industrie musicale en permettant à de jeunes artistes, à l'image de Jay Z, de se hisser à sa tête en restant maître de leur destin économique.
Le rap a toujours porté des revendications sociales, qui ont obligatoirement dérangé dans la manière brute et assumée de montrer et dénoncer le réel.
Il y a quelques semaines, la jeunesse tunisienne en révolte scandait et se rassemblait derrière un artiste, El General, qui avait osé affronter le régime à visage découvert. Parallèlement, le blog des insurgés tunisiens reprenait les paroles du Cinquième Soleil d'une rappeuse française, Keny Arkana.
Nous parlons, ici, d'une culture populaire du temps présent, qui, sans devoirêtre écoutée ou appréciée de tous, doit être comprise et respectée, particulièrement par ceux qui exercent un pouvoir public.
Rappelons-nous qu'en France en 2006, un autre député, François Grosdidier - emportant avec lui plus de 150 parlementaires ! - assimilait rap et terrorisme et niait ainsi le talent et la vision des principaux artistes de rap français, qui, depuis la fin des années 1980, dénonçaient avec force la situation des jeunes des quartiers populaires.
Au lieu de cette parole libérée et incontrôlée, nous aurions attendu, en réponse à la mobilisation des jeunesses européennes, un hommage de la représentation nationale à toute une génération qui essaie de s'en sortir dans un contexte de plus en plus dur et aux artistes, qui, souvent au-delà des clichés qu'on leur impose - ou qu'ils s'imposent à eux-mêmes ! -, continuent leur combat.
Quant à nous, nous venons de clôturer, le 4 juillet, Paris Hip Hop, la quinzaine du hip-hop en Ile-de-France. Nous avons assisté, avec près de 100 000 personnes, à des dizaines d'événements regroupant des centaines d'artistes partout, à Paris et en banlieue. Aucun débordement, des familles réunies, une énergie débordante, un discours positif : voilà notre bilan de cette quinzaine culturelle.
Alors à tous ceux qui s'inquiètent qu'il existe en France de jeunes crétins profitant de l'indispensable liberté d'Internet pour "mal s'exprimer", nous leur proposons de travailler collectivement pour faire en sorte qu'ils ne deviennent pas trop vite de vieux cons.
Voilà un beau projet pour l'Assemblée nationale en cet été 2011 !
6/8/2011, Bruno Laforestrie
Source : Le Monde
Le ministère chargé des MRE a mis en place un programme d’appui aux associations MRE. Ce projet ambitieux s’articule autour de trois axes pour atteindre des objectifs précis.
Le ministère chargé des Marocains résidents à l’étranger multiplie les actions en faveur de l’intégration de la diaspora marocaine dans les pays d’accueil. Pour atteindre cet objectif, le département de Mohamed Ameur appuie fortement le tissu associatif des Marocains du monde. Ce soutien incontournable est d’autant plus important que les mutations démographiques, socioprofessionnelles et culturelles qui affectent la communauté marocaine résidant à l’étranger, évaluée actuellement à plus de trois millions, soit près de 10% de la population du Royaume, ont généré de nouveaux problèmes qui font valoir le rôle des ONGs. A noter que le paysage associatif des MRE varié et développé compte actuellement près de 2500 associations. Le soutien du ministère se justifie également par le fait que les associations des MRE contribuent notablement aux efforts déployés en matière de lutte contre toutes les formes de pauvreté et d’exclusion sociale au niveau du Maroc. L’objectif du ministère des MRE est de répondre de manière pratique et efficace aux besoins légitimes des Marocains du monde. C’est ainsi donc que le département de M. Ameur a mis en place un programme d’appui aux associations MRE. Ce programme s’articule autour de trois axes pour atteindre des objectifs précis. Le premier axe étant le renforcement des capacités des Associations MRE. Dans ce sens, ce projet pilote devra profiter à plus de 300 associations. Le budget alloué pour l’année 2011 pour atteindre cet objectif dépasse les trois millions cinq cent mille dirhams. A l’ordre du jour également une formation à la carte pilotée par le ministère en partenariat avec des acteurs locaux sera programmée en 2012 notamment aux Pays Bas et en Belgique. Le deuxième axe s’articule autour de la mobilisation des Associations des Marocains du monde pour la réalisation de projets en faveur des MRE dans les pays d’accueil. Les objectifs à atteindre dans ce sens concernent principalement la concrétisation de l’approche territoriale et de proximité dans la mise en œuvre de la stratégie de mobilisation en faveur des communautés marocaines à l’étranger. Il est question également de cibler les MRE les plus vulnérables en particulier les jeunes, les femmes et les personnes ayant des besoins spécifiques, plaidoyer pour le respect des droits et devoirs en vigueur dans le pays d’accueil et dans le pays d’origine et promouvoir l’implication des acteurs locaux en particulier les autorités du Pays d’Accueil (PA). Selon le ministère chargé des MRE, 41 projets ont été sélectionnés et financés à hauteur de six millions de dirhams pour l’année 2011. Le programme d’appui des associations des MRE vise, en troisième lieu, la mobilisation de ces associations pour le développement local au Maroc. Parmi les objectifs généraux de ce troisième axe, il s’agit de mettre la lumière sur le rôle des Marocains du monde dans le développement local et valoriser l’implication des jeunes issus de l’immigration dans la dynamique locale de leurs villages. Pour ce qui est des objectifs spécifiques, le ministère cherche à renforcer l’échange entre les migrants, les associations villageoises et les collectivités locales en plus de mettre en valeur l’orientation vers le développement économique local et le rôle d’initiateurs des migrants. Aussi, parmi ces objectifs figure l’approfondissement de la réflexion sur le tourisme rural, en tant que levier du développement local et l’échange sur les problèmes rencontrés par les migrants dans leur implication dans le développement local.
5/8/2011, Mohamed Aswab
Source : Aujourd’hui le Maroc
Le gouvernement canadien a lancé une véritable traque contre les immigrés illégaux. 1800 citoyens canadiens d’origine étrangère sont dans le collimateur des autorités, qui les accusent d’avoir frauduleusement acquis la nationalité canadienne. Ils devront tous être déchus de leur nouvelle nationalité. 30 d’entre eux, soupçonnés d’être des criminels de guerre sont activement recherchés par les services de l’immigration. Le gouvernement canadien appelle la population à dénoncer ces individus aux services de sécurité, provoquant l’indignation d’une partie de la classe politique.
Le Canada va-t-il perdre sa réputation de terre d'accueil, et d'asile ? La question s’impose, vu la récente manœuvre entreprise par le gouvernement conservateur dirigé par le Premier ministre Stephen Harper. Le pays prévoit de révoquer la nationalité de 1800 citoyens d’origine étrangère.Tous sont accusés d’avoir obtenu la nationalité canadienne frauduleusement. Les autorités canadiennes s'en prennent également aux citoyens qu'elles soupçonnent avoir violé des droits humains ou internationaux.
30 criminels parmi les illégaux ?
En effet, le 21 juillet dernier, Vic Toews, ministre de la Sécurité publique, en partenariat avec Jason Kenney, son collègue en charge de la Citoyenneté, de l'Immigration et du Multiculturalisme, a lancé un appel à la population pour dénoncer des immigrants illégaux. Ces derniers, au nombre de 30, sont soupçonnés de complicité de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.
Un numéro vert a été mis à la disposition du public pour aider les services de police à appréhender ces individus dont les portraits sont affichés dans les lieux publics et mis en ligne sur le portail de l’Agence des services frontaliers du Canada. Et la méthode marche plutôt bien. Les services de sécurité ont déjà réussi à mettre la main sur 6 de ces 30 citoyens d’origine étrangère. Poussant même le ministre de l’Immigration à se féliciter de cette « réponse très positive » de la population.
Les personnes appréhendées seront directement renvoyées dans leurs pays d’origine. Aucun Marocain ne figure sur cette liste de criminels présumés. Par contre, un citoyen d’origine algérienne est lui visé par la procédure.
Dans ce pays, la mesure est très loin de faire l’unanimité. Des voix dénoncent cette « chasse » qui ne fait plus du Canada « le model qu’il était » tout en ternissant « la réputation de Canadiens ». Dans l’opposition au gouvernement Harper, on fustige également le renvoi de ces immigrés dans des pays où les droits humains ne sont pas respectés alors que les crimes dont ils sont soupçonnés restent encore à déterminer.
5/8/2011
Source : Yabiladi