Mohammed Moussaoui, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), juge "louable" de se pencher sur l'exercice des cultes en France mais redoute que le débat ne "dérape" sur une mise en cause de l'islam, comme celui sur l'identité nationale, a-t-il dit jeudi à l'AFP.
Le président du CFCM réagissait à l'annonce par Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, d'un débat en avril sur l'exercice des cultes en France - notamment l'islam - et sa compatibilité avec les lois laïques de la République.
"Regarder la place des religions dans la République est un souhait louable, a dit M. Moussaoui, et il est vrai que l'islam a des spécificités, qu'il faut se pencher sur la construction de mosquées et la formation des imams". Nous, CFCM, nous sommes partisans d'un islam de France qui respecte les lois de la République, dont la liberté de culte, et pour cela nous avons besoin du soutien de l'Etat, a-t-il ajouté en substance.
"Mais au-delà de ces spécificités, nous ne voulons pas que le débat se focalise sur le port du voile intégral ou les menus halal dans les cantines, il faut avancer, particulièrement à propos des lieux de culte", a-t-il assuré.
Concernant la construction de mosquées, il estime qu'il faut "encourager le recours aux baux emphytéotiques" (de longue durée) accordés par les mairies aux associations cultuelles pour leur fournir le terrain nécessaire, mais "prévoir une possiblitié d'achat ultérieur du terrain par les associations". Il faut aussi "relancer" la Fondation des oeuvres de l'islam, un organisme qui devait justement s'occuper de la construction des lieux de culte mais qui est "toujours en sommeil".
Selon lui, on constate une émergence d'une classe moyenne musulmane en France qui progressivement sera en mesure de financer les lieux de culte, prenant le relais ou complétant les contributions que collecterait la Fondation auprès de l'Organisation de la conférence islamique (OCI).
Actuellement, rappelle-t-il, il y a en France 2.000 lieux de culte musulman dont 80 mosquées de plus de 1.000 m2. En revanche environ 800 lieux de culte font moins de 100 m2.
"Jean-François Copé m'avait informé de son projet de débat et je lui avais suggéré d'organiser un colloque et de réfléchir à son cadre et à son programme avec la CRCF (Conférence des responsables de culte en France), mais à ma connaissance il ne l'a pas fait", a révélé M. Moussaoui.
La Conférence des responsables de culte en France a été créée en novembre 2010 à l'initiative de ceux-ci, réunissant deux représentants par culte (catholique, protestant, orthodoxe, juif, musulman, bouddhiste).
L'islam est la deuxième religion en France où on compte entre 5 et 6 millions de musulmans , pratiquants ou non.
17/2/2011
Source : AFP/LA Croix
L'Australie s'est félicitée jeudi de son modèle de multiculturalisme, le "meilleur du monde", selon son ministre de l'Immigration, qui permet aux immigrants de s'intégrer au moment où la question fait largement débat en Europe.
Pour le ministre Chris Bowen, le principe australien d'assimilation de différentes cultures est "génial" car il encourage les immigrants à s'intégrer plutôt qu'à se comporter comme de simples "travailleurs hôtes".
"Pour moi, le multiculturalisme, c'est un peu comme le mariage. Il comporte ses difficultés et ses tensions", a déclaré M. Bowen mercrdi soir devant le Sydney Institute, un centre de réflexion.
"Nous devons nous rappeler de temps en temps les uns les autres que l'on gagne à vivre ensemble. Cela demande de l'attention, de la persévérance", a-t-il ajouté.
L'Australie, peuplée de colons britanniques, a ensuite accueilli plusieurs vagues d'immigration successives, des Chinois pendant la Ruée vers l'or au 19e siècle, mais aussi des Vietnamiens, Italiens, Grecs, Européens de l'Est et récemment de nombreux étudiants indiens.
Mais le sujet reste un point de friction entre les partis, alors que le pays voit régulièrement des immigrants clandestins tenter de rejoindre ses côtes à bord de bateaux de fortune.
Le pays a par ailleurs connu des incidents mettant en cause sa communauté musulmane. Des émeutes avaient éclaté en 2005 quand des Australiens d'origine libanaise avaient été pris pour cible à Sydney .
De plus, des dizaines de musulmans ont été emprisonnés dans le pays, en vertu de sévères lois antiterroristes.
Pour M. Bowen, il est "inévitable" que l'immigration de musulmans fasse débat "dans une période d'inquiétude face au terrorisme inspiré par l'extrémisme islamiste".
Les propos de M. Bowen interviennent alors que la question du multiculturalisme fait débat en Europe.
Le multiculturalisme est "un échec", a déclaré récemment le président français Nicolas Sarkozy, car, a-t-il dit, "on s'est trop préoccupé de l'identité de celui qui arrivait et pas assez de l'identité du pays qui accueillait".
Le chef de l'Etat était ainsi le troisième grand responsable politique européen à déclarer que le multiculturalisme était un échec, après la chancelière allemande, Angela Merkel, et plus récemment le Premier ministre britannique, David Cameron.
17/2/2011
Source : AFP/La Croix
Le chef du comité d'enquête russe, principal organe chargé des investigations criminelles, a réclamé jeudi l'instauration d'un fichier d'empreintes digitales et génétiques de tous les immigrés, sur fond de montée du racisme dans le pays.
"Il faut adopter un programme spécial du gouvernement pour établir un fichier complet des immigrés, incluant notamment une dactyloscopie et un enregistrement génétique", a déclaré ce responsable, Alexandre Bastrykine.
Selon lui, cette mesure vise à réduire le nombre de crimes commis par les étrangers, et par conséquence la montée des violences racistes dans le pays.
En 2010, environ 49.000 crimes et délits ont été commis par des ressortissants étrangers en Russie, a assuré M. Bastrykine. Selon le Comité d'enquête, à Moscou, 186.000 crimes et délits ont été recensés, dont 12.000 ont été commis par des étrangers.
M. Bastrykine juge que ces chiffres sont à l'origine de la montée des violences racistes.
"Disons le ouvertement : comme nous l'avons déjà dit à plusieurs reprises, dans la majorité des cas, un des facteurs jouant en faveur de +l'incitation à la haine raciale+ est la criminalité des immigrés", a-t-il affirmé.
Entre 2009 et 2010, les crimes et délits à caractère "extrémiste" ont augmenté de 20%, à 656 cas, et ceux-ci sont en majorité liés à la "haine raciale", a-t-il dit.
Le racisme gagne du terrain en Russie depuis la chute de l'URSS.
Le bureau pour les droits de l'Homme, une ONG russe, a recensé entre janvier et novembre 2010 un total de 293 agressions violentes à caractère raciste, qui ont fait 41 morts et 293 blessés.
Des centaines de milliers de personnes du Caucase russe et d'Asie centrale viennent travailler dans les villes russes pour échapper à la misère dans leur région d'origine.
Depuis un rassemblement et des violences racistes le 11 décembre près du Kremlin, les autorités ont alterné les mises en garde aux extrémistes xénophobes, et les déclarations sur le nécessaire respect des us et coutumes de la population russe.
17/2/2011,
Source : AFP
Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) et l'université de l'Insubrie (Lombardie/Italie) ont signé, mercredi à Casablanca, une convention en matière de recherche.
En vertu de cette convention, signée dans le cadre du Salon international de l'édition et du livre (SIEL), par le président du CCME, M. Driss El Yazami, et M. Alessandro Ferrari, de l'université, les deux parties décident de développer des rapports de coopération en matière de recherche dans des domaines d'intérêt commun.
Les deux institutions contribueront ainsi à la réalisation conjointe et coordonnée de programmes de coopération de recherche et s'engagent à encourager la réalisation de projets de recherche ou de programmes d'études conformes à leurs préoccupations et définis d'un commun accord.
Elles acceptent de soutenir l'organisation de séminaires scientifiques, d'ateliers de communication et d'information et de manifestations culturelles.
Les deux parties s'engagent également à échanger la documentation, les publications et les documents scientifiques.
Chaque projet fera l'objet d'un programme spécifique dans lequel seront précisés les activités à réaliser, le calendrier de travail, les implications financières pour chacune des deux parties, les méthodes d'évaluation et les documents nécessaires à la réalisation du projet.
La présente convention est conclue pour une durée de 3 ans renouvelable par tacite reconduction.
L'Italie est l'invitée d'honneur de la 17ème édition du SIEL qui se poursuivra jusqu'au 20 février.
16/2/2011
Source : MAP
Après avoir été atténué par les sénateurs, le projet gouvernemental passe aujourd’hui en commission à l’Assemblée nationale. Les mesures les plus dures ont été rétablies.
Jeudi, alors que les sénateurs examinaient le projet de loi sur l’immigration, Brice Hortefeux, le ministre de l’Intérieur, avait rappelé que la Constitution donne le dernier mot aux députés. C’était annoncer clairement la couleur. Les sénateurs avaient fait de la résistance en adoptant une version largement édulcorée de ce texte. Ce dernier va être soumis aujourd’hui à la commission des lois de l’Assemblée nationale. Et les amendements déposés par le rapporteur UMP - Claude Goasguen - et par le gouvernement rétablissent les mesures les plus sécuritaires du projet de loi.
Déchéance de la nationalité. Parmi les mesures phares soutenues par le gouvernement, mais retoquées par les sénateurs, l’extension de la déchéance de nationalité. Visées, les personnes qui, dans un délai de dix ans suivant leur accession à la nationalité, ont été condamnées pour meurtre ou violences contre une personne «dépositaire de l’autorité publique». Cette disposition est la traduction d’un vœu formulé cet été par Nicolas Sarkozy dans son discours sécuritaire de Grenoble. Introduite à l’automne par Hortefeux, elle a provoqué l’indignation de la gauche, qui lui reproche de créer deux catégories de Français. Après avoir été adoptée par l’Assemblée nationale, elle a été rejetée au Sénat par l’opposition de gauche et les centristes.
Le juge des libertés. Ce même bloc gauche-centre a retoqué une autre mesure phare du projet de loi : l’allongement du délai d’intervention du juge des libertés et de la détention (JLD). Gérard Longuet, chef de file des sénateurs UMP, la qualifie en effet de «cœur de la réforme». Actuellement, le JLD intervient dans les deux jours après le placement en rétention d’un sans-papiers. Il se prononce sur la prolongation de la rétention, mais aussi sur la légalité des conditions de l’interpellation de l’étranger. Le juge administratif intervient dans un deuxième temps pour statuer sur la mesure d’éloignement. Le texte prévoit de repousser l’intervention du JLD à cinq jours. Les sénateurs ont refusé cette réforme. Un amendement du gouvernement la rétablit.
Mariages «gris». Autre mesure rejetée par les sénateurs, la pénalisation des mariages «gris». Concernées : les unions «fondées sur une tromperie volontaire». En clair, les étrangers épousant un Français uniquement pour avoir des papiers. Le gouvernement souhaitait que ces unions soient davantage punies que les mariages blancs. Les sénateurs ont rejeté cette disposition. Hier, le gouvernement n’avait pas réintroduit d’amendement rétablissant la pénalisation des mariages «gris». Mais il peut le faire jusqu’au dernier moment.
Droit au séjour des malades. Concernant les étrangers atteints de pathologies graves, le gouvernement souhaitait restreindre le droit au séjour qui leur était garanti jusque-là (lire ci-contre). Il avait introduit un amendement en ce sens dans le projet de loi. Puis l’a retiré lors de l’examen au Sénat. Et l’a réintroduit sous forme d’un nouvel amendement.
Zones d’attente. A côté de ces modifications, le Sénat a confirmé des dispositions adoptées par les députés. Parmi elles : la création de zones d’attente temporaires pour faire face à l’arrivée d’un groupe d’au moins dix étrangers en dehors d’un point de passage frontalier. Cette mesure avait été imaginée par Eric Besson, alors ministre de l’Immigration, comme une réponse législative au désaveu des juges qui avaient libéré les 123 Kurdes arrivés le 22 janvier 2010 sur une plage corse. Avantage aux yeux du gouvernement, les zones d’attente étant considérées comme des zones d’extraterritorialité, les migrants y bénéficient d’un droit moins protecteur que ceux interpellés sur le territoire français.
Allongement de la rétention. Egalement adopté, l’allongement de la durée de rétention de trente-deux à quarante-cinq jours. Et la possibilité de maintenir jusqu’à dix-huit mois en rétention les étrangers condamnés pour faits de terrorisme et qui ont déjà purgé leur peine. Cette mesure est qualifiée de «Guantánamo à la française» par les associations de défense des sans-papiers.
16/2/2011, CATHERINE COROLLER, AURÉLIE DARBOURET
Source : Libération
L'Assemblée a rétabli aujourd'hui, en commission des Lois, la réforme introduite par le gouvernement sur le régime de la rétention des sans-papiers, dans le cadre du projet de loi sur l'immigration, a-t-on appris de source parlementaire.
Les députés ont adopté un amendement défendu par Brice Hortefeux, ministre de l'Immigration, qui rétablit la réforme sur le contentieux de l'éloignement et prévoit de retarder l'intervention, en rétention, du juge des libertés et de la détention (JLD) à cinq jours (au lieu de deux actuellement).
Ce dispositif, très contesté par plusieurs associations, avait été approuvé en première lecture en octobre par les députés. Il avait été en revanche repoussé par un bloc gauche-centre au Sénat, lors de la première lecture au début du mois.
La réforme prévue par le gouvernement vise à une meilleure efficacité des procédures d'éloignement, puisqu'actuellement, moins de 30% des sans-papiers placés en rétention sont finalement reconduits aux frontières.
Selon le dispositif prévu par le gouvernement, il appartiendra donc d'abord au juge administratif de se prononcer sur la légalité d'une mesure d'éloignement. Il reviendra ensuite au JLD d'autoriser ou non, dans un délai de cinq jours, la prolongation de la mesure de rétention.
16/02/2011
Source : AFP/Le Figaro
La ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie propose d'externaliser les procédures de délivrance des visas et de poursuivre la mise en place de la biométrie pour lutter contre la fraude, sans perdre de vue l'objectif de "l'immigration choisie", selon un discours obtenu aujourd'hui.
"L'externalisation de la collecte de demandes de visas évite à nos agents des tâches de moindre valeur ajoutée. Elle leur permet de se concentrer sur les tâches régaliennes et d'assurer une meilleure surveillance", a argumenté la ministre lors d'une réunion lundi avec les consuls et les préfets, sous la direction du ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux.
Cette procédure, selon elle, concerne aujourd'hui, la moitié des demandes de visas. La France compte 822 agents, dont 237 expatriés, qui ont délivré deux millions de visas en 2010.
Mme Alliot-Marie leur demande "d'examiner le profil des demandeurs de visas à la lumière des intérêts à long terme de la France dans tel pays ou telle zone géographique". "Notre politique d'influence nous conduit à identifier les compétences, les talents, les potentiels qui peuvent contribuer au rayonnement de la France", a-t-elle argumenté.
Après avoir rappelé que la moitié des visas délivrés sont biométriques, elle a indiqué que "des expérimentations d'externalisation de la prise d'empreintes biométriques seront lancées dès cette année".
La ministre propose aussi une "généralisation" de la biométrie à l'entrée de l'espace Schengen" et un "enregistrement des entrées et des sorties" dans cet espace. "Cela peut permettre d'avoir une idée précise du nombre de ressortissants de pays tiers qui utilisent des visas de court séjour afin de s'installer illégalement en Europe, d'identifier, grâce à la biométrie les migrants clandestins et faciliter leur réadmission dans leur pays d'origine", a-t-elle fait valoir.
Source : AFP/Le Figaro
Un hommage a été rendu, mardi à Casablanca, au géographe Gildas Simon, pour l'ensemble de son œuvre, dans le cadre des activités de la 17ème édition du Salon international de l'édition et du livre (SIEL).
Lors de cet hommage rendu, en présence du président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), Driss El Yazami, les intervenants, dont des professeurs et des chercheurs ayant des liens étroits avec Gildas Simon, ont mis l'accent sur l'importance de l'apport du professeur en matière de recherche sur l'immigration internationale.
Pour ce qui est de la dimension scientifique, Gildas Simon a contribué, selon eux, à la formation de plusieurs doctorants de divers horizons.
Les participants ont également souligné les qualités humaines du chercheur ainsi que ses visions humanistes, car, ont-ils rappelé, "l'immigré et l'immigration sont une cause qu'il a toujours défendue".
Ils ont tenu, à cet effet, à féliciter l'homme pour l'ensemble de ses travaux et ses éclairages pertinents qui ont contribué au développement de la recherche et à l'approfondissement de la réflexion en matière d'immigration internationale.
Intervenant, à cette occasion, Gildas Simon s'est dit à la fois "touché" et "fier" des témoignages apportés à son égard et que ce n'est pas à lui seul que revient tout le mérite, puisque "c'est l'ensemble qui fait du sens", exprimant sa joie de retrouver ses anciens doctorants dont il a dit être fier.
Il s'est également réjoui que cet hommage lui soit rendu à Casablanca qu'il a dit avoir déjà visitée par le passé et dont il en garde encore quelques vieux souvenirs, se félicitant de la bonne organisation des différentes activités du SIEL, un lieu merveilleux et magique pour lui qui est un fan des "bouquins".
Les travaux de recherche de Gildas Simon sont centrés sur le fonctionnement des espaces migratoires transnationaux, les effets des migrations sur les sociétés d'origine au Maghreb, l'entreprenariat ethnique en France, ainsi que la mondialisation des phénomènes migratoires.
Il a profondément renouvelé les outils conceptuels pour penser et décrire les migrations internationales, coordonné et collaboré à des programmes de recherches partenariaux avec des établissements publics et privés et contribue régulièrement à des revues internationales sur la migration.
Professeur émérite de géographie à l'Université de Poitiers où il a fondé en 1985 un pôle de recherches de niveau européen sur les migrations internationales, Gildas Simon est l'auteur de plusieurs publications, dont les principaux ouvrages théoriques sont "Géodynamique des migrations internationales dans le monde", "La planète migratoire dans la mondialisation" et "Migrants et migrations dans le monde".
15/2/2011
Source : MAP
Selon Le Figaro, Nicolas Sarkozy aurait décidé de lancer un débat sur le multiculturalisme, dont il a reconnu l'échec en France, jeudi dernier, sur TF1. En creux, il s'agirait de rappeler la place que doivent occuper les religions dans le pays. A commencer par celle de l'islam. Un sujet forcément explosif.
Bientôt un débat sur l'islam en France? Oui, à en croire Le Figaro, qui se fait l'écho d'une réunion tenue lundi soir à l'Elysée et au cours de laquelle Nicolas Sarkozy a donné son feu vert à une telle initiative qui devrait être pilotée par l'UMP de Jean-François Copé. Hyper-réactif, le chef de l'Etat tire à sa manière les conséquences de "l'échec" du multiculturalisme qu'il avait lui-même relevé jeudi dernier sur le plateau de TF1, lors de l'émission Paroles de Français . Pour la première fois, le locataire de l'Elysée emboîtait alors le pas à ses homologues britannique et allemand, David Cameron et Angela Merkel, qui avaient eux aussi établi le même constat dans leur pays respectif. Reste qu'un an après la tempête provoquée par le débat sur l'identité nationale, la nouvelle démarche élyséenne risque de faire couler beaucoup d'encre et d'agiter le landerneau politique hexagonal de longues semaines durant.
"Enfumage général", selon Le Pen
Interrogé sur le sujet par leJDD.fr, Dominique Paillé, qui se "réjouit d'une telle initiative", refuse, en l'état, de comparer les deux projets. "Ici, la recherche identitaire ne sera pas le premier objectif", affirme l'ex-porte-parole de l'UMP, aujourd'hui président de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII). "L'objectif sera de dégager les principes républicains auxquels l'ensemble des gens vivant en France doivent adhérer", ajoute-t-il. "C'est la République qui fonde l'unité de la Nation et il est toujours bon, comme le fait Nicolas Sarkozy, d'en rappeler les principes à ceux qui les auraient oubliés". L'explication peut être valable, à la réserve près qu'à un an de l'élection présidentielle, il est difficile de ne pas créditer cette nouvelle "séquence" d'une visée électorale - électoraliste. En lançant un débat sur le multiculturalisme et la place de l'islam dans la société française, Nicolas Sarkozy poursuit en effet un double objectif: s'attaquer à l'un des thèmes de prédilection du Front national, tout en obligeant la gauche à le suivre sur un terrain glissant pour elle.
"L'UMP veut faire croire que la société multiculturelle française est en train de devenir 'multiculturaliste' et que notre modèle égalitaire serait mise en danger par un ennemi intérieur: la pratique de l'islam en France", décrypte pour leJDD.fr, l'historien Pascal Blanchard, expert des questions d'immigration et d'intégration au CNRS. Pour lui, et comme Angela Merkel ou David Cameron, Nicolas Sarkozy est "au tempo d'une opinion européenne qui a peur et qui cultive le sentiment de se sentir envahie, tant par les produits chinois que par les 'hordes' de clandestins venus d'Afrique", analyse-t-il crûment. Une offensive qui, pour l'heure, a pour effet de raidir les adversaires politiques du chef de l'Etat. "Relancer le débat du multiculturalime aujourd'hui, c'est agiter un chiffon rouge devant les Français pour leur faire oublier que les vrais problèmes n'ont pas été résolus", déclare au JDD.fr, le socialiste Jean-Christophe Cambadélis. Quant à Marine Le Pen, également contactée par leJDD.fr, elle prédit déjà "un enfumage général" du président de la République, incapable, selon elle, "d'endiguer une immigration trop massive" qui serait à l'origine de "l'islamisation rampante de la France".
Le rôle des intellectuels
Au soutien de Nicolas Sarkozy, Dominique Paillé estime, lui, que débattre de sujets aussi brûlants est "utile". "Rappeler que la France est un creuset républicain est fondamentalement bon", ajoute le conseiller spécial de Jean-Louis Borloo au Parti radical. Pour autant, relève Pascal Blanchard, le chef de l'Etat "joue gros" dans cette affaire, lui qui, à son arrivée au pouvoir en 2007, avait cherché à aménager "le modèle égalitaire de la société française", en se déclarant, notamment, favorable au principe de discrimination positive. "Il a changé de stratégie électorale", juge l'historien. "Il n'a pas de vision politique à long terme", tranche Jean-Christophe Cambadélis, tandis que Marine Le Pen s'en donne, elle, à cœur joie. "Il le fustige aujourd'hui, mais c'est Nicolas Sarkozy qui a importé en France ce modèle 'multiculturaliste' inspiré des pays anglo-saxons. C'est lui qui a organisé le communautarisme et a imposé le 'métissage d'Etat', en totale inadéquation de la culture et de la tradition française qui avait fait le choix de l'assimilation", rugit la présidente du FN.
Au regard de tant de violence verbale, Nicolas Sarkozy a-t-il ouvert la boîte de Pandore? "Je ne peux évidemment pas prédire comment tout cela va se terminer", évacue Pascal Blanchard. En revanche, pour l'expert, une chose est claire: ce débat servira à coup sûr de "préparation à l'élection présidentielle de 2012 dont le grand sujet sera l'identité". "Tous les éléments idéologiques sont en mouvement", certifie-t-il, ajoutant qu'entre "une gauche piégée" et "une droite qui joue sur les peurs et les fantasmes", il devient impératif pour les "intellectuels" de renforcer "leur travail de pédagogie".
15/2/2011
Source : Journal du dimanche
Le Maroc va mettre au point un projet visant la mobilisation de points de vente gérés ou possédés par des ressortissants marocains résidant à l'étranger (MRE) au service de la commercialisation de produits marocains sur les marchés étrangers
Une présentation préliminaire de ce projet ambitieux a été faite, jeudi à Paris, par le ministre du Commerce extérieur, Abdelatif Maâzouz, devant les représentants diplomatiques et bancaires marocains en France.
Au cours d'une rencontre à laquelle ont pris part notamment l'ambassadeur du Maroc en France, El Mostafa Sahel, l'ambassadeur chargé du consulat général du Royaume à Paris, Abderrazak Jaïdi, et le Directeur général de Maroc Export, Saad Benabdellah, le ministre a souligné que ce projet de mobilisation des commerçants MRE fait partie des 82 mesures prises pour faire de l'exportation un levier de la croissance au Maroc.
A partir du constat que les commerçants marocains établis à l'étranger représentent une niche qu'il faut développer, a-t-il expliqué, l'Etat s'est engagé à mobiliser les réseaux de distribution qu'ils gèrent ou possèdent, notamment dans des pays où la communauté marocaine est fortement présente, pour la commercialisation des produits marocains.
Il a précisé que la contribution de l'Etat consiste à identifier les réseaux, à contribuer à l'aménagement de rayons Maroc dans leurs espaces de vente et à les connecter avec les fournisseurs marocains des produits choisis, et à communiquer sur les produits.
Cette opération gagnant-gagnant a pour objectifs de recourir aux compétences expatriées et de contribuer à leur intégration dans le développement national du Royaume, a-t-il ajouté.
Elle vise également à promouvoir l'offre marocaine auprès des réseaux de distribution et des points de vente gérés par des marocains établis dans les marchés cibles, et à les alimenter régulièrement par des produits marocains de qualité contribuant ainsi à croître leurs chiffres d'affaires.
Le projet cible tous types de réseaux de distribution gérés par des MRE, à savoir les grossistes et semi-grossistes, les magasins commerciaux spécialisés, les supermarchés, les supérettes et les épiceries fines.
Quant aux produits ciblés, ils couvrent les filières «agro-industrielle et produits de terroir» (huiles d'olives et d'argan, conserves, couscous, pâtisseries marocaines), textile-cuir (marques marocaines), cosmétiques (ghassoul, henné, huiles essentielles) et artisanat (décoration, bijouterie, ameublement).
Le marché français a été désigné comme stratégique vu l'importance des réseaux de distributions marocains qui y opèrent, et en particulier la région Ile de France (Paris et sa banlieue), identifiée pour le lancement d'un projet pilote qui devrait être opérationnel d'ici les fêtes de fin d'année, a annoncé Maâzouz.
Pour atteindre cet objectif, trois étapes ont été prévues, dont la première, celle du cadrage, vient d'être franchie à travers la rencontre avec l'Ambassade, les consulats et les représentations des banques marocaines à Paris pour échanger et enrichir le projet.
Viendra ensuite la phase d'identification et de recensement des points de vente des MRE en Ile de France, de leurs besoins en produits marocains à commercialiser et de leurs fournisseurs marocains intéressés.
La troisième étape consiste en l'organisation de rencontres entre les pots de vente et leurs fournisseurs. Une rencontre avec les MRE identifiés pour discuter des modalités pratiques de mise en œuvre est prévue le 4 mars prochain.
Ensuite, des incoming missions seront organisées pour les commerçants MRE au Maroc pour rencontrer leurs fournisseurs potentiels.
Intervenant à cette occasion, Sahel s'est félicité de cette initiative en la qualifiant de «belle aventure qui va connaître le succès qu'elle mérite».
L'ambassadeur du Maroc en France a remercié le ministère du Commerce extérieur d'avoir pris cette démarche de dialogue et d'échange pour enrichir le projet, soulignant la disposition de l'ambassade et des Consulats à contribuer à définir et à faire évoluer le concept.
La même disposition à s'associer à ce projet a été relevée par les différents Consuls généraux du Maroc et les représentants des banques marocaines en région parisienne, qui ont salué la démarche structurante et le grand intérêt de cette opération d'envergure.
Ils ont proposé de tirer les conséquences des expériences individuelles et de s'appuyer sur les structures existantes en matière de grande distribution en mettant en place des mesures incitatives à leur égard, soulignant la grande importance des produits agro-alimentaires qui se taillent la part de lion dans les ventes de commerçants MRE.
Ils ont aussi proposé de diversifier en investissant d'autres espaces comme les marchés forains hebdomadaires qui existent dans chaque commune et les grandes surfaces dont les prix sont très attractifs.
Les commerçants MRE ne représentent qu'une seule parmi d'autres niches, a expliqué le ministre, soulignant que cette démarche ne devrait nullement favoriser le communautarisme ou la ghettoïsation, puisque ces points de vente s'adressent à tous les consommateurs.
Le projet de mobilisation des points de vente des MRE, piloté par Maroc Export, s'inscrit dans le cadre de la Stratégie nationale de développement et de Promotion des exportations et vise à l'horizon 2015 de développer les exportations de biens et services à plus de 115 milliards de DH, d'augmenter leur contribution à la croissance du PIB à plus de 45 mds de DH, et à la création de plus de 200.000 emplois.
Dans le cadre de cette stratégie, le ministre conduit vendredi à Paris une opération «Exectutive Marketing» qui consiste à rencontrer les décideurs des grands réseaux de distribution en France pour discuter avec eux des modalités de faire ou d'augmenter leurs achats du Maroc.
16/2/2011
Source : MAP/Le Matin
Laïcité, islam et immigration devraient être les prochains thèmes de l’UMP à l’horizon 2012.
Après le débat sur l’identité nationale, Nicolas Sarkozy pourrait relancer le "pacte républicain". L’Elysée a observé l’attention des téléspectateurs lors des dernières interventions télévisées du chef de l’Etat. Selon les analyses de Médiascopie, les sympathisants de droite et de gauche seraient particulièrement attentifs lors des questions sur l’islam, la laïcité ou encore l’immigration.
"Les questions de la bonne intégration de l'Islam en France et du respect de la laïcité se posent évidemment", a justifié mercredi matin Eric Besson sur Europe 1. "Ces questions passionnent les Français".
L'UMP doit se lancer dans le débat
Ce constat a donné une idée à Nicolas Sarkozy. Il a demandé à sa majorité de s’emparer de ce débat et aurait ainsi suggéré que les parlementaires présentent une "résolution" qui "réaffirmerait les principes de la République et la laïcité".
Mais ce débat divise au sein de l’UMP. Alain Juppé et Jean-Marie Bockel notamment, se montrent très prudents en raison de l'échec du débat sur l'identité nationale. Le député du Nord Marc-Philippe Daubresse estime qu’il faut réaliser un débat "équilibré". Sur Europe 1, il a expliqué qu’il faut le prendre "sous l’angle : peut-on continuer de garder sa culture et sa communauté face à la république laïque ? La réponse est non. Peut-on voir, dans la sphère privée, une pratique de religion qui soit respectée. La réponse est oui".
Une convention de l’UMP sera consacrée à la laïcité et la place de la religion après les cantonales, début avril.
Source : Eurpe1
Le ministère de la CMRE a repoussé au 10 mars la date limite pour déposer des demandes de bourses. Quatre conditions sine qua non pour l’obtenir : réaliser des études supérieures, être l’enfant de Marocains résidants à l’étranger, être en difficultés économiques est sociales et faire preuve d’un bon niveau scolaire. Début février, le ministère avait déjà reçu 600 dossiers de candidature.
Le délai de dépôt de dossier de candidature pour obtenir des bourses, au titre de l’année 2010-2011, a été prolongé jusqu’au 10 mars 2011. L’objectif n’est pas de recueillir plus de candidatures, selon Jaffar Debbarh, directeur du pôle social et éducatif du ministère, mais d’être équitable vis-à-vis de certains étudiants qui n’ont pu obtenir leur certificat d’inscription à temps. « L’attestation d’inscription est un document obligatoire pour espérer obtenir une bourse or une grève des professeurs universitaires a retardé les inscriptions dans les facultés algériennes », explique Jaffar Debbarh.
Début février, le pôle social et éducatif avait déjà reçu plus de 600 dossiers auxquels s’ajoute le renouvellement des bourses octroyées l’an dernier. En 2010, année de lancement du dispositif, le ministère de la CMRE avait reçu, au total, 530 demandes de bourse sur les 1000 potentiellement attribuables. « 30 ont été refusées car elles émanaient de jeunes Marocains partis faire leurs études à l’étranger et non d’enfants de Marocains résidant à l’étranger », explique Jaffar Debbarh.
Les bourses versées par le ministère de la CMRE sont prélevées sur le budget du ministère de l’éducation. Le montant est fixé à 10 120 DH pour des étudiants MRE en licence et 15 672DH en master et doctorat, pour toute l’année. Au total, en 2010, plus de 5 millions de DH ont été versés dans ce cadre, contre 7 millions disponibles pour 1000 bourses. Chaque année la somme disponible augmente de 7 millions de DH pour couvrir à la fois le renouvellement des bourses des étudiants qui poursuivent leurs études et les nouvelles demandes des étudiants qui débutent leur cursus universitaire.
A l’heure actuelle, les bourses sont attribuées pour 90% à des étudiants en licence, 6% en master et 2% en doctorat. Les bénéficiaires sont éparpillés dans le monde entier. Les demandes viennent, notamment, de Palestine, d’Allemagne, de Mauritanie, d’Ukraine et d’Arabie Saoudite.
Source : Yabiladi
Le département arabe de la RNW (Radio Netherlands Worldwide) propose depuis quelques jours des chroniques audio réunies
sous l’intitulé «I Driss» (Moi Driss). Qui racontent le vécu et l’expérience des MRE de la première génération aux Pays-Bas. Des histoires uniques et impressionnantes jamais racontées. Nous avons rencontré l’écrivain et journaliste Hassan Bahara, co-auteur
de «I, Driss».
Libé : Comment est née l’idée de «I Driss» ?
Hassan Bahara : L’idée de « I Driss » est née suite à une collaboration avec un ami qui est co-auteur du même livre. Il y a quelques années de cela, mon ami et moi, nous nous sommes rendu compte qu’il est temps qu’on parle de la communauté marocaine qui a émigré aux Pays-Bas dans les années 70. Ils ont pas mal d’histoires qui, malheureusement, ne sont plus racontées. Et c’est quelque chose de très important, aussi bien pour nous, dans le pays d’origine ou en terre d’accueil. C’est l’histoire de tout un peuple. Nous, en qualité d’auteurs, nous avons le privilège voire l’obligation d’écrire. Si ce n’est pas nous qui devons le faire, qui d’autre le fera ? Et c’est la raison pour laquelle nous avons entamé cette expérience.
Vous êtes au Maroc dans le cadre des activités de la Radio Netherlands Worldwide (RNW) au SIEL. Quelle idée avez-vous sur le Salon du livre ?
C’est la première fois que je participe au SIEL et je suis là avec la Radio néerlandaise, qui a commencé à traduire en arabe, l’histoire de « I Driss » parue dans les journaux. Je crois que c’est une bonne opportunité pour ramener ces histoires dans notre pays d’origine et surtout au cours d’un événement aussi important que le SIEL. Je crois que c’est le moment idoine et l’endroit idéal pour une telle activité.
Vous vivez depuis plusieurs années en Hollande. Quelles idées se font les Hollandais des Maghrébins et particulièrement des Marocains ?
La majorité des immigrés maghrébins vivant aux Pays-Bas sont des Marocains. Alors l’image que se font les Hollandais du Marocain n’est pas vraiment quelque chose d’intéressant surtout après la mort du metteur en scène hollandais tué par un Marocain. Certains journaux donnent des Marocains et des Maghrébins une image faite de préjugés. Cette attitude a donné lieu à plus d’agressivité de leur part. Et surtout avec l’influence d’un parti de droite qui voue une haine pour les Marocains, inculquant aux Néerlandais l’idée que les Marocains sont inutiles pour la société hollandaise et qu’il va falloir se débarrasser d’eux. C’est la situation que nous vivons à présent. Mais j’espère du fond de mon cœur que dans l’avenir les choses changeront. Parce que je pense que l’avenir des jeunes de la nouvelle génération se trouve dans ce pays-là. J’espère que nous vivrons en Hollane comme aux Etats-Unis où les communautés étrangères se sont intégrées et ont formé une société tout en gardant leur racine.
Vous animez actuellement une chronique bimensuelle dans le NRC Handelsblad, intitulée «Identité». De quoi est-il question?
J’écris dans une colonne deux fois par mois. Ce n’est pas politique, c’est surtout académique. Ce sont mes idées à propos de l’identité.
Et cela ne touche pas seulement mon identité mais aussi la vie des gens : rencontres, discussions, relations…
Par exemple, il y a deux semaines, j’ai écrit sur la révolution en Tunisie. Quand on suit l’événement, on ne peut s’empêcher de se demander quel peut être son impact sur l’identité d’un Arabe, d’un musulman vivant en Europe. Aujourd’hui, les gens réclament leur droit, leur liberté ; cela a une grande influence sur les Maghrébins. Pour moi, c’est une manière de voir comment les gens se comportent, ce qui peut m’impacter moi-même qui vis aux Pays-Bas.
Que diriez-vous aux Marocains au sujet des Hollandais ? Qu’est-ce que vous appréciez de plus chez eux ?
La société hollandaise est très ouverte comparativement aux autres sociétés européennes. Les Hollandais sont différents et protestants : ils disent ce qu’ils pensent. Cela peut donner lieu à des frictions, des disputes entre les gens. Mais à la limite, c’est un moyen de penser, de dire ce que vous pensez, d’être honnête envers l’autre. Que vous l’aimiez ou non, il vous le dira. Ce n’est pas quelque chose que l’on rencontre dans d’autres pays. Il y a des gens qui ne l’apprécient pas. Mais j’apprécie cette franchise.
Vous vous êtes intéressé à la première génération de Marocains de Hollande. Avez-vous décelé un lien avec la deuxième génération ?
Le pont est jeté de manière à ce qu’il y ait un lien. Mais la deuxième génération ne sait pas exactement comme la précédente s’est établie en Hollande. Ce que nous essayons de faire, c’est de révéler la vie des premières vagues d’immigrants notamment leur lutte pour survivre, leur courage d’affronter la société hollandaise. Vous êtes là, certes vous êtes un étranger, mais vous allez devoir avancer, vivre dans un autre continent… Ce n’est pas notre pays, vous passez de l’Afrique en Europe. Mais la deuxième génération semble oublier les préoccupations des aînés.
Repères
Hassan Bahara a remporté le prix littéraire El Hizjra pour les jeunes de moins de 25 ans, en 2000 et 2001. Son premier livre “Een uitverhaal de stad” (Une histoire urbaine) paraît en 2006. Nominé pour le Selexyzdebuutprijs 2007, ce livre séduit le metteur en scène Pollo de Pimentel qui a pris une option sur les droits du film.
Entre 2009 et 2010, Bahara a écrit une série hebdomadaire intitulée “Driss Tafersiti”.
16 Février 2011, Propos recueillis par ALAIN BOUITHY
Source : Libération
Au nord-est du Maroc, à la frontière algérienne, les clandestins africains sont abandonnés. Côté algérien, le même jeu cruel se déroule
Alors que les rafles de migrants clandestins venus d’Afrique subsaharienne semblaient s’être un peu calmées depuis deux ans, elles ont repris l’été dernier au Maroc. Une première vague en août et septembre 2010, puis une seconde en décembre et janvier ont frappé plusieurs centaines de personnes à Rabat, Tanger, Fès, Oujda et Casablanca, indiquent les associations de défense des migrants.
Sur l’avant de son bras gauche, une boursouflure d’environ huit centimètres, la marque d’un coup de couteau reçu à la frontière maroco-algérienne. Attablé à la terrasse ensoleillée d’un café, dans le quartier populaire de Takaddoum à Rabat, Aboubacar, migrant d’origine sénégalaise, polo rayé et fausse casquette Nike sur la tête, raconte : « La police m’a arrêté dans la rue, la quatrième fois en trois ans. Ils m’ont emmené au commissariat et m’ont mis le lendemain dans un bus avec cinquante autres Africains, dont cinq femmes. On a roulé une douzaine d’heures jusqu’à Oujda, ville frontière avec l’Algérie. Dans la nuit, vers 21 heures, ils nous ont fait descendre au milieu de nulle part et nous ont dit, voilà, l’Algérie c’est droit devant. »
Au nord-est du pays, entre les postes frontières marocains et algériens, s’étire un no man’s land, maquis de plusieurs kilomètres carrés et théâtre des expulsions brutales de migrants clandestins d’origine subsaharienne. Des hommes, femmes, enfants, que se renvoient les autorités des deux bords.
Un périple à haut risque
Cette fois encore, Aboubacar s’en est sorti. Il a mis six jours pour sortir du maquis et rentrer à Rabat. Fin 2009, expulsé à la frontière dans les mêmes conditions, il avait perdu son groupe, à cause de la fatigue et de l’affolement. Il s’était retrouvé seul, sans eau ni nourriture, à errer pendant trois jours. « J’ai eu très peur », confie-t-il.
Dans le quartier de Mesnana à Tanger, James et Christopher vivotent grâce à la mendicité et l’aide d’institutions chrétiennes : 35 dirhams chacun (3€), c’est la somme qu’il leur faut réunir tous les jours pour survivre.
Cela fait presque dix-sept ans que ces deux frères de 33 et 31 ans ont fui le Liberia. Après avoir travaillé sept ans dans la pêche en Mauritanie et économisé près de 8 000 €, ils sont passés au Maroc il y a dix mois pour tenter la traversée vers l’Espagne depuis le nord du pays.
Un périple à haut risque. La petite pirogue dans laquelle ils ont embarqué de nuit a rapidement été interceptée par les autorités marocaines. « De là, on nous a conduits à Oujda. La mafia qui fait la loi à la frontière a fini de nous prendre ce qui nous restait », indique Christopher. Aujourd’hui, les deux hommes ne savent plus quoi faire.
«Ces expulsions ne servent à rien»
Pays de transit vers l’Europe, le Maroc est devenu ces dernières années un pays de résidence pour les clandestins subsahariens. À défaut de pouvoir rejoindre le Vieux Continent, ces derniers se retrouvent coincés ou décident de rester au Maroc, pays dans lequel les conditions leur paraissent meilleures. Une vie difficile, à la merci de patrons peu scrupuleux pour ceux qui travaillent, où la peur de se faire arrêter côtoie les brimades et le racisme. On estime à 15 000 le nombre de migrants clandestins au Maroc. Rabat abritant la plus importante communauté, environ 7 500 personnes.
« Ces expulsions ne servent à rien, sinon à rajouter à l’humiliation. Les migrants reviennent », martèle Fabien Didier Yene, représentant de la communauté camerounaise des migrants au Maroc, qui relate son expérience dans un livre, Migrant au pied du mur, paru en 2010.
« Et puis c’est dangereux, ils se font attaquer, il y a des viols (…). En ce moment, il fait très froid. Quand ils ne peuvent pas revenir dans les villes, les gens restent là-bas, à vivre sous des plastiques. C’est indigne. Je n’ai pas de mots pour exprimer ça. »
Si le Maroc signe, l’UE promet plus de visas
Arrivé en 2003 par la frontière algérienne, Fabien Didier Yene a connu les événements de Ceuta et Melilla en 2005. Un drame. Les images de centaines de migrants subsahariens à l’assaut des grilles séparant les enclaves espagnoles du territoire marocain ont fait le tour du monde. Débordés, les militaires espagnols et la police marocaine avaient ouvert le feu, faisant au moins onze morts.
Depuis, l’Espagne a rehaussé ses clôtures métalliques. Et le Maroc continue de donner régulièrement des preuves de sa bonne volonté, en procédant à l’arrestation de ressortissants africains. En particulier lors de la visite d’officiels européens.
L’Union européenne essaie depuis plusieurs années de conclure avec le Maroc un accord qui comprendrait la réadmission des ressortissants marocains en situation irrégulière en Europe, ainsi que celle de tout étranger ayant transité par le Maroc avant de parvenir sur le sol européen. Mais Rabat fait de la résistance, déplorant le manque de moyens pour gérer la question des Subsahariens. Dont beaucoup arrivent par l’Algérie. Si le Maroc signe, l’UE promet plus de visas…
15/2/2011, Christelle MAROT
Source : La Croix
C’est aujourd’hui que le festival de cinéma immigration d’Agadir baissera le rideau dans la soirée. Tout au long de quatre jours, le public du Souss avait droit à des moments de grande intensité, avec une panoplie d’hommes et de femmes de cinémas marocain et étranger, venus nombreux agrémenter cet événement annuel d’envergure. Au-delà de la dimension purement artistique et culturelle qui accompagné cette période durant laquelle presque une centaine de projections toutes formes confondues, cette manifestation s’est illustrée particulièrement, par cet aspect humain et relationnel entre les différents professionnels du 7ème art (cinéastes, réalisateurs, acteurs, producteurs, critiques…) et les citoyens avides et curieux d’approcher de visu leurs idoles. Ce côtoiement est d’autant plus émotif qu’il suscite une certaine symbiose et un certain contrat incitant tout ce beau monde du cinéma d’aller de l’avant et de produire des prestations de haut niveau. Il faut dire, à ce propos, que cet engagement se manifeste une fois encore par des airs de raffinement et de recherche au plan strictement technique et de valeur ajoutée en terme de décortication de la thématique de la migration, débattue en long et en large lors des tables rondes. Cette conciliation du festif et de l’intellectuel a, sans doute, imprimé au festival une assise diversifiée et attrayante, marquée également par le souci d’incruster dans cet éventail riche des notes de reconnaissance et de considération à l’égard des artistes pour leur persévérance et leur innovation. Toujours dans un esprit d’implication de toutes les compétences créatives et socioprofessionnelles, le festival n’a pas manqué de les convier en nombre aux diverses soirées dîners pour permettre la poursuite des débats entre festivaliers et communauté locale et pour faire vivre la durée du festival à plein temps. Dans ce sens, les petits auront pareillement leur part du gâteau puisque, comme à l’accoutumée, les organisateurs tiennent à perpétuer cette rencontre entre les stars du cinéma et les élèves de l’institution Founty d’Agadir qui abrite avec égards cette initiative. C’est, encore, une occasion pour les petits et les grands de se voir et de se côtoyer, mais aussi de vulgariser l’art dans le milieu scolaire. Cet établissement scolaire, de par cet intérêt particulier dont il fait preuve et l’ouverture sur l’entourage qu’il ne cesse de mettre en valeur, donne l’exemple de beaucoup de civisme et de noblesse. Le festival du cinéma à Agadir, grâce à la persistance et la clairvoyance de l’association Initiative Culturelle, a donc réussi à asseoir un événement de masse dans une cité pleine de potentialités économiques, mais, malheureusement, avec peu de retombées culturelles de ce calibre. Et si cette jeune association défie avec ardeur et conviction toute cette léthargie, c’est que, d’une part, le thème adopté dès le départ, accroche et motive toutes les bonnes volontés de par sa profonde teneur sociale et civilisationnelle et, d’autre part, la ferveur que suscite cet art audiovisuel chez les citoyens, car, on a toujours à l’esprit les performances des expériences du ciné-club d’Agadir, en compagnie de ciné 2000 , Al Machehed…Il est donc judicieux et impératif dès lors de renforcer encore davantage cette tradition dont le témoin a été repris avec tous les honneurs par cette structure associative. Il va falloir aussi conjuguer les efforts et faire de l’imagination pour faire de cette manifestation un rendez-vous de haute notoriété internationale, d’autant plus que la station balnéaire se prête amplement à ces ambitions qui profitent aussi à cette destination touristique. Cependant, on ne peut prétendre à cette place de choix dans l’échiquier mondiale si on continue à se contenter des actuelles salles de cinéma d’une vétusté déplorable. L’état piteux des salles de Sahara et de Rialto ne fait que ternir et freiner cette aspiration vers le meilleur. C’est vraiment scandaleux de voir que jusqu’à maintenant, après huit manches du festival de cinéma de cette valeur qui vient consolider le répertoire cinématographique festivalier du pays, les décideurs n’aient pas toujours pensé à doter la ville d’une salle digne de ce nom. Et c’est bien dommage de constater que cette région, en dépit de son énorme potentiel économique, continue à ignorer et crucifier le côté culturel alors qu’on ne finit pas d’asséner à la cité toutes les formules abominables de la spéculation immobilière. Après les fiascos électoralistes dont furent victimes les complexes culturels qui peuvent servir à tout sauf au spectacle de qualité, la faillite vient également frapper les salles de cinéma. Tout d’abord, on abandonne le fabuleux patrimoine du cinéma Salam qui moisit aujourd’hui dans l’usure et la pitié, les salles Sahara et Rialto semblent connaître le même sort : Aucun aménagement ni rénovation ne leur est prévu, quoique le festival d’Agadir vienne interpeller et secouer vivement cette somnolence qui n’a fait que durer. Il est alors grand temps de mettre en place une structure d’accueil de ce genre dans une cité constamment ouverte aux grands événements planétaires, car le secteur touristique ne saurait avoir l’essor escompté si on continue à minimiser le rôle capital que jouent les infrastructures d’animation sous toutes ses formes. Il est bien évident que l’augmentation de la capacité d’accueil hôtelière est primordiale, ce que les investisseurs ne cessent d’entreprendre actuellement, il n’en demeure pas moins vrai que toutes les activités parallèles à cette dynamique, notamment le festival du cinéma immigration, s’avèrent d’une importance inestimable. Si Marrakech est en train de connaître maintenant une expansion des plus explosives, en matière de culture et d’art, c’est parce qu’on est parvenu à se réunir massivement dans la synergie et à doter la ville des structures de haut niveau y compris son festival de cinéma dont des personnalités influentes assurent continuellement son rayonnement. Pourquoi pas Agadir dont le produit touristique balnéaire est des plus attractifs. Hommage à toute cette famille du cinéma immigration d’ici et d’ailleurs qui dote la ville de ce noble art d’échange et de partage.
Source : Al Bayane
Les muftis russes vont lancer en avril une chaîne de télévision musulmane "à caractère éducatif", a annoncé mardi à l'AFP la porte-parole du Conseil des muftis russe, Goulnour Gazieva, alors que le racisme et l'intolérence religieuse gagnent du terrain en Russie.
"Actuellement, la chaîne est en période de test. Nous sommes en train d'embaucher des employés et de définir le contenu des programmes", a indiqué Mme Gazieva.
Créée par le Conseil des muftis, la chaîne "va tout d'abord contribuer à l'éducation spirituelle et morale", a-t-elle précisé.
Selon le recensement de 2002, la Russie comptait environ 14,5 millions de musulmans, soit 10% de la population estimée à l'époque à 145,17 millions d'habitants.
La chaîne orthodoxe russe "Spas" existe depuis 2005. Créée pour "renforcer les valeurs spirituelles", elle émet par satellite vers la Russie et les pays de la CEI (Communauté des Etats indépendants, onze ex-républiques soviétiques).
Quant à l'islam, quelques émissions financées par l'Etat russe ont jusqu'à présent été diffusées sur la chaîne publique Rossia.
Le président Dmitri Medvedev a appelé la semaine dernière, lors d'une réunion avec des dignitaires de l'Eglise orthodoxe russe, à un dialogue entre les religions afin d'empêcher des conflits interethniques en Russie, où le racisme et l'intolérance religieuse ont gagné du terrain ces dernières années.
Depuis un rassemblement raciste le 11 décembre près du Kremlin, les attaques racistes et les appels à manifester se multipliant, les autorités alternent les mises en garde aux extrémistes xénophobes, et les déclarations sur le nécessaire respect des us et coutumes de la population russe.
Source : AFP/La Croix
L'ouvrage "Le difficile chemin des droits de l'homme au Maroc: du déni à la reconnaissance" a été présenté, lundi à Casablanca, dans le cadre du Salon international de l'édition et du livre (SIEL).
Lors de la présentation de cet ouvrage, l'écrivain Mohamed Saadi, s'est félicité des avancées réalisées au Maroc, qui se sont manifestées particulièrement dans le domaine institutionnel par l'amendement ou la modification de plusieurs lois en vue de la promotion des droits de l'homme.
Ces avancées dans différents domaines, a ajouté l'auteur, résident notamment dans le lancement de plusieurs chantiers d'envergure, la création de l'Instance équité et réconciliation (IER), une première dans le monde arabo-islamique, ainsi que l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), entre autres.
La question de la consolidation des droits de l'homme au Maroc est mise en avant dès les toutes premières lignes de l'introduction du livre. L'auteur écrit, en effet, qu'"au cours des dernières années, la situation des droits de l'homme au Maroc n'a cessé de susciter un grand intérêt an niveau national et international. Nul ne peut ignorer les évolutions importantes que vit le pays aujourd'hui en matière du respect des droits fondamentaux et des libertés publiques".
"L'ouverture démocratique et politique dans laquelle s'est engagé l'Etat marocain durant les dernières années du règne de feu SM Hassan II, et surtout depuis les réformes entreprises par SM le Roi Mohammed VI au lendemain de son accession au trône, a fait naître une nouvelle dynamique en faveur des droits de l'homme, ce qui a créé d'énormes attentes et une grande vague d'espérance dans une nouvelle ère politique en rupture avec les pratiques du passé".
L'auteur note toutefois que "malgré les changements positifs et significatifs dans la voie du renforcement des garanties des droits de l'homme, il y a toujours des défaillances apparentes auxquelles il faut remédier. Les défis à relever sont immenses: la pauvreté, l'analphabétisme, les réformes constitutionnelles, la réconciliation avec le passé, le renforcement de l'Etat de droit et de la citoyenneté, la promotion de la culture amazighe, la lutte contre la corruption et la bureaucratie, le renforcement de l'indépendance de la magistrature".
Le livre de 180 pages, publié en 2010, se décline en 7 chapitres, à savoir : "l'évolution des droits de l'homme au Maroc", "les réformes institutionnelles", "les réformes juridiques", "la lutte antiterroriste et le recul des droits de l'homme au Maroc", "l'expérience de réconciliation: un parcours inachevé", "la culture amazighe et le respect de la diversité culturelle" et "immigration irrégulière et respect du droit international de l'immigration".
15/02/11
Source : MAP
Eu égard à son histoire ancestrale en matière de migration et son aspiration permanente à renforcer les liens d'amitié et de coopération avec l'ensemble des pays du monde, le Maroc a été et demeure toujours une source fertile de compétences, qui ont réussi, à se frayer une place de choix à l'extérieur du territoire, contribuant ainsi au raffermissement du rayonnement du Royaume sur la scène internationale.
La volonté d'ouverture du Royaume sur ses fils installés à l'étranger s'est renforcée avec l'adhésion du Royaume au processus de modernisation qui a concerné, l'essor économique, le développement social et la promotion du niveau culturel des citoyens, et qui ambitionne également d'assurer un espace professionnel pour la pratique journalistique pluraliste et ouvert, qui a favorisé récemment l'émergence de plusieurs compétences marocains dans le domaine de la presse, dont plusieurs exercent leur carrière à l'étranger.
Dans la foulée des changements opérés au niveau du système de presse aux niveaux régional et international et de la révolution informatique et numérique, les institutions médiatiques ont entamé une nouvelle ère, qui requiert des ressources humaines qualifiées. Ainsi, plusieurs institutions médiatiques ont eu recours lors des dernières années à des compétences étrangères, dont des Marocains, et ce grâce à leurs capacités linguistiques et leurs bonne formation.
Le Maroc a ainsi tissé des liens de communication avec les journalistes marocains exerçant à l'étranger dans le cadre d'une vision complémentaire et claire, ayant pour objectif de renforcer les sentiments d'appartenance à la Mère Patrie, à travers plusieurs initiatives. Parmi celles-ci, il y a lieu de rappeler la tenue récemment à El Jadida de "la 1-ère conférence des journalistes marocains du monde".
Cette rencontre, organisée à l'initiative du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger et l'Instance chargée du "Dialogue national Médias et Société", a réuni quelque 200 journalistes marocains exerçant dans 18 pays à travers le monde.
Les discussions ont notamment confirmé la place grandissante de la question migratoire dans les médias nationaux et internationaux et les enjeux que la couverture de cette problématique soulève, l'émergence de nombreux médias communautaires de tous types, l'accroissement du nombre de professionnels marocains des médias travaillant à l'étranger, leur intérêt soutenu pour l'évolution du champ des médias au Maroc et, dans plusieurs cas, leur désir d'investir dans ce champ.
Disposition à servir les causes nationales justes
A l'instar du reste des Marocains du monde, les journalistes marocains exerçant à l'étranger aspirent à jouer un rôle prépondérant dans le sillage de la modernisation et du développement que connaît le Maroc. Ils aspirent aussi à contribuer avec efficience à la défense des causes nationales justes dans le respect du professionnalisme et de la ligne éditoriale des institutions médiatiques.
Dans ce cadre, le journaliste Khalid Adnoun, directeur de projets dans les chaînes Baraim et Al-Jazeera Children's, souligne dans une déclaration à la MAP que "les causes nationales justes, en particulier l'intégrité territoriale du Royaume, sont présentes avec force dans l'esprit de l'ensemble des journalistes marocains exerçant à l'étranger", ajoutant que ces derniers déploient des efforts importants pour servir leur pays.
"La dynamisation de la diplomatie parallèle, dont les journalistes à l'étranger constituent l'une de ses plus importantes composantes, nécessite une vision claire qui permette d'impliquer cette catégorie dans les initiatives visant la défense des causes nationales et le renforcement du rayonnement du Maroc à l'étranger", a-t-il dit.
Pour sa part, Younes Aît Malek, journaliste à la BBC, relève la nécessité d'une forte volonté de l'Etat et de plus d'attention envers cette catégorie, afin d'assurer son adhésion dans la défense des causes nationales, ajoutant que l'Etat devra établir des contacts permanentes avec ces journalistes et leur fournir les informations nécessaires pour défendre la justesse des causes du Royaume.
Les journalistes marocains exerçant à l'étranger sont unanimes à appeler à la mise en place d'une base de données pour avoir plus d'informations sur cette catégorie et permettre aux médias nationaux de couvrir à travers ces journalistes les événements survenus dans leurs pays de résidence, sans avoir recours à des journalistes étrangers. Les responsables, intellectuels et chercheurs sont aussi appelé à répondre aux invitations des journalistes pour commenter les événements à travers les médias internationaux.
Une volonté certaine de mettre en place un cadre de coordination pour rassembler les journalistes marocains à l'étranger
Les journalistes de la diaspora relèvent la nécessité de mettre en place un cadre de coordination afin d'unifier leurs efforts, de partager leurs expériences et de défendre leurs droits. Ce cadre permettra aussi, selon eux, de tirer profit des potentialités et des expertises de cette catégorie.
Dans les recommandations sanctionnant les travaux de la 1-ère conférence des journalistes marocains du monde, les participants ont souligné l'importance d'oeuvrer pour la mise en place d'un cadre qui leur permet de contribuer au processus démocratique et moderniste dans lequel s'est engagé le pays.
Ils se sont engagés également à unir leurs efforts et à coordonner leurs actions, afin de défendre leurs intérêts communs, et appelé à la mise en œuvre d'une politique incitative permettant aux professionnels d'investir dans leur pays d'origine dans le domaine des médias.
Les intervenants ont mis l'accent sur la nécessité de créer des espaces de rencontres permanents entre les journalistes de l'intérieur et de l'extérieur, pour l'échange d'expériences, et de créer une banque de données.
Ils ont recommandé également d'unir leurs efforts et de coordonner leurs actions pour assurer en permanence leurs intérêts, tout en renforçant l'échange entre les journalistes de l'intérieur et de l'extérieur.
Ils ont aussi proposé la création d'un fonds de soutien pour les productions concernant la migration et la réalisation d'une étude sur les attentes et les aspirations des journalistes travaillant à l'étranger.
En prélude à la création de ce cadre de coordination, il y a lieu de noter la création du forum El Jadida des journalistes marocains du monde. Ce forum constituera, selon le président du conseil de la communauté marocaine à l'étranger, Driss El Yazami, un espace de rassemblement pour les journalistes marocains à l'étranger autour de projets et d'objectifs communs, avec pour mission de servir le pays et de renforcer son rayonnement au niveau international.-
15/2/2011, Brahim Jamali
Source : MAP
L'Union européenne a besoin d'un "mécanisme d'urgence" pour permettre à ses membre de faire face à une situation de crise comme l'afflux de milliers d'immigrés tunisiens en Italie, a déclaré mardi le secrétaire d'Etat belge à l'Immigration, Melchior Wathelet.
"Dès qu'une situation anormale ou nouvelle se produit, comme la révolution en Tunisie ou l'afflux de Serbes en Suède l'an dernier, on doit pouvoir mettre en place un mécanisme d'urgence permettant une solidarité européenne temporaire et encadrée au sein de l'Union", a-t-il expliqué au quotidien la Libre Belgique.
"Tout pays à tout moment peut devoir faire face à une situation totalement anormale et c'est dans ces moments là que la solidarité européenne doit pouvoir jouer", a-t-il souligné.
"On peut traduire cela de différentes manières: des fonds pour l'accueil, de l'aide en personnel sur place, des traitements de demandes d'asile qui pourraient se faire dans d'autres pays que le pays d'entrée ou des relocations", a-t-il précisé.
M. Wathelet a tenté de faire approuver de telles mesures pendant le semestre de présidence belge de l'UE, mais ses propositions se sont heurtées à des fins de non recevoir.
La France et l'Allemagne ont notamment bloqué tout assouplissement de la règle qui impose que les demandes d'asile doivent être traitées par le pays d'arrivée du demandeur.
"Si l'Italie demande un soutien, la Belgique répondra favorablement. Nous serons présents en fonction de nos capacités", a assuré M. Wathelet.
Les demandes de l'Italie seront examinées lors de la réunion des ministres de l'Intérieur de l'UE le 24 février à Bruxelles.
Malte et l'Italie souhaitent en outre porter l'affaire au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement européens. Elle sera "probablement" à l'ordre du jour du prochain sommet européen organisé les 24 et 25 mars, a-t-on appris de sources diplomatiques.
25/2/2011
Source : AFP/Le Monde
Les expatriés de Russie s'inquiètent de l'entrée en vigueur mardi d'une nouvelle procédure d'enregistrement des étrangers dans le pays, alourdissant cette tracasserie administrative, alors que la bureaucratie est déjà considérée comme un frein aux investissements.
L'Association des Affaires européennes (AEB), qui regroupe les grandes sociétés étrangères en Russie, a envoyé mardi une lettre au président Dmitri Medvedev pour l'interpeler sur le sujet, a indiqué mardi lors d'une conférence de presse le dirigeant de cette organisation, Frank Schauff.
La législation russe veut que les citoyens étrangers enregistrent à chaque voyage en Russie et dans les trois jours leur adresse au Service fédéral des migrations (FMS).
Jusqu'à présent, l'employeur pouvait déclarer à son adresse son employé. Mais depuis mardi, la nouvelle procédure prévoit que cet enregistrement, qui implique de multiples courriers et de longues files d'attente, doit être effectué par le propriétaire du logement de l'expatrié.
"Cette mesure contredit les objectifs à long-terme du gouvernement russe pour moderniser l'économie russe et libéraliser la législation sur les migrations pour les investisseurs et spécialistes étrangers", a déclaré M. Schauff, cité dans un communiqué publié par l'AEB.
Selon l'AEB, le but de la manoeuvre est de contraindre les propriétaires à déclarer les revenus tirés de la location de leurs biens immobiliers. Une directive similaire avait déjà été brièvement introduite en 2007, avant d'être abrogée.
Plus de 500.000 citoyens de l'Union européenne vivent en Russie, indique l'AEB, qui souligne qu'au-delà de la lourdeur de la procédure, la législation pose aussi toute une série de problèmes pratiques.
Ainsi, un propriétaire ne vivant pas dans la même ville (ou pays) que son locataire devra en théorie se déplacer pour enregistrer l'expatrié et les membres de son ménage à chacun de ses voyages en Russie.
Dans ce contexte, M. Schauff appelle les autorités à réformer ou abroger cette procédure.
M. Medvedev a fait de la modernisation une priorité de son mandat, et a à plusieurs reprises appelé les étrangers à investir et apporter leur expertise en Russie.
Source : AFP/Russie.net
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