dimanche 4 août 2024 23:20

picto infoCette revue de presse ne prétend pas à l'exhaustivité et ne reflète que des commentaires ou analyses parus dans la presse marocaine, internationale et autres publications, qui n'engagent en rien le CCME.

Dans une interview exclusive au "Daily Express", le Premier ministre britannique a annoncé une série de mesures restrictives pour tous les nouveaux arrivants.

L'opération reconquête a commencé. Dans la ligne de mire d'un David Cameron déjà en campagne pour sa réélection en 2015 : les cols bleus. Ceux qui lui ont coûté la majorité absolue et l'ont forcé à la coalition avec les centristes en mai 2010, ceux qui, aujourd'hui encore, le boudent dans les enquêtes d'opinion. La faute, entre autres, à cette étiquette de parti des privilégiés qui colle aux tories, et au parcours sans tache de jeune homme de bonne famille du Premier ministre, passé notamment par les bancs de la célèbre et élitiste université Eton. Pour cela, Cameron pense avoir trouvé la martingale : de plus en plus sensible au Royaume-Uni, le sujet de l'immigration, et notamment celle en provenance de l'est de l'Europe.

D'ici à la fin de l'année, la Roumanie et la Bulgarie verront se lever les restrictions de circulation des travailleurs vers la Grande-Bretagne. Un risque trop élevé de déferlement d'immigrés sur un pays qui n'a plus les moyens de les accueillir depuis longtemps, juge l'opinion chauffée par les tabloïds, le Daily Express, auquel Cameron a donné son interview, en tête. Pas une semaine sans que le quotidien affiche à sa une des cas d'abus du welfare britannique par de nouveaux entrants dans le pays. "The family of hell", "la famille de l'enfer", titrait ainsi récemment le journal, photo d'un jeune Palestinien faisant un bras d'honneur à l'appui, pour illustrer ce cas d'une famille très nombreuse du Proche-Orient venant d'obtenir une coquette maison de 80 mètres carrés en guise de logement social, sans travailler et en exaspérant le voisinage par de nombreuses nuisances...

"Pour une immigration qui profite au pays"

Voilà donc le locataire du 10 Downing Street qui lève le voile sur une série de mesures restrictives pour les nouveaux arrivants en Grande-Bretagne. Plus question d'avoir un accès immédiat au NHS, le système national de santé, ni au logement, ni aux allocations familiales... Désormais, il faudra avoir cotisé un certain temps pour y avoir droit, mais le Premier ministre n'a pas précisé combien. Finie aussi l'aide juridique gratuite et automatique pour les plus démunis en cas de passage devant les tribunaux, il va bientôt falloir être résident sur le sol britannique. Cameron en est sûr : cette simple dernière mesure permettra déjà au pays d'économiser deux milliards de livres.

Et ce n'est sans doute pas fini : "Nous ne voulons plus des gens qui ne viennent pas ici pour travailler, mais pour profiter du système. Et je l'ai dit la semaine dernière aux Indiens quand j'étais à New Delhi : nous ne voulons pas non plus d'étudiants qui, après l'université, prennent sur notre sol des emplois non qualifiés et s'installent pour des siècles dans le pays. Ce n'est pas notre intérêt national. Notre message est très clair : nous voulons une immigration qui profite au pays. Ces mesures ne sont donc qu'une première étape. J'ai demandé à tous les ministres de réfléchir à des idées nouvelles pour limiter l'immigration dans tous les domaines, a déclaré le Premier ministre. Je leur ai dit : pensez comme les conservateurs que vous êtes".

Les nouveaux immigrés ne sont pas la seule cible du Premier ministre. David Cameron a aussi annoncé qu'il envisageait de nouvelles réductions des prestations sociales pour les chômeurs de longue durée, une manière, là aussi, dit-il, "d'entendre la voix de ceux qui travaillent dur et contribuent au pays pendant que d'autres ne font rien".

26/02/2013, Anissa El Jabri

Source : Le Point.fr

Après avoir quitté leur pays d'origine et travaillé toute leur vie en France avec parfois des situations non déclarées, ces hommes immigrés sont devenus vieux et souvent marqués par leurs durs…Suite

Homme politique le plus populaire de France, à gauche comme à droite, Manuel Valls, 50 ans, le ministre de l’Intérieur, s’est bâti une réputation de "Sarkozy de gauche", comparaison qui l’amuse. Il était lundi soir l’invité des Grandes Conférences catholiques à Bruxelles. Peu avant, il a accordé cette interview exclusive à "La Libre Belgique".

Le président du parti tunisien d’Ennadha, Rached Ghannouchi, vous reproche d’avoir parlé de “fascisme islamique”…

Je n’ai pas vocation à polémiquer avec le leader d’un parti tunisien. C’est Jean-Pierre Elkabbach qui, le premier, a parlé de fascisme islamique.

Mais vous l’avez repris à votre compte…

Bien sûr, parce qu’il y a des formes de totalitarisme. Quand au nom d’un islam radical dévoyé, on tue des responsables politiques, on nie la condition de la femme, on brûle des mosquées et des livres, comme à Tombouctou c’est une pensée totalitaire. Il ne faut jamais l’oublier : les musulmans sont les premières victimes de ce totalitarisme et de cet obscurantisme. Il faut que l’islam puise dans son histoire, dans ses valeurs, pour combattre ce radicalisme et cette violence qu’une minorité porte.

La France est-elle menacée par ce radicalisme ?

La France, comme l’Europe, ont un défi tout à fait extraordinaire à accomplir. L’islam est devenu en quelques années la deuxième religion de notre pays, avec quatre à six millions de Français ou de citoyens résidant en France de confession musulmane. Nous comptons entre 2 200 et 2 300 lieux de culte. La France et l’Europe doivent faire la démonstration que l’islam est compatible avec la démocratie, les droits de l’homme, la condition de la femme et la séparation de l’Etat avec les Eglises. Il y a très peu d’exemples dans l’histoire de l’humanité où en aussi peu de temps une religion a pris son essor dans un pays. [ ] Il nous faut en peu de temps faire accepter cette religion, combattre les peurs et affirmer des règles pour que l’islam trouve sa place.

Vous faites le pari que l’islam est soluble dans la tradition française ?

Nous devons faire ce pari. Aujourd’hui une majorité de Français doutent.

Comment réussir ?

D’abord, en luttant contre le racisme, les actes envers les musulmans et contre l’antisémitisme. C’est difficile en période de crise économique. Le rôle de l’éducation, la place de l’histoire des religions à l’école sont aussi importants. Il faut aussi que l’islam s’organise. Il faut créer les conditions d’un islam français, que nous formions des imams français qui parlent français dans nos universités, avec une influence de moins en moins étrangère. La question se pose aussi pour les lieux de culte. Je ne cache pas mon inquiétude sur des financements qui viennent du Maghreb et des pays du Golfe. Nous avons intérêt à avoir des financements qui viennent de France, qui gagnent en transparence.

26/02/2013, Christophe Lamfalussy

Source : Lalibre.be

Le Parti Radical de Gauche est de longue date engagé aux côtés des étrangers non communautaires s'agissant de la reconnaissance du droit de vote et d'éligibilité aux élections locales puisqu'en 1999, le PRG proposait une loi constitutionnelle en ce sens à l'Assemblée nationale.

L'avancée Républicaine que représente ce projet de loi est attendue depuis de nombreuses années et particulièrement dans le département de Seine Saint Denis où la population d'origine étrangère représente un peu plus du quart de la population.

Hier des sondages donnaient une forte majorité favorable à cette loi, aujourd'hui l'opinion publique est réservé à accorder ce droit de vote aux étrangers.

Nombreux sont les partis politiques, les associations, les collectifs engagés dans diverses actions afin que cette loi promise aboutisse enfin, ce rassemblement n'est qu'un étape dans un combat que l'ensemble des forces de progrès doit continuer de mener pour convaincre les élus réticents ou hésitants.

Le PRG se réjouit qu' Edgar Morin, Stéphane Hessel, Robert Hue et beaucoup d'autres soutiennent cette initiative du PRG.

Le débat s'impose donc partout en France aussi le PRG organise son premier meeting de soutien à cette proposition de loi, mardi 26 Février à 19h au Thêatre Jacques Prévert d'Aulnay sous Bois 134 rue Anatole France.

De nombreux élus, parlementaires et responsables associatifs engagés sur ce droit, interviendront autour de Jean Michel Baylet, sénateur et président du PRG.

Gérard SEGURA, Maire d'Aulnay-sous-Bois, Vice- Président du Conseil Général (PS), Ahmed LAOUEDJ, président du PRG de Seine Saint Denis,Stéphane GATIGNON Maire de SEVRAN, Conseiller Régional IDF (EELV), Stéphane TROUSSEL Président du Conseil Régional de Seine Saint Denis (PS, Leila ABDELLLAOUI, Présidente des centres sociaux d'Aulnay sous Bois, François ASENSI, Député maire de TREMBLAY en FRANCE (Front de Gauche), Pierre TARTAKOWSKY Président de la Ligue des Droits de l'Homme...

Tous exprimeront à travers de nombreux témoignages la nécessité du respect de cet engagement,
Une pétition en direction des élus (es) de ce département ainsi qu'une pétition en direction de la population ont reçu à ce jour plusieurs dizaines de milliers de signatures.

26/02/2013, Jean-Michel Baylet

Source: HuffPost/Le Monde

Arrivée aux Etats-Unis en 1994, la Rwandaise Beatrice Munyenyezi, est l’épouse du fils de la tristement célèbre ministre du genre Pauline Nyiramasuhuko, reconnue coupable par le TPIR Arusha de crimes de guerre, notamment « pour avoir sensibilisé les jeunes Interahamwe à des viols collectifs de femmes tutsi dans la ville de Butare ».

Mme Munyenyezi a été traînée devant la justice américaine pour avoir menti au moment de compléter le questionnaire relatif à la demande de la nationalité américaine. Elle avait omis de mentionner le nom de son mari, Shalom Ntahobari, président de la milice interahamwe en préfecture de Butare au moment du Génocide des Tutsi de 1994.

Le Tribunal de la Ville Manchester de l’Etat du New Hampshire, a rendu son verdict le 21 février 2013, et a reconnue Mme Munyenyezi comme complice dans le génocide des Batutsi du Rwanda. Le tribunal a décidé de la priver de la nationalité américaine. Assignée à résidence tout le long de son procès, le tribunal a ordonné sa détention immédiate dans un centre pénitentiaire en attendant que sa défense introduise légalement un appel.

Arabie Saoudite : 80 000 travailleurs népalais obtiendront l'amnistie

Plus de 80 000 Népalais bénéficieront de l'offre d'amnistie de l'Arabie saoudite à tous les travailleurs immigrants illégaux, ont rapporté mardi des journaux népalais.

"Les travailleurs étrangers sans papiers peuvent quitter l'Arabie Saoudite sans pénalité à l'aide de visas de sortie," a déclaré le ministre saoudien du Travail Adel Fakeih, cité par Arab News et repris par des journaux népalais.

Cette offre signifie que les immigrants illégaux ne seront pas emprisonnés, mais auront plutôt la chance de quitter le pays.

L'objectif principal de cette annonce saoudienne est de remettre de l'ordre dans le marché du travail, selon le ministre. "Les employés étrangers oeuvrant dans des compagnies appartenant à la catégorie Rouge, qui n'emploient pas de citoyens saoudiens, devront également retourner dans leurs pays nataux," a-t-il déclaré.

Un million d'ouvriers provenant de différents pays travailleraient illégalement en Arabie Saoudite. Ils ont maintenant la voie libre pour retourner dans leurs pays sans avoir à faire face à la justice.

"Il s'agit d'une manoeuvre positive, car elle n'implique pas d'emprisonnements, et invite plutôt les immigrants à rentrer dans leurs pays nataux en toute sécurité," a affirmé Uday Raj Pandey, ambassadeur du Népal en Arabie Saoudite.

En 2011, le gouvernement saoudien avait accordé une amnistie similaire à quelque 300 000 travailleurs illégaux de diverses nationalités.

L'Arabie Saoudite est devenue une destination de choix pour les travailleurs immigrants népalais. Sur un total de 8 millions de travailleurs immigrants en Arabie saoudite, on compterait environ 500 000 Népalais.

26-02-2013, Liu Ying

Source : Chine Nouvelle

Le derby milanais du dimanche 24 février 2013 a été entaché par des chants racistes et des jets de bananes en plastique à l’adresse de l’international italien Mario Balotelli, qui évolue au sein de l’AC Milan. Ce dernier a vécu une soirée éprouvante pour son retour face aux supporters de l'Inter-Milan, son ancien club de 2008 à 2010. L’ancien attaquant de Manchester City a eu droit, en plus des agissements de certains supporters Interistes, à des pancartes insultantes à son encontre.

Celui que l’on surnomme Super Mario, enfant terrible du football transalpin, a réussi à conserver son calme et son sang-froid malgré les circonstances. Sa seule réaction s’est résumée à mettre un doigt sur les lèvres demandant à ses détracteurs de se taire.

Issu d’une famille ghanéenne, né à Palerme en 1990, Mario Balotelli a été sélectionné au sein de l’équipe nationale d’Italie. Il est souvent la cible du racisme en Italie, qui ne l’épargne pas même dans les meetings politique, à l’image des déclarations du frère de Silvio Berlusconi, Paolo, lors d’un rassemblement de son parti, le 5 février2013, quand il a qualifié le jeune attaquant italien de « nègre de la famille ».

La presse italienne et les responsables du football italien ont condamné les agissements des supporters de l’Inter Milan. L’entraineur de l’AC Milan, Massimiliano Allegri, a quant à lui déclaré après le derby : «Je suis ravi de voir qu’il n’a pas réagi et je regrette qu’il n’ait pu trouver le chemin des filets».

26/2/2013

Source : CCME

Nuru était affamée, sans domicile et enceinte de neuf mois lorsqu'elle a mis le pied sur une frêle embarcation pour fuir l'ouest de la Birmanie, déchirée par des violences communautaires. L'inconnu, c'est toujours mieux que l'enfer.

Six jours plus tard, cette femme de 24 ans donnait naissance à un petit garçon, loin des médecins et loin des côtes. Au moins la mère et l'enfant ont-ils survécu, quand de nombreux boat-people meurent de faim, de noyade ou de déshydratation dans ces traversées du désespoir.

Ils sont des milliers à vivre ce cauchemar après les violences qui ont fait 180 morts, dans l'Etat Rakhine l'an passé, entre bouddhistes de l'ethnie rakhine et Rohingyas, une minorité apatride musulmane considérée par l'ONU comme l'une des plus persécutées du monde.

"Quand ma maison a été brûlée, je n'avais plus d'endroit pour vivre ni travail", a raconté Nuru à l'AFP dans un abri du gouvernement thaïlandais, en portant dans ses bras son bébé de deux mois.

Alors elle a embarqué. "Il n'y avait plus d'eau sur le bateau alors on a dû boire l'eau de mer et on attrapé la diarrhée", se souvient-elle. "J'ai accouché à bord".

Des pêcheurs ont eu pitié d'eux, leur distribuant de l'eau, du poisson et du fuel pour poursuivre leur route. Deux semaines après leur départ du Golfe du Bengale, ils approchaient la côte thaïlandaise. Mais le cauchemar n'était pas terminé.

Les hommes ont été séparés des familles et envoyés en détention quand femmes et enfants étaient reçus dans un centre d'accueil à Khao Lak, une cité balnéaire au nord de la ville de Phuket, dans le sud de la Thaïlande.

"Ils avaient une mine terrible. Certains enfants avaient la diarrhée. Ils vomissaient et étaient plein de vers. Ils étaient effrayés et bouleversés", se souvient un travailleur du camp qui abrite 70 femmes et enfants.

Certains de ces derniers ont même fait le voyage sans leurs parents, laissant derrière eux la terre où ils sont nés, mais où ils sont considérés comme des immigrés illégaux du Bangladesh et soumis à un ostracisme qui confine au racisme.

"Mon père est infirme donc je dois aller en Malaisie. J'y ai de la famille, un oncle", raconte Abdul Azim, 12 ans, qui a perdu sa mère dans les violences et dont la maison a été incendiée.

Le jeune garçon, dont l'identité a été modifiée, est l'un des 1.700 Rohingyas détenus en Thaïlande ces derniers mois. "Ils sont désespérés et c'est pourquoi nous voyons non seulement des hommes, mais aussi des femmes et des enfants en fuite", constate Phil Robertson, directeur adjoint de l'organisation Human Rights Watch.

"Cela témoigne de ce que le problème est extrêmement sérieux en Arakan (Rakhine) et que le gouvernement de Birmanie doit se pencher dessus".

L'ONU a demandé à l'ensemble de la région d'ouvrir les frontières. Le Bangladesh, frontalier de la Birmanie, en abrite déjà 300.000 dans des camps, mais repousse désormais sans ménagement les candidats à l'exil.

Quant aux autorités thaïlandaises, accablées depuis des décennies par des camps de réfugiés birmans, elles refusent d'accueillir durablement les Rohingyas. Plusieurs bateaux ont déjà été repoussés à la mer, tandis que des officiers de l'armée étaient accusés de trafic de réfugiés.

Reste la Malaisie. Le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) estime qu'ils y sont environ 25.000 enregistrés, mais des leaders rohingyas avancent des estimations deux fois supérieures.

Kuala Lumpur les laisse entrer, mais ne leur accorde ni statut légal, ni soins médicaux, ni éducation. Qu'importe, c'est un Etat musulman où, au moins, personne ne les chasse. "Je ne suis pas heureux ici. Je serai heureux si je vais en Malaisie", affirme Abdul Azim.

25 févr. 2013

Source : AFP

Les contrôles aux frontières "aléatoires" effectués par la police de l'immigration aux Pays-Bas ont permis l'interception de 1.700 immigrés et l'identification de 250 passeurs au cours de l'année 2012, apprend-on lundi auprès de la police néerlandaise.

Les Pays-Bas avaient installé, début 2012, le long de leurs frontières avec l'Allemagne et la Belgique un réseau automatisé de surveillance des véhicules. Le dispositif qui vise à lutter contre les trafics et les "résidents illégaux" est controversé puisqu'il met à mal les droits fondamentaux garantis par les traités européens.

"Nous sommes heureux du résultat", a indiqué un porte-parole de la police de l'immigration à la télévision nationale, faisant état également de l'arrestation de 2.400 personnes pour des amendes impayées, des trafiquants de drogue et de devises ainsi que de la saisie de 400 faux passeports et documents de voyages.

"MIGO-BORAS", acronyme de -Mobiel informatie gestuurd optreden- (Envoi d'information mobile sur la conduite) aurait coûté la bagatelle de 19 millions d'euros alors que le gouvernement est engagé depuis des années dans la mise en Âœuvre de plans d'austérité ayant touché tous les secteurs socio-économiques.

Ce dispositif consiste en des caméras de surveillance placée à 15 "points-clés" le long des frontières belge et allemande, ainsi que 6 caméras mobiles dans les véhicules de policiers.

Les objectifs déclarés du ministère de l'Intérieur sont une plus grande efficacité dans la lutte contre le grand-banditisme, notamment les trafics d'êtres humains, de drogues et de véhicules, mais aussi la lutte contre les "résidents illégaux".

25 févr. 2013

Source : MAP

Un ouvrier agricole marocain a été assassiné et son frère blessé, dans la nuit de samedi à dimanche, à leur domicile de la commune de Prunelli di Fium'Orbu, dans le nord de la Corse, l'île française de Méditerranée, a-t-on appris de source consulaire marocaine à Bastia.

Taib Adaime, 48 ans, a été abattu par un tir de fusil à pompe par les agresseurs qui entendaient leur extorquer de l'argent, avant de prendre la fuite.

Selon la presse locale, les agresseurs, trois individus, armés et cagoulés, ont fait irruption au domicile de Taib et de son frère.

Deux des agresseurs vont assener alors plusieurs coups de crosse au frère, tandis que Taib tente de sortir de l'habitation, avant d'être abattu d'un coup de fusil de chasse dans la poitrine par un troisième individu, a indiqué une source proche de l'enquête, citée par la chaîne régionale France 3 Corse Via Stella.

Le frère est actuellement hospitalisé et le parquet de Bastia a ouvert une enquête de "flagrance pour homicide volontaire en réunion".

"Nous sommes sans doute face à des faits de racket et d'extorsion de fonds sur des personnes démunies. Il s'agit de faits méprisables", a déploré le Procureur de la république Dominique Alzéari, cité par Le Parisien, rappelant que "des agressions similaires sur la communauté maghrébine" ont été enregistrées depuis quelques mois.

Originaires de Ksar Kbir, les deux frères sont en situation régulière en Corse et ne sont pas connus des services de police.

Fraichement veuf et père de trois enfants laissés au Maroc, Taib travaille dans l'île française depuis une dizaine d'années. Il y a un mois, il est venu récupérer son passeport au Consulat du Maroc à Bastia, a précisé à la MAP le Consul Adjoint, Ahmed Aït Bouhaddou, évoquant un homme sans histoire.

25 févr. 2013

Source : MAP

L’ambition de la Banque africaine de développement est de permettre aux diasporas d’accroitre les investissements dans leurs pays d’origine.

La constatation est à la fois de la Bad et de l’Agence française de développement (Afd), principal partenaire de la Bad dans son combat pour la réduction des coûts de transferts des migrants. Les transferts d’argent constituent des leviers efficaces pour la réduction de la pauvreté et le développement humain. Ils représentent aussi un mécanisme essentiel de financement de l’économie et des balances de paiement courants, y compris en période de crise. « Il arrive fréquemment que les migrants, véritables acteurs de développement réalisent des investissements dans leur pays d’origine », souligne le directeur adjoint de l’Afd au Cameroun. D’après Martin Parent, ces investissements sont de différentes natures. « Ils peuvent être des projets de développement (construction d’une école, d’un réseau d’eau potable ou d’un centre de santé), mais aussi, et de plus en plus, ils visent à créer une entreprise », poursuit le Français. La diaspora camerounaise, apprend-on, est particulièrement dynamique à cet égard. Celle-ci vient d’ailleurs de mettre en place un réseau mondial des compétences baptisé « Casa-net ». Malgré cet engouement, la triste réalité est-là. « Les transferts coûtent cher, encore trop cher », déplore Martin Parent. « La part de ces transferts consacrée à l’investissement productif pourrait être accrue. Les commissions prélevées par les intermédiaires financiers sont encore beaucoup trop importantes. Il en résulte non seulement un manque à gagner pour les migrants et partant pour le développement, mais également des risques liés au recours aux réseaux parallèles informels et peu sûrs », fait-il observer. C’est fort de cela que la Bad, en partenariat avec l’Afd, ont commandé une étude, afin de trouver des voies et moyens pouvant remédier à la situation.

Recommandations
L’étude en question a été réalisée par Epargne sans frontière, avec comme principal objet, proposer des mesures d’actualisation du cadre réglementaire et législatif régissant les transferts et formuler des propositions de nouveaux produits financiers dédiés aux migrants. Les travaux, pilotés par un groupe de travail associant notamment à l’Afd et à la Bad le trésor français et le ministère des Affaires étrangères, sont désormais achevés et ont débouché sur un rapport intitulé « Réduire les coûts des transferts d’argent des migrants et optimiser leur impact sur le développement : outils et produits financiers pour le Magreb central et la zone franc ». Ce rapport a été présenté ce 22 février 2013 à Douala, au cours d’un atelier organisé par la Bad. D’après le représentant résident de la Bad, cet atelier s’inscrit dans le cadre de l’initiative migration et développement de la Bad, qui a pour objectifs d’appuyer les efforts des diasporas africaines au service du développement de leurs pays. « Les objectifs premiers du Fonds migration et développement sont la diminution des coûts des transferts des migrants et la mobilisation des ressources des diasporas dans le cadre du développement local des zones d’émigration et au-delà des pays concernés », situe Racine Kane. Avec les acteurs du secteur, banques, établissements de microfinance, la Bad et ses partenaires ont donc identifié les pistes pour mettre en œuvre les recommandations du rapport, ainsi que les projets susceptibles d’être financés. Dans l’ensemble, les envois d’argent des migrants en direction de la zone franc se sont établis en 2008 à près de 3 milliards de dollars américains, soit 2% du Bib. En moyenne annuelle, la zone Franc a, entre 2003 et 2008, reçu 334 millions de dollars, avec un taux d’accroissement annuel de 28%.

25 Février 2013

Source : La Nouvelle Expression

Le drame de l'immigration clandestine de jeunes africains rêvant d'Europe est au coeur de "La pirogue", film du réalisateur sénégalais Moussa Touré, en lice pour le grand prix du Fespaco, le rendez-vous des films africains à Ouagadougou.

Dans ce film présenté lundi, des jeunes de la banlieue de Dakar décident de fuir le chômage et de traverser l'océan pour se rendre en Espagne. Comme souvent dans ces entreprises périlleuses, la traversée en direction des îles Canaries s'avérera tragique pour de nombreux passagers.

"L'Afrique est plus documentaire que fiction. On n'a pas besoin de réinventer des histoires pour faire des films. Les sujets sont là", a expliqué le cinéaste devant la presse, ajoutant: "si vous voulez faire un film sur un dictateur, vous n'avez pas besoin de créer".

"Ce film ne touche pas que la jeunesse africaine, c'est toute l'Afrique", selon Moussa Touré, qui a rappelé que "Dakar est une porte de départ" pour de nombreux clandestins depuis plusieurs années.

"Nous sommes un peuple jeune, c'est notre force mais on ne s'en occupe pas", a-t-il déploré.

"Il faut des gouvernements qui retiennent ces jeunes chez eux. Tout simplement il faut de l'espoir", a lancé le réalisateur qui prépare un film sur le naufrage du Joola, le ferry sénégalais qui a sombré en 2002, faisant 1.863 morts et disparus selon le bilan officiel.

Moussa Touré, qui a déjà présenté "La Pirogue" dans d'autres festivals, affirme qu'il n'a pas encore été montré à Dakar "parce qu'il n'y a pas de salle là-bas". "Le Fespaco, c'est le seul endroit où les Africains peuvent voir leurs films. Or il faut que la jeunesse africaine puisse voir les films qui lui parlent".

Vingt longs métrages, dont "La Pirogue", briguent l'Etalon d'or de Yennenga, la récompense reine du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), qui sera remise le 2 mars.

25/2/2013

Source : Slate Afrique avec l'AFP

La 23ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), qui s'ouvre ce samedi, connait une forte participation du Maroc avec trois longs métrages en compétition officielle pour le plus prestigieux prix du cinéma africain, l'Etalon d'Or de Yennenga.

Le cinéma marocain, en tête des palmarès de cette biennale du cinéma africain avec le Mali, est présent en compétition officielle de cette 23 édition avec les trois films ''Androman mindamoua fahm'' (De sang et de charbon) de Az el-arab Alaoui Mharzi, ''Les chevaux de Dieu'' de Nabil Ayouch et ''Love in the Medina'' (les ailes de l'amour) de Abdelhaï Laraki.

Lors de la 22-éme édition de ce grand rendez-vous du cinéma africain, c'est le cinéaste marocain Mohamed Mouftakir qui avait décroché l'Etalon d'or pour son film ''Pégase''.

Outre la compétition officielle, le Maroc est aussi présent dans la compétition des court-métrage avec des films comme ''La main gauche'' de Fadil Chouika et ''Quand ils dorment'' de Maryam Touzani.

Dans la catégorie ''films des écoles africaines de cinéma'', de jeunes talents marocains de l'Ecole supérieure des arts visuels (ESAV) convoitent la distinction de cette catégorie avec quatre productions.

Le Mali et le Maroc sont les deux pays en tête du palmarès du FESPACO pour avoir remporté, chacun, trois fois L'Etalon d'Or Yennega, la récompense la plus convoitée de cette manifestation.

En effet, le Maroc a remporté l'Etalon d'Or Yennega en 1973, puis en 2001 et en 2011. Quant au Mali, il s'est adjugé la consécration en 1979, en 1983 et en 1995.

La 23ème édition de la manifestation, qui se poursuivra jusqu'au 2 mars, est tenue cette année sous le thème : ''Cinéma africain et politiques publiques en Afrique''. Un total de 101 films, représentant 35 pays, sont en lice pour la compétition officielle. 68 Âœuvres ont été retenues dans le panorama hors-compétition.

Créé à l'initiative d'un groupe de cinéphiles, sous le nom de ''Semaine du cinéma'' en 1969, l'événement suscite l'engouement auprès du public et des cinéastes d'Afrique, qui ont pris l'initiative de l'institutionnaliser. Il a été baptisé FESPACO le 7 janvier 1972, année à partir de laquelle une compétition officielle a été créée.

La manifestation se veut aussi un lieu de contacts et d'échanges entre professionnels du cinéma et de l'audiovisuel, ainsi qu'une plate-forme d'initiatives pour contribuer au développement du cinéma africain.

Côté récompenses, le grand prix du FESPACO, l'Etalon d'or de Yennenga, distingue le meilleur long métrage. Il est doté d'une enveloppe de dix millions de francs Cfa (1 euro environ 654 Fcfa). Le second prix est l'Etalon d'argent avec un montant de cinq millions et enfin le troisième meilleur film reçoit l'Etalon de bronze doté de deux millions de francs CFA.

Les Poulains d'or, d'argent et de bronze (avec comme dotation, trois, deux et un million de francs CFA) récompensent les meilleurs courts métrages.

Diverses institutions décernent des ''prix spéciaux'' destinés à récompenser les productions cinématographiques et vidéographiques africaines, des longs et courts métrage en compétition ou non.

Dans cette catégorie de prix spéciaux, l'on peut citer ''les plus belles images de l'Afrique'', introduit cette année à l'initiative de la diaspora africaine, ou le prix "Talent émergent", parrainé par l'Organisation Internationale de la Francophonie.

23 fév.2013

Source : MAP

Dans les locaux de "La Source", une trentaine d'étudiants pour la plupart originaires d'Afrique noire attendent le début de leur cours sur "l'histoire de l'Eglise": à Rabat, en terre d'islam, une formation universitaire inédite en théologie chrétienne vient de s'ouvrir.

"C'est la première fois que des étudiants catholiques et protestants suivent des cours communs dans une même salle, au Maroc, un pays musulman", se félicite auprès de l'AFP l'évêque de Rabat, Mgr Vincent Landel, un des concepteurs de ce projet mené en coopération avec l'Institut catholique de Paris et la faculté de théologie protestante de Strasbourg, dans l'est de la France.

Initié en 2012, l'institut "Al Mowafaqa" ("convergence") doit officiellement ouvrir ses portes en juillet pour offrir une formation universitaire "enracinée dans le contexte marocain (...), au service des Eglises chrétiennes au Maroc et au-delà", précise son site internet (almowafaqa.com).

En attendant, une session intensive a été lancée en février dans les locaux de "La Source", un centre de documentation du diocèse de Rabat.

En cette deuxième journée de formation, dans la grande salle de cours, des étudiants de 12 nationalités suivent un séminaire sur la Bible assuré par deux professeurs, l'un catholique et l'autre protestant.

"Je vis à Midelt (centre) et je suis infirmière. Cette formation me permettra d'approfondir mes connaissances et ma foi, en plus du diplôme universitaire que j'aurai dans quatre ans", explique une jeune Camerounaise installée au Maroc depuis plus de dix ans.

"Moi je vis à Agadir (sud-ouest). Aujourd'hui je suis engagée dans mon Eglise et cette formation est très importante pour moi", ajoute une étudiante malgache.

Le conseil d'administration est lui-même composé d'enseignants de diverses universités étrangères: Cameroun, France, Liban, Congo...

Ne pas être Marocain

Adressé en premier lieu à un public originaire d'Afrique subsaharienne, la formation doit permettre l'émergence de "cadres et de leaders" des Eglises, assistants de paroisse, animateurs de communautés et futurs pasteurs, selon ses initiateurs.
Cette volonté part du constat que "les Eglises chrétiennes du Maroc connaissent une forte croissance (au moins 30.000 chrétiens) du fait de l'afflux de plus en plus d'étudiants subsahariens", ajoutent-ils.

Mais les lauréats ont aussi vocation à servir dans leur pays d'origine, note le pasteur Samuel Amedro, président de l'Eglise évangélique au Maroc (EEAM) et autre architecte du projet.

Les deux Eglises, catholique et protestante, de Rabat financent en grande partie le projet, mais d'autres associations chrétiennes y contribuent.

Outre les chrétiens souhaitant "s'engager à plein temps au service" de leur Eglise, Al-Mowafaqa proposera des cours à des personnes souhaitant approfondir la théologie "à leur rythme" ou effectuer un semestre en immersion.

Les critères d'admission sont eux clairement définis: être chrétien, avoir le baccalauréat... et ne pas être Marocain.

"Nous travaillons dans le respect de la loi du pays qui nous accueille", fait valoir Mgr Landel.

Le code pénal du Maroc, où l'islam est religion d'Etat, punit de six mois à trois ans de prison "quiconque emploie des moyens de séduction dans le but d'ébranler la foi d'un musulman ou de le convertir à une autre religion".

Pour parer à toute polémique, le directeur, Bernard Coyault, insiste sur l'"ouverture" de l'institut aux autres religions, en particulier l'islam. "Un cours intitulé +Connaître l'islam+, enseigné par un professeur marocain, est d'ailleurs prévu dans la formation".

25 fév 2013

Source : AFP

Le nombre des demandes d'asile en Afrique du Sud a connu une baisse importante en 2012, avec 51.000 dossiers déposés contre 106.904 en 2011, indique mercredi un communiqué du Haut Commissariat des nations Unies pour les réfugiés (UNHCR).

Cette diminution peut être attribuée à un certain nombre de facteurs, tels que la stabilisation de la situation politique et socio-économique au pays voisin, le Zimbabwe et l'instauration de mesures restrictives, dans les pays de la sous-région et au-delà, en vue de réduire les mouvements migratoires mixtes, précise l'UNHCR.

L'accès à l'asile est devenu plus difficile, en particulier pour les ressortissants de pays non limitrophes, qui risquent de se voir refuser l'entrée en Afrique du Sud en vertu du principe du premier pays d'asile, affirme le communiqué, relevant que le renforcement des contrôles aux frontières, destiné à lutter contre les mouvements clandestins et les demandes d'asile frauduleuses, a également contribué à réduire le nombre des candidatures.

En décembre 2011, environ 63.000 individus, principalement originaires d'Angola, du Burundi, de RDC, du Rwanda et de Somalie, avaient obtenu le statut de réfugié en Afrique du Sud, rappelle l'UNHCR, notant que les réfugiés avaient bénéficié de la liberté de mouvement, du droit au travail et de l'accès aux services sociaux essentiels grâce à des allocations.
Un rapport conçu dernièrement par l'organisation Lawyers for Human Rights (LHR) et le Centre africain de Migration, révèle que les différents changements proposés dans la loi sur l'immigration pourraient, entre autres, rendre les immigrés plus vulnérables.

Ce rapport a aussi évoqué le déplacement des bureaux des réfugiés aux différentes frontières qui pourrait conduire à la détention des demandeurs d'asile dans les camps de réfugiés.

Pour le ministère de l'intérieur sud-africain, la fermeture des bureaux des réfugiés à Johannesburg, au Cap et à Port Elizabeth est due aux différentes plaintes déposées par les propriétaires des concessions et autres hommes d'affaires dans les environs des bureaux des réfugiés.

Par ailleurs, la pénurie d'emplois dont souffrent les Sud-Africains engendre des tensions entre la population locale et les réfugiés, ce qui limite les possibilités d'autosuffisance et d'intégration sur place de ces derniers et les expose régulièrement à des agressions xénophobes.

22 févr. 2013

Source : MAP

Pour diverses raisons, les Marocains sont plus visibles que le reste des collectifs musulmans en Espagne aussi bien dans les médias que dans l'espace public, y compris au marché du travail. Cette perception vient d'être corroborée par la première Eude Démographique de la Population Musulmane réalisée par l'Union des Communautés Islamiques d'Espagne (UCIE) à partir du recensement des citoyens musulmans d'Espagne au 31 décembre 2012…Suite

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a adopté samedi 23 fevrier une réforme de ses statuts qui ramène dans l'instance "toutes les composantes de l'islam de France", a déclaré un de ses responsables, Abdallah Zekri.

L'assemblée générale du CFCM, réunie à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), a adopté à une large majorité (112 pour, 29 contre et 3 blancs) la réforme, qui prévoit une direction collégiale et une présidence tournante, selon M. Zekri, président de l'Observatoire contre l'islamophobie. "C'est un premier pas pour mettre un terme aux querelles, maintenant il faut préparer les élections", prévues pour le mois de juin, a-t-il ajouté.

BOYCOTT DES DERNIÈRES ÉLECTIONS

Le CFCM a été créé en 2003 sous l'impulsion de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'intérieur, pour doter les 3,5 millions de musulmans vivant en France d'une instance représentative, mais il a rapidement été grippé par des conflits entre ses différentes composantes. Lors des dernières élections, en 2011, l'Union des organisations islamiques de France (UOIF, proche des Frères musulmans) et la Grande Mosquée de Paris (GMP, proche des Algériens) avaient boycotté le scrutin. Parmi les grandes fédérations, il ne restait donc que le Rassemblement des musulmans de France (RMF, proche des Marocains), ce qui limitait la légitimité de l'instance.

Le compromis arraché samedi permet de les réunir en accordant un mandat de six ans à une direction collégiale (un président et au moins deux vice-présidents, issus de chacune des grandes fédérations). Le président tournera tous les deux ans (d'abord la GMP, puis l'UOIF et le RMF). Une source proche du dossier craint que le retour des grandes fédérations servent surtout à "neutraliser" le CFCM, qui serait selon elle, réduit à un rôle de "coordination lâche".

Outre le RMF, la GMP et l'UOIF, le CFCM regroupe des fédérations turques (CCMTF), afro-antillaises (FFAIACA), le mouvement Tabligh, Foi et Pratique et des représentants des grandes mosquées historiques.

23.02.2013

Source : Le Monde.fr avec AFP

Lors d’une assemblée générale extraordinaire qui se tenait samedi 23 février, le Conseil français du culte musulman devait entériner le projet de réforme sur lequel les grandes fédérations s’étaient mises d’accord en décembre.

Pour mettre fin aux dissensions qui le paralysaient depuis des mois, une direction collégiale et une présidence tournante pourraient être mises en place. Avec le risque de « rigidifier » son fonctionnement…

Paralysé depuis des mois, le Conseil français du culte musulman a peut-être trouvé une sortie de crise. Samedi 23 février, son assemblée générale était appelée à se prononcer sur un projet de statuts rédigé à la suite d’un accord signé le 16 décembre 2012 entre les principales fédérations musulmanes.

Le texte, long d’une douzaine de pages, détaille les nouvelles règles de fonctionnement de l’instance. Ainsi, l’article 6 précise que, désormais, « la présidence travaille d’une manière collégiale et consensuelle pour gérer les dossiers délicats qui intéressent le culte musulman, dans l’esprit de consultation et de dialogue permanent. En particulier, chaque décision impliquant une prise de position publique est discutée par la présidence collégiale ». Le bureau, qui regroupe la présidence collégiale et « de 2 à 12 membres élus pour six ans », est lui aussi profondément remanié. Son élection comme son fonctionnement sont basés sur le principe de « la concertation (choura) ».

« Le CFCM ne sera plus géré par les élus seulement, puisqu’on augmente la part des membres désignés », résume un proche de l’instance. « Les indépendants perdent de l’importance. Apparemment, c’est le prix à payer pour que ça marche ».

Impulsé en 1999 par le ministre de l’intérieur Jean-Pierre Chevènement, le CFCM a été créé Nicolas Sarkozy, en 2003. Dalil Boubakeur, recteur de la Grande mosquée de Paris (proche de l’Algérie) a été nommé à sa tête par le gouvernement, puis a effectué un deuxième mandat de 2005 à 2008. Depuis 2008, date de la victoire du Rassemblement des musulmans de France (proche du Maroc), le système électoral – basé sur la surface des mosquées – est contesté par une partie des fédérations membres (notamment l’Union des organisations islamiques de France, UOIF, proche des Frères musulmans, et la Grande mosquée de Paris), qui s’estiment désavantagées.

Le nouveau texte est le fruit de l’accord entre le Rassemblement des musulmans de France, la Grande mosquée et l’UOIF, et, dans une moindre importance, des fédérations turques (CCMTF) afro-antillaises (FFAIACA) et du mouvement Tabligh Foi et Pratique. Les petites associations – comme la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF) – ou les mosquées indépendantes font les frais de cette réorganisation. Dans un communiqué, Mohammed Bechari a indiqué « dénoncer fermement » cette réforme qui valide à ses yeux « la mainmise de trois fédérations sur le CFCM » et « à exclure les autres acteurs de l’islam de France ». Autre défaut mis en évidence par certains: la réforme pourrait « rigidifier » le fonctionnement de l’instance. « La marge de manœuvre de l’équipe dirigeante sera quasi-nulle. Le président ne prendra plus une décision et ne signera plus un communiqué seul. Compte tenu des intérêts de chacun, des blocages sont à craindre sur chaque dossier », redoute un spécialiste. Par ailleurs, les dissensions à l’intérieur des grandes fédérations, en particulier sur la répartition des postes, sont reparties de plus belle. Comme le résume un autre proche du dossier, la réforme pourrait relever surtout du symbole, « dans le but de montrer des responsables musulmans assis autour de la même table et pas trop divisés ». En tout état de cause, « les problèmes de lieux de culte se règlent plutôt dans les régions, et pas tellement à l’échelon national ».

L’accord témoigne en tout cas de l’importance qu’elles accordent au CFCM, organisation souvent décriée pour son éloignement du terrain, sa proximité avec le pouvoir, etc. « Contrairement à ce que certaines disent pour se dédouaner, ce sont les fédérations elles-mêmes qui se sont mises d’accord, sans que le ministère de l’intérieur ne leur tienne la main », fait valoir une source bien informée.

« J’attache énormément d’importance au fait qu’il se remette au travail », assure ainsi Chems-Eddine Hafiz, avocat et responsable de la Grande mosquée de Paris. « Nous n’avons jamais contesté son existence mais seulement son système électoral qui favorise des groupes dynamiques et organisés au détriment de l’islam véhiculé par la GMP qui reste incontournable. Avec cette réforme, on sort d’une présidence solitaire, individuelle pour aller vers un système dans lequel chacune des composantes, avec ses différences, pourra s’exprimer… Les raisons du blocage n’ont pas disparu mais elles sont amoindries. Après, il faut quand même que chacun ait la volonté de travailler ».

Dès la semaine prochaine, la présidence collégiale pourrait se mettre en place en vue d’organiser des élections au mois de juin. Un conseil d’administration devrait se réunir « mi-mars ou au pire fin mars » pour fixer le règlement électoral.

23/2/13, Anne-Bénédicte HOFFNER

Source : La Croix

Mosquée cherche bac +9, célib. et très dispo. Smic, à débattre. Voilà à quoi pourrait ressembler une annonce pour un job d’imam en France. Enquête.

Outre une bonne connaissance du coran, devenir imam implique un amour des choses simples et une bonne dose de flexibilité. En effet, la concurrence pour l’imamat est internationale, et le salaire des heureux élus, rapporté au nombre d’années d’études, souvent mince.

Aucune formation n’a été unanimement désignée par les autorités religieuses, qu’elles soient chiites ou sunnites, pour un métier qui n’est pas considéré comme tel par tout le monde. La formation des imams en France peut amener sur un terrain où les rapports de forces politiques, les obsessions collectives et la géopolitique brouillent les cartes.

« La formation des imams est un sujet capital, car ils sont au contact de la population », estime l’anthropologue et philosophe Malek Chebel, qui a signé en janvier dernier « Changer l’islam » (éd. Albin Michel). Un sujet d’autant plus capital qu’il représente une source d’emplois dans un contexte de chômage de masse.

La Commission imams réunie... deux fois

L’administration française, dans sa souplesse, n’a pas créé de statut pour les imams travaillant en France. Tout juste leur permet-elle, dans certains cas, de jouir du statut des prêtres et de cotiser à la même caisse de retraite et de sécurité sociale.

Depuis la création en 2003 du Conseil français du culte musulman (CFCM) par Nicolas Sarkozy, le ministre de l’Intérieur de l’époque, l’islam « de France » est devenu le leitmotiv des gouvernements successifs. Dans leur discours, les politiques ont à cœur de souligner l’importance de l’intégration de l’islam dans le jeu institutionnel et politique français, afin de mieux le faire entrer dans le paysage.

L’instance supposée régler les problèmes liés au personnel religieux musulman, la Commission imams du CFCM ne s’est réunie que… deux fois depuis sa création il y a dix ans, dixit l’un de ses membres. Devant tant d’écart entre les déclarations d’intention et les actes, les musulmans de France tracent leur propre voie, et accèdent à la fonction d’imam de diverses manières.

« Les imams sont des bénévoles »

Pour une certaine partie des citoyens de confession musulmane, en particulier la génération des « primo-arrivants » ou des « darons » comme les appelle Gilles Kepel dans « Quatre-vingt treize » (éd. Gallimard, février 2012), être imam reste une fonction attribuée par la communauté de fidèles à l’un d’entre eux. Souvent celui qui connaît – comparativement – le mieux le coran.

Ce n’est pas un métier à proprement parler. « Soit on connaît quelqu’un qui est formé, soit c’est celui qui s’y connaît le mieux qui s’en charge », affirme sans détour l’un des quatre imams bénévoles de la mosquée du Mirail, à Toulouse.

Il révoque l’idée que l’islam implique du « professionnalisme » et préfère le terme de « mission ». « Les imams sont des bénévoles dans la tradition musulmane », abonde Bernard Godard, du Bureau central des cultes du ministère de l’Intérieur.

Entrepreneurs pour gagner plus

Moins traditionnels, les imams entrepreneurs sont aujourd’hui légion. Ceux de la nouvelle génération, notamment, qui n’hésitent pas à cumuler les activités pour vivre correctement.

« Je gère une société de transport, et il m’arrive d’effectuer des remplacements dans la mosquée de la ville où j’ai grandi », explique Samit T., ancien étudiant à l’Institut européen des sciences humaines (IESH) de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

Tout comme lui, Saber gère une société de transport en plus de ses conférences données dans diverses mosquées d’Ile-de-France. « Je fais aussi un plein temps au conseil général, mais les horaires sont flexibles », ajoute cet hyperactif.

Trois années d’arabe, trois années au Caire...

Après trois années d’apprentissage de l’arabe, essentiel afin de comprendre le coran en version originale, suivent trois années de théologie dans un centre spécialisé tel que l’Institut Al-Ghazali à Paris.

Les plus téméraires iront compléter leurs connaissances dans l’une des capitales du savoir islamique. Trois années d’études au Caire ou à Médine plus tard, les voilà avec un imposant bac+9 en poche.

Si les étudiants résistent aux sirènes de la recherche universitaire ou de l’enseignement, deux solutions s’offrent à eux :

soit travailler à plein temps comme imam dans une mosquée, et espérer gagner un smic ;

soit cumuler la fonction d’imam et celle de directeur de centre islamique, mosquée ou association musulmane, et ainsi porter sa rémunération aux alentours de 2 000 euros. Pas de quoi franchir malgré tout le cap de la Rolex à 50 ans.

Le seul avantage comparatif pour les candidats potentiels réside dans l’importance et la constance de la demande dans le secteur.

Des mosquées sans candidat

La barbe finement taillée, le directeur de l’IESH de Saint-Denis nous reçoit dans son bureau avec vue sur la Seine, dans un immeuble années 80 aux vitres marron. « Chaque semaine, je reçois trois ou quatre coups de fil de mosquées qui veulent un imam », lance avec une pointe d’inquiétude Abdeslam Hafidi.

Une demande qui place les étudiants en position de force, et laisse les mosquées les moins « attractives » sur le carreau, à l’image de celle de Nantes.

« Ce qui m’a étonné, c’est que malgré un affichage dans les centres de formation, on n’ait pas reçu la moindre candidature ! » déplore son dirigeant, avant d’ajouter qu’il « rendra bientôt sa casquette de directeur » : trop de frustration.

Comme la majorité des demandeurs d’emploi, les étudiants, originaires pour la plupart de la région parisienne, rechignent à délaisser leur ville pour un travail qui laisse peu de temps pour une vie sociale.

Célibataires bienvenus

« Il y a des étudiants qui s’imaginent qu’il suffit de diriger les prières, soit dix minutes à chaque fois, et que c’est tout. Alors qu’en réalité, il faut être disponible 24 heures sur 24 ! » s’amuse Abdeslam Hafidi.

Le médiatique imam de Bordeaux, Tareq Oubrou, en rajoute une couche dans son livre « Profession imam » (éd. Albin Michel, octobre 2009), en décrivant le rôle d’assistant social, de psychologue et de référent familial qui est bien souvent celui de l’imam.

Une mère de famille peut par exemple appeler en pleine nuit au sujet de la dernière crise de son ado. Mais ce type d’urgences concerne surtout les personnes arrivées récemment en France, et qui voient en l’imam une personne pouvant soulager leur fragilité.

Des problèmes bien éloignés de leurs prérogatives religieuses. Cette charge de travail hors du commun rebute certains des étudiants, qui envisagent l’imamat comme un métier et non comme un sacerdoce.

Pour ne rien arranger, certaines mosquées exigent que les candidats soient célibataires, afin de s’assurer de leur disponibilité.

A la fin de la période d’essai... rien

Comme pour n’importe quel emploi, une fois franchie l’étape de la candidature, l’aspirant imam doit accepter une période d’essai. Pendant une durée qui varie selon la mosquée, il mène certaines prières, et rencontre les fidèles, dans l’espoir d’être accepté par la communauté.

« La plupart des associations qui gèrent les mosquées ne laissent aucune marge de manœuvre à l’imam », souligne avec amertume l’ex-étudiant Saber, pour expliquer les réticences de certains étudiants à se lancer à plein temps dans une mosquée.

Il n’est en effet pas rare que la période d’essai se termine sans embauche.

Venus d’ailleurs « pour ne rien faire »

Comme de nombreux secteurs du marché de l’emploi, la concurrence pour devenir imam est internationale. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, 150 Turcs, 120 Algériens et 30 Marocains exercent actuellement en tant qu’imams sur le territoire.

Ramenés aux 2 000 lieux de culte recensés, cela semble dérisoire. En réalité, seuls 600 à 800 imams sont salariés en France, la plupart des lieux de culte désignant un fidèle pour diriger les prières, ou se contentant d’employer un imam « freelance » pour les périodes d’affluence comme le mois du ramadan.

Mais l’appel à ces religieux amenés « clés en main », pour une durée de quatre ans, ne se fait pas sans déconvenues. « En ce moment, je suis en litige avec trois imams qui venaient pour ne rien faire », tempête le directeur de l’association musulmane d’Annecy (Haute-Savoie), mettant le doigt sur les problèmes que peuvent créer des imams parfois peu au courant du contexte français et financés directement par les Etats qui les envoient (Turquie, Algérie et Maroc).

« Et si la famille royale passe à Paris... »

Certains jeunes imams formés en France se voient aussi proposer des contrats par ces mêmes Etats étrangers. Une pratique qui pourrait rassurer les mosquées françaises, mais qui n’enlève rien à la dépendance qu’elle implique.

« C’est clair qu’il faut voter de telle ou telle manière au CFCM selon la nationalité de l’imam que l’on fait venir », lâche le directeur de l’IESH. « J’ai refusé un contrat payé par le Maroc pour ne pas être récupéré à des fins politiques », assure quant à lui Saber, avant de continuer, indigné :

« En apparence vous êtes libre, mais vous ne pouvez pas dire quelque chose qui va à l’encontre du Maroc par exemple. Et si la famille royale passe à Paris, il faudra peut-être venir lire le Coran ! »

Un choix cornélien pour des mosquées vivant majoritairement avec les dons de leurs fidèles. « Il aurait fallu couper ce cordon ombilical il y a longtemps déjà », proteste Malek Chebel. Un « cordon » entretenu par des politiques publiques paradoxales : l’Etat veut organiser l’islam mais ne s’en donne pas les moyens, pour ne pas sembler favoriser une religion qui n’a pas bonne presse.

Tous les ingrédients de l’inertie sont réunis, ouvrant une voie royale à des Etats étrangers riches et en quête d’influence.

« Connaître Victor Hugo ou La Fontaine »

Malgré cette concurrence, les imams formés en France peuvent rivaliser sur d’autres points, comme la maîtrise du français. Dans une étude à paraître, le sociologue Hugues Lagrange montre que la pratique régulière de la prière atteint les 30% chez les 21-25 ans, contre moins de 20% pour les plus de 40 ans.

Bien souvent, ces jeunes fidèles ne maîtrisent pas ou peu les langues de leurs parents, et encore moins l’arabe coranique. La jeune génération musulmane est donc à la recherche d’imams pouvant répondre à leurs interrogations… en français.

« Nos étudiants ne doivent pas être francophones par défaut. Il faut qu’ils connaissent au moins Victor Hugo ou La Fontaine », prévient Djelloul Seddiki, élégant directeur de l’Institut Al-Ghazali à Paris, avant qu’une équipe du « 20 Heures » de TF1 ne vienne mettre fin à l’entretien.

Tous les centres de formation ne considèrent pourtant pas la maîtrise du français comme une priorité, le coran étant de toute manière enseigné en arabe. « Il y a une forte affluence dans ma mosquée car je parle français », claironne l’imam principal de la mosquée du Mirail.

24/2/2013, Alexander Abdelilah

Source : Rue 89/Le Nouvel Observateur

Un reportage de Sophie Pasquet présente des Franco-marocaines, filles d'ouvriers marocains venus en France dans les années 60/70 pour travailler dans l'industrie, le bâtiment, ou encore le textile. Aujourd'hui, elles retournent dans le pays de leurs parents. Un Maroc qu'elles pensent connaître parce qu'elles parlent arabe, qu'elles sont musulmanes et qu'elles y vont souvent en vacances. Mais elles se rendent compte vite que ce n'est pas le même pays!

Ces jeunes de la double culture représenteraient plus de la moitié des Français au Maroc (plus de 22000 personnes) et, selon les organismes chargés de les accueillir,  ils seraient de plus en plus nombreux.

Le retour des enfants d'immigrés ne touche pas que le Maroc mais d'autres pays émergents.

Il y a quelques mois, le New York Times parlait des  jeunes nés de parents Indiens aux Etats unis qui partent s'installer en Inde. Les autorités américaines commençaient à s'émouvoir de ce flux migratoire d'un nouveau genre car ce sont des jeunes très formés, comme ces jeunes Marocaines d'ailleurs...

Qu'est ce qui les pousse à s'installer dans le pays de leurs parents ?

Différentes raisons : la crise. Même si tout n'y est pas rose économiquement, le Maroc c'est 4% de croissance par an. Ces jeunes femmes sont diplômées, pourtant elles ne trouvent pas de boulot alors elles se disent pourquoi ne pas aller voir au Maroc. Myriam, par exemple a des compétences dans le domaine de l'Internet qui est en pleine expansion là-bas alors qu'ici elle a l'impression que tout a été déjà fait. La quête des origines de leurs parents aussi : Souaâd, 31 ans, est par exemple à la recherche de ses origines berbères. Beaucoup décrivent aussi le désamour de la France à leur égard : Malika par exemple dit " on a été des beurettes mais aujourd'hui on est des musulmanes "...

Est ce que l'installation est facile pour elles ?

Elles sont très bien accueillies par les entreprises car elles maîtrisent les deux langues et les codes. L'Etat marocain voit là un retour de compétences et les aide à créer des entreprises.  Dans la société, c'est différent. On les appelle les " zmigris ", les " immigrés ", comme on appelait leurs parents en France. Elles  s'installent dans une société très traditionnelle, où il est encore de bon ton que la femme fasse profil bas, où elles ne peuvent pas vivre en concubinage, prendre une chambre d'hôtel avec leur compagnon. Parfois, c'est un véritable choc culturel. Mais elles s'accrochent et puis elles sont très respectueuses.

On imagine que leurs parents sont fiers d'elles mais une fois qu'elles ont réussi !  Souvent le premier obstacle à franchir  est de convaincre leurs parents de les laisser partir ! Ils ne se sont pas toujours rendus compte que leurs pays avaient changé et ils ont peur pour elles. Ils l'ont quitté pour donner un avenir meilleur à leurs enfants et ces mêmes enfants leur disent maintenant : "bye, je rentre chez toi..." Au début, ils ne comprennent pas très bien. Mais ensuite, ils sont fiers car elles ont accompli ce -qu'ils disent- qu'ils auraient aimé faire : " le retour "

22 Février 2013

Source : France info

La France grelotte et s’inquiète sur son avenir économique. Dans tous les sens du terme, elle se calfeutre ; tournée sur elle-même, elle en oublie souvent de s’attacher à des problématiques sociales récurrentes. Le sort auquel sont voués les quelques 5 à 6 milliers jeunes qui arrivent quotidiennement de l’étranger pour y gagner leur vie et faire vivre leur famille n’intéresse guère. Ils préoccupent d’autant moins qu’ils ne posent pas de véritables problèmes d’ordre public.

Pour autant, depuis des années, les conseils généraux appellent l’attention de l’Etat sur la charge financière que représentent l’accueil et le suivi de ces jeunes, le temps de leur minorité, puis comme éventuellement comme jeunes adultes jusqu’à 21 ans.

Il a fallu que le conseil général de la Seine Saint-Denis décide en septembre 2011 de refuser de recevoir les jeunes confiés par les magistrats en violant ainsi délibérément la loi et qu’en réaction l’Etat devienne lui aussi tout aussi irrespectueux des décisions de justice, pour que le débat soit vraiment mis, un temps, sur la place publique. Les associations de militants ou de professionnels tentent bien d’entretenir la flamme en appelant plus que jamais à une réponse globale et cohérente qui associe dans l’intérêt des jeunes et aussi du pays, les responsabilités  publiques - Etat et collectivités locales – et privées.

Mais le dossier est sulfureux. Comment l’opinion publique va-t-elle réagir dans cette période de crise économique ? Ne va-t-on pas faire appel d’air à toute la misère du monde quand, déjà, les filières jouent de nos dispositions favorables aux enfants qui interdisent leur expulsion et les tiennent pour être en danger faute de parents présents sur le territoire ? Comment concilier nos réponses avec celles des autres pays européens confrontés aux mêmes difficultés, voire à plus grave (conf. l’Italie), sur une question qui vaut pour l’Europe, mais aussi pour l’Amérique du Nord, sinon pour l’Australie, quand les pays les plus pauvres ou en difficulté envoient leurs enfants vers les zones plus favorisées ? Bref, le sujet est infiniment politique et délicat à traiter. Un mot d’ordre est largement partagé chez les politiques depuis le début ders années 90 : il est urgent de ne pas se presser !

Rayon de soleil dans un ciel gris, Mme Taubira, très tôt alertée sur l’acuité des difficultés rencontrées par de nombreuses juridictions s’apprête après concertation avec l’Association des départements de France – une première sur le sujet – à offrir à chacun un cadre de référence à travers des instructions données au parquet.

Certes on peut tout de suite affirmer de ce que l’on en sait que tout ne sera pas résolu avec cette circulaire. Par exemple, la question controversée de la présence d’enfants dans les zones d’attente à leur arrivée de l’étranger sans être accompagnés restera pendante. Pour le moins un dispositif national sera adopté pour les jeunes personnes présentes en France dont on peut attendre qu’il leur offre plus de garanties, mais également qu’il clarifie les responsabilités des institutions et des professionnels de la protection de l’enfance aujourd’hui souvent déboussolés et dans l’insécurité comme ces fonctionnaires de la PJJ qui entendent leur directeur Jean-Louis Daumas affirmer haut et fort la responsabilité du ministère de la justice sur ce dossier, mais se voient interdire comme à Bobigny d’intervenir pour aider ces jeunes. Une fois de plus il est avéré que les étrangers rendent fous et nous poussent dans des contradictions extrêmes ! Il est temps d’en sortir pour redevenir nous-mêmes conformes aux valeurs et au cadre juridique qui nous gouvernent.

Voyons le bon côté des choses pour éclairer les conditions à réunir pour obtenir une avancée réelle.

Les instructions que s’apprête à signer la ministre présentent plusieurs avancées.

D’abord dans le fait d’exister. Depuis des années nous demandons que l’Etat assume son rôle de pilote sur ce dossier, encore récemment à M. Mercier, garde des Sceaux. En vain jusqu’ici. On en oublierait que nous sommes dans une République une et indivisible avec un Etat appelé à donner de la cohérence aux politiques territoriales surtout quand les enjeux sont nationaux. Or c’est bien la France, et pas tel département, qui accueillie ces jeunes ; c’est bien la France qui doit assumer leur départ ou  a intérêt à les intégrer au mieux s’ils sont doivent rester en France; c‘est bien la France patrie autoproclamée des droits de l’Homme qui rend des comptes à la communauté internationale ! Bref, décentralisation, oui ; incohérence et injustice dans l’application de la loi et l’accès aux droits, non. La future circulaire Taubira trahira un courage politique que ses prédécesseurs n’ont pas eu !

Deuxième point positif : elle réaffirmera le rôle conjoint et complémentaire de l’Etat et des collectivités locales, là encore comme nous y appelions avec le rapport Landrieu (2004) quand trop longtemps – M. Pasqua en tête rappelant en 1996 au conseil général de la Seine Saint Denis que touchant les royalties de Roissy il se devait d’assumer les enfants qui y arrivaient tous les jours !(1) – certains opposaient l’Etat et les conseils généraux. La responsabilité sur ces enfants est conjointe.

L’Etat est responsable car il surveille les frontières et délivre les titres de séjour ou fait réacheminer les étrangers indésirables ; il veille aux sans domicile fixe ; à travers la police et la justice, il supervise le dispositif de protection de l’enfance, voire il est en responsabilité pour les enfants en danger ou délinquants.

Les conseils généraux sont plus que jamais - loi du 5 avril 2007 - le chef de file de la protection de l’enfance : ils ont des compétences d’initiative pour venir en aide aux enfants en danger ou en risque de l’être ; ils sont prestataires de service jusqu’aux 18 ans du mineur de la justice, jusqu’à 21 ans ils peuvent répondre aux demandes des jeunes majeurs. Il s’agit donc en l’espèce de mettre à l’abri, d’observer et d’orienter puis de prendre en charge des mineurs en danger pour être sans famille présents en France qui cherche à échapper aux persécutions ou confits dans leur pays ou plus généralement viennent ici gagner leur vie. Des dispositions spécifiques, très politiques,  adoptées dans la loi du 5 avril 2007 dans un temps où la bataille de compétence faisait rage, visaient en mettant en avant les conseils généraux visaient à décharger l’Etat.

Or il est important pour les conseils généraux que l’Etat n’apparaisse pas comme se défaussant sur eux. Il est d’autant plus facile d’y répondre que déjà  l’Etat intervient pour ces mineurs (police, justice, financements de dispositif comme le Lieu d’accueil et d’orientation de Taverny de la Croix rouge Française ou le Centre d’accueil et d’orientation des mineurs demandeurs d’asile de France Terre d’asile. Les Conseils généraux souhaiteraient ici comme dans d’autres domaines qu’il en fasse plus. Ce débat financier et politique dépasse de loin les MIE ! Dans le contexte actuel, on peut craindre que les Conseils généraux ne trouvent pas dans les déclinaisons des instructions Taubira l’abondement attendu du Fond de péréquation aux départements à hauteur de leurs dépenses d’aide sociale à l’enfance consacrées aux enfants étrangers. Je rappellerai au passage que le budget national aggloméré de l’ASE est de 6 milliards 2 l’an quand ce fonds créé avec la loi de 2007 de quelques dizaines de millions d’euros ! On voit bien que la demande d’aide financière des départements pour réelle est symbolique pour bien marquer que l’Etat les entend et fait quelque chose

Troisième qualité du dispositif à venir : instaurer une répartition de la charge des MIE sur l’ensemble des départements de France, pas seulement sur ceux qui les accueillent en première intention pour être proches des frontières. Cela peut être une péréquation financière ou une répartition dans les accueils.

C’est là que le bât risque de blesser si, comme on l’entend, le ministère prend pour modele le dispositif adopté fin 2011 pour soulager la Seine Saint-Denis.

On doit certes approuver le souci de ne pas mettre ne place une filière spécifique « enfants étrangers » pour ces jeunes qui ont vocation pour beaucoup à devenir des enfants de France. On doit prendre en compte leurs spécificités à l’arrivée  la non-maîtrise de la langue, des parcours souvent durs, une séparation familiale lourde, le changement de société et de mode de vie, les interrogations sur l’avenir, etc.). Tous les établissements ne peuvent pas réunir les personnels pour répondre à ces originalités. Pour autant il faut faire attention à ne pas créer de structures lourdes n’accueillant que ces enfants. On risque de constituer des ghettos avec des jeux communautaires comme ce fut le cas à Sangatte. A l’inverse on sait que les premiers problèmes gérés ces jeunes demandeurs d’école et de travail sont les leaders positifs des structures qui les accueillent.

On approuvera donc l’idée d’une mobilisation nationale avec ce qu’elle permet au plan institutionnel et financier : une répartition sur tous les départements de France qu’ils accueillent ou non des enfants.

Reste que l’expérience de ces quasi derniers 18 mois appelle à des observations qui doivent être prises en compte car derrière le dossier il y a un enfant.

1° Il faut que les Conseils généraux, par-delà l’accord négocié avec l’ADF, jouent vraiment le jeu et veille à ce que leurs services le jouent également. Combien de mineurs précipités ces deniers mois dans les conseils généraux récalcitrants en paient encore le prix ? Au mieux ils ont été hébergés, mais leur situation n’a pas été traitée. Ils sont sans papiers à leur majorité. Le jour de leur majorité ils ont été laissés à livrés à eux –mêmes et voués à la rue. Expulsables ils devront se cacher. On a mis en place une machine à clandestins.

D'autres départements, purement et simplement, refusent de jouer le jeu et violent toujours la loi en ne n’appliquant pas les décisions de justice. Ainsi actuellement six jeunes sont à la PMIE de Bobigny depuis plusieurs mois quand ils devraient sur ordre du parquet de Bobigny être accueillis dans tel département de la proche banlieue de Paris. Ils attendent à l’hôtel que la situation se décante. Hors l’horloge tourne pour leur socialisation ; leur régularisation. Les 18 ans les guettent. Quelle protection leur est réellement apportée ?

2) On doit s’interroger sur le fait que les parquets soient demain les gestionnaires de ce dispositif à l’image aujourd’hui du parquet de Bobigny pour la Seine Saint-Denis. La suggestion de la cellule nationale le procureur du lieu de la « découverte » fera accompagner les jeunes munis d’une ordonnance vers l’établissement retenu où il sera remis. Qui expliquera au jeune les termes de sa situation notamment qu’un droit au séjour ne lui est pas acquis, que l’ASE s’arrêtera  possiblement à 18 ans et qu’en tous cas il leur faut être autonome avant 21 ans. Qui leur expliquera l’éventuelle perspective d’une délégation d’autorité parentale ou les limites d’une demande d’asile. Va-t-on continuer à les gérer comme de paquets qu’on dépose dans des foyers quand depuis des années nous avions le souci que les jeunes de France accueillis s ne soient plus placés comme des objets ? Un juge doit les recevoir éventuellement avec un administrateur ad hoc. D’abord un juge des enfants pour veiller à leur protection physique, puis un JAF pour leur protection juridique

3) Pour ceux qui seront refoulés du dispositif pour être tenus pour majeurs ou ne relevant pas du département qui les informera et sous quelle forme des recours ouverts ? Quels avocats seront accessibles pour leur faire rendre justice s’ils ont raison ? On aimerait être rassuré.

Autant d’interrogations auxquelles nous n’avons pas encore réponse, mais essentielles pour rester véritablement dans le droit commun comme le souhaite, à juste titre, le ministère de la justice. En effet il ne faudrait pas que les réponses apportée aux enfants étrangers isolés nous fassent régresser et débouchent sur une caricature de justice qui prendrait ses distances du contradictoire, de la défense et des recours pour n’être qu’une justice caution d'une gestion administrative d'un dossier patate chaude.

(1)   Charles Pasqua : « Les avantages liés à l’implantation d’un aéroport international compensent largement les inconvénients de l’accueil des mineurs étrangers » in Claude Roméo, Les départements et les mineurs étrangers, JDJ 285, mai 2009

24/2/2013, JP Rosenczveig

Source : Le Monde

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