samedi 23 novembre 2024 11:51

Lors du Congrès du Front national, samedi dernier à Lyon, Jean-Marie Le Pen est revenu aux fondamentaux des thèses de l'extrême droite en fustigeant (l'immigration massive) qui, selon lui sonne « *le déclin français *».

samedi, 29 novembre 2014 19:50

Retour de M. Abdellah Boussouf

L'apparition de jeunes djihadistes français sur des vidéos de propagande de Daesh, relance le débat en France (et les angoisses) sur les motifs qui poussent de jeunes français, à peine sortis de l'adolescence, nés catholiques et récemment convertis à l'islam avec, à première vue, des caractéristiques similaires : Une connaissance superficielle de l'islam, une capacité intellectuelle limitée, une extraction sociale modeste et essentiellement originaires des quartiers populaires.

A chaque séjour au Maroc, c'est le même sentiment étrange qui m'envahit, un sentiment de joie intense mélangé à de la nostalgie de l'enfance,  des amis perdus de vue et ces rêves de jeunesse délaissés, où tout était possible, des rêves dissipés avec l'érosion du temps qui passe.

« Ils ne sont pas des réfugiés, ils sont tous des immigrés clandestins» est la phrase la plus souvent prononcée comme une sorte de mantra par plusieurs politiciens anti-immigration, la Lega en premier lieu, et en général par les détracteurs du phénomène migratoire, quant on parle de débarquements.

La constitution de 2011 a apporté, en grande partie, une réponse à la question de la représentation politique des marocains de l'étranger. Elle a ainsi consacré le droit de vote et d'éligibilité d'une manière claire dans son article 17.

Les élections législatives pour les tunisiens de l'étranger ont débuté le vendredi 24 octobre 2014, avec un premier bureau de vote ouvert en Australie et se dérouleront jusqu'au lundi 27 à 2 h du matin, heure à laquelle le dernier bureau clôturera le vote à San Francisco aux USA.

Même si personne n’avait imaginé la création d’un Etat islamique du Levant et de l’Irak par un groupe au départ très minoritaire, et imaginé la restauration par celui-ci de l’ancienne institution du califat (abolie par Atatürk en 1924), Daech et le califat d’Al-Baghdadi ne sont pas des épiphénomènes. Ce qui est en train de se produire est à prendre au sérieux, autant que le régime des Khmers rouges au Cambodge et la révolution islamique de Khomeiny en Iran. C’est un mouvement durable, que ne parviendra pas à éradiquer la coalition militaire internationale qui se met en place. Ils pourront tuer Al-Baghdadi, un autre calife surgira, car la possibilité de restaurer le califat est inscrite dans de nombreux esprits.

Le tissu associatif issu de l'immigration marocaine, avait essentiellement et tout au long des années 70, 80 et même 90, des centres d'intérêts dont les préoccupations n'étaient pas celles de l'immigration marocaine. On peut les énumérer en deux grandes tendances:

Une véritable hécatombe s'est abattue sur toute une famille de Niçoise: 11 membres de de cette même famille seraient partis en Syrie rejoindre le ''jihad'' en Syrie. Une famille tunisienne tout à fait ordinaire qui n'a jamais fait parler d'elle, qui compte parmi elle Andréa, française convertie et mariée au prénommé Oussama, emportant avec elle ses deux enfants de 4 ans et 6 ans.

La mère de Oussama et ses deux filles jumelles sont également du voyage. Les derniers signes de la famille, dont les plus jeunes sont des bébés de 22 et 6 mois, sont des photos prises en Turquie, laissant derrière elle des proches désemparés et meurtris. Un voyage étrange, qu'on peut interpréter comme une première démarche vers un suicide collectif, tels les adeptes de la secte du temple solaire, où le chemin de la délivrance et du paradis passe par le sacrifice. Au moment où des centaines de milliers de syriens et d''irakiens fuient les zones de combat et la persécution pour survivre et sauver la vie de leurs enfants, d'autres font la démarche contraire.

A Strasbourg, quatre adolescents de nationalité française de 15 à 17 ans ont été interceptés par les services de police, alors qu'ils s'apprêtaient à rejoindre ''le jihad'', repérés à cause des messages inquiétants sur leurs pages facebook à la gloire de l'Etat islamique.

Il y'a quelques jours, Assia, 15 ans jeune adolescente ''épanouie'' et joyeuse'' était partie de chez elle de Villefontaine, faire le ''jihad''. On l'a retrouvée serveuse dans un bar à Marseille. La jeune fugueuse qui s'est jetée dans les bras de ses parents venus la chercher à Marseille après 4 jours de fugue, a raconté qu'elle avait été tentée à un moment par le jihad, en voyant des vidéos sur internet, mais que finalement elle a rencontré des gens qu'ils lui ont expliqué que ça n'est pas l'islam. La tentation suicidaire ne dure qu'un temps.

Dans les histoires citées, on est loin des profils des militants salafistes et jihadistes endoctrinés. Ceux qui forment le gros des candidats au jihad, ne sont que de simples gens ordinaires, qui ne sont pas passés par la case délinquance et prison avec une rupture familiale et sociale suivie d'une phase de radicalisation idéologique, d'un séjour d'entrainement aux armes dans des camps au Pakistan ou en Afghanistan.

Mais, les pro du jihad, les terroristes jihadistes et takfiristes scrutent la toile et les réseaux sociaux, avec un discours bien rodé, à la recherche des âmes égarées, des personnes en souffrance psychique, ils sont sans vergogne, avec une préférence pour les jeunes filles de 15 à 24 ans, pour servir le repos du guerrier (jihad nikah).

Les recruteurs du ''jihad dévoyé'' connaissent les points faibles et les maux de notre société, tels des vautours, ils n'hésitent pas à arracher à l'amour de leurs parents des jeunes filles de 15 ans, profitant d'une manière satanique de la crise d'adolescence, pour satisfaire leurs désirs. Ils savent jouer sur la corde sensible de ceux qui se trouvent dans une situation de recherche identitaire ou spirituelle, dans une société en proie à une crise économique et morale, pour les emmener à rejoindre un combat, qui n'est pas le leur, au nom d'un idéal collectif où donner la mort ou la recevoir est la solution ultime, où le mot ''servir Dieu'' est mis en exergue.

Internet comme un vecteur de propagande et les réseaux sociaux comme un moyen de contact et d'intrusion en permanence dans la vie des potentielles victimes semblent être le moyen par excellence d'action des recruteurs de la mort, leur cible privilégiée: les jeunes en crise d'adolescence, et les adultes en crise identitaire.

Hamid SOUSSANY

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