jeudi 28 novembre 2024 04:35

Ils sont assis ou allongés sur l'herbe du jardin Lewinsky, par petits groupes. Désœuvrés, ils somnolent ou devisent. Leur sujet d'inquiétude, c'est la nouvelle politique d'immigration musclée mise en place par le gouvernement israélien: Soudanais du Sud, Erythréens, Ivoiriens et Soudanais ne sont pas concernés de la même façon par les mesures d'expulsion annoncées, mais l'incertitude est générale.

686. C'est le nombre de réfugiés enregistrés au Maroc par le Haut commissariat aux réfugiés. 169 d’entre eux sont des mineurs et 133 sont des femmes. Ils sont originaires, en majorité, de Côte d'Ivoire, de la République démocratique du Congo et d'Irak. 1.100 demandeurs d’asile en provenance de Cote d’Ivoire, du Congo et de la Syrie sont également sous la protection de l’antenne marocaine du HCR.

Ce 20 juin, Journée mondiale des réfugiés instituée en 2000 par les Nations unies, est l’occasion de tirer la sonnette d’alarme sur la situation de cette frange de population. Ces hommes et ces femmes qui, selon la Convention relative au statut des réfugiés et des apatrides, se trouvent hors de leur pays et vivent dans la crainte d'être persécutés du fait de leur race, de leur religion, de leur nationalité, de leurs opinions politiques ou de leur appartenance à certains groupes sociaux.
A l’instar d’autres pays, le Maroc a signé la convention relative au statut et aux droits des réfugiés en 1957. Ce faisant, il s’est engagé à protéger les demandeurs d’asile, à leur offrir le droit de rester sur son territoire et l’accès aux mêmes services publics que les citoyens marocains. Mais qu’en est-il en fait ? Jusqu’ici, notre pays ne s’est toujours pas doté d’une loi et encore moins d’un guichet unique pour recevoir et examiner les documents d’asile. En attendant, c’est le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés qui remplit cette mission et leur délivre également une carte de réfugiés. Cependant, seul un document de séjour délivré par les autorités marocaines pourra légalement leur garantir un accès aux services élémentaires, la possibilité de se reconstruire une vie digne et leur intégration dans la société marocaine. C’est le constat fait par Johannes Van Der Klaauw, représentant résident (UNHCR) quand il était en poste à Rabat : « …l’Etat ne valide pas nos décisions en matière de détermination du statut de réfugié ; les réfugiés ne peuvent pas encore exercer leurs droits (accès au travail, aux soins, à l’éducation, etc.) ; on ne tolère que les réfugiés qui travaillent, mais seulement dans l’informel, avec tous les risques que cela implique…. Le paradoxe du Maroc, et d’un certain nombre de pays du Maghreb, est qu’ils ont ratifié les instruments juridiques internationaux. Le problème réside dans l’application et la mise en œuvre au niveau national de ces instruments ! Le Maroc est très actif au niveau international par rapport aux questions des droits humains. J’espère qu’il aura la même attitude sur la question des réfugiés qui se trouvent sur son territoire, gage de crédibilité vis-à-vis de la communauté internationale. Il sera de ce fait le premier pays de la région à avoir une véritable politique publique prospective en matière d’asile et de protection des réfugiés ».

Un cri de détresse a même été lancé par le « Rassemblement de tous les réfugiés au Maroc » afin de sensibiliser les autorités administratives quant à la précarité de leur situation. Le manque d’assistance voire l’indifférence totale pousse bon nombre d’entre eux, notamment les femmes dans les bras de la mendicité et de la prostitution.

Le cas du Maroc n’est pas unique. Un rapport statistique du HCR, publié récemment et se basant sur une période de 10 ans, montre plusieurs tendances inquiétantes. « …Une personne qui devient réfugiée aujourd’hui le restera sans doute pour de nombreuses années. Elle est souvent bloquée dans un camp où elle vit dans des conditions précaires… ». Un constat effarant qui traduit un phénomène, qui ne cesse de s’amplifier. C’est ainsi que l’année 2011 a vu un nombre record de 800.000 nouveaux réfugiés et met en avant l’étendue du déplacement forcé généré par une série de crises humanitaires majeures. Ainsi, à travers le monde, 42,5 millions de personnes ont fini l’année soit en tant que réfugiés (15,42 millions), soit en tant que déplacés internes (26,4 millions), soit en ayant déposé une demande d’asile (895000).

Il y est indiqué, par ailleurs, que c’est l’Afghanistan qui génère le plus grand nombre de réfugiés (2,7 millions) suivi de l’Iraq (1,4 million), de la Somalie (1,1 million), du Soudan (500 000) et de la République démocratique du Congo (491 000).
Quant au pays d’accueil parmi les nations industrialisées, l’Allemagne demeure la plus importante destination avec quelque 571.700 réfugiés. Parallèlement, l’Afrique du Sud a reçu le plus grand nombre de demandes d’asile individuelles (107.000) et ce, depuis ces quatre dernières années.

En somme et comme diraient les Anglais « Home sweet home !» (Rien ne vaut chez soi).

20 Juin 2012, Nezha Mounir

Source : Libération

26 organisations associatives, syndicales et politiques écrivent au Président de la République...

Monsieur le Président de la République

La majorité qui vient de sortir des urnes va devoir très vite, en matière de politique migratoire, prendre d’importantes décisions. Il ne serait, en effet, guère concevable que nous continuions à vivre plus longtemps avec l’arsenal législatif et réglementaire, discriminatoire dans sa conception, tout-répressif dans ses modalités, en partie hérité de l’ère Sarkozy.

Le maintien de la politique migratoire sous la coupe du Ministère de l’Intérieur, fustigé en son temps par le Parti socialiste, nous paraît un très mauvais signe : Alors que tous les citoyens français voient, dans leurs rapports avec l’administration, leurs affaires gérées par autant de ministères « compétents » que leur existence comporte de facettes, les immigrés continuent à se voir, eux, parqués dans un ghetto administratif unique, sous haute surveillance. Cette discrimination doit cesser, même si ce changement ne suffit évidemment pas à garantir à lui seul aux étrangers une meilleure politique.

La totale refonte du CESEDA est nécessaire et suppose, d’une part, une réelle concertation avec les organisations qui défendent leurs droits et, d’autre part, une réflexion approfondie sur les manières de promouvoir l’égalité des droits et de favoriser, par une approche globale, des conditions de vie décentes et paisibles pour les immigrés et leurs enfants.

La ratification par la France de la Convention internationale des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, adoptée en 1990 par l’Assemblée générale des Nations unies, paraît également indispensable.

Mais, auparavant, des mesures transitoires sont urgentes pour desserrer l’étau dans lequel la population immigrée est aujourd’hui prise et pour sortir enfin de l’ère du soupçon, des tracasseries et des humiliations. Une mesure forte doit être prise immédiatement : un moratoire sur les expulsions. Ce moratoire implique que les étrangers actuellement placés en rétention soient remis en liberté.

Pour en finir avec des dizaines d’années d’une politique xénophobe indigne, qui avilit le pays, avec des lois toujours plus dures en contradiction avec les droits fondamentaux (DUDH, Convention de Genève, CEDH, CIDE), nos organisations attendent de votre gouvernement un signal fort dès maintenant afin d’envisager un changement de politique migratoire en profondeur pour l’avenir, et redonner sens au vivre ensemble tant mis à mal par le gouvernement précédent.

Dans l’immédiat, il y aurait quantité de changements ponctuels qui faciliteraient l’existence des étrangers. Nous nous contenterons de vous en indiquer une : l’abrogation des taxes de régularisation qui contraignent ceux d’entre eux qui reçoivent un titre de séjour à payer jusqu’à 800 euros, une somme manifestement abusive et discriminatoire au regard de ce qui est exigé des Français pour obtenir un document d’identité (de la gratuité pour une carte d’identité à 86 euros pour un passeport).

Nos vingt-six organisations vous remercient de votre attention à ces revendications et vous prient, Monsieur le Président, de recevoir l’assurance de leur très haute considération

21/6/2012

Source : Témoignages

Le gouvernement se penche sur la question de l'augmentation des frais d'inscription dans les universités espagnoles, en s'efforçant de garantir l'égalité entre les étudiants marocains et leurs homologues espagnols, a affirmé mardi le ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres, Lahcen Daoudi.

Le gouvernement marocain poursuit ses contacts avec son homologue espagnol en vue d'assurer l'égalité entre les étudiants marocains et leurs pairs ibériques conformément à une convention de coopération culturelle liant les deux parties depuis 1980, a indiqué M. Daoudi, en réponse à deux questions du groupe du RNI et du groupe istiqlalien de l'unité et de l'égalitarisme à la Chambre des conseillers.

Cette convention stipule dans son article quatre que chacune des parties signataires s'engage à permettre aux enfants des ressortissants de l'autre partie résidant dans son territoire, d'accéder dans les mêmes conditions que ses propres ressortissants, à ses collèges et institutions d'enseignement et de formation.

Le contact se poursuit avec l'ambassadeur d'Espagne à Rabat à ce sujet, a expliqué M. Daoudi, précisant que le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Saad Dine El Otmani, examinera cette question mercredi avec son homologue espagnol.

En ce qui concerne l'impact de cette majoration sur les élèves marocains qui poursuivent actuellement leurs études dans les Instituts espagnols au Maroc et qui accèderont aux universités espagnoles l'année prochaine, il a affirmé que le Maroc s'attachera à maintenir établi ledit article 4 dans la nouvelle convention qui sera formulée par un comité conjoint des deux parties.

M. Daoudi a mis l'accent sur la nécessité de développer et diversifier l'offre de la formation universitaire dans le Royaume de sorte que les Marocains ne soient pas contraints d'aller suivre leurs études à l'étranger, soulignant l'existence de consultations entre des universités étrangères en Espagne, en Russie et au Canada sur la possibilité d'ouvrir des annexes au Maroc.

En pleine cure d'austérité, le gouvernement de Mariano Rajoy a adopté le 21 avril un décret-loi concernant les frais universitaires qui, selon les autorités espagnoles, permettra d'économiser trois milliards d'euros.

Le texte oblige notamment les étudiants étrangers originaires des pays extracommunautaires à s'acquitter, à partir de la prochaine rentrée universitaire, de la totalité des droits d'inscription dans les universités publiques. Les étudiants espagnols ou issus de l'Union européenne ne sont pas non plus épargnés par cette hausse, puis qu'ils devront payer jusqu'à 50 pc plus cher que l'année précédente.

19 juin 2012

Source : MAP

Les Marocains résidant à l'étranger (MRE) ont transféré au Maroc, à fin mai, l'équivalent de 22,41 milliards de dirhams (MMDH) contre environ 21,97 MMDH durant la même période de l'année précédente, soit une hausse de 2 pc, indique l'Office des changes.

Les recettes des MRE ont enregistré ainsi une progression de 26,1 pc à fin mai par rapport à fin avril, en s'établissant à plus de 22,41 MMDH contre 17,77 MMDH à fin avril dernier, selon l'Office qui vient de publier les indicateurs préliminaires des échanges extérieurs.
Par ailleurs, les recettes voyages ont totalisé à fin mai environ 20,86 MMDH contre 20,89 MMDH en glissement annuel, alors que les dépenses de voyages ont atteint 4,35 MMDH à fin mai contre près de 4,13 MMDH une année auparavant, soit une hausse de 5,4 pc, indique la même source.

Pour leur part, les recettes au titre des investissements et prêts privés étrangers se sont établies à plus de 10,97 MMDH contre 11,41 MMDH en glissement annuel (-3,8 pc), tandis que les dépenses ont affiché une progression de 19,3 pc (3,49 MMDH contre 2,93 MMDH).

20 juin 2012

Source : MAP

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