Les travailleurs migrants qui avaient afflué en Europe de l'Ouest avant la crise choisissent de plus en plus de retourner dans leurs pays d'origine, en croissance, rapporte mercredi l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE).
Les immigrés quittent en particulier les pays de la zone euro les plus touchés par la crise de la dette, note l'OCDE, dont le siège est à Paris.
L'Irlande, qui avait attiré bon nombre de travailleurs d'Europe de l'Est, est sans doute le pays où ce phénomène se fait le plus ressentir. Près de 68.000 personnes ont ainsi quitté ce pays en 2010 et 2011.
"Il y a un reflux important vers la Pologne et la Turquie, des pays en croissance", constate également le secrétaire générale de l'OCDE, Angel Gurria.
Au total, l'immigration permanente vers les pays européens membres de l'OCDE a reculé de 3% en 2010 par rapport à 2009.
L'Espagne, quatrième économie de la zone euro qui vient de solliciter l'aide de l'Union européenne pour ses banques, a par ailleurs enregistré une émigration nette de 50.000 personnes en 2011.
L'immigration nouvelle a représenté 70% de la hausse de la main-d'oeuvre en Europe au cours de la dernière décennie, mais la baisse des migrations reflète également une tendance générale au niveau mondial, nuance l'OCDE.
28/6/2012, Ethan Bilby, Hélène Duvigneau pour le service français
Source : Le Nouvel Observateur/Reuter
La crise économique a ralenti les migrations vers l'UE et exacerbé le ressentiment contre les immigrés dans les pays où le chômage reste élevé, souligne le rapport 2012 sur les migrations réalisé par l'OCDE et présenté mercredi à Bruxelles.
"Le caractère sensible que revêtent les questions d'immigration pour l'opinion publique, alors même que le chômage reste élevé, ont incité de nombreux gouvernements à mettre en place des politiques migratoires plus restrictives", souligne l'OCDE.
"La récession signifie moins d'immigration et augmente le chômage des immigrés, ce qui pose des problèmes en terme d'intégration", a noté le commissaire en charge de l'Emploi, Lazlo Andor, au cours d'une conférence de presse organisée avec la Commission européenne.
"Le débat politique, pollué par une rhétorique xénophobe, n'aide pas à renverser cette tendance", a renchéri Cécilia Malmstrím, commissaire en charge des Affaires intérieures.
"Les grands perdants avec cette crise sont les jeunes mâles immigrés sans qualifications", a résumé le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria (bien Gurria).
"La récession économique a frappé les immigrés de plein fouet et presque instantanément dans la plupart des pays de l'OCDE", note le rapport.
"L'impact a été plus prononcé pour les immigrés que pour les personnes nées dans le pays. Le taux de chômage a augmenté de 4 points, contre 2,5 pour les autochtones entre 2008 et 2010", précise le document.
"Dans la majorité des pays, les immigrés contribuent pour une part allant de 14 à 30% à la hausse du chômage de longue durée", ajoute-t-il.
Le rapport insiste pourtant sur le fait que d'ici à 2015, "l'immigration au niveau actuel ne sera pas suffisante pour maintenir la population en âge de travailler dans de nombreux pays de l'OCDE, particulièrement au sein de l'UE".
Mais les Européens ont besoin de personnes très qualifiées, capables de s'intégrer dans le pays. "La Suède a besoin d'ingénieurs tout de suite et elle ne les trouve pas dans l'Union européenne, alors elle se tourne vers l'extérieur", a expliqué Mme Malmstrím.
"L'intégration est capitale", et elle "passe par les langues", ont insisté les deux commissaires européens.
Dans le même temps, la crise contraint des Européens à migrer, de préférence dans des pays où ils peuvent s'intégrer. Les jeunes Irlandais sont ainsi partis en Australie et au Canada, et pas aux Etats-Unis ou au Royaume Uni, deux pays touchés par la crise, explique l'OCDE.
L'organisation base son rapport sur des données de 2010, marquées par une baisse de 2,5% de l'immigration permanente à destination des pays de l'OCDE, avec 4,1 millions de personnes.
Les migrations à destination des pays européens de l'OCDE ont baissé de 3%, et celles vers les Etats-Unis de 8%.
"Mais les données nationales pour 2011 montrent que les flux ont repris en Australie, aux Etats-Unis et en Nouvelle-Zélande, ainsi que dans la plupart des pays de l'UE, à l'exception de l'Italie, de l'Espagne et de la Suède".
27 juin 2012
Source : AFP
Le Maroc 8ème pays d'origine des flux migratoires à destination des pays de l'OCDE en 2010 (rapport)
En 2010, le Maroc a été le 8-ème pays d'origine des flux migratoires à destination des pays de l'OCDE, selon le rapport de l'OCDE sur les perspectives des migrations internationales 2012 présenté, mercredi, à Bruxelles.
Avec 124 mille migrants soit 2,3 pc du total des immigrés, le Maroc se positionne 8ème derrière les Etats-Unis (139 mille), le Mexique (156 mille), les philippines (167 milles), la Pologne (223 mille), l'Inde (252 mille), la Roumanie (289 mille) et la Chine (508 mille), d'après ce rapport dont les grandes lignes ont été présentées par le Secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria en présence du Commissaire européen chargé de l'Emploi, Laszlo Andor et de la Commissaire en charge des Affaires intérieures, Cecilia Malmstrom.
Les principaux pays de destination des Marocains sont la France, la Belgique, l'Italie et l'Espagne, relève le rapport qui fait état d'une baisse de 4,1 millions de personnes (2,5 pc) de l'immigration permanente à destination des pays de l'OCDE en 2010 par rapport à l'année précédente.
D'après le rapport, les migrations à destination des Etats-Unis ont chuté de 8 pc en 2010. La baisse a été de 3 pc pour ce qui concerne les pays européens de l'OCDE û sans tenir compte des mouvements intra-européens û et le nombre d'immigrants a augmenté de plus de 10 pc vers le Canada, la Corée et le Mexique.
Le rapport fait également état d'une reprise à la hausse des flux migratoires en 2011 en Australie, aux Etats-Unis et en Nouvelle-Zélande, ainsi que dans la plupart des pays européens de l'OCDE, à l'exception de l'Italie, de l'Espagne et de la Suède.
Le secrétaire général de l'OCDE a, en outre, indiqué que la baisse de la demande de main-d'Âœuvre, et non les restrictions imposées par les politiques migratoires, qui explique la chute de l'immigration pendant la crise, notant que les pays devraient accorder plus d'attention aux besoins à long terme de leur marché du travail, se concentrer sur les compétences et définir des politiques en vue de l'intégration des migrants, en particulier des jeunes, dont les compétences seront requises lors de la reprise économique mondiale.
Pout sa part, la Commissaire européenne chargée des Affaires intérieures, Cecilia Malmstrom, a indiqué que les pays de l'OCDE ont besoin de politiques de migration légale et d'intégration efficaces pour tirer pleinement parti du potentiel de la migration, notant que l'Europe fera face à long terme à des défis démographiques et à une évolution rapide du marché du travail et doit ainsi attirer de la main d'oeuvre qualifiée de pays tiers pour pouvoir rester compétitive.
De con côté, le commissaire en charge de l'Emploi, des affaires sociales et de l'inclusion a affirmé que le rapport de l'OCDE donne une image complète sur l'impact de la crise économique sur les migrations et montre comment les gouvernements peuvent mieux répondre aux besoins de main-d'oeuvre grâce à des politiques de migration et d'intégration efficaces.
27 juin 2012
Source : MAP
Le Conseil constitutionnel va dire vendredi si les héritiers des Algériens ayant acquis la citoyenneté française grâce à une ordonnance du 7 mars 1944 "relative au statut des Français musulmans d'Algérie" sont Français, 50 ans après l'indépendance de l'ex-colonie.
Le Conseil doit rendre sa décision après avoir été saisi d'une Question prioritaire de constitutionnalité par un Algérien né en 1941, résidant encore dans son pays et revendiquant la nationalité française.
Pour l'obtenir, cet homme aurait dû, selon une jurisprudence de la Cour de cassation, renoncer expressément au droit local pendant l'occupation coloniale ou en faire officiellement la demande au moment de l'indépendance.
Il conteste cette disposition résultant de l'ordonnance du 7 mars 1944 qui a permis à 60.000 musulmans "particulièrement méritants", dont son père décédé en 1946, d'obtenir la citoyenneté française.
"Cette faveur faite aux Algériens particulièrement méritants a dissuadé leurs enfants de faire une démarche en vue d'une conservation d'une nationalité française qu'ils croyaient acquise", a plaidé le 19 juin son avocat.
Me Patrice Spinosi a demandé au Conseil constitutionnel de "réparer une injustice" et une "discrimination" induites par la jurisprudence de la Cour de cassation, qui a fait une distinction entre Français suivant les textes leur ayant permis d'acquérir la citoyenneté.
Alors que l'écrasante majorité des Algériens relevaient du droit civil local et de la loi musulmane pendant la colonisation (1830-1962), une petite minorité (70.000 personnes) avait acquis la citoyenneté française, grâce à trois textes.
L'ordonnance du 7 mars 1944 a permis à 60.000 musulmans, selon un représentant du gouvernement, d'avoir cette citoyenneté française. Mais, a-t-il souligné, une admission au droit commun "suppose une demande de l'intéressé impliquant une renonciation au droit local".
La loi du 4 février 1919 donnait aux soldats mobilisés pour la première guerre mondiale (173.000 selon l'historien de l'immigration Patrick Weil) la possibilité d'obtenir la citoyenneté française par jugement.
Le Sénatus-consulte du 14 juillet 1865 autorisait des chefs de tribus et des notables à demander la citoyenneté française, conférée ensuite par décret impérial rendu en Conseil d'Etat.
Au total, ils étaient "moins de 8.000" en 1936 à la demander et à renoncer au droit local, a expliqué le représentant du gouvernement devant le Conseil constitutionnel. Leurs descendants, eux, jouissent de la nationalité française par filiation, contrairement à ceux qui relèvent de l'ordonnance de 1944.
La décision du Conseil constitutionnel interviendra quelques jours seulement avant le cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie -proclamée le 3 juillet 1962- un délai prescriptif au-delà duquel les personnes concernées ne seront plus autorisées à faire la preuve qu'elles sont françaises "par filiation".
Cette "prescription extinctive" est prévue par l'article 30-3 du code civil, a expliqué Me Spinosi à l'AFP.
Les demandes de reconnaissance de la nationalité française par les Algériens, déposés dans les consulats, ont explosé depuis les années 1990, quand le pays a plongé dans des violences de grande ampleur. Elles ont donné lieu à des falsifications de documents.
L'année dernière, le tribunal correctionnel de Meaux, près de Paris, a examiné le cas d'un homme accusé d'avoir falsifié son état civil il y a neuf ans.
En Algérie, la presse a fait écho à de nombreux cas similaires jugés par les tribunaux locaux.
28 juin 2012
Source : AFP
La participation des MRE à tous les chantiers (politiques, économiques et sociaux) de développement du pays serait d'un grand apport, a fait savoir le ministre chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger, Abdellatif Maâzouz, précisant que le gouvernement ferait en sorte que les compétences marocaines soient de la partie.
"Nous voulons capitaliser sur les différentes expériences et essayer de les élargir. La participation politique n'est pas en reste. Nous voulons que les MRE soient mobilisés également dans cette dynamique de représentation et de participation à la gestion de la chose publique au Maroc", explique le ministre dans un entretien publié sur les colonnes du quotidien "L'économiste".
Concernant les thèmes qui ressortent dans les préoccupations des MRE, M. Maâzouz a avancé 5 axes qui nécessitent, selon lui, un travail de fond, notamment la préservation des droits des MRE dans leurs pays de résidence et au Maroc, leur l'enracinement en veillant à ce que les marocains s'intègrent bien dans les pays d'accueil, sans pour autant se désintégrer par rapport à leur pays d'origine, la participation des MRE dans tous les chantiers de développement, la gouvernance et la prévention des MRE contre l'arnaque à travers la communication.
S'agissant de la crise économique actuelle, le ministre marocain a exprimé une volonté profonde accompagnée d'une collaboration avec les responsables gouvernementaux des pays d'accueil, dans l'objectif de limiter les retombées négatives de ladite crise.
"J'essaye au maximum avec les responsables gouvernementaux des pays d'accueil, vu les accords de main-d'Âœuvre et de sécurité sociale qui nous lient, de faire en sorte que nos concitoyens ne soient pas les premières victimes des mesures de lutte contre la crise économique", a-t-il expliqué.
Sur une période de 5 mois, allant du début de mai à fin septembre, le Royaume s'apprête à accueillir quelque 2,5 millions de MRE, selon M. Maâzouz, qui précise que 60 navettes quotidiennes sont mobilisées pour assurer le transfert des MRE entre le sud de l'Espagne et le nord du Maroc.
27 juin 2012
Source : MAP
Le ministre français de l'Intérieur, Manuel Valls, a annoncé mercredi une circulaire sur la régularisation au cas par cas des clandestins étrangers, tout en excluant de dépasser le chiffre d'environ 30.000 par an en vigueur sous le précédent gouvernement de droite.
"Une circulaire pour préciser les critères" de régularisation "est donc en préparation", a déclaré le ministre dans un entretien au quotidien Le Monde, en précisant que "ces critères sont les années de présence en France, la situation par rapport au travail, les attaches familiales, la scolarisation des enfants".
27 juin 2012
Source : AFP