vendredi 5 juillet 2024 10:25

Jusqu’au 14 avril, Montréal brillera de mille feux à travers la 2e édition des «Journées de l’Afrique méditerranéenne» où le public sera invité à découvrir la richesse et la diversité des cultures du Maroc, d’Algérie, de Tunisie
et d’Égypte.
Du patrimoine artistique traditionnel à la création contemporaine, plus d’une cinquantaine d’artistes, d’écrivains et d’intellectuels sont programmés. Une invitation à l’échange et au débat.
À l’initiative de l’association «Maison de l’Afrique», la deuxième édition des Journées de l’Afrique méditerranéenne se veut «un trait d’union entre les artistes de plusieurs rives», ont précisé les organisateurs. Musique, théâtre, projections, documentaires, littérature, mode, arts visuels, calligraphie, conférences, débats… Autant de disciplines pour aborder la pluralité de «l’Afrique méditerranéenne».
Au cœur de la diversité culturelle montréalaise, le patrimoine artistique et la culture marocaine seront représentés à travers un ensemble d’activités. Ainsi, cette manifestation verra la participation de la cinéaste-réalisatrice marocaine Farida Belyazid, à travers le long métrage «Casa Nayda». Un film qui veut témoigner du bouillonnement culturel et sociétal actuellement au Maroc. Aussi, le court métrage «Wanted» du réalisateur marocain Ali Essafi, traitant de cette période difficile que sont «Les années de plomb».
Par ailleurs, les débats autour de tables rondes ne seront pas en reste. En effet, l’activiste et critique culturelle Kenza Sefrioui animera plusieurs tables rondes autour du développement de l’art et de la culture au Maroc. Elle présentera deux conférences autour des thèmes : «La revue Souffles, espoirs de révolution culturelle au Maroc» et «Les littératures contemporaines du Maroc». Ces dernières seront l’occasion de faire le point sur l’avancée réalisée dans le domaine de l’art et de la culture au Maroc. À noter que plusieurs artistes, écrivains et photographes venant de tout bord participeront à cet évènement. Le programme comporte aussi une exposition de la collection du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) avec une vaste sélection de livres d’auteurs marocains.
Un concert du groupe «GnawaTrans» avec le Maalem Fathallah sera donné. Enfin, ces «Journées de l’Afrique méditerranéenne» et montréalaise se clôtureront par un concert de l’ensemble ASAM (Association Soleil de l’Andalousie de Montréal) créé par des musiciens originaires du Maroc, passionnés de musique andalouse. Un rendez-vous riche par son éclectisme culturel, ouvert à tous.
3 Avril 2012,  Afaf Sakhi
Source : LE MATIN

A peine la "trêve" de l'affaire Merah s'est-elle achevée, que Nicolas Sarkozy a repris ses accents les plus durs sur l'immigration. A Nantes et à Elancourt (Yvelines), mardi 27 et mercredi 28 mars, le président-candidat a martelé l'idée de "menace" de "l'immigration incontrôlée" sur le système social. Une situation qui justifierait, comme il l'avait annoncé début mars, son intention de "diviser par deux" les flux migratoires. En France, à l'étranger, ces propos choquent. Beaucoup y voient une nouvelle radicalisation de son discours. Mais en réalité, ce virage n'en est pas vraiment un. C'est bien davantage à l'accélération d'un coureur en sortie de courbe à laquelle on assiste. Une courbe dans laquelle M. Sarkozy s'est engagé, en fait, à l'été 2010.
On l'a un peu oublié aujourd'hui, mais à ses débuts, la rencontre entre le chef de l'Etat et la complexe politique migratoire était surtout une histoire de mots, une question de valeurs. M. Sarkozy voulait y voir un défi à "l'identité nationale", un sujet de "droits et de devoirs". C'est dans cet esprit qu'il a proposé, durant la campagne présidentielle de 2007, la création d'un "ministère de l'immigration et de l'identité nationale".
A l'époque, la mesure a fait hurler l'opposition, choquée par le symbole. Mais, dans les faits, la création de ce nouveau ministère a changé peu de chose. Elle a surtout abouti à une coûteuse coquille vide à laquelle Eric Besson, promu ministre de l'immigration et de l'identité nationale, a bon an mal an tenté de donner chair : notamment avec le débat sur l'identité nationale, lancé à l'automne 2009.
La vulgarisation du concept d'immigration "choisie" a relevé des mêmes talents de rhéteur. Dire qu'il existe une immigration "subie" n'était, en soi, pas une contre-vérité. L'Etat a peu de leviers sur les entrées familiales ou l'asile, fruits notamment de l'histoire coloniale. L'habileté de M. Sarkozy est d'avoir réussi à laisser croire qu'il allait "trier" le flux global en choisissant les heureux élus, alors que cela induisait, de facto, au contraire, plus d'entrées - comme le prouvent les chiffres officiels : + 34 % de migration de travail depuis 2007.
Grâce à ce double discours, M. Sarkozy a cependant réussi, bon gré mal gré, durant les trois premières années du quinquennat, à garder autant la main sur les conservateurs que sur la frange la plus centriste et libérale de sa majorité. Cette dernière n'ignorait pas, alors, la réalité d'ouverture qui se jouait derrière la sévérité des discours officiels. Seule l'opposition se raidissait face à des expulsions en hausse, leur nombre étant devenu l'un des indicateurs de performance politique de M. Sarkozy.
Mais au regard de la ligne adoptée aujourd'hui, cette époque fait presque figure de période humaniste. C'était le temps de l'immigration "oui, si". Oui, les nouveaux immigrés peuvent venir en France s'ils sont qualifiés. Oui, ils peuvent s'installer s'ils adhèrent "aux principes de la République" et à l'"assimilation". C'est à l'été 2010, avec le discours de Grenoble, que M. Sarkozy a amorcé un vrai virage vers un "non" à l'immigration. C'est là qu'a été lancée l'idée de déchéance de nationalité pour les " délinquants étrangers". C'est là qu'il a été proposé de revoir l'accès à la nationalité des jeunes âgés de 16 à 18 ans. Et que les Roms ont été ciblés.
Contrairement à l'image donnée alors, le tournant a toutefois été moins net dans les faits que dans l'agressivité des mots. On était encore dans l'entrée de courbe et toutes les propositions - sauf l'expulsion des Roms - ont été enterrées une à une. La déchéance de nationalité a été retirée, en février 2011, au Sénat, au détour du projet de loi facilitant l'éloignement des étrangers sans papiers. La révision de l'accès à la nationalité s'est achevée, en juin, avec un vrai-faux rapport sur la "binationalité".
Le glissement a résidé surtout dans les motivations qui ont conduit M. Sarkozy à envisager cette radicalisation. Celle-ci répondait alors à trois éléments : l'échec de la droite aux élections régionales de 2010 et la poussée du Front national, le besoin d'occuper le terrain médiatique alors qu'éclatait l'affaire Woerth, et la nécessité d'un cache-misère face au bilan négatif sur la sécurité et les maux de la crise économique. Depuis, c'est avec les mêmes motivations - sauf le cas Woerth - qu'ont été systématisées les attaques sur l'immigration. Une méthode qui portait inéluctablement en germe, à terme, l'obligation à sortir des formules pour durcir pour de bon la politique migratoire. Ne serait-ce qu'à cause du poids de la dette publique, la santé économique de la France n'avait que peu de chances de s'améliorer rapidement.
Après les déclarations du ministre de l'intérieur, affirmant, en avril 2011, vouloir "baisser l'immigration légale" de 20 000 entrées, on a ainsi découvert, à l'été, que des secteurs entiers comme l'informatique, très liés à la main-d'oeuvre étrangère, peinaient à recruter. En septembre, on a réalisé que de nombreux étudiants étrangers quittaient l'Hexagone à cause des effets pervers d'une circulaire restreignant leurs conditions de séjour. On a aussi appris que les naturalisations étaient en baisse de 30 %. Et les mots eux-mêmes ont fini par blesser : plusieurs études ont fait état chez les personnes issues de l'immigration d'une hausse du ressenti de stigmatisation. Là sont les effets du virage de M. Sarkozy, confirmé par ses récents propos. Certains, à droite, veulent croire qu'il abuse de mots par stratégie électorale et évoquent une hargne de compétiteur dans le sprint final. Rien ne le garantit.
03.04.2012 , Elise Vincent
Source : LE MONDE

La députée européenne Hélène Flautre (EE-LV) a publié trois vidéos documentées et pédagogiques pour déconstruire plusieurs idées reçues sur l'immigration.
 «Les immigrés sont un fardeau», «ils coûtent cher à la société». Des idées reçues de ce genre, il en existe à la pelle, solidement enracinées et largement véhiculées en ces temps de campagne électorale. Histoire d'en déconstruire quelques unes, la député européenne Europe écologie-Les Verts, Hélène Flautre, a publié trois courtes vidéos, sous forme de dessins animés, plutôt bien ficelées et efficaces.
D'où viennent les données chiffrées utilisées dans les vidéos ?
On s'est basé sur les résultats de l'audit réalisé l'année dernière sur la politique migratoire française. Un gros travail avait été mené par des chercheurs, des historiens et des parlementaires de tous bords, suggérant l'intérêt d'une nouvelle politique en matière d'immigration. Bien sûr, ces vidéos ne réussissent pas à rendre compte de l'ensemble des travaux mais elles permettent de déconstruire un certain nombre d'idées reçues, réitérées pendant cette campagne présidentielle.
Un exemple ?
Dire que toute la misère du monde rêve de venir en France: cette idée revient souvent dans les débats, elle est totalement fausse, toutes les études chiffrées le prouvent. La première vidéo remet les choses au clair (ndlr : la vidéo rappelle que les êtres humains bougent relativement peu. 86% n'ont jamais quitté leur foyer. Parmi ceux qui se déplacent, 66% partent d'un pays en développement pour se rendre dans un autre pays en développement. Seul un migrant sur trois se déplace du sud vers le nord. Et dans leur grande majorité, ces migrants sud-nord ne viennent pas des pays les plus pauvres mais des pays émergents et ils arrivent de façon légale).
Quel regard portez-vous sur cette campagne présidentielle et la place accordée aux questions liées à l'immigration ?
Les débats sont assez pauvres sur le fond. Peu de propositions alternatives sont mises sur la table alors qu'il en existe ! Les candidats de droite cherchent à instrumentaliser les migrants pour générer de l'angoisse collective. Quant à François Hollande, sa préoccupation première est de donner des gages sur sa volonté de lutter contre l'immigration clandestine. Il s'arrête là. Pourquoi ne pas parler de l'immigration comme solution ou facteur de dynamisme? Il serait temps de reconnaître que l'immigration peut être bénéfique sur le plan financier et collectif.
Lors du discours de Villepinte, Nicolas Sarkozy a évoqué une révision des accords de Schengen. Que cela vous inspire-t-il ?
A Bruxelles, tout le monde a ri. Personne n'a pris au sérieux cette envolée électoraliste. Cela voudrait dire que demain, en tant que parlementaire européenne, je devrais présenter mon passeport chaque fois que je me rends à Bruxelles ? C'est complètement ridicule. Derrière tout cela, il y a tout de même quelque chose d'inquiétant et de dangereux. L'idée c'est bien d'empêcher les populations les plus vulnérables de circuler. On voit ce qui se passe aujourd'hui avec les Roms, que l'on tente d'assigner à résidence. C'est d'ailleurs tout le fondement du régime des visas actuel qui pratique un tri sélectif totalement arbitraire. Je ne suis pas pour agiter le chiffon rouge mais je pense, et les éléments d'analyse rassemblés pour ces vidéos le confirment, qu'il faut adopter une feuille de route vers un droit à la mobilité pleinement respecté et une citoyenneté de résidence déliée de la nationalité.
Recueilli par M.P.
Source : Libération

Cela fait parties des innombrables problèmes que vivent les familles marocaines vivant en France. Un MRE est décédé le week-end dernier au Maroc après que le consulat de France à Rabat lui a refusé un visa pour retourner chez lui et voir ses enfants en France.
l s'agit d'un habitant de Montbéliard, en France, qui était bloqué au Maroc depuis juillet 2010 à cause d’un imbroglio administratif. Ses deux fils et ses deux filles, tous de nationalité française et domiciliés dans la cité des Princes, attribuent au stress généré par le pourrissement de sa situation le décès de cet ancien salarié de Peugeot. Le Conseil régional des Marocains de Franche-Comté (CRMFC) accuse « la politique d’immigration aveugle menée actuellement» par la France; rapporte la presse.
Comme chaque année, A. rentre au Maroc pour quelques semaines de vacances auprès de sa famille. A. est arrivé en France en 1973 pour travailler à l’usine Peugeot de Sochaux. Handicapé d’une jambe, il percevait une pension d’invalidité depuis 1998. Marocain, il était titulaire d’une carte de séjour à renouveler tous les 10 ans.
Petit problème administratif engendre lassitude et dégoût: le sexagénaire signale, en juillet 2010, la perte de ses papiers à la préfecture de police de Kenitra: carte d’identité marocaine, passeport marocain et surtout carte de séjour en France. Pour en obtenir une nouvelle, il doit produire un extrait d’acte de naissance au consulat général de Rabat.
Les enfants entament un recours auprès de la commission de recours contre les décisions de refus de visa à Nantes, mais le sexagénaire décède samedi 31 mars après un séjour de 17 longs mois au Maroc sans avoir revu ses enfants. Cause de la mort: crise cardiaque !
3/4/2012
Source : eMarrakech

L’association des marocains dans les pays germanophones, dont le siège est dans la ville de Feldkirch/Vorarlberg, est scandalisée par l’affiche du parti autrichien de la liberté (FPÖ) de la ville d’Innsbruck, portant le slogan: «Heimatliebe statt Marokkaner-Diebe = L’amour de la patrie au lieu des voleurs marocains».
Il semble que ce parti prend plaisir à attaquer les Marocains à l’occasion de chaque élection dans cette région. Ce genre de «positions» racistes ne touchent pas les Marocains et les Arabes qui vivent en Autriche uniquement, mais surtout et avant tout les intérêts de l’Autriche dans le monde entier et en particulier dans les pays arabes. Mais ce fait ne dérange pas la FPÖ, qui profite de chaque occasion pour nuire aux étrangers en général et aux Marocains en particulier.
Ce nouveau dérapage raciste avec des nuances nazies explicites de la FPÖ envers les Marocains n’est nullement acceptable et doit être refusé, et ces acteurs doivent être présentés à la justice, parce qu’il porte atteinte à la dignité des Marocains, considérés tous et sans distinction apparente comme des voleurs. C’est une généralisation gratuite et sans goût, qui vise à discriminer la petite minorité marocaine qui vit en Autriche et par conséquent tous les Marocains.
Ce problème existe depuis une dizaine d’année. Le petit groupe de marocains vivant dans la ville d’Innsbruck, à la frontière du nord de l’Italie, est devenu le bouc émissaire de tous les partis politiques autrichiens, toutes couleurs et toutes tendances confondues. A maintes reprises, notre association a attiré l’attention des responsables autrichiens et marocains sur la situation précaire de ces quelques Marocains, que l’on peut rencontrer régulièrement à la grande gare d’Innsbruck et qui essaient de survivre comme ils peuvent, venus en grande partie d’Italie, où ils n’ont pas trouvé la chance de vivre dignement. Mais il fallait attendre qu’un parti purement raciste appuie sur l’abcès, afin que les autorités marocaines bougent timidement et crient au scandales.
Pour ne pas suggérer d’amalgames, l’association des marocains dans les pays germanophones insiste sur le fait que le comportement xénophobe de la FPÖ, n’est pas partagé par la majorité des citoyens autrichiens et n’implique que ce parti. Au contraire, d’autres partis politiques autrichiens ont condamné vivement la position de la FPÖ envers les Marocains et plusieurs organismes, épaulés par des citoyens autrichiens, refusent catégoriquement la politique de la FPÖ. L’association des marocains se rejoint à toutes les initiatives politiques et humaines qui font front à ce genre de propagande discriminatoire.
La justice autrichienne est saisie à ce sujet et doit montrer au monde entier que l’Autriche moderne est une vraie démocratie et qu’elle ne laisse aucune place à la discrimination de ses minorités. Nous, Marocains vivant en Autriche, avons confiance dans la justice autrichienne et nous sommes certains qu’elle est consciente du désastre juridique, moral et humain que ce genre d’action politique raciste engendre. Nous ne demandons rien d'autre que l’égalité dans les droits et les devoirs et il est de notre droit de demander justice, car nous sommes touchés directement dans notre dignité humaine par la FPÖ. Nous demandons au gouvernement marocain actuel de ne pas se cacher derrière les buissons de la ville d’Innsbruck en attendant les résultats de ce massacre raciste et inhumain, mais d’être la partie principale dans ce procès. Pour l’association, il ne s’agit nullement de «vengeance», mais de défendre la justice et la dignité de notre communauté.
2/4/2012, Hamid Lechhab
Source : Yabiladi

Dominée jusqu'ici par la crise de la dette qui frappe la Grèce depuis deux ans, la bataille pré-electorale a pris un nouveau tournant ces derniers jours, se concentrant sur les questions d'immigration et de sécurité.
A environ un mois des élections législatives anticipées attendues début mai, le ministère de la Protection du citoyen vient de lancer une opération coup de balai dans le centre d'Athènes visant les milliers de migrants irréguliers qui y vivotent, et annoncé la création d'une trentaine "de centres d'accueil fermés" à travers le pays.
Le ministre Michalis Chryssohoïdis, ténor socialiste et député d'Athènes, a qualifié la question des sans-papiers de "bombe pour la société et la sécurité du pays", promettant l'ouverture du premier centre "courant avril, avant les élections".
Lundi, il s'est rendu à Bruxelles pour aborder le dossier avec la commissaire chargée de ces questions, Cecilia Malmstrom. A l'issue de cette rencontre, il a notamment réclamé davantage d'efforts de la part de la Turquie pour contrô ler sa frontière avec la Grèce, devenue une passoire pour la migration irrégulière vers l'Union européenne.
"Chaque jour des centaines de personnes tentent de passer illégalement et nous devons gérer chaque année l'arrivée de 150.000 migrants qui ne demandent ni l'asile ni une protection politique", a dit le ministre.
Dans la foulée, le ministère grec de la Santé a publié dimanche une circulaire liant toute régularisation à la possession par les migrants d'un certificat de santé délivré après examens, pour "protéger la santé publique des maladies contagieuses".
"Un débat politique sur l'immigration était nécessaire, au vu de l'ampleur prise par le phénomène", a indiqué à l'AFP Thomas Gerakis, de l'institut de sondage Marc.
"Mais le timing a à voir avec la montée de l'extrême droite", souligne-t-il, alors que les derniers sondages pronostiquent une percée du parti néonazi Chyrssi Avghi, susceptible, avec environ 5% des intentions de vote, de permettre son entrée au Parlement.
Ce parti au discours antisémite et xénophobe est actif surtout dans le centre défavorisé d'Athènes avec des "milices" autoproclamées, à l'origine de nombreuses agressions contre des migrants ou des Grecs pris pour des étrangers ces dernières années. Son chef a réussi à être élu au conseil municipal à Athènes aux élections locales en 2010.
Mais les annonces de M. Chryssohoïdis ont aussi provoqué la colère du grand parti conservateur Nouvelle-Démocratie (ND), qui part favori pour le scrutin, et n'entend pas céder le capital politique qu'il a amassé en matière de sévérité anti-migratoire.
Les mesures annoncées sont "un feu d'artifice préélectoral, un jeu d'opportunisme politique" car le parti socialiste Pasok "n'a rien fait pendant ces deux ans de pouvoir", a accusé la ND.
"Ils se moquent du peuple grec avec leurs camps de concentration (...), les communautés locales où seront créés ces centres, vont en souffrir", a pour sa part protesté le chef du parti d'extrême droite Laos, Georges Karatzaferis, alors que plusieurs localités en province ont déja affiché leur refus de voir le problème d'Athènes "transféré" dans leurs régions.
Les annonces ministérielles ont également provoqué le courroux des organisations de défense des droits des migrants, qui s'épuisent depuis des années à réclamer aux autorités de trouver une solution pour rémédier à la "situation alarmante" à Athènes, et une humanisation des conditions de rétention dans les centres situés à la frontière gréco-turque.
"Nous restons très réservés face à l'empressement affiché par le ministre (...) alors que la Grèce n'a pas réussi jusqu'ici à respecter ses obligations de protection des réfugiés et migrants", a notamment affirmé dans un article paru lundi sur un site, Panos Christodoulou, directeur du Conseil.
"Il ne s'agit que d'impressionner en vue des élections, les centres d'accueil nécessitent des moyens financiers énormes pour les milliers de migrants concernés", a pour sa part estimé auprès de l'AFP l'avocat Vassilios Papadopoulos, membre du Réseau pour la défense des droits des immigrés.
2/4/2012
Source : AFP

Englué dans l'austérité, le Portugal sous assistance financière de l'Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI), est frappé de plein fouet par une crise économique sans précédent, dont l'impact s'est fait ressentir sur les immigrés étrangers dont nombre de Marocains qui ont choisi d'y poser leurs valises.
Dans un pays qui compte près de 4.000 ressortissants marocains, dont la majorité est établie dans la région de Porto (Nord), nombre d'entre eux se sont dits fortement préoccupés par la crise qui sévit dans le pays et dont les effets se font sentir en particulier sur le marché du travail, le premier à faire les frais d'une situation qui semble inextricable.
Face à cette crise qui prend pour beaucoup les allures d'une impasse, après que la croissance ait changé de bord, la ceinture est serrée et la peur de lendemains sombres commande désormais les attitudes et les comportements.
Cure d'austérité, chômage, récession, hausse des prix, sont les grands maux qui taraudent le Portugal, de plus en plus pris à la gorge par d'importants déficits publics, une dette colossale qui a atteint 107 pc fin 2011 et une récession qui ne cesse de s'aggraver (3 pc).
La vie devient difficile et chère, lance avec une moue désolée, Mohamed, 48 ans, un enseignant marocain vivant à Lisbonne depuis deux décennies, qui a vu son salaire amputé d'environ 200 euros à cause des coupes décidées dans le cadre du plan d'austérité, expliquant que le choix de partir pour quatre ans dans un pays lusophone s'est vite imposé de lui-même.
Tout en évoquant avec nostalgie les années du boom économique du Portugal, il a affirmé que sa situation matérielle s'est compliquée, d'autant qu'il avait contracté un emprunt immobilier et un crédit pour l'achat d'une voiture, se disant toutefois confiant que le pays, qui a déjà été par le passé sous la tutelle du FMI, saura rebondir.
Le pays qui s'efforce de casser la spirale négative et d'éviter un scénario à la grecque, a obtenu en mai 2011 un prêt de 78 milliards d'euros de l'UE et du FMI, en contrepartie d'un programme de redressement économique drastique aux effets dévastateurs non seulement pour les autochtones soumis à de lourds sacrifices mais aussi pour les travailleurs étrangers originaires pour la plupart des anciennes colonies portugaises et de pays de l'Europe de l'Est et employés dans des secteurs vulnérables à la crise.
"Avec cette crise persistante, il est de plus en plus difficile de trouver un emploi stable", confie Ait Hamou qui travaillait il n'y pas très longtemps dans une société de construction de ponts ferroviaires pour la ligne de grande vitesse qui devait relier les villes de Porto et Vigo au nord ouest de l'Espagne et qui a dû mettre la clé sous le paillasson.
Face aux difficultés économiques et financières, le Portugal qui avait fortement misé sur la grande vitesse pour développer son économie et promouvoir ses exportations, a annoncé récemment l'abandon du projet de TGV dont l'achèvement était prévu initialement en 2013.
Dans un pays où le salaire minimum s'établit à environ 500 euros brut par mois et le chô mage ne cesse de grimper, Ait Hamou affirme craindre d'être confronté aux formes d'emploi précaire et aux périodes d'inactivité ou de chô mage, ajoutant que la situation est bien pire pour d'autres qui se sont vus contraints d'aller tenter leur chance dans d'autres pays européens à la recherche d'une vie meilleure.
Si certains craignent que la situation s'aggrave davantage cette année en raison du contexte morose et des perspectives économiques peu encourageantes, d'autres par contre tentent de s'adapter en attendant des jours meilleurs.
"La crise est palpable mais contrairement à d'autres, je m'estime chanceux puisque j'ai un travail fixe qui me permet de vivre convenablement, affirme pour sa part Abdelkrim. S, employé dans l'usine de production du sucre "RAR", dans la région de Porto.
"Même si la crise a pesé sur mes économies, je continue d'effectuer des transferts à l'intention de mes parents restés au Maroc", se réjouit toutefois ce quadragénaire, père de deux enfants, qui travaille dans cette usine depuis 2001, année de son arrivée au Portugal.
Les effets de la crise s'observent sur la majorité des actifs étrangers tous âge confondus. Les difficultés économiques et la perspective de lendemains peu radieux, ont exacerbé la position déjà vulnérable des travailleurs étrangers, les plus touchés étant ceux qui ont des niveaux d'instruction et de qualification faibles et travaillant dans des secteurs très sensibles à la conjoncture économique tels le bâtiment et le textile, a affirmé Hamou Amgoun, président de l'association des immigrés marocains "Assalam", basée à Porto.
"La crise a particulièrement affecté les Marocains qui ont des contrats provisoires et ceux travaillant dans des unités industrielles mises à genoux par les difficultés économiques ou celles qui ont dû licencier certains de leurs salariés', a-t-il ajouté, notant que plusieurs familles marocaines bénéficient du programme de logement social, ce qui leur permet de faire face aux contrecoups de la crise.
Dans ce contexte peu favorable, l'inquiétude continue de monter d'autant plus que les perspectives économiques du pays sont peu encourageantes. Aujourd'hui, le pays où l'austérité a durement frappé le pouvoir d'achat des ménages, est promis à une récession de 3,3 pc du PIB et un chô mage rampant, qui devrait s'établir cette année à 14,5 pc.
Le tour de vis budgétaire exigé par la troïka qui représente les créanciers du pays (UE-BCE-FMI), se traduit notamment par une hausse des impô ts et de la TVA, réductions d'emplois publics et baisse des prestations sociales, outre une ambitieuse réforme du marché du travail, prévoyant notamment un assouplissement des horaires et des procédures de licenciement, ainsi que la suppression de jours fériés et de jours de congé.
Ce régime sec reste une pilule amère à avaler pour les Portugais et en particulier les jeunes acculés à une émigration forcée. Pour échapper à la crise, au chô mage et à la précarité, nombreux sont les portugais qui optent de plus en plus pour l'émigration en quête de cieux plus cléments, un phénomène ancien et récurrent dans l'histoire du pays qui prend un nouveau relief au fur et à mesure que le pays s'enfonce dans la récession.
Alors que le nombre d'émigrés portugais a pris l'ascenseur l'année dernière (150.000), de plus en plus de travailleurs étrangers, corvéables à merci sur place, fuient à leur tour le chômage et la précarité d'autant que l'horizon ne semble pas s'éclaircir.
Après la Grèce, le Portugal est dans le viseur des marchés et le risque d'un deuxième plan d'aide est de plus en plus menaçant. La conjoncture défavorable a alimenté des craintes selon lesquelles le pays pourrait se voir contraint de demander soit une aide supplémentaire, soit un allongement des délais du plan d'aide soit, à l'instar de la Grèce, une restructuration de sa dette.
3/4/2012 , Nadia El Rhzaoui
Source : MAP

Les associations des Marocains établis en Belgique ont un rô le déterminant dans le renforcement des liens entre Rabat et Bruxelles, a affirmé, lundi à Bruxelles, le ministre chargé des Marocains résidant à l'étranger (MRE), Abdellatif Maazouz.
Lors d'une rencontre avec des acteurs du tissu associatif en Belgique, le ministre a indiqué que les Marocains qui s'activent au sein d'ONG en Belgique jouent un rô le constructif dans le rapprochement entre les deux pays, notant que le rô le des associations des MRE est déterminant dans la consolidation des relations bilatérales.
M. Maazouz, a en outre, indiqué que le programme gouvernemental consacre une place importante aux MRE et vise à renforcer les liens de la communauté marocaine résidant à l'étranger avec la mère-patrie.
Il a rappelé, à ce propos, que le gouvernement va procéder dans ce cadre à la mise en Âœuvre d'une politique publique intégrée visant à réaliser la complémentarité d'action entre les différents intervenants dans la gestion des affaires des Marocains résidant à l'étranger, précisant que cette politique se décline en cinq axes principaux portant sur les volets religieux, culturel et éducationnel, administratif et consulaire, social et économique.
Le ministre a également mis en relief les efforts de formation et d'encadrement déployés par le gouvernement pour développer les compétences des acteurs associatifs qui s'activent à l'étranger, relevant que plus de 270 associations de MRE ont bénéficié de soutiens financiers de la part de son département.
Il invité à cet égard les membres de la communauté marocaine en Belgique à contribuer à l'effort du développement socioéconomique du pays, en les incitant à investir dans le Royaume qui offre de véritables opportunités dans nombre de secteurs.
M. Maazour a, par la suite, affirmé que cette rencontre s'inscrit dans le cadre de la politique de proximité prô née par le gouvernement et vise à examiner les moyens d'améliorer les services offerts aux membres de la communauté établie à l'étranger, notant que la défense des intérêts des MRE est la priorité des priorités de son département.
Il a fait savoir à ce propos que le ministère chargé des Marocains résidant à l'étranger planche avec les gouvernements des pays d'accueil sur plusieurs questions intéressant les MRE dans différents domaines, notamment la culture, la couverture médicale, l'enseignement, notant que le gouvernement du Maroc compte revoir certaines conventions internationales qui ont besoin d'être actualisées.
Pour sa part, l'ambassadeur du Maroc à Bruxelles, Samir Addahre, a réaffirmé sa détermination à poursuivre les efforts visant à améliorer les services rendus par les missions diplomatiques et consulaires aux Marocains résidant en Belgique.
M. Addahre a souligné à ce propos que les Marocains établis en Belgique sont conscients de l'ampleur de l'effort consenti par l'ambassade, notant que les services administratifs destinés aux MRE se sont nettement améliorés ces dernières années à travers la mise en place d'une nouvelle génération de consulats bien structurés et organisés offrant une meilleure qualité d'accueil et de prestations.
2/4/2012
Source : MAP

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