vendredi 2 août 2024 13:11

Impliquer de manière concrète, durable et efficace, les compétences marocaines dans le processus de développement du Royaume.

L’histoire des Oudaden commence en 1978 dans les ruelles ensoleillées de Bensergao, tout près d’Agadir. Un lieu où les voisins sont solidaires et forment une grande famille. Or, justement, les fondateurs d’Oudaden sont des voisins et avaient un temps envisagé de s’appeler…Suite

Le rideau a été levé, lundi soir dans la commune de Sèvres Anxaumont à proximité de la ville de Poitiers (France), sur la semaine économique et culturelle de la province d'Al Haouz, un événement éclectique organisé sous le signe "le Maroc près de chez vous".
Initiée conjointement par le Lycée Kyoto de Poitiers, l'Espace provincial des Associations de Développement d'Al Haouz et l'Association Marocaine de Bienfaisance, cette manifestation qui se poursuit jusqu'au 25 mars courant, connait la participation d'une importante délégation d'Al Haouz composée d'acteurs associatifs, d'élus locaux et d'artisans.
Cet événement se propose de faire découvrir la province d'Al Haouz et plus généralement la culture marocaine aux Sadébriens et des habitants des communes françaises voisines, de promouvoir la province d'Al Haouz à travers de multiples activités en valorisant les attraits touristiques, culturels, agricoles et artisanaux de ce territoire, et de favoriser les rencontres entre les acteurs français et leurs homologues marocains contribuant au développement local.
Cette manifestation se fixe aussi pour finalités de raffermir les liens franco-marocains entre le Lycée Kyoto, la commune de Sèvres Anxaumont et la province d'Al Haouz, de contribuer à l'animation de cette commune et d'asseoir les bases d'un éventuel jumelage entre la commune de Sèvres Anxaumont et l'une des communes de la province d'Al Haouz.
L'ouverture de cette semaine a été l'occasion pour nombre de jeunes écoliers de la commune de Sèvres Anxaumont et des zones limitrophes d'assister à la projection d'un film-documentaire, mettant en avant les différentes potentialités que recèle le Maroc dans divers domaines notamment touristique, culturel et patrimonial.
Les jeunes écoliers ont également pris part à un atelier de calligraphie arabe.
Par la même occasion, les habitants de Sèvres Anxaumont et des régions avoisinantes ont pu visiter un mini souk dédié à l'exposition de moult objets, entre autres, des articles d'artisanat, des produits du terroir, des objets de la décoration, des vêtements traditionnels et des bijoux, le tout dans une ambiance des plus festives aux chants et rythmes de troupes folkloriques d'Al Haouz.
S'exprimant à cette occasion, la mairesse de la commune de Sèvres Anxaumont, Nicole Merle, s'est dite  émerveillée par la diversité et la richesse des potentialités que recèle la province d'Al Haouz, émettant le vÂœu de voir les échanges entre les deux parties, plus fructueux et intenses et ce, dans l'optique de raffermir et faire évoluer ce partenariat.
M. Abdellatif Jaïdi, président de l'espace associatif d'Al Haouz, a fait part, quant à lui, de la détermination de la société civile de la province à Âœuvrer en vue de pérenniser ce partenariat et l'élargir à d'autres secteurs d'activités jugés d'intérêt commun.
M. Alain Zenou, proviseur du lycée Kyoto a rappelé que l'organisation de cette semaine s'insère dans le cadre d'un partenariat ficelé entre Lycée Kyoto et l'Espace provincial des associations de développement d'Al Haouz, se disant très confiant quant à l'avenir et aux possibilités d'élargir ce partenariat.
Quant aux autres intervenants, ils ont mis en exergue les relations de partenariat séculaires et de fraternité unissant le Maroc et la France.
Au menu de cette semaine figurent une série de tables rondes traitant des thématiques du développement local, de la coopération décentralisée, de l'investissement au Maroc et de l'agriculture, outre des visites guidées dans nombre de projets, des animations artistiques, des randonnées pédestres et des ateliers de cuisine.
20/03/2012
Source : MAPF

Entre Bruxelles et la Méditerranée, Fatoum chante des chansons sur son émigration et sa féminité, aussi bien en français qu’en tamazight). Avec ses musiciens, elle vous invite à explorer les harmonies de la tradition orale de sa culture, mariée à celle de sa nouvelle patrie…Suite

L'adhésion de la Roumanie et la Bulgarie à l'Espace Schengen attendra. La faute aux Pays-Bas, qui exercent leur droit de veto.
Face au veto persistant des Pays-Bas, les dirigeants de l'Union européenne ont décidé, lors du sommet du 2 mars, de reporter à septembre 2012 la décision concernant l'adhésion éventuelle de la Roumanie et de la Bulgarie à l'espace Schengen, sans contrôles aux frontières intérieures.
Sofia et Bucarest ne sont pas en mesure de lutter efficacement contre la corruption et le crime organisé, soutient La Haye, qui n'infléchira pas sa position avant la publication, en juin, de l'évaluation annuelle de la Commission sur les progrès réalisés par les deux pays.
Ce blocage reste aussi lié aux pressions internes exercées par l'influent parti populiste (PVV) de Geert Wilders, qui apporte son soutien - sans participation - au gouvernement néerlandais.
20/3/2012
Source : L’Express.fr

Consternation à Toulouse. Depuis plus d’une semaine, les meurtres se succèdent. Lundi matin, un homme en scooter a abattu quatre personnes dont trois enfants, devant un lycée juif. Déjà, le 11 mars, un militaire d'origine marocaine avait été tué à Toulouse et 2 autres militaires, à Montauban, 4 jours plus tard.
Quatre personnes ont trouvé la mort, lundi matin, 19 mars, devant un collège-lycée juif de la ville de Toulouse. Un professeur de religion de 30 ans, ses deux enfants âgés de 6 et 3 ans, un autre enfant de 8 ans ont été froidement abattus par un homme en scooter. Un adolescent de 17 ans touché pendant la fusillade, grièvement blessé, a été transporté au CHU de Toulouse.
Cette série de meurtres a commencé, dimanche 11 mars, avec celui d’un militaire toulousain de 30 ans d’origine marocaine, assassiné par un homme en scooter : le maréchal des logis chef Imad Ibn Ziaten. Imad voulait vendre sa moto. Après avoir lancé son offre sur le site Le Bon Coin, il avait été contacté par le tueur pour un rendez-vous avant une possible transaction. Arrivé devant le gymnase du Château de l'Hers, le lieu du rendez-vous, alors qu'il porte encore son casque et se tient près de sa moto, Imad est abattu d'une balle dans la tête, projectile tiré quasiment à bout portant par un homme qui s'enfuit aussitôt à scooter.
Un « excellent élément » de l’armée
Imad avait rejoint les parachutistes en 2004 en tant que sous-officier, affecté au premier régiment de train parachutiste basé à Francazal, spécialisé dans l'appui à la projection et le soutien par voie aérienne. Il avait servi l’armée française en Côte d’Ivoire, au Tchad et au Gabon. Sa disparition a choqué tous ses collègues. « Un bon sous-officier, un excellent élément. […] Il s'agit d'une affaire malheureuse, assez incroyable », a déclaré à La Dépêche le colonel Fauche, patron du régiment.
Quatre jours plus tard, trois autres parachutistes, dont deux d'origine maghrébine, sont abattus à Montauban par un homme en scooter. Mohamed Legouad, d’origine algérienne et le caporal Abel Chenouf, du 17e Régiment du Génie Parachutiste. Le troisième militaire antillais de la même unité a été très grièvement blessé et est actuellement entre la vie et la mort.
Acte raciste ?
Imad Ibn Ziaten et les trois autres parachutistes ont tous été tués par une arme de calibre 11,43 et par un homme en scooter. D’après les témoignages recueillis par la police, il s’agirait d’un T530 Yamaha de couleur sombre. Après des enquêtes, la police conclue que les militaires ont été tuées par la même personne. « La balle tirée à Toulouse [contre Imad Ibn Ziaten, ndlr] et les balles tirées à Montauban proviennent d'une seule et même arme. […] Le lien a été établi de façon certaine entre les faits de Toulouse et ceux de Montauban », a assuré à la presse Michel Valet, le procureur de Toulouse. En revanche, la police n’affirme pas encore l’existence d’un lien direct entre les meurtres des parachutistes et ceux de ce lundi matin devant le collège-lycée juif. Mais des éléments convergent : l'agresseur a utilisé un scooter et arme de calibre 11,43 pendant les trois fusillades.
Cet incident a interrompu la campagne présidentielle ce matin. Nicolas Sarkozy et François Hollande se sont rendus, cette après-midi, sur les lieux du crime. M. Hollande a dénoncé l’« horreur » de cet acte. Nicolas Sarkozy a décrété « une minute de silence dans les écoles mardi ».
19/3/2012, Ristel Edimo
Source : Yabiladi

Initiée en partenariat notamment avec le Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger (CCME), le Centre Régional d'Investissement de l'Oriental et les conseils provinciaux de Nador et de Driouch.
Un Colloque sur "le climat de l'investissement au Maroc, cas de Nador et Driouch" sera organisé, du 21 au 28 avril prochain à Nador sous le signe "ensemble pour le développement".
Le colloque sera organisé à l'initiative du comité des parlementaires des provinces de Nador et Driouch, la faculté Multidisciplinaire de Nador (université Mohamed 1-er), la Chambre de Commerce, d'Industrie et de Services de Nador-Driouch et l'agence de l'Oriental, indique un communiqué des organisateurs.
Initiée en partenariat notamment avec le Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger (CCME), le Centre Régional d'Investissement de l'Oriental et les conseils provinciaux de Nador et de Driouch, cette rencontre va faire le point des actions d'investissement dans la région qui connaît depuis des années la réalisation de projets de développement importants dans différents domaines.
La même source indique que des expériences de pays étrangers en matière d'investissement seront présentées au cours de ce colloque qui sera marqué par la participation d'établissements publics et privés concernés par la question des investissements. La rencontre sera également l'occasion de présenter les "success stories" locales d'investissement et jeter la lumière sur les difficultés en la matière.
Les organisateurs prévoient par ailleurs des séances-débats pour répondre aux questions en lien avec les facteurs qui bloquent l'investissement dans les provinces de Nador et Driouch, les mesures à prendre pour faciliter davantage les conditions de l'investissement, les infrastructures, le financement et les mesures incitatives.
Des projets de plus de 22 milliards de dirhams ont été instruits par le Centre d'investissement de Nador entre 2003 et 2009. Les investisseurs marocains arrivent en tête avec 14,96 milliards de DH investis, suivis des Espagnols (6,70 milliards DH), des Italiens et des Français.
Parmi les projets structurants faisant partie de la stratégie de développement de la province, figurent notamment le projet de développement touristique de MarChica, les projets publics d'habitat et le parc industriel de Selouane.
Mobilisant des investissements estimés à 46 milliards de DH devant être réalisés sur plusieurs tranches, le programme d'aménagement du site touristique de la MarChica s'articule autour de sept sites touristiques au lieu d'un seul et une vision écologiquement efficiente pour le devenir de la province.
Les projets publics d'habitat portent, quant à eux, sur la première tranche du pô le urbain d'Al Aroui (240 millions de DH), et les 4ème, 5ème et 6ème tranches du projet de la zone nouvelle d'urbanisation de Selouane (220 millions DH).
Le parc industriel de Selouane, dont la première tranche de la phase I se trouve achevée, nécessite une enveloppe budgétaire de près de 278 millions de DH.
Etalé sur une surface globale de 142 ha, ce projet consiste en la réalisation d'une zone à traitement différencié, d'une zone commerciale, d'une zone industrielle PME-PMI, et d'une autre de Services, ainsi que d'une pépinière d'entreprises, d'un pôle de recherche-développement et d'espaces verts.
19/03/2012
Source : MAPF

La police bulgare a mis fin à une révolte de Marocains détenus dans un camp d'immigrés clandestins près de Sofia, a annoncé lundi la radio publique BNR.
Les détenus ont mis le feu à une chambre, provoquant un incendie dans plusieurs pièces. Deux d'entre eux ont été conduits à l'hôpital pour avoir respiré du gaz toxique, selon la radio.
Des centaines d'immigrés clandestins sont détenus dans le centre de Bousmantsi jusqu'à ce qu'ils reçoivent une réponse à leur demande d'asile.
Les ressortissants marocains protestaient en particulier contre la lenteur du traitement de leur demande par les autorités bulgares, selon la télévision bTV.
La révolte a été réprimée en moins d'une heure, a indiqué à cette télévision Yotko Andréev, directeur du centre.
Une ONG des droits de l'Homme, le Comité Helsinki, a récemment critiqué les conditions de détention dans le camp de Bousmantsi ressemblant à "l'atmosphère d'une prison". "Des cas de mauvais traitements et un manque d'information sur les détenus" ont été signalés par cette ONG.
19/3/2012
Source : AFP

Un séminaire international placé sous le thème “science, technologie et innovation et développement solidaire: quelle contribution des compétences marocaines du monde” a été organisé samedi et dimanche à Rabat par le Conseil consultatif des Marocains à l’étranger. Retour sur les constats et les programmes passés en revue lors de cet évènement.
Une mobilisation des compétences marocaines du monde nécessite une vision claire des défis économiques, sociaux et environnementaux auxquels notre pays doit faire face, ainsi que l’identification des profils recherchés et des apports demandés à ces compétences.
Dans ce contexte, un séminaire international placé sous le thème “science, technologie et innovation et développement solidaire: quelle contribution des compétences marocaines du monde” a été organisé samedi et dimanche à Rabat par le Conseil consultatif des Marocains à l’étranger (CCME). Il en ressort qu'il urge de mobiliser les compétences marocaines à l'étranger pour le développement socio-économique du pays.
Diaspora à forte valeur ajoutée
Le nombre de Marocains inscrits officiellement auprès des consulats du royaume serait de l’ordre de 3.400.000. Le CCME estime pour sa part que 17% de cette population a un niveau d’instruction Bac +5 et au-delà. Pour Abdellatif Maazouz, ces chiffres permettent d’appréhender “toute l’importance de la diaspora faite de matière grise qui se trouve au delà des frontières”. Il est constaté aussi un fort accroissement (50% entre 2000 et 2006) de cette migration qualifiée, elle s’accompagne toutefois d’une hausse des compétences sous utilisées.
Programmes
“L’Etude sur la mobilisation des compétences marocaines du monde 2012”, réalisée par le CCME souligne que les secteurs économiques et sociaux disposent aujourd’hui de feuilles de route définissant leurs besoins en investissement et en ressources humaines. Toutefois le document reconnaît certaines limites:
“Force est de constater que ces feuilles de route restent toutefois cloisonnées d’un secteur à l’autre et n’accordent pratiquement aucune place aux compétences marocaines à l’étranger”.
Extrait de l'étude du CCME.
Mais indépendamment des résultats, le Maroc a été un des pionniers en matière de mobilisation des compétences de ses expatriés. Cette implication doit s'appuyer sur la mise en place d'instruments institutionnels qui appréhendent les transferts de savoirs des migrants qualifiés comme un domaine de potentiel de coopération gagnant-gagnant entre le pays de résidence et le Maroc, a jugé le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Maâzouz. A souligner cependant que dans plusieurs pays ces élites marocaines se sont se regroupées en réseaux.
19/3/2012, Rachid Loudghiri
Source : aufait

De sa tombe, Ibn Battuta devrait se réjouir. Plus de six siècles après sa disparition, il s'est trouvé une digne héritière: Lei la Ghandi. Passionnée de voyage comme le célèbre explorateur tangérois, la jeune Casablancaise parcourt le monde depuis plus de dix ans. Ses pérégrinations ont accouché d'un premier livre…Suite

Adoubé pour son dernier opus, Les hommes libres, le cinéaste Ismaël Ferroukhi raconte le pourquoi et le comment de son film…Suite

La science, la technologie et l'innovation étaient à l'honneur d'une rencontre de deux journées organisée le weekend dernier par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME). L'occasion de présenter une nouvelle étude sur la mobilisation des compétences des Marocains du monde…Suite

La Banque Populaire s'allie au ministère chargé des MRE. Abdellatif Maâzouz et Mohamed Benchaâboun ont en effet signé une convention de partenariat destinée à "mobiliser les compétences marocaines de l'étranger; en les encourageant dans leurs projets d'investissements au Maroc" …Suite

Bonne nouvelle pour les étudiants marocains à l'étranger qui souhaitent rentrer au Maroc pour travailler. Le gouvernement a décidé de simplifier la procédure d'équivalence des diplômes pour accéder à la fonction publique…Suite

Ils peuvent être blonds ou bruns, parler espagnol ou français, le fait est qu'ils ne passent pas toujours inaperçus. Ils, ce sont ces étrangers qui viennent travailler au Maroc dans le cadre d'une mission exigée par leur entreprise: les expatriés…Suite

Les places se font rares sur le tapis de la mosquée de Limoilou, le vendredi midi, moment de la semaine consacré à la prière chez les musulmans du monde entier.

(Une centaine d'hommes s'entassent dans la grande salle de prière de la mosquée de Limoilou; certains s'installent sur leurs genoux, d'autres s'assoient en indien. Les places se font rares sur le tapis le vendredi midi, moment de la semaine consacré à la prière chez les musulmans du monde entier.

À Québec, les lieux de culte islamiques se sont multipliés au cours des dernières années. En plus de celui de Limoilou, on en trouve trois à Sainte-Foy ainsi qu'un au centre-ville. Bien qu'elles soient pleines à craquer, ces mosquées ne sont fréquentées que par environ 20 % des quelque 7000 musulmans en provenance d'une dizaine de pays qui habitent la capitale nationale.

La plupart d'entre eux sont d'origine maghrébine. Ceux qui ne sont pas nés en Algérie, en Tunisie ou au Maroc viennent d'Afrique subsaharienne. Une poignée a quitté l'Iran, l'Irak ou encore l'Égypte pour s'installer à Québec.

«Salam Alikoum!» Peu importe leurs origines, les fidèles se saluent cordialement et échangent quelques mots avant le début du rituel sacré. L'imam, un Marocain âgé de 32 ans installé en ville depuis deux mois, est l'un des derniers à entrer dans la pièce aménagée au premier étage d'un édifice à logements de la 1re Avenue.

La représentante du Soleil est invitée à se joindre aux «soeurs» qui doivent emprunter une autre porte pour accéder à l'intérieur du bâtiment. Nous nous retrouvons avec quatre autres femmes, voilées pour l'occasion, dans un petit espace à l'écart des hommes et aménagé à l'arrière de la salle. On nous expliquera plus tard que c'est pour ne pas être détourné de Dieu pendant le moment sacré que les sexes sont séparés à la prière.

Après un discours d'une vingtaine de minutes, le groupe dirigé par Idriss Bashir entame la prière. Debout, incliné, prosterné, à genoux : les gestes sont exécutés dans une synchronie parfaite. Seul le froissement des vêtements tranche avec la récitation des chapitres du Coran par l'imam.

Un représentant de la Mosquée de la Capitale prend ensuite la parole pour partager les nouvelles. L'organisation derrière le projet de nouvelle mosquée dans le quartier Saint-Sauveur vient tout juste d'obtenir le statut officiel d'organisme sans but lucratif. Cela qui signifie que des reçus fiscaux pourront désormais être délivrés à ceux qui lui verseront des dons. Ces derniers sont d'ailleurs grandement sollicités auprès des fidèles pour transformer en lieu de culte musulman l'ancien salon funéraire acheté au coût d'un million de dollars rue Marie-de-l'Incarnation.

Méfiance

L'assemblée citoyenne tenue au début du mois de mars à ce sujet avait été houleuse alors que des citoyens de la basse ville avaient manifesté leurs craintes de voir une mosquée s'installer à un jet de pierre de l'église Saint-Malo. D'autres étaient préoccupés du trafic que cela allait engendrer.

Les futurs occupants de l'immeuble se disent conscients des inquiétudes que leur projet suscite et, surtout, de la méfiance exprimée à l'égard de leur religion. «Les gens pensent que les musulmans sont tous des terroristes qui aiment le sang», avance Ibrahim Abbi, rencontré devant la mosquée de Limoilou avant la prière du vendredi. Le Marocain de 31 ans immigré à Québec depuis deux ans n'en tient cependant pas rigueur aux Québécois qu'il qualifie «d'un peu conservateurs», sauf pour les jeunes qui, selon lui, font exception à la règle. «Mais cela me fait mal d'entendre que l'islam est une religion de violence», admet celui qui explique qu'au contraire, en arabe, le mot islam signifie «paix».

«Les gens qui ont commis les attentats du 11 septembre ne faisaient pas leur prière!» souligne quant à lui Souheil Hassine, un Tunisien âgé de 35 ans qui ne rate jamais celle du vendredi à la mosquée. Ce fonctionnaire du gouvernement provincial est arrivé à Québec en 1998 pour faire un MBA en finances à l'Université Laval. Comme bon nombre d'étudiants maghrébins, il a décidé de faire son nid dans sa ville d'adoption, où il habite désormais avec sa femme et ses enfants.

«Je pense comme vous qu'en Ontario, celui qui a tué sa femme et ses filles [Mohammad Shafia], c'est un malade», s'exclame M. Hassine, qui déplore que tous les musulmans soient mis dans le même panier.

Une opinion partagée par le cofondateur d'Informatique EBR, Mohamed Elkhyat, rencontré en fin d'après-midi dans un restaurant de Sainte-Foy avant qu'il ne se sauve pour un souper d'affaires. «Les Québécois n'ont pas peur de l'islam, ils ont peur des terroristes!» nuance l'entrepreneur arrivé à Québec en 1987. «Moi aussi, j'ai peur des intégristes. Chaque fois que dans le monde un Mohamed fait sauter une bombe, je viens de reculer de trois pas», explique ce Marocain souvent cité en exemple par la Ville et le gouvernement provincial comme un modèle de réussite et d'intégration.

«La meilleure façon de combattre le terrorisme, c'est dans une mosquée parce que s'il y a des fanatiques, ils seront dénoncés», ajoute celui qui ne fréquente pourtant pas les établissements religieux de sa communauté.

Les deux hommes s'entendent également pour dire que les risques de repli identitaire chez les immigrants musulmans sont plus élevés lorsque ceux-ci n'occupent pas d'emploi. Le taux de chômage dans la communauté dépasse les 20 % alors que la plupart de ses membres ont des diplômes universitaires en poche, se désole l'ancien président et cofondateur du Centre culturel islamique de Québec (CCIQ), Boufeldja Benabdallah.

«Certains vont se réfugier dans la religion. Mais dès qu'ils trouvent du boulot, qu'ils côtoient des Québécois, tout ça se règle», soutient Souheil Hassine. Il croit que sa société d'accueil doit également faire son bout de chemin et comprendre les différentes embûches que rencontrent les immigrants à leur arrivée et les choix déchirants qu'ils doivent faire, comme celui, pour les femmes, d'abandonner leur voile si elles veulent mettre toutes les chances de leur côté pour se trouver un emploi. «On nous demande de venir s'installer ici, de vivre et mourir ici», rappelle-t-il.

Bon voisinage

M. Elkhyat nous montre plusieurs photos de M'diq, son village natal qui compte 5000 habitants, dont 99 % sont musulmans. «Regarde, il y a une église catholique juste en face de la mosquée et c'est la Ville qui entretient son terrain et ses fleurs, souligne-t-il fièrement. Ils ne font pas juste cohabiter, il n'y a aucune différence entre les deux!»

Cette notion de «bon voisinage» est très importante dans l'islam, soulignent plusieurs musulmans rencontrés. Dans un de ses récents discours, l'imam de la Grande Mosquée de Sainte-Foy, Benaïssa Abdelbasset, a rappelé à son auditoire l'importance des bonnes relations à entretenir avec ses voisins, soulignant par exemple qu'il était inacceptable que les fidèles stationnent leurs voitures n'importe où lorsqu'ils se rendent à la prière. M. Abdelbasset dit avoir tenu à aborder ce sujet d'actualité à la suite des reportages consacrés à la nouvelle mosquée de Saint-Sauveur.

«Le voisinage, c'est sacré dans l'islam. Tu n'es pas croyant si tu ne respectes pas ce principe», tranche quant à lui l'imam de la mosquée située sur la rue de la Couronne dans le centre-ville, Mohamed Allani.

Idriss Bashir, qui deviendra l'imam de la mosquée de la rue Marie-de-l'Incarnation, est quant à lui optimiste quant aux relations que ses fidèles et lui entretiendront avec les résidants de la basse ville. Après avoir vécu six ans en Malaisie, ce jeune doctorant en études islamiques a été impressionné par l'accueil reçu au Canada. Il souligne par exemple que les démarches administratives pour obtenir ses papiers d'immigration se sont déroulées rondement et mentionne à la blague que sa récente visite au garage pour faire réparer sa voiture a été concluante.

«Lorsque j'ai soumis ma candidature à l'immigration, ils m'ont dit que le Canada était basé sur la pluralité. Alors si les citoyens [de Québec] sont vraiment honnêtes envers eux-mêmes, ils vont nous accepter sans problème dans leur quartier», conclut-il.

7/3/2012, Annie Mathieu

Source : Le Soleil/ Presse.ca

Ils viennent du Mexique, du Guatemala, des Antilles, des Philippines. Longtemps cantonnés aux travaux agricoles, les travailleurs étrangers temporaires sont aujourd'hui recrutés notamment par les hôtels, restaurants, boucheries et abattoirs du Québec. Leur permis de travail, qui les lie exclusivement à un emploi, est le sésame qui leur donne le droit d'être au Canada. Pour lui, ils acceptent d'être au bas de l'échelle.

Pour travailler au Canada, Antu , 35 ans, a consenti à bien des sacrifices. Partir loin de sa femme et de ses jeunes enfants, s'endetter pour verser 6000$ à une «agence» canadienne chargée de lui trouver un employeur. Accepter, enfin, de signer un contrat de travail en deçà des normes canadiennes.

Une fois au Canada, il a toutefois dû se rendre à l'évidence. Ce n'était pas assez.

Pendant près d'un an, Antu n'a eu aucun jour de congé. Il s'est échiné dans les cuisines d'un restaurant du nord de Montréal près de 50 heures par semaine. Le tout, pour un salaire hebdomadaire oscillant entre 225 et 275$.

Son patron, qui l'a hébergé pendant plusieurs mois, lui a aussi imposé quelques travaux horticoles et ménagers dans sa résidence montréalaise.

Il a été congédié pour insubordination, quand il s'est étonné de devoir verser 730$ au restaurateur pour renouveler son permis de travail, et qu'il a pris un seul jour de congé de maladie.

Il a perdu son travail et son statut légal au Canada. Pendant ce temps, dans son Bangladesh natal, ceux à qui il a emprunté ses 6000$ réclament leur dû.

Pas de tristesse ni d'amertume chez Antu. Mais le sentiment de s'être fait avoir, quelque part, sur la route de ce qu'il pensait être une vie meilleure.

«Je suis dans le vide, et je n'ai rien sur quoi m'appuyer», constate-t-il.

Les immigrants temporaires sont de plus en plus nombreux au Canada. Depuis quatre ans, ils dépassent même le nombre des immigrants permanents.

Au Québec, le nombre de travailleurs temporaires arrivant chaque année a presque doublé au cours des 10 dernières années: ils sont maintenant près de 30 000.

Parmi eux, 7000 sont des travailleurs «peu spécialisés»; ils occupent des emplois non qualifiés et peu rémunérés. Ottawa comme Québec ciblent, dans leur pays d'origine (Mexique, Honduras, Guatemala, Philippines), les travailleurs saisonniers agricoles ou les aides familiales résidantes.

Aux côtés de ces deux catégories de travailleurs, émerge toutefois un nouveau groupe de travailleurs temporaires peu spécialisés. Ils sont recherchés dans l'hôtellerie, la restauration, le paysagisme, mais aussi dans les restaurants ou les abattoirs.

Pour les employer, une entreprise doit prouver qu'elle a d'abord offert ce poste aux Québécois, mais qu'elle n'a pas trouvé preneur. Elle doit ensuite démontrer que le contrat de travail de sa recrue correspond aux normes québécoises. Ensuite, le travailleur reçoit un permis de travail pour une durée limitée, et pour cet emploi seulement.

Pour tous, les chances d'obtenir la résidence permanente sont paradoxalement très minces: s'ils comblent un appétit du marché du travail, ils ne sont pas jugés assez qualifiés pour s'installer au Québec.

Par ignorance, isolement, méconnaissance des lois ou par crainte d'être renvoyés dans leur pays, les travailleurs immigrants temporaires les moins spécialisés hésitent à se plaindre des mauvais traitements ou des arnaques dont ils sont victimes.

Selon André Jacob, professeur associé de l'École de travail social et chercheur à la chaire de recherche en immigration de l'UQAM2, l'exploitation est patente.

«Souvent, ça arrange l'employeur de faire venir des étrangers et d'avoir une main-d'oeuvre peu chère et captive. C'est une forme d'esclavage moderne», estime-t-il.

La Commission des droits de la personne a dénoncé elle aussi à plusieurs reprises - et notamment dans un avis rendu en février dernier - la discrimination «systémique» dont sont victimes ces immigrés à durée déterminée.

«Les normes des programmes qui les concernent, leur pays d'origine, leur travail, la loi les mettent en état de vulnérabilité», explique le président de la Commission, Gaétan Cousineau.

Ainsi, les immigrés embauchés par des exploitations agricoles sont contraints de loger chez leur employeur. La frontière entre la vie privée et la vie professionnelle devient alors très poreuse. Bien évidemment, les Québécois ne sont pas soumis à une telle exigence.

De même, l'accès aux soins et aux indemnités en cas d'accident de travail ne va pas toujours de soi.

Tout récemment, l'Union des travailleurs et travailleuses accidentés de Montréal (UTTAM) a aidé un ouvrier agricole saisonnier d'origine mexicaine à faire reconnaître une blessure comme une lésion professionnelle. Son patron, qui retenait sa carte d'assurance maladie, l'avait pourtant poussé à continuer à travailler, blessé.

«C'est important: c'est son avenir, et sans doute celui de sa famille, qui est en jeu», croit Christiane Gadoury, de l'UTTAM.

Mais tous n'ont pas ce cran ou cette chance: certains employeurs n'hésitent pas à remettre dans un vol de retour des travailleurs temporaires blessés, constate Mme Gadoury.

L'organisme FERME, spécialisé dans le recrutement de la main-d'oeuvre étrangère notamment agricole, réfute ces critiques.

«Les conditions que les travailleurs obtiennent ici sont parmi les meilleures sur la planète. Mais on a toujours tendance à voir l'enfer. Ces travailleurs sont essentiels, et on essaie de leur donner les meilleures conditions de travail, dans les conditions actuelles du marché», soutient René Mantha, directeur général de FERME.

M. Mantha ne le cache pas: les critiques de la Commission des droits de la personne, des syndicats et des universitaires l'exaspèrent.

«Combien de personnes sont venues sur le terrain? Il y a plein de gens qui écrivent n'importe quoi.»

Les difficultés éprouvées par les travailleurs temporaires sont bien connues à la Commission des normes du travail. Depuis 2008, la Commission mène chaque année des activités de sensibilisation et d'information auprès des employés, et aussi des employeurs.

Limitées aux travailleurs agricoles et aux aides familiales, ces activités s'attaqueront dès cette année aux nouveaux secteurs problématiques: la transformation de la viande, mais aussi les agences de placement.

Mais les immigrés qui travaillent pour de petites entreprises peuvent échapper aux mailles du filet.

«On est responsables de l'application des normes du travail pour 3 millions de travailleurs au Québec. On peut difficilement faire une vérification pour l'ensemble des contrats», admet Robert Rivest, directeur général des affaires juridiques de la Commission.

Alfredo (1) espère que les démarches qu'il vient d'entamer aux Normes du travail lui permettront de récupérer son dû.

Pendant trois ans et demi, il a été boucher pour un petit entrepreneur montréalais, 11 heures par jour. Il n'a connu ni week-end, ni vacances, ni jour férié.

De pareilles conditions, il en est certain, aucun Canadien ne les aurait acceptées.

Mais pour ce Mexicain proche de la quarantaine, qui venait de passer près de deux décennies à cheval entre le Mexique et les États-Unis, à passer et repasser la frontière dans le coffre d'un «coyote» (passeur, NDLR), un permis de travail et bonne et due forme était une aubaine: la promesse d'un avenir meilleur.

Il laisse à son patron son passeport, pour qu'il règle les formulaires administratifs. «Je lui étais reconnaissant», dit-il.

Alfredo a payé cher son permis de travail: il n'a pu récupérer ses papiers et sa carte de guichet qu'après avoir rendu son tablier. À la banque, il découvre que son compte ne contient que quelques milliers de dollars, 10 fois moins que ce à quoi il s'attendait.

«Je n'aurais jamais cru que ce genre de chose arrivait au Canada», fulmine-t-il.

Pour la première fois de sa vie, il ne sait pas comment il va pouvoir manger.

Il n'a plus d'emploi et n'a pas le droit de travailler pour une autre personne que son ancien patron.

«Les gens viennent ici, ils travaillent comme des ânes et, en plus, ils doivent se taire, soupire-t-il. On peut perdre son travail, mais pas en plus sa dignité.»

Pour éviter la précarité des travailleurs immigrés temporaires, Jill Hanley, professeure de l'École de service social de l'Université McGill et cofondatrice du Centre des travailleurs immigrants, croit qu'un visa de travail accordé pour un secteur et non un employeur serait un pas dans la bonne direction.

C'est aussi l'une des recommandations de la Commission des normes du travail. Le ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles étudie cette proposition, qui éviterait aussi que des immigrés paient des agences chargées de leur trouver un employeur canadien: une pratique illégale, mais réelle.

Au moment de payer 6000$ - une somme qui permet de faire vivre sa famille pendant un an au Bangladesh -, Antu croyait que la pratique était normale. Il reste encore convaincu que c'est un sacrifice nécessaire pour venir au Canada.

«Je sais maintenant que ce n'était pas légal, mais je ne vois pas comment j'aurais pu trouver du travail autrement», dit-il.

La chaire de recherche en immigration, citoyenneté et ethnicité de l'UQAM organise, dans le cadre de la semaine d'actions contre le racisme, un débat public sur la situation des travailleurs migrants temporaires, au coeur des enjeux de citoyenneté et de justice sociale. Le jeudi 22 mars, à l'UQAM. www.crieq.uqam.ca

18/3/2012

Source : La presse.ca

La hausse de l’immigration suscite des inquiétudes en Suisse et pose la question d’une éventuelle activation de la «clause de sauvegarde» contenue dans les accords de libre circulation. Une telle mesure aurait toutefois des effets limités.

Quelque 75'000 personnes ont immigré en Suisse en 2011, soit environ 15% de plus que l’année précédente. Depuis mai 2011, les citoyens de huit nouveaux pays de l’UE – Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Slovaquie, Slovénie, Tchéquie et Hongrie –bénéficient de la libre circulation des personnes. 4700 personnes provenant de ces pays se sont installées en Suisse en 2011, soit 10% de plus que la moyenne des trois années précédentes.
Cette progression justifierait l’utilisation de la clause de sauvegarde prévue dans les accords sur la libre circulation avec l’Union européenne. Elle ne pourrait toutefois s’appliquer qu’aux huit nouveaux membres de l’UE et serait limitée au 31 mai 2014. Selon certaines estimations, elle réduirait l’immigration de quelque 1200 personnes.

Préférence nationale

Si elle est appliquée, la clause de ventilation signifiera le retour des contingents, explique Irene Tschopp, porte-parole de l’Office de l’économie et du travail du canton de Zurich, interrogée par swissinfo.ch. «Il faudra à nouveau recourir à la préférence nationale, comme avec les ressortissants d’Etats tiers, ce qui veut dire que les employeurs doivent prouver qu’ils n’ont pas pu trouver un employé adéquat en Suisse ou dans les autres pays de l’UE.»
Pour les autorités, l’application de cette clause ne comporterait pas de charge administrative supplémentaire, remarque Irene Tschopp. Ce fardeau additionnel finirait plutôt sur les épaules des employeurs. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ceux-ci sont dans leur majorité favorables à la libre circulation des personnes et opposés aux contingents.
Conscients des craintes de la population vis-à-vis de l’immigration, les associations d’employeurs ne contestent cependant pas vraiment l’activation de la clause de ventilation. Ainsi, l’association faîtière economiesuisse et l’Union patronale ont laissé entendre qu’elles accepteraient un plafonnement provisoire des permis pour les travailleurs en provenance des pays de l’Est.

Surtout symbolique

L’Union suisse des arts et métiers va même jusqu’à réclamer l’application de la clause. «Lorsqu’on regarde les chiffres, il est clair que l’immigration n’est pas assez contrôlée», affirme le directeur Hans-Ulrich Bigler. «Dans un sondage récent, les petites et moyennes entreprises se sont certes exprimées nettement en faveur de la libre circulation des personnes, mais il existe aussi au sein des PME une certaine inquiétude à cause de l’immigration.» C’est pourquoi, selon lui, il est important de donner un signal montrant que l’on prend ces inquiétudes au sérieux.

La population se satisfera-t-elle d’une mesure plus symbolique que réellement efficace? «La clause permettra de nous ménager un temps de réflexion pour analyser les problèmes de mobilité et ceux du logement et du marché du travail.» Ces problèmes ne sont cependant pas causés par l’immigration, mais par la situation suisse elle-même, souligne Hans-Ulrich Bigler.

Du côté des partis, une majorité du groupe parlementaire libéral-radical, proche de l’économie, s’est prononcée en faveur de la clause de ventilation, même si personne n’est vraiment convaincu de son efficacité pour freiner l’immigration. «Mais elle pourrait éloigner un peu la pression et faire souffler un vent contraire sur l’initiative de la droite conservatrice contre l’immigration de masse», explique le député Andrea Caroni.

«La mesure pourrait cependant être excessive», poursuit ce membre de la minorité du groupe PLR opposée à la clause. «En faisant fi de notre principe d’ouverture, on ne récolte rien d’autre que des contingents inefficaces.» Andrea Caroni est opposé aux régulations étatiques du marché du travail et «profondément convaincu que la libre circulation est un succès. Grâce à elle, des travailleurs peuvent venir en Suisse quand l’économie a besoin d’eux. Ils contribuent ainsi à la croissance.»

Chômage faible

Pour Andrea Caroni, l’immigration n’est pas un problème «tant que les personnes venant en Suisse ont envie de s’intégrer, travaillent, respectent notre droit, n’abusent pas de l’Etat social et, surtout, trouvent un emploi.» Or, il se trouve que le chômage est, en Suisse, extrêmement bas, en comparaison internationale, fait remarquer Andrea Caroni.
«Dans les secteurs qui ont le sentiment d’être envahis par les étrangers, les mesures d’accompagnement sont un garde-fou, affirme Andrea Caroni. Nous pouvons aussi veiller à ce que les gens ne reçoivent pas une autorisation de séjour de 5 ans dès leur arrivée en Suisse. Le rapprochement familial devrait également être bien contrôlé.»

Le groupe socialiste aux Chambres fédérales ne s’est pas encore prononcé officiellement sur la clause de ventilation. Dans plusieurs interviews, le président du PS, Christian Levrat, a toutefois déclaré qu’il n’excluait pas son application.

«Poudre aux yeux»

En matière d’immigration, l’Union démocratique du centre (UDC) est toujours en première ligne. A propos de la clause de ventilation, le député Ulrich Schlüer écrit dans la revue Schweizerzeit, dont il est le rédacteur en chef, que «la classe politique continue à perdre un temps infini avec des mesures qui ne sont que de la poudre aux yeux.»
«Dans les faits, la clause de ventilation ne permettra que de réduire l’immigration de 1200 personnes, ce qui fera passer le nombre annuel d’immigrés des pays concernés de 5000 à 3800, calcule Ulrich Schlüer. Tout cela n’est qu’une manœuvre pour cacher l’inaction de Berne vis-à-vis de l’immigration de masse.»

Le gouvernement pourrait décider en mai d'introduire ou non des contingents.

18/3/2012, Peter Siegenthaler

Source :  swissinfo.ch

“Sciences, technologie, innovation et développement solidaire: Quelle contribution des compétences marocaines dans le monde ?”, tel était le thème du séminaire organisé samedi à Rabat par la Conseil de la communauté marocaine à l'étranger. Il en ressort qu'il urge de mobiliser les compétences marocaines à l'étranger pour le développement socio-économique du pays.

Le développement socio-économique du Maroc ne peut se concevoir sans la participation de tous les citoyens d'ici et d'ailleurs, a affirmé samedi à Rabat le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Maâzouz.

Intervenant lors d'un séminaire organisé par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) sur le thème “Sciences, technologie, innovation et développement solidaire: Quelle contribution des compétences marocaines dans le monde ?”, le ministre a souligné l'importance de la diaspora à forte valeur ajoutée.

Le Maroc et sa diaspora

M. Maâzouz a plaidé pour l'accélération du processus de rapprochement entre le Maroc et sa diaspora, relevant que le Royaume s'active depuis plusieurs années à mettre en place une stratégie nationale permettant la mobilisation de ces compétences pour le développement socio-économique du pays.

Pour M. Maâzouz, la réussite de la politique marocaine de mobilisation des compétences expatriées au profit du développement national requiert, entre autres, l'identification des parties impliquées dans ce domaine.

Le ministre a, en outre souligné l'importance des pays d'accueil qui sont des partenaires pour mener à bien la politique de mobilisation des compétences expatriées.

Cette implication doit s'appuyer sur la mise en place d'instruments institutionnels qui appréhendent les transferts de savoirs des migrants qualifiés comme un domaine de potentiel de coopération gagnant-gagnant entre le pays de résidence et le Maroc, a dit le ministre.

Université marocaine

De son côté, le ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres, Lahcen Daoudi, a fait savoir que le Maroc a un besoin pressant de ses compétences résidant à l'étranger.

Soulignant la nécessité d'une mise à niveau de l'université marocaine, le ministre a déploré “la défaillance” de la recherche scientifique universitaire. L'université marocaine va s'ouvrir sur l'environnement international, a dit le ministre, indiquant que son département est en cours de négociations avec des universités étrangères notamment coréennes et allemandes.

Appelant les compétences marocaines du monde à aider à l'implantation d'universités étrangères dans le pays, le ministre a loué l'apport de grandes écoles et de formateurs de qualité au pays, et exhorté à l'optimisation des moyens, car le Maroc n'a d'autres choix de s'inscrire sur le plan sociétal dans la mondialisation.

3 millions

Pour le président du CCME, M. Driss El Yazami, plus de 3 millions d'hommes et de femmes d'origine marocaine évoluent aujourd'hui à travers le monde.

Des connections entre la communauté marocaine à l'étranger et son pays d'origine ont toujours existé, a ajouté M. El Yazami, donnant à cet égard un aperçu sur l'implication des MRE dans la contribution au développement du Maroc.

De 1990 à aujourd'hui, la mobilisation des compétences de la communauté marocaine de l'étranger a montré un intérêt manifeste pour le Maroc pionnier en la matière, a souligné le président du CCME, citant dans ce cadre les nombreux programmes et initiatives lancés par une pluralité d'acteurs publics et tissus associatifs. Il a également mis en lumière la réalisation d'actions porteuses, comme Hmemsa aux Etats-Unis, DMK en Allemagne ainsi que l'élaboration de projets citoyens.

Affirmant qu'il est aujourd'hui urgent, au vu des réalisations accomplies, de réfléchir à la question de la mobilisation des compétences, M. El Yazami a précisé que le CCME, instance d'analyse et de prospective, entend participer à ce débat national nécessaire, d'où le but de ce séminaire international qui est l'aboutissement d'une série de rencontres organisées ces dernières années dans les pays d'accueil.

18/3/2012

Source : aufait avec MAP

Une saison culturelle visant à mettre en avant la culture contemporaine marocaine en Belgique..Suite

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