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Dans sa quête – sans grand résultat pour le moment – de promotion de la diversité, l’Etat français vient de connaître une nouvelle ère. Eric Besson, ministre de l’Immigration, a reçu mardi, un rapport sur la promotion de la diversité et la lutte contre les discriminations dans les entreprises, réalisé à la demande de son département. Ce rapport préconise quinze mesures pour encourager la diversité, notamment d'inclure le lieu de résidence dans les critères discriminatoires prohibés par la loi.
L’égalité des chances et la diversité dans les entreprises sont des sujets cher au président Nicolas Sarkozy. C’est ainsi qu’il a émis l’idée de créer un « Label Diversité ». Cette distinction lancée en 2008, a été décernée pour la première fois à sept entreprises françaises en avril 2009, pour une durée de trois ans.
Ce travail de promotion du multiculturalisme ne pouvait se limiter à la distinction des entreprises « engagées dans la prévention des discriminations, d’égalité des chances et de promotion de la diversité dans le cadre de la gestion des ressources humaines ». Ainsi, à l’initiative d’Eric Besson, le Centre d’analyse stratégique (CAS), organisme dépendant de Matignon, avait confié au Cabinet d’études Deloitte en 2009 une étude sur les meilleures pratiques des entreprises en matière de diversité en France et à l’étranger.
Le rapport est intitulé « la Promotion de la diversité dans les entreprises. Les meilleures expériences en France et à l'étranger ». Il a comparé les pratiques françaises en la matière aux cas de six autres pays : l'Allemagne, le Canada (Québec), les Etats-Unis, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède.
L’un des premiers constats qui se dégage de l’étude, est que « les discriminations persistent, sans qu’il soit d’ailleurs possible d’en cerner exactement l’étendue », malgré l’existence de mesures ad hoc pour les combattre. Ces discriminations concernent l’emploi. « Au vu des chiffres disponibles, les populations issues de la diversité peinent toujours à accéder à l’emploi » note l’étude. C’est le cas notamment des personnes issues de l’immigration, des personnes handicapées et des seniors peu qualifiés. Elles « peinent à progresser » quand elles trouvent un emploi, et sont cantonnés dans des « métiers fastidieux et mal rémunérés ».
La plupart des testings (pratique utilisée pour mettre en évidence une discrimination) effectués en France depuis 10 ans ont été catégoriques selon le rapport. « Un homme avec un nom et un prénom maghrébin a, en moyenne, 4 à 5 fois moins de chances qu’un candidat ayant un patronyme français, d’être convoqué à un entretien d’embauche », a-t-il précisé.
Sans grande surprise donc, le taux de chômage des immigrés (15,2 %) s’est révélé être le double de celui des non immigrés (7,3 %). Les jeunes de 15 à 24 ans des zones urbaines sensibles (ZUS), issus en partie de l'immigration, sont les plus touchés par le chômage (22 % contre 11,6 % sur la même tranche d'âge au niveau national). Pourtant, le taux d’immigrés diplômés de l'enseignement supérieur a quadruplé de 1982 à nos jours, passant de 6 % à 24 %, une proportion très proche de celui des non-immigrés (29 %).
Les concepteurs du rapport ont ensuite énuméré ce qu’ils appellent « bonnes pratiques » chez certains groupes en France (l’Oréal, Casino), en Suède (Volvo), aux USA (Johnson & Johnson), avant de faire des recommandations au nombre de quinze. Elles sont classées autour de 3 axes. Premièrement, facilitater l’intégration professionnelle des populations issues de la diversité. Deuxièmement, promouvoir le Label Diversité et renforcer l’articulation entre les dispositifs, et enfin, sensibiliser, informer et mesurer. La recommandation qui a retenu le plus l’attention des médias préconise l’introduction du lieu de résidence dans les critères de discrimination définis par la loi.
Le ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire, a pris note et Eric Besson s'est engagé à étudier les possibilités de modification de la loi du 16 novembre 2001 relative à la lutte contre les discriminations.
Le rapport complet et sa synthèse sont téléchargeables sur les portails du CAS et du ministère de l’Immigration.
Source : Yabiladi
Une convention de partenariat a été signée, jeudi 15 juillet à Casablanca, entre la Chambre de Commerce, d'Industrie et de Services de Casablanca (CCISC) et le Club des Investisseurs Marocains de l'Etranger (CIME).
Cette convention, signée par M. Hassane Berkani, président de la CCISC et M. Bouchaib Rami, président du CIME, a pour objectif la création de guichets uniques qui faciliteraient toutes les démarches administratives des MRE et autres investisseurs qui veulent investir au Maroc.
En vertu de cette convention, la CCISC s'engage à accompagner les investisseurs dans toutes leurs démarches, leur faciliter la voie de l'investissement en créant des guichets uniques en vue de répondre à leurs exigences et leur éviter toute sorte d'obstacles.
Elle s'engage également à jouer le rôle d'intermédiaire entre le club et les investisseurs MRE en fournissant le club de toutes les informations concernant les occasions d'investissement dans le territoire relevant de la chambre.
Le CIME s'engage, de son côté, à sensibiliser les réseaux des représentations des MRE, dans le monde entier et les inciter à investir dans le territoire relevant de la CCISC.
Cette convention prévoit également la contribution des deux parties à l'organisation des manifestations et des conférences économiques aussi bien au Maroc qu'à l'étranger et effectuer des études et des recherches concernant l'investissement au territoire relevant de la CCISC.
La convention entre en vigueur pour une période de deux ans à partir de la date de sa signature.
Source : MAP
Une délégation du Cercle des Jeunes Démocrates marocains a été reçue, jeudi, au Congrès américain où elle a eu des entretiens avec des Sénateurs et Congressmen, y compris le chef de la majorité démocrate au Sénat, le Sénateur Harry Reid, et son collègue républicain John Ensign.
Lors de ces entretiens, les membres de la délégation ont informé leurs interlocuteurs au Congrès des avancées que connaît le Maroc à tous les niveaux ainsi que du processus démocratique en cours dans le Royaume.
Ils ont de même exposé la démarche suivie par le Maroc pour le règlement de la question du Sahara, à travers notamment la proposition du plan d'autonomie sous souveraineté marocaine dans les provinces du sud, a indiqué à la MAP le président du Cercle des Jeunes Démocrates marocains, Mehdi Bensaid.
La délégation marocaine prendra part, par ailleurs, du 16 au 18 juillet à Washington, au Congrès national des Jeunes Démocrates Américains à laquelle elle a été conviée.
Pour sa part, le président du comité des affaires internationales des Jeunes Démocrates Américains, Thione Niang, a indiqué dans une déclaration similaire que la participation des membres de la délégation marocaine à ce conclave leur permettra de s'enquérir et de s'imprégner de l'expérience américaine dans le domaine électoral, notamment à la veille des élections législatives américaines de mi-mandat prévues en novembre prochain.
Niang s'est, d'autre part, dit impressionné par "l'esprit de patriotisme, la fierté et le sentiment d'appartenance qui animent les jeunes marocains", faisant remarquer que la délégation du Cercle des Jeunes Démocrates marocains est la seule de tout le continent africain à être conviée à ce congrès.
En marge de cette rencontre, le Cercle des Jeunes Démocrates marocains va organiser samedi une conférence portant notamment sur la citoyenneté, l'amitié américano-marocaine ainsi que sur le plan d'autonomie pour le Sahara.
Outre Mehdi Bensaid, cette délégation est composée de Réda Bachir, premier vice-président, Aymane El Alj, deuxième vice-président, Mehdi Belhag, membre du Bureau national, et Selma Talha Jebril, responsable du Bureau de Washington du cercle des Jeunes Démocrates marocains.
Source : MAP
Un groupe de 21 jeunes canadiens d'origine marocaine effectue, du 31 juillet au 11 août, un séjour culturel au Maroc destiné à renforcer leurs liens et leur attachement avec le pays d'origine, apprend-on de source officielle jeudi à Montréal.
Entreprise par le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger et le Consulat général du Maroc à Montréal, cette initiative permettra également à ces jeunes de découvrir la richesse du patrimoine culturel de leur pays d'origine, sa diversité civilisationnelle et ses potentialités et ses atouts naturels.
"Le fait que nous ayons réussi à réunir un groupe mixte (musulmans et juifs, filles et garçons) constitue une première. Car, il y a aussi l'objectif de rapprochement entre deux composantes d'une même communauté originaire du Maroc et qui ne se connaissent pas pour autant", a déclaré à la MAP la Consule générale du Maroc à Montréal, Mme Souriya Otmani.
"Le but est bien-entendu de permettre à ces personnes à découvrir ou redécouvrir le Maroc moderne, ainsi que ses valeurs basées sur le dialogue, la tolérance, l'ouverture et la modernité", a ajouté Mme Otmani.
Outre la dimension humaine et identitaire que revêt cette visite, a-t-elle ajouté, ces jeunes auront toute la latitude d'approfondir leurs connaissances sur le Maroc d'aujourd'hui et les réalités de ses grands chantiers structurants de développement.
Le programme de ce séjour culturel sera marqué notamment par des visites dans les sites touristiques et historiques dans différentes villes du Royaume (Rabat, Meknès, Fès, Marrakech et Casablanca), ainsi que par des rencontres avec plusieurs responsables marocains.
Source : MAP
Le Centre régional d'investissement (CRI) de Fès Boulemane, en collaboration avec la wilaya de la région, a élaboré un programme spécial destiné à accompagner les Marocains résidant à l'étranger (MRE) lors de leur séjour estival.
Le programme, qui sera lancé lundi prochain, vise, entre autres, la mise en place d'un environnement propice pour garantir un meilleur accueil aux MRE, accorder une suite à leurs attentes et leur faire découvrir la dynamique de croissance et de développement à l'échelle de leur région.
Il sera procédé ainsi à la mise sur pied de stands au niveau du CRI englobant l'ensemble des services extérieurs de la wilaya pour traiter les demandes et répondre aux questions soulevées par les MRE dans les meilleures conditions de proximité et d'efficacité.
Ces stands seront présentés par plusieurs intervenants oeuvrant dans les domaines notamment du logement et de l'investissement, dont, l'Agence urbaine et de sauvegarde de Fès, la Conservation foncière, la Douane, le CRI et les banques de la place.
Selon le CRI, des professionnels présenteront aux MRE les opportunités d'investissements, ainsi que les avantages fiscaux.
Il sera également procédé à l'organisation de visites de terrain pour s'enquérir de près des projets initiés par des MRE, ainsi que des projets structurants en cours de mise en oeuvre au niveau de la région.
Des tables-rondes et des rencontres de sensibilisation seront aussi organisées au profit des MRE dans le but de les informer des dispositions les concernant adoptées dans différents secteurs, notamment celles relatives à l'incitation à l'investissement.
A noter que l'investissement des MRE à Fès est nettement orienté vers le secteur du tourisme. Sur les six projets des MRE approuvés par la Commission régionale d'investissement, trois sont touristiques, soit 60 pc du montant global de ces projets.
Au niveau de la région Fès-Boulemane, six projets des MRE ont été approuvés au 1er semestre 2010 avec un investissement global prévisionnel de 28,23 millions de dirhams. Ces projets pourraient générer quelque 630 postes d'emploi.
Source : MAP
Des inscriptions islamophobes et des croix gammées ont été découvertes mercredi sur le mur d'enceinte du chantier d'une mosquée à Hérouville-Saint-Clair, ville nouvelle de la banlieue de Caen, a-t-on appris jeudi auprès du parquet de Caen.
Une enquête préliminaire a été confiée à la police judicaire qui disposait de peu d'éléments sur les auteurs de ces tags: "Islam hors d'Europe", "Ni islam ni burka" ou "Charles Martel", entourés de deux coeurs, croix gammées et croix celtiques.
Ces inscriptions ont été réalisées au cours de la nuit du 13 au 14 juillet, a précisé le procureur adjoint, Jean-Pierre Triaulère.
Le Conseil français du culte musulman a exprimé jeudi dans un communiqué "sa profonde indignation" et "condamné avec force cette nouvelle agression".
Le CFCM "fait part de son incompréhension totale face à cette longue série de profanations qui attriste la communauté musulmane de France et menace le vivre ensemble et la cohésion nationale", appelant les autorités "à tout mettre en oeuvre pour que cessent ces indignes atteintes à des lieux de prière et de recueillement".
Eric Besson, ministre de l'immigration, a "condamné" ce qu'il a qualifié d'"actes xénophobes intolérables" qui "témoignent non seulement d'une immense lâcheté et d'une extrême imbécillité, mais aussi d'une volonté de porter atteinte aux principes et valeurs qui fondent la construction même de notre Nation".
"Ces actes s'ajoutent à ceux qui ont visé au cours des derniers mois plusieurs mosquées et cimetières musulmans", a-t-il rappelé, ajoutant: "la France a toujours été, et doit demeurer, une terre d'immigration et d'intégration".
Le maire (Modem) d'Hérouville-Saint-Clair, Rodolphe Thomas, s'est dit dans un communiqué "profondément choqué par cet acte raciste et islamophobe". "Il n'y a pas de mots assez fort pour caractériser cette bêtise", a-t-il ajouté.
"Dans le contexte national actuel où l'on caricature et où tant d'amalgames sont faits, il est important de revenir vers une démocratie apaisée et modérée", poursuit-il, "La France est (...) une terre d'accueil qui s'honore en garantissant et en défendant la liberté, l'égalité et la fraternité".
"Hérouville Saint-Clair est une ville atypique, c'est une fenêtre ouverte sur le monde. C'est le symbole même de la tolérance, où plus de 77 nationalités vivent ensemble dans le respect et la fraternité", a-t-il ajouté.
En mai, des inscriptions xénophobes et pro-nazies avaient été constatées sur la devanture d'une future boucherie halal à Lisieux, une commune normande de 24.000 habitants, qui compte très peu d'immigrés.
Source : Les Echos/AFP
La loi controversée sur l'immigration en Arizona, accusée par ses opposants de légaliser le délit de faciès, se retrouvait pour la première fois devant les tribunaux jeudi, pour l'examen de la première des sept plaintes qu'elle a suscitées.
Les avocats des deux parties -la gouverneure de l'Arizona Jan Brewer et le plaignant David Salgado, officier de police -ont notamment débattu devant la cour fédérale de Phoenix de la difficulté présumée, pour les services de police, d'appliquer la nouvelle loi, qui doit entrer en vigueur le 29 juillet.
L'avocat Stephen G. Montoya, qui représente M. Salgado, a assuré que les policiers de Phoenix et d'autres villes d'Arizona auraient du mal à interpréter la loi telle qu'elle est écrite, et qu'elle donnait à l'Etat frontalier du Mexique des prérogatives jusqu'alors réservées à l'Etat fédéral.
«Nous n'avons jamais eu 50 lois migratoires», a-t-il déclaré en référence aux 50 États des États-Unis. L'immigration relève de la politique étrangère et «les États ne peuvent pas la contredire», a-t-il ajouté.
L'avocat de Jan Brewer a affirmé que la loi n'allait en aucun cas entraîner des délits de faciès. «Nous avons 15 000 officiers de police très qualifiés, qui font leur travail chaque jour. La situation horrible que certains veulent décrire est erronée», a-t-il ajouté.
L'officier Salgado, un Américain d'origine mexicaine résidant à Phoenix, a affirmé pour sa part n'être «ni un politicien, ni un militant. Mais quand la loi est passée, je suis passé à l'action, car j'ai considéré que c'était mon devoir», a-t-il dit.
La loi, adoptée en avril, permet aux policiers de demander papiers et statut migratoire à toute personne soupçonnée d'être immigrée clandestine. Jusqu'alors, il fallait avoir commis une infraction.
Elle a suscité sept plaintes, notamment du gouvernement fédéral et d'associations de défense des droits civils.
Selon l'institut Pew Hispanic Center, un centre de réflexion, l'Arizona compte environ deux millions de personnes d'origine hispanique, dont 460 000 n'ont pas de papiers.
Source : Cyberpresse
Tous les migrants ne se valent pas et il est une catégorie que les pays cherchent à faire venir et même à retenir. Les étudiants "internationaux" sont de ceux-là.
Pour la première fois, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) quantifie, dans son rapport annuel sur les "Perspectives des migrations internationales", publié lundi 12 juillet, le nombre de ceux qui transforment leur visa d'études en visa de travail après leur diplôme.
Sur les 2 à 2,5 millions de jeunes issus du monde entier venant étudier chaque année dans les pays de l'OCDE, 21 % en moyenne "s'installent" dans le pays d'accueil. Autrement dit, plus d'un étudiant sur cinq ne rentre pas dans son pays d'origine après son diplôme.
Ces jeunes viennent en grande majorité de pays de l'OCDE, mais les contingents venus de Chine, d'Inde sont également importants.
Ce chiffre exclut les étudiants en libre circulation au sein de l'Union européenne. Il est réellement significatif dans la mesure où il représente 84 % environ "de la totalité des étudiants effectuant leur cursus à l'étranger".
Cette fuite des cerveaux non négligeable, souhaitée et organisée par les grands pays développés, varie fortement selon les pays. Au Canada, 19 % des étudiants en mobilité internationale s'installent dans le pays. Au Japon, ils sont 20 % et en France, 27,4 %.
Depuis le début des années 2000, la tendance est partout à l'augmentation des effectifs des étudiants étrangers. Leur nombre a "doublé en moyenne" de 2000 à 2007, selon l'OCDE, mais il a été multiplié par dix en Corée du Sud, et par huit en Nouvelle-Zélande. En Suède, la progression annuelle a été de 14 % depuis 1997.
Corrélativement, le pourcentage des étudiants étrangers dans la population étudiante des pays développés ne cesse de croître : il est de 19,5 % en Australie, pays qui a déployé de très gros efforts pour se rendre attractif auprès des jeunes Asiatiques notamment, de 15 % au Royaume-Uni et de 11,3 % en France par exemple.
Les Etats-Unis, le Japon, l'Allemagne, l'Australie, la France et le Royaume-Uni figurent parmi les pays qui accueillent le plus d'étudiants étrangers. Ces six pays représentent 75 % de la totalité des étudiants internationaux de la zone OCDE. Avec près de 600 000 étudiants en 2007, les Etats-Unis se taillent la part du lion.
Pour les pays développés, cette future main-d'oeuvre est d'autant plus intéressante qu'elle est qualifiée et qu'elle parle la langue du pays. Les autorités canadiennes ont ainsi facilité l'obtention d'un titre de séjour permanent par les jeunes diplômés étrangers.
Source : Le Monde
Créateur de Med’it Wear, une marque de sportwear, Rachid Guenaoui, s’est frayé un chemin, dans un milieu monopolisé par des firmes internationales. Ce trentenaire, qui se décrit comme un autodidacte, nous livre dans cet entretien son parcours et ses projets.
Vous avez rejoint la France à l’adolescence. Pouvez-vous nous résumer votre parcours ?
Je suis issu d’une famille modeste originaire de la ville de Mechraa Bel Ksiri, dans la région du Gharb. J’avais 15 ans lorsque j'ai rejoint la France et le Lot-et-Garonne où mon père travaillait en tant qu’ouvrier agricole. Je vis actuellement dans la région Bordelaise mais je garde un très bon souvenir de ma cité. Il y a ce mélange, cette diversité de cultures et on apprend beaucoup de choses.
Vous êtes le créateur de Med'it Wear. Comment est née l'idée de créer une marque de vêtements de sport?
Med'it wear a été créée en 2004. L’idée est née de ma rencontre avec des sportifs de haut niveau. J'ai aussi noté que les plus grandes marques s’inspirent de la banlieue, car ce sont les jeunes de banlieue qui font la mode. Alors, je me suis dis pourquoi pas moi ?
Avec Med’it Wear, je mets en avant ma passion mais tiens surtout à exposer mes origines.
A quels défis fait face la nouvelle génération maghrébine en France? Et quels conseils leur donneriez-vous?
Le combat pour la survie. Pour un jeune issu de l’émigration, il faut se battre deux fois plus qu’un Français de souche pour réussir. Mais tout est possible si on s’en donne les moyens. C’est pour cela que j’exhorte les jeunes à ne pas oublier l'école.
Pour un jeune issu de l'immigration, la création d'une entreprise en France n'est pas chose facile, racontez-nous votre expérience.
On m’a traité de fou quand j’ai commencé. Fou de m’attaquer à un milieu monopolisé par les multinationales. Mais je voulais me prouver certaines choses et prouver, même si ça peut faire cliché aujourd’hui, qu’on pouvait sortir de la banlieue avec du travail et de l'abnégation.
Est-ce que votre entreprise commence à être rentable?
Elle commence à peine à faire du bénéfice. Nous n’allons pas parler de chiffre d’affaire, car c’est un peu tôt pour notre jeune entreprise. Notre objectif, c’est de faire connaitre le produit ici en France et bien sûr au Maroc.
Vous allez organiser en septembre prochain un défilé de mode dans votre ancienne cité, Fumel (France). Quels sont vos projets pour le Maroc?
A court terme, j’aimerais pouvoir distribuer notre ligne de vêtements. J’ai d’ailleurs rencontré à ce propos, le fondateur d’une grande marque marocaine de prêt-à-porter, dont je trouve les coupes de très haute qualité. J’ai aussi quelques rendez vous cet été avec plusieurs distributeurs au Maroc. Nous pouvons aussi compter sur le soutien de plusieurs personnalités du milieu sportif et administratif.
Source : aufait
Née au Maroc, et Balmanaise d’adoption depuis de longues années, Amina Ighra n’a jamais rien renié de sa terre berbère sans pourtant en rester prisonnière. Emotions de jeunesse et mémoires des êtres aimés : le portrait du père, le buste de la mère donnent à l’œuvre, aujourd’hui nourrie de multiples inspirations, une grande et forte humanité.
Après un court passage de 1994 à 1997 aux Beaux Arts de Toulouse aux côtés de Corret et Peyranne où elle obtient son premier Prix en 1995, ses dessins, sculptures et peintures sont rapidement remarqués dans de nombreux salons et expositions qu’il serait trop long ici d’énumérer, mais parmi eux : le Salon International de Béziers, le Lion’s Club d’Agen, le Festival Africajarc, Gaillac Abbaye Saint-Michel et bien entendu, le Salon des Arts de Balma….
En outre elle fait partie de ces artistes Balmanais qui portent haut et fort la culture au travers de tout l’hexagone et Alain Fillola, maire de Balma de renchérir : « C’est une chance pour Balma de compter parmi ses habitants une artiste à qui la sensibilité et la maîtrise technique valent aujourd’hui une récompense grandissante…. Elle fait partie de ces artistes entiers, qui se donnent corps et âme à leur art ». Ainsi soutenue par Génération Culture, l’association dont le siège est à Balma avec pour vocation de contribuer au développement des Arts et de la Culture, et la mairie de Balma, ont décidé d’accompagner Amina Ighra à réaliser un projet d’exposition sur deux mois durant cet été, du 6 juillet au 29 août, avec une sélection de toiles et de sculptures à l’Institut du Monde Arabe à Paris.
Haut lieu de la culture, l’Institut du Monde arabe est le fruit d’un partenariat entre la France et vingt-deux pays arabes. Fondation de droit français, l’I.M.A a été conçu pour faire connaître et rayonner la culture arabe.
Source : Marocainsdumonde
L’AMF fête ses 50 ans sous la forme d’une caravane de la Mémoire qui, depuis deux ans, s’arrête à différentes étapes pour permettre la rencontre et les échanges entre différentes nationalités et acteurs associatifs.
50 annés de reconnaissance des luttes des immigrations et de l’immigration marocaine en particulier.
50 années qui ont vu évoluer ses champs d’intervention dans différents domaines car l’AMF a toujours inscrit ses activités dans le cadre de questions d’actualité.
Cette caravane, qui a pris son départ en France : Chevilly-La-rue, Saint-Denis, Paris, autour des thèmes de la Mémoire, se poursuivra au Maroc s’arrêtant dans plusieurs villes : Agadir, Oujda, Rabat…
Elle fait le pont entre la France et le Maroc et donne toute sa dimension à la citoyenneté entre les deux rives de la Méditerranée.
Cette traversée est symbolisée par l’exposition - photo montage «Rupture» du peintre plasticien Antoine de Bary qui a «découvert dans un classeur de bureau vert des fiches d’identité et des carnets individuels roses de travailleurs marocains, manœuvres, sans profession…vus de face et de profil, oreilles bien dégagées, arrivés en France entre 1939 et 1940 …
Source : Marocainsdumonde
Les entrées de migrants vers l'Espagne ont connu une diminution de 43 pc depuis 2008 à cause de la crise économique qui frappe de plein fouet le pays ibérique.
Ainsi, le nombre de travailleurs étrangers ayant entré en Espagne a passé de 682.300 à 391.900 personnes en deux ans, soit une baisse de 43 pc, selon un rapport de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Il s'agit de la chute la plus importante parmi les plus développés affectés par la crise internationale, ajoute la même source, précisant que cette baisse dépasse de loin la moyenne enregistrée dans les pays de l'OCDE qui atteint 6 pc.
Le rapport de l'OCDE intitulé " Perspectives des migrations internationales " (à consulter sur le site du CCME) indique également que les entrées de migrants vers les pays de l'OCDE ont tombé à 4.4 millions d'individus, soit une baisse de 6 pc, alors qu'au cours des 5 années précédentes, leurs effectifs avaient augmenté de 11 pc par an en moyenne.
Les immigrés ont été durement frappés par la crise de l'emploi, notamment les jeunes qui, dans bien des pays, ont enregistré une forte diminution de leur taux d'emploi, explique l'OCDE.
Source : Casafree/MAP
Grâce à leurs milliards de pétrodollars, les pays du Golfe se sont lancés dans une frénésie d'activités comme la finance, le high-tech, la grande distribution, le transport aérien ou encore le tourisme ... Depuis, pour répondre au manque de main d'œuvre qualifiée, leurs recruteurs organisent régulièrement des entretiens de sélection de compétences au Maroc…Suite
Interview du Pr Mohamed Hamadi Bekouchi sur la parution de son livre « Les Marocains d'ailleurs : identité et diversité culturelle », Ed. La Croisée des Chemins, 2010.
Pourquoi un ouvrage sur « Les Marocains d'ailleurs, identité et diversité culturelle » ?
D'abord un clin d'œil affectif et d'attachement pour les « Marocains d'«ici», c'est-à-dire résidant au Maroc, car chacun d'entre eux a au moins 1, 2, 3, voire beaucoup plus de parents installés «ailleurs».On enregistre plus de 5 millions de Marocains vivant aux quatre coins du monde dont presque un demi-million de personnes ayant minimum bac + 4. De ce fait, ces personnes représentent des intelligences inestimables. On est dorénavant des travailleurs intellectuels et de l'esprit.
Ouvrons une parenthèse pour indiquer que les Marocains d'ailleurs constituent une petite nation démographiquement aussi importante que l'Irlande, le Danemark, la Norvège, les trois pays baltes réunis, etc. Cette petite nation compose une mosaïque culturelle qui mérite, à ce nom, d'être mise en lumière.
Comment évoluent-ils, précisément, dans leurs rapports avec le Maroc et aussi avec leurs pays d'adoption ?
Par leur contribution, tant culturel que financière et de plus en plus par leurs compétences, les Marocains vivant à l'étranger contribuent au développement de la société marocaine. Ceci dit, la longévité de leur séjour en terre d'immigration, leur accès à la nationalité des pays d'accueil, leurs aspirations à investir dans l'acquisition de logements en s'installant dans le confort et plus largement, leur adhésion aux pratiques consommatoires occidentales rendent les Marocains visibles dans les différents champs sociaux, économiques et politiques. De plus, chaque institution cherche à les apprivoiser et les inciter à dépenser et à se dépenser davantage...
Quelles sont les transformations sociologiques que les Marocains d'ailleurs ont connues ?
Durant les années 1960-70, les entreprises d'Europe venaient chercher muni militari des troupes de mâles pour la reconstruction économique de leurs pays. Je pense notamment en premier lieu à la France, l'Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas. Les rabatteurs du patronat européen regardaient en particulier la fraicheur physique des émigrants, leurs biceps et leur capacité à travailler dans des domaines ingrats comme les mines, l'agriculture, le BTP. Les plus chanceux d'entre eux subissaient, quand même, la chaîne automobile et ses 3/8. Toutefois, les espaces publics leur étaient peu ou totalement interdits, autrement dit, ils étaient obligés de se cantonner dans des foyers ghettos et subir un célibat forcené. Leur seule devise se limita au « boulot-dodo » en ''isolat social''. Aujourd'hui, on a une population composite issue de toutes les régions et les cultures marocaines. On y trouve une très grande majorité de jeunes : plus de 60% ont moins de 25 ans, à peine 2,5% dépassent les 60 ans. Pour comparaison, les personnes de plus de 60 ans des pays du Nord représentent 1 personne sur 6.
On relève aussi un net rééquilibrage socio-démographique entre hommes et femmes; plus de 48% sont de sexe féminin. Soulignons que l'intégration par le sexe profite mieux aux femmes qu'aux hommes, que ce soit dans leur relation de partenaire, dans le travail et aussi dans les médias et le politique. En ce sens, les femmes sont des vecteurs majeurs de développement et de valorisation de l'image des Marocains d'ailleurs, plus encore du Maroc.
Au niveau des catégories socioprofessionnelles, fini le statut pasteurisé d'ouvrier. Nous sommes en face d'une pluralité de populations présentant une multitude de formations et de niveau d'instruction, de qualifications professionnelles et de compétences.
On constate une très forte présence et croissance continues de profils scientifiques, de cadres, d'étudiants en fin de scolarité de masters et de doctorats, des générations montantes issues de l'immigration marocaine en poste ou en âge avancé de scolarisation, des gens d'affaires également des artistes et des sportifs. Toutes ces personnes constituent des groupes en perpétuelle croissance dont la force réside d'une part par la manifestation identitaire mais surtout par la diversité culturelle. C'est une société sociologiquement composite. Ce qui nous laisse dire que les Marocains d'ailleurs évoluent dans tous les secteurs d'activités: PME, multinationales, associations, médias et également dans les établissements publics, plus particulièrement, dans l'enseignement et les collectivités locales.
Connaissant l'attachement des Marocains à leur capital culturel traditionnel, comment ''composent-ils'' à l'étranger avec cet héritage ?
Nul doute que les Marocains tiennent fortement à leurs racines et à leurs cultures. D'ailleurs, leurs pratiques perdurent aisément et de manière continue à l'étranger. Ainsi, on garde un pied sur terre, on s'accroche à l'économie traditionnelle et au savoir-faire et être marocain. Juste au niveau de la région parisienne, on enregistre plus de 3.000 épiceries de proximité, 300 restaurants dont une trentaine hauts de gamme, une centaine de bazars, idem pour les boucheries ''halal'', les agences de voyages et les sociétés organisatrices de fêtes marocaines (mariages, circoncisions, retour de La Mecque...). A cet égard, les réseaux s'étendent et l'industrie des cultures traditionnelles génère des profits. Les jeunes lauréats des grandes écoles de management et de marketing investissent ce secteur d'activité de plus en plus prisé.
Ce qui est certain : plus besoin de revenir ou de faire appel au Maroc pour festoyer. Tout se trouve localement, il suffit comme au ''Bled'' de choisir la qualité et de savoir marchander.
Concrètement, quelles stratégies matérielles les « Marocains d'ailleurs » mettent-ils en place pour vivre leur installation dans la durée ?
Leur style de vie s'inscrit dans des ''logiques consommatoires'', entre autre, ils adoptent la normalisation de la qualité de vie occidentale. Ils s'offrent le confort matériel et tiennent parallèlement à se démarquer par une touche culturelle et des pratiques sociales marocaines qui se manifestent par l'accueil, la nourriture, le salon traditionnel, le vêtement domestique ou lors de grandes cérémonies, par l'art culinaire et les belles tenues, la (les) langue (s) intergénérations, les parfums, les photos familiales, les ustensiles et les objets de décoration…
Comme toute famille occidentale de la classe sociale moyenne, le confort se traduit aussi par l'acquisition de plusieurs postes de télévisions et leur acolyte la parabole, d'appareils numériques, ainsi que d'un ou deux, voire trois ordinateurs et abonnement à Internet. C'est clair : moins ignorant et fermé sur soi que par le passé, on est branché 24h/24 sur le monde, en premier sur le Maroc.
Entre affirmation identitaire, intégration heureuse et assimilation-abandon, comment se positionnent-ils ?
Chaque fois que la durée de vie d'un individu se prolonge hors de son pays, chaque fois que celui-ci arrive à marquer culturellement et socialement son nouveau territoire. Et à chaque fois que sa condition de vie est confortable, il va apprécier et adhérer au style de vie locale en aimant davantage son pays et sa culture d'origine. Telle est l'attitude de 85% des Marocains d'ailleurs. Quelques exemples fortement symboliques : leur fierté lors de la naissance du Prince Héritier Moulay El Hassan en mai 2003, leur solidarité avec les victimes du séisme d'El Hoceima en février 2004 ou leurs actions régulières durant la Semaine de solidarité.
Au Maroc, la société civile est engagée. Elle s'approprie notamment des programmes socio-culturels et économiques délaissés par l'Etat; en est-il de même des « Marocains d'ailleurs » ? S'impliquent-ils dans les associations de leurs lieux de résidence ?
Même si de manière générale la vie associative demeure encore peu organisée, peu efficace, il existe une certaine dynamique associative des Marocains à l'étranger. Cela les insiste à jouer un rôle notable en faveur des populations défavorisées marocaines en menant des actions de développement social et de coopération permanente, et ce en coordination avec leurs homologues locaux.
Ceci étant dit, très longtemps, surtout durant les années de plomb, les Marocains de l'étranger n'avaient pas le droit de s'exprimer, pire encore, les militants politiques et syndicats étaient enfermés, voire éliminés de la carte. Depuis le milieu des années 90, une foultitude d'associations a vu le jour. On s'engage au sein d'associations spécifiquement marocaines, d'autres préfèrent naviguer dans des sphères plus larges et hautement universelles. On est conscient que seul l'engagement dans des partis politiques, des syndicats et des associations qui payent, au sens, où ils permettent à une personne, comme à son groupe d'exister, d'être écouté et de s'affirmer, prend du sens.
Reste que rares, très rares les associations des Marocains d'ailleurs qui offrent des activités intéressantes, par conséquent, elles sont très peu suivies. Eparpillés, voulant chacun créer sa propre sa chapelle, les responsables des associations se perdent et gaspillent énormément de leur énergie en débats stériles. Ajoutons à cela que les associations manquent de moyens humains et organisationnels mais surtout de projets concrets. Résultat : « circuler, il n'y a rien à tirer de consistant ni d'instructif ».
Et le Maroc dans tout cela, quelle est sa stratégie politique vis-à-vis des Marocains d'ailleurs ?
Beaucoup d'efforts ont été réalisés depuis quelques années dans les transports maritimes, l'accueil frontalier, les services administratifs et l'organisation des festivals. Par contre, niet pour le foncier, l'investissement économique dans les secteurs émergents, l'éducation et la culture des enfants. Il est vrai qu'une armada d'intervenants institutionnels, dont chaque membre joue sa partition en solo, ne facilitent guère la mise en chantier de stratégie politique intelligente. Les Affaires étrangères, l'Intérieur, l'Education nationale, les Habous, le Conseil consultatif des Marocains... la Fondation Hassan II pour les MRE, la Fondation Mohammed V et un tas d'autres organismes publics mais aussi privés, notamment les banques, rendent très compliqué tout programme social clair et durable en faveur des Marocains résidant à l'étranger.
Dans ce cas, l'écoute de la part des institutions marocaines ne peut être que partielle et très peu efficace. Franchement, on bricole comme on peut, ainsi la ''procrastination'' ronge les pouvoirs publics, la stratégie et l'action politique demeure un pis-aller.
Comment pouvez-vous définir les Marocains d'ailleurs? Quelle pourrait être leur influence dans leur pays d'origine?
Ce sont des passeurs culturels et de la connaissance, aussi développeurs de réseaux et de lobbies efficaces. Ils constituent un ensemble cohérent de groupes de croissance, des diasporas. Le flou et l'absence de coordination entre ministères et autres établissements publics déstabilisent énormément les intelligences des Marocains d'ailleurs. Trop les solliciter n'importe comment et dans n'importe quel sens les décourage et fait fuir les meilleures volontés. Ce qui nous amène à insister sur le fait que le gouvernement et les différents intervenants dans ce secteur clarifient leur attitude en proposant une stratégie politique cohérente à visée lointaine. Or, bien informés, bien écoutés et bien motivés, ils sont capables d'escalader les montagnes les plus hautes… et réaliser de nouvelles merveilles.
D'après vous, quelles sont les grandes tendances dans les décennies à venir 2020 et 2030 ?
Tous vont être touchés par l'appétit du savoir et de la connaissance, seule et unique porte pour espérer avoir des compétences et du travail rémunérateur. Une deuxième aspiration consiste à construire un mode de vie confortable matériellement avec une empreinte culturelle et de pratiques sociales maroco-occidentales.
On restera sans exception accroché à une certaine tradition, on délaissera la famille élargie, nonobstant, niet à l'auberge espagnole, on s'attachera à la famille nucléaire dont le statut des partenaires sera celui d'un couple et non plus celui de mari et d'épouse ; un intérêt et un investissement plus fort pour l'éducation des enfants de 3e et 4e générations. Enfin, plus d'espaces pour l'apprentissage de l'arabe, une relation qualitative avec le Maroc et ses cultures sera la tendance.
En 2015, tous les jeunes issus de l'immigration marocaine auront acquis la nationalité de leur pays adoptif. Intériorisant très tôt leur citoyenneté, leur engagement politique se généralisera et leur participation aux élections dépassera la moyenne des autochtones. Au niveau éligibilité, leur nombre sera significatif sans pour autant être proportionnel par rapport à leur engagement.
Nés en même temps que le virtuel et Internet, intériorisant la pratique des nouvelles technologies en bas âge, les jeunes vont démultiplier leur relation affective et aussi de travail via le virtuel. Les réseaux évolueront avec la famille et les institutions marocaines mais aussi de façon inter-marocaine à l'étranger. Les mobilités s'orienteront vers d'autres pays que le Maroc, là où se trouve un proche parent ou des amis.
Structurellement, on peut dire que le Maghreb se construit hors de ses frontières. En plus des mariages et des vies en couple intermaghrébins, on créera des entreprises où on trouvera un actionnaire algérien, un concepteur marocain et un manager tunisien; idem pour les associations avec un président marocain, un Tunisien trésorier et un Algérien permanent. Ce changement de mentalités et de pratiques relationnelles concerne autant les femmes que les hommes.
Viscéralement nomade, de surcroît évoluant dans une ambivalence interculturelle et de paradigme, ils privilégieront le multi-résidentiel : un aller et retour entre leurs deux pays. On aime bien être « ici », un peu «ailleurs» et vice-versa. Sans que ce soit une exception concernant uniquement les plus aisés. Chacun s'offre en fonction de ses moyens, de son temps et de son gré, le luxe de la multi-résidentialité et de ses jouissances. Quelque part, ils seront plus qu'aujourd'hui touchés par le germe affectivo-culturel de la dualité éternelle des espaces protagonistes ; un désir instinctif de vouloir rester présent, d'exister « ici et ailleurs » ! Une manière concrète et heureuse pour affirmer que l'interculturel et la mondialisation des Marocains d'ailleurs est juste à ses débuts.
Pour terminer, professeur, vous êtes vous-même un Marocain d'ici et un "Marocain d'ailleurs". Est-ce qu'on peut parler de vous, comme on peut parler d'une certaine catégorie d'individus inscrits dans des flux migratoires hyper-actifs, en termes de citoyen du monde?
Plus que jamais, je sens et je vis de manière organique mon statut de citoyen de monde. Quel privilège ! Une citoyenneté qui s'est construite intellectuellement dans la douleur et la quête de soi avec une remise en cause continue et distante dans une relation interactive avec l'autre, l'étranger. Et chaque fois, avec humilité et tempérance, je vais sans a priori ni jugements de valeurs, à la découverte et à l'appréciation des autres cultures humaines et sociales qui me paraissaient, auparavant, très lointaines, voire opposées à la mienne et à mon style de vie.
Il est vrai aussi que les grandes inquiétudes de l'uniformatisation et de la dépersonnalisation sociale et de la pensée, de la croissance des inégalités entres les gens, les pays riches et les autres, le non-respect des droits de l'Homme et plus généralement par l'hémorragie sanglante de toutes espèces de pollution m'interdisent de regarder le train de la mondialisation et de sa cargaison d'effets pervers rouler sans bouger, sans réagir.
Finalement, chaque fois que je prends conscience d'une injustice ou que je m'engage pour une cause « ailleurs », je me sens davantage plus « ici » hyper-actif dans ma contrée… dans mes contrées.
Source : Le Matin
Dans un contexte critique de crise économique mondiale, les pays d’Europe accueillant les immigrés musulmans se soucient du port de la burqa. Belgique, Espagne, Danemark, Italie… S’agit-il d’un débat futile comme l’a qualifié un député socialiste français ou d’une instrumentalisation politique ? En tout cas, la contagion affecte la France. Mardi dernier, l’Assemblée nationale (Chambre basse du Parlement français) a adopté, à une grande majorité le projet de loi sur l’interdiction du port du voile intégral dans tous les lieux publics. «Nul ne peut, dans l’espace public, porter une tenue destinée à dissimuler son visage», stipule clairement le premier article du texte qui a eu la bénédiction de 335 voix contre 1, sur un ensemble de 339 votants. Et ce, en première lecture. «Succès», crient les députés de l’UMP (Union pour un mouvement populaire) et le Nouveau centre tout comme les radicaux de gauche qui ont voté en faveur du projet de loi (les socialistes, les verts et les communistes ont boycotté le scrutin). Toutefois, le revers de la médaille peut se révéler très douloureux, estiment certains députés. Le texte qui sera soumis en septembre prochain à l’avis du Conseil constitutionnel (avant son examen au Sénat) risque la censure. L’interdiction générale serait anticonstitutionnelle. Un tel scénario serait, met en garde le groupe socialiste, «un cadeau inestimable pour les intégristes». L’on craigne ce qui s’est passé en Italie. Un projet de loi, signé la Ligue du Nord, alliée de Silvio Berlusconi au sein de la majorité, a été déposé au Parlement fin 2009. Il prévoit une peine allant jusqu’à deux ans de prison et 2.000 euros d’amende à l’encontre de toute personne qui rend son identification «difficile» ou «impossible» en raison de son appartenance religieuse. Des maires de certaines communes avaient même décrété des arrêtés d’interdiction, en revanche le Conseil d’Etat a émis un avis défavorable.
Retour au texte français. Quelles sont les sanctions prévues par ce projet de loi ? Le projet de loi présenté par la ministre française de la Justice, Michèle Alliot-Marie, prévoit en cas de refus une amende de 150 euros à laquelle pourra s’ajouter ou se substituer un stage de citoyenneté. Le texte institue un nouveau délit, destiné à punir toute personne qui impose à une femme de porter le voile intégral par «menace, violence, contrainte, abus d’autorité ou abus de pouvoir». La peine est lourde : toute personne obligeant une femme à porter le voile intégral sera passible d’une peine d’un an de prison et du versement de 30.000 euros d’amende, une sanction doublée si la personne contrainte est mineure au moment des faits. Le projet de loi propose également une période de «dialogue et de sensibilisation» de six mois auprès des femmes portant volontairement le voile intégral avant l’entrée en vigueur des sanctions.
En cas d’avis favorable du Conseil constitutionnel et d’adoption par la chambre haute du parlement français (Sénat), la France, accueillant la plus grande communauté musulmane en Europe avec près de 6 millions de personnes, sera le 2ème pays d’Europe après la Belgique de mettre en place toute une loi pour interdire le port du burqa dans l’espace public. La Belgique a franchi le pas le 29 avril dernier, avec un vote à l’unanimité. L’Espagne marche sur les pas de ses voisins puisque le pays dispose déjà d’un projet de loi interdisant la burqa. En attendant son adoption, la ville de Lleida en Catalogne a déjà fait voter un arrêté municipal interdisant niqab et burqa dans les établissements municipaux. La mairie de Barcelone veut faire de même. La Grande-Bretagne n’est pas en reste. Certes, aucune loi d’interdiction générale n’est en projet jusqu’à ce jour. Toutefois, une circulaire du ministère de l’Education datant de 2007 a donné droit aux directeurs d’établissements scolaires publics et confessionnels d’interdire dans leur enceinte le voile intégral. Aux Pays-Bas, certaines municipalités ont interdit le port du burqa dans certains lieux notamment dans les établissements scolaires. Quant à l’Allemagne, le gouvernement n’a pas jugé bon de promulguer une loi nationale arguant que le très faible nombre de femmes portant la burqa ne justifie pas une telle loi. En revanche, ce vêtement est prohibé dans les écoles publiques.
Source : Le Soir
15 juillet 2010
Après avoir augmenté d’environ 10% par an depuis 2003, le flux migratoire à destination des pays les plus riches a connu un sérieux ralentissement avec la crise économique mondiale. Selon un rapport de l’OCDE, le nombre de nouveaux-arrivants a reculé de 6% en 2008 et 2009 selon l’édition 2010 de «Perspectives des migrations internationales».
Quant aux immigrés déjà présents, ils ont été davantage touchés par le chômage que les nationaux. Explications de Thomas Liebig, expert à la division des migrations internationales de l’OCDE : «Les immigrés sont plus représentés dans les secteurs affectés par la crise comme le bâtiment ou l’hôtellerie. De même les immigrés ont plus souvent des emplois moins stables et plus souvent des contrats temporaires».
Mais cette pause relative devrait prendre fin avec la reprise économique car les pays industrialisés devront à nouveau recourir à l’immigration pour maintenir leur croissance et leur prospérité.
C’est en pensant à cela, d’après l’OCDE, que les gouvernements des pays de l’Organisation devraient faire tout leur possible pour aider les immigrés qui ont perdu leur emploi, en veillant à ce qu’ils bénéficient des mêmes droits en matière de prestations de chômage que leurs homologues autochtones et en leur offrant une aide à la recherche d’emploi et à l’apprentissage de la langue du pays d’accueil en vue de favoriser leur intégration.
«Il est important de souligner que les immigrés apportent une contribution bénéfique à l’économie nationale, en particulier en période de croissance. Les tendances démographiques de long terme demeurent quelle que soit l’ampleur des difficultés économiques actuelles. Ces dernières ne devraient pas servir d’argument pour imposer des barrières excessives à l’immigration. Il est important de conserver une perspective de long terme en matière de politique migratoire», a fait observer le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría.
La population en âge de travailler n’augmenterait que de 1,9% dans la prochaine décennie au rythme d’immigration actuelle. Mais la tendance sera à la baisse en Allemagne, au Japon, en Italie. La France est pénalisée par son faible taux d’immigration : l’essentiel de l’immigration provient du regroupement familial (51,9%) contre seulement 13,8% au titre du travail (hors UE).
Le rapport de l’OCDE consacre également l’importance de l’analyse de l’opinion publique : la connaissance publique du phénomène migratoire pourrait être améliorée grâce à la diffusion par les médias d’une information objective et complète sur les questions migratoires afin de faire reculer les préjugés et favoriser les conditions de vie en commun.
Source : Le Soir
15 juillet 2010
Une série de séminaires universitaires hispano-marocains seront organisés au Maroc et en Espagne entre les mois d'octobre prochain et de mars de l'année 2011, a-t-on appris auprès des organisateurs.
Il s'agit de neuf séminaires prévus dans les villes d'Algésiras (Sud de l'Espagne), Tanger et Tétouan, et dont l'organisation a fait l'objet d'une convention de partenariat signée entre l'Université de Cadix (UCA) et la Députation de cette province.
Selon un communiqué de l'UCA rendu public mercredi, ces rencontres scientifiques s'inscrivent dans le cadre d'un projet de formation inter-universitaire faisant partie du Programme de coopération transfrontalière Espagne-Frontières extérieures, cofinancé à hauteur de 75 pc par l'Union Européenne (UE).
Ces séminaires seront axés sur des thématiques d'intérêt commun, dont "la décentralisation et la gouvernance", "la logistique" ou "l'égalité des chances".
Le Programme de coopération transfrontalière Espagne-Frontières extérieures prévoit également le lancement de projets maroco-espagnols de coopération en matière d'énergies renouvelables, de culture et de promotion économique.
Trois projets dans ces domaines ont été présentés à l'occasion d'une rencontre qui a réuni, en avril denier à Grenade (Sud), des responsables marocains et espagnols et des acteurs économiques des deux pays.
Source : MAP
Le gouvernement est en train de mettre en place les mécanismes devant permettre aux compétences marocaines à l'étranger de contribuer davantage au développement de leur pays d'origine, a affirmé M. Mohamed Ameur, ministre délégué chargé de la communauté marocaine à l'étranger.
Invité de l'émission "Hiwar", diffusée mardi soir par la première chaîne de télévision nationale "Al Oula", le ministre a affirmé que plusieurs cadres marocains à l'étranger sont disposés à retourner au pays et contribuer à son essor, relevant que des dizaines de cadres rentrent effectivement chaque année au Maroc.
Evoquant les problèmes rencontrés par les enfants de la 2-ème génération de la communauté marocaine à l'étranger, M. Ameur a relevé qu'il s'agit en premier lieu d'un problème d'ordre culturel, soulignant que cette catégorie a besoin de s'imprégner davantage de la culture de son pays d'origine pour, d'une part garder ses attaches avec la patrie et, d'autre part, faciliter son intégration dans les pays d'accueil.
Il a dans ce sens mis l'accent sur les efforts déployés par son département et le ministère des Habous et des Affaires islamiques, ainsi que d'autres instances pour la préservation de l'identité culturelle de la communauté marocaine établie à l'étranger.
Le ministre a souligné l'importance de la stratégie adoptée par le gouvernement pour promouvoir les conditions de cette communauté, une stratégie basée notamment sur l'accompagnement de leur intégration dans le pays d'accueil et la préservation de la relation avec le pays d'origine, rappelant la création des centres culturels, le soutien accordé aux associations des Marocains à l'étranger et aux catégories en situation de précarité, outre la mise en place d'un programme d'assistance juridique et d'un fonds de soutien à l'investissement au profit de cette communauté.
Il a par ailleurs mis l'accent sur le rôle vital et stratégique que joue cette communauté dans la défense de l'intégrité territoriale du Royaume.
M. Ameur a dans ce cadre indiqué que cette communauté fait front contre les complots des adversaires de l'intégrité territoriale du Royaume, rappelant que les acquis réalisés dans la défense de la cause nationale, y compris le soutien onusien, l'ont été grâce à la mobilisation de l'Etat et des partis politiques, mais aussi des Marocains résidant à l'étranger.
Le ministre a insisté sur la nécessité d'une action résolue des organisations des droits de l'Homme pour dévoiler les conditions pénibles endurées par les séquestrés à Tindouf, lesquels sont privés du droit de rallier leur pays ou d'y recevoir une sépulture digne en cas de décès, réitérant son soutien à la famille de Mahfoud Ali Beiba qui réclame une enquête sur les circonstances de sa mort subite et suspecte.
Source : MAP
Innondations en Espagne
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