lundi 18 novembre 2024 18:19

Un réseau des sociétés civiles euro africaines organise, lundi à Dakar, un "sommet citoyen des sociétés civiles du Nord et du Sud sur la migration", qui se veut une réplique à la 3ème "Conférence ministérielle euro-africaine sur la Migration et le Développement" dont les travaux démarreront mardi dans la capitale sénégalaise.

Par ce contre sommet, le réseau des sociétés civiles du Nord et du Sud veulent ériger une tribune pour interpeller les officiels qui feront le déplacement à Dakar sur la question de la migration, des droits des migrants et personnes déplacées et déposer un mémorandum à la Conférence des Ministres.

La 3eme "Conférence ministérielle euro-africaine sur la Migration et le Développement" se tiendra, mardi et mercredi prochain à Dakar, avec la participation des ministres compétents en matière de migration des pays d'Afrique centrale et de l'Ouest, du Maghreb et d'Europe.

Le contre sommet citoyen sur la migration qui arbore le slogan "Des ponts, pas des murs", entend aussi dénoncer "les conséquences de la politique européenne d'immigration et proposer des alternatives à une Europe qui se transforme en forteresse, une Europe source de déséquilibre entre le Nord et le Sud", indiquent les organisateurs de la manifestation dans une conférence de presse tenue dimanche à Dakar.

Cette manifestation s'inscrit dans le cadre des recommandations issues du Forum Social Mondial (FSM-2011) de Dakar.

Lors de ce rassemblement mondial des associations de la société civile, tenue dans la capitale sénégalaise en février dernier, les acteurs sociaux avaient adopté une "Charte mondiale des migrants".

Le document recommande la mobilisation des acteurs de la société civile en tant que force de proposition pour les politiques migratoires, le renforcement de la coopération Nord-Sud pour la protection des droits des migrants et des personnes déplacées et humaniser le traitement de la question de la migration.

Il s'agit de promouvoir une approche "Migration et développement " fondée sur les intérêts mutuels des migrants, des sociétés et des populations laborieuses du Nord et du Sud, indiquent les organisateurs, précisant que le contre-sommet de Dakar vise aussi à témoigner de "la mobilisation constante et sans faille des sociétés civiles face aux politiques migratoires des pays de l'Union Européenne".

Selon le comité d'organisation, la manifestation comprend une conférence, une marche et une série d'activités culturelles avec la participation d'artistes militants et engagés d'Afrique et d'Europe.

20/11/2011

Source : MAP

Une délégation interministérielle marocaine est attendue, mercredi à Dakar, où elle prendra part à la 3ème "Conférence ministérielle euro-africaine sur la Migration et le Développement" avec la participation des ministres compétents en matière de migration des pays d'Afrique centrale et de l'Ouest, du Maghreb et d'Europe.

Des représentants des ministères des Affaires Etrangères, de l'Intérieur et celui chargé de la Communauté Marocaine Résidant à l'étranger prendront part à cette importante manifestation qui a pour objectif d'instaurer une coopération efficiente et équitable entre le nord et le sud en matière de migration.

Baptisée aussi "Processus de Rabat", la première conférence ayant été tenue dans la capitale du Royaume en juillet 2006, cette manifestation euro-africaine procédera à l'évaluation du "Programme de Coopération Triennal de Paris" (2008-2011), ainsi qu'à l'adoption d'une nouvelle stratégie qui fixera les priorités du dialogue sur la migration entre les pays partenaires pour la période 2012-2014.
Dans un contexte marqué par les drames humanitaires causés par les flux croissants de migrants en situation irrégulière depuis l'Afrique sub-saharienne vers l'Europe, les ministres de plus d'une cinquantaine de pays d'origine, de transit et de destination se sont réunis pour la première fois en 2006 à Rabat afin de répondre aux questions soulevées par les enjeux migratoires.

Les vues convergentes exprimées lors de ces assises ont révélé la nécessité d'appréhender les questions migratoires de façon équilibrée et dans un esprit de responsabilité partagée.

La déclaration et le Plan d'action adoptés lors de la Première Conférence de Rabat, témoignent de ce partenariat novateur caractérisé par une vision commune qui a jeté les bases d'un partenariat étroit entre les pays concernés par la "route migratoire africaine" comprenant les flux migratoires vers l'Europe en provenance du nord, du centre et de l'ouest du continent noir.
Deux ans plus tard, la deuxième Conférence Euro-Africaine sur la Migration et le Développement, organisée cette fois ci à Paris en 2008, confirmait la vitalité du "processus de Rabat" et opte pour l'adoption d'un ambitieux programme de coopération triennal (2008-2011) financé par l'Union Européenne et l'Agence Espagnole de la Coopération International et du Développement.
La troisième conférence ministérielle Euro-Africaine sur la migration et le développement de Dakar intervient dans la continuité des deux premières afin d'évaluer la mise en oeuvre du programme de coopération et paver la route de la coopération future en matière de migration.

Les membres du Comité de Pilotage du "Processus de Rabat" (un groupe composé de représentants d'Etats africains, européens et de la CEDEAO-15 pays d'Afrique de l'Ouest-) ont entamé, depuis début 2010, une série de réunions d'experts dont les résultats des travaux contribueront directement à la tenue de cette 3ème conférence ministérielle euro-africaine.

20/11/2011

Source : MAP

 

L e ministre de l'intérieur, Claude Guéant, durcit le ton sur la thématique de l'intégration des immigrés. " Les étrangers qui sont admis à vivre en France doivent adopter nos règles de vie», a·t·il déclaré, jeudi 17 novembre, lors d'un déplacement à Montfermeil (Seine-Saint-Denis), après la publication d'une étude polémique du chercheur Gilles Kepel sur la montée de l'islam dans cette banlieue défavorisée…Suite

Les étrangers qui souhaitent être naturalisé:; français devront dès Je 1er janvier 2012 signer une charte des droits et des devoirs avec de nouvelles dispositions.  Pour le ministère chargé des MRE, il s'agit d'une mesure «ségrégative» à l'égard des étrangers…Suite

Elles seraient près de 80 femmes marocaines résidant aux Pays-Bas, à être victimes d’abandons forcés au Maroc chaque année. C’est ce que révèlent des associations d’immigrées marocaines aux Pays comme la Moroccan Women’s Association Netherlands (MVVN), et le Support Re-emigrants Foundation (SSR).

Ces abandons forcés sont le plus souvent liés à des problèmes conjugaux. Ainsi, les époux attendent une fois au Maroc pour repartir sans leurs partenaires, tout en confisquant leurs titres de séjour dans leur pays d’accueil. Ces abandons concernent également les enfants, estimés à plus d’une centaine par an. Certains parents préfèrent les laisser au Maroc pour qu’ils ne perdent pas leur culture. Quant aux épouses abandonnées, elles se retrouvent sans aucun recours possible au Maroc. Leurs maris sont des Néerlandais d’origine marocaine.

20/11/2011

Source : Yabiladi

Régulièrement, la presse belge se fait le relai d’informations portant sur les musulmans du pays : leur nombre, le nombre de lieux de culte, leur façon de pratiquer la religion... Ce mois-ci Felice Dasseto, professeur et chercheur à l’Université catholique de Louvain, publie une nouvelle étude sur les musulmans de Bruxelles « l’Iris et le croissant ». La presse s’en empare.

Les musulmans de Belgique préoccupent. Une nouvelle étude, « L'Iris et le Croissant », a été publiée en novembre. Réalisée par le sociologue Felice Dassetto, professeur et chercheur à l’Université catholique de Louvain, elle indique que le quart de la population bruxelloise, soit 250 000 personnes, est musulmane quand la moitié de celle-ci est pratiquante. La presse Belge, délivrant régulièrement des informations sur la croissance de la population musulmane, la part des musulmans dans la population bruxelloise, ou encore le nombre, toujours croissant, des lieux de culte reconnus, se concentre sur deux aspects du livre : le néosalafisme et l’absence d’encadrement civique de la jeunesse musulmane de la capitale.

Selon la RTBF, reprenant l’étude, « il y a de multiples façons de pratiquer. Même si un courant se démarque depuis la fin des années 90 : le néosalafisme. [...] « C’est un retour à la lettre des textes fondateurs de l’islam. Avec aussi une grande insistance sur les aspects d’obligations rituelles, sur la tradition – par exemple – des relations interpersonnelles (notamment hommes/femmes), sur le fait de créer une communauté de gens très orthodoxes, pieux qui seraient une communauté de purs (à la limite contre les musulmans tièdes et séparés du monde non-musulman). »

L’hebdomadaire Le Vif, citant l’étude, souligne que « Si l’auteur révèle « une abondance de socialisation (politico-)religieuse identitaire dans l'associatif (écoles coraniques, cours de religion islamique, DVD, livres, etc.), il y a une forte carence de la socialisation civique (scoutisme, maison de jeunes, etc.) des jeunes musulmans. Dans ce cas, il y a un enjeu important car c'est la socialisation de la rue qui prévaut. »

Mi-septembre, la thèse de Leïla El Bachiri, chercheuse au centre de sociologie de l'Université libre de Bruxelles, était longuement commentée dans la presse. « Une partie des jeunes musulmans se ré-islamisent « au contact de nouveaux prédicateurs très actifs, liés principalement à la mouvance contestataire des Frères musulmans ou aux néosalafistes inspirés par le wahhabisme saoudien ». [...] ces prédicateurs qui sont à l'origine de la « réislamisation » d'une partie de la jeunesse musulmane dans la capitale, « remplissent une fonction de revalorisation sociale » et touchent une population précarisée qui retrouve une certaine « dignité à travers la religion » », expliquait l’agence de presse Belga, en reprenant les mots de la chercheuse.

Interviewée par le quotidien de référence Le Soir, Leïla El Bachiri, s’indigne bientôt de l’interprétation faite de sa thèse. « Je dénonce une manipulation frauduleuse de mes propos par le journal « Le Soir » lors de leur encart en première page mentionnant une « radicalisation d’une partie de la jeunesse bruxelloise » prétendant être la conclusion de ma thèse. Les termes de « radicalisation » et d’« extrémisme » n’ont jamais été évoqués de ma part », explique la jeune chercheuse dans sa réponse.

Cet incident pourrait être perçu comme un révélateur de l’atmosphère de suspicion qui entoure l’islam en Belgique. « L'islam a un effet structurant de l'espace urbain, il faut y faire face. [...] Je crois que les communes travaillent dans ce sens, mais les autres niveaux (régional, fédéral) comprennent moins les enjeux ; il y a un travail à faire à cet égard », remarque Felice Dassetto. La presse devrait-elle également faire un travail sur elle-même ?

18/11/2011, Julie Chaudier

Source : Yabiladi

Des inscriptions à caractères raciste et nazi ont été découvertes ce samedi 19 novembre sur les murs de la mosquée de Villeneuve-sur-Lot par le personnel de la mosquée. Une palette en bois a également été incendiée contre la porte d'entrée et une bouteille ayant probablement contenu un liquide accélérateur du feu, a été découverte à proximité de l’incendie.

Le Conseil Français du Culte Musulman a condamné éfermement cet attentat criminel qui a visé une fois de plus une mosquée et exprime sa profonde inquiétude face à la recrudescence de ces actes islamophobes".

En effet, c’est le quatrième en l’espace de deux semaines, après ceux de Montbéliard (10 novembre), de Saint-Armant les Eaux (6 novembre) et Roissy-En-Brie (5 novembre).

Le CFCM "exprime son total soutien aux responsables et aux fidèles des mosquées victimes de ces actes et appelle les musulmans de France à rester vigilants, dignes et sereins face à de telles provocations méprisables", souligne un communiqué de son président Mohammed Moussaoui.

Le CFCM "salue la proposition de la préfecture de Lot qui prévoie de multiplier les patrouilles de police et de gendarmerie autour des lieux de culte du département" et souhaite que c"e type de dispositif soit généralisé à toutes les régions à risque".

Cette instance présentative du culte musulman "appelle les pouvoirs publics à mobiliser tous les services concernés afin que les auteurs de ces agressions soient identifiés au plus vite et que leurs actes soient traités avec la sévérité qui s’impose".

Compte tenu de la forte augmentation des actes antimusulmans sur l’année 2011, poursuit le communiqué, le CFCM réitère sa demande de mise en place d’une mission d’information parlementaire sur ce fléau qui empoisonne notre vivre ensemble et menace notre cohésion nationale.

Samedi 19 Novembre 2011 - 18:12

Source : Atlasinfo.fr

Parmi les nouveaux «malvenus» de la famille européenne, figure désormais le «polytechnicien marocain», aux côtés du «plombier polonais».

Il n’avait rien d’un inconnu pour les élites tant marocaines que françaises. Mais c’est la première fois qu’il se retrouve au-devant de la scène, tel un homme de l’ombre soudain concerné par une sombre affaire médiatico-judiciaire.

La circulaire du 31 mai qui prévoit l’expulsion des étudiants étrangers dès l’obtention de leur diplôme en dit long sur la France contemporaine. Elle en dit tout autant du Maroc et des Marocains. En touchant les élites et les futures élites du royaume, cette circulaire révèle une histoire malaisée, où s’entremêlent éducation, cultures nationales et rapports Nord-Sud ; une histoire mise à mal par les effets convergents de la crise en Europe, du développement désarticulé des pays du Sud et du printemps arabe.

L'éducation, une question centrale et douloureuse

Voilà deux siècles que l’éducation représente une question centrale et douloureuse pour le monde arabe. La modernité y a été lancée par les missions religieuses occidentales, d’abord au Liban et en Egypte. Et les grandes plumes de la Nahda, la renaissance arabe, ses penseurs et ses politiques, tous passèrent, d’une manière ou d’une autre, par des écoles occidentales implantées en Orient, avant de poursuivre leurs études en Europe ou en Amérique.

Aussi, au lendemain de la décolonisation, on ne nationalisa pas seulement le pétrole et les champs de coton. Beaucoup d’écoles étrangères fermèrent ou durent se plier au versant culturel de l’indépendance : arabisation de l’enseignement, homogénéisation des programmes… Seuls le Maroc et le Liban, chacun à leur manière, poursuivirent cette étrange aventure commencée au début du XIXe siècle, qui voulait que le monde arabe s’éveille à lui-même par l’enseignement de son vainqueur.

Cette externalisation de la formation des élites sauva Rabat comme Beyrouth du populisme culturel qui fit des ravages ailleurs. Mais le revers de la médaille est rouillé : ni le Liban ni le Maroc n’acquièrent d’élites capables de faire émerger une bourgeoisie nationale. Au contraire, ce processus maintint plus longtemps qu’il ne le fallait l’existence et la morgue de communautés locales, fragmentées et repliées sur des niches de privilèges, et empêcha pour longtemps l’apparition d’une culture nationale unifiée. Pour le Maroc, les choses se compliquent lorsque l’on sait qu’à côté de ces fils de bonne famille envoyés rue d’Ulm ou à Saint-Guillaume, des dizaines de milliers d’autres nourrissaient les usines Renault et les mines de charbon. Mais les deux groupes ne se mélangeaient pas, à Paris comme au Maroc. Sans doute aussi ces Marocains de bonne souche disaient-ils à la France la vérité cachée de son système scolaire, dont la méritocratie est souvent enracinée dans des critères de classe habilement masqués et que l’extraction sociale des diplômés marocains révèle crûment. Certes, il y avait parmi ces brillants étudiants des rejetons de classes moyennes ou populaires. Mais c’était un mince filet dans la rivière bien canalisée qui déversait l’aristocratie marocaine en France avant de la reconduire au Maroc. Et le centralisme autoritaire de Hassan II trouvait pour ces quelques fils de pauvres «montés» à Polytechnique du travail pour contrebalancer la domination des enfants de notables.

Le vieil empire chérifien a changé

Le dualisme de l’économie marocaine, tant décrié, avait donc son pendant culturel et éducatif. Parallèlement à ces promotions annuelles de brillants technocrates revenus de l’étranger, le Maroc investit à peine dans l’éducation de masse. Il offre l’image d’un pays baroque, associant l’un des plus hauts taux d’analphabétisme dans le monde arabe à une brillante et abondante élite intellectuelle, tout comme il combine l’un des plus puissants secteurs bancaires africains avec un taux de pauvreté massif.

Quant à la France, elle trouvait son avantage dans cet outsourcing des élites. Les diplômés marocains des grandes écoles françaises poursuivent, chez eux, le maintien d’une alliance économique et politique favorable aux deux bords. Mais quelque chose s’est grippé dans ce manège. Le vieil empire chérifien a changé. Malgré la multitude de barrières, de nouvelles catégories sociales ont intégré la voie qui mène aux grandes écoles. Ces étudiants ne reviendront pas au Maroc maintenir l’alliance. Pour une raison simple : ils n’ont pas de capital à faire fructifier. Ni postes ministériels ni direction d’offices publics ne les attendent à Rabat ou à Casablanca. Pis, ils savent que ces postes se déroberont devant leurs diplômes.

Talonnée par un FN relooké, la droite française manie pour sa part un populisme qui ne distingue plus les «bons» des «mauvais» Marocains. Inimaginable sous la Chiraquie, la circulaire de Claude Guéant manifeste le dépassement de la politique de copinage entre élites transméditerranéennes, au profit d’un poujadisme aveugle et électoraliste. Cette mesure est en train de créer une conscience politique chez les étudiants marocains des grandes écoles : polytechniciens ou normaliens, ils apprendront à être des émigrés, comme les ouvriers de Billancourt et les chômeurs de Villeurbanne. C’est un grand pas en avant pour les deux pays, que cette clarification.

19/11/2011, Omar Saghi

Source : Libération.fr

Un document de Bruxelles appelant les pays de l'UE à ouvrir davantage leurs frontières aux migrants en provenance du monde entier, a déclenché une réaction furieuse des eurosceptiques en Grande-Bretagne.

La Commission européenne a exhorté les 27 pays membres de l'UE à admettre de nouveaux migrants hors UE et d'adopter des politiques centrées sur l'immigration.

"L'immigration en Europe est nécessaire pour aider à stimuler l'économie du continent. Pour assurer la prospérité, l'Europe doit devenir une destination plus attrayante dans la compétition mondiale pour le talent", a souligné le document cité par le Daily Express.
Le député Gerard Batten, porte-parole du parti UKBI pour les questions de l'immigration a affirmé que "une fois de plus, l'UE encourage l'arrivée de plus de migrants, la plupart des Britanniques seront absolument +stupéfaits+ par la dernière proposition de la Commission européenne".

De son côté, le député conservateur Philip Hollobone a soutenu qu'a la faveur d'une telle mesure, "un grand nombre de migrants se déplaceront au Royaume-Uni (...) ils vont soit accepter des emplois, ce qui rend notre situation de chômage pire, ou finiront par bénéficier des prestations de l'Etat, ce qui coûte encore plus d'argent aux contribuables".

Pour Sir Andrew Green, représentant l'Organisme de contrôle migrationwatch, "ce document est un non sens, les seules bonnes nouvelles sont que nous ne faisons pas partie de leur système de visa".

Le gouvernement britannique a prévu de réduire l'immigration de 200.000 par an actuellement à "quelques dizaines de milliers par an", à l'horizon 2015.

19/11/2011

Source : Agence Algérienne(APS)

La Commission européenne a proposé de consolider le dialogue et la coopération avec les pays tiers partenaires dans le domaine de la migration et de la mobilité, dans le cadre de la nouvelle approche de la stratégie migratoire de l'Union européenne.
L'Union européenne doit dynamiser ses relations avec les pays tiers pour mieux récolter les bénéfices mutuels que la migration peut apporter, a indiqué l'Exécutif européen, soulignant que le Printemps arabe et les événements survenus en 2011 dans le sud de la Méditerranée ont souligné davantage encore la nécessité pour l'UE d'adopter une politique migratoire cohérente et globale.
Dans le cadre de sa nouvelle approche, la commission propose d'établir des partenariats pour la mobilité avec le Maroc, la Tunisie, et l'Egypte.

Ces partenariats "visent essentiellement à faciliter et à mieux organiser la migration légale, à définir des mesures efficaces et humaines pour lutter contre la migration irrégulière et à prévoir des étapes concrètes pour renforcer les bénéfices des migrations en termes de développement".

La conclusion d'accords de réadmission et d'assouplissement du régime des visas doit s'inscrire dans le cadre de ces partenariats, indique l'Exécutif européen.

Pour d'autres pays, la Commission propose de mettre en place des programmes communs pour les migrations et la mobilité, qui donneront lieu à une coopération approfondie, fondée sur un certain nombre de recommandations, objectifs et engagements communs pour le dialogue.

"C'est seulement en renforçant son dialogue et sa coopération avec les pays partenaires que l'UE sera mieux armée pour encadrer le phénomène migratoire sur son territoire et dans le contexte international. La nouvelle approche globale de la question des migrations et de la mobilité constitue le cadre stratégique ad hoc pour conférer une valeur ajoutée à l'action de l'Union et des Etats membres dans ce domaine", a affirmé la commissaire européenne chargée des affaires intérieures Cecilia Malmstrom.
La Commissaire européenne a également annoncé avoir mis en place un portail internet sur l'immigration pour aider les étrangers dans les formalités à remplir pour pouvoir travailler ou étudier dans les Etats de l'UE.

Elle a expliqué que la nouvelle approche globale de la question des migrations et de la mobilité placera davantage l'accent sur la politique en matière de mobilité et de visas.

"Elle sera davantage intégrée dans la politique extérieure de l'UE et la coopération au développement, et sera aussi mieux alignée sur les objectifs internes de l'Union, notamment sur la stratégie "Europe 2020", mais aussi sur les politiques en matière d'emploi et d'éducation", a-t-elle dit.

Et de conclure que "pour assurer sa prospérité, l'Europe doit devenir une destination plus attrayante dans le cadre de la course mondiale aux talents".

19/11/2011

Source :MAP

Une exposition originale sur l'histoire de l'habillement Marocain depuis le VIIIème siècle jusqu'à nos jours, qui propose au public Espagnol de découvrir, à travers une centaine de modèles en miniature habillés et parés, la richesse culturelle du Maroc, la beauté de ses tissus et le coloris de ses broderies, a été inaugurée, jeudi soir à Séville au siège de la Fondation des Trois Cultures de la Méditerranée, apprend-on vendredi auprès de la Fondation.

L'exposition, qui sera ouverte jusqu'au 11 décembre prochain, fait partie de la programmation retenue par la Fondation pour la clôture du cycle d'activités culturelles "Le Maroc en Andalousie" inauguré en mai dernier en collaboration avec le ministère de la communauté Marocaine résidant à l'étranger.

L'exposition, une oeuvre de Habiba Hantout Cherradi, est "le résultat d'une profonde étude de plus de vingt ans sur l'histoire de l'habillement Marocain depuis le VIIIème siècle jusqu'à nos jours. Toutes les régions du pays, l'héritage d'Al-Andalous, les influences du moyen orient et les caractéristiques propres des différentes ethnies du Maroc y sont représentées", relève la Fondation.
L'auteur, bibliothécaire-documentaliste de formation, nous offre une immersion inédite dans le monde des costumes, des parures et des coiffures au Maroc grâce à un travail de recherche effectué aussi bien dans les enceintes de divers fonds d'archives et bibliothèques que sur le terrain.

"Dans ce travail d'historien autodidacte, abondamment fouillé et documenté, Hantout Cherradi, affiche une originalité à double titre. En plus du travail d'écriture, l'auteur a confectionné plus d'une centaine de miniatures reproduisant ainsi fidèlement parures et costumes à travers les âges et les provinces du Maroc, usant chaque fois que cela lui fut possible de tissus anciens ". " Ainsi, ces miniatures d'environ cinquante centimètres proposent une illustration +vivante+ de ce travail de recherche et donnent à voir littéralement une photographie de cette histoire d'un Maroc où ethnies, traditions et arts de vivre cohabitent et s'interpénètrent, et où les costumes arabo-berbères, juifs séfarades, juifs berbères et chrétiens s'enrichissent des multiples apports du Moyen-Orient et d'Al-Andalous ", relève la même source.

Cette exposition inédite a été immortalisée et la centaine de modèles en miniatures a été photographiée et accompagnée de textes pour venir enrichir un ouvrage de trois cent pages, du même auteur, qui entend préserver la mémoire et l'histoire du costume au Maroc. Habiba Hantout Cherradi a à son actif plusieurs expositions et conférences au Maroc, en France, en Autriche, en Italie, et en Espagne.

Une cérémonie de clôture officielle du cycle " le Maroc en Andalousie ", qui a rencontré un vif succès non seulement auprès du public espagnol mais également auprès de la communauté marocaine résidant en Andalousie, a été célébrée, jeudi à Séville.

Initiative conjointe de la Fondation des Trois Cultures de la Méditerranée et du ministère de la communauté Marocaine résidant à l'étranger, cette manifestation marquée par une diverse et riche programmation dont des séminaires, des concerts de musique, des conférences, des activités sportives et des expositions d'artisanat organisées dans différentes villes de la région autonome d'Andalousie, s'est fixée comme principal objectif d'oeuvrer au rapprochement entre les deux peuples Marocain et Espagnol à travers la culture.

Créée à Séville en 1998, la Fondation est un forum fondé sur les principes de paix, de tolérance et de dialogue, dont l'objectif principal est de promouvoir la rencontre entre les peuples et les cultures de la Méditerranée. La Fondation, qui est une initiative du gouvernement du Maroc et du gouvernement autonome de l'Andalousie, est l'un des organismes les plus actifs dans ce domaine dans l'espace euro-méditerranéen.

18/11/2011

Source : MAP

Déçus, les Marocains résidant à l’étranger se déclarent néanmoins ne pas vouloir se désintéresser des affaires de la Nation.

Les cent quatre-vingt associations représentant les Marocains résidant à l’étranger (MRE) ne décolèrent pas au vu de la «lecture restrictive qu’a faite l’administration de l’article 17 de la Constitution du 1er juillet», ont déclaré des délégués de ces groupements au cours d’une conférence de presse donnée, jeudi matin, au siège du syndicat de la presse à Rabat. Abdou Mnebhi et Nezha El Ouafi, qui se réclament d’un rassemblement qui regroupe les trois grandes fédérations des Marocains de l’étranger, ont dit la grande déception de leurs mandants à la suite de la décision qui leur impose de voter par procuration. «Nous sommes en proie à un sentiment de «hogra»’ face à cette mesure qui fait de nous des citoyens de seconde zone», ont-ils déclaré. Ils ont laissé entendre que cette décision les obligeait sinon à des révisions déchirantes du moins à se poser des questions sur la nature de leurs relations futures avec le pays d’origine. Il est inconcevable que les MRE soient traités en citoyens responsables s’agissant des transferts de fonds et de contribution au développement et qu’ils soient considérés comme des personnes mineures sur le plan de la participation à la gestion des affaires de la mère-patrie, ont-ils estimé. Pour les fédérations des MRE, le Maroc est pratiquement le seul pays dans la région à refuser à ses citoyens le vote direct dans les pays d’accueil. Selon eux, ni l’Algérie, ni la Tunisie, ni l’Egypte, ni la Libye ne dénient à leurs nationaux le droit de participer aux consultations électorales depuis leurs lieux de séjour. Ils estiment également que les arguments techniques présentés par l’administration pour étayer la procuration ne sont pas valables puisqu’ils «auraient dû jouer lors du référendum également». Selon eux, la procuration est contraire à l’article 17 de la Constitution qui stipule qu’à l’instar de leurs concitoyens vivant sur le territoire national, les MRE ont le droit d’élire et d’être éligibles à des fonctions au Maroc à partir de leurs lieux de vie. Ils ont considéré qu’il est impardonnable de priver quelque 5 millions de citoyens marocains de leur droit à participer à l’exercice de la démocratie dans leur pays. «C’est un rude coup porté à la démocratie participative marocaine», ont-il affirmé. Déçus, les MRE se déclarent néanmoins ne pas vouloir se désintéresser des affaires de la Nation. «Nous restons les patriotes que nous avons toujours été et œuvrerons comme nous l’avons toujours fait au service de notre pays», ont-ils tenu à préciser. Ils ont également dit leur intention de recourir aux différentes procédures légales pour recouvrer «leurs droits». «Mamfakinch !», a déclaré Mnebhi en concluant son exposé.

18-11-2011, Ahmed Salaheddine

Source : Aujourd’hui le Maroc

Le discours du ministre de l'Intérieur, jeudi matin à Montfermeil, en Seine-Saint-Denis, fait grincer des dents les habitants.

Les employés municipaux retirent les barrières métalliques, dernières traces du passage du ministre de l'Intérieur un peu plus tôt. Aux alentours de 15h, le calme règne dans la cité des Bosquets de Montfermeil, à côté de Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. Seuls les éclats de voix des élèves de l'école maternelle Jean-Baptiste Clément brisent le silence de ce quartier en pleine rénovation urbaine où des immeubles délabrés et progressivement murés côtoient des logements flambant neufs, moins hauts, plus beaux.

"Il a fait un petit tour et c'est tout"

Ce matin, pourtant, les Bosquets ont connu une agitation toute particulière : 6 ans presque jour pour jour après la fin des émeutes de 2005 qui avaient démarré non loin de là, Claude Guéant est venu parler d'intégration face à un panel d'acteurs locaux de la ville. Et quelques habitants. "Il a fait un petit tour dans la cité et c'est tout, il a filé faire son discours" commente une mère de famille. Comme la plupart des gens du quartier, elle n'était pas au courant de la visite du ministre. Elle regrette : "on aurait pu lui dire des choses, lui expliquer la réalité. Maintenant ça dépend pourquoi il était là." Une interrogation partagée par la plupart de ses voisins, aussi surpris que dubitatifs.

"Les immigrés doivent adopter nos coutumes"

Après quelques pas dans le quartier, le ministre a fait une halte au CLJ, le centre de loisirs géré par la police nationale, avant de prendre la parole à la Maison de l'Habitat et des Cultures, une structure récente qui accompagne les habitants durant les travaux de rénovation et leur propose, entre autres, différents ateliers de bricolage et de jardinage. Le ministre avait préparé le terrain un peu plus tôt sur "LCI" et affirmé que "les immigrés doivent adopter nos coutumes, respecter nos lois et être intégrés". Se basant sur un rapport mettant l'accent sur une "intensification de l'identité musulmane", Claude Guéant avait aussi expliqué son déplacement à Montfermeil par le fait que "se constituent à Montfermeil, à Clichy-sous-Bois, (...) des communautés qui sont d'origine immigrée, qui vivent selon des règles qui sont les leurs, qui s'éloignent du respect de la règle commune, et qui d'ailleurs ont peu connaissance des lois de la République, des modes de vie de la France."

"Je connais et respecte les lois, les règles et la laïcité"

Une fois sur place, le ministre a insisté sur "le risque du communautarisme" qu'il estime "grand" pour "notre société" : "ce risque, c'est celui de la création de communautés étrangères refermées sur elles-mêmes, fidèles aux règles qui caractérisent leur culture ou leur religion, mais peu soucieuses, voire peu informées des lois de la République et des principes essentiels qui structurent notre vivre ensemble". Du "bla-bla, n'importe quoi" selon Hanane, 20 ans, jeune et jolie habitante de Clichy : "je suis française d'origine marocaine et je respecte les coutumes et la religion de mes parents tout comme je respecte toutes les religions. Je me sens intégrée, je connais et respecte les lois, les règles et la laïcité. Mais l'intégration fonctionne dans les deux sens : je m'intègre et je respecte, mais eux aussi, au gouvernement, doivent nous respecter."

"Les étrangers doivent apprendre notre langue"

Au cours de son discours, le ministre a également déclaré que "les étrangers admis à vivre en France doivent adopter nos règles de vie et apprendre notre langue", avant de s'interroger : "comment voulez-vous trouver facilement du travail si vous ne parlez pas le français ?". Et la jeune femme de poursuivre : "nos parents ont appris avec nous quand on était à l'école. Quand ma mère est arrivée en France, personne ne lui a dit 'venez Madame si vous voulez apprendre le français vous pouvez'. Ça ne s'est pas passé comme ça" ajoute la jeune femme qui ne ressent aucune montée du communautarisme : "j'ai des voisins de différentes nationalités et ça se passe bien."

"C'est beaucoup de provocation quand même"

"Venir dire ça dans une cité où la communauté musulmane est importante, c'est beaucoup de provocation" selon Abderrahim, 24 ans, qui vit aux Bosquets et tue un peu le temps au centre social intercommunal de la Dhuys. Un ami s'invite dans la conversation : "Ce qu'a dit le ministre, c'est faux, c'est n'importe quoi." Abderrahim a été choqué par le dispositif entourant le déplacement de Claude Guéant, et "les 100.000 policiers autour de lui. Il n'y avait pas un mètre sans policier : il y avait la BAC, les inspecteurs, tout le monde. Pour quelqu'un qui vient nous dire de mieux nous intégrer, c'est un peu fort."

La présence policière est selon lui un des principaux problèmes du quartier : "ils sont vraiment beaucoup, beaucoup trop, tout le temps." Pas plus tard qu'hier, le jeune intérimaire qui "prend toutes les missions qui passent" a été contrôlé en sortant de chez lui : "tu pars travailler et tu commences par un contrôle, c'est dur." Il raconte aussi la récente interpellation d'un ami "parce qu'il avait un pied sur un mur" : "il a été frappé et insulté dans le camion. On lui a dit 'sale noir'." "C'est chiant à la longue" ajoute le jeune homme, qui craint qu'à terme "un jour ou l'autre, ça ne pète à nouveau."

"Il veut qu'on s'intègre mais ne nous laisse pas l'opportunité"

Le jeune homme essaie de comprendre pourquoi le ministre a tenu ses propos et "ne voit pas trop." Pour lui "ça ne sert à rien", si ce n'est à blesser les gens et à risquer des réactions de protestation : "comment veut-il qu'on le prenne bien ?" demande-t-il, ajoutant "il veut qu'on s'intègre mais il ne nous laisse pas l'opportunité d'avancer. Quand on a un travail, qu'on paie un loyer, des impôts, on se sent davantage intégré." Quant à l'apprentissage de la langue, il préfère que son père n'entende pas le discours : "il est venu il y a 40 ans pour travailler dans le bâtiment car on avait besoin de lui. Il a appris sur le tas."

"Le ministre a dit que les noirs et les arabes sont trop ensemble"

Certains habitants du quartier parlent peu ou mal le français. Ils ne connaissent pas le ministre et ne saisissent pas tous la portée de ses propos. L'un d'eux "vient d'arriver du pays". Il demande à son neveu de lui expliquer ce qu'a dit le ministre. Le collégien de 12 ans, qui l'a vu mais "n'a pas bien compris", résume : "le ministre a dit que les noirs et les arabes sont trop ensemble et pas assez avec les autres." "Ah bon" répond son oncle un peu dépassé. Et l'enfant de conclure : "oui sauf que c'est pas vrai, on est ensemble".

18/11/2022, Céline Rastello

Source : Le Nouvel Observateur

« Dans quelques jours, je serai de retour au Maroc […] un retour qui n’était pas prévu, une surprise au goût amer. Je l’ai bien compris, je ne suis plus la bienvenue ici. Aujourd’hui, la France, je l’aime et je la quitte », Salma Semmami une étudiante marocaine qui a passé cinq année d’études à Sciences po, résume à elle seule l’incompréhension de tous aujourd’hui à la conférence de presse organisée par la vice-présidente socialiste au Sénat, Bariza Khiari.

Cette dernière porte un projet de résolution en réaction à la circulaire datée du 31 mai 2011, signée conjointement par Claude Guéant, ministre de l’intérieur et Xavier Bertrand, ministre du travail, de l’emploi et de la santé ayant pour objet la « maîtrise de l’immigration professionnelle ».

La circulaire parle du « taux de chômage des étrangers non-communautaires qui s’élèverait à « environ 23%, selon les statistiques de l’INSEE » et de la population active française en hausse « d’environ 110 000 personnes par an. Ces réalités doivent nous inciter à conjuguer nos efforts pour insérer dans l’emploi l’ensemble des demandeurs d’emploi, de nationalité française ou étrangère ». Prenant acte de ces « réalités » la circulaire demande la hausse des contrôles pour les autorisations de travail, et la limitation des autorisations provisoires de séjour (APS) dans le cas d’une demande de changement de statut formulée par l’étudiant étranger arrivant au terme de son Master. Par exemple, une demande d’autorisation de travail pourra être refusée lorsque le type d’emploi concerné ne justifie pas l’introduction d’un travailleur étranger » et pour lequel on peut former « dans des délais très brefs, des demandeurs d’emploi résidant régulièrement en France » ou lors de non respect de la législation du travail par la structure accueillant le stagiaire.

500 cas déclarés, 14 % ont été régularisés

«On met en avant des arguments anti discrimination pour justement faire de la discrimination ! » s’indigne Bariza Khiari, pour qui le gouvernement fait un amalgame entre les travailleurs étrangers et les étudiants étrangers tout en « tirant une balle dans le pied » de la culture et de l’économie française qui se priverait de ses « meilleurs ambassadeurs à l’étranger ». Cette circulaire serait aussi un « déni de droit » en vu de l’article 311-11 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA) : « Une autorisation provisoire de séjour d'une durée de validité de six mois non renouvelable est délivrée à l'étranger qui, ayant achevé avec succès, dans un établissement d'enseignement supérieur habilité au plan national, un cycle de formation conduisant à un diplôme au moins équivalent au master , souhaite, dans la perspective de son retour dans son pays d'origine, compléter sa formation par une première expérience professionnelle participant directement ou indirectement au développement économique de la France et du pays dont il a la nationalité ».

Toutefois, ce projet de résolution qui vient d’être déposé a été déclaré « recevable » par le gouvernement. Ce qui ouvre donc la porte au débat en Parlement. « ce débat permettra de mettre sur la place publique les contradictions de cette circulaire » affirme la sénatrice PS. Le projet de résolution demande entre autre « à respecter la lettre et l’esprit de l’article 311-11 du CESEDA » et « considère que l’accueil d’étudiants étrangers renforce l’attractivité de notre culture et de notre modèle universitaire»

Wauquiez, ministre de l’Enseignement supérieur a quant à lui déclaré qu’une politique d'attractivité, « c'est aussi une politique d'attractivité qui est maîtrisée, qui est faite dans le cadre de partenariats avec des universités et pas en désordre »

Présents à cette conférence de presse, le « Collectif du 31 Mai », luttant contre cette circulaire a précisé qu’à ce jour il était recensé 500 cas déclarés d’étudiants étrangers dont la demande a été refusée, 14 % ont été régularisés mais la plupart se sont résignés à quitter le territoire voyant leur requête bloquée.

17/11/2011, Bariza Khiari

Source : Public Sénat

Pour sa 7ème édition le Festival Strasbourg-Méditerranée met en avant le thème "exils", dans la continuité des thèmes de l'hospitalité, des nouvelles identités, de la frontière et des héritages, explorés lors des éditions précédentes.

La volonté des organisateurs est d'aborder toutes les formes de l'exil, et les variantes qui lui sont souvent associées (émigration - immigration, voyages, errances, ostracismes, expulsions, exodes, diasporas, évacuations, expatriations, ...) : l'exil intérieur, l'exil dans son propre pays, dans son propre milieu, l'exil forcé, géographique, politique, économique, climatique, religieux, ou bien encore l'exil dit "volontaire" de ceux et celles qui vont chercher ailleurs de quoi nourrir de nouveaux espoirs, une hospitalité refondatrice, une humanité future.

Selon Salah Oudahar, directeur du festival, si l'exil est cet "ex" qui signifie en latin "hors" et renvoie à un hors lieu, qui peut être celui de la souffrance et de la séparation, c'est aussi une terre de résistance et de création, de fécondation et de renouvellement, aux multiples apports. Un horizon d'espérance et d'émancipation, une ouverture sur l'autre et sur le monde. L'expérience de l'exil a en effet inspiré, stimulé de nombreuses créations artistiques, littéraires, philosophiques, exprimant les affres de la rupture et de l'éloignement, la solitude, la nostalgie, le manque, la perte, voire la culpabilité d'un abandon mais aussi le sentiment d'une renaissance, l'espoir d'un recommencement et d'un monde meilleur.

Le programme met en lumière la création artistique sous toutes ses formes : théâtre, poésie, littérature, musique, cinéma, arts plastiques, photographies... récits de vie, témoignages, mais aussi débats et rencontres avec des intellectuels, artistes, chercheurs, acteurs de la vie civile des deux rives de la Méditerranée, afin de décliner la problématique de l'exil dans ses expressions multiformes.

Le festivale se déroule du 26 novembre au 10 décembre 2011 à Strasbourg

Le programme détaillé et la liste des lieux où se déroule le festival sont disponibles sur le site Strasbourg-Méditerranée

18/11/2011

Source : Site de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration

Les travailleurs hautement qualifiés sont les bienvenus. La Chambre des députés a également débattu de la neutralité de l'internet.

Lors de la séance publique de la Chambre des députés d'hier, le député Roger Negri (LSAP) a été le rapporteur du projet de loi n°6244. La directive européenne 2009/127/CE a comme but la protection de l'environnement et de la santé humaine dans le cadre de la construction et de l'utilisation de machines destinées à l'application des pesticides. Le projet de loi a été adopté avec 59 voix.

Le deuxième projet de loi à l'ordre du jour (document parlementaire n°6306) a été introduit par le député Marc Angel. Le rapporteur a confirmé que l'immigration économique est l'un des piliers de la politique d'immigration luxembourgeoise. Évidemment ce n'est que l'immigration légale que les députés entendent promouvoir, en particulier l'immigration des «travailleurs hautement qualifiés» en provenance de pays tiers.

Une directive européenne a instauré une «carte bleue» européenne, qui s'inspire de la «green card» américaine. Sur un total de 1326 nouvelles autorisations de séjour délivrées en 2009, 116 étaient destinées à des travailleurs salariés, alors que presque autant, à savoir 107, concernaient des travailleurs hautement qualifiés. Pour 2010, les chiffres étaient similaires: 136 des 1684 nouvelles autorisations de séjour délivrées concernaient des travailleurs salariés, dont 125 étaient des travailleurs hautement qualifiés. Après les interventions de Martine Mergen (CSV), Xavier Bettel (DP), Fernand Kartheiser (ADR) et Serge Urbany (déi Lénk), la Chambre a approuvé majoritairement le projet de loi (55 voix pour, 1 contre, 4 abstentions).

19/11/2011,  Jean Rhein

Source : Le Quotidien

Trois citoyens maroco-néerlandais ont décidé de saisir le conseil des Droits de l’Homme des Nations unies. Ils poursuivent l’Etat néerlandais pour son inertie face au discours du leader d’Extrême droite Geert Wilders qui relève selon eux d’incitation à la haine contre certaines communautés d’immigrés, particulièrement les musulmans.

Non content de collectionner les plaintes pour racisme, ou pour incitation à la haine à cause de son discours très agressif sur l’immigration et les musulmans, Geert Wilders, leader du Parti pour la liberté, formation d’extrême droite, est, cette fois, à l’origine d’une plainte déposée contre L’Etat néerlandais. Les instigateurs de cette plainte, trois Maroco-néerlandais, rapporte la chaine de télévision néerlandaise NOS, hier, jeudi 17 novembre.

Selon les plaignants, « Wilders, par son discours de haine, a empoisonné le climat social aux Pays-Bas qui est devenu de plus en plus anti-immigré et anti-islam. » Ils estiment par ailleurs que l’Etat n’a pas fait assez pour les protéger de ce discours de haine qui les maintient dans un climat constant de discrimination, d’humiliation et d’insécurité. Ils ont donc décidé de se tourner vers les Nations unies, estimant que les traités internationaux sur les droits de l’homme doivent les protéger contre les discriminations, et qu’il est du devoir des Nations Unies à ce qu'ils soient respectés.

Une polémique de plus pour Wilders

La controverse, Geert Wilders connait. Il a déjà déclenché plusieurs plaintes contre lui par des propos tenus sur les musulmans et l’immigration. En janvier 2010, il comparaissait pour « incitation à la haine raciale et discrimination », pour ses déclarations tapageuses sur l‘immigration non occidentale, mais surtout pour son court métrage intitulé Fitna (la discorde, en arabe), diffusé sur internet, en 2008. Wilders y dresse un portrait très négatif de l’islam en l’associant systématiquement aux actes de violence, comme les attentats du 11 septembre 2001, aux Etats Unis.

Alors qu’il risquait jusqu’à 2 ans de prisons, et 18 500 euros d’amende, Wilders a finalement été acquitté par la justice néerlandaise en juin. Lors de son audience préliminaire, le leader d’extrême droite avait estimé que ses propos s’inscrivaient dans le cadre de la liberté d’expression.

Reste maintenant à savoir quel sera l’avis de l’ONU sur la question. Il sera, quoiqu'il en soit, plus d'ordre symbolique que légal. Comme le souligne le portail d’information Dutch News, une décision de la Commission des droits de l’Homme de l’ONU peut prendre des années, mais surtout, elle n’a pas de véritable poids sur le plan légal, vu que les Etats ne sont pas tenus de l’appliquer.

18/11/2011, Yann Ngomo

Source : Yabiladi

Berne, 18 novembre 2011 (Apic) Les enfants mineurs migrants seuls sont une réalité quotidienne qui préoccupe « Terre des hommes » et les instances politiques et juridiques du pays. Dans la perspective du Forum mondial migration et développement (GFMD) qui se tiendra à Genève les 1 et 2 décembre prochains, l’organisation humanitaire a réuni à Berne, le 18 novembre, des spécialistes des droits de l’enfant. La question centrale du jour était celle du statut des enfants mineurs migrants seuls et de leur situation dans les pays d’accueil, en particulier en Suisse. Tous les intervenants insistent sur la nécessité de protéger l’enfant.

Le Forum mondial, un instrument précieux pour protéger les enfants

Au plan international, la Suisse est fortement engagée pour la protection de l’enfant. Edouard Gnesa, ambassadeur extraordinaire pour la coopération internationale en matière de migrations et ancien directeur de l’Office fédéral des migrations, souligne l’importance du Forum mondial par rapport aux instances onusiennes. Le Forum est informel, il est porté par les 160 Etats qui y participent. Il est ouvert à tous les pays qui désirent y participer. Et surtout il est orienté vers la pratique.

Pour le diplomate, la Suisse s’est engagée dans ce Forum pour plusieurs raisons. Notre pays est un pays de migrations. Au Forum mondial, on reçoit des idées et on peut proposer nos expériences et projets. C’est encore l’occasion de se construire un réseau global de contacts. La Suisse apporte une contribution importante à la compréhension globale de la migration. De plus, le Forum travaille avec les différents partenaires sociaux. De nombreux projets sont en chantier pour protéger les migrants mineurs non accompagnés, tels que le programme japonais de «facilitation de la scolarisation des enfants étrangers » ou celui, mexicain, de l’instauration « d’agents de protection de l’enfant ».

Disparition de mineurs

Pour Bernard Boëton, responsable de l’étude de Tdh « Des enfants de trop en Europe », les études conduites depuis 2008 amènent à voir que les disparitions ne sont pas des cas exceptionnels, mais des pourcentages réels d’enfants qui disparaissent ou partent des institutions. Souvent, les enfants quittent leur pays, mais n’ont pas vraiment de projets. Ce sont des enfants entre 14 et 18 ans qui s’enfuient au péril de leur vie. Là où ils vont, ils ne trouvent pas de structures adaptées, et sont traités comme des migrants avant d’être considéré comme des mineurs. Ils sont en fait dans la salle d’attente de l’expulsion.

Cinq principes devraient, selon lui, être adoptés pour ces mineurs. Le principe de l’égalité : il faut un statut juridique pour tout migrant mineur non accompagné. En même temps, il est nécessaire d’échanger des données et signaler au plus vite toute disparition. Le principe de non discrimination dit que l’enfant doit être considéré comme tel, et non en fonction de sa provenance ou d’autres critères. Le principe de vulnérabilité insiste sur le fait que ces enfants qui ont des attitudes d’adultes sont des êtres très vulnérables. Il s’agit de les traiter avec une certaine sensibilité. Le principe de différenciation révèle que chaque enfant est unique et ne peut évoluer que s’il est pris en considération comme tel. Il s’agit alors d’adapter les institutions au cas par cas. Enfin, le principe de réalité demande de chercher des solutions adaptées pour faire diminuer les disparitions. Si les renvois au pays n’ont pas été bien préparés, et s’il n’y a pas un suivi, il ne faut pas s’étonner de retrouver ces enfants et jeunes revenir dans la clandestinité.

Bernard Boëton conclut en affirmant qu’il est inadéquat d’assimiler tout mineur étranger à la délinquance.

Enfants mendiants dans les villes de Suisse

Le chef des services habitants, migration et police des étrangers de la ville de Berne, Alexander Ott, s’inquiète de l’augmentation, depuis 2009, de la mendicité des enfants et des personnes handicapées dans les rues des villes suisses. Décrivant les formes que revêt la criminalité liée à cette migration d’enfants : travail au noir, mendicité, vol, prostitution ou pornographie, commerce d’organes, etc. Il constate que les enfants sont souvent victimes de réseaux, de bandes organisées, dont ils ne peuvent s’échapper. La Ville de Berne a lancé en 2009 le projet « Agora » qui a pour but de suivre les déplacements des mendiants pour remonter aux commanditaires. Décrivant le modus operandi des bandes organisées, Alexander Ott montre la nécessité, pour venir en aide à ces enfants, de travailler en réseau avec toutes les instances à disposition. S’il y a des mesures à prendre, elles doivent être contre les bandes et les commanditaires. Pour les enfants, il s’agit de leur venir en aide et de les sortir de ce carcan.

Un exemple : les Roms

Joseph Aguettant, délégué de Tdh en Roumanie, présente des photos de jeunes Roms et décrit la misère des banlieues des pays de l’Est. Les enfants sont déracinés, en ce qu’ils doivent quitter le cursus scolaire pour venir en aide à la famille. Les Roms souffrent de multiples meurtrissures. Ils ont été esclaves durant 500 ans, la Roumanie ne les reconnaissant pas comme des citoyens à part entière jusqu’il y a 150 ans. Joseph Aguettant déplore que l’on ne parle jamais de l’holocauste tsigane qui a eu lieu durant la dernière guerre mondiale. Cela permettrait de mieux comprendre cette ethnie. Son engagement sur le terrain consiste à mettre en œuvre des moyens pour une inclusion sociale des enfants roms en Roumanie. La DDC a développé en ce sens un projet et voté un crédit de 12 millions de francs, qui sera bientôt débloqué, assure le diplomate Edouard Gnesa à l’homme de terrain Joseph Aguettant.

La Convention internationale des droits de l’enfant

Jean Zermatten, président du Comité des Nations Unies pour les droits de l’enfant, constate que les Etats ont toute latitude pour réglementer la migration, ce qui découle de leur souveraineté. Mais cette liberté est limitée par les conventions, notamment par celle des droits de l’enfant de l’ONU, et aussi par les accords de Dublin-Schengen. Face à l’ampleur de la migration de jeunes vers l’Europe de l’Ouest, les mesures prises par les différents Etats ne suffisent plus. Il faut élaborer une politique de migration internationale, en accord avec les pays pourvoyeurs d’enfants.

La convention de l’ONU fixe les obligations des Etats pour les enfants, avec en particulier celle de voir l’impact des décisions sur ces derniers. Jean Zermatten constate qu’en Suisse on a peu pris en compte l’intérêt supérieur de l’enfant et qu’il est nécessaire de tenir compte de différents critères : représentation indépendante de l’enfant (et non par l’Etat), condition concrète de l’enfant, application nuancée des mesures de contrainte, participation des enfants, sujets de droits, aux décisions qui les concernent.

Si les Etats ne peuvent réguler les flux migratoires, ils ont alors intérêt à trouver des solutions humaines pour les enfants migrants.

18/11/2011, Jacques Schouwey

Source : , Apic

L'Union européenne (UE) est favorable à la consolidation du dialogue et de la coopération opérationnelle avec les pays tiers partenaires dans le domaine de la migration et de la mobilité, a indiqué vendredi la Commission européenne dans un communiqué.

Bien que les questions migratoires soient une des premières priorités politiques de l'Union, le Printemps arabe et les événements survenus en 2011 dans le sud de la Méditerranée ont souligné davantage encore la nécessité qu'elle adopte une politique migratoire cohérente et globale, indique le communiqué.

La mobilité des ressortissants de pays tiers qui franchissent les frontières extérieures de l'UE est importante car elle concerne un large éventail de personnes, telles que les voyageurs effectuant de courts séjours, les touristes, les étudiants, les chercheurs, les femmes et hommes d'affaires ou les personnes qui rendent visite à des membres de leur famille, et elle est liée à la politique des visas, poursuit le communiqué.

Dans le cadre de la nouvelle stratégie migratoire de l'UE, des partenariats pour la mobilité seront proposés au voisinage immédiat de l'UE et à la Tunisie, au Maroc et à l'Égypte dans un premier temps, en vue de faciliter et de mieux organiser la migration légale, de définir des mesures efficaces et humaines pour lutter contre la migration irrégulière et de prévoir des étapes concrètes pour renforcer les bénéfices des migrations en termes de développement. La conclusion d'accords de réadmission et d'assouplissement du régime des visas doit s'inscrire dans le cadre de ces partenariats.

Pour d'autres pays, la Commission européenne propose de mettre en place des programmes communs pour les migrations et la mobilité, qui donneront lieu à une coopération approfondie, fondée sur un certain nombre de recommandations, objectifs et engagements communs pour le dialogue et la coopération.

"C'est seulement en renforçant son dialogue et sa coopération avec les pays partenaires que l'UE sera mieux armée pour encadrer le phénomène migratoire sur son territoire et dans le contexte international", a déclaré Cecilia Malmström, commissaire européenne en charge des affaires intérieures.

Rappelant que l'UE définit "un cadre d'action stratégique clair et cohérent en matière de migration et de développement", la commissaire a souligné que "la nouvelle approche globale de la question des migrations et de la mobilité (AGMM) constitue le cadre stratégique ad hoc pour conférer une valeur ajoutée à l'action de l'Union et des Etats membres dans ce domaine".

L'UE, qui souhaite dynamiser ses relations avec les pays tiers pour mieux récolter les bénéfices mutuels que la migration peut apporter, a mis en service, à partir du 18 novembre 2011, un portail en ligne sur l'immigration pour aider les candidats migrants à faire des choix plus éclairés quant aux possibilités de migration ou de mobilité vers l'Union.

2011-11-19

Source : Xxinhua

Dans le dernier long-métrage de Philippe Falardeau, un immigré algérien, interprété par Fellag, débarque dans une classe de primaire québécoise.

Dans une école de Montréal, les rires des enfants ont laissé place aux pleurs. La neige continue de tomber, mais dans la cour, les écoliers ne jouent plus. Traumatisés par la perte tragique de leur institutrice, les élèves tentent de comprendre une mort qui leur échappe.

Dans cette ambiance tendue, un nouvel arrivant algérien propose ses services de remplaçant. Alors que les candidats ne se bousculent pas à la porte de cet établissement, Bachir Lazhar réussit à convaincre la directrice de lui laisser sa chance. Dès les premières minutes, le professeur maghrébin est touché par la détresse de ces enfants.

Un fossé existe pourtant entre cet homme originaire d’Alger et ces jeunes Québécois. Habitué au système d’éducation à la française, il commence par leur faire écrire des dictées tirées de Peau de Chagrin d’Honoré Balzac. «Du français de Chinois», s’exclame l’un des écoliers, étonné par ce niveau de langue. Influencé par la vieille école, Monsieur Lazhar ne comprend pas les tables qui ne sont plus alignées en rang bien droit, les nouveaux systèmes de notation ou encore les règles de discipline beaucoup plus laxistes. L’enseignant partage cependant une même douleur. Pendant que les élèves apprennent à le connaître, ils ignorent que l’Algérien a perdu toute sa famille, qu’il a fui son pays en raison du terrorisme et qu’il est menacé d’expulsion.

Les difficultés d’intégration

Tirée d’une pièce de théâtre d’Evelyne de la Chenelière, cette rencontre entre deux mondes n’a pas laissé insensible le réalisateur Philippe Falardeau:

«C’est un personnage plein d’humanité, digne. Il ne déverse pas sur les autres son histoire personnelle. Il est là pour aider les enfants. C’est cela qui m’a touché».

Auteur du très remarqué Congorama en 2006 présenté notamment au Festival de Cannes, le metteur en scène avait depuis longtemps en tête de parler du thème de l’immigration:

«J’ai tenté des sujets de documentaire, mais cela ne fonctionnait pas, j’étais a l’affût, mais je ne voulais pas que mon film soit didactique, un discours sur l’immigration, une représentation d’un système qui refuse l’immigration, je voulais que ce soit plus en nuance et ce personnage là me l’apportait».

Son nouveau long-métrage reste cependant engagé. En mettant en lumière, les difficultés des migrants pour trouver un travail et pour obtenir des papiers, il montre les limites de l’intégration:

«Les Québécois prennent pour acquis qu’ils sont accueillants, mais ils ne se rendent pas compte qu’on peut galérer. C’est le système qui rend cela difficile. Combien d’immigrants doivent abandonner leur profession car leur diplôme n’est pas reconnu ici, pour des raisons, à mon avis, fallacieuses. Il faut dire également que les immigrants préfèrent aussi des fois se ghettoïser. C’est difficile des deux côtés».

Avec ce personnage originaire de l’Algérie, le film montre aussi aux spectateurs que la violence est encore bien présente dans le pays maghrébin. Devant la commission de l’immigration, Bachir Lazhar, qui doit justifier de son statut de réfugié, affirme d’ailleurs: «Rien n’est jamais normal en Algérie». Philippe Falardeau, le réalisateur du film, l’a d’ailleurs vu de ses propres yeux, lorsqu’il est allé faire des recherches sur place:

«En Algérie, on a l’impression que tout est fini, mais quand j’étais là bas, il y a six bombes qui ont explosé dans le pays. Ce n’est pas fini. Les Algériens essayaient de me faire croire que tout allait bien, mais tout ne va pas bien».

Aller à la rencontre de l’autre

Pour incarner au mieux les souffrances de ce peuple et ce déracinement, le réalisateur québécois a choisi de faire appel à Fellag. Le populaire comédien et humoriste algérien se rapproche du personnage de Bachir Lazhar par son âge et sa nationalité, mais aussi par un passé commun. Mohamed Saïd Fellag a également été victime du terrorisme. Menacé de mort par les islamistes, une bombe explose lors de l’un de ses spectacles en 1995. Il s’exile alors à Paris. Ces souvenirs gravés à jamais en lui l’ont aidé pour interpréter ce rôle.

«Chaque degré de traumatisme accentue encore plus les provisions émotionnelles que l’on a au moment de jouer une scène. On fait appel cette banque de données qu’on a vécu pour être au plus près de ce que raconte le personnage».

Même s’il n’aime pas revenir sur cet épisode dramatique de sa vie, Fellag affirme toutefois que ce film n’a pas ravivé en lui de vieilles cicatrices.

«Ce n’est jamais douloureux car cela est en nous. Cela vit tout le temps, je fais mon travail d’acteur. Je ne suis pas à la merci d’une émotion première, mais il faut aller au delà de sa propre émotion pour la mettre au service de son personnage », explique l’acteur avec cette voix douce et posée qui lui est si caractéristique.

L’artiste, qui vit aujourd’hui en France partage aussi avec Bachir Lazhar, cette immigration au Québec. À la fin des années 1970, il a vécu pendant un an et demi à Montréal. Alors jeune comédien, il se souvient du froid glacial, des chutes dans les escaliers gelés et de sa découverte du théâtre québécois. Mais contrairement au héros du film, son exil n’était pas à cette époque motivé par la peur:

«J’étais un peu plus ludique, un peu plus aventureux, à la recherche de quelque chose de plus personnel. Ce n’était pas une fuite, un arrachement total. J’avais le choix entre plusieurs pays, j’étais à la rencontre du monde. Il y avait un jeu chez moi, une grande curiosité. J’étais un jeune homme. J’allais vers l’autre».

Après toutes ces années passées à l’étranger, Fellag n’a finalement qu’un seul conseil à donner à tous les Monsieur Lazhar de la terre:

«On arrive dans une zone culturelle totalement vierge, au niveau de l’émotion, des sensations, de langue des autres. C’est à nous aussi d’aller à la conquête, d’aller à la recherche, de se faire un chemin à la machette de la langue. On ne peut pas aller vers l’autre pour vivre ensuite enfermé dans soi. Ce serait suicidaire»

Le film sortira en France courant 2012. Lors de la remise des Oscars, il représentera le Canada pour le prix du meilleur film en langue étrangère.

1/11/2011, Stéphanie Trouillard

Source : State Afrique

Innondations en Espagne

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Inondations en Espagne : le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger mobilisé pour porter assistance aux Marocains dans les zones affectées

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