La 7ème édition du festival "Amzwag" (l'émigré) marquée par ses dimensions culturelle, sportive, sociale et artistique, a débuté mercredi à Imintanout.
Une rencontre d'information a été organisée à cette occasion pour débattre des problèmes socioéconomiques dont souffre ces ressortissants dans les pays d'accueil. Elle a été tenue en présence du ministre délégué auprès du Chef de gouvernement chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Maâzouz, du gouverneur de la province, Abdelghani Sebbar et du président de la région Marrakech-Tensift-Al Haouz, Hamid Narjis, avec la participation des MRE issus de cette région.
Initiée par le Forum d'Imintanout pour les Arts et la Culture, cet évènement, ouvert par une grande parade des troupes participantes, qui ont sillonné les avenues Abdelakrim Khettabi , Mohammed V et Hassan II, tend à rendre hommage à la poésie amazighe, une des composantes de l'identité culturelle et littéraire marocaine.
Dans une déclaration à la MAP, le président du Forum Larbi Jarkhmane, a souligné que ce festival, dédié aux immigrés, constitue une occasion pour "mettre l'accent sur la nécessité de s'intéresser à cette frange afin qu'elle renforce davantage ses liens avec son pays d'origine".
Le festival vise à devenir un rendez-vous annuel qui permet de mettre en relief et faire découvrir les atouts dont regorge cette ville, estime-t-il.
Le Festival de l'émigré d'Imintanout proposera des spectacles diversifiés avec des troupes de Mizan Houara, Ahouach Imintanout, Kelaât Megouna, Ahidous.
Des compétitions sportives et une rencontre culturelle sur "l'esthétique de la poésie amazighe de l'oralité à l'écrit", figurent également au programme de cet événement qui ambitionne d'offrir un espace aux MRE leur offrant l'occasion de s'associer aux différentes actions menées au profit du développement de la région d'Imintanout.
11 juil. 2012
Source : MAP
Ce n'est pas la première fois que la Mosquée de Paris tonne contre le Conseil français du culte musulman (CFCM) mais la charge est sévère. Mercredi, son recteur, Dalil Boubakeur, a écrit au président du CFCM, Mohammed Moussaoui, pour l'informer de la décision de «démissionner de cette instance» et d'en retirer ses deux représentants.
En cause, selon un communiqué officiel, «les graves dysfonctionnements du CFCM et sa gouvernance autocratique qui a tenté de minorer la surface et l'influence de la Grande Mosquée de Paris».
Interrogé par Le Figaro, Mohammed Moussaoui accuse «réception» de la lettre de Dalil Boubakeur. Il en mesure la «gravité». Elle sera au centre du bureau exécutif du CFCM le 19 juillet prochain. Mais il récuse point par point les critiques et assure que cette instance de représentation de l'islam de France - créée en 2003, sous l'égide de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur - va continuer son chemin. Il est effectivement ponctué de crises successives. Ainsi, le divorce similaire de la puissante UOIF (Union des organisations islamiques de France), il y a quelques années.
Divisions et égoïsmes
Au-delà des polémiques structurelles entre responsables musulmans - stigmatisés par Manuel Valls, ministre de l'Intérieur et des Cultes, évoquant vendredi dernier, lors de l'inauguration de la mosquée de Cergy, «les divisions, les égoïsmes, la concurrence» - trois questions expliquent cette dissension.
En premier lieu, le système de calcul par mètres carrés de mosquée qui fonde la représentation des élus au CFCM. Il est en cours de réforme mais est défavorable aux lieux de cultes liés à la Mosquée de Paris: plus anciens, ils sont plus petits alors que les musulmans algériens sont historiquement les premiers en France.
Second motif, la gouvernance du CFCM. Maître Chems-eddine Hafiz, jusque-là vice-président de cette instance au titre de la Mosquée de Paris, parle «d'hégémonie et de rapports de force».
Troisième raison: l'architecture du CFCM. La Mosquée de Paris comme l'UOIF veulent un CFCM modeste. Une simple fédération des grandes familles de l'islam qui garderaient, elles, le contrôle. Or, avec le temps, le CFCM devient l'organe de représentation de l'islam de France, reconnu et le plus en vue.
11/07/2012, Jean-Marie Guénois
Source : Le Figaro
A partir d’aujourd’hui, des modifications dans le système d’enregistrement des étrangers vivant à moyen et long terme au Japon ont été mises en place, avec la suppression de l’Alien Card et la mise en place d’une carte de résident. Cette dernière apporte quelques nouveaux avantages, dont l’obtention automatique d’un permis de rentrée lors d’un voyage en dehors du Japon, et la possibilité d’avoir un visa d’une durée de cinq ans
Le nouveau système d’enregistrement des étrangers vient de prendre effet aujourd’hui, et concerne les personnes étant en séjour moyen ou long-terme au Japon. Ceux possédant un permis de séjour de trois mois ou moins, ayant le statut de visiteur temporaire, diplomate, officiel, résident permanent sous statut particulier (de descendance coréenne ou taïwanaise) ne sont pas concernés.
Le but de ce changement est de centraliser les informations concernant les résidents étrangers sur le territoire nippon, qui étaient auparavant éparpillées dans plusieurs départements et bases de données. Désormais, tout sera centralisé par le Bureau de l’immigration régional. Toutefois, comme les citoyens japonais, les résidents étrangers pourront obtenir un certificat de résidence directement à la municipalité dont ils dépendent. La nouvelle carte comporte le nom, l’adresse, la nationalité du propriétaire, ainsi que le type de visa et sa date d’expiration. Un numéro unique est également attribué, tandis qu’une puce est installée afin d’empêcher "toute altération ou falsification".
Une carte fournie automatiquement à l’aéroport
Aux aéroports de Narita, Haneda, Chubu et du Kansai, les nouveaux arrivants n’ont plus de cachet d’autorisation de débarquement collé sur leur passeport, mais reçoivent directement une carte de résident. Ils doivent alors d’ici 14 jours se présenter et s’enregistrer à la mairie de leur lieu de résidence. Ce délai s’applique également pour tout changement d’adresse lors d’un séjour au Japon, ainsi que de statut marital ou de travail. Contrairement à l’ancien système, tout retard sera désormais automatiquement connu par le Bureau régional d’immigration. Cela peut donc entrainer des amendes plus systématiques, qui peuvent atteindre jusqu’à 200.000 yens (environ 2.000 euros).
Pour les personnes arrivant depuis d’autres aéroports, un sceau spécifique sera apposé sur le passeport et permettra de recevoir la carte de résident par courrier lors de l’enregistrement en mairie. Toute notification de changement de nom, de nationalité, de genre, les demandes de délivrance d’une nouvelle carte de résidence et autres actes similaires devront être effectués au Bureau régional d’immigration.
Par ailleurs, l’ancien système sera aboli. L’Alien Card est considérée jusqu’au 8 juillet 2015 comme l’équivalent de la carte de résident pour les procédures légales réalisées au Bureau régional de l’immigration. Cette dernière sera ensuite fournie lors d’un changement ou d’une extension de visa. Les résidents permanents doivent toutefois l'obtenir avant la date limite. Pour ceux âgés de moins de seize ans, le changement doit également être effectué avant leur seizième anniversaire. Dans tous les cas, les personnes concernées peuvent se présenter plus tôt et à leur propre initiative afin d'obtenir la carte de résident.
Quelques nouveaux avantages
Parmi les nouveautés et avantages, certains statuts auront de nouvelles périodes de séjours. Les personnes demandant un visa de travail, excluant "Entertainer" and "Technical Intern Training", pourront obtenir, sous réserve d’acceptation, une autorisation de 3 mois ou 5 ans. Pour les étudiants, des périodes de 3 ans, 3 ans et trois mois, 4 ans et trois mois, ont été implémentées. Enfin, les conjoints ou enfants d’une personne de nationalité japonaise et ceux d’un résident permanent pourront obtenir une nouvelle autorisation de séjour de six mois ou de cinq ans.
Le système de permis de rentrée (re-entry permit) est également modifié, afin de le rendre plus souple. Les personnes partant du Japon pour une période de moins d’un an pourront obtenir automatiquement à l’aéroport un "permis de rentrée spécial", sous condition de présenter le passeport et la carte de résident. Sa période maximale de validité sera de cinq ans, contre trois actuellement. Ce système s'applique également aux résidents permanents qui prévoient un retour au Japon dans les deux ans.
9 juillet 2012, Quentin Weinsanto
Source : Lepetitjournal
L'Union européenne a salué mercredi un "changement d'attitude" de la France sur le dossier de l'immigration, qui avait suscité des tensions avec la France sous la présidence Sarkozy.
L'Union européenne a salué mercredi un "changement d'attitude" de la France sur le dossier de l'immigration, qui avait suscité des tensions avec la France sous la présidence Sarkozy.
"Nous avons remarqué un changement d'attitude sur des dossiers tels que la politique d'asile et Schengen, sur lesquels le ministre Valls a montré plus d'ouverture et de flexibilité", a déclaré lors d'un point de presse Michele Cercone, porte-parole de la commissaire européenne chargée des Affaires intérieures Cecilia Malmström.
Mme Malmström a rencontré mardi à Paris le ministre français de l'Intérieur Manuel Valls.
"Il y a convergence de vue sur pas mal de dossiers", a dit M. Cercone, ajoutant que "la commissaire était très contente du bon climat qui s'est établi avec M. Valls".
Pendant la campagne électorale française, l'ancien président Sarkozy avait défendu la possibilité de rétablir des contrôles aux frontières nationales en cas de défaillance à une frontière extérieure de l'espace Schengen.
Il avait menacé de faire sortir la France de Schengen s'il n'obtenait pas satisfaction.
Début juin, les pays membres de l'espace Schengen se sont entendus sur la possibilité de rétablir, de façon temporaire, les contrôles aux frontières nationales en cas de pression migratoire incontrôlable à une de leurs frontières extérieures.
Cet accord a été critiqué par Mme Malmström, qui considère qu'il ne s'agit "pas d'un mécanisme européen".
11/07/2012
Source : Le Point/AFP
Un mois après le lancement de l'opération Marhaba qui organise et comptabilise les Marocains résidant à l'étranger qui quittent leur pays de résidence en Europe pour venir passer leurs vacances au Maroc, le trafic est nettement à la baisse sur le détroit de Gibraltar. Le nombre de passagers est en baisse de 15,8% par rapport à la même période de l'an dernier. Le ramadan qui empiète de plus en plus sur la saison estivale et la crise de la Comarit expliquent ce recul.
Le nombre de passagers ayant traversé le détroit de Gibraltar à destination du Maroc, depuis le début de l’opération Marhaba, le 15 juin jusqu’à hier, lundi 10 juillet, a baissé de 15,8% par rapport à l’an dernier sur la même période, selon les chiffres de la Protection civile espagnole. 419 380 passagers et 108 168 véhicules sont rentrés au Maroc, contre 498 203 passagers l’année dernière.
Toutes lignes comprises, le détroit est moins fréquenté que l’an dernier à la même période. Le trafic total s’est réduit de 17%. Le flux de Marocains de retour dans leur pays d’origine a tendance à être plus constant de jour en jour. L’intensité du trafic avait connu un pic, en 2011, pendant les tous premiers jours de juillet qui correspondaient à un week end. Cette année, au contraire, alors que les vacances scolaires ont commencé jeudi 5 juillet en France, aucun pic n’a vraiment été constaté dans la fréquentation du détroit, même si la courbe des traversées reste encore ponctuée par des afflux un peu plus importants au moment des week end.
Effet Ramadan
Plusieurs raisons participent à expliquer la chute et le nivellement des arrivées. Le ramadan tombe cette année, comme l’an dernier, pendant l’été, mais il se finit à la mi-août. Il est donc probable qu’un certain nombre de MRE aient repoussé leurs vacances d’été au Maroc. Certains choisiront sans doute de quitter la France peu avant l’Aïd el kebir pour le passer en famille puis rester les deux dernières semaines d’août au Maroc pour profiter de la plage et des sorties.
D’autres part, « l’effet Comarit » - la compagnie au bord de la faillite ne navigue plus – a aussi pu jouer un rôle dans la baisse de fréquentation du détroit. La plus forte baisse de trafic atteint la ligne Alméria Nador que seule la compagnie Axiona réalisait en dehors de la Comarit. Sans la compagnie marocaine, le nombre de rotation des ferrys sur cette ligne a baissé de 45,9%. Le nombre de passagers qui l’ont fréquentée a baissé encore plus fortement avec 57,5% de moins, par rapport à l’an dernier à la même période. Toutefois, cet « effet Comarit est essentiellement sensible dans les écarts de fréquentation des différentes lignes maritimes.
Enfin, l’augmentation du nombre de MRE à revenir au Maroc chaque été a tendance à décroître ces dernières années, transport aérien et maritime confondu. En 2010, le nombre de retours avait augmenté de 5% par rapport à 2009, selon la Fondation Mohamed V. En 2011, le nombre les retours n’avait pas augmenté par rapport à l’année précédente. 2012 sera-t-elle la première année de baisse du nombre de Marocains retournant au Maroc chaque été ?
11/7/2012, Julie Chaudier
Source : Yabiladi
Le « naufrage » de la Comarit aura au moins eût « l’avantage » de faire remonter à la surface des problématiques nouvelles. En effet, depuis la fermeture des liaisons de la compagnie depuis l'Espagne vers Nador, c'est le port de Melilla qui récupère le surplus de trafic. L'enclave espagnole tente tant bien que mal de juguler le flot continu de voyageurs de retour au pays. Entre surcharge du trafic transfrontalier d’un côté et mauvaises conditions d’accueil de l’autre, panorama des galères qui attendent les MRE sur ce port cet été.
Débordées. Les autorités douanières de Melilla sont débordées. Depuis le « naufrage » de la Comarit, le préside espagnol prend en effet l’eau de toutes parts. En cause : l’incapacité à endiguer la marée humaine de MRE qui, en raison de la fermeture des lignes maritimes de la Comarit à destination de Nador, transitent massivement via le port de l’enclave ibère pour rentrer au pays cet été.
Une véritable « marée » de MRE à Melilla
Face à la soudaineté de cette situation, et à l’encombrement frontalier sans précédent sur lequel elle débouche, les autorités douanières mélilliennes ne savent plus où donner de la tête. Et pour cause : par rapport au même mois l’an passé, le trafic de véhicules a augmenté de 102,9% en juin 2012, soit plus que doublé. Cette hausse, soudaine et massive, se traduit dans les faits par la création d’un goulot d’étranglement au niveau des frontières du préside, qui s'efforce de gérer comme il le peut le flot continu de vacanciers marocains de retour au « bled ». Dépassées, les autorités locales se plaignent d’une situation chaotique.
Pour répondre à ces griefs, le ministre de l’Intérieur espagnol, Horge Fernadez Diaz, donne de la voix. Lors d’une visite à Melilla, ce dernier a d’abord fait part de sa volonté d’œuvrer pour davantage de fluidité au niveau des passages frontaliers avec le Maroc, rapporte les Echos. Il en a également profité pour souligner le fait qu’il était en contact avec ses homologues Marocains et l’ambassadeur d’Espagne au Maroc pour mettre au point une stratégie visant à régler définitivement ce problème. C’est d’ailleurs dans ce sens que le responsable ibérique milite aujourd'hui pour inscrire l’amélioration des conditions de la traversée des frontières à l’ordre du jour de la réunion de haut niveau Maroc-Espagne prévue le 12 septembre prochain à Rabat.
De mauvaises conditions d’accueil à Bni Ansar
Et il n’est pas le seul à livrer ce « combat ». Une autre militante, Mme Dounia Al Mansouri, se bat également pour améliorer les conditions d’arrivée des MRE qui transitent par le poste frontalier de Bni Ansar. A chaque fois que la saison haute se présente, les mêmes problèmes se posent : queues gigantesques, temps d’attente interminables, le tout sous une chaleur accablante, sans point de repos ou de rafraîchissement. « [Les voyageurs] sont chargés de bagages et viennent de pays très éloignés, après avoir souvent passé trois jours sur la route en ayant dormi dans la voiture » explique Mme Al Mansouri au site europapress.es pour mettre en avant la fatigue des voyageurs.
« Ceci n’est pas acceptable » dénonce-t-elle. Pour la députée du Groupe de Coalition pour Melilla (CPM), il ne paraît pas normal qu’un « pays qui attend [ses MRE] à bras ouverts, puisqu’ils représentent une part importante de son économie, […] ne leur réserve pas un meilleur traitement que celui-là ». Et de renchérir dans la foulée : « Ce sont des personnes auxquels il faut réserver des conditions d’accueil minimales, surtout que dans leur grande majorité, elles viennent de pays européens où elles sont habituées à un niveau de vie et de confort élevé ». « Alors que dire du Maroc où il retourne et sont confrontés, d’entrée, à une situation du tiers-monde ? » s’interroge-t-elle.
Pour remédier à cette situation, qui procède selon elle « d’un dysfonctionnement administratif », la députée appelle le gouvernement espagnol à faire pression sur Rabat pour la création d’une « zone » de confort spécialement aménagée pour les MRE. Parmi les mesures concrètes qu’elle propose, la responsable du CPM recommande entre autres la mise en place de points d’information et de repos, une meilleure signalisation du passage de la frontière ainsi que l’ouverture d’un nouveau poste de frontière dévolu au passage transfrontalier des mélilliens et des marocains locaux, permettant ainsi de réserver Bni Ansar « exclusivement au passage des immigrants ». Selon ses dires, il s'agit d'une revendication qu’elle exprime depuis « très longtemps ».
11/7/2012, Alexis Mehdi Mantrach
Source : Yabiladi
Des milliers de Marocains du monde ont été bloqués sur plusieurs centaines de kilomètres ce weekend sur les routes françaises. Samedi, quelque cinq millions de véhicules se trouvaient sur les routes de l’Hexagone, où les bouchons se sont étalés sur près de 550 kilomètres.
Ce weekend, premier des vacances scolaires, était classé rouge dans le sens des départs par le Centre national d’informations routières (CNIR), lequel estimait à environ 309 kilomètres les ralentissements sur les autoroutes à la mi-journée de samedi.
Les bouchons se sont formés dès l’aube de samedi sur les autoroutes empruntées par les Marocains résidant à l’étranger pour rejoindre l’Espagne, d’où ils prennent le bateau pour le Maroc.
Sur la route reliant le sud de la France et l’Espagne, les véhicules ont roulé à une vitesse de 15 à 20 km/h pendant plus de cinq heures, alors que la chaleur avoisinait les 35 degrés. Il s’agit du plus grand bouchon enregistré sur les autoroutes de France depuis celui de l’été 2007, lequel dépassait les 700 kilomètres.
Les principaux axes routiers fréquentés par les Marocains du monde et victimes de kilomètres d’embouteillages, sont l’A9 et l’A10 en direction du Sud. Les autoroutes de la Vallée du Rhône et en région parisienne ont également connu d’importants bouchons.
10 juillet 2012
Source : bladi.net
« …Il faut arrêter de mélanger entre le conflit israélo-palestinien et l'histoire des juifs au Maroc. Au contraire, le Maroc doit servir de modèle de coexistence. De surcroît, il faut que les hommes politiques arrêtent d'instrumentaliser le conflit israélo-palestinien. D'autant plus qu'ils n'ont même pas vu le film pour porter des jugements de valeur à son égard…Suite
Des sculptures, des peintures et des installations, tels sont les objets de l'exposition de l'artiste plasticienne Rim Laâbi exposés au Centre international d'art contemporain de Kloster Bentlage à Rheine, en Allemagne jusqu'au 29 juillet…Suite
En Italie, les immigrés non déclarés peuvent être régularisés en échange de la dénonciation de leurs employeurs. Le gouvernement Monti veut ainsi les faire sortir du tunnel de l’exploitation. Rome a finalement adopté un décret en application de la directive européenne, votée en 2009, sur les sanctions prévues pour les employeurs qui font travailler des immigrés en situation irrégulière. Le gouvernement Monti va même plus loin en ajoutant une mesure qui permettra de régulariser un plus grand nombre de travailleurs étrangers.
10/7/2012, Anne Le Nir
Source : RFI
Les centres de rétention des sans-papiers au Royaume-Uni sont des prisons d’où l’on ne sort jamais indemne.
Les annales judiciaires de ce pays relatent le sort de nombreux compatriotes dont l’incarcération longue
et impitoyable a affecté sérieusement la santé mentale. Certains ont tenté de mettre fin à leurs jours.
Combien d’Algériens ont succombé à la dépression nerveuse, perdu complètement la raison et tenté, par désespoir, de mettre fin à leurs jours dans les centres britanniques de rétention des sans-papiers ? Les statistiques des services migratoires de ce pays sont muettes dans ce domaine. Le sujet est tabou car en admettant l’existence de pensionnaires malades mentalement, la Police des frontières porte atteinte à sa propre réputation et dévoile ses codes arbitraires de fonctionnement.
La déliquescence psychologique des incarcérés est révélée sporadiquement, lorsque des dossiers d’internement abusif arrivent au tribunal. La dernière affaire en date relate le calvaire d’Aziz Lamari, un jeune Algérien de 22 ans qui a été maintenu en détention pendant 14 mois, en dépit de l’impossibilité avérée de son expulsion vers l’Algérie.
Il a été remis en liberté à la fin du mois de juin sur ordre de la cour et à la suite d’avertissements persistants de ses avocats sur les profonds dommages psychologiques de son internement. Le jeune Algérien a tenté de se suicider quatre fois. Le juge, qui a mis fin à son calvaire, a non seulement appuyé son droit d’être indemnisé.
Pis, il a accusé Theresa May, secrétaire d’État au Home Office, d’outrage à la cour en raison de son refus d’appliquer une décision précédente du tribunal, ordonnant l’élargissement de Lamari. C’est la deuxième fois dans l’histoire du Royaume-Uni qu’un responsable du ministère de l’Intérieur est rendu coupable de ce genre d’offense. En 1991, Kenneth Baker, un des prédécesseurs de Mme May, s’est gardé de se conformer à un avis de la cour, validant le droit à l’asile d’un réfugié. Dans le cas d’Aziz Lamari, la direction de la Police des frontières (The UK Border Agency qui dépend du Home Office) a admis son erreur en indiquant que le sans-papier algérien aurait dû être remis en liberté lorsque son expulsion est devenue improbable. “Nous allons examiner en urgence les raisons de cette maladresse”, a promis un des porte-paroles de UKBA. De son côté, le Home Office a tenté de se disculper, estimant que les antécédents judiciaires de Lamari justifiaient son incarcération. Ce dernier est arrivé en 1999 en Grande-Bretagne où il a réclamé le statut de réfugié.
Sa demande n’ayant pas été acceptée, il continue à vivre au noir dans le pays. Sa capture par la police intervient à la suite d’un vol à main armée qui le conduit en prison. Lamari y reste jusqu’en 2010. Mais au lieu de le libérer, les autorités décident de l’envoyer dans un centre de rétention pour immigrés clandestins, avec l’intention de le refouler en Algérie.
Or, dans les faits, les services migratoires ont peiné à achever la procédure d’expulsion. Pendant ce temps, Lamari croupit en cellule, sans savoir de quoi son avenir sera fait. Sa détention se poursuit pendant presque deux ans au cours desquelles il broie du noir. Sa souffrance morale est insoutenable au point de le pousser à vouloir mettre fin à ses jours.
Mais en dépit de ses multiples tentatives de suicide et l’avis contraire des autorités judiciaires, les services du ministère de l’Intérieur s’obstinent à le garder derrière les verrous. Cette attitude de défi qualifiée d’“inacceptable et regrettable”, par la justice n’est pas inédite.
Selon les défenseurs de Lamari, elle reflète la naissance d’une nouvelle culture au sein d’UKBA où les fonctionnaires ne se sentent pas obligés de se conformer aux règles du droit.
La Grande-Bretagne est d’ailleurs l’un des pays d’Europe qui continue à détenir des sans-papiers pour une durée illimitée. Elle a refusé de se conformer aux normes européennes en la matière qui autorisent les incarcérations uniquement lorsque les conditions d’expulsion sont réunies et limitent leur durée à des délais très courts, qui ne doivent pas dépasser les 18 mois. Investis corps et âme dans une politique antimigratoire féroce, les représentants du gouvernement britannique ne s’encombrent guère des paramètres humanitaires qui exigent le respect de l’intégrité morale et physique des sans-papiers en détention.
En 2010, un autre Algérien de 53 ans, Abdel Zahali, a tenté de se pendre à l’intérieur du centre de rétention de Coldbrook, près de l’aéroport de Heathrow a Londres, (le plus peuplé des 11 établissements existant dans tout le pays) où il a été transféré. Avant d’y atterrir, il a passé neuf mois en prison pour avoir été rendu coupable d’atteinte à l’ordre public. Son crime consiste à avoir voulu s’immoler par le feu devant la permanence parlementaire de Louise Ellman, une députée travailliste qui s’est solidarisée de son cas. À travers son acte, Zahali voulait montrer l’étendue de son désespoir. Il a vécu pendant près de vingt ans au Royaume-Uni où il est arrivé au début des années 90. Ses multiples demandes de refuges ont toutes essuyé un refus de la part des services migratoires. La prison, puis le centre de rétention ont accentué sa détresse. Alerté par ses penchants suicidaires, un psychiatre a insisté pour qu’il quitte Colnbrook.
En février dernier, le sans-papier a de nouveau défrayé la chronique en introduisant une action en justice contre le Home Office pour lui avoir fait subir un enfermement abusif qui a dégradé sa santé mentale. Il réclame 500 000 livres de dommages et intérêts. Aucune décision n’a été rendue à ce jour. Si la demande de Djabali est entendue par le tribunal, il rejoindra un certain nombre de sans-papiers auxquels les autorités britanniques ont versé des compensations, à la suite de détentions abusives et en raison des souffrances morales qu’ils ont subies pendant leur incarcération.
10/7/2012, Lokmane-Khelil Samia
Source : La liberté
Chez les soeurs Zourane, les vacances au bled sont longtemps parties de Bergerac. Dans cette Dordogne viticole, province sage où leur père, maçon, avait atterri en 1962, il y a exactement cinquante ans, chaque mois d'août, on chargeait la Renault 18 break jusqu'au toit. Leur mère avait bourré pendant plusieurs mois des cabas qu'elle entassait un peu partout dans la maison en prévenant : "Ça, c'est pour l'Algérie !" Dedans, il y avait du parfum, des savonnettes, du café... Un tas de petits cadeaux pour améliorer l'ordinaire de la famille. Les paquets étaient ensuite calés sous les jambes des passagers. On fermait la portière. Puis la voiture s'ébranlait, parée pour 600 kilomètres de route jusqu'au port de Marseille.
Dalila, Lynda et Malika le racontent aujourd'hui, à 30 ans passés, entre un éclat de rire et deux bouffées de nostalgie. Elles peuvent fredonner par coeur, hilares, Tonton du bled, une chanson du groupe de rap 113 sortie en 1999. "504 break chargé, allez, montez les neveux, Juste un instant que je mette sur le toit la grosse malle bleue, (...) Direction l'port, deux jours le pied sur l'plancher, Jusqu'à Marseille avec la voiture un peu penchée..." Le titre est devenu culte chez les enfants de la "deuxième génération".
LA GRANDE MIGRATION ESTIVALE
En 1994, les Zourane ont déménagé à Saint-Laurent-du-Var, dans les Alpes-Maritimes. La campagne périgourdine n'offrait plus assez de travail dans le bâtiment pour le père. La famille a troqué son pavillon contre un F5 de cité HLM. Mais la grande migration estivale n'en a jamais souffert. Alors que l'Algérie a fêté, le 5 juillet, le cinquantenaire de son indépendance, les souvenirs de vacances des trois soeurs écrivent en creux l'histoire du pays autant que l'itinéraire de bien des familles de la diaspora.
Brunes coquettes, tailles de guêpe, elles peuvent parler des heures de ces congés au bled dont elles ne pourraient se passer. Dans l'appartement familial, au dernier étage d'un immeuble du quartier sensible du Point-du-Jour, Dalila raconte que, régulièrement, ses collègues lui demandent où elle part en vacances. Comme toujours, elle répond : "En Algérie." Et à chaque fois, la même exclamation fuse : "Encore !" "Avant ça m'énervait, mais maintenant je ne réponds plus", dit-elle.
Elle se fait une joie, avec ses soeurs, de ressortir les vieux albums de photos.
Au pied de l'appartement de leurs parents, la voie rapide longe bruyamment l'ensemble de barres délabrées. Les époux Zourane sont maintenant parmi les plus anciens locataires. Ils ont agrémenté leur palier de plantes vertes et d'un petit portail en bois. Depuis le balcon, on devine la mer, l'horizon, et l'Algérie cachée derrière.
Pour se représenter à quoi avait ressemblé le tout premier retour des Zourane en Algérie, il a fallu faire appel aux souvenirs de la mère, Senna, 56 ans. Car dans les albums photo, nulle trace de cet été 1978. Retraitée de son métier de cantinière, elle passe désormais avec son mari trois mois par an dans la maison qu'ils ont patiemment construite, au fil des ans, en Algérie.
Au téléphone, Senna Zourane n'est pourtant pas très à l'aise pour décrire ses sentiments intimes. Elle se souvient seulement que "Dalila marchait à peine" et qu'elle portait "Malek, le second, dans un panier". Elle avait 21 ans et était arrivée en France trois ans auparavant. La toute jeune femme partait alors présenter ses enfants à la famille. C'était aussi le premier retour au pays de Lakdar, son mari, moustachu taciturne, depuis qu'il avait quitté l'Algérie à l'âge de 15 ans.
Les premiers souvenirs en images de Dalila, Lynda et Malika sont eux liés à l'interminable traversée en bateau qui a marqué des générations d'Algériens. Pas de date sur les photos aux couleurs désuètes des années 1980. Mais celles qui sont aujourd'hui des jeunes femmes indépendantes et bien installées - respectivement DRH dans une société de restauration aérienne, aide-soignante et employée municipale - y apparaissent, sur le pont, en petites filles surexcitées. "Pour nous, c'était là le vrai départ des vacances." Les trente heures de traversée entre Marseille et Alger, c'était le début de la liberté.
Il fallait, certes, supporter la nuit assis sur des fauteuils, à bord de navires vieillissants, où il arrivait qu'un lavabo "se décroche du mur des toilettes", comme le raconte Malika. Mais les concerts de raï meublaient les heures d'insomnie. Les prémices des flirts aussi : "Entre jeunes, on se regroupait par région et on demandait : "Tu vas où, toi ?"" sourit Dalila. Elles, c'était Skikda. Une jolie ville côtière de l'est, à 230 km de la frontière tunisienne.
La traversée en bateau est aussi le théâtre secret de leur transformation en petites "immigrées modèles". Une heure avant l'arrivée à Alger, leur mère insistait pour qu'elles se changent et peignent leurs tignasses emmêlées. Elle les aidait ensuite à enfiler vêtements neufs et chaussures cirées. Ainsi, pensait-elle, les bienfaits de l'émigration auraient plus de crédit auprès de la famille qui les attendait à l'entrée du port.
"LES COUSINES DE FRANCE"
A Skikda, si quelqu'un les cherchait en ville, il demandait où se trouvaient les "immigrées de Nice". La famille, très fière, les présentait : "Ce sont nos cousines de France." Les trois soeurs se souviennent d'avoir été plus d'une fois emmenées sous un prétexte quelconque sur le balcon, afin que le voisinage puisse constater leur présence. "J'avais l'impression d'être un beau vélo", plaisante Dalila.
Elles se rappellent aussi cette curiosité suscitée par le fait qu'elles vivaient en France. "Souvent, on nous promettait : "Si tu dis un mot en arabe, je t'achète une glace" ", raconte Lynda. Venait enfin la question fatidique : "Tu préfères quoi : la France ou l'Algérie ?" Comme les soeurs Zourane répondaient sincèrement "l'Algérie", elles s'entendaient dire : "Mais pourquoi, c'est plein de trous ici !"
La fratrie, qui s'agrandit en 1987 d'un petit Samir, aujourd'hui dépanneur dans la climatisation, doit effectivement apprendre à s'adapter aux écarts de confort entre leur maison française et leur logement algérien. Malika évoque les coupures d'eau et les baignoires qu'on bouche, robinet ouvert, au cas où l'eau reviendrait. "Parfois c'était en plein milieu de la nuit. Tout le monde criait : "Ça arrive !""
A cette époque aussi, l'Algérie subit des pénuries de denrées alimentaires. Lynda se rappelle qu'elles étaient envoyées, avec leurs cousines, faire la queue à l'épicerie. "On demandait : "Qu'est-ce qu'on attend ?" Les cousines répondaient : "Le pain"." "Pendant deux mois, on devait oublier toutes nos habitudes alimentaires", renchérit Dalila. Seules exceptions : le Nutella et le chocolat Nesquik, apportés de Nice pour améliorer le petit déjeuner.
Alors que chez certains ces anecdotes ont signé un rejet durable des charmes des séjours au bled, que les toilettes à la turque ont laissé des souvenirs de constipation interminable, les soeurs Zourane, elles, ne se rappellent que les jours de plage et les soirées de musique orientale. Une image résume, à leurs yeux, ces années de douceur : celle où elles posent avec leurs tantes et leurs cousines, en maillot de bain deux pièces dans la mer : "Les gens vivaient libres, à l'époque", pointe Dalila. L'arrivée du terrorisme islamiste va tout changer.
AU CŒUR DU "TRIANGLE DE LA MORT"
La famille Guennaz, un père maçon, sept enfants, habite aussi la région niçoise. Les vacances au bled ont toujours été un rituel aussi important que chez les Zourane. Mais la décennie de violence qui va ravager l'Algérie à partir de 1991 a marqué leurs séjours estivaux. Les Guennaz sont originaires de deux bourgs modestes au sud d'Alger : Guerrouaou, à un quart d'heure de Blida, du côté du père, et Ouled Chebel, à 30 km de Sétif, du côté de la mère. Mais alors que Skikda a été relativement épargnée par la guerre civile, les Guennaz, eux, vont se retrouver au coeur du "triangle de la mort", entre Blida, Medea et Aïn-Defla.
Ils acceptent de se réunir un dimanche pour en parler, autour d'un couscous-merguez chez l'aîné de la fratrie, Youcef, 39 ans. Depuis six ans, ce barbu athlétique a pu devenir propriétaire d'une maison dans un village de l'arrière-pays niçois où il est le seul Maghrébin. Patron d'une société de gardiennage, il est heureux de s'être extirpé du quartier difficile des Moulins, à Nice, où ses parents vivent encore avec ses plus jeunes frères et soeurs.
La famille a atterri malgré elle en 1993 dans ce quartier de grands ensembles qui n'a pas profité des coups de peinture de la rénovation urbaine. Les Guennaz se serraient alors à sept dans un F4 de Cimiez, une zone résidentielle de Nice. En cherchant un appartement plus grand, ils n'ont jamais trouvé mieux que les Moulins : "Là-bas, on loue aux Arabes", leur disaient les agences immobilières.
LES ANNÉES NOIRES
Goucem, la mère, en djellaba rouge, est arrivée en France voilà quarante ans. C'est elle qui a apporté les albums de photos. A ses côtés se tiennent Yacine, son troisième fils, 35 ans, vendeur dans la grande distribution, Amina, 30 ans, enceinte de sept mois et titulaire d'un master en gestion des administrations. Et Redouane, le petit dernier, coffreur dans le BTP. Mais ces années noires qui ont secoué la famille, comme d'autres immigrés originaires de la région, se racontent plus qu'elles ne se montrent.
Pour Youcef, cette période correspond à un grand trou noir : il a dû renoncer pendant six ans à ses étés de détente au pays. A la différence de ses frères et soeurs, il est né en Algérie. C'est dans les bras de sa mère qu'il est arrivé en France, à l'âge de 6 mois. Or, en 1991, quand débutent les affrontements entre le gouvernement et les islamistes, il vient de fêter ses 18 ans. Il est donc considéré par l'Algérie comme un appelé potentiel. "Pour les immigrés, je savais que c'était très dur, raconte-t-il. Ils étaient envoyés dans le Sud, où il fait très chaud." Il réussira finalement à se faire exempter.
L'humeur joyeuse des vacances se refroidit aussi après le détournement, en 1994, d'un avion d'Air France par un commando du Groupe islamique armé (GIA). "Dès l'aéroport, il y avait des militaires partout, on était mis dans un terminal séparé, avec l'impression d'être des terroristes en puissance", raconte la famille. A cette époque, avec la démocratisation du transport aérien, les Guennaz ont commencé à préférer l'avion. Le bateau n'est plus emprunté que par les parents qui conduisent seuls la voiture, surtout remplie de mobilier pour équiper la maison.
Tandis que bon nombre d'immigrés en France vont limiter leurs vacances durant cette période, les époux Guennaz, eux, vont continuer leurs allers et retours saisonniers avec leurs jeunes enfants. Leurs proches tentent de les en dissuader. Mais Goucem Guennaz a toujours tenu à son mois de soleil algérien. Il lui arrive encore d'avoir le mal du pays et d'en pleurer : "Quand je venais d'arriver en France, je regardais depuis le balcon les avions décoller et j'imaginais qu'ils allaient en Algérie."
TRENTE-SIX ANS POUR UN PALAIS
Les Guennaz sont aussi motivés par le souci d'avancer les travaux de la maison achetée lors de leur premier retour à Ouled Chebel, en 1976. C'est le grand projet du père, Yacoub. En janvier, il a fêté ses 65 ans et pris sa retraite, largement consacrée à superviser les dernières finitions. A force, la demeure est presque devenue un palais : 600 mètres carrés avec une terrasse, un grand patio, un long jardin, et un immense garage. Une maison à laquelle Yacoub Guennaz aura consacré plus de trente-six ans de vacances.
Ces étés au bled des années 1990 sont marqués par la mort de plusieurs membres de la famille. Goucem Guennaz se souviendra toute sa vie de ce premier jour de vacances, où elle venait de débarquer à Alger avec enfants et bagages, quand on l'a informée du décès d'un neveu dont elle était proche. A la sortie de son travail, le jeune homme a été fauché par une bombe qui visait un camion militaire.
A cette époque, dans son appartement de Nice, Goucem Guennaz suit aussi avec avidité les informations algériennes. Cette fois, le drame la surprend alors qu'elle est en train de regarder le journal télévisé. Elle reconnaît le visage de deux cousines parmi les victimes égorgées lors d'une tuerie. "Elle s'est alors précipitée à la cabine téléphonique pour appeler la famille qui lui a confirmé la nouvelle", raconte Youcef. Sa mère a encore du mal à parler de cet épisode qui l'a tant meurtrie.
En Algérie, Goucem Guennaz va finir par interdire à ses enfants de parler fort le français lorsqu'ils sont dans la rue. Elle connaît la rancoeur que suscite l'ancien colonisateur. A l'été 1997, cette consigne va toutefois provoquer une angoisse dont elle se souvient encore. Ce jour-là, elle est à la plage avec ses bambins, lorsque soudain, Faïza, la jumelle de Redouane, manque à l'appel. La fillette est alors âgée de 7 ans. "Pendant plusieurs heures, j'ai retourné tout le sable", raconte sa mère de façon imagée, avec sa voix timide. Elle la retrouvera au commissariat : "Elle n'avait pas osé dire un mot, de peur qu'on reconnaisse son accent."
Les tensions sont telles alors, en Algérie, qu'une nouvelle vague d'immigrés va débarquer en France. La plupart appartiennent aux classes aisées. Ce sont des avocats, des universitaires, des médecins. Mais pour eux, les voyages en Algérie sont plus fréquents, les séjours plus courts : une semaine ou quinze jours, juste le temps de rendre visite aux proches. Pour les vacances d'été, ils peuvent aller aussi bien en Italie que sur la côte normande.
CÉLÉBRER LES ÉTAPES DE LA VIE
Chez les Guennaz et les Zourane, issus de milieux plus populaires, c'est l'été, au bled, que sont célébrées toutes les étapes de la vie : circoncisions, fiançailles, mariages... C'est aussi à Ouled Chebel, le 19 août 1989, la veille de rentrer en France, que Goucem Guennaz a accouché de Mohamed. En 2002, c'est là qu'a été enterré Antar, le deuxième fils de la famille, décédé d'un cancer. C'est toujours à Ouled Chebel qu'Amina s'est mariée en 2010.
Les soeurs Zourane, elles, se rappellent avec amusement toutes les demandes en mariage que leur père a repoussées, presque chaque été. Régulièrement, un amoureux transi venait frapper à la porte et Lakdar Zourane disait : "C'est pourquoi ?" - "Pour demander la main de votre fille", Le père rétorquait non sans malice : "Laquelle ?" Et le jeune homme contrit tentait : "Celle qui a mon âge..."
L'élection, en 1999, du président Abdelaziz Bouteflika va une nouvelle fois changer la couleur des vacances. Peu importe que son arrivée au pouvoir soit contestée : chez les soeurs Zourane, on lui sait gré de l'apaisement obtenu avec les islamistes. Elles mesurent cette détente au retour dans les programmes de télévision des spectacles de musique et de danse. Leur mère retire les pantalons qu'elle s'astreignait à porter pour avoir les jambes couvertes. Et quand d'autres enlèvent leur voile, les filles Zourane remettent leurs jupes courtes. "On voyait l'évolution d'une année sur l'autre", constate Malika.
En Algérie, en même temps, les paraboles fleurissent sur les balcons. L'accès aux chaînes françaises se généralise. "Nos cousines se sont mises à nous parler avec l'accent de Marseille", rigolent les trois soeurs. Le regard que l'on porte sur elles s'en trouve modifié. Les petites tricheries vestimentaires du bateau deviennent soudain désuètes : "Les cousins savaient tout de suite si on était habillées à la mode ou pas." C'est aussi à cette époque qu'elles commencent à entendre : "De toute façon, en France, vous êtes tous des Rmistes..."
PLUS DE LIBERTÉ
Chez les Guennaz, les souvenirs de ce début des années 2000 fluctuent selon l'âge des enfants. Amina, visage rond, les cheveux soigneusement cachés sous un voile noir, se rappelle que, pour elle, alors en fin d'adolescence, les vacances en Algérie ont longtemps signifié plus de liberté qu'à la cité. Aux Moulins, Youcef la tient à l'oeil. Pendant que leur père s'abrutit de travail, lui, le grand frère, est chargé de veiller sur la fratrie. "En vacances, au contraire, comme les maisons étaient les unes à côté des autres, je pouvais sortir avec mes cousines."
Redouane se souvient à l'inverse d'interminables après-midi dans la maison d'Ouled Chebel au milieu des vieilles tantes. "Moi, je devais rester avec les femmes", maugrée-t-il du haut de ses 22 ans. "Je ne pouvais pas ramener ma Game Boy parce qu'il n'y avait nulle part où acheter des piles", ajoute-t-il. Avec dérision, il dit avoir été sauvé par l'arrivée de la PlayStation, que l'on pouvait brancher sur une prise électrique.
Les années 2000 marquent, en effet, une amélioration de l'économie algérienne, liée notamment à l'explosion du prix des hydrocarbures. L'accès au crédit est facilité. Les Algériens se ruent sur les voitures neuves. En 2010, l'un des plus grands centres commerciaux du Maghreb, avec bowling et salle de fitness, a même ouvert à Bab Ezzouar, près d'Alger. "L'Algérie devient confortable", aux yeux de Youcef. "Maintenant, on achète là-bas pour ramener ici", renchérit Amina.
A Skikda, à la fin de l'été, juste avant de rentrer en France, les soeurs Zourane font ainsi le plein de bijoux et de produits de beauté bon marché. Pendant les vacances, grâce au taux de change avantageux, elles s'offrent pour 10 euros l'accès aux plages privées qui se sont multipliées, ou le coiffeur plusieurs fois par semaine après leurs bains de mer - 2 euros. Elles se payent aussi des séances de jet-ski, inabordables pour elles sur la côte varoise.
Chez les Guennaz, la tradition des vacances au bled a toutefois commencé à se perdre avec l'arrivée des premiers petits-enfants, les deux filles de Youcef, âgées de 8 et 5 ans, et le fils unique de Yacine, 9 ans. "Moi, je veux qu'il voie autre chose, d'autres pays", explique ce dernier, trentenaire énergique. Avec son épouse, il est déjà parti une fois en Thaïlande et une autre à Dubaï. Goucem, la mère, est la seule à être restée, avec son mari et Amina, irrémédiablement attachée au retour aux sources annuel.
UN PETIT MENUET DE MOZART
En 2011, les deux jeunes pères de famille ont néanmoins confié leur progéniture à leur mère, pendant deux semaines. Dans l'album familial, ce séjour est immortalisé par une photo de la grand-mère et des bambins devant les manèges flambant neufs du centre commercial de Bab Ezzouar. Elle en est revenue enchantée, mais se chagrine de ne pas avoir davantage de petits-enfants, dont elle est si fière. Comme Inès, par exemple, l'aînée de Youcef, qui prend chaque semaine des leçons de piano, et qui a joué pour les siens, ce dimanche-là, un petit menuet de Mozart.
Chez les Zourane, les années passant, le père, Lakdar, a eu envie en 2005 de revenir en famille dans le village de son enfance : à Ifri, en Kabylie. Un bled accroché à la montagne, bombardé pendant la guerre. En 1956, c'est là qu'a eu lieu le Congrès de la Soummam, un des actes fondateurs de l'indépendance algérienne. "Pour la première fois, lui qui ne parle jamais, nous a enfin montré d'où on venait", s'émeuvent les trois soeurs. Lors de ce voyage inédit, ils sont partis à deux voitures du port de Marseille. Ils avaient aussi emmené Jérémie, le meilleur ami de Samir, petit-fils de pieds-noirs.
10/7/2012, Elise Vincent
Source : Le Monde.fr
La chancellerie tire les conséquences des récents arrêts de la Cour de cassation stipulant que le séjour irrégulier d'un étranger ne peut plus suffire à son placement en garde à vue. Elle demande ainsi à ce que la garde à vue soit évitée pour les personnes en situation irrégulière sur le sol français dans une circulaire envoyée aux parquets.
Le 5 juillet, la Cour de cassation avait décidé que la garde à vue pour le seul motif de séjour irrégulier était illégale, conséquence de deux arrêts rendus en 2011 par la Cour de justice de l'Union européenne. Cette décision concerne 60 000 personnes par an, selon les associations de défense des sans-papiers.
"Le premier ministre m'a demandé de lui proposer rapidement un texte législatif pour redonner un fondement légal à notre action", avait déclaré le soir même le ministre de l'intérieur, Manuel Valls. Son entourage avait précisé qu'un projet de loi pourrait être présenté au Parlement "pour la rentrée".
VÉRIFICATIONS D'IDENTITÉ
Le ministère de la justice rappelle dans la circulaire que la garde à vue reste possible pour tout étranger "à l'encontre duquel serait relevée, outre le délit de séjour irrégulier, une infraction punie d'une peine d'emprisonnement (notamment faux, usage de faux ou usurpation d'identité)". Il souligne également que le clandestin "peut toujours être retenu sur place ou dans le local de police où il est conduit aux fins de vérification d'identité", pendant une durée qui ne pourra toutefois pas excéder quatre heures. Auparavant, la garde à vue permettait de retenir ces personnes pendant vingt-quatre à quarante-huit heures.
"La lutte contre les filières qui alimentent l'immigration irrégulière et prospèrent en exploitant la détresse et la vulnérabilité d'une population de migrants fragilisés par leur situation administrative irrégulière doit naturellement demeurer une priorité de votre politique pénale", ajoute le texte.
10.07.2012
Source : Le Monde.fr avec AFP
L'Organisation marocaine des droits de l'Homme présentera, jeudi lors d'une conférence de presse à Rabat, les résultats d'une étude réalisée sur la situation des immigrés subsahariens détenus au Maroc, selon un communiqué de l'ONG.
10/7/2012
Source : MAP
Cinquante-quatre émigrés, qui avaient quitté la Libye pour l'Italie sur un canot pneumatique, sont morts de soif près de la côte nord-africaine après quinze jours de dérive au cours desquels leur bateau s'est dégonflé, a annoncé mardi l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
Le seul survivant, un Erythréen, a été secouru en état de déshydratation avancée par des garde-côtes tunisiens, alors qu'il s'agrippait à l'embarcation.
L'homme a déclaré aux responsables du HCR que le bateau avait presque atteint la côte italienne lorsqu'il avait été éloigné par des vents violents avant de se dégonfler progressivement.
Il ne transportait pas suffisamment d'eau et beaucoup de passagers ont commencé rapidement à souffrir de déshydratation. Beaucoup ont bu de l'eau de mer, ce qui n'a fait qu'augmenter leur soif, a-t-il ajouté.
Une porte-parole de l'Onu s'est interrogée sur l'absence de secours lors de la traversée.
"Comment est-ce possible que dans une mer comme la Méditerranée, avec tous les chalutiers, les cargos et tous les autres bateaux, il n'y ait eu personne pour les secourir", a dit Laura Boldrini sur Sky TG24.
Selon le HCR, environ 170 personnes sont mortes cette année après avoir quitté la Libye pour rejoindre les côtes européennes. Quelque 1.300 immigrés ont réussi à atteindre l'Italie, et un millier d'autres sont arrivés à Malte.
11 juillet 2012, (James Mckenzie, Julien Dury et Benjamin Massot pour le service français)
Source : Reuters
Plusieurs tentatives d'émigration illégale vers les présides de Sebta et Melilla ont été avortées au cours des dernières semaines par les forces de l'ordre marocaines, indique mardi un communiqué du ministère de l'Intérieur.
Ce mardi vers 3h du matin, un groupe d'une centaine de migrants illégaux a procédé à une tentative d'infiltration forcée au niveau de la clôture grillagée de Melilla au lieu dit "crochet Farkhana", relevant de la commune de Beni Ansar, précise la même source, soulignant que ces tentatives se caractérisent par un mode opératoire basé sur le passage en force de dizaines d'individus.
Les forces de l'ordre ont fait face avec fermeté à cet assaut groupé et violent et ont réussi à avorter cette tentative d'émigration illégale, affirme le communiqué.
Au cours de cette opération, les dits migrants illégaux ont procédé à des jets de pierres occasionnant des blessures à plusieurs éléments des forces ayant intervenu, dont un élément appartenant aux Forces Armées Royales a succombé à ses blessures au cours de son évacuation sur l'hôpital Hassani de Nador.
Vingt-six migrants illégaux ont été interpellés et une enquête a été ouverte par la Gendarmerie Royale sous la conduite du parquet.
Les autorités marocaines réaffirment leur détermination à continuer à lutter contre les réseaux du trafic des migrants avec fermeté, vigilance et responsabilité dans le cadre de l'application de la législation en vigueur, souligne le ministère.
10 juil. 2012
Source : MAP
Les transferts d'argent des migrants vers leur pays d'origine ont résisté mieux que prévu à la crise et devraient totaliser 372 milliards de dollars en 2011, en hausse de 12,1% sur un an, a estimé la Banque mondiale (BM) dans un rapport publié mardi.
"Pendant la crise, les transferts d'argent ont continué à alimenter un flux régulier de devises étrangères en direction des pays d'origine à un moment où l'aide internationale et les investissements directs à l'étranger ont nettement fluctué", écrivent les auteurs de ce rapport.
Ces flux, dirigés majoritairement vers les pays en développement, ont certes enregistré en 2009 leur premier repli depuis les années 80, mais son ampleur (-5,2%) a été limité "en comparaison des flux de capitaux privés", selon le rapport.
En dépit de vents contraires (hausse du chômage, rhétorique anti-immigration) alimentés par la crise, les transferts d'argent sont repartis à la hausse en 2010, s'imposant comme "une des sources les moins volatiles de revenus en devises étrangères pour les pays émergents", d'après les analystes de la Banque mondiale.
L'Inde (64 milliards de dollars) et la Chine (62 milliards) en ont été les principaux destinataires en 2011, suivis de loin par le Mexique (24 milliards). Premier pays d'Afrique noire à apparaître dans ce classement, le Nigeria a reçu cette année-là 11 milliards de ses ressortissants résidant à l'étranger.
Le rapport relativise toutefois ces chiffres, en notant que ces flux sont souvent sous-estimés en raison notamment de l'existence "de voies de transfert informelles".
Pour expliquer la "résilience" de ces flux, la Banque mondiale avance notamment la capacité des migrants "à absorber les chocs" économiques, quitte à réduire drastiquement leurs dépenses courantes.
Pour soutenir cette dynamique, les experts appellent à réduire "la complexité" et le "coût" qui s'appliquent à ces transactions, rappelant que ces transferts d'argent sont "cruciaux" pour la survie des familles.
Ils appellent également à éviter de "durcir" le contrôle des flux migratoires qui a, selon eux, "des conséquences néfastes sur les transferts d'argent à long terme".
10 juil 2012
Source : AFP
Le Canada et les États-Unis prévoient unir leurs forces pour mieux gérer les «flux irréguliers» de réfugiés arrivant en Amérique du Nord ou migrant sur le continent, selon des documents gouvernementaux récemment rendus publics.
D'ici 2014, les deux pays se partageront régulièrement de l'information biométrique sur les voyageurs, notamment leurs empreintes digitales.
Et le Canada planche sur l'élaboration des modifications juridiques et réglementaires à apporter, lesquelles obligeront dorénavant tous les voyageurs - les citoyens canadiens et américains inclus -, à présenter un document de sécurité comme un passeport ou un permis de conduire sécurisé avant d'entrer sur le territoire canadien.
Ces mesures sont décrites dans des notes préparatoires du ministère fédéral de l'Immigration sur le périmètre de sécurité entre le Canada et les États-Unis, dont l'entente a été dévoilée tardivement l'an dernier.
L'entente sur le périmètre de sécurité - dont la mise en oeuvre s'échelonnera sur plusieurs années -, vise à faciliter le passage des voyageurs et des marchandises à la frontière entre les deux pays, tout en y renforçant les mesures de sécurité.
Les notes de travail - datées de février 2012 et dont La Presse Canadienne a obtenu copie en vertu de la Loi d'accès à l'information -, fournissent de nouveaux détails sur une collaboration entre Ottawa et Washington visant à mieux documenter et contrôler les allées et venues des citoyens et des visiteurs sur leurs territoires.
Le ministère de l'Immigration mène le bal en matière de mesures pour le périmètre de sécurité, avec dix initiatives. La plus controversée pourrait être la proposition de garder une trace de toute personne entrant et sortant du pays, avec l'aide des informations fournies par les États-Unis.
Et Ottawa retournera la pareille à Washington en fournissant systématiquement l'information sur tous les voyageurs entrant au Canada depuis les États-Unis.
Les notes indiquent que des discussions bilatérales mèneront à un «plan d'action conjoint» d'ici la prochaine année en partant «des principes établis de protection des réfugiés et l'exploration de nouveaux critères d'une collaboration sur les réfugiés», et ce, au-delà de l'Entente sur les tiers pays sûrs, déjà existante.
En vertu de cette entente, les demandeurs d'asile doivent déposer leur requête dans le pays où ils sont d'abord arrivés. Or, Ottawa et Washington ont des règles différentes concernant certaines catégories de réfugiés.
Les deux pays commenceront également, en 2014, à se partager systématiquement l'information concernant des individus expulsés pour des motifs de nature criminelle.
10/7/2012, Jim Bronskill
Source : La Presse Canadienne
Voilà qui va contribuer à sortir de l'ombre Rabat, ce film néerlandais sorti en 2011, où le Maroc et les Marocains sont les stars.
Sur l'initiative de l'ambassade des Pays-Bas à Rabat, en partenariat avec le CCM, deux projections gratuites en plein air seront en effet organisées le 13 juillet sur la Place Rachidi à Casablanca et le 14 juillet sur la Place des Oudayas à Rabat, en présence des acteurs Nasrdin Dchar, et Achmed Akkabi.
Les projections qui démarreront à 20h00, sont gratuites.
Rabat, de Jim Taihuttu et Victor Ponten, est un film de voyage qui nous embarque avec les trois amis Abdel (Achmed Akkabi), Zakaria (Marwan Kenzari) et Nadir (Nasrdin Dchar), alors que ce dernier doit ramener l’ancien taxi de son père d’Amsterdam vers Rabat.
Un voyage à travers de nouveaux mondes, des rencontres et le réel but secret du voyage de Nadir font monter la pression entre les trois amis.
Rabat, film qui parle d’amitié, de trahison, de liens de familles, d’aventure et de maturité, a été réalisé en cinq semaines, dans cinq pays et en cinq langues avec un budget minimal. Son acteur principal, Nasrdin Dchar, a reçu le prestigieux prix du meilleur acteur à l’occasion du 'Netherlands Film Festival' en 2011.
10/07/2012
Source : rabatthemovie.com
Cecilia Malmström, commissaire européenne aux affaires intérieures, devait rencontrer, mardi 10 juillet, à Paris, Manuel Valls. Au menu, principalement : l'avenir de l'espace sans frontières de Schengen après l'approbation, par le ministre de l'intérieur français, du principe du rétablissement des contrôles aux frontières en cas de circonstances "exceptionnelles".
Le débat sur Schengen a été déclenché par les événements du "printemps arabe". A ce propos, vous estimez que l'Europe a raté une "opportunité historique". Pourquoi ?
Que, dans notre voisinage immédiat, des populations fassent pacifiquement tomber des dictateurs et réclament la liberté et les droits de l'homme fut un événement majeur. Or qu'avons-nous dit à des gens qui s'inspiraient de nos valeurs ? Que nous étions en crise et que nous avions peur de "vagues bibliques" d'immigrés... Notez que 4 % seulement de ceux qui ont fui la Libye se sont dirigés vers l'Europe ! Notre attitude a entraîné une détérioration de nos relations avec ces pays et créé une suspicion qui commence seulement à être surmontée.
Vous avez déclaré récemment que l'immigration n'était, pour l'Europe, "pas une menace mais une chance" et même "un facteur de croissance". Un discours qui surprend...
Bien sûr, mais je le maintiens. L'immigration sera nécessaire, étant donné notamment l'évolution de la démographie dans la plupart de nos pays. On estime qu'en 2030, sans nouvelle immigration, la population européenne en âge de travailler aura diminué de 12 %. Des chefs d'entreprise me confient régulièrement leur difficulté à recruter des gens qualifiés alors même que le chômage est au plus haut. L'Allemagne manque d'ingénieurs ; d'ici à 2020, le secteur européen de la santé devrait manquer de 2 millions de personnes.
Or un rapport de l'OCDE vient de montrer que beaucoup de personnes susceptibles d'émigrer sont moins tentées par l'Europe et davantage par le Brésil, le Canada ou l'Australie, voire l'Angola ou le Mozambique. Cela pourrait, à terme, nous causer de grosses difficultés. La même OCDE montre d'ailleurs que la pression migratoire sur l'Europe s'allège. Mais, bien sûr, ce peut être un effet temporaire de la crise que nous connaissons.
La pédagogie sur cette "nouvelle immigration" est donc nécessaire mais, visiblement, le propos est difficile à tenir...
Oui, mais la réalité est là. Le rôle de la Commission de Bruxelles est aussi d'encourager les politiques à la prendre en compte. D'envisager les problèmes sur le long terme et de s'élever au-dessus des contingences nationales. Les milieux académiques considèrent d'ailleurs que ce que je dis est parfaitement banal...
La montée des forces populistes et xénophobes, y compris dans cette Europe du Nord dont vous venez, empêche que l'on entende votre message. Comment faire ?
Il est vrai que Geert Wilders, par exemple, me transforme désormais en ennemi principal des Pays-Bas... Plus fondamentalement, je plaide pour un véritable partage de la charge entre Européens en matière d'immigration et d'asile. Je dis que l'intégration est, dans la plupart des grandes villes, un échec et que la ghettoïsation est une réalité dont les politiques sont responsables parce qu'ils n'ont pas agi avec suffisamment de vigueur. Je réclame aussi une meilleure utilisation de la main-d'œuvre existante.
Donc, il ne s'agit pas d'ouvrir les portes en grand, mais de s'interroger sur la façon de faciliter une nouvelle immigration légale - ce qui est d'ailleurs aussi une manière de lutter contre l'immigration illégale.
De l'autre côté du spectre politique, on vous suspectera d'organiser un exode des cerveaux, le "brain drain", et de priver certains pays de leurs meilleurs éléments...
C'est une question primordiale. Notez toutefois qu'en Tunisie de nombreux personnels infirmiers sont au chômage : pourquoi refuser dès lors qu'ils viennent, pour une période limitée, en France ou ailleurs ? L'Inde et la Chine comptent un surplus d'ingénieurs qui, une fois formés de manière complémentaire en Europe, pourraient être très utiles à leur pays. Ce n'est pas le "brain drain" qu'il faut organiser, mais le "brain gain" ["la croissance des cerveaux"].
Comment convaincre à la fois les dirigeants et l'homme de la rue qui, souvent, ressent confusément l'immigration comme une menace ?
J'ai le sentiment, et des études le confirment, que le citoyen est souvent plus ouvert que certains politiques. Il réclame davantage d'information et il a le sentiment que certains courants manipulent la réalité. Les mêmes études confirment que l'immigration est d'ailleurs souvent un thème plus important pour les milieux politiques que pour les électeurs. Lors de mes rencontres avec des ministres, ils me confient parfois qu'ils sont d'accord avec moi mais ne peuvent pas le dire trop haut... Les images de bateaux de clandestins arrivant à Lampedusa sont apparemment plus fortes que les données objectives.
Vous fondiez beaucoup d'espoir sur un changement de pouvoir en France. Or, lors de son premier Conseil européen, à Luxembourg, en juin, Manuel Valls a, pour l'essentiel, approuvé les positions défendues par Claude Guéant sur la nécessité de rétablir les contrôles aux frontières. Déçue ?
La question centrale est de déterminer précisément les situations "extraordinaires" pouvant motiver un rétablissement des contrôles. Chacun sait que je ne suis pas d'accord avec le dernier compromis en date et que je réclame toujours une supervision des situations nationales par la Commission - en collaboration avec les pays membres, bien sûr - afin que cet examen soit réellement indépendant et transparent. La décision du Conseil n'est pas formalisée, le Parlement n'a pas voté. Il reste donc une possibilité de reprendre le débat en septembre.
Comment appréciez-vous la position de M.Valls ?
Sa situation était très difficile, avec un Conseil européen quelques jours après son arrivée au ministère de l'intérieur. Je me réjouis de le rencontrer.
Vous espérez le faire changer d'avis ?
On verra.
Avec quels arguments ?
On verra.
10.07.2012, Jean-Pierre Stroobants
Source : Le Monde
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